La Murale collective (photo) de La Havane est, pour la première fois, montrée en Europe, à Groningen (Pays-Bas) durant tout l'été.
Ce jeu de l'oie, grand comme un appartement (55 m2), avait été peint en pleine contestation antiguerre, la nuit du 17 juillet 1967, par une centaine d'artistes invités dans la capitale de «la révolution mondiale». Lam, Leiris, Limbour, Erro, Rancillac y étaient.
Destinée au Salon de mai à Paris, en 1968, elle fut remballée dès les premiers pavés lancés au Quartier latin. Elle avait été montrée hors de Cuba pour la première fois en 2008, lors de l'exposition ¡Cuba! Art et histoire de 1868 à nos jours, à Montréal, qui fit le point sur un siècle et demi d'art cubain en réunissant des œuvres du musée de La Havane et des grandes collections américaines. C'est cette exposition de référence qu'on retrouve, adaptée par Nathalie Bondil à l'architecture moderniste du musée de Groningen, jusqu'au 20 septembre. On rêve que ce dialogue par l'art trouve sa voie aux Etats-Unis. Rien que les Coupeurs de canne de Carreno, d'une collection privée, ou la découverte de Pogolotti, inspiré par le futurisme et Léger, valent le voyage. C'est l'expo à ne pas manquer. PHOTO MUSEO NACIONAL DE BELLAS ARTES. LA HAVANE