Editorial - Quotidien Granma - 16.05.2011
La Révolution Cubaine a fait l’objet de centaines de campagnes de désinformation, la plupart du temps orquestrées par le gouvernement étatsunien, avec la complicité d’alliés européens et le concours de puissants intérêts et des forces qui contrôlent les empires médiatiques, sans parvenir à dévier les cubains de leurs idéaux d’indépendance et de socialisme, ni à confondre les peuples de la planète qui, malgré tout, découvrent avec sagesse et instinct où se trouve la vérité. Ce sont des campagnes sans limites politiques ni éthiques qui entrent en collision, et qui n’éclaboussent que leurs auteurs.
La plus récente, qui nous est parvenue de ses propagandistes « les plus récompensés » s’est dégonflée en 72 heures. Les politiciens menteurs, les medias qui ont calomnié par intérêt politique et les journalistes qui ont informé d’un fait qui n’a pas existé, sans la moindre tentative d’une confirmation, ne devraient pas jouir d’impunité. Pour le moins, ils devraient confesser leur erreur et présenter leurs excuses à la famille dont ils n’ont pas respecté le deuil.
Curieusement, ils se taisent tous devant le million de morts civils en Irak et en Afghanistan qu’ils qualifient de “dégâts collatéraux”, et devant les exécutions extrajudiciaires au moyen d’avions non pilotés dans des pays souverains.
Ils maintiennent un prudent silence sur l’usage de la torture, acceptent l’existence de prisons étasuniennes secrètes en Europe, empêchent les investigations relatives aux crimes commis à Abu Ghraib et dans la Base Navale de Guantánamo, un territoire cubain usurpé, ainsi que concernant les vols secrets de la CIA dans d’autres Etats.
Ils ne s’émeuvent pas non plus face à la manière brutale avec laquelle les gouvernements européens déchargent sur les plus pauvres et sur les immigrants les conséquences de la crise économique. Ils regardent ailleurs lorsqu’on réprime avec une violence inusitée les chômeurs ou les étudiants de ces sociétés opulentes.
Cependant, ils partent à la chasse de prétextes pour dénigrer Cuba. Et si ceux-là leur font défaut, ils les fabriquent.
Avec la plus grande insolence, ils ont insisté pour convertir une pancréatite en un assassinat politique ; une détention policière justifiée de moins de trois heures sans le moindre usage de la force pour altération de l’ordre, en un passage à tabac mortel ; une personne avec des antécédents délictueux sanctionnée à deux ans de privation de liberté pour délit commun, en un dissident politique victime d’une longue condamnation.
Le peuple partage la protestation de la famille dont la douleur ainsi que l’indignation des médecins que pratiquement l’on accuse de complicité d’un soi disant homicide. Le monde est largement au courant d’exemples de la vocation humaniste de nos médecins qui n’épargnent pas leurs forces, et ont prêté et prêtent leurs services sur tous les continents au risque de leur propre vie.
Le législateur David Rivera, célèbre pour corruption électorale et pour ses campagnes extrémistes pour éliminer le droit des cubains émigrés à voyager à leur pays, et qui, il y a à peine quelques semaines, a accusé le président Carter d’être “un agent cubain”, a assuré sous la foi du serment au Congrès des Etats-Unis que la personne décédée « avait été assassinée suite à une bastonnade dans le centrique Parc Vidal de Villa Clara dimanche dernier ».
Non seulement il ne prit pas la peine de vérifier que même les plus mal intentionnés reconnaissent qu’il était dans le parc, avant et après la détention, le jeudi 5 mai, et non pas le dimanche quand il était déjà hospitalisé. Ce n’est pas surprenant c’est qu’il mente, mais qu’il le fasse si maladroitement.
Un tel Salafranca, parlementaire européen du Parti Populaire, couvert de mérites anti cubains et proyankees, qui prétend que les rapports sur les vols secrets de la CIA n’apportent pas de données additionnelles et fait semblant de ne pas voir pour s’abstenir sur toute condamnation, a assuré au Parlement Européen que la personne “était décédée après sa détention et battue par la police cubaine”.
El País, de l’Espagne du Groupe Prisa et des confabulations du PP, a publié une chronique avec le titre “Un dissident cubain meurt après un passage à tabac par la police”. ABC, historiquement au service des pires causas, a titré "Un opposant cubain meurt des suites de coups de la police castriste . Confirmer la véracité de ces faits supposés ne les intéresse pas, et ils ne font même rien pour dissimuler leur alliance contre nature par des titres différents.
D’une manière insolite, même le Président Barack Obama, à Miami et suite à une question de la bien tendancieuse chaine Univision, s’est aussi prononcé sur les faits du Parc Vidal qui ne se sont jamais produits, tout en reconnaissant qu’il y avait des détails qu’il fallait préciser.
Il est curieux qu’Obama, toujours tellement occupé, puisse garder en mémoire l’histoire d’une personne arrêtée dans un parc cubain où elle est retournée un moment plus tard. Cependant, pas un mot de sa part et sans doute ni se souvient du visage angoissé ou de l’histoire de la gamine irakienne, Samar Hassan, publié dans le quotidien The New York Times, le 7 mai dernier, où elle raconte la terrible expérience de l’assassinat de ses parents par une patrouille étasunienne lorsqu’ils rentraient de l’hôpital une fois soignées les blessures de son petit frère.
Mais, en ce qui concerne Cuba, la pire faute ne sont pas les mensonges grossiers que jour après jour on fabrique et reproduit. Ce qui est impardonnable c’est que l’on censure les grandes vérités et l’histoire d’un peuple, héroïque et soumis à un blocus, qui fut malgré tout capable d’accéder à ce que pour la grande majorité de l’Humanité est encore un rêve.
Dans le passé, on a tenté d’isoler Cuba ou de provoquer des désordres internes afin de provoquer une intervention étasunienne. Que prétend-on maintenant avec ces campagnes? Seulement dénigrer, ou quelque chose de pire? Ceux qui tiennent les fils et leurs salariés internes, seraient-ils enchantés d’invoquer la “protection de civiles” pour bombarder La Havane?
Notre peuple ne se laissera pas confondre par les contrerévolutionnaires internes qui recherchent des prétextes médiatiques afin de promouvoir un conflit avec les Etats-Unis, et il saura répondre avec sérénité et fermeté face aux actions de ces mercenaires.
Les arguments de la Révolution Cubaine ne se fabriquent pas comme les mensonges de nos ennemis ; ils se construisent avec la dignité et l’intégrité de notre peuple qui apprit que la vérité est l’arme la plus propre des hommes.
Editorial - Quotidien Granma - 16.05.2011
http://www.granma.cubaweb.cu/2011/05/16/nacional/artic06.html
Traduction : Association Suisse Cuba-section de Genève