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1 février 2011 2 01 /02 /février /2011 00:20

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Dimanche 16 01 2011 LA PAZ - Le gouvernement bolivien, par la voie de l'Autorité de Contrôle des Entreprises (Autoridad de Fiscalización de Empresas), menace aujourd'hui de retirer l'immatriculation commerciale de Embol, entreprise qui met en bouteilles les produits de la multinationale Coca-Cola, pour avoir augmenté de 15% le prix des boissons gazeuses qu'elle commercialise sur le marché intérieur.

 

« Je sais que j'aurai des problèmes (...) Je ne suis pas en train de parler d'une entreprise du coin. Je suis en train de parler d'une multinationale », a dit le directeur de l'organisme de contrôle, Oscar Camara, dans une entrevue avec le réseau des medias gouvernementaux.

 

Camara a dit qu'il mènerait une enquête rigoureuse. « Si elle implique une sanction économique, nous la prendrons. Si elle implique à une sanction administrative, qui serait le retrait de l'immatriculation commerciale, nous le ferons. Notre main ne va pas trembler.»

 

Dans un communiqué diffusé la semaine passée, l'entreprise de mise en bouteilles Embol a annoncé une augmentation pour tous ses produits, en raison de la hausse de ses coûts de production.

 

"L'eau n'a pas augmenté, l'électricité n'a pas augmenté, le sucre n'a pas augmenté (...); Nous ne voyons aucune raison (pour l'augmentation)", a objecté le fonctionnaire du gouvernement, en assurant que les raffineries de sucre vendaient leur production aux industries à des tarifs préférentiels qui en aucun cas ne dépassaient les 30 dollars le quintal.

 

Justement Embol a acquis, l'an passé, 1 500 000 quintaux de sucre à ce prix, a argumenté Camara, qui pense, de plus, que cette opération a pu être pour quelque-chose dans la pénurie de ce produit sur le marché intérieur.

 

Selon le gouvernement, la Bolivie connaît une pénurie de sucre à cause de la sécheresse dont ont souffert les départements producteurs de canne. Par ailleurs, les prix bas, fixés par le gouvernement, favorisent la spéculation et la contrebande particulièrement au Pérou, où chaque quintal de sucre arrive à coûter 55 dollars, selon un récent rapport de la chaîne de télévision ATB.


Traduction : Alma CSL

 

Source : emol.com

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1 février 2011 2 01 /02 /février /2011 00:19

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En 2010, près de 500.000 personnes aux États-Unis ont bénéficié de ce programme, parmi lesquelles 157.000 foyers de bas revenus, environ 850 grands immeubles d’appartements, 245 refuges pour sans-abris, et environ 250 communautés indigènes.

Le 25 janvier 2011 la compagnie pétrolière vénézuélienne CITGO a célébré le démarrage de sa sixième année de distribution de gasoil de chauffage aux familles de bas revenus des États-Unis. Près de 132.000 foyers à travers les États-Unis bénéficieront de ce programme en 2011, pour un total de 60 millions de dollars d’économies.

Joseph P. Kennedy II, fils de l’homme politique Robert Kennedy, est le président de la Citizen Energy Corporation, organization non-lucrative basée aux États-Unis et qui a établi en 2005 un partenariat avec la CITGO pour lancer ce programme du gasoil de chauffage. Lors de la cérémonie du mardi 25 janvier, il a déclaré : “Chaque année nous découvrons des familles qui doivent lutter jour après jour pour avoir à manger et pour chauffer leurs maisons. Nous sommes profondément reconnaissants à la CITGO et au peuple du Vénézuéla pour leur générosité envers ceux qui ont besoin de garder leurs familles au chaud. Chaque année nous demandons aux grandes companies pétrolières et aux nations productrices de pétrole d’aider nos citoyens âgés et les pauvres à surmonter l’hiver. Une seule compagnie, la CITGO, et un seul pays, le Venezuela, ont répondu à nos appels”.

La CITGO est une filiale de la compagnie pétrolière de l’État vénézuélien PDVSA. En 2010, près de 500.000 personnes aux États-Unis ont bénéficié de ce programme, parmi lesquelles 157.000 foyers de bas revenus, environ 850 grands immeubles d’appartements, 245 refuges pour sans-abris, et environ 250 communautés indigènes. Au total, 26 millions de gallons (environ 117 millions de litres) de gasoil de chauffage ont été distribués à une population vivant dans 25 états, le district de Washington y compris.

En six ans Citgo a ainsi livré 170 millions de gallons (= 772 millions de litres) de gasoil de chauffage, selon l’AFP.

 

La CITGO est très fière de célébrer ce sixième anniversaire de notre Programme de Gasoil de Chauffage, qui est notre programme vedette de développement social. C’est une initiative cohérente avec les principes d’humanisme et de solidarité défendus par le gouvernement de la République Bolivarienne du Vénézuéla à travers sa compagnie nationale pétrolière, PDVSA. Que ferions-nous si chacun d’entre nous était placé devant ce choix : chauffer sa maison ou nourrir sa famille ? Ce sont des décisions que nul ne devrait avoir à prendre" a expliqué Alejandro Granado, président de la CITGO.

Dans une colonne du Boston Globe, Kennedy écrivait en 2005, au sujet de l’impact des coûts croissants du mazout sur les foyers de bas revenu : “Pour les foyers de classe moyenne, la hausse des prix de l’énergie signifie moins de revenus. Mais pour les plus pauvres, cette hausse et l’érosion des aides sociales signifient s’imposer de graves privations, se regrouper autour de la cuisinière, utiliser des systèmes de chauffage dangereux, fermer des pièces pour faire baisser la facture de mazout, porter des vêtements à l’intérieur. La nourriture des enfants dans les quartiers pauvres décline de manière dramatique pendant les périodes de froid et quand les factures de mazout grimpent.

Note de l’auteur : les personnes aux États-Unis qui se battent pour payer leur gasoil de chauffage sont invitées à téléphoner à la Citizens Energy Corporation au 1-877-JOE-4-OIL (1-877-563-4645) ou à s’inscrire en ligne sur www.citizensenergy.com pour savoir s’ils peuvent bénéficier du programme d’aide de gasoil de chauffage de la Citgo-Venezuela.

Texte original (anglais) : U.S. Poor to Benefit from 6th Year of Subsidized Venezuelan Heating Oil, By JUAN REARDON – VENEZUELANALYSIS.COM

Traduction (français) : Thierry Deronne, pour La revolución Vive

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30 janvier 2011 7 30 /01 /janvier /2011 00:06

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Le 28 juin 2009, un coup d’Etat militaire a lieu au Honduras, orchestré par les secteurs réactionnaires de la société (l’armée, l’oligarchie, l’Eglise, le pouvoir judiciaire, les médias dominants) et le Pentagone. Ce coup visait à freiner les transformations sociales en cours et l’alliance du pays avec les autres nations ayant rejoint l’ALBA, et à mettre fin aux aspirations de changements du peuple hondurien, investi dans le lancement d’une consultation populaire pour ouvrir la voie à un processus d’Assemblée constituante. Les Etats-Unis ont réussi à imposer une sortie à la crise négociée avec les auteurs du putsch. En dépit des puissantes mobilisations populaires, cette stratégie a permis la consolidation du régime de facto, avec l’élection de Porfirio Lobo suite à la mascarade électorale du 29 novembre 2009. Lobo prend la tête de l’Etat putschiste le 27 janvier 2010.

Un an s’est écoulé. Le Honduras n’a toujours pas réintégré l’Organisation des Etats américains (OEA) face à la négative de plusieurs pays latino-américains à reconnaitre le gouvernement illégitime de Porfirio Lobo. Le gouvernement de Lobo n’est pas davantage reconnu dans son pays, où un grand nombre de citoyen-ne-s et de mouvements sociaux se sont organisés au sein du Front national de Résistance Populaire (FNRP). Ces mouvements ouvriers, paysans, syndicaux, indigènes, garifunas |1|, de femmes, LGBT, etc., poursuivent de puissantes mobilisations en faveur d’objectifs politiques clairs : s’opposer à la perpétuation des privilèges et appuyer un projet émancipateur de transformation sociale.

Ce 17 janvier, dans un contexte toujours marqué par des violations graves et généralisées des droits humains, les Hondurien-ne-s manifestaient à l’occasion des un an de ce régime funeste. Ils exigent entre autres la fin de la répression et des persécutions, la convocation d’une Assemblée nationale constituante ; ils condamnent les assassinats des paysan-ne-s de la Vallée de l’Aguán, les politiques de privatisations (de l’éducation, des ressources naturelles, etc.) et la hausse du prix des combustibles, des services publics et des aliments.

Ces mesures - privatisations massives, réductions des dépenses publiques, fiscalité aggravant les inégalités, etc - sont le fait d’un approfondissement du modèle néolibéral par le régime de Lobo, sous bonne escorte des institutions financières internationales. En effet, le gouvernement de Lobo a été jugé parfaitement fréquentable par le FMI et la Banque mondiale. Après plusieurs missions de ses « assassins financiers » à Tegucigalpa, le FMI a approuvé le 1er octobre dernier un prêt de 201,8 millions de dollars conditionné à l’application de telles mesures, aux conséquences dramatiques pour les populations. Une fois de plus, le FMI n’hésite pas à apporter un soutien officiel à des régimes répressifs et illégitimes, du moment qu’ils servent les intérêts des grandes puissances qui le contrôlent |2|. Entre autres exemples éclairants |3|, le FMI a soutenu et porté en exemple la politique économique du dictateur tunisien Ben Ali, qui a saigné la population tunisienne pendant 23 ans |4|.

Mentionnons également l’attitude complice de l’Union européenne (UE) et de ses pays membres, bien décidés à conclure des accords bilatéraux de « coopération » avec le Honduras ainsi que les Accords d’association (entendre de libre échange) entre l’UE et l’Amérique centrale. Pour les dirigeants de l’UE, les violations systématiques et généralisées des droits humains au Honduras ne pèsent pas lourd face à la possibilité de conquérir de nouveaux marchés.

La collusion entre la dictature militaire et l’actuel régime de Porfirio Lobo est pourtant on ne peut plus claire. En témoignent, entre autres, le décret d’amnistie approuvé par le Congrès pour les délits politiques en relation avec le coup d’Etat, le mandat de « député à vie » accordé à Roberto Micheletti |5| ; la destitution de juges qui s’étaient opposés au coup d’Etat ; le non renouvellement des postes au sein de la Cour Suprême de justice, du Tribunal suprême électoral, du Tribunal des comptes, du Ministère public, etc., toujours aux mains de putschistes ; d’autres postes clefs pour contrôler le pays accordés à d’ex-officiers putschistes tels que l’entreprise publique d’électricité HONDUTEL attribuée au général Romeo Vasquez, chef des forces armées pendant le coup d’Etat |6| ; les répressions, persécutions et assassinats à l’encontre des défenseurs des droits humains, des membres du Front de Résistance, des paysan-ne-s, des journalistes, etc.

Le Congrès putschiste vient d’approuver une réforme à l’article 5 de la Constitution élargissant les possibilités de recours aux plébiscites et référendums. Cet article est élevé au rang des articles dits «  pétreos », que la Constitution interdit de réformer de quelque manière que ce soit, ceux-là mêmes qui ont valu l’expulsion par la force du président Manuel Zelaya. En effet, le coup d’État est réalisé le jour où Zelaya avait prévu d’organiser, appuyé par 400 000 signatures, une consultation à caractère non contraignant demandant aux Hondurien-ne-s s’ils désiraient, ou non, la convocation d’une Assemblée nationale constituante, après les élections prévues le 29 novembre 2009 |7|. Cette consultation s’appuyait sur la Constitution et sur la loi de participation citoyenne votée au Congrès le 27 janvier 2006. Pour donner un semblant de légalité au Coup, par une série d’artifices juridiques, le Congrès et la Cour Suprême ont jugé ce scrutin illégal, Zelaya envisageant par là de modifier la Constitution. Cette initiative considérée il y a deux ans comme un délit de « trahison à la patrie », justifiant jusqu’à la séquestration et l’expulsion du président légitime sans jugement préalable, recouvre aujourd’hui son caractère légal ! Par opportunisme.

Les véritables motifs du putsch ne sont effectivement pas juridiques mais bien politiques et économiques (virage à gauche de Zelaya). Mais qu’on ne s’y trompe pas : par cette manoeuvre, le régime de Lobo, soutenu par ses alliés de la droite internationale mais toujours désapprouvé par certains Etats, cherche à donner une image pacifiée d’ouverture et de démocratie en se saisissant d’une revendication populaire, mais n’entend pas voir remplacer un régime représentatif par une démocratie participative, trop soucieux de maintenir les privilèges des investisseurs étrangers et des quelques familles puissantes qui dirigent le pays. Et quand bien même les Hondurien-ne-s useraient de leur droit à participer et à être consulté-e-s, l’actuelle structure frauduleuse, corrompue et criminelle au pouvoir falsifierait les aspirations populaires au profit de l’expansion de plans plus conformes aux vues des élites états-uniennes et européennes, et sous tutelle du FMI.

Le peuple hondurien en résistance n’est pas dupe |8|. L’année écoulée marque un an de luttes et de mobilisations continues, de construction et de renforcement depuis la base du Front de Résistance, pour la transformation structurelle du Honduras, pour une Assemblée nationale constituante populaire et participative. La lutte continue. Il s’agit là de la seule manière de permettre aux Hondurien-ne-s comme aux autres peuples du Nord et du Sud de décider enfin de leur propre avenir.


Notes

|1| Afrodescendants d’Amérique centrale et des Caraibes.

|2| Les pays du Nord y disposent de la majorité des voix (58%) alors qu’ils représentent moins de 20% de la population mondiale. Avec plus de 16% des voix à eux seuls, les États-Unis disposent d’un droit de veto de fait sur toutes les décisions importantes des IFI.

|3| Le soutien du FMI à des régimes illégitimes et répressifs sont légion. Le FMI a notamment soutenu financièrement Pinochet au Chili, Suharto en Indonésie, Mobutu au Zaïre, Videla en Argentine, et il continue de soutenir Sassou Nguesso au Congo-Brazzaville, Idriss Déby au Tchad, etc. Depuis la crise de la dette au début des années 1980, le FMI s’appuie notamment sur ce type de régimes autoritaires pour imposer des programmes d’ajustement structurel aux conséquences dramatiques pour les peuples.

|4| Lors de son déplacement à Tunis pour le FMI le 18 novembre 2008, le socialiste Dominique Strauss-Kahn, actuel dirigeant du Fonds, se verra même décoré par Ben Ali et élevé au grade de « Grand officier de l’ordre de la République », http://www.cadtm.org/Strauss-Kahn-d...

|5| Putschiste, président du Congrès sous le mandat de Zelaya, nommé illégalement président du Honduras le jour du Coup d’Etat.

|6| Formé à l’École des Amériques par la CIA, Romeo Vásquez est responsable des assassinats, viols et tortures subis par des milliers de honduriens durant les années 80.

|7| La question était la suivante : « Etes-vous d’accord pour que, lors des élections générales de novembre 2009, soit installée une quatrième urne pour décider de la convocation d’une Assemblée nationale constituante destinée à élaborer une nouvelle Constitution politique ?  ». Si cette consultation avait recueilli une majorité de « oui », le président aurait soumis un décret à l’approbation du Congrès pour que, le 29 novembre, les Honduriens se prononcent formellement sur la convocation d’une Constituante, dans une « quatrième urne » (les trois premières étant réservées à l’élection du président, des députés et des maires).

|8| Lire la déclaration du FNRP, ¡De la Resistencia al Poder !, publiée pour les un an du régime de Lobo, http://www.resistenciahonduras.net/..., et la position du FNRP face aux réformes de l’article 5, http://www.resistenciahonduras.net/...

Source : CADTM

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28 janvier 2011 5 28 /01 /janvier /2011 09:52

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Depuis la plus grande poubelle chimique d’Amérique latine.


Au Chili, pour parler de la compagnie minière Los Pelambres, la multinationale Luksic à capitaux japonais et chiliens, on dit « la Minera ». Comme on disait jadis « la Frutera », au Guatemala ou au Costa Rica, pour la United Fruit Company.

La Minera, donc, a installé la plus grande poubelle chimique d’Amérique latine (douze bassins de décantation) entre deux massifs de la Cordillère des Andes, dans la zone étroite de la « ceinture du Chili », sur la commune de Los Vilos, province de Choapa, région de Coquimbo. Le site – sans doute classé à haut risque – apparaît masqué sur Google Earth.

La décharge, qui finira par mesurer 240 mètres de haut, a été construite – selon la multinationale – « en toute légalité »… De cette légalité – qui lui permet de ne pas payer d’impôts –, les populations ont appris à se méfier. D’ores et déjà, le tranque de relave (le dépotoir) de El Mauro assoiffe les habitants de la vallée du Choapa, située à 8 km en contrebas. Elle empoisonne les nappes phréatiques, les quelques filets d’eau fraîche restants, l’air, les animaux, les oiseaux… Nous avons vu des cultures mortes, des plantations de noyers rachitiques.

La Minera a acheté populations, médias et élus. Le maire de Salamanca la décrit comme « un bon citoyen de sa commune », selon le bimensuel El Ciudadano (2e quinzaine de décembre 2010). Pour laver son image, elle multiplie les « gestes » : elle a versé 130 millions de pesos de dons au Téléthon, fait apporter l’eau par conteneurs dans diverses communes. Elle a aussi déstructuré les communautés et, toujours d’après El Ciudadano, détruit plus de 500 sites archéologiques et dévasté 70 hectares de canelo (arbre à cannelle). Selon les habitants de la communauté de Caimanes – mille six cent personnes en lutte depuis dix ans, drapeau noir sur les toits des maisons –, une décision du Tribunal suprême déclare le site géologique impropre à cette installation (sol trop friable, risques sismiques, pluies abondantes, inadaptation du rideau de sable qui ne prend pas en compte la pression, etc.). La Minera nie.

 

Dans ce bout du bout du monde, onze membres de la communauté, dont trois femmes, viennent d’accomplir 81 jours de grève de la faim, du 27 septembre au 17 décembre 2010 : la société refuse toujours de discuter. Pire, elle les accuse de « vouloir obtenir des avantages économiques en mettant en danger leur vie ». Plusieurs grévistes souffrent de graves séquelles oculaires. Ils n’en ont pas moins été condamnés au silence politique et médiatique – alors que se déroulait le « show » du sauvetage des trente-trois mineurs de San José de Atacama, devenus de véritables stars (dont une société privée se charge aujourd’hui de gérer l’image). Juan Villalobos et Juan Ruiz, porte-parole du Comité de défense de Caimanes, nous indiquent que « mille huit cents tonnes de déchets sont déversés chaque jour. L’eau que nous buvons est jaune, et les récipients qui la font bouillir deviennent verts. C’est à cause de l’arsenic, du plomb, et des autres métaux lourds qu’utilise la société. La Minera joue avec nos vies. Un jour, en quelques secondes, le village de Caimanes sera rayé de la carte ».

Le maire « piñeriste » (du nom du président chilien, Sebastián Piñera) de Los Vilos – ville à laquelle est rattachée Los Caimanes –, M. Juan Jorquera Nino de Cépeda, nous reçoit sans langue de bois : « Je n’ai pas de faculté légale pour intervenir face à la Minera. Je ne peux même pas accéder au site. » L’Etat ayant décidé que les normes légales avaient été remplies, « nous sommes des municipalités “mendiantes”. Pendant les 81 jours de la grève, jamais la presse n’a dit un mot. La Minera est au-dessus de nos lois ».

Le ministre de l’industrie minière considère, toute honte bue, qu’il s’agit d’une « affaire privée ». Le président du Sénat, M. Jorge Pizarro, reconnaît devant nous « la faiblesse des normes de 1994, lorsque la Minera s’est installée, l’inexistence d’un cadre légal environnemental. Notre pays, et plus particulièrement la région minière d’Illapel, est semé de nombreux relaves, sans aucun contrôle, sans cadastre pour les recenser ». Et de conclure : « Nous sommes face à un grave problème et nous commençons à prendre des mesures, mais les multinationales ont beaucoup d’argent et de force de persuasion. »

par Jean Ortiz (http://blog.mondediplo.ne)


Source : La révolution Vive

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28 janvier 2011 5 28 /01 /janvier /2011 09:50

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CARACAS - Le président socialiste du Venezuela Hugo Chavez a annoncé ce mercredi son intention de nationaliser la super-banque hispano-vénézuélienne BBVA-Provincial, qui a enfreint la Constitution en refusant d’accorder des prêts immobiliers à des citoyens mal-logés.

Après avoir entendu les plaintes de mal logés lui assurant que les responsables du Provincial n’avaient pas voulu les recevoir quand ils ont sollicité une aide financière, M. Chavez a appelé en direct le président de la banque, Pedro Rodriguez Serrano, pour lui demander des explications. Celui-ci a répondu que "sa banque n’était pas à vendre", face à quoi le président a rappelé que la banque n’était pas au-dessus des lois et devait répondre aux demandes de prêts effectuées par les citoyens.

"Si la Banque Provinciale refuse de respecter la Constitution et les décrets présidentiels, je vais nationaliser la banque. Je n’ai aucun problème à le faire. Je paierai ce qu’elle vaut", a assuré le président vénézuélien devant des habitants réclamant des logements.

La Constitution vénézuélienne consacre le droit au logement. En outre, un récent décret présidentiel encourage l’accès au logement avec l’aide des secteurs public et privé, notamment pour les quelques 130.000 sinistrés des pluies diluviennes qui ont fait 38 morts fin 2010.

Il manque au moins deux millions de logements dans ce pays de 28,8 millions d’habitants, selon la chambre vénézuélienne de la construction (CVC) et le gouvernement a lancé pour 2011 de très nombreux chantiers pour offrir rapidement aux secteurs populaires des dizaines de milliers de maisons, avec l’aide de pays comme la Chine ou la Turquie.

La BBVA-Provincial, avec ses deux millions de clients, est la troisième banque du Venezuela, derrière Banesco et Banco Mercantil. Depuis 1997, elle est contrôlée à 55% par le deuxième groupe bancaire espagnol, BBVA. On la soupçonne d’avoir soutenu, avec d’autres grands groupes économiques, le coup d’État du président de FEDECAMARAS (le MEDEF local) contre le président Hugo Chavez (avril 2002), à la suite duquel cette banque espérait retirer de substantiels bénéfices des multiples privatisations prévues.

 

Dans un communiqué ultérieur à l’appel de Chavez, BBVA-Provincial a semblé s’excuser et a réaffirmé son "engagement en faveur du financement de logements pour les familles vénézuéliennes" et son "attachement total au respect des lois" du pays". Le président de BBVA-Provincial a également promis de chercher "des alternatives satisfaisantes pour toutes les personnes concernées" avec des représentants du gouvernement et des familles plaignantes.

M. Chavez s’en est félicité avant de préciser que le Venezuela avait besoin de 30 milliards de bolivars (5 milliards d’euros) de crédits pour le logement et comptait sur la banque privée pour en financer la moitié.

L’Etat vénézuélien contrôle 25% du secteur bancaire depuis la nationalisation par Hugo Chavez de Banco de Venezuela en 2009 et d’autres établissements, mesures prises pour accélérer le développement du pays et réduire l’impact négatif de la spéculation financière.

Voir la vidéo : http://www.youtube.com/watch?v=zxE7e0XDLGk&feature=player_embedded

Source : La revolución Vive

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25 janvier 2011 2 25 /01 /janvier /2011 00:45
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  BERNARD PERRIN    

Plus rien ne sera comme avant. Depuis l'arrivée d'un indigène socialiste à la tête de la Bolivie, le pays s'est réconcilié avec ses institutions. Mais les transformations sociales et économiques sont encore balbutiantes.
Il fut berger de lamas à plus de 4000mètres d'altitude, dans le froid de l'Altiplano. Quatre de ses six frères et soeurs sont morts avant l'âge de 5ans, victimes des terribles conditions de vie dans les campagnes. Comme la grande majorité de ses compatriotes, il a longtemps souffert du mépris, des insultes et de la ségrégation de la part des élites blanches ou métisses. Mais, depuis cinq ans, depuis le jour historique du 22 janvier 2006, Evo Morales est le premier président indigène de Bolivie.
«Oui, la Bolivie a profondément changé en cinq ans!» Andrés Gomez, un indigène quechua du nord de Potosi, devenu directeur de la chaîne de radio nationale Erbol, n'hésite pas une seconde: «Si notre pays a vécu une révolution historique depuis 2006, c'est avant tout celle de l'inclusion. Les indigènes, considérés pendant cinq cents ans comme des retardés, exclus de la vie publique et politique, sont aujourd'hui fiers de leurs origines et occupent une place dans la société, jusqu'au fauteuil présidentiel.»
C'est certainement ce que retiendra l'histoire de l'arrivée au pouvoir d'Evo Morales: «La démocratie aujourd'hui concerne tous les Boliviens, elle s'est étendue à tous les secteurs sociaux historiquement exclus. Un peuple peut vraiment prendre son destin en main lorsqu'il affirme son estime propre, qu'il sort de la dépendance, de la colonisation. Alors tous les rêves peuvent se concrétiser», poursuit Andrés Gomez.


Un parlement enfin représentatif

Dans la Bolivie d'Evo Morales, le mot «indio» n'est plus un gros mot, il est au contraire synonyme d'orgueil, de dignité, d'opportunité, d'ascension sociale. Une vue «aérienne» du nouveau parlement plurinational remplace d'ailleurs tous les discours. La cravate occidentale a cédé sa place aux bonnets andins, aux casques de mineurs et aux chapeaux ronds des femmes indigènes de l'Altiplano.
«La recomposition des élites a été profonde. La Bolivie politique aujourd'hui correspond enfin à la Bolivie réelle», commente Pablo Stefanoni, directeur du Diplo, l'édition bolivienne du Monde diplomatique.
La Constitution reconnaît également pour la première fois après cinq siècles de colonisation la majorité indigène, qui s'exprime à travers trente-six ethnies différentes. Ce sont autant de cultures, de modes de vie, de systèmes économiques ou judiciaires, ou encore de langues, qui font désormais partie de la mosaïque bolivienne.


Quelle nationalisation?

L'arrivée au pouvoir d'Evo Morales marque aussi le retour de l'Etat, qui avait disparu au début des années 1990. Un retour symbolisé par la nationalisation des hydrocarbures en mai 2006. Mais cette «seconde révolution», qui a principalement consisté à renégocier avec les transnationales les dividendes pétroliers, divise au sein même des partisans du gouvernement.
L'ancien ministre des Hydrocarbures Andrés Soliz Rada est l'un des plus sévères. A ses yeux, la nationalisation aurait dû être beaucoup plus radicale: «Le décret prévoyait de récupérer la propriété, la possession et le contrôle total et absolu des hydrocarbures. Il n'était certes pas possible d'expulser les transnationales, sous peine de paralyser la production et le pays. Mais de là à considérer, comme Evo Morales le fait actuellement, que la nationalisation peut être une soumission à Petrobras et aux autres entreprises étrangères, c'est une grave erreur.»
Un point de vue que ne partage pas Andrés Gomez: «Aujourd'hui, dans une économie globalisée, il n'est pas possible d'aller plus loin. Certes nous avons échoué pour ce qui est de nous affranchir de la dépendance vis-à-vis des transnationales. Mais la relation s'est équilibrée entre l'Etat et les entreprises étrangères. Avant cela, il ne faut pas l'oublier, il y avait un véritable Etat pétrolier (référence à l'expression République bananière, ndlr) en Bolivie, aujourd'hui ce n'est plus le cas.»


Bureaucratie et corruption

Pablo Stefanoni, lui, regrette que l'Etat n'ait pas pu renforcer l'entreprise nationale d'hydrocarbures YPFB, pour en faire l'acteur majeur de l'exploitation du gaz naturel et du pétrole: «La nationalisation n'a de sens que si une entreprise étatique solide peut investir et prendre en main la production et la vente des ressources naturelles. Mais YPFB n'y est jamais parvenue, minée par la mauvaise gestion, la bureaucratie et la corruption à tous les niveaux.»
La Bolivie «socialiste et souveraine» d'Evo Morales repose donc encore et toujours sur les transnationales des hydrocarbures et n'a pas soldé sa dépendance historique à l'égard du capital transnational. Du coup, ce pays au sous-sol si riche doit importer une grande partie des carburants qu'il consomme. La faute notamment à l'absence d'industrialisation du secteur pétrolier.


Politique sociale

De quoi faire fulminer un des leaders de la mobilisation populaire d'octobre 2003, Carlos Rojas: «Les entreprises pétrolières ont le contrôle de notre production et décident selon leurs intérêts d'investir ou non, dans les pures règles du capitalisme qu'on combattait dans les rues!»
Auteur du livre Bolivia en los tiempos de Evo, Hugo Moldiz refuse pourtant de juger si sévèrement la nationalisation: «Elle a permis d'augmenter les réserves internationales nettes à 10milliards de dollars, elle a permis d'instaurer la Renta Dignidad, une retraite universelle pour toutes les personnes de plus de 60ans et d'autres allocations pour les écoliers et les femmes enceintes notamment, ce qui permet de pallier les inégalités sociales. Evo Morales a réussi à mettre en place ces mécanismes de redistribution de la richesse grâce à la nationalisation. Résultat: selon l'ONU, cinq cent mille personnes seraient sorties de l'extrême pauvreté depuis 2006!»


L'éducation pour le futur

Mais, au final, malgré une meilleure redistribution des richesses issues de la rente pétrolière, l'Etat bolivien souffre encore et toujours de sa faiblesse historique: une capacité de gestion publique très limitée. «C'est l'énorme problème du gouvernement d'Evo Morales, qui peine à passer des discours politiques à l'exécution technique sur le terrain. Il manque une bureaucratie réellement formée, des fonctionnaires et des techniciens compétents», note Pablo Stefanoni.
Les réformes essentielles sont donc encore en chantier. Mais, approuvée récemment, la nouvelle Loi sur l'éducation nationale unique, qui propose une réforme profonde, à la fois décolonisatrice et productiviste, sera peut-être la troisième révolution, celle assurant réellement un futur souverain aux nouvelles générations et garantissant la refondation définitive de la Bolivie. I

Source : Le courrier

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22 janvier 2011 6 22 /01 /janvier /2011 01:19

O2

D’où vient la révolution bolivarienne ?


Une fois que chaque famille politique a repeint le Venezuela à ses couleurs, reste la question : d’où vient la révolution bolivarienne ?

Le président Guzman Blanco (1829-1899)), ce caudillo éclairé qui voulait calquer Caracas sur Paris, ne cachait pas son étonnement. “Le peuple ici est comme un morceau de cuir sec, disait-il, on l’écrase d’un côté, il se soulève de l’autre !”. Contrairement au Mexique ou au Pérou, Caracas ne fut jamais le siège d’un “Vice-royaume”. Les premières rébellions d’esclaves d’Amérique eurent lieu au Venezuela. De celle du Rey Miguel (1533) à celle de José Leonardo Chirino (1795) ces luttes pour l’émancipation (1) ont ouvert la voie à la guerre d’indépendance de Simón Bolivar (1783-1830) tout autant que les idées de la Révolution française. Au contact des jacobins noirs de la revolution haïtienne, qui donnèrent au continent sa première république libre, la population échangea ses gènes monarchiques pour des gènes républicains. Du haut des “cumbes” – communes fondées par les esclaves en fuite - les tambours appelaient à se révolter. Dans ces rythmes fous se cache le secret qui permit a Simon Bolívar de traverser les neiges des Andes avec son armée d’affranchis et de paysans sans terre pour libérer d’autres peuples.

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Dès que Bolivar comprit qu’il ne gagnerait la guerre d’indépendance qu’en déclarant une guerre sociale, dès qu’il décréta la libération des esclaves et lança le concept explosif d’égalité politique, ses échecs se transformèrent en victoires, jusqu’à expulser l‘empire espagnol. Bien avant le sommet de Bandoeng (1955), Bolivar pensa sa politique extérieure comme la recherche de “l’équilibre du monde”, la recherche de l’égalité dans les relations entre Etats.

Lorsque Chavez explique que Bolivar et ses compagnons de lutte furent les premiers socialistes, il s’attire des sourires condescendants. L’inculture historique, l’idéologie des grands médias et des écoles de journalisme, ajoutées à la disparition du temps d’enquête, empêchent de comprendre ce qui se passe aujourd’hui au Venezuela.

Quand Bolivar et les siens débarquaient clandestinement sur la côte vénézuelienne les premières imprimeries libératrices, l’espace mental n’était pas le continent balkanisé par les oligarchies, mais l’”Amérique méridionale”. Cette idée de Francisco de Miranda (1750-1816), héros et penseur de l’indépendance dont on dit qu’il fut un penseur plus immense que Bolivar, forma la dimension originale de la conscience latinoaméricaine - du Texas, de la Californie et de l’Arizona encore mexicains à la pointe de la Patagonie - un état de conscience qu’Ernesto Guevara atteindra peu à peu en s’éloignant de sa classe moyenne argentine. (2)

Quand il ne cherchait pas à épater ses amis par un concours de nage les mains liées dans le dos, Simón Bolivar lisait ou écrivait, juché sur sa monture, emmenant sur les champs de bataille une file de mulets chargés de livres. C’est ainsi que Locke, Condillac, Buffon, D’Alambert, Helvetius, Montesquieu, Mably, Filangieri, Lalande, Rousseau, Voltaire, Rollin, Berthollet participèrent à leur manière aux batailles de l’indépendance.

Un peuple ignorant est l’instrument aveugle de sa propre destruction” : Bolivar comprit avant Marx qu’une idée devient force matérielle lorsqu’elle s’empare des masses et que ces ex-esclaves pouvaient être bien plus qu’une armée de libération : un peuple en marche vers une révolution dont le moteur serait l’information, la connaissance, la conscience. C’est à cette fin qu’il créa le journal “El Correo del Orinoco” et multiplia les assemblées populaires pour propager les idées nouvelles au cours de ses campagnes militaires.

Quelles “idées nouvelles” ? Contre ce qu’il appelait “l’odieuse division de classes et de couleurs”, Bolivar proposait “un gouvernement éminemment populaire, éminemment juste”, un "gouvernement républicain-populaire, choisi par l’intervention de la majorité politiquement apte”. Historiquement Bolívar fut le premier gouvernant à user du terme “sécurité sociale” ! Aux États-Unis le terme fut adopté comme "social security" après qu’Eleanor Roosevelt fit référence à Bolívar. Celui-ci avait eu de bons professeurs.

Á commencer par son tuteur principal, le pédagogue républicain, pétri d’idées socialistes, Simon Rodriguez (1769-1852). Sa vision dialectique de l’Histoire (“le nouveau ne peut être copie de l’ancien, il doit être autre chose, inventons ou errons”) lui faisait revendiquer l’originalité des nouvelles institutions de l’Amérique Latine et refuser toute copie servile de modèles étrangers.

Bien avant Marx Rodriguez observait que “la division du travail dans la production des biens, ne sert qu’à abrutir la main d’oeuvre. Si pour producir des ciseaux à ongles de qualité et bon marché, nous devons réduire les travailleurs à l’état de machines, il est préférable de nous couper les ongles avec les dents”.(3) Plus tard Karl Marx dénoncera la limitation du développement professionnel et sa soumission à la division du travail, en disant que “dans une société communiste, il n’y aura pas de peintres mais tout au plus des hommes qui entre autres choses s’occupent aussi de peindre”. (4)

C’est ce qui explique qu’un gouvernement bolivarien parle en 2011 de réduction du temps de travail pour dégager le temps de la vraie vie – celles des loisirs, études, création, liens familiaux et sociaux - là où la gauche du monde entier a oublié sa raison d’être et ne parle plus du travail que comme d’un “droit". Certains gérants du processus bolivarien freinent cette transformation des relations de production et reproduisent les vieux schémas de pouvoir ? Mais le Venezuela est un des rares pays où les nationalisations et les récupérations conjointes d’entreprises par les travailleurs et par l’État s’accompagnent d’efforts de conscientisation. “Si nous ne transformons pas les relations qui sont a la base de la société, notre socialisme restera un fantôme errant” explique Hugo Chavez.

Autre héros de l’indépendance aussi important que méconnu, le général-philosophe brésilien José Ignacio Abreu e Lima (1794-1869), venu de la révolution de Pernambouc pour faire la guerre aux côtés de Bolivar, rédacteur de journaux révolutionnaires et qui laissa un monumental ouvrage, “Le socialisme” (1855). A la fin de sa vie il décida de transformer sa maison en centre de santé populaire, préfigurant ainsi la Mission Barrio Adentro, ce programme initié au Venezuela avec l’aide de Cuba pour offrir une santé gratuite á la population pauvre.

Lorsqu’on évoque le rôle des militaires dans la révolution bolivarienne, on doit rappeler d’abord qu’il a toujours existé en Amérique Latine, envers et contre les zélés de la National Security, une veine de militaires humanistes et progressistes qui ont pour nom (entre autres) Arbenz (Guatémala), Prestes (Brésil) ou Velasco Alvarado (Pérou) (5). L’armée ne fut pas conçue par Bolivar pour asservir mais pour émanciper. Le concept actuel d’union civico-militaire a permis de renouer avec cette identité et de substituer une armée de robots anti-subversifs issus de la School of Americas par une armée consciente de sa citoyenneté. L’idée ne fut pas inventée par Chavez mais par le général Ezequiel Zamora (1859-1863). Celui qui lutta après Bolivar pour “des terres et des hommes libres” posait sur son chapeau de paysan un képi pour signifier sa double condition de citoyen-soldat (6). L’armée de Zamora était une école itinérante, où les travailleurs ruraux sans terre apprenaient a lire et s’imprégnaient des idées du socialisme utopique.

Hugo Chavez vient de cette école : “c’est vrai, je suis un homme du dix-neuvième siècle. Mais je crois que nos idées sont plus modernes que ce neo-libéralisme qui nous ramène à l’âge de pierre”. Le jeune militaire d’origine paysanne, métis, de grand-mère indigène, refusa de réprimer les paysans et se faufila par une fissure du système pour étudier les sciences politiques.

En 1989, alors qu’une foule en liesse ramasse les débris du mur de Berlin, le peuple vénézuélien est dans la rue pour dire non aux mesures d’austérité du FMI imposées par le social-démocrate Carlos Andrés Pérez. La répression fait 3000 morts. Au même moment l’armée nord-américaine envahit Panama et massacre des milliers de civils. Ces crimes contre l’humanité, impunis, occultés par les grands médias, indignent des militaires d’extraction populaire comme Chavez qui décident de ressusciter la maxime de Simón Bolívar : “Maudit soit le soldat qui tire sur son peuple”, rejetant toute forme de pinochetisme et dénonçant l’idéologie alors dominante de la “Fin de l’Histoire”.

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C’est face à un arbre légendaire, le Samán de Guere, symbole de la résistance indigène, que les fondateurs du Mouvement Bolivarien Révolutionnaire-200 (MBR 200) prêtent serment. Là même oú accouchaient les femmes indigènes et oú Bolívar faisait camper ses troupes. Un arbre, deux siècles, trois racines : Ezequiel Zamora, Simón Rodriguez, Simón Bolívar. Ce sont ces hommes en vert et rouge méditant face à un arbre, et non les partis de gauche, qui sont les auteurs intellectuels et matériels d’une révolution qui a depuis "injecté des vitamines à la démocratie latinoaméricaine" (Eduardo Galeano). Depuis la première élection de Chavez (1998), le Venezuela est le pays qui a organisé le plus de scrutins en tout genre. Tous validés par les observateurs internationaux (UE, OEA, etc..), ce qui fait de Chavez, selon Lula, “le président le plus légitime d’Amérique Latine”.

Lorsqu’en 2011 celui-ci parle de radicaliser le processus, il ne s’agit pas de le “durcir” mais de revenir à cet arbre aux trois racines et aux multiples branches : le Bolivar écologiste qui prend des mesures pour éviter le massacre des vigognes, interdire la mise en coupe des forêts sans permis et préserver les sources d’eau en faveur de l’agriculture, le Bolivar indigéniste qui rend leurs terres aux peuples originaires et interdit leur mise au travail forcé, le Bolivar agrariste répartissant la terre aux membres de l’armée libératrice avec appui et formation pour qui la travaille, le Bolivar promoteur de l’éducation populaire, qui décrète en 1829 l’éducation primaire obligatoire (7) et crée l’université de Cuzco, le Bolivar anti-impérialiste qui prévoit que les États-Unis vont “couvrir l’Amérique de misère au nom de la liberté” et tente d’organiser sans eux le Congrès de Panama (1826), et par-dessus tout, le Bolivar républicain pour qui le salut public passe par l’assemblée citoyenne permanente, constituante, légiférante : “je crois plus dans la sagesse populaire que dans les conseils des sages”. Les agents nord-américains éparpillés sur le continent firent de ce crédo démocratique leur cible principale. Les campagnes de presse martelèrent l’image d’un “César assoiffé de pouvoir, d’un dictateur fou à abattre” en vue de l’isoler et d’éloigner les peuples de son projet d’Union des Républiques.

Deux siècles plus tard, les grands médias recyclent mot pour mot la même campagne. La révolution bolivarienne, elle, ne cesse de concrétiser son idéal démocratique par l’ajout constant de nouveaux droits, de nouveaux espaces permettant au peuple de façonner l’État. La loi du pouvoir communal, adoptée il y a peu par l’assemblée nationale, et qui a pour pièce centrale la commune organisée par les citoyens, s’inspire des idées de Bolivar. Et bien que la dictature médiatique soit encore vivante (80 % des ondes de radio et télévision ainsi que la presse écrite, sont aux mains du privé et de l’opposition), la révolution a légiféré pour que sortent de la clandestinité des centaines de médias alternatifs, populaires, critiques, administrés par les citoyens eux-mêmes.

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La démocratie est nécessairement révolutionnaire”. “Nécessairement” ? Parce qu’elle fait entrer en scène une majorite sociale trop consciente, trop intelligente pour qu’on la manipule comme autrefois, et avec elle de nouveaux besoins, de nouvelles critiques, de nouveaux centres d’intérêt, qui appellent a leur tour des changements sociaux, culturels, économiques, institutionnels, et ainsi de suite. La révolution bolivarienne parie sur l’intelligence et sur la participation des divers mouvements populaires.

Récemment le sociologue brésilien Emir Sader rappelait combien l’université latino-américaine reste en majorité repliée sur elle-même, coupée des peuples (8). Il y a quelques semaines le professeur chilien de journalisme Pedro Santander Molina se trouvait à Caracas pour un exposé de troisième cycle à l’Université Centrale. Il eut la curiosité de marcher jusqu’à la proche université bolivarienne. Il raconte le contraste immédiat avec l’UCV : “il y a plus de peau foncées, plus d’affiches, plus de bruit, plus de vie. La première chose qu’on m’apprend est une surprise : c’est une université publique, de création récente et gratuite ! (..) Impossible de ne pas comparer : au Chili, on ne crée plus d’université publique depuis 80 ans”, et de raconter la marchandisation effrénée de l’éducation supérieure dans son pays, puis son émotion de voir offerte au peuple vénézuélien une littérature nombreuse à bas prix et en tout genre, qui lui rappelle la politique des éditions Qimantu, créées dans le même but sous le gouvernement de Salvador Allende. (9)

Le professeur de Bolívar, Simón Rodríguez, traversa lui aussi le désert du Chili, puis le Pérou, créant partout des écoles où se mêlaient noirs, mulâtres, blancs, indigènes, avant que l’oligarchie ne les ferme. Deux siècles plus tard, le Venezuela les rouvre. Près de la moitié de la population étudie, et l’UNESCO vient de décerner au gouvernement bolivarien un Prix pour son effort de massification des nouvelles technologies de l’information en faveur des secteurs populaires. (10)

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Certains professeurs "de gauche” ne pardonnent pas à Chavez de leur avoir fait perdre ainsi le monopole de la critique. Au bout de la route et au-delà des polémiques importées, l’université bolivarienne poursuivra sa décolonisation et son déploiement dans les communautés de tout le pays, faisant de l’université une périphérie et du peuple organisé, son centre, son intelligence collective, son “intellectuel organique”. Une université dont les matières ne seront plus puisées dans le “circuit fermé” de la classe moyenne mais dans les nécessités de la majorité sociale. Comment repenser l’agronomie au service de la souveraineté alimentaire ? La recherche scientifique en fonction de la santé publique et du développement national ? Comment écrire une histoire populaire du Venezuela ? Comment refonder le journalisme à partir de la propriété sociale des moyens de production de l’information ?... “Le génie est sorti de la bouteille, rien ne l’y fera rentrer”.

Thierry Deronne, Caracas, janvier 2011.

teletambores@yahoo.fr

Notes :

(1) “La Rebelión de José Leonardo Chirino”, http://www.minci.gob.ve/reportajes/...

(2) “La “Primera independencia” de Nuestra América : algunas lecciones de la historia” de Luis Suárez Salazar (Cuba) : http://www.centrocultural.coop/blog...

(3) Simón Rodríguez cité par Richard Gott, In the shadow of the Liberador, Verso, Londres 2000, p. 116.

(4) Carlos Marx, Federico Engels, Obras Escogidas en tres tomos (Editorial Progreso, Moscú, 1974), t. I.

(5) Même dans une armée de classe comme la chilienne, Jorge Magasich a montré qu’un nombre significatif de militaires ont refusé de participer au coup d’État de 1973, surtout dans la marine, et l’ont payé très cher. Voir : “Ceux qui ont dit « Non » Histoire du mouvement des marins chiliens opposés au coup d’État de 1973”, http://theses.ulb.ac.be/ETD-db/coll... . Pour l’édition espagnole (Chili) : “Los que dijeron ‘No’”, http://www.lom.cl/catalogo/producto...

(6) Richard Gott, op. cit.

(7) Selon l’historien vénézuélien Augusto Mijares, le caractère obligatoire de l’éducation au Venezuela, précéda même son débat en France.

(8) Emir Sader, interview publiée par Agencia Venezolana de Noticias http://www.avn.info.ve/node/38493

(9) Pedro Santander Molina, témoignage publié par Ciudad Caracas, http://ciudadccs.info/wp-content/up...

(10) http://www.correodelorinoco.gob.ve/...

Iconographie.

Peinture 1 : “Apamates de mayo”, auteur : César Rengifo (Venezuela). Date : 1973. Source : http://www.correodelorinoco.gob.ve/...

Peinture 2 : “Juramento del Samán de Güere”, auteur : Aryssasi (Venezuela). Date : 2008. Source : http://encontrarte.aporrea.org/crea...

Photographies de Joao Ripper (Brésil) : “rencontre de milices populaires” et “Metrocable”. Caracas, 2010.

Source : larévolution vive

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19 janvier 2011 3 19 /01 /janvier /2011 01:00

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(Coup d’état prévu au Nicaragua sandiniste voisin)

« Au nom de l’OEA, de l’ONU, et de la souveraineté des élus du Costa Rica, et parce que draguer la rivière San Juan, ça sent l’ALBA, je dis qu’il ne plait pas l’Oncle Sam de s’éloigner de la frontière. »

 

 

Le gouvernement de Laura Chinchilla [Présidente du Costa Rica depuis Février 2010] insiste sur le fait que le grand déploiement de navires, d'hélicoptères et d'avions de guerre, c'est pour combattre le narcotrafic. Le dirigeant politique Costaricain Humberto Vargas Carbonell dénonce le fait que son pays est utilisé comme base pour tenter d'agresser les états membres de l'ALBA et de l'UNASUR.

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17 Janvier 2011 - Bien que ce soit un pays sans armée depuis 1948, le Costa Rica compte actuellement avec une force militaro-navale qualifiée de "gigantesque" par le Secrétaire Général du Parti de l'Avant-Garde Populaire (Partido Vanguardia Popular, avec pour sigle PVP) de ce pays, Humberto Vargas Carbonell.

 

"Comment peut-on autrement qualifier une force navale de 76 navires de guerre, qui comprend des porte-hélicoptères, des porte-avions, une quantité aussi grande d'avions et autres équipements pour la guerre?" demande le dirigeant.

 

Le PVP a demandé à la justice du Costa Rica de mener une enquête pour savoir si ces navires était équipés pour utiliser l'artillerie à l'uranium appauvri. Si c'était le cas, ils violeraient les traités internationaux qui interdisent la présence de ce type d'arme sur tout le continent latino-américain et sur celui des Caraïbes.

 

Le gouvernement du Costa Rica allègue que toute cette machinerie a pour objet de combattre le narcotrafic, chose que Vargas Carbonell met en doute: "Il est évident que ces équipement sont totalement inefficaces dans cette optique. La fausseté du prétexte met en évidence les graves dangers que signifie pour les peuples de notre Amérique la présence militaire yanqui dans les eaux territoriales du Costa Rica et sur son territoire." assure-t-il.

 

Pour le dirigeant, "c'est la réponse de l'empire au soulèvement pacifique des peuples latino-américains qui luttent pour une indépendance véritable, pour l'égalité et pour une démocratie authentique".

 

Une puissance dans l'embarras.

 

Le dirigeant costaricain estime que face à la crise économique du capitalisme et à l'affaiblissement politique de l'empire, les Etat-Unis n'ont d'autre issue que l'agression militaires, la provocation et la création de nouveaux foyers de guerre.

 

"Depuis le triomphe et la grande capacité de résistance de la Révolution Cubaine, de nouveaux phénomènes politiques ont surgi en Amérique du Sud et en Amérique Centrale. Le plus important et le plus porteur d'espoirs, c'est la Alianza Bolivariana para los Pueblos de Nuestra América (ALBA) qui a la possibilité de créer un nouveau

modèle pour les relations entre les pays du continent. C'est cela qui embarrasse le Pentagone"

 

Dans ce sens, il a fait remarquer que l'apparition du "Sucre" comme monnaie de référence dans les relations commerciales entre pays frères est une menace réelle pour le dollar, qui, en tant que monnaie mondiale, est un des piliers du pouvoir de l'Amérique du Nord.

 

L'existence de la Unión de Naciones Suramericanas (UNASUR) est aussi en soi une déroute pour l'impérailisme nordaméricain et marque un moment historique de l'évolution politique de l'Amérique Latine, a fait remarquer Vargas Carbonell.

 

"Toutes ces phénomènes ont engendré une nouvelle réalité sociale: la présence historique réelle, politique, des masses populaires et de tous les secteurs sociaux autrefois marginalisés, principalement les peuples indigènes. Ces réalités nouvelles expliquent que les yanquies ont intérêt à maintenir une force militaire importante dans les mers latino-américaines, comme celle qui est installée au Costa Rica."

 

Face à cela, il convient de "renforcer l'unité anti-impérialiste et de renoncer à toute action qui pourrait la rompre. C'est le devoir de tout révolutionnaire. Il ne s'agit pas seulement des gouvernements, il s'agit aussi des peuples qui, venant à bout d'énormes difficultés et carences, ont maintenu vivante leur lutte anti-impérialiste", a-t-il souligné.

 

MIEUX SANS ARMEE?

 

Le Costa Rica a acquis un prestige international en donnant l'image d'une nation pacifiste, depuis que ses forces armées ont été abolies il y a 60 ans. Cependant, Vargas Carbonell dénonce "la création d'une Garde Civile qui opère en tant que force de répression ayant la capacité de sauvegarder les intérêts des classes dominantes"

 

Cependant, pour le dirigeant, l'absence d'institution militaire entraîne d'autres problèmes: "L'absence d'une force militaire dûment organisée en Armée ouvre la voie à une militarisation par des forces étrangères, dans ce cas nord-américaines. C'est-à-dire que le Costa Rica peut devenir un pays occupé par des soldats yanquies"

 

Cette possibilité peut devenir réalité, selon le dirigeant Costaricain, dans un futur pas très éloigné puisque "les mers adjacentes sont déjà sous occupation et leurs équipages ont le droit de stationner dans n'importa quelle partie du territoire du Costa Rica librement et sans qu'ils puissent être tenus pour responsables des dommages qu'ils pourraient causer à la population".

 

Traduction : Alma CSL

 

Source :correodelorinoco

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19 janvier 2011 3 19 /01 /janvier /2011 00:59
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Par T 34

 Introduction : depuis sa prise de fonction le 1er juin 2009 Ricardo Martinelli, président du Panama a déclaré vouloir mettre fin à la vague de gauche sur le continent et le faire virer à droite, force est de reconnaitre qu’il se débrouille très bien pour appliquer une politique de droite, Ce qui provoqué une chute rapide de popularité (Voir : A seulement un an, l’étoile de Martinelli s’éteint ?).

Dossier sur la Panama

1 Un crime atroce

Le 9 janvier dernier s’est promis un crime atroce à Panama, dans une prison pour mineurs, 7 mineurs enfermés dans une prison pour mineurs ont été sérieusement brulés. 4 d’entre eux sont morts dans les jours qui ont suivit (Erick Alexis Batista Mosquera,Benjamín Mojica,José Frías et Omar Ibarra) à l’heure où j’écris ces lignes trois sont toujours hospitalisés dans un état grave.

La vidéo du crime

Les mineurs se plaignaient d’être sans eau potable depuis 8 jours, à cause de la crise de l’alimentation en eau potable dans la capitale. Plus de 8 jours sans se laver et sans eau.

Un agent a introduit une bombe lacrymogène dans la prison et ensuite l’incendie démarre.

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Policier introduisant une bombe lacrymogène

Les mineurs imploraient les policiers de les aider. Les policiers n’ont rien fait et se sont même moqués d’eux.

Los menores gritaban : "Viejo echa agua"

El jefe de la Policía respondía : "¿viejo, no son hombrecitos ? ¿agua, no son hombrecitos ? ¡Muérete !".

Ils furent ensuite frappés par les policiers. Par chance les médias étaient là ce qui a empêché que la tragédie soit pire.

Les familles des mineurs accusent le sous lieutenant responsable des faits de n’avoir pas permis aux pompier d’intervenir, ce qui fut reconnu par le vice ministre du gouvernement.

Il s’agit d’un autre chapitre des abus de la police nationale contre le peuple. Il s’agit d’une sauvage violation des droits humains qui a horrifié la nation.

Pour ces policiers assassins il a une totale impunité à cause la loi récemment approuvée par le gouvernement de Martinelli.

A l’heure actuelle aucun policier n’a été arrêté, le chef de la police ainsi que le ministre de la répression (José Raúl Mulino) sont toujours en poste.

Ce n’est malheureusement que le dernier en date des crimes de cette dictature.

2 Un valet de l’impérialisme US

Après son élection Martinelli fait revenir l’US Army qui avait quitté le Panama dix ans auparavant suite à la restitution du canal [1] [2] . Il Collabore également avec l’armée colombienne dans la guerre contre les FARC [3] [4]. Il mit fin à l’opération Miracle au Panama [5].

Il collabore également avec les autres dictateurs de la région. Hormis la collaboration avec l’armée colombienne contre les FARC il sert aussi de refuge pour les anciens collaborateurs d’Uribe en accordant l’asile politique à María del Pilar Hurtado, fonctionnaire colombiene liée à Uribe et poursuivie pour l’affaire des écoutes téléphoniques chuzadas. [6] Le 23 novembre 2010 Lobo recevait Uribe, Martinelli est alors venu secrètement à Tegicigalpa de nuit. Leur réunion aurait eu pour but la transformation du Honduras en asile pour tout ce que l’Amérique latine compte de putschistes, criminels contre l’humanité, répresseurs, assassins, terroristes, etc. Uribe est ensuite parti au Panama. [7]

3 La corruption, Panama City, Chicago des années 2010

Ce gouvernement est extrêmement corrompu. Les câbles de Wikileaks sur le Panama ont causé un scandale dans ce pays [8] . Les zones franches et aéroports sont de vrai plaques tournantes pour les activités illicites : trafic de drogue, blanchiment d’argent, trafic de migrants. [9]. Il y a eu aussi l’affaire d’achat de députés [10].

Voir aussi : Plus corrompu c’est possible ?

4 La répression

Ce régime s’attaque aux droits des travailleurs en appliquant un répression extrêmement brutale. Le 17 mars 2010 il y eu une rafle d’ouvriers de la construction [11], plus de 240 personnes ont été arrêté arbitrairement pour avoir protestés pacifiquement. De ces 240 environ 65 n’était pas des ouvriers mais de simples passants ayant l’air d’ouvrier. A cette occasion le ministre de la répression José Raúl Mulino s’est référé aux protestataire comme "délinquants de merde".

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José Raúl Mulino un vrai enragé

Puis vint la loi 30 Panamá : le gouvernement Martinelli viole la Constitution et les droits les plus élémentaires en juillet 2010, le gouvernement panaméen fit passer en force, et sans aucun débat parlementaire, une loi qui criminalise la grève, réduit le financement des syndicats à une peau de chagrin et permet de contourner les études d’impact environnemental. Des grève éclatèrent alors dont l’une d’elle à la province de Bocas del Toro fut cruellement réprimée avec 10 morts dont 5 mineurs. [12] [13]

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La répression à Bocas del Toro

Les syndicalistes sont aussi menacés et parfois arrêtés et poursuivis. La dernière menace en date est un appel téléphonique du président Martinelli le 22 décembre dernier à Genaro López (président du syndicat des ouvriers de la construction SUNTRACS) pour le menacer d’envoyer la police contre des grévistes dans divers lieux de la capitale. [14].

Martinelli a aussi demandé à l’ambassadrice des États-Unis que la DEA l’aide à faire des écoutes téléphoniques des ses opposants ce qui a été révélé dans un câble de Wikileaks. Celle-ci a refusée de l’aider. [15].

Il faut mentionner aussi la Ley Mordaza qui est un projet de loi qui prévoit des peines de 2 à 4 ans de prison pour "celui qui, sans fondement, offense, outrage ou vilipende le président de la République ou tout autre serviteur public occupant un poste issu de l’élection populaire" [16]

Pour finir sur la répression je signalerais un mensonge sortit il y a quelques jours dans la presse panaméenne. Leopoldo Nero, qui a de juteux contrat avec le gouvernement, a le cynisme de diffuser un supposé sondage qui donne un appui de 70% de la population pour Martinelli et son gouvernement.

L’espoir

Mais quand il y a oppression il y a résistance. Le peuple panaméen résiste et a réussit a faire invalider la loi 30. La grève suite au massacre de Bocas d’el Toros a eu une forte participation : 95% de participation dans le secteur de la construction, 80% de participation du secteur éducatif et 90% de participation à l’Université de Panamá. [17]]

Le peuple panaméen a aussi entamé la construction d’un outil électoral [18] [19] [20], ce parti n’a pas encore de nom, ni d’existence légale mais il a les temps car les prochaines élections sont en 2014. Son candidat est Genaro López, dirigeant du syndicat SUNTRACS, également dirigeant de la Confederación Nacional de Unidad Sindical Independiente (CONUSI) vise la présidence en 2014. Il est aussi membre de la direction de FRENADESSO (front de défense des droits humains). Dans ses déclarations il affirme la nécessité d’un instrument politique, qui ne regroupera pas seulement les syndicats, pour prendre le pouvoir car c’est la seule solution pour changer les choses.

En 2005 il a déclaré à une journaliste que la seule manière de changer les choses était la prise de contrôle de l’état à travers d’une Assemblée Constituante Originaire.

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[1] Le discret retour des Etats-Unis au Panama : http://voixdusud.blogspot.com/2010/...

[2] Divulgation de photos prouvant la présence de militaires gringos à Panama : http://www.forum-unite-communiste.o...

[3] Panamá en Guerra : http://www.frenadesonoticias.org/mo...

[4] José Raúl Mulino, fascistoide, con las manos ya manchadas de sangre indígena ahora le declara la Guerra a las FARC : http://www.frenadesonoticias.org/mo...

[5] Retour à Cuba de la brigade médicale de l’Opération Miracle au Panama : http://www.forum-unite-communiste.o...

[6] Martinelli da asilo político a perseguidora de opositores colombianos : http://www.laradiodelsur.com/?modul...

[7] Reunión clandestina Uribe - Martinelli - Lobo : http://www.frenadesonoticias.org/mo...

[8] Cables de WikiLeaks destapan olla de grillos en Panamá : http://www.radiolaprimerisima.com/n...

[9] Se afecta la imagen internacional de Panamá y el Turismo : http://www.frenadesonoticias.org/mo...

[10] Supermercado de la politica : http://www.albatv.org/Supermercado-...

[11] Terrorisme judiciaire : être ouvrier de la construction est un délit : http://www.forum-unite-communiste.o...

[12] La grève à Bocas del Toro : http://www.forum-unite-communiste.o...

[13] Vidéo "El Cambio : La Masacre de Bocas del Toro" : http://www.albatv.org/El-Cambio-La-...

[14] SUNTRACS denuncia que Martinelli llamó a Genaro López para amenazarlo : http://www.frenadesonoticias.org/mo...

[15] Panama : le président voulait espionner : http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2...

[16] Panama : rétrograde et dangereuse réforme du code pénal punissant de prison l’outrage au chef de l’État : http://www.hns-info.net/spip.php?ar...

[17] [Succès de la grève générale !->http://www.forum-unite-communiste.o...

[18] FRENADESO pone en marcha el proceso de legalización del instrumento político : http://www.frenadesonoticias.org/mo...

[19] Se intensifica la organización y estructuración del instrumento político : http://www.frenadesonoticias.org/mo...

[20] Le mouvement syndical veut se porter à la présidence : http://www.frenadesonoticias.org/mo...

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19 janvier 2011 3 19 /01 /janvier /2011 00:59
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Frenadeso

L’image internationale de Panama

Un pont qui s’écroule presque sur le canal, un barrage qui déborde et provoque de grande inondation. L’absence d’eau dans la ville (Panama City est depuis 30 jours sans eau potable) et quand elle arrive elle n’est pas apte à la consommation humaine. Des milliers de Panaméen déambulant dans la citée avec des réservoirs et des récipients à la recherche du vital liquide. Des camions citerne retenu par des communautés angoissées Le désespoir de la population pour obtenir des bouteille d’eau potable que distribuent les autorités de manière politicienne, acquis au moyen de la peu transparente méthode de l’achat direct. La crise de l’enlèvement des ordures (il y a plein d’ordures trainant à Panama City). Un climat d’insécurité citoyenne. Des foyers d’épidémie, l’augmentation des cas de nausées et de diarrhées. Ce sont les images que Panama a montré au monde ces derniers jours. Ajoutez à ceci les scènes d’horreur quand la police nationale a laissé bruler vif 7 jeunes dans la prison pour mineur de Tocumen. Il n’y a eu aucune arrestation et le directeur de la police et le ministre de la sécurité sont maintenu tranquillement à leurs postes.

Comme si c’était tout, la révélation du dernier câble de Wikileaks avec les rapports de l’ex ambassadrice des États-Unis, Bárbara Stephenson, met sur la table des suspicions que rien de moins que le ministre du tourisme, Salomón Shamah est impliqué dans des opérations de narcotrafic et de trafic d’armes.

Sur internet a circulé une photo de Shamah qui appartient aux archives du DAS (service secret de Colombie) où on l’identifie comme un trafiquant d’armes. Salomon Shamah est un des hommes les plus proche de Martinelli, qui lui fait beaucoup confiance, une sorte d’"utility" dans le gouvernement, il sort dans les médias avec une grande fréquence pour tenter d’étouffer le feu, alors qu tout va mal ; impliqué dans de nombreux scandales comme la récente bagarre à l’hôtel boutique de la Rue Uruguay avec le coordinateur de Corregidores del Distrito Capital ; c’est un cas de plus du groupe de la dénommé ligne dure du gouvernement, avec Tosé Raúl Mulino, Alma Cortés et Jimmy Paradimitriu : c’est aussi un des responsable des campagnes de diffamation et de persécution du gouvernement contre ses ennemis politiques.

Shamah, est une pièce clé de la connexion israélienne, qui a donné lieu à la croissante présence au Panama d’agents du ténébreux Mossad et d’entreprise de sécurité formée par des mercenaires qui agissent à leurs aises ; il occupe ce poste en infraction à la constitution nationale car il n’est pas née à Panama mais à Barranquilla, Colombie d’ascendance israéliennes. C’est à dire si un "côtier de Colombie", parodiant l’ignorant consul du Panama à Miami, Tomás Guerra (une sorte de Jean Sarkozy panaméen), qui catalogue ainsi les panaméens lors d’une pitoyable interview télévisé donné à une chaine de télévision de cette ville.

Rappelons que la même ambassadrice affirme que devant ses refus de répondre aux sollicitudes de Martinelli pour aider à écouter les téléphones des syndicalistes et ennemis politiques le président a menacé de recourir à Israël.

Martinelli, au sujet duquel les câbles de Wikileaks disent qu’il possède une "inclinaison pour l’intimidation et le chantage" répondit en proposant une loi qui termine le travail de la DEA avec les unités de la police panaméenne. (New York Times)

Selon l’un des câbles quand les États-Unis ne se plièrent pas aux pressions, Martinelli menaça d’expulser l’agence antidrogue du pays, disant que d’autres pays, comme Israël, remplirait mieux ses exigences.

Selon les câbles, les diplomates étasuniens commencèrent à se poser des questions sur les motivations de Martinelli. Veut il vraiment que la DEA découvre les complots de ses adversaires ou veut il empêcher que l’agence sache la corruption des ses parents et amis ?

Un blanchiment d’argent international à Tocumen ?

L’ambassadrice étasunienne informa que l’aéroport de Tocumen est une machine à blanchir l’argent, une plate forme pour le narcotrafic, la contrebande et le trafic de migrants. Disant que le cousin du président, Ramón Martinelli, ex trésorier de Cambio Democrático (parti politique propriété du propriétaire des Super 99, Ricardo Martinelli), faisait transiter par l’aéroport jusqu’à 30 millions de dollars par mois lors d’une période où les autorités informèrent qu’on a seulement confisqué 4,5 millions de dollars non déclarés. (Ramón Martinelli a été arrêté au Mexique où il est en prison).

On ne connait encore aucune enquête dans notre pays (le Panama) au sujet des établissement commerciaux, négoces, fondations et banques où se faisait le blanchiment d’argent au Panama ni les personnes qui l’aidèrent lui et sa bande de blanchisseurs d’argent dans notre pays, formé par des membres du parti et de la famille de Martinelli et d’un cousin de la nouvelle Direction de l’Autorité Nationale de l’Environnement (ANAM) Lucía Chandeck Cuminngs (voir photo) qui désire occuper rien de moins que le poste de Procureur Général de la Nation. Stephenson ajoute "... la zone franche de Tocumen est un bon exemple du type d’attitude de vivre et laisser vivre qui imprègne l’aéroport. La zone hors taxe a peu de règles et peu de surveillance, elle est contrôlée par les familles Waked et Motta qui payèrent 173 millions de dollars pour une concession de dix ans. De la même manière les trafiquants de migrants exploitent l’aire de transit, il est possible que les passagers entre dans cette zone libre d’impôts sans inspection, amenant virtuellement n’importe quelle quantité d’argent. Cet argent peu être blanchi à travers des magasins hors taxe qui ne sont sujet à surveillance. Anecdotiquement le voyageur de Tocumen cherchant de la nourriture ou quelque chose pour lire se rendra compte que le choix se limite à un Dunkin Donuts, une cafeteria et aucune libraire alors qu’il est impossible de manquer les magasins de vêtements, bijouteries, électronique et de parfum disponible à tout moment."

Bárbara Stephenson en identifiant l’aéroport de Tocumen comme une blanchisseuse d’argent provenant du narcotrafic et d’activité annexes, d’être une source de contrebande, de trafic de migrants, considèrent la présence de Shamah dans Junte Directive de l’Aéroport de Tocumen, avec d’autres figures comme Frank de Lima (vice ministre des finances) et María Fábrega (vice ministre de la présidence) "dont les chefs sont des membres très puissants du gouvernement de Martinelli". Les chefs sont Alberto Vallarino (ex vice président de Banco del Istmo et gendre de Samuel Lewis Galido, ex président de cette banque, condamné pour le vol de nombreux millions à un de ses clients de nationalité mexicaine) et Jimmy Papadimitriu.

"... la junte inclus aussi le ministre du tourisme, Salomón Shamah, soupçonné d’avoir des liens avec le narcotrafic" ajoute Stepheson. L’ex ambassadrice signale également la zone franche de Colón comme autre blanchisseuse.

De scandale en scandale

Ceci est l’image donné à l’étranger par Panama. Ajouter à ceci les scandales de corruption et de pénétration du narcotrafic dans le ministère Publique, les bagarres et affrontements constants entres ministres, députés et magistrats à la cour suprême de justice avec des suspicions qu’ils sont aussi impliqué dans des cas de narcotrafic ; de blanchiment d’argent (Murcia Guzmán) et autre délits ; violation de la liberté syndicale, morts d’ouvriers par manque de sécurité lors des travaux, de nouveaux impôts, des projets de réformes constitutionnelles arbitraires et de réélection présidentielles ; de pollution de l’environnement ; de modification du code miniers et remise au plus offrant de la colline de Colorado ; Projet de Ley Mordaza (critiquer le président ou un membre du gouvernement sera passible de 2 à 4 ans de prison), Ley Carcelazo (criminalise les manifestations) Ley Pinchazo, la répression et la violation constante des droits humains et des garanties fondamentale des panaméens, les voyages d’agréments à l’étranger du président et de son cortège (il en fait plus de 20 lors de sa première année de mandat) ; des actes honteux et du népotisme au ministère des affaires étrangères, des transfuges et autres achats vulgaires de députés, représentants et maires de la part du gouvernement qui prétend absorber dans Cambio Democrático le reste des partis de la mauvaise Alliance de Changement tout en utilisant la pression, le chantage, et l’extorsion ; la multimillionnaire campagne de propagande mensongère du gouvernement ; négociation avec les fonds des assurés et dédain des revendications des travailleurs ; tentative de faillite de la caisse de sécurité sociale (CSS) pour justifier la privatisation ; augmentation de la cotisation ouvrière ; coût élevé de la vie ; bas salaire ; retraités manifestant par obtenir l’augmentation de leur pension promise ; augmentation du prix du carburant ; du tarif électrique ; féminicides ; discrimination contre la population indigène, les pauvres et les afrodescendants ; expulsion de communautés indigènes, paysannes et d’autres habitants ; augmentation des abus et agression des policiers ; impunité absolue pour les policiers assassins, bénéficiant beaucoup des grâce présidentielles ; show à la frontière colombienne et participation directe dans le conflit armé du pays frère ; aliénation avec les secteurs les plus rétrogrades et arriérés au niveau international ; démarrage de l’année scolaire dans un climat tendue par l’imposition des autorités de la branche état déplorable des écoles publiques ; corruption, achat direct pour bénéficier à la famille des autorités et proches du gouvernement, échec du démarrage du Métro Bus, scandale au Comité Olympique International, ; augmentation exorbitante de la dette publique ; absence de réponse à la soif de justice des empoisonnés au dietilenglycol, des brulés du bus de la Cresta, des victimes du Massacre de Bocas del Toro ; autorisations douteuses dans le projet d’élargissement du canal et autre travaux nationaux ; conflit avec les pêcheurs et possible suspension du carnaval à cause de la difficile situation sanitaire due au manque d’eau potable.

Mais même ainsi, Leopoldo Nero, qui a de juteux contrat avec le gouvernement, a le cynisme de diffusé un supposé sondage qui donne un appui de 70% de la population pour Martinelli et son gouvernement. Pour Dichter and Neira ceci est le "Pays des Merveilles" ou c’est peuple de masochistes. A l’inverse, c’est un peuple combatif qui sortira défendre ses droits et conquêtes. Qui sait vaincre les politiques répressives et autoritaires des gouvernants. Qui construira lui même l’instrument politique électoral pour en finir une fois pour toutes avec partidocratie et la domination du scénario politico électoral que jusqu’à présent ont exercé les politiques corrompus, mafieux, voleurs, incapables et menteurs.

Source : Se afecta la imagen internacional de Panamá y el Turismo

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http://www.legrandsoir.info/Panama-gouvernement-corrumpu-et-inneficace.html
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