(En dépit des pluies, plus de 90% des 2,5 millions d'électeurs inscrits sont allés aux urnes.)
En Uruguay, l'ancien guérillero José « Pepe » Mujica, qui a passé 14 années en prison sous la dictature militaire, a remporté l'élection présidentielle dimanche avec 51 % à 52 % des voix. C'est du moins ce qui ressort des sondages effectués à la sortie des urnes.
Candidat du Frente Amplio, coalition de gauche au pouvoir, M. Mujica était opposé à l'ancien président de centre-droit Luis Lacalle, qui a obtenu contre 44 % à 45 % des voix.
Ce dernier a reconnu sa défaite. Ancien chef de l'État, il avait défendu les couleurs du Parti national. Durant la campagne électorale, il avait agité la menace d'une radicalisation socialiste en cas de victoire de son adversaire.
Après l'annonce des résultats des sondages, José Mujica a fait une apparition devant des milliers de ses partisans. « C'est le monde à l'envers. C'est vous qui devriez être sur cette scène et nous en train de vous applaudir, car c'est vous qui avez mené cette bataille », a-t-il lancé à la foule.
Il a aussi tendu la main à l'opposition, affirmant que « nous devons aussi nous souvenir qu'il y a des compatriotes tristes et qui sont nos frères de sang, et pour cela, il n'y a ni vainqueurs, ni vaincus! »
Le 26 octobre dernier, au premier tour de ce scrutin couplé à des élections législatives, José Mujica avait obtenu 49 % des voix, contre 29 % pour Luis Lacalle.
« Pepe » Mujica, cofondateur de la guérilla des Tupamaros dans les années 60, a été gravement blessé par balle en 1970, avant de passer 14 ans en prison avant et pendant la dictature (1973-1985).
M. Mujica ne cache pas sa sympathie pour le président vénézuélien Hugo Chavez, mais il affirme que son modèle est le chef de l'État brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, partisan d'une gauche plus modérée.
Radio-Canada.ca avec Agence France Presse et Reuters