Comme si c’étaient l’avers et le revers d’une même monnaie, dans la station balnéaire de Cancun, au Mexique, les négociations concernant le changement climatique tardent et on augure même un total échec à ce sommet, alors qu’un peu plus au sud du continent, concrètement en Colombie et au Venezuela, des pluies intenses et inusuelles frappent durement la population causant de la mort, des dégâts et des souffrances.

S’il y avait, au sommet de l’ONU, suffisamment d’ yeux et d’oreilles réceptifs, le désastre qui a lieu dans ces deux pays voisins, servirait d’exemple douloureux mais illustratif de l’avenir de l’Humanité, si quelque chose n’est pas faite de toute urgence pour freiner le réchauffement global et l’accumulation de gaz à effet de serre dans l’atmosphère.

Au Venezuela, l’état d’urgence a été décrété dans 8 régions suite aux pluies diluviennes qui ont d’ores et déjà fait 34 morts. Le nombre de personnes évacuées dépasse 100 000. 733 installations, dont des casernes militaires, des hôtels ont été aménagées en auberge et centre d’accueil pour les sinistrés.

La tragédie a assombrit le 12è anniversaire de la première victoire aux urnes du Président Chavez, remportée le 6 décembre 1998, mais elle est venue prouver que le processus de changements entrepris depuis lors a porté des fruits, que les choses ont changé dans ce pays en mieux et que pas une seule des personnes qui ont perdu leurs biens suite aux sévères inondations n’a été abandonnée à son sort. Les travaux de sauvetage de victimes dans les zones affectées se poursuivent.

Les quelque 25 600 familles qui se trouvent dans des refuges, reçoivent des aliments, des vêtements et de l’attention médicale.

Le Président Chavez a annoncé un plan de construction de logements pour les donner à ceux qui ont perdu les leurs, ainsi qu’un projet de redistribution d’espace pour éviter, dans la mesure du possible que de telles situations se répètent. Il a également promis des bons pour tous les sinistrés, ainsi que l’annulation de la dette aux paysans qui ont perdu leurs cultures.

Dans le pays voisin : la Colombie, la situation est aussi grave. Les pluies associées au phénomène climatique connu comme La Niña sont les pires des 10 dernières années. Selon les prévisions, ses effets se feront sentir jusqu’au mois de mars 2011.

Dans ce pays le nombre de morts s’élève à plus de 100 y compris les 24 cadavres récupérés lors des travaux de sauvetage après l’éboulement de dimanche dernier dans la banlieue de la ville de Medellin. Une centaine de personnes sont toujours portées disparues.

Le gouvernement de Juan Manuel Santos a estimé, la semaine dernière, qu’au moins 300 millions de dollars sont nécessaires pour faire face à cette catastrophe, mais ce chiffre ne cesse d’augmenter chaque jour. Des temps difficiles pour les prochains mois sont prévus à cause de la destruction de vastes zones de plantations d’aliments et de café, le principal produit d’exportation de ce pays.

Alors que le Venezuela et la Colombie plongent dans l’eau, au Sud du Continent, dans la pampa argentine, les cultures souffrent du manque d’eau. Une sécheresse aiguë affecte sérieusement la production de primeurs, notamment du soja de première qualité. En Uruguay la sécheresse affecte les zones de pâturages pour les bovins.

Le changement climatique est un fait irréfutable. La planète et réchauffée, la fièvre ne cesse de monter, mais à Cancun, des milliers d’hommes politiques et négociateurs n’arrivent toujours pas à trouver un thermomètre.

Source : RHC