Fidel Castro ovationné lors de son arrivée à la clôture du 6ème congrès du PCC (vidéo)
Source en espagnol:
http://www.juventudrebelde.cu/opinion/2011-04-23/los-delicados-hilos-del-traspaso/
Traduction: Raymond Muller - ASC-Ge
JR
La Révolution Cubaine vient de mettre fin à un cycle transcendantal de son histoire, et d’ouvrir la parenthèse pour un autre plus long, plus complexe et décisif.
La frontière entre les deux a été établie par la clôture du VIème Congrès du Parti Communiste le 19 avril dernier, l’organisation qui constitue, par mandat constitutionnel, la force dirigeante fondamentale de la société et de l’Etat.
La présence de Fidel lors de la session de clôture de ce congrès ne doit pas seulement être considérée comme étant un moment spécialement émotif dans le cadre de l’avenir du projet de justice et liberté né le premier janvier 1959, un congrès au cours duquel le promoteur et le guide de la dernière étape pour l’indépendance du pays fit cadeau de la mystique de sa présence aux délégués et à Cuba tout entière.
Sa présence au cours de ce moment si crucial de l’événement représenta un niveau de symbolisme et de connotation politiques qui visent profondément l’horizon de la société cubaine.
Le 19 avril 2011 doit être retenu comme étant le jour qui mit fin à l’interrègne raffiné ouvert suite à la Proclame du leader révolutionnaire au peuple de Cuba face à la maladie subite qui, selon ce qu’il a expliqué dans des Réflexions postérieures, le situa au bord du pire dénouement (en 2006).
La décision des délégués au VIème Congrès d’élire Raúl à la tête du Parti, et les affirmations de celui-ci au sujet de ne pas remettre à plus tard le fait de commencer la préparation scrupuleuse de la relève de la direction politique et étatique du pays, nous amènent au moment de préparer minutieusement et tranquillement le transfert du pouvoir révolutionnaire des mains du leadership historique à la génération suivante.
La déclaration de Raúl au sujet de la pertinence de limiter le temps de l’exercice des charges politiques et étatiques à une période maximum de deux mandats constitue une des plus sensibles, parmi celles qui exerceront le plus d’influence pour le futur sociopolitique de l’Archipel ces prochaines années.
La Révolution cubaine s’approche définitivement d’un de ses moments les plus décisifs : démontrer qu’elle est parvenue à une maturité suffisante pour survivre à son leadership historique, et que l’ordre constitutionnel qu’il a créé – et qui maintenant se rectifie et se consolide – assure l’irréversibilité du socialisme comme étant le résumé idéal des rêves de générations successives de révolutionnaires.
Il faut rappeler que les ennemis idéologiques du processus cubain, vaincus pendant plus de 50 ans dans leurs tentatives successives de le subvertir, situent leurs principaux espoirs précisément dans les circonstances de cette relève générationnelle de laquelle ils attendent une rupture avec la position traditionnelle de principe de la direction historique.
Ils commencèrent à stimuler cette fracture bien avant que ladite direction ne disparaisse. Les ficelles de leur propagande des dernières années ont essayé de dessiner des divergences de sens et de contenu entre la conduction de Fidel et celle de Raúl.
De semblables campagnes provoquèrent que l’actuel Premier Secrétaire du Parti ait dû répéter en de nombreuses occasions que l’actualisation en marche ne recherche rien d’autre que de changer uniquement tout ce qui gêne les objectifs d’efficacité, de justice et de bien-être auxquels aspire le vrai socialisme, et jamais le démanteler.
Face aux regrets des medias occidentaux et de leurs patrons, les révolutionnaires cubains ne doivent pas oublier les expériences de l’histoire.
L’importante révision doit regarder autant envers ceux qui se sont laisser adoucir l’ouïe par les louanges occidentales pendant la “rénovation” d’autres expériences socialistes , qu’envers les successions qui les ont précédées dans ces mêmes pays, des successions non dépourvues de mesquineries, d’honteuses déloyautés et d’atrophies politiques, économiques et sociales qui ont conduit à des issues catastrophiques.
Dans la figure et l’idéal nationaliste, universel, humaniste et marxiste de Fidel partageant la clôture du VIème Congrès, on lançait de nouveau le message qu’à Cuba il ne doit pas y avoir de rupture, mais de la continuité; pas de cassure, mais du respect pour l’histoire; pas de destruction, mais de la ré-articulation, à partir de la rectification d’erreurs qui se sont produites sur le long chemin à la recherche de la justice.
Par l’intense clameur qui a précédé le congrès de réarmer la patrie intégrée dans la Constitution: avec tous et pour le bien de tous, le chemin ne peut pas être autre.