La campagne de Pâques de Médecine pour le Tiers Monde en collaboration avec ICS démarre le 1er mars. Les revenus de la vente des sachets d'oeufs de Pâques iront cette année au SNTS (Syndicat des travailleurs de la santé) de Villa Clara.
Le syndicat de la santé cubain SNTS est, avec ses 451 000 membres, la plus grande centrale syndicale à Cuba. Mais elle a pourtant peu de moyens pour son centre de formation des militants et délégués. Afin que Cuba puisse garder et améliorer ses excellents résultats en matière de santé, un bon travail syndical avec les travailleurs de la santé est primordial.
La campagne de Pâques de 2009 a rapporté 7500€ au bénéfice de la centrale syndicale de Pinar del Rio.
Un sachet d'oeufs de Pâques (250 gr) coûte 4 euro. Envie de participer? Faites-nous savoir combien de sachets il vous faut en envoyant un mail à info@g3w.be.
Vous pouvez aussi soutenir la campagne avec une contribution au profit du SNTC via la compte 001-1951388-18 de Médecine pour le Tiers Monde, avec communication "WS SNTS Cuba". Des dons à partir de 30 euro sont fiscalement déductibles.
Soins de santé à Cuba en temps de crise économique
La crise économique actuelle a beaucoup d’impact sur la santé de millions de personnes dans les pays en développement. Même en Belgique (tout comme en France, CSL), il y a beaucoup de débats quant au financement de notre système de santé. Cuba démontre néanmoins que, même après une crise de 20 ans, il est possible d’établir une politique de santé efficace, sans augmentation ou diminution des services octroyés à la population. Depuis l’effondrement de l’Union soviétique, suivi par un blocus sévère de la part des Etats-Unis, l’économie cubaine a déjà une certaine expérience des crises économiques. Mais malgré tout, cela n’a que très peu de conséquences sur la santé des Cubains.
A cause du blocus, l’importation des médicaments est devenue plus problématique, mais via les sociétés pharmaceutiques publiques, le pays réussit quand même à produire 85% des médicaments sur son propre sol. Des chiffres datant de 2009 démontrent que Cuba compte 63,4 médecins et 83,8 infirmiers pour une population de 10.000 habitants. Et cela pendant qu’une île voisine comme la République Dominicaine ne dispose que de 10,9 médecins et 1,3 infirmier pour 10.000 habitants. Dans ce même rapport ‘Health Situation in the Americas Basic indicators 2009’, nous pouvons lire que la moyenne de la mortalité infantile en Amérique latine est d'un ratio de 18,7. A Cuba, ce ratio est seulement de 4,7. De plus Cuba envoi 30.000 personnels de santé a l’étranger et offre à des milliers de jeunes étudiants des formations médicales via l’ELAM.
La question cruciale que nous pouvons nous poser actuellement est : est-ce que Cuba peut maintenir ces bons résultats ? La crise économique de ces dernières années a affaibli l’économie cubaine. Nous ne pouvons oublier que la crise mondiale du crédit à Cuba est tombée au même moment que la catastrophe naturelle la plus grave depuis cinquante ans : les ouragans Gustav et Ike. Les pertes se sont élevées à cinq milliards de dollars (3,9 milliards d’euros). De plus, l’économie cubaine est très sensible car elle dépend encore toujours de certains secteurs. Même dans le tourisme, il y a une tendance à la chute des revenus. Il est logique que les ressources (tant matérielles, financières qu'humaines) soient sous pression. Développer un système performant de soins de santé pour la population et en même temps créer un programme ambitieux de collaboration Sud - Sud dans le secteur de la santé (pensez à la récente mission cubaine en Haïti) n’est pas évident.
Les Cubains ont pour habitude de dire ‘no es facil’ (rien n’est facile) mais aussi ‘no hay problema’ (ne t'inquiète pas). Et c’est justement de cela qu’il s’agit. Cuba ne donne pas ce qu’il a en trop, mais partage ce qu’il a. Et même si ce n’est pas facile, le problème ne paraît jamais insurmontable.
L’autorité cubaine continue à prendre ses responsabilités quant à la protection et le développement du ‘droit à la santé’ pour sa population. C’est pour cette raison que nous sommes convaincus que ce système de santé mérite une belle récompense et peut jouer le rôle d’exemple pour d’autre pays en développement qui sont confrontés à une crise de leurs soins de santé. Let’s do it the Cuban way!
Trad. Monique Crock