9 janvier 2010
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Une autre histoire d'amour
Une histoire d´amour capitaliste n´est pas la même chose que Le capitalisme, une histoire d’amour, ce dernier étant conté dans le plus récent documentaire de Michael Moore qui, trois mois après sa première, et sans encore être exhibé dans de nombreux lieux, cause des agitations et il est pris comme référence par certains à l’heure au moment d´analyser l´effondrement financier de 2008.
Michael Moore a été un marteau infatigable contre le dernier Bush assis à la présidence. Au point, comme l’assurent certains proches du mandataire, que le président ne pouvait pas prononcer le nom du cinéaste sans l’accompagner d´une palabrota (une injure, une insulte).
Bush est parti mais le système est resté et Michael Moore l’attaque dans Le capitalisme, une histoire d´amour, un titre d´une ironie flagrante qui tente de démontrer comment le modèle du libre marché et sans contrôle, qui a enrichi quelque uns et qui appauvri un très grand nombre, règne encore à Wall Street.
L’ironie du titre et aussi du but narratif déjà utilisé dans Fahrenheit 9/11 et Bowling for Columbine, que le cinéaste a expliqué dans une récente entrevue accordée à l´agence EFE de la manière suivante, et sans cesser de sourire : « Cela a été une évolution naturelle, c´est une histoire d´amour de gens riches qui aime leur argent. Non seulement ils aiment l´argent, mais le notre aussi. Ils veulent tout l´argent. Ils étaient si amoureux d´eux-mêmes et de leur argent qu´ils n´ont pas pu penser clairement. Et, par leur faute, le reste du monde maintenant souffre ».
Michael Moore s’est remis de nouveau devant la caméra et il cherche des directeurs de grandes entreprises et de banques et quand ils lui disent, écoutez, on ne peut pas filmer, il lâche une de ses plaisanteries pour justifier la cameraman – qui n´arrête pas sa caméra – alléguant que l´homme ne parle pas l’anglais.
Comme tous ses documentaires, celui-ci est polémique, pointu, provocateur… car, comme disait Michael Moore il y a quelques mois à une télévision européenne, en lui on montre « comment le rêve américain ressemble chaque fois plus à un cauchemar pour un grand nombre de familles qui perdent journellement leur travail, leur maisons et leurs économies ».
On a voulu accrocher à Michael Moore, depuis pas mal de temps, le san-benito d´anti-patriote et d’anti-nord-américain et avec Le capitalisme, une histoire d´amour, la campagne a empirée de la part de l´avant-garde républicaine qui lui reproche son insistance de maintenir le doigt sur les plaies du système. Et il s’en défend : « M´appeler anti-Américain est comme dire au Pape qu´il hait l’Église ».
Mais sa meilleure lettre de citoyen nord-américain est peut-être intéressée de sauver ce qui peut l’être d´un système grâce à la vision critique de ses documentaires pour qu’elle soit l´espoir mis dans le président Obama, qu’il défend pour l´instant (bien que cette histoire d´amour capitaliste continue entre bandages et désinfectants) et qu’il maintient loin de ses dards… les jours à venir diront jusqu´à quand.
Tiré de Cubarte