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14 novembre 2010 7 14 /11 /novembre /2010 08:37

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Aurelio Alonso

Sociologue Cubain

 

 

Leyde Rodriguez Hernández - Rebelión

 

La réalité cubaine est généralement passée sous silence, déformée, ou mal interprétée en France. C'est ainsi depuis des dizaines d'années, et il paraît très difficile actuellement de prévoir un changement de comportement des grands médias français, puisqu'il semblerait malheureusement que la conjoncture internationale et la situation politique générale ne sont pas acceptées sur le Vieux Continent. On pourrait trouver à cela des explications simples dans le fait que l'île est mise à l'écart et méconnue, presque toujours pour des raisons politiques et d'incompréhensibles motivations d'ordre idéologique.

 

Etant donné ce contexte complexe, je vais me référer dans cette note à un cas concret dont je suis sûr qu'il n'est pas le pire parmi les exemples de déformation médiatique, mais c'est celui que j'ai envie d'illustrer comme un acte d'insurrection par la parole. Ces jours derniers, sous la signature de la Française Jeanette Habel, j'ai lu un article étonnamment intitué "Changement de cap à Cuba ?", publié par le mensuel prestigieux "Le Monde Diplomatique" d'octobre 2010, dans lequel l'accent était mis sur des critères qui outrepassent ou excluent le contenu réel des mesures actuelles et les transformations dans l'île pour actualiser le système économique et social cubains.

 

De mon point de vue, il est malencontreux, et c'est aussi faire preuve d'ignorance, que d'interpréter [les faits] et de répéter comme une rengaine qu'à Cuba il y aura des licenciements massifs de milliers de travailleurs sans prendre en compte au minimum qu'en maintes occasions le gouvernement cubain et ses organisations politiques et syndicales ont répété que le système social socialistes - ses lois - n'avait pas l'intention de laisser à l'abandon les travailleurs rendus disponibles par les changements et ajustements qui s'opèrent dans l'économie cubaine, dans la perspective d'un perfectionnement de la gestion économique et de ses résultats en terme de productivité.

 

Dans l'article mentionné, il ressort une approche intransigeante de ce processus par le cadre du socialisme à Cuba, et son auteur n'a rien fait de plus qu'exposer une vision superficielle de l'évolution socio-économique cubaine qui nie qu'elle passe par le débat populaire et par la participation active des citoyens cubains et de leurs organisations de masse.

 

J'ai l'impression qu'en France - et dans n'importe quel autre pays - on peut écrire depuis ce qui est académique (sans en sous-estimer les cours ni les institutions qui les administrent) sans la construction d'un cadre, plus que des hypothèses, des choses fausses concernant les supposées tendances politiques d'une société, ou le rapport de forces à l'intérieur d'un gouvernement ou de ses organisations politiques. Normalement, l'analyse objective de processus ou phénomènes nouveaux demande du temps, ainsi que l'étude de nombreuses sources qui n'apparaissent pas dans cet article écrit visiblement à la volée, ce qui donne comme résultat principal l'addition des fantasmes et de la vision de cet auteur sur le présent et le futur de Cuba.

 

Il est de notoriété publique qu'il y a dans de nombreuses parties du monde des intellectuels et des journalistes prestigieux qui font un travail de politologie systématique sur l'île, sans faire de concessions à la dignité académique et à la rigueur intellectuelle. Par contraste, la lecture de l'article "Changement de cap à Cuba ?" dans le Monde Diplomatique, met en évidence que l'auteur n'a pas eu recours - intentionnellement - aux meilleures sources, et on peut identifier dès lors de nombreux Cubains rejetés, frustrés, ou en opposition au processus cubain, qui ne réussissent pas pleinement dans le contexte réel de ce qui se passe à Cuba.

 

C'est pourquoi je préfère mettre en lumière les idées d'Aurelio Alonso, sociologue Cubain à la pensée profonde, qu'il a exprimées à la "Cátedra de los libertadores" de la Maison Nationale du Bicentetaire, le 4 Août 2010, et qui ne sous-estime pas les potentialités des Cubains pour affronter l'étape présente de transformations. Alonso esquisse: "Actuellement, il y a plus d'économistes que jamais, plus de sociologues que jamais, plus d'idées que jamais, plus de données que jamais et un niveau de propositions, une panoplie de propositions et de réflexions sur les insuffisances, les moyens et les perspectives de l'économie cubaine, plus variés et de plus grande valeur qu'il n'y en eut dans toute l'Histoire. C'est dire qu'il y a un capital intellectuel qui est une espérance très forte pour les transformations qu'il est nécessaire d'entreprendre (...)".

 

C'est de cette force intellectuelle de Cuba que l'auteur aurait pu retirer la confiance et la possibilité de trouver des témoignages d'intellectuels ou d'étudiants plus dignes de crédit. Dans l'article, l'enquêtrice mentionne le journaliste et écrivain connu Leonardo Padura, mais je le choisis pour souligner maintenant ses arguments depuis un autre angle, d'un point de vue positif, quand il nous prévient dans son article "Utopies perdues, Utopies de rêve" publié par l'agence de presse IPS, que "Cuba est non seulement une réalité complexe, hautement politisée, mais aussi unique et, malgré cela, souvent considérée à partir de positions simplistes de condamnation ou d'éloge, sans les nuances qui lui confèrent sa densité vraie, et que personne ne comprend mieux que nous qui vivons là.". Tous ceux qui écrivent sur Cuba en Europe devraient considérer ces mots de Padura comme un avertissement, comme une proposition raisonnable.

 

Pourtant, je reconnais qu'à certains moments du texte, Habel nous fournit des versions équilibrées, mais les mêmes sont déviées par la finalité d'emblée destructrice de l'image de Cuba, qui trouve son apogée à chaque paragraphe pour porter au sommet cet objectif sacro-saint d'un essai enfermé dans la prétendue agonie du "modèle économique et social cubain". Tout ceci va avec un défaut de rigueur complice dans les citations - de supposés publications et auteurs - qui contredisent de toute évidence un niveau universitaire et scientifique auxquels sont faits de la publicité.

 

Enfin, durant le parcours de cet article nous sommes tombés sur un aspect machiavélique caractérisé par un mélange de phrases en trompe-l'oeil chargées de mensonges, de pures vérités et de mélanges qui, dans le contexte d'une supposée logique du discours, aboutissent toujours à la désorientation du lecteur sur la réalité et la véritable nature des problèmes et des changements à Cuba. Les perspectives et l'effort intellectuel de l'auteur sont concentrés davantage sur la rupture que sur la continuité du processus, parce que cela a toujours été le but de son oeuvre.

 

La structure du texte est une invitation au doute, à la déception et au désespoir quant au processus révolutionnaire cubain. Plus que de faire réfléchir, l'essayiste entraîne le lecteur à travers un tunnel sombre où est attendue l'inévitable déroute de la Révolution Cubaine, où on est obligé d'accomplir la tâche difficile de transcrire une dissertation compliquée qui, venant d'une cubanologue incontestable - assurent les médias français - se présente comme une sorte de vérité révélée sur les évènements quotidiens de l'île.

 

C'est dans la promotion d'une logique de pensée selon laquelle il n'y a pas d'autre alternative possible que l'inexorable dissolution d'une expérience atteinte par les changements de la géopolitique globale que se trouve finalement la raison de la publication de cet article. Mais ce genre de discours n'est pas étranger à Habel, puisque ce scénario a fait partie du contenu des thèses centrales de son travail de politologue sur la question cubaine, donc, inévitablement, ses théories sont apparentées au fatalisme sous-jacent de sa pensée politique concernant le caractère peu viable de l'idéal socialiste dans un petit pays. Là est la genèse du découragement induit par ses prophéties malencontreuses, dont nous savons qu'elles se sont toujours transformées en échec et mat des probabilités concernant Cuba.

 

J'ai l'impression à la lecture de Janette Habel d'entendre le même son que celui des cercles obscurs dans le strident concert des grands médias européens. Oui, ceux qui appuient l'apocalypse de la Révolution Cubaine. J'ai encore en moi l'espoir qu'un jour toute l'information de la grande presse ne se résume pas en France au style miamesque d'un ou plusieurs New Herald de Paris;

 

Traduction : Alma CSL

 

Source : http://www.rebelion.org/noticia.php?id=116611

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