Le coût de la crise globale du capitalisme a été très élevé pour les travailleurs de l’Amérique Latine et des Caraïbes qui ont vu partir en fumée, en 2009, 2 millions d’emplois, ce qui veut dire qu’un nombre presque similaire de familles a sombré dans l’abandon et l’incertitude.
Ces données viennent d’être rendues publiques par l’OIT, l’Organisation Internationale du Travail qui a mis l’accent sur le fait que, vu les conditions de l’économie mondiale, il sera très difficile d’inverser la tendance pendant cette année.
Dans les villes, la perte d’emplois a atteint entre 7,5 et 8,4%. Cela s’ajoute à une baisse de 1,8% du PIB de la région. C’est incontestablement une combinaison très explosive.
Il est vrai que les effets de la crise frappent plus fort certains pays de la région, surtout les plus dépendants des Etats-Unis et ceux dont les autorités ont réagi avec lenteur pour faire face à la débâcle.
L’Uruguay et la Bolivie semblent être les pays où l’impact a été moins fort. De fait, dans ces deux pays les habitants se sont prononcés, au cours de récentes consultations, pour le maintien du même modèle économique , politique et social de ces dernières années, satisfaits, sans aucun doute, des résultats obtenus.
Au Venezuela, malgré la chute du PIB, il y a eu aussi d’importantes réussites dont la plus remarquable a été la réduction constante des taux de pauvreté et de pauvreté extrême et une amélioration de la distribution des revenus.
Cependant dans des pays comme le Mexique l’alarme règne après une année désastreuse au cours de laquelle le PIB a chuté de 6,7%.
C’est la baisse la plus sensible de la région. Le chômage a atteint, quant à lui, 6,8% dans les principales villes. La crise s’est abattue avec plus de force sur les secteurs de l’industrie et du bâtiment.
L’OIT indique que le chômage continuera à affecter le Mexique durant toute l’année 2010 même au cas où une éventuelle croissance de l’économie se produirait, ce à quoi vient s’ajouter une hausse généralisée des prix durant les premiers jours de l’année.
Pour les petits pays centraméricains, le manque d’emplois est un des principaux problèmes qui se joint à la pauvreté et à l’insécurité.
Un facteur négatif est l’expulsion de migrants depuis des pays développés. Rien qu’en 2009, les autorités étasuniennes ont expulsé 27 000 Guatémaltèques et quelque 23 000 Salvadoriens. Cela entraîne bien évidemment la suspension des envois d’argent à leurs proches et qui plus est, ils rentrent chez eux sans travail et endettés.
En termes nets, le coût du capitalisme aggravé par la crise est très élevé pour Notre Amérique et il se traduit par des chiffres qui donnent froid dans le dos : 18 millions de chômeurs ; 189 millions de pauvres et 86 millions de personnes vivant dans une pauvreté extrême. C’est la meilleure des preuves de l’échec d’un système qui n’a jamais marché pour nos peuples, mais qui a été une très bonne affaire pour les riches.
Il ne s’agit pas seulement d’inverser la tendance, mais de trouver de nouvelles formules en ayant clairement conscience du fait qu’on ne peut emprunter aucun chemin seul et que, comme le signalent des poètes et des visionnaires, le salut est seulement possible si nous nous sauvons tous !