Alfredo G. Pierrat, pour Prensa Latina
Managua, 30 avril (PL). Ce mois d’avril marquera probablement la mémoire des nicaraguayens témoins de deux imposantes manifestations en soutien au gouvernement dirigé par le président Daniel Ortega que la plupart des firmes privées de sondage donnent vainqueur aux présidentielles de novembre 2011.
Des dizaines de milliers de citoyens de cette nation centraméricaine sont descendus dans la rue en avril, convergeant vers la Place des Victoires de la capitale depuis leurs quartiers respectifs et d’autres endroits du pays, en bus, camions et autres véhicules. Lors de la première manifestation, le samedi 2, des milliers de jeunes et adultes ont emprunté les principales artères de la capitale jusqu’à la place, située à l’intersection des avenues Masaya et Cardenal Obando, devenue trop petite sous l’affluence des manifestants.
La Marche et le Festival Amour, Paix et Vie, convoquée par l’organisation des jeunesses sandinistes du « 19 juillet », s’est prolongée jusqu’en début de soirée, en une imposante démonstration d’appui au sandinisme gouvernemental et à la réélection d’Ortega, et en protestation contre l’intervention en Libye.
Sur la Place, les nombreux slogans d’appui au gouvernement se sont mélangés aux rythmes contagieux de nombreux groupes musicaux, pour faire de cette mobilisation une énorme fête populaire exigeant la poursuite du processus politique initié en 2007.
En réalité, la fête avait déjà commencé la nuit antérieure, lorsque des milliers de jeunes se sont réunis dans ce même lieu et ont célébré la restitution de leurs droits, par un énorme concert animé par 15 groupes de rock. La fête s’est prolongée jusqu’aux petites heures.
« C’est dans la rue que se perd ou se gagne le pouvoir, et le peuple ne va pas permettre qu’on le lui confisque » a dit le journaliste et analyste politique William Grigsby, en se référant à la manifestation de ce jour. Il a ajouté : « Nous sommes disposés à continuer de transformer le pays et nous sommes heureux de le faire ».
Mais si la journée du 2 avril a connu une mobilisation impressionnante, la célébration de la Journée International des Travailleurs a également connu un succès d’affluence. Des dizaines de milliers de nicaraguayens ont à nouveau démontré leur appui au projet de société sandiniste et de son leader Daniel Ortega.
Les deux manifestations ont mis en évidence tant le soutien populaire que l’énorme capacité de mobilisation du Front Sandiniste de Libération Nationale (FSLN) et de Daniel Ortega, porte-drapeaux d’une politique gouvernementale d’amélioration des conditions de vie de la majorité de la population généralement oubliées.
“Nous ne promettons pas, nous agissons” a affirmé le président Ortega en clôture de son discours qui a réaffirmé le maintien et l’élargissement des nombreux programmes sociaux que sont gouvernement met en place depuis quatre ans.
A seulement sept mois des élections générales du 6 novembre prochain, le message du mandataire ne pouvait être plus clair. En effet, lors de ces élections, les citoyens décideront du modèle de société pour les cinq années à venir.
D’un autre côté, les formations de l’opposition n’ont pas été capables jusqu’à présent d’obtenir un tel appui, empêtrées qu’elles sont dans leurs querelles internes et minées par les ambitions individuelles. Mais surtout, à cause des 16 ans de régime néolibéral qu’elles ont mis en place et qui s’est traduit par une mauvaise gestion et par le pillage des biens publics. A défaut d’autres arguments, les leaders de l’opposition tentent de délégitimer la gestion gouvernementale sandiniste et la candidature de Daniel Ortega à sa réélection. Ils multiplient les promesses difficilement applicables à la majorité de la population.
La manifestation de hier (celle du 1er mai) fut de telle envergure, que le quotidien La Prensa, porte-parole des secteurs les plus conservateurs du pays, n’a eu d’autre choix que de titrer en première page « Ortega paie le plus par vote » et se référer au cortège populaire avec le titre « Les ortéguistes créent le chaos dans les rues ».
Rosario Murillo, coordinatrice du Conseil de Communication et de Citoyenneté de la champagne électorale du FSLN, apporte une vision différente du scénario politique que vit aujourd’hui le Nicaragua. « Chaque jour qui passe, la population appui de manière évidente son processus vers le bien-être et elle va le réaffirmer le 6 novembre en déposant son bulletin pour l’option qui est en train de lui changer la vie » a-t-elle dit hier au terme de la journée officielle de la Journée Internationale des Travailleurs, selon le site El 19 digital.
Comme ceux d’avril, le prochain rendez-vous, qui aura lieu probablement en juillet et qui commémore le 32ème anniversaire du triomphe de la révolution sandiniste en 1979, sera vraisemblablement une nouvelle occasion de réaffirmer l’appui populaire au modèle social conduit par Daniel Ortega et un préambule au triomphe espéré lors du scrutin électoral du mois de novembre.
lac/agp
Traduction : Sebastian Franco
Source : http://www.prensa-latina.cu/index.php?option=com_content&task=view&id=284662&Itemid=6