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23 novembre 2009 1 23 /11 /novembre /2009 10:02
Photo prise par le photographe de la prison, le 30 juillet 2009.

Alicia Jrapko, membre du comité international pour la libération des cinq

 USA nov. 09

Traduction de Corina



Il était une fois un petit oiseau qui devint l'ami d'un prisonnier. Tous deux étaient emprisonnés aux Etats-Unis. Tous deux partageaient un emprisonnement injuste pour le seul fait de protéger Cuba des actions terroristes...

Gerardo et Cardinal

L'histoire commence comme ça... C'est le 4 juin 2009, le jour même de son anniversaire, que Gerardo Hernández entendit parler du petit animal. Lira, un prisonnier qui travaille à l'usine située dans la prison, l'a mis au courant. Lira et un gardien nettoyaient les toits à l'aide d'un puissant tuyau d'arrosage et, sans le vouloir ou sans le savoir, ils détruisirent un nid qui abritait trois oisillons. Deux moururent sur le coup, mais le troisième survécut. Ils étaient si petits qu'ils n'avaient même pas encore de plumes. Ils sortaient probablement tout juste de leur coquille.

 

le gardien s'émut et, se sentant responsable, permit à Lira de le faire entrer en cachette dans la prison pour tenter de le sauver. Le prisonnier arriva avec l'oisillon posé sur la paume de sa main et, ne sachant que faire, commença d'interroger les autres prisonniers. Quelqu'un suggéra : "Demandons à Cuba [c'est ainsi que les autres prisonniers surnomment Gerardo], il aime les animaux, sûr qu'il saura quoi faire". Ils appelèrent donc Gerardo, qui se rendit à la cellule où se trouvait le petit animal.

 

La première réaction de Gerardo fut de siffler, cherchant à imiter ce que la mère, supposait-il, ferait. Il remua ses doigts comme s'il s'agissait de petites ailes. L'oisillon ouvrit miraculeusement le bec. Gerardo commença de lui donner des mies de pain, puis, après avoir trempé ses doigts dans l'eau, il laissa doucement couler les gouttes dans le petit bec.

 

Gerardo ne voulut pas l'emporter dans sa cellule, mais il allait chaque jour le nourrir. Le problème qu'il y avait, c'est que, au début, le petit animal ne voulait manger que si c'était Gerardo qui le nourrissait. Un jour, Gerardo eut l'idée de lui donner quelques effilochures de poisson; résultat, le coquin se mit à ignorer les mies de pain. Puis ses plumes commencèrent à croître et Gerardo lui enseigna à manger seul. Il mettait des petits morceaux de nourriture sur la paume de sa main et l'oiseau s'y posait en toute confiance.

 

Mais les prisonniers étaient inquiets. En cas d'inspection, le petit animal serait un problème. Comme il était déjà plus grand, ils le sortirent dans la cour pour qu'il y vole librement. L'oiseau volait un peu et revenait se poser sur l'épaule de Gerardo. Quand il tentait de voler avec les autres oiseaux, il était rejeté à coups de becs. Il entra peu à peu en confiance. Gerardo entrait tout seul au pavillon où se trouve sa cellule, mais quand il sortait à nouveau dans la cour, l'oiseau arrivait à son tour pour le voir.

 

Une fois, alors qu'il y avait beaucoup de prisonniers dans la cour, quelqu'un dit à Gerardo que l'oiseau se trouvait quelque part par là, sur les barbelés. Gerardo siffla et, devant tous les prisonniers, le petit animal sortit on ne sait d'où et se posa sur son épaule. Incroyable. Tous parlaient de cette histoire.

 

Le petit oiseau, ils l'appelaient Cardinal parce que Gerardo lui avait peint les plumes de la queue au marqueur rouge, afin de le différencier des autres. La peinture lui causa quelque dommage. L'oiseau perdit les plumes de la queue, mais pendant peu de temps. Il les récupéra par la suite, et dans leur couleur naturelle. Malgré cela, le nom lui est resté : Cardinal.

 

Un jour, dans la cour, un autre prisonnier trouva l'oiseau le bec ouvert. Il faisait très chaud, il avait soif. Le prisonnier le prit et le remit à Gerardo, qui le cacha sous sa casquette pour le faire entrer sans qu'on le voit. Bien entendu, ils se sont rendu compte qu'il avait quelque chose d'étrange sur la tête. "Qu'est-ce que tu as sous ta casquette?" - "Rien", répondit-il. Mais Cardinal se mit lui aussi à répondre, pépiant à tout fendre. "Ne me dis pas que tu l'entraînes pour envoyer des messages à Fidel", dit un des gardiens en riant.

 

L'histoire ne finit pas là. Gerardo l'emporta dans sa cellule et lui prépara un endroit qui permette de le garder. Il jouait avec lui, qui se posait sur son épaule, sur sa tête. Quand Gerardo écrivait, l'oiseau venait distraire son attention, alors Gerardo lui donnait une petite tape amicale pour qu'il le laisse tranquille. Dans ces cas-là, Cardinal s'échappait vers son épaule, là où la main amie ne pouvait plus l'atteindre. Parfois il se blottissait dans le col de la chemise du prisonnier et s'y endormait, ou alors il picotait l'oreille amie; et lorsque Gerardo secouait la tête, l'oiseau déménageait vers l'autre oreille.

 

Un jour où Gerardo lui avait donné champ libre, l'oiseau vola jusqu'à la cantine et atterrit dans l'assiette d'un prisonnier grand et fort, qui était en train de manger un morceau de poulet. Le prisonnier l'attrapa entre ses mains, prêt à l'écraser, mais quelqu'un cria : "Le tue pas. Il est à Cuba." Le cri le prit par surprise. L'homme lâcha Cardinal et demanda tout étonné : "Putain, qui c'est ça, Cuba ?"

 

En fait, Gerardo était très inquiet. Il y avait un gardien qui ne voyait pas l'oiseau d'un bon oeil. Au cours d'une inspection, il avait obligé le prisonnier à relâcher Cardinal et à fermer la porte juste après. L'oiseau était revenu un peu plus tard, estropié. Gerardo le garda quelques jours de plus dans sa cellule, le temps qu'il récupère. Et sur ce fait il y eut un lockdown (privation de toute communication, appliquée à tous les prisonniers collectivement). Or, quand il y a lockdown, il y a fouille générale.

 

Lorsque Gerardo sut qu'ils fouillaient, il fit sortir l'oiseau par l'interstice entre le sol et le bas de la porte. Cardinal s'envola à travers le pavillon où se trouve la cellule de Gerardo. Lorsque le gardien arriva, il vit la caisse où vivait Cardinal. Gerardo lui dit que c'était là que vivait son ami, de par sa propre volonté : "Le problème, c'est que je l'envoie dehors, mais il revient; ce n'est pas ma faute." - "C'est ça, je vais croire que l'oiseau va revenir", lui répondit le gardien, qui fit mine de s'en aller tout en ayant l'air de dire ; t'es cinglé". De l'intérieur de sa cellule, Geraldo siffla et le gardien resta coi devant le petit animal qui revenait. Sans se tromper, Cardinal avait identifié l'endroit où se trouvait son ami, au milieu de cette énorme galerie de cellules du premier et du second étages, toutes absolument identiques.

 

Cardinal arriva devant la cellule de Gerardo. Il regarda par la fente, mais ne put entrer (cela se passait pendant le lockdown). Il attendit tranquillement, jusqu'à ce que Gerardo, ému, lui ouvre le guichet par lequel ils passent la nourriture. Et Cardinal entra. Nouvelle fouille quelques jours plus tard. Lorsque les gardiens arrivèrent à la cellule de Gerardo, celui-ci leur dit qu'il avait un oiseau, de façon à ce qu'ils ne prennent pas peur s'il volait vers eux. Ils lui dirent qu'il devait le relâcher, mais comme aucun d'eux ne parvenait à l'attraper, ils emmenèrent Gerardo jusqu'à la porte du pavillon pour qu'il le relâche lui-même. Comme il y avait lockdown, Gerardo et l'oiseau parcoururent le couloir escortés par les gardiens. Tous les prisonniers les virent par la fente de leur cellule, et ils commencèrent à crier : "Ils emmènent Cuba et l'oiseau au trou", et ils se mirent à cogner contre les portes en signe de protestation. Le gardien leur cria : Calmez-vous! Je ne l'emmène pas au trou; nous allons seulement remettre l'oiseau en liberté."

 

C'était la dernière fois que Gerardo voyait Cardinal. Le lockdown dura un mois, sans ouverture du pavillon. Le Cubain ne put sortir et Cardinal ne put entrer. L'oiseau avait vécu dans cette dure prison de haute sécurité depuis l'anniversaire de Gerardo, le 4 juin, jusqu'au 16 juillet, un jour après l'anniversaire de mariage de Gerardo et Adriana.

 

Et colorin colorado, ce conte (qui n'est pas un conte) est terminé.Gerardo et Cardinal

 


(Alicia a écrit cette histoire de mémoire deux heures après l'avoir écoutée de Gerardo au cours d'une visite qu'elle lui a rendue à la prison de sécurité maximale de Victorville, Californie). Gerardo a ensuite révisé et corrigé le texte, qu'Alicia veut remettre à la Maison d' Edition Abril afin qu'il soit publié pour les enfants. Gerardo purge une peine de deux perpétuités + 15 ans, pour des accusations non prouvées au

cours d'un jugement entaché d'un solide préjugé, à Miami.)


--Article en espagnol sur cubadebate : link


Paroles prononcées par Arleen Rodriguez Derivet lors de l'inhumation de Carmen Nordelo,
la mère de Gerardo Hernandez.

Chers Raul, Alarcon, compañeras et compañeros. Chers Chabela, Aliet, Lizbeth, Yadira, Adriana, avec nous bien que  si loin; chères familles des Cinq, et bien sûr, chère famille de Carmen :

Nul n'est prêt à devenir orphelin. Quel que soit notre âge. Ou du moins, pas tant que nous sommes des enfants qui n'avons pas encore été parents. Être orphelin, c'est une fatigue qui ne connaît pas de repos, un coup de poignard mal localisé qui nous transperce de toutes parts. C'est grandir d'un coup face à la désolante certitude que la mort est irréversible. Sans même avoir le soulagement des pleurs, car même les larmes fuient la douleur des orphelins.

"Je sais juste que j'éprouve un besoin physique de voir apparaître ma mère, d'incliner ma tête contre son maigre sein et de l'entendre dire : 'mon pauvre vieux', d'une douceur sèche et tendre..." a écrit le Che dans son récit "La Piedra", pour ne pas oublier le jour où il fut terrassé par la pire des nouvelles, au coeur de la forêt.

Gerardo a demandé que soit inscrit "A mamucha, de su nene" ("à ma petite maman, de son bébé") sur le ruban de la gerbe de fleurs pour Carmen.

Auparavant, dans son livre sur le pouvoir de l'amour et de l'humour, il l'avait baptisée "viejuca linda" ("adorable petite vieille") et avait ajouté : "s'il y a en moi un peu de noblesse et de bonté, je l'ai sans aucun doute hérité d'elle".

Ce dimanche, à la radio, Alicia Jrapko, soeur que la solidarité a donnée aux Cinq, a raconté depuis la Californie l'histoire d'un petit oiseau qui est arrivé dans la cellule de Gerardo  à Victorville le 4 juin, jour de ses 44 ans. "Cuba" (comme les autres détenus surnomment Gerardo") a été le seul capable de nourrir et de protéger ce petit oiseau.

Alicia dit que Cardinal (nom donné à l'oiseau à cause d'une marque rouge faite par Gerardo pour le reconnaître) était encore à ses côtés il y a peu, tel un mystérieux messager de la liberté qui l'attend, si nous savons lutter pour. En onze ans, ce fut l'unique visiteur ayant réussi à pénétrer à l'intérieur de sa dure cellule.

Gerardo a sauvé Cardinal, et Cardinal a accompagné Gerardo en ces jours particuliers où il ne pouvait ni embrasser Carmen, ni étreindre Adriana. Sa mère Carmen, car elle était déjà très malade, son épouse Adriana, parce que l'infinie cruauté dénuée de tout sentiment du gouvernement nord-américain le lui interdisait.

Mais la vie de Cardinal ne fait que s'ajouter à tant d'autres que Gerardo a sauvées. Il y a peu, un des avocats des Cinq racontait une autre histoire moins connue. Celle d'un des prisonniers qui n'avait plus envie de vivre car il avait perdu toute relation avec ses proches. Gerardo a mobilisé les siens et obtenu que la famille du détenu reprenne contact avec lui, jusqu'à lui rendre l'envie de continuer à vivre.

Et nous ? Chacun de nous ne lui doit-il pas la vie, ou celle d'êtres chers, que sa généreuse mission a contribué à protéger ?

La dernière fois que nous avons rendu visite à Carmen sur son lit de malade, elle avait le regard fixe, et le seul signe de vie qu'elle nous ait donné nous a bouleversés. Quelqu'un a prononcé "Gerardo", elle a battu des paupières et deux larmes ont coulé de ses yeux jusque-là restés secs.

Nous aimerions aujourd'hui avoir le pouvoir du petit oiseau qui l'a accompagné et lui a apporté une touche de gaîté dans ces mois chargés d'annonces douloureuses en prélude à la pire nouvelle que puisse recevoir un prisonnier.

Nous aimerions voler jusqu'à sa cellule, le serrer dans nos bras et le remercier de nous avoir fait connaître, par son oeuvre et sa vie, cette femme simple que fut sa mère, cette fille des Iles Canaries, dont il a beaucoup hérité  l'amour et  l'humour qui l'ont sauvé de la haine durant toutes ces années.

Une mère qui, après avoir perdu son époux de la pire des maladies, a dû affronter le décès de sa fille Maria del Carmen et l'arbitraire détendion de Gerardo au cours de la même année. Elle qui, malgré tous les coups que la vie lui a réervés, a su se relever et lutter pour la liberté de son fils et de ses quatre frères.

Il est difficile d'imaginer le vide que peut ressentir un orphelin entre les murs d'une cellule comme celle de Gerardo, le plus pur des hommes injustement condamnés au monde.

Ceux qui nous haïssent tant que leur souffrance les pousse à voler notre liberté se boucheront les oreilles, prononceront une obscénité quelconque et stupide pour nous refuser le droit à ce cri. Mais nous ne pouvons pas nous contenter de dire adieu à Carmen et de remercier nos amis et frères de leur présence. Aujourd'hui nous ne pouvons que crier et crier encore : Assez de ce châtiment injuste, de cette cruauté dénuée de sentiment! Permettez que Gerardo revienne chez lui. Pour son bien, mais aussi parce que c'est ce qui est juste et légal.

Nous avons inhumé aujourd'hui, en cette terre cubaine, Carmen Nordelo, qui a été décorée de l' "Ordre de Mariana Grajales" pour son héroïsme, cette femme qui a trouvé la force suffisante pour se montrer fière de son fils prisonnier, cette femme qui à la question de savoir si elle se sentait seule répondait que non, car son fils est le peuple, et le peuple l'accompagne...

Merci.

Source : cubadebate

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commentaires

A
<br /> Voici l’histoire d’hommes qui ont sauvé l’honneur des Etats-Unis en emp^chant que de nouveaux attentats soient commis contre le peuple cubain au départ de Floride, voila comment Clinton, Bush et<br /> Obama traitent ces hommes là.<br /> Je préfère de loin le conte de Gérardo aux fables d’Obama, l’un a agit, l’autre a reçu un prix Noble par anticipation, une certaine forme de stocks options.<br /> l’un est en cellule avec les 4, les 5, les 6, les milliers d’autres, Mumia, Léonard Peltier, ceux de Guantanamo, ceux du Honduras, partout où règne la terreur Black Water et CIA.<br /> D’autres croupissent derrière les barreaux, Barghouti, Hamouri.<br /> Dans ce monde dit unipolaire les hommes du capital se croient tout permis et un homme debout est un homme frappé, d’office.<br /> Ces hommes debouts vacillent sous le poids des coups, des chaînes et ils tiennent bon, on pourrait les nommer Résistants et leur délivrer le prix Nobel de la dignité.<br /> Nous, vous, moi préparons les fêtes, pour eux c’est combinaison orange, baillons, ils auront un bout de dinde froide et de l’eau tiède, peut-être droit à un coup de fil sur écoute…pendant ce temps<br /> notre dinde sera chaude avec ou sans marrons mais accompagné d’un bon pinard, nous échangerons des coups de fils sans écoute, nous nous embrasserons…pendant ce temps ils contempleront le plafond<br /> d’une petite cellule, écouteront les pas des gardiens, penseront aux leurs quand nous embrasserons les nôtres et les leurs comment passeront-ils ce nouvel an ?<br /> Certes la révolution n’est pas dans l’instant mais une bonne dose de colère, de cette saine colère ne serai-elle pas la bienvenue, ne serait-elle pas salutaire à nous mêmes, retrouver notre dignité<br /> comme eux ont conservé la leur, là bas, à Guantanamo, dans toutes les cellules de tous les pénitenciers ou Obama maintient l’espoir enfermé.<br /> Que fais je faire dans ces quelques jours pour être digne de ceux là ?<br /> Qu’allons-nous faire !?<br /> <br /> <br />
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