Par Reynaldo Henquen
Dans la même mesure où la pauvreté se généralise à cause de la crise imparable du capitalisme, le dit mouvement des “indignés” le fait aussi. Il a traversé l’atlantique et s’apprête à occuper le coeur des finances mondiales, Wall Street, la fameuse “rue du mur” dans la ville de New York.
Ainsi, alors que sur les places de Madrid, Barcelone et d’autres villes espagnoles les manifestants jouent à cache-cache avec les policiers envoyés par le gouvernement pour essayer d’apaiser par la force, la flamme allumée par ses politiques, à New Cork, les gens commencent à se mobiliser.
Des raisons de se préoccuper ne manquent pas. Il faudra voir quelles sont les conséquences de l’accord passé entre Barack Obama et les leaders des chambres du congrès au sujet du plafond de la dette publique étasunienne.
Comme nous l’avions dit dans un commentaire précédent, la capacité d’endettement s’élèvera, mais la Maison Blanche s’est engagée à entreprendre des mesures pour obtenir une baisse rapide du déficit budgétaire, mesures qui n’incluent pas l’augmentation des impôts aux plus riches.
Tout le monde sait qu’il n’y a que deux façons d’équilibrer les finances d’une personne, d’une entreprise ou d’un état. Et c’est augmenter les revenus et baisser les dépenses. Une application équilibrée de ces mesures pourrait résoudre le problème sans provoquer des traumatismes, mais ce n’est malheureusement pas ce que l’administration Obama a obtenu.
Face à cette réalité, des millions d’Étasuniens qui sont au bord de la pauvreté et dépendent de programmes du gouvernement pour survivre, attendent angoissés de voir ce qui va se passer quand le gouvernement va commencer à introduire des coupes aux programmes sociaux d’aide, qui seront sans doute les premiers à être réduits.
C’est justement de cette incertitude qu’a surgi l’étincelle qui a allumé la flamme. L’initiative “Prenons Wall Street”, entend réunir des milliers de personnes dans cette rue qui est le symbole du système financier capitaliste.
L’endroit n’a pas été choisi au hasard. L’une des choses que la population a le plus critiqué c’est que jusqu’à présent aucun des responsables de la crise n’a été déféré devant les tribunaux.
Bien au contraire, des milliards de dollars ont été dépensés pour sauver les banquiers, au lieu de créer des postes de travail pour relancer l’économie.
Et nul n’oublie que ce sont justement les banques et les autres corporations financières celles qui ont gonflé la bulle spéculative qui a en fini avec les économies et les petits investissements de millions de citoyens qui ont perdu leurs logements et d’autres biens sans recevoir aucune compensation.
Les “indignés” étasuniens ont dit s’inspirer du mouvement né sur la Place Tahrir, en Egypte et qui s’est étendu par l’Europe, nourrit par la crise de la dette et les programmes draconiens de rajustement imposés aux populations de plusieurs pays.
Ils se proposent de camper à Wall Street dans des tentes, avec des kitchenettes portables, de dresser des barricades et ils sont prêts à faire face aux charges qu’ils attendent de la part de la Garde Nationale et de la police.
Sans aucun doute, ce sera intéressant d’observer comment l’élégant Manhattan devient le théâtre d’opérations de répression similaires à celles survenues à Athènes ou Madrid.
Chaque bombe lacrymogène, chaque coup de bâton de la police, ou chaque canon à eau, sonneront avec des échos funéraires, dans les aspirations d’Obama de se réélire. Nous ne savons pas si l’extrême droite étasunienne sera capable de se rendre compte, dans sa tentative de contrôler le pays le plus riche de la planète, que ces cloches vont sonner aussi pour elle.