Les ambassadeurs et représentants diplomatiques de l’ALBA à Cuba ont remis ce vendredi à la Section des Intérêts des États – Unis (SINA) à La Havane, une lettre dirigée au président Barack Obama et signée par plus de 25 diplomates du monde entier, en faveur de la libération des cinq antiterroristes de l’Île.
Cette initiative de l’Ambassade de la République Bolivarienne de Venezuela a été appuyée par plusieurs sièges diplomatiques d’Amérique Latine et des Caraïbes, d’Afrique, d’Asie et d’Europe, qui ont également demandé l’octroi de visas humanitaires à deux des épouses des héros cubains.
Dans ce sens, l’ambassadeur vénézuélien Ronald Blanco La Cruz, a insisté pour que cette pétition s’effectue à un moment de l’année où les familles doivent être unies, encore plus si c’est pour une bonne cause.
Pour sa part, l’ambassadeur du Nicaragua dans l’Île, Luis Cabrera, a expliqué qu’ils cherchaient seulement à défendre leur patrie du terrorisme, provoqué et organisé para des gens qui, à l’heure actuelle, déambulent librement dans les rues américaines.
Ainsi, Dexter Rose, ambassadeur de Saint Vincent et les Îles Grenadines à Cuba, a rehaussé le fait qu’il s’agit d’une affaire humanitaire et que le gouvernement américain doit concèder les visas à Olga Salanueva et Adriana Pérez, qui n’ont pas revu leurs maris depuis plus de 10 ans.
S’est uni, de plus, à la remise formelle de cette carte, l’ambassadeur d’Équateur, Edgar Ponce, ainsi que le ministre conseiller de Bolivie à Cuba, Richard Rioja, en représentation de plus de 25 ambassadeurs qui ont signé la missive.
LA LETTRE À OBAMA
1er août 2010
Votre Excellence, Barack Obama
Président des États - Unis
La Maison Blanche
Washington, D. C. 20500
CC: Hillary Rodham Clinton
Secrétaire d’État des États – Unis
CC: Jonathan D. Farrar
Section des Intérêts des États – Unis à La Havane
Monsieur le Président:
Nous nous adressons à vous pour vous demander d’intercéder en faveur d’Olga Salanueva et d’Adriana Pérez dans leurs efforts pour bénéficier d’un visa de non immigrant pour les États-Unis, afin qu’elles puissent rendre visite à leurs époux respectifs, René González et Gerardo Hernández.
M. Gerardo Hernández est emprisonné au centre pénitencier fédéral de Victorville dans l’État de Californie, sous le numéro 58739-004. Il est en train de purger deux sentences à perpétuité, plus 15 ans de réclusion. Comme vous le savez déjà, Gerardo était parti aux USA pour contrecarrer le terrorisme contre des personnes civiles innocentes, organisé au sein des secteurs extrémistes de la communauté cubaine - américaine de Miami. René González, prisonnier n°58738-004, a été incarcéré à la prison fédérale de Marianna dans l’État de Floride, où il accomplit aussi une sentence de 15 ans, qui lui a été injustement imposée pour la seule raison de défendre son pays contre le terrorisme venu de Miami. Gerardo et René font partie du groupe de prisonniers politiques connus également sous le nom des « Cinq ». Ils sont incarcérés aux États-Unis depuis 1998.
Monsieur le Président, en tant qu’ambassadeurs accrédités dans la République de Cuba et signataires de cette pétition, nous vous demandons d’intercéder en faveur d’Olga Salanueva et d’Adriana Pérez pour des raisons humanitaires. La Section des Intérêts des États-Unis à La Havane a frustré leurs efforts en leur refusant les visas pour aller les voir. En se basant sur une prise de décision du Département d’Etat, il les a qualifiées d’indésirables dans le pays pour des raisons de sécurité nationale. Ceci est absurde, car ni Olga ni Adriana représentent un danger pour les USA, puisqu’elles désirent seulement exercer leur droit visite temporaire à leurs époux.
Nous sommes préoccupés par la négation permanente à René et Gerardo du droit de visite de leurs femmes, par le gouvernement des États-Unis ; ceci est une forme de punition extrême et peu usuelle, allant au-delà de la sévérité des sentences imposées contre Gerardo et René par le tribunal de Miami. C’est un châtiment non nécessaire et contraire aux normes du traitement humain des prisonniers et de l’obligation d’un pays à protéger la vie familiale des personnes à l’intérieur de son territoire.
Le droit international reconnaît l’importance de la famille pour les personnes privées de leur liberté. René et Gerardo ont droit aux visites de leurs épouses, comme Olga et Adriana l’ont aussi à aller les voir en prison. Leur amour dure encore en dépit des longues peines de prison auxquelles ils ont été soumis.
Nous vous rappelons quelques uns des principes de base du droit international, tels les Règles minimum sur le traitement des reclus, adoptées au Premier Congrès des Nations Unies, à Genève en 1955: « Sur le contact avec le monde extérieur. Les prisonniers seront autorisés à communiquer périodiquement, sous vigilance, avec leur famille et leurs amis de bonne réputation, par correspondance et par visite. » « Sur les rapports sociaux et l’aide après la prison. On portera une particulière attention au maintien et à l’amélioration des rapports entre le prisonnier et sa famille. » Toutes sont des normes qui doivent être respectées par les nations qui ont signé cet accord, les États-Unis d’Amérique inclus.
La remise de visas de non immigrant à Olga et Adriana constitue aussi un souci urgent du fait des sérieux questionnements qui ont été posés sur l’équité des condamnations Les Nations Unies (ONU) - Groupe de Travail sur la Détention Arbitraire a émis une déclaration en 2005 sur le fait que les Cinq Cubains sont privés de tout liberté de manière arbitraire et que les États-Unis ne respectent pas leurs engagements juridiques de leur garantir le droit à un juste procès. Aussi bien René que Gerardo ont présenté des recours d’”habeas corpus” qui se trouvent actuellement en cours devant l’Honorable Juge Joan Lenard, du Tribunal Fédéral pour le District du Sud de la Floride, où ils demandent que leurs peines soient annulées en raison des violations à leurs droits constitutionnels.
Le refus de la Section des Intérêts et du Département d’État à leur donner des visas de non immigrant à Olga Salanueva et Adriana Pérez est arbitraire et constitue un caprice. Elles ne représentent aucune menace pour les États-Unis et sont simplement des épouses qui veulent retrouver leurs maris de façon temporaire.
À notre entendement, la question de remettre les visas de visite pour des cas comme ceux d’Olga Salanueva et d’Adriana Pérez, repose sous la juridiction de la Section des Intérêts des États-Unis à La Havane et du Département d’État. C’est pourquoi nous leur envoyons aussi cette lettre.
Nous vous demandons respectueusement et pour des raisons humanitaires, d’intercéder au nom d’Olga Salanueva et d’Adriana Pérez et d’ordonner au Département d’État et à la Section des Intérêts américaine à La Havane d’octroyer les visas de visite aux États-Unis, en accord avec les lois américaines et le droit international, afin qu’elles puissent passer quelque temps avec leurs maris.
Pays signataires de la lettre présentée devant le Bureau des Intérêts des États Unis à Cuba le vendredi 17 décembre 2010, par les ambassadeurs des pays membres de l’Alliance Bolivarienne pour les Peuples de Notre Amérique (ALBA).
République Populaire du Congo
République du Nicaragua
République de l’Équateur
République Bolivarienne du Venezuela
État Plurinational de Bolivie
République Saharawi
République de Timor Leste
République Arabe de Syrie
République de Lybie
République du Mali
République Populaire Démocratique de Corée
République de Namibie
État de Palestine
Maint Communauté de la Dominique
République d’Ukraine
République d’Afrique du Sud
République de Mongolie
République des Philippines
République de Guinée Bissau
Saint Vincent et les Grenadines
République du Paraguay
République de Chypre
République d’Iran
République de La Gambie
République du Salvador
La lettre a été remise à la SINA à deux heures de l’après-midi par les ambassadeurs:
Luis Cabrera, de Nicaragua
Ronald Blanco La Cruz, de Venezuela
Edgar Ponce, d’Équateur
Dexter Rose, de Saint Vincent et les Grenadines
Richard Rioja, Chargé d’Affaires de l’État Plurinational de Bolivie.
source: http://contrainjerencia.com
trad: Dominique Gomis