Par Tania Hernández
Par Leanne González.
Radio Havane Cuba a joué un rôle essentiel dès ses débuts, en 1961, en réfutant la grande campagne médiatique de diffamation de la révolution cubaine naissante, et en diffusant des informations sur l’agression mercenaire organisée par les Etats-Unis dans la Baie des Cochons. La station de radio a officiellement commencé ses émissions le 1er mai de cette année-là, en diffusant le meeting historique de la Place de la Révolution, qui fêtait la victoire sur l’invasion étasunienne et la Journée Internationale des Travailleurs.
Radio Havane Cuba a eu pour mission la couverture des journées dramatiques de ce qu’il est convenu d’appeler la Crise des missiles, en 1962, lors que le monde a frôlé la guerre nucléaire à cause de nouvelles provocations du gouvernement étasunien, qui refusait de reconnaître la souveraineté de Cuba.
La Révolution de 1965 en République Dominicaine, qui a eu lieu du 24 avril au 3 septembre 1965, a été le conflit armé le plus sanglant dans ce pays au XXè siècle ; cette guerre a coûté la vie à plus de 3 000 Dominicains. Elle a cependant permis d’enraciner davantage les principes et valeurs révolutionnaires de ce peuple. Pendant toute la durée du conflit, RHC a couvert les événements 24 heures sur 24.
Un autre moment clé où notre radio a joué un rôle essentiel a été la Guerre du Viêt-Nam, aussi appelée Deuxième Guerre d’Indochine qui a opposé entre 1964 et 1975 le Viêt-Nam du Sud (soutenu par les Etats-Unis) et la République Démocratique du Viêt-Nam. De 1968 jusqu’à la fin de la guerre, qui a abouti à l’indépendance et la réunification du peuple vietnamien, RHC a émis une programmation quotidienne en anglais destiné au peuple étasunien.
Comme pour la Guerre du Viêt-Nam, la Radio a diffusé sur ondes courtes des informations sur les actions des mouvements de libération et a révélé les crimes commis par les dictatures en Amérique Latine et dans le reste du monde.
Le coup d’Etat qui a renversé le gouvernement du président Salvador Allende, au Chili, le 11 septembre 1973, a été dénoncé par RHC, qui a participé aux actions de solidarité et a prêté ses studios pour la diffusion de l’émission « Du Chili et pour le Chili ». Cet espace est devenu une tribune de critique du pinochétisme et de solidarité avec les forces révolutionnaires qui luttaient contre la dictature.
Le conflit interne qui existait en Angola en 1975 et qui opposait les forces gouvernementales à des groupes armés a été l’occasion, pour le gouvernement nord-américain d’élaborer un plan qui foulait aux pieds les intérêts légitimes du peuple angolais et visait à imposer un régime fantoche qui devait lui permettre de piller les ressources du pays. Cuba, à la demande du président Agostinho Neto a offert son aide solidaire à l’Angola. Le mouvement pour la libération de ce pays et les troupes cubaines ont fini par triompher. Une nouvelle fois, RHC a tenu informés les combattants cubains et le monde du déroulement des événements.
La grande campagne lancée par RHC pour la libération de l’avocat et homme politique sud-africain Nelson Mandela, prisonnier pendant 27 années dans des conditions déplorables est un autre des moments forts de l’histoire de notre radio. Après sa libération en 1990, cette figure légendaire de la lutte contre l’apartheid a dirigé les négociations qui aboutiraient à l’instauration d’une démocratie multiraciale. Nelson Mandela a été le premier président sud-africain élu démocratiquement en 1994.
Au cours de ces 50 dernières années, les émissions de RHC ont aussi été écoutées sur ondes moyennes : La Voix de Cuba, qui a émis dans les années 1970 et au début des années 1980 a été très écoutée par les Cubains. Cette station de radio, qui utilisait les antennes de transmission de Radio Progreso et Radio Liberación, était écoutée d’un bout à l’autre de l’archipel cubain et dans les régions proches de la Caraïbe, d’Amérique centrale et du sud des Etats-Unis. Son objectif était d’informer le peuple et de couvrir des fréquences qui appartiennent à l’Etat cubain et qui étaient utilisées par les stations de radio contre-révolutionnaires.
En juillet 1978, le 11è Festival Mondial de la Jeunesse et des Etudiants se tenait à La Havane : Radio Havane Cuba a été chargée de la couverture officielle de cette rencontre internationale. C’est ainsi qu’est née Radio Jeunesse, qui a émis 24 heures sur 24 pendant toute la durée du festival. La radio diffusait des émissions - dont un journal parlé - en 6 langues : espagnol, anglais, portugais, français, arabe et russe.
La chute du camp socialiste d’Europe de l’Est et la désintégration de l’Union Soviétique au début des années 1990 ont provoqué ce que l’on appelle à Cuba le Periodo Especial, c'est-à-dire la Période des grandes difficultés économiques. La fin des échanges commerciaux avec les anciens pays socialistes et le blocus criminel des Etats-Unis se sont conjugués lors de cette étape difficile pour notre pays. Il fallait continuer à émettre malgré les difficultés, et il en fut ainsi.
Notre radio a ensuite vécu un autre moment important : la séquestration de l’enfant Elian González par des membres de sa famille et la maffia contre-révolutionnaire de Miami, en novembre 1999. Encore une fois, RHC a joué un rôle de premier plan. Une intense lutte d’idées a été lancée dans tous le pays : le peuple a été appelé à manifester, à participer à des meetings anti-impérialistes et des rassemblements pour demander que l’enfant soit rendu à son père. RHC a fait connaître au monde cette séquestration qui a duré 7 mois et a réussi à créer un climat de solidarité grâce à des émissions comme celle de la Table Ronde, une émission qui est toujours diffusée sur nos fréquences.
Notre radio s’est faite remarquer internationalement à l’occasion du coup d’Etat au Honduras, contre le gouvernement constitutionnel de José Manuel Zelaya. Les putschistes ont pris d’assaut et fermé les médias du pays centraméricain et notre radio a été la seule qui ait pu diffuser des informations au peuple hondurien.
Aujourd’hui, RHC s’est engagée dans toute une série de tâches : divulguer la vérité sur le perfectionnement du modèle socialiste cubain, lutter pour la liberté des Cinq cubains injustement emprisonnés par l’Empire pour avoir défendu leur patrie contre le terrorisme, œuvrer pour la protection de l’environnement, pour la paix et pour empêcher les interventions des puissances impérialistes dans les affaires intérieures des pays du monde.