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9 février 2011 3 09 /02 /février /2011 00:14

Gabriel Molina

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OBSEDE par son projet d’étouffer la Révolution cubaine, le président Dwight E. Eisenhower a enlevé aux citoyens des Etats-Unis le droit de voyager à Cuba, il y a maintenant cinquante ans.

Cette interdiction insolite date en effet du 17 janvier 1961, trois jours exactement avant que le président en poste dût céder la place à John F. Kennedy. Eisenhower prétendait ainsi priver Cuba d’une importante source de devises et l’obliger à se rendre par la faim. (1)

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John F. Kennedy et Dwight D. Eisenhower.

L’idée de lancer le débarquement pendant la campagne électorale de 1960, de sorte que le vice-président Richard Nixon puisse tirer parti de la victoire attendue, partait du principe que le succès de l’opération de la CIA contre Jacobo Arbenz, au Guatemala, se renouvellerait à Cuba. Dès lors, Nixon aurait toutes les chances de l’emporter sur le sénateur charismatique qu’était Kennedy. Mais les instigateurs de l’opération révisèrent leur stratégie et comprirent finalement qu’il leur fallait un plan de plus grande envergure.

Toutefois, la victoire de Kennedy, en novembre 1960, rendait l’opération plus urgente encore, sans compter qu’il fallait éviter que Cuba ne pousse plus avant son renforcement militaire déjà rapide. Voilà pourquoi Eisenhower prit la décision de rompre les relations, le 3 janvier 1961, moins de trois semaines avant l’expiration de son mandat.

A une réunion à laquelle participaient Tracy Barnes, le second de Richard Bissell, directeur des opérations clandestines de la CIA, et J.C. King, chef de la division d’Amérique latine, il avait été décidé qu’un agent infiltré dans les milieux militaires de La Havane provoquerait un accident au cours duquel Raul Castro trouverait la mort. Selon le comité Church, l’ordre fut donné par dépêche du 21 juillet 1960 adressée au chef du centre de la CIA à Cuba. (2)

La violation de la sacro-sainte liberté de mouvement se dissimulait sous le prétexte qu’après la rupture des relations, les citoyens étasuniens en voyage à Cuba ne pourraient pas être dûment protégés. En fait, une série de mesures préalables, secrètes pour les unes et publiques pour les autres, avaient déjà pratiquement réduit à zéro le tourisme étasunien dans l’île. Mais le gouvernement US redoutait les voyages en groupes organisés envers et contre la propagande adverse. Ces groupes formés par des éléments libéraux et progressistes constataient que la réalité cubaine n’avait rien à voir avec ce qu’on en disait aux Etats-Unis et émettaient à leur retour des déclarations de solidarité avec Cuba.

On annonça donc aux Etats-Unis que la National Air Lines suspendait tous ses vols à destination de Cuba. Fidel en révélait la cause profonde : la Révolution constituait un exemple non seulement pour les peuples d’Amérique latine mais aussi pour celui des Etats-Unis.

Le jour même de l’interdiction, le New York Times publiait une lettre d’une citoyenne étasunienne, Alice Hussey Balassa, qui rentrait juste de ses vacances qu’elle avait passées à Cuba. Elle y précisait qu’elle avait relevé dans l’île des signes sans équivoque de progrès : liquidation des quartiers d’indigents, réduction de l’analphabétisme, fabrication accélérée de logements pour les ouvriers et les paysans, construction d’écoles et de coopératives paysannes.

Des documents officiels déclassés par les Archives nationales de sécurité révélaient que dès le 12 décembre 1963, moins d’un mois après l’assassinat de John F. Kennedy, Robert Kennedy, qui était encore secrétaire à la Justice, envoyait au secrétaire d’Etat Dean Rusk une missive dans laquelle il le priait de retirer toute limitation aux voyages de citoyens étasuniens à Cuba.

Robert Kennedy qualifiait les limitations imposées de « violation des libertés américaines »

Dans les documents trouvés dans la bibliothèque du Congrès et dans celle du président John Kennedy, déclassés le 29 juin 2005 par les Archives nationales de sécurité, Robert Kennedy estimait qu’il était impossible d’arrêter, d’accuser, de soumettre à des poursuites de mauvais goût les citoyens désireux de voyager à Cuba.

Cette initiative était soutenue par McGeorge Bundy, conseiller de sécurité nationale, qui dans un autre communiqué jugeait la mesure incompatible avec les libertés américaines traditionnelles.

Le 13 décembre, soit le lendemain de l’initiative de Robert, le secrétaire d’Etat adjoint, George Ball, rétorquait que les restrictions devaient se maintenir en l’état. Le décret fut maintenu par le président Johnson, qui estimait qu’une décision favorable à Cuba compromettrait ses chances de succès aux élections de 1964. Le successeur de Kennedy fit également la sourde oreille aux démarches du Procureur général en faveur de la normalisation des relations.

Aucun représentant de Kennedy – auteur de la proposition – ne fut convié à la réunion. Ball proposa même d’avertir les candidats au voyage à Cuba que leurs passeports pourraient leur être confisqués et qu’eux-mêmes feraient l’objet de poursuites en justice.

Robert renouvela plusieurs fois sa demande, mais le décret fut maintenu par le président Johnson, jusqu’à la présidence de Carter qui l’annula pour la durée de sa période présidentielle, de 1976 à 1980. Mais les restrictions furent réinstituées par le président Ronald Reagan, qui succéda à Carter en 1981. Au début de son deuxième mandat, Clinton autorisa les voyages sous couvert de motifs religieux, académiques et autres. Après quoi Bush renforça les interdits à la veille des élections de 2008. L’administration Obama a de nouveau fait marche arrière en 2011, revenant à la situation de Clinton : des permis sont délivrés pour des contacts de peuple à peuple. Tout cela laisse bien entendu le blocus pratiquement intact.

Dans l’après-midi du jour où Kennedy fut assassiné, son frère Robert, secrétaire à la Justice, demandait à John McCone, directeur de la CIA succédant à Allen Dulles, si l’agence avait fait exécuter son frère. Robert savait que la CIA se trouvait sous le contrôle de Richard Helms, un professionnel du renseignement qui avait assumé la sous-direction de la CIA où il dirigeait les opérations spéciales. Helms avait toujours vu d’un mauvais œil le contrôle que Robert exerçait sur l’agence.

Dans les mois qui suivirent, depuis son secrétariat à la justice, Robert Kennedy enquêta en silence sur les groupes d’officiers de la CIA et les bandes cubaines : il connaissait bien assez ce monde-là pour concevoir des soupçons à son encontre.

Cinq ans plus tard, candidat à la présidence contre Richard Nixon, il était encore plus convaincu que la tentative d’accuser Cuba de l’assassinat de Kennedy faisait partie de leur complot.

En déclarant pour la première fois depuis l’assassinat que s’il était élu, il reprendrait l’enquête (il répondait ainsi à une question posée lors d’un meeting électoral), Robert mettait en danger le secret bien gardé de la CIA.

Le comité spécial du Congrès chargé de l’affaire de 1976 à 1978 pria le secrétariat à la Justice de rouvrir l’enquête. Mais la CIA refusa tout net d’ouvrir les dossiers qu’elle avait cachés au comité sélect bipartite présidé par le représentant Louis Stokes.

Au printemps 2007, on apprit que des membres du groupe d’officiers de la CIA suspects d’avoir participé à l’assassinat du président, dont George Joannides (chef de la guerre psychologique à la JM/Wave, se trouvaient aussi à l’hôtel où Robert fut assassiné alors même qu’il était le candidat ayant le plus de chances de remporter les élections. Depuis, les nouvelles preuves fournies par des enquêteurs invitent à réexaminer l’affaire, mais la CIA en appelle au délai de 50 ans au terme duquel les dossiers doivent être obligatoirement déclassés.

Selon le livre Brothers de David Talbot, le diplomate et journaliste William Attwood, qui avait participé aux négociations autorisées par le président quelques jours avant l’assassinat, et quelques intimes de Robert Kennedy ont révélé que « Helms avait intercepté les lignes téléphoniques de Lisa Howard  (une éminente journaliste)». (3) Le secrétaire à la Justice soupçonnait que le groupe de la CIA et les mafieux cubains qui travaillaient avec lui aux complots contre Fidel Castro aient aussi trempé dans l’assassinat de John F. Kennedy.

Robert était le bras droit de John et le continuateur de ses idées et de ses actions, et « quelques démocrates des cercles intimes du secrétariat à la Justice avaient donné à Bobby le surnom de Raul » (4), faisant allusion, à manière de plaisanterie, à Fidel et Raul.

(1) Département d’Etat : Relations extérieures des Etats-Unis, 1958-1960. Tome VI Cuba

(2 ) Church Committee Report. Alleged Assassination Plots Involving Foreign Leaders. B-Cuba. pp 71

(3 ) David Talbot. Brothers. The Hidden History of the Kennedy Years. Simon & Schuster. 2007 pp 233

(4 ) Ibid. pp. 92

 
Source : Granma 

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