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11 août 2009 2 11 /08 /août /2009 10:03

J’aurais bien pu naître un 30 septembre, avec le soleil à 3 heures de l'après-midi dans une clinique avec la télévision en couleurs, en voyant le faux bonheur de Titi qui s'enfuyait des bras d'un amour sincère.

Mais papa et maman ont décidé que je devais naître un 8 octobre, au cours d’un orage à 2 heures du matin de l’année 1975 dans un village fantomatique, aspiré par le tourbillon de l’oubli : San Antonio de Oriente. 86 jours plus tard, les destins inavouables de deux cœurs à la dérive ont conduit mes parents à Tegucigalpa. Là, j'ai grandi au milieu d'une guerre de silences gris pour ne pas déranger la sieste des gorilles de ces vertes années 80.

Je suis allé à une école publique, plongée dans les torchis de la misère, avec l'innocence empirique d'enseignants simples, sans cahier, sans livre et sans distraction pour oublier la tragédie du pays.

Tandis que dans les salons dorés du pouvoir politique, des orgies étaient organisées avec l'argent des gens et que beuglaient les ripailles pour se partager le butin.

Mais cela ne m'importait guère, ce n’est pas cela qui m’a fait caricaturiste, ce qui m'a obligé à choisir cette profession, c’est l'arithmétique. Le fait que je ne comprenais pas la logique des nombres  faisaient sortir mes maîtres de leurs gonds, ils m’attrapaient par les oreilles et me mettaient à dessiner au tableau « Allez, vas-y, fais-moi les armoiries de la nation et ces affiches de débile, tu n’es bons qu’à ça ».  Curieusement, ces mêmes mathématiques m'ont enseigné quelques années plus tard que, dans ce pays, 2+2 ne font pas quatre. J'ai alors fait des calculs et j’ai extrait la racine carrée de la plus-value qu'il y a entre ceux qui n'ont même pas une orange et ceux qui possèdent tout le ranch et je me suis aperçu qu'il fallait diviser la peur et additionner le courage pour que nous soyons tous égaux.

Mais comme tout rêveur, j'ai confondu la réalité avec les utopies et me voilà, homme vaincu par ceux qui ont appris à compter avec un chéquier national.

Le reste est l'histoire répétée depuis 18 ans, de la publication quotidienne d’une caricature, sans souffler, en me couchant à quatre heures du matin, juste pour m'inventer un seul dessin quotidien, sans faire interférer mes propres états d’âme de ne pas trouver un sens à cette vie.

Sans laisser entrer l'inventaire des maux de mon âme, comme cet au-revoir du vieux don Víctor, qui est parti tandis que je sortais d'un cinéma, et celui de ma petite sœur Jenny, qui s'en est allée alors qu'elle me donnait un tournesol assise sur quelques escaliers, et cette chanson perdue qui me demande par téléphone, si je vais bien et moi de répondre qu’à ma porte, l'amour n'est jamais revenu.

Le désert démentiel de l'asthme, et mourir peu à peu avec les yeux endormis par la douleur des larmes que j’avais pleuré sans le pardon de personne. Ou le long et scélérat  baiser hérétique de ce mercredi saint, donné par une licorne qui a bouleversé mon cœur pour toujours…

Cela fait longtemps que les gens ont cessé de se soucier des abîmes sentimentaux des autres.

Ce que les gens veulent en ouvrant le quotidien, c’est voir une caricature et rire sans les explications idiotes de celui qui les fait.

Mais le combat n'est pas contre ma nostalgie.

Le combat doit être contre le cynisme infâme de l'injustice qui est commis chaque minute au nom de la démocratie et du sang qui coule à chaque coin de rue pavé du capitalisme.

Le combat doit être contre les oripeaux de la guerre qui triture des innocents pour raffiner un baril de pétrole. Amis, le combat doit être contre la charogne pourrie du pouvoir corrompu et criminel.

Ce boulot est ma bouteille à la mer, pour me sauver de la jungle sauvage et maudite de ce monde tracé par les lignes droites courbes de Dieu.

Faire ces gribouillis enquiquineurs est toute ma vie. C’est pour que ne pas mourir, ni de faim ni de tristesse.

Pardonnez-moi, parce qu'au-delà de la barbarie et de toutes les raisons qui existent pour dessiner des millions de caricatures, il n’y a qu’une vérité :

Je dessine parce que je ne suis pas heureux.

Articles et dessins d'Allan McDonald sur Tlaxcala

 

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