Le blocus imposé depuis 50 ans à Cuba par les États-Unis a encore été condamné par l’Assemblée générale de l’ONU lundi à New-York.
Pour la dix-neuvième année consécutive, l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations Unies (ONU) a largement condamné le blocus imposé par les États-Unis à Cuba depuis près de cinquante ans, lundi dernier à New-York.
Le vote a porté sur une résolution présentée par la délégation cubaine intitulée « Nécessité de lever le blocus économique, commercial et financier appliqué à Cuba par les États-Unis d’Amérique ». Elle a recueilli 187 voix (record égalé de l’an passé). La nouveauté porte sur le plus bas nombre de pays ayant voté en faveur du blocus. En effet, seuls les États-Unis et Israël ont voté contre la levée. D’autres nations, intimement liées aux États-Unis, comme Palau, la Micronésie ou les Iles Marshall se sont abstenues alors qu’elles votaient habituellement pour le maintien.
Acte de guerre économique
Bruno Rodriguez Parrilla, ministre cubain des Relations extérieures a dénoncé devant l'Assemblée générale la politique « cruelle » et « contraire au droit international » infligée à l'île par les États-Unis. Qualifiant le blocus « d'acte de guerre économique », le Chancelier cubain a cité une enquête réalisée aux États-Unis soulignant que « 71% des Américains sont favorables à une normalisation des relations entre Cuba et les États-Unis » et que « 64% de résidents cubains dans le sud de la Floride sont opposés à l'interdiction (faite par le Gouvernement américain, NdR) de voyager à Cuba ».
Le blocus américain freine le développement économique de Cuba mais
empêche également des entreprises tiers de pouvoir investir sur l’île
comme elles le voudraient.
Au sujet de la politique menée par le président Obama, « deux ans après avoir annoncé un nouveau départ avec Cuba, les faits confirment que rien n'a changé (...). Les sanctions contre Cuba demeurent intactes et s'appliquent avec rigueur » a poursuivi Bruno Rodriguez Parrilla qui a estimé que « le Gouvernement américain a ignoré, de plus, les multiples déclarations et les propositions présentées par le Gouvernement de Cuba, en public et en privé, qui ratifient notre volonté d'établir un dialogue sérieux, constructif, sur des bases d'égalité et de plein respect de notre indépendance ».
Chaque année, l'administration américaine proroge le blocus prétextant qu'il garantirait « les intérêts des États-Unis ». Cuba estime à 540 milliards d'euros les dégâts causés par le blocus qui frappe les secteurs de l'industrie, du tourisme, du sport, de la santé, de la culture, de l'éducation...
Changer de cap
L'entrée en vigueur du blocus avait été effective après un mémorandum rédigé par le sous-secrétaire d'État Lester Mallory, le 6 avril 1960, qui indiquait : « La majorité des Cubains soutient Castro (...) Il n'y a pas d'opposition politique effective (...) L'unique moyen possible pour lui faire perdre le soutien interne c'est de provoquer la perte des illusions et le désespoir à travers l'insatisfaction économique et la pénurie (...) Il faut mettre en pratique rapidement tous les moyens possibles pour affaiblir la vie économique (...) en niant à Cuba argent et matériel afin de réduire les salaires (...) avec pour objectif de provoquer la faim, la désespérance et le renversement du gouvernement ».
Une politique agressive auquel Cuba résiste depuis maintenant cinquante ans. Il serait peut-être temps pour l’administration américaine de changer de cap.
Vote de la résolution sur la levée du blocus : Pour 187 ; Contre : 2 (États-Unis, Israël) ; Abstention : 3.
***************
Source : « Une politique contraire au droit international », La Marseillaise, P39-ÉCONOMIE
Article publié le 1er novembre 2010
Source : La Moncada