Vous vous rappelez sans doute, chers amis, le roman Le Guépard, de Guiusepe Tomasi di Lampedusa, qui raconte les péripéties de l’aristocratie silicienne, confrontée à un monde en transformation qui menace de les laisser en marge, ce qui a donné lieu à la maxime exprimée par l’un des personnages: le prince Fabrice Salina: “Si nous voulons vivre comme toujours, nous devons changer”.
La phrase est devenue une sorte de paradigme d’une certaine forme de faire de la politique et tombe à pic, car, lorsque Barak Obama est devenu le premier citoyen noir à occuper la présidence aux États-Unis, le monde a cru percevoir une époque de changements dans les relations de la première puissance de la planète avec le reste de la communauté internationale.
On s’attendait à un changement quelconque ne serait ce que dans le cadre de la formule du guépard: changer pour continuer pareil, pour maintenir les privilèges et l’hégémonie, qui courait un grand risque après le désastre du gouvernement de Bush fils.
Obama avait parlé en particulier d’une nouvelle relation entre son pays et notre région: l’Amérique latine et les Caraïbes, où se trouve Cuba, un pays qui depuis plus d’un demi siècle résiste à toute sorte d’agressions et de provocations des administrations étasuniennes successives.
Des faits récents prouvent cependant que du moins en ce qui concerne la plus grande des Antilles, son peuple et sa Révolution, tout reste pareil à la Maison Blanche où ce sont les critères de l’extrême droite, liée aux groupes terroristes d’origine cubaine basés à Miami, qui prédominent.
Le Ministère des Affaires étrangères de Cuba vient de dénoncer qu’à l’occasion des conversations migratoires qui ont eu lieu ici à La Havane, la délégation étasunienne, conduite par Roberta Jacobson, sous secrétaire assistante principale pour les questions de l’hémisphère occidental au Département d’État a profité pour se réunir avec des mercenaires payés par Washington.
Il s’agit sans doute d’une provocation et d’une violation des normes de comportement entre les nations, les plus élémentaires et une preuve claire du fait que la Maison Blanche continue d’accorder la priorité à l’agression contre le gouvernement, le peuple et la Révolution, plutôt qu’aux relations normales et amicales.
L’attitude de madame Jacobson et de ses accompagnateurs n’est pas le résultat d’une décision soudaine, même pas l’intention de voir comment allaient leurs employés, les mercenaires, mais une ligne tracée dans le cadre d’une politique d’État qui est conçue au Salon Ovale où travaille le président Obama, ou peut être très près de lui, dans le bureau d’Hillary Clinton, la Secrétaire d’état.
Presque simultanément, l’entreprise Google, très nord-américaine d’ailleurs, née en Californie, même si elle est installée en Irlande pour profiter de ce paradis fiscal et économiser quelques millions de dollars d’impôts, a annulé le compte sur Youtube du site Cubadebate, comme une forme de censure.
Le prétexte a été la prétendue violation des droits d’auteur d’un matériel diffusé par Cubadebate qui contenait des détails du fonds créé aux États-Unis pour aider le terroriste d’origine cubaine Luis Posada Carriles à financer les dépenses de son actuel procès à El Paso où il n’est jugé que pour des délits mineurs alors qu’il est un criminel avoué et dangereux. Parmi les généreux donateurs figurent Ileana Ross Lethinen, la Présidente du Comité des Relations Extérieures de la Chambre des Représentants, elle aussi d’origine cubaine et le sénateur Marcos Rubio, tous deux du Parti Républicain et des ennemis furibonds du peuple cubain.
Vous pouvez donc avoir une idée d’où est surgi l’ordre de fermer le compte du site Cubadebate.
Ainsi, lorsque “l’ère Obama” a commencé, les plus naïfs ont cru à une époque de changements et plus d’un a même rêvé à un changement d’époque; d’autres plus réalistes se sont dits qu’un guépard était arrivé à la Maison Blanche et que tout changement serait pour que les choses restent pareilles. La vie a démontré que même pas cette dernière formule n’a été appliquée.
Source : RHC