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24 avril 2011 7 24 /04 /avril /2011 16:28

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2011-04-19maria-alvarez-suerez.jpgMayda Alvarez Suarez est directrice du centre de recherche des femmes et membre du secrétariat de la Fédération des femmes cubaines. Au moment où le VIe congrès du Parti communiste cubain vient d'adopter des réformes importantes pour le pays, elle retrace pour l’Humanité le processus qui a amené à ces changements. (à lire: Fidel castro passe la main)

Il y a trois mois, de vastes débats ont été ouverts à Cuba sur la réforme économique et sociale proposée par le gouvernement. Sur quoi ont-ils porté ?

 

Mayda Alvarez Suarez. Ce long processus de consultations populaires est terminé depuis la fin du mois de février, mais il se poursuit encore. Les débats ont été organisés partout sur les lieux de travail, dans les quartiers, les cellules du parti communiste, les écoles, les communes et les universités. Les Cubains sont d’autant plus intéressés qu’ils ont beaucoup participé et se sont exprimés sur les volets de la réforme dont la mise en œuvre va avoir d’importantes répercussions sur la productivité du travail, le développement du pays et la vie des Cubains. Ils ont apporté des idées nouvelles et quand ils ne sont pas d’accord avec quelque chose, ils le disent.

Le sont-ils par exemple avec la suppression de 500.000 emplois  publics ?

Mayda Alvarez Suarez. Malgré leurs inquiétudes bien réelles, ils savent que c’est une nécessité, l’économie centralisée avec un Etat surdimensionné est un frein au développement. Il y a plus de travailleurs dans ce secteur que l’Etat en a besoin. Cela va à l’encontre de la productivité du travail. Le but est d’être plus productif, c’est pour cette raison que cette réforme est proposée. Il y a, et j’insiste, une expression forte pour dire que c’est un moment nécessaire et qu’il faut développer le pays, parce qu’il ya encore une foule de problèmes à résoudre.

 

"Personne ne sera laissé sur le bord du chemin"


Que deviennent alors ces travailleurs licenciés qui de fait doivent aller voir ailleurs ?

Mayda Alvarez Suarez. Pour absorber cette masse de travailleurs dans le secteur non-étatique plusieurs alternatives s’offrent à eux. Lors de leur départ ils toucheront  une indemnité d’un mois de salaire, de façon à leur permettre de chercher un autre emploi. Raul Castro l’a répété plusieurs fois, personne ne sera laissé sur le bord du chemin. Ainsi désormais les aides et subventions iront à la personne. Parmi les formules proposées il y a le travail à son compte propre, qui sera simplifié et amplifié, et les coopératives, un système existant dans l’agriculture. L’activité et les gains seront libres moyennant taxes et impôts.

Mais tout le monde ne va pas trouver un nouveau travail en si peu de temps. Le chômage risque d’augmenter…

Mayda Alvarez Suarez .Oui c’est possible surtout les premières années. Mais il y aura des incitations, comme par exemple dans le domaine de l’agriculture. C’est un secteur où il y a de l’emploi. De plus en plus de Cubains prennent des terres en usufruit, et çà marche. Nous avons des difficultés avec la spécialisation dans le sucre alors qu’il existe d’autres cultures. On est entrain de développer avec créativité, le « bio », avec un réel succès pour de nombreuses coopératives qui divulguent leurs résultats, échangent leurs expériences, et communiquent par le biais de la télévision. L’association des petits agriculteurs joue un rôle primordial pour stimuler la productivité de ces coopératives et aussi pour incorporer les femmes.

 

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Les Cubains sont-ils inquiets ? Quelles ont leurs préoccupations ?

Mayda Alvarez Suarez. Ce qui inquiète le plus les Cubains, c’est la faiblesse de leurs salaires et la disparition prévue de la « libreta », le carnet qui leur assure à prix subventionné les produits de base comme le riz, le sucre, les haricots, l’huile etc. Or des produits sortent de la « libreta » et deviennent plus chers. Les Cubains veulent que leurs salaires puissent satisfaire leurs besoins. La possibilité maintenant d’avoir un autre travail, de faire autre chose, c’est aussi un stimulant, pour que leur activité soit la forme de vie et le moyen de satisfaire les besoins, ce qui n’était pas le cas auparavant. Parmi les autres sujets jugés prioritaires, il y a les transports, notamment urbains, à La Havane surtout, mais aussi le logement. La mise en place du système locatif est un moyen d’atténuer la crise du logement. J’ajouterai que les jeunes, qui ont participé massivement à ces discussions, souhaitent  que leur formation « vocationnelle » soit en adéquation avec les besoins réels du pays et l’offre proposée.

Les femmes ont-elles un rôle spécifique à jouer dans cette mutation ?

Mayda Alvarez Suarez. Oh oui ! Il est essentiel. Actuellement elles sont 46% dans les emplois relevant de l’Etat et 39% dans toutes les autres formes de l’économie, 66% dans le secteur des employés et techniciens. Elles sont très qualifiées. On les retrouve dans l’éducation, la santé, la justice, les sciences où 49%  sont des femmes…Les Cubaines savent que la Révolution leur a  donné la dignité, en tant que personne. La non-discrimination et l’égalité entre les hommes et les femmes pour toutes les formes d’autonomie, physique, économique, politique, est un principe intangible de la Révolution. L’épanouissement des femmes n’est pas possible hors de ce processus qui est humaniste. Il suffit de regarder dans d’autres pays ou de voir ce qui s’est passé dans d’autres pays socialistes…

 

"Changer les mentalités pour conquérir un droit"

 

Mais il y peu de femmes au gouvernement…

Mayda Alvarez Suarez. Nous sommes au quatrième rang mondial pour le nombre d’élues au Parlement, la Fance n’est que 63ème ! Il y a une vice-présidente. Mais c’est vrai, nous-mêmes, avec la Fédération des femmes cubaines, nous luttons pour avoir plus de représentantes à la direction du pays. Peu à peu, il y a un progrès, car nous n’avons pas adopté un système de quota. Nous avons pris le chemin plus large et plus long mais plus sûr de l’éducation. Car il s’agit de changer les mentalités et de conquérir un droit en lien avec notre propre travail de respect et de considération. D’où l’importance du langage et des messages, particulièrement à la radio ou à la télévision, qui sont autant de miroirs posés sur la représentation des femmes.

Il y a une égalité sur le papier, mais existe-t-il toujours des freins et des blocages ?

Mayda Alvarez Suarez. Oui surtout dans la sphère familiale. Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas des formes de discrimination mais c’est dans la conscience et non dans la volonté politique. C’est dans la famille où l‘on trouve les relations les moins égalitaires. La femme continue avec la surcharge  de travail, des tâches domestiques et la garde des enfants. Les hommes participent plus, mais les femmes connaissent toujours cette surcharge de l’espace privé. La conscience que l’espace de la famille est celui de tout le monde n’est pas encore établie, alors qu’il est aussi important que l’espace public  car il reproduit la culture, la force pour aller au travail, et le lien social. Les soutiens à la famille sont déprimés à Cuba aujourd’hui. Les crèches et les hôpitaux de jour sont insuffisants en nombre. Ce sont les conséquences du blocus, de beaucoup de problèmes dans la vie quotidienne et du manque de produits, comme par exemple les machines à laver le linge. Le travail à son compte propre, ou les coopératives peuvent aider, et faire en sorte que les familles soient déchargées de certains travaux. Les changements au bout du compte doivent impliqués hommes et femmes. Nous nous battons pour çà, sinon ce sera toujours la même chose. Les hommes ne peuvent pas restés sur le bord du chemin ! Il faut les associer à la lutte.

Entretien réalisé par Bernard Duraud

Source : l'Humanité

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