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18 février 2010 4 18 /02 /février /2010 07:12
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Evo Morales 

Le président bolivien accepte de parler des pressions qu’il a reçues de l’ambassade des États-Unis et de la manière avec laquelle il les a affrontées. Entretien exclusif pour le quotidien bolivien Cambio réalisé le 17 janvier 2010, 5 jours avant l’investiture de Morales pour son second mandat.


 
Il se souvient de chaque détail de sa vie et le raconte comme s’il avait eu lieu hier. Il se rappelle, par exemple, quand Felipe Quispe [1] lui a dit qu’il n’était qu’un "llok’alla" [2], trop jeune pour être candidat à la présidentielle. Malgré cela, Evo Morales a décidé, en accord avec les mouvements sociaux, de passer de la résistance au pouvoir.
Aujourd’hui à la fin de son premier mandat au Palais du Gouvernement, le président accepte de jeter un coup d’œil sur l’histoire du MAS, Mouvement Vers le Socialisme [3], qui s’est converti, selon lui, en un instrument du peuple.
Arborant un physique d’athlète, bougeant constamment les pieds, Morales a reçu Cambio [4] dans un des salons du Palais jeudi dernier [5].
Au cours de l’interview rapportée sur les quatre pages suivantes, le président n’hésite pas à décrire comment les intérêts de l’impérialisme ont tenté de faire échouer le projet politique du MAS-ISPS, à expliquer les erreurs des États-Unis et son désir de réunir les mouvements sociaux du monde entier pour initier une croisade pour la défense de la Terre Mère [6], contre les bases militaires [7] et contre l’impérialisme.

 

Comment s’est passée votre première rencontre avec l’ambassadeur des États-Unis ?
 


Lors des premières rencontres, il m’a dit que je pouvais entretenir de relations diplomatiques ni avec l’Iran, ni avec le Vénézuela. Mais qui est-il pour me dire de ne pas avoir de relations avec le Venezuela, avec l’Iran ; nous sommes de la culture du dialogue. Nous voulons des relations diplomatiques avec tout le monde et nous les aurons. Nous voulons que des relations qui ne se résument pas à se soumettre politiquement ou sous conditions. Plus tard, des parlementaires des États-Unis sont arrivés et m’ont répété que je ne pouvais pas avoir
de relations avec l’Iran. Je leur ai demandé pourquoi. Et ils m’ont répondu : "à cause des armes nucléaires". J’ai alors insisté en leur disant "vous n’en avez pas vous, par hasard ?" Eux aussi en ont, bien meilleures que celles de l’Iran, si toutefois l’Iran en possède. Ils se sont trompés et m’ont dit qu'ils étaient anti-impérialistes. Alors en face je leur ai rétorqué qua dans ce cas je voulais bien entretenir des relations diplomatiques avec eux.


Un exemple, quand Goni [8] agonisait politiquement, l’ambassadeur des États-Unis est allé le voir au Palais du Gouvernement et à la sortie a dit qu’il mettait 10 millions de dollars à sa disposition pour le défendre. C’était de l’argent provenant des fonds réservés. Désormais, lors des visites de diplomates étasuniens, ils ne me parlent plus de ça, ils me disent : "nous respectons votre décision, nous allons appuyer votre gouvernement". Je ne sais pas s’ils nous appuieront ou pas, mais par contre ils continuent à conspirer. Imaginez à quel point ils sont impliqués dans les coups d’État. Retirons l’ambassadeur des États-Unis, et la droite se retrouve perdue.


Encore qu’ils peuvent toujours demander les instructions depuis là-bas (depuis les États-Unis). Par exemple, ces jours-ci, Mario Cossio [9] s’en est allé aux États-Unis. Ce n’était pas pour demander conseil ? Et les délinquants vont s’échapper [10]. Ceux qui perdront les élections de gouverneur [11], certains sont très impliqués (dans des procès), c’est sûr qu’ils vont s’enfuir. Souvenez-vous en.


Par exemple, j’avais dit que Manfred [12] allait s’échapper, et il s’est échappé, et je regrette beaucoup que le ministère du gouvernement [13] n’ait pas contrôlé ses mouvements. Je veux être honnête, face au peuple ; comme il a des attaches, on le contrôle. Il n’y a pas d’ordre de détention parce que c’est le rôle de la justice, mais c’est la tâche de l’exécutif de contrôler où il se trouve. Maintenant, à partir du moment où il s’est échappé, c’est un délinquant qui a avoué. Combien d’autres vont suivre ? L’empire des États-Unis est la poubelle des délinquants Gonzalo Sanchez de Lozada, Carlos Sánchez Berzaín [14], Ernesto Asbún [15], Alfonso Revello [16], et maintenant Manfred, et d’autres sont au Pérou. Je ne sais combien de délinquants vont s’échapper, au moins maintenant nous avons la possibilité, grâce à une loi, d’enquêter sur les fortunes indues ou suspectes, parce que le pire ennemi du peuple a été la corruption.


 

Avant 2002, vous avez senti des pressions de la part de l’ambassade des États-Unis ? Quelle a été votre perception de la relation de cette mission diplomatique avec le MAS ?


 
Je crois que les ambassadeurs ont leurs conseillers politiques, notamment économiques, et l’ambassade des États-Unis est formée sur ce modèle. Ce qu’ils m’ont dit, par exemple, en 2002, c’est que le sondage de l’ambassade des États-Unis nous donnait gagnants (pour l’élection présidentielle) et pour cette raison Manuel Rocha [17] m’a accusé le premier d’être le "Ben Laden andin" et les cocaleros [18] des talibans. Ensuite, la deuxième menace était : "si Evo est président, c’en est fini de l’aide internationale", et finalement, emporté par ses déclarations, il a annoncé qu'il ne fallait pas voter pour moi! Et en réponse à ses déclarations, on a vu apparaître des manifestations du Parti Communiste, du Parti Socialiste, des mouvements sociaux qui disaient "votez pour Evo Morales", et là j’ai senti que le peuple était anti-impérialiste. En fait, tout ça nous a aidé et j’ai dit que mon meilleur chef de campagne était Manuel Rocha, ambassadeur des États-Unis!

 

Je crois qu’un peu avant, l’ambassadrice Donna Hrinak vous a aussi beaucoup attaqué.


 
C’était en 95 pendant la campagne. En 95 et 96, elle nous a pas mal attaqués durant la marche des femmes et je me rappelle qu’une camarade [19] m’a dit : "si c’est une ambassadrice, qu’elle se comporte en ambassadrice, pas en "khatera" [20]".
 
Pour moi, les États-Unis ont commis deux erreurs : mon expulsion du Congrès National, exactement un 22 janvier, et je vais d’ailleurs prêter serment comme président le 22 janvier prochain (rires). L’autre erreur est d’avoir placé de force Gonzalo Sánchez de Lozada comme président en 2002. Cette fois-là, en 2002, nous étions en deuxième place. Le MNR [21], Bolivie Libre, et les cinq partis alliés, nous ont battus pour moins d’1%. Comme nous étions deuxième, tout près, le Congrès aurait pu nous nommer président [22]. Mes camarades parlementaires pleuraient, disaient "c’est toi qui doit être président". Je ne voulais pas, j’étais effrayé et surpris, tremblant de peur qu’ils me nomment président. Ça a été la grande erreur de la droite et de l’ambassade.

Si j’avais été l’ambassadeur des États-Unis, j’aurais placé Evo Morales à la Présidence avec la droite majoritaire au Congrès. Moi, 27 députés et 8 sénateurs. 27 députés contre 130, qu’est-ce que j’aurais fait ? Rien. L’époque de l’UDP [23] se serait répétée, quel malheur, je ne sais pas combien de parlementaires ils avaient entre le MIR, le PC et le MNRI (les partis de l’UDP). Mais la majorité était du MNR et de ADN [24], et quelques dirigeants égarés politiquement faisaient campagne contre l’UDP. La majorité parlementaire de la droite, plus des dirigeants perdus ou vendus, vivants de pots-de-vins, contre l’UDP, ça a couté 20 ans de lutte au peuple bolivien.


Quand ils m’ont expulsé, je suis parti content parce que j’avais gagné ma notoriété. En 2002 ils se sont trompés, d'ailleurs quand je protestais en faisant une grève de la faim j'ai  dit que je ne reviendrai pas seulement avec quatre députés, mais que je reviendrai avec 30, 40, 50 députés, 60. Maintenant on a 88 députés. Je suis revenu avec 27 députés et après avec 76, et maintenant 88, représentant divers secteurs de la société, pour ces élections.
 
 

Comment êtes-vous passé de dirigeant de football à dirigeant du MAS ?


 
C’est historique d’avoir réussi en partant de la base. Quand j’ai commencé à être dirigeant syndical, en 88, y compris quand je participais aux congrès de la CSUTCB (Confédération Syndicale Unie des Travailleurs Paysans de Bolivie), quand Genaro Flores en était à la tête, dans les discussions on débattait du pouvoir et du territoire. Le slogan disait "Pour le pouvoir et le territoire". Pourquoi le territoire ? Le territoire c’est nos ressources naturelles, que ce soit dans le sous-sol, le sol ou le "sur-sol", ou l’espace, tout ça est à nous. Quand on parlait de la terre, on parlait de la terre pour la cultiver, ça c’est la terre.

Et pourquoi le pouvoir ? En tant que propriétaires millénaires de cette terre, nous devons nous gouverner nous-mêmes. Comment ? Moi, nous, on va pouvoir se gouverner nous-mêmes. Dans les années 89 et 90 a commencé la campagne pour les 500 ans de résistance indigène populaire, on parlait de l’invasion espagnole, européenne, de l’année 1492. Avant l’Amérique Latine s’appelait Abya Yala.

En 1991 j’ai été invité à Quetzaltenango, au Guatemala, pour participer à un évènement pour les 500 ans de résistance indigène populaire. Le débat était : jusqu’à quand va continuer la résistance ? Pourquoi est-ce qu’on ne prend pas le pouvoir ? Ça a été un débat important du mouvement indigène au Pérou, au Mexique, au Guatemala, en Équateur. Là bas, on a décidé la prise de pouvoir en 1992, juste 500 ans après l’invasion. J’ai organisé une marche de Sacaba à Cochabamba ; j’ai des vidéos, des photos, c’était plein de wiphalas [25]. Géniale, cette marche !


En octobre, à l’occasion des 500 ans de résistance, cette volonté de créer un mouvement politique a été en partie récupérée par le Mouvement Bolivie Libre, avec à sa tête Antonio Aranïbar. Je me souviens aussi de Paulino Guarachi. J’ai passé 1992 et 1993 dans le Chapare [26] et à La Paz [27], on voulait créer notre propre parti, notre mouvement politique, mais personne n’a pris l’initiative.


De l’autre côté, Goni, pour gagner les élections, a proposé le choix zéro pour le Chapare. Qu’est-ce que c’était le choix zéro ? Zéro coca, mais aussi zéro terre pour les planteurs. La proposition allait bien au-delà de ce qui était annoncé. Ils se disaient : comment ces paysans, ces indiens !, peuvent-ils avoir le contrôle du chemin bio-océanique, avec leur force syndicale, comment ces indiens peuvent-ils posséder des terres contenant du pétrole et du gaz ? Le même type d’expérience s’est produite en 85, quand les mineurs furent remerciés avec une compensation de 1 000 ou 2 000 dollars par année travaillée. Les mineurs ont alors abandonné leur mine.


Au Chapare, le gouvernement a dit qu’il paierait pour la terre sans donner de montant, mais la rumeur parlait de 1 000 dollars par hectare pour chasser les planteurs de coca. Ensuite, ils proposèrent de laisser la région entre les mains de huit entrepreneurs privés, depuis Bulo Bulo, qui est la frontière avec le Brésil, entre Santa Cruz et le Beni, pour cultiver cinq produits phares, notamment ananas, bananes et palmiers. Mais ils n’ont pas réussi à trouver l’argent pour la compensation et n’ont pas pu nous chasser.


En 94, ils ont essayé de nous chasser par la force au cours de l’opération Nuevo Amanecer (Aube Nouvelle). Pour résister, nous avons organisé une réunion d’urgence, et ils ont failli m’arrêter. Finalement, nous avons décidé d’organiser une marche du Chapare à La Paz. C’était un premier avertissement. [...]Et qu’est-ce qui te sauve ? C’est la force sociale, le pouvoir du peuple, le pouvoir syndical. S’il n’y avait pas le pouvoir syndical, ils te manipuleraient légalement, politiquement, et une fois en prison, pourraient aller jusqu’à te liquider. Imaginez-vous, s’ils m’avaient tué au Chapare, les gens, tous, se seraient levés. Je ne sais pas combien de fois ils m’ont sauvé la vie.

 

A quel moment avez-vous senti qu’ils n’arrêtaient pas de vous traquer ?


En 88, j’ai accepté la direction syndicale en connaissant les risques encourus, je savais que j’arrivais à la Fédération pour servir le peuple. Je savais que j’allais laisser mes terres, mes cultures, pour aller me battre. J’étais décidé. Mais après l’opération Aube Nouvelle qu’ont lancée les agents du CEIP (intelligence policière), je me suis mis en grève de la faim quand j’étais dans les cellules de la PTJ (police) de Cochabamba. La marche a continué et après 10 jours ils m’ont sorti des geôles grâce à la force syndicale. Pourquoi je vous raconte ça ? Parce qu’ils parlaient à l’époque d’un mouvement politique. A l’arrivée de la marche dans La Paz, nous sommes entrés par la Zona Sur [28] et les gens nous ont accueilli avec de la nourriture. Impressionnant.


Grâce à la marche, nous avons signé un accord avec le gouvernement de Goni qui craignait que cette mobilisation ne se transforme en révolution. Le ministre des affaires étrangères était Antonio Araníbar. Le gouvernement a accepté de lancer une campagne internationale pour dépénaliser la coca, mais après deux semaines, Antonio Araníbar a déclaré : "La coca, c’est la cocaïne". Alors : à quoi a servi l’accord ? Ensuite, la marche a grandi. Il y avait Felix Santos, Zenón Garcia, Gisela Ortega. Nous avons fait le bilan de la marche et de l’accord trahi. À ce moment, nous nous sommes dit que les revendications seront prises en compte uniquement quand nous serons au pouvoir. Il faut créer un instrument politique, tous ensemble. J’ai demandé qu’on fixe une date et un lieu pour le premier congrès de l’Instrument Politique de la Terre et du Territoire.

 

Qu'est ce qui a eu lieu a Eterazama ?


 
Eterezama, en décembre 94. Nous avons décidé par consensus que ça serait à Santa Cruz. Mes camarades y sont allés en caravanes de vélos. Je n’ai pas pu y être dès le début parce que j’étais en Europe. Felipe Sánchez, Modesto Condori y étaient. Ce sont les fondateurs du MAS-ISPS, ce qui signifie que le MAS a du sang cruceño (de Santa-Cruz [29]), car il fut fondé là-bas.
Mais un problème s’est présenté : fallait-il être à la tête de l’instrument politique, ou organiser une commission. Nous nous sommes divisés. La majorité a proposé de créer une direction, ils m’ont proposé d'être président de cet instrument politique mais j’ai refusé. Cette charge est revenue à Guido Tarqui, et plus tard nous avons décidé que chaque organisation pouvait envoyer un représentant à la direction, parmi eux Alejo Veliz [30]. Ceux du Parti Communiste ont abandonné là l’aventure.

 

Quelle était la différence avec ceux qui ont abandonné ?


 
Eux avaient déjà leur instrument politique, pour certains c’était Condepa [31], le MNR. Nous avons créé la direction et choisi le nom ASP, pour Assemblée pour la Souveraineté des Peuples. Au Chapare, nous avons cherché des signatures, un registre de procès-verbaux, toutes les formalités pour se faire enregistrer légalement. D’abord ASP, puis IPSP. Mais la cour électorale n’a jamais reconnu la légalité d’ASP. Après plusieurs années, les gens de la cour électorale ont déclaré : "si Evo n’est pas à sa tête, nous allons reconnaître la légalité d’IPSP". Pour les camarades, la cour électorale avait posé des conditions et il n’était pas question de se soumettre. Plus tard, des ex porte-paroles de la cour électorale nous ont dit que l’Ambassade des États-Unis les leur avait imposées. L’Ambassade n’était pas d’accord avec la légalisation de IPSP. Comme l’Ambassade finançait la cour électorale, la cour était dépendante et soumise.
 
 

Quelles raisons ont-ils présenté pour refuser l’inscription ?


 
Tout simplement en disant "c’est le parti des indiens", c’est un "parti anti-impérialiste" au fond. Les ex porte-paroles m’ont dit que l’Ambassade refusait. Mais ils avaient l’autorisation pour diviser le mouvement indigène. En 2002, j’ai négocié avec Felipe Quispe. J’étais pour que nous fassions candidature commune mais il m’a répondu que je ne pouvais pas y aller que je n'étais qu'un llok’alla (gamin),mais que lui en revanche avait la stature pour être candidat à la présidence (rires). Ma proposition était de faire un sondage auprès de la presse, la radio, et que les gens disent quel candidat ils préfèrent. Et Quispe m’a dit : "Je suis plus vieux que toi, tu n’es qu’un llok’alla, tu pourras te présenter une autre fois. Mais cette fois-ci, ça sera moi le candidat."

 

Vous avez été déçu après cette conversation ?


 
Non. Pour faire de la politique, il faut beaucoup de patience, mais aussi beaucoup d’instinct politique. Il était important d’y aller ensemble cette fois-là. Mais si c’était souhaitable, ce n’était pas décisif. La cour a reconnu la légalité de sa candidature, et à partir de ce moment, il ne m’a plus ennuyé. Le MIP, le parti de Quispe, n’avait pas réuni toutes les pièces requises pour être légalisé, mais la cour a approuvé, encore sur instructions de l’Ambassade, pour divisez les forces paysannes dans la campagne électorale.

Si nous nous étions alliés en 2002 (Quispe et Morales), nous aurions gagné de loin, nous avions 21% avec nos 27 députés du MAS. Avec les 4% du MIP, nous aurions atteint les 25%, alors que Goni, le MNR, le MBL et les cinq autres partis alliés ont gagné avec seulement 21%. Ils ne nous ont battu que de moins de 1%.

Les porte-paroles de la cour électorale ont justifié l’approbation du MIP de manière illégale par le fait que Quispe aurait organisé des blocages [32]. Mais de cette manière ils nous ont divisés.
 
 

Une stratégie de division ?


 
Diviser, en effet. Parce que s’il n’avait pas obtenu la personnalité juridique, il aurait fait campagne avec le MAS. La cour a refusé cinq fois de donner la personnalité juridique à ASP et plus tard à IPSP. Le MAS, à l’époque, était un parti appartenant à David Añez Pedraza, enregistré par la cour électorale et membre de (IU) Gauche Unie, mais qui n’avait pas de militants, pas de base. Pedraza nous a offert le sigle MAS. Grâce à son aide, nous nous sommes affiliés légalement au MAS, nous avons organisé un congrès pour faire les choses dans les règles et de cette manière nous avons récupéré la propriété du MAS.

 

Comment avez-vous commencé ?
 
C’est un parti sans ONG, sans fondations. En 95 ils ont participé aux élections avec IU (Gauche Unie). A l’époque, les partis traditionnels achetaient les voix a Cochabamba, aujourd’hui non. Ils donnaient de l’alcool, des cadeaux et de la coca au paysan pour le convaincre.
Ces pratiques se répètent d’ailleurs encore aujourd’hui dans l’orient [33]. Alors à Cochabama, nous avons inventé le slogan : "recevez de la droite, mais votez pour la gauche". Lorsque les élections sont arrivées, nous avons gagné quatre députés avec IU à Cochabamba.


En 97, avec l’arrivée de renforts de la CSUTCB, quasiment par consensus et en plein milieu de la fête, ils m’ont nommé candidat à la présidence. Au retour à Cochabamba, je n’ai pas dormi et je me suis demandé : comment est-ce que je peux être président ? Se seraient-ils moqués de moi ? J’ai convoqué l’assemblée et je leur ai dit que je ne serais pas candidat à la présidence. Par contre, j’ai accepté d’être candidat uninominal [34] de la circonscription C-27 et nous avons commencé la campagne.


Je veux rendre hommage aujourd’hui à Herminia Mamani de Carrasco. En effet, comme on n’avait pas d’argent pour les drapeaux de la IU, qui ressemble au drapeau bolivien, la camarade a récupéré des drapeaux du MBL, auxquels elle a ajouté la couleur verte, et comme ça nous avions des drapeaux de IU.

[...] A Uyuni, ils m’ont presque fait pleurer. Des camarades de la campagne, avec leurs habits traditionnels, continuaient à coudre des drapeaux du MAS, en plein rassemblement. C’est une preuve de comment le peuple contribue, parce que ce parti n’appartient pas à une seule personne, il appartient au peuple. Au contraire, les partis néolibéraux sont dirigés par un patron ou financés par des patrons.

 

Ces explications démystifient les versions qui disent que le MAS était appuyé par des ONG.


 
Quand nous avons commencé, il n’y avait aucune ONG, aucune fondation, aucun mécène ; le peuple finançait. Parfois quand de nouveaux dirigeants, militants ou candidats arrivaient, ils me demandaient de l’argent. Mais il n’y a aucun argent, c’est le peuple qui apporte l’argent.


En 2002, j’ai rencontré des militants de Manfred qui m’ont demandé : Quel salaire reçoivent vos militants pour faire campagne ? Je leur ai dit qu’il n’y avait rien de ce genre chez nous. Dans les partis néolibéraux, c’est le propriétaire qui finance la campagne, et ensuite, il veut récupérer sa mise en volant l’argent du peuple. C’est l’origine de la corruption, la campagne est à l’origine de la corruption, c’est de là que viennent les pots-de-vin, les cadeaux.


Au MAS, les gens contribuent, cousent des drapeaux, il y a des contributions syndicales, les gens se mobilisent inconditionnellement. Là où cette conscience fait encore défaut, c’est au Beni et au Pando, où il y a encore des achats de voix. Un camarade du Pando m’a raconté qu’avant ils achetaient les voix avec de l’alcool et de la coca, mais qu’aujourd’hui ils offrent des machettes, des haches, des tronçonneuses, et ils offrent la viande pour les grillades. C’est comme ça que nos adversaires ont gagné au Beno et au Pando, mais là-bas, on s’implante rapidement.

Parfois, au MAS, en 95 et 97, certains camarades de la campagne refusaient tout diplômé, parce qu’il y a eu des précédents d’avocats qui ont fait beaucoup de mal au mouvement paysan. Par exemple, j’ai été victime d’un avocat nommé Iriarte à Cochabamba lors de formalités concernant des titres de propriété. C’est pour ça qu’avant certains camarades disaient qu’il ne faut admettre aucun diplômé, heureusement maintenant nous rompons avec cette règle et nous construisons un tissu de représentation des différents secteurs sociaux. C’est comme ça que nous avons avancé dans ce mouvement politique.

 

Quelles sont les clés de la réussite du MAS ?


 
Le MAS-IPSP ne s’est jamais éloigné des mouvements sociaux. Jusqu’à maintenant nous nous réunissons régulièrement avec tous les dirigeants pour recevoir leurs propositions, leurs préoccupations. C’est ça le grand avantage du MAS. Et maintenant, beaucoup nous rejoignent. C’est une des clés. La deuxième clé est de toujours accepter de nouvelles propositions, par exemple la modification de la loi sur les hydrocarbures a été travaillée avec le MAS, le Pacte d’Unité [35] et des organisations comme celle des retraités. Une autre clé est de dire clairement que nous sommes anti-impérialistes, anti-néolibéraux, anti-coloniaux.


Maintenant, pourquoi est-ce que nous sommes reconnus par la classe moyenne ? Parce que nous rendons la dignité à la Bolivie. La Bolivie n’est pas n’importe quel petit pays. Maintenant, non seulement la Bolivie est attendue, mais elle est respectée dans la communauté internationale. Lors de mes premières interventions dans des réunions de chefs d’états, personne ne m’écoutait vraiment. Maintenant quand je parle, tout le monde m’écoute en silence.


Voila quelques clés pour expliquer où nous en sommes.


Pour les prochaines élections [36], c’est une nouvelle expérience. Ma devise est : "gouverner subordonné au peuple". Il y a un seul problème qui se présente en ce moment : gagner est facile, gouverner est assez difficile, mais le pire c’est la désignation des candidats. Avant personne ne voulait être candidat, mais maintenant ils ne se font plus prier, ils se battent pour être candidats. Il y a des camarades qui n’ont pas encore compris qu’il faut être un soldat. Ces luttes démoralisent une partie des camarades. Je veux demander pardon au peuple pour ces luttes internes. Il y aura toujours des combats de personne, mais ce ne sera jamais comme dans les gouvernements de droite. Je me rappelle quand les militants du MIR et du MNR ont sorti les poings et les révolvers. Il reste encore cet héritage de l’État colonial et des partis à orientation coloniale.


Je salue les présidents du MAS, dont quasiment aucun n’est candidat. Si un des présidents du MAS fait consensus, alors il peut être candidat, mais ce camarade ne peut pas diviser ou manipuler pour être candidat. Ils ont parfaitement compris : comme il n’y a pas consensus, aucun n’est candidat. Une autre recommandation est que quand il laissera sa charge de président, il sera prioritaire.

 

Dans un parti aussi grand, il est difficile de produire des dirigeants de confiance, et si vous trouvez qu’il y a un manque d’engagement de la part de certains dirigeants, c’est qu’il y a une faiblesse, non ?


 
Je vois là deux points : les dirigeants de la lutte frontale contre les politiques néolibérales, contre le néolibéralisme sont aux responsabilités, pas tous. Et il y a ces nouveaux dirigeants, qui ne sont pas anti-néolibéralisme  mais qui sont dans un processus de révolution démocratique culturelle avec une autre mentalité, mais pas vraiment avec une mentalité idéologique. Ils sont des dirigeants du processus, mais ils cherchent seulement les responsabilités, ils font des embrouilles, et pendant ce temps ne luttent pas.


Et ça se passe aussi au niveau international. Par exemple, après avoir écouté le discours du président sud-africain, j’ai été très préoccupé. Mandela c’est quelque chose, c’est une lutte contre la discrimination, mais les nouveaux présidents tiennent un autre discours, rarement celui de Mandela.
Je dis ça parce que, pardon si je les dérange, et bien que je n’ai pas mon mot à dire, je suis très préoccupé parce que dans cette lutte contre le réchauffement climatiqueje n’ai vu aucune ligne politique au niveau mondial pour défendre la Terre Mère. Avant j’écoutais l’Afrique du Sud qui donnait une ligne politique au niveau mondial.


En Bolivie, les nouveaux dirigeants qui n’étaient pas dans les marches, dans les blocages, dans la résistance, qui ne connaissent pas les gaz lacrymogènes, les plombs, les balles, ceux-ci ont une autre mentalité. Nous devons régler ce problème. [...] Moi je n’ai pas été un des dirigeants qui ont lutté contre la dictature militaire. Mais à tout niveau, mouvement social, dirigeant, il faut garantir la démocratie et continuer avec ce processus pour empêcher tout retour à la dictature.

 

Pensez-vous que le MAS puisse s’étendre à d’autres pays ?


 
Sous la conduite de l’empire du capitalisme, il y a une hégémonie du monopole du capitalisme. Face au monopole, à l’hégémonie du capitalisme, à l’impérialisme qui a à sa tête les États-Unis, il faut une rébellion des peuples, un soulèvement des peuples, contre leurs gouvernements pro-impérialistes, capitalistes, coloniaux. Avant, les différents empires, les romains, les anglais, garantissaient les démocraties ; en revanche, les États-Unis garantissaient la démocratie si les libéraux gagnaient les élections, et quand ils perdaient, il y avait automatiquement un coup d’État. Et les autorités de l’Église Catholique sont complices ; durant la Colonie et la République, ils se sont servis de l’Église.
 
 

Comment est-ce qu’il se sont servis de l’Église ?


 
Comment l’Église peut-elle être complice de cette domination, de ce pillage, de cette discrimination, de cette humiliation, de cette pauvreté ? Quand ils n’ont pas pu dominer par la croix, ils ont dominé par la loi, et quand ils n’ont pas pu dominer par la loi, ils ont dominé par l’épée. A La Paz, par exemple, dans une famille d’oligarques, un frère était curé, un autre frère était avocat, et le troisième était militaire. Ils existent encore à La Paz. C’est comme ça qu’ils nous ont dominé.


J’admire et je salue la base de l’Église ; dans certaines provinces le curé est comme le maire : il fait construire des hôpitaux, des écoles, il est sain, honnête. Les sœurs prient. Ensemble, avec moi, nous avons offert une ambulance.


J’ai beaucoup vécu. Quand les gouvernements néolibéraux nous ont tués, nous ont maltraités, quel hiérarque de l’Église nous a défendu ? Personne. Mais quand nous avons marché ou bloqué et approché les murs du gouvernement, alors là l’Église Catholique et les médiateurs sont apparus. Par exemple, un curé de La Paz arrivait en avion pour me faire quitter le Chapare pour dialoguer à Cochabamba, un autre arrivait pour m’emmener à Santa Cruz, devant le cardinal, alors que le peuple se levait et cognait aux portes du gouvernement néolibéral. Mais quand nous nous sommes faits tuer, il n’y avait personne.


Tout notre respect va à l’Assemblée des Droits de l’Homme. Ensuite est apparue la Défenseur du Peuple, Ana María de Campero. Ana Maria de Campero a plus de bases dans le Chapare. Une fois, je me rappelle, des gens étaient détenus dans un hangar de l’armée de l’air à Cochabamba, et Ana María est apparue. Elle s’est plantée là-bas pour faire sortir tous les détenus.


Ainsi, si on pense à ces luttes depuis la Colonie, avant il y avait seulement Fidel Castro qui affrontait le capitalisme, mais ensuite sont apparus Hugo Chavez, et d’autres, et la liste s’agrandit. Et ce coup d’État au Honduras est un avertissement à ceux que Bush appelle l’"axe du mal". Pour moi, ce n’est pas l’axe du mal, c’est l’axe pour l’humanité, qui grandit, un peu partout dans le monde. De l’autre côté, le congrès du Honduras a déclaré Micheletti [37] député à vie, c’est maintenant un autre Pinochet, suivant le même style de dictature. C’est la recette de Bush avant et de Obama aujourd’hui : protéger.


Avant il y a eu plusieurs coups d’État en Bolivie. Ici, ça me convient, bien que chaque année il y ait des élections, je suis très content, que ce soit un référendum révocatoire, de ratification sur les politiques, c’est une manière de gouverner avec le peuple. Avant, en 24 heures, il y avait trois militaires présidents. Quand j’ai fait mon service militaire, en 78, j’ai connu trois présidents en une année. Quand je suis entré, c’était Hugo Banzer, après Juan Pereda, et j’ai fini mon service sous David Padilla. Mais ça se répète aussi avec les gouvernements néolibéraux. Lors des cinq dernières années de gouvernements néolibéraux, nous avons eu chaque année un nouveau président.


Consolider cette démocratie n’est pas facile, nous sommes heureusement en train de le faire. Ils ont tenté un coup d’État et ils l'ont raté. De manière démocratique ils se sont plantés avec le référendum révocatoire, et aujourd’hui le peuple valide notre action. Ce qui ne s’était jamais fait, c’est que nous consolidons la démocratie représentative mais aussi participative. C’est la conscience du peuple ; de plus avec stabilisation macro-économique, mais il faut maintenant résoudre le problème de la microéconomie, voila le défi. Nous avons pris plusieurs mesures, les allocations pour les enfants, les personnes âgées, les femmes enceintes, ça nous aide mais ce n’est pas suffisant.


Si c’est ça l’expérience, pourquoi ne pas partager avec les autres mouvements sociaux. Moi je suis heureux d’avoir expulsé l’ambassadeur des États-Unis, la DEA [38] n’est maintenant plus importante. Sa participation est souhaitable mais elle n’est plus décisive.
Je me rappelle, par exemple, quand j’ai été élu, plusieurs membres de la Banque Mondiale, du FMI, sont venus, et je leur ai dit qu'ils ne décideraient pas de la politique, c’est nous qui allons décider. Ils m’ont regardé et ils sont partis. Ensuite, ils ne sont plus apparus pendant sept mois, puis ils sont revenus et m’ont indiqué qu’ils voulaient appuyer le Plan National de Développement de Bolivie.
 
 

Est-ce que le FMI est venu ?


 
Ils sont venus, mais nous n’avons pas besoin de recette. La meilleure recette possible vient du peuple, organisé, que ses forces sociales soient citoyennes ou syndicales. Le peuple sait quelles sont ses revendications, quels sont ses problèmes, et quelles sont ses réponses.
Alors, pourquoi ne pas continuer à avancer ?  Ici, un parti lié aux mouvements sociaux anti-impérialistes a gagné les élections, et aujourd’hui il n’y a plus de base militaire, et la DEA étasunienne a été éjectée. C'est ce qui se passera en Colombie.


Dans cet aéroport du Chimoré où même le président et le vice-président devaient demander la permission d’entrer à l’ambassade des États-Unis, maintenant on accueille Lula, Chavez. Avant c’était interdit. Une fois, Carlos Mesa [39] m’a invité à venir débattre sur la chaîne de télévision PAT, et il m’a dit au téléphone : "J’ai demandé la permission à l’Ambassade pour qu’un avion entre et t’amène ici pour dialoguer". Mais comme tout était bloqué, je n’ai pas pu aller jusqu’à l’aéroport.


Je voudrais organiser une grande rencontre avec les mouvements sociaux du monde entier, non seulement pour protester contre les bases militaires, mais aussi pour récupérer, défendre les droits de la Terre Mère, qui est une autre étendard de la lutte contre le capitalisme [40].


Obama a parlé de relations et de respect mutuel, une relation de pair à pair. Sous des relations de respect mutuel, on ne peut pas installer des bases militaires, ni envoyer des troupes pour tuer. Lutter contre le capitalisme c’est lutter pour la paix sociale, c’est ça notre autre combat.


 
Source :  cambio

Traduction : Sylvain Bruja pour Primitivi- révisé par Maud Bellon pour Investig'Action - michelcollon.info

Notes:
[1] leader indigéniste, compagnon de route de Evo Morales et d’Alvaro Garcia Linera (le vice-président, avec qui il a été emprisonné pour ses luttes)
[2] muchacho, gamin
[3] MAS-IPSP, pour Mouvement Vers le Socialisme - Instrument Politique pour la souveraineté des peuples, le parti d’Evo Morales
[4] journal basé à La Paz, de gauche et proche du gouvernement
[5] le 14 janvier 2010
[6] aussi appelée Pachamama dans toute l’Amérique Latine, elle fait l’objet d’un culte, d’offrandes, etc.
[7] bases militaires étasuniennes en Colombie, cf Colombie : l’accord militaire entre la Colombie et les États-Unis a été signé
[8] surnom de Gonzalo Sanchez de Lozada, deux fois président de la Bolivie, la dernière fois de 2002 à 2003, date à laquelle il a du fuir le pays à la suite d’émeutes qu’il a réprimées dans le sang. Il est aujourd’hui en exil à Miami, et ne sera vraisemblablement jamais extradé en raison de sa double nationalité Bolivie-États-Unis
[9] préfet de Tarija, membre du MNR, le parti de Sanchez de Lozada
[10] après la victoire de Evo Morales en décembre 2009, son principal opposant, Manfred Reyes Villa, d’extrême-droite, visé par un procès sur sa gestion de la mairie de Cochabamba, s’est enfui à Miami. L’ancien préfet de La Paz, Jose Luis Paredes, est en Argentine. De même, Marin Brankovic, un entrepreneur très puissant et leader de l’opposition d’extrême-droite de Santa-Cruz, s’est enfui au Brésil
[11] les élections auront lieu en avril 2010. Après un mandat où les préfets ont été élus, et non plus nommés, la nouvelle Constitution les remplace par des gouverneurs élus au suffrage universel.
[12] Manfred Reyes Villa. Les principaux hommes politiques en Bolivie sont appelés par leur prénom ou leur surnom.
[13] pour comparer avec la France, le ministre du gouvernement et le vice-président se partagent en quelque sorte le rôle de premier ministre.
[14] ministre de la défense de Goni, défenseur de la manière forte lors des émeutes de 2003
[15] ex-président de la compagnie aérienne LAB. Voir à ce proposl’article de Benito Pérez sur risal Bolivie : opération toges propres
[16] ex-délégué de la Bolivie à la Banque Mondiale, il était chargé de la supervision de la privatisation dans le pays
[17] ambassadeur des États-Unis à l’époque
[18] les paysans planteur de coca (plante dont on peut tirer la cocaïne, mais qui fait partie de la culture andine depuis des siècles et qui est le symbole de la souveraineté en Bolivie
[19] NdT : je traduis compañero et compañera par camarade, même si le terme "camarada" existe et désigne le camarade au sens politique
[20] vendeuse qui aime se bagarrer - en gros, poissonnière
[21] Mouvement Nationaliste Révolutionnaire, de droite, parti de Goni.
[22] avant 2005 et l’élection de Evo Morales, aucun président n’a été élu à la majorité absolue, et le président était désigné par le parlement à la suite de tractations.
En 89, Jaime Paz a même été élu président après avoir terminé à la troisième place !
[23] Union Démocratique et Populaire, une alliance de partis de gauche dont le MIR (Mouvement de Gauche Révolutionnaire) et la Parti Communiste. L’UDP a gagné les élections de 78 à 82, mais sans pouvoir gouverner faute d’accords avec les autres partis.
Cette situation a en partie mis le pays en crise économique, que n’a pas pu résoudre UDP entre 82 et 85, lorsqu’ils ont enfin pu gouverner.
[24] Action Démocratique Nationaliste, parti d’extrême-droite de l’ancien président et dictateur Hugo Banzer Suárez, et de Tuto Quiroga, qui lui a succédé à la tête du parti et à la Présidence de Bolivie à la mort de Banzer.
[25] drapeau constitué de carreaux aux couleurs de l’arc-en-ciel, symbole des peuples andins
[26] région productrice de coca, où Evo Morales a déménagé durant l’adolescence pour trouver du travail, et où il a commencé le syndicalisme avec les planteurs de coca
[27] capitale de Bolivie
[28] quartiers riches du sud de La Paz
[29] Evo Morales précise que le MAS est né à Santa-Cruz parce que c’est un bastion de la droite, que le MAS cherche aujourd’hui à conquérir
[30] candidat à la présidentielle de 2009, où il a gagné autour de 1% des voix. Bien qu’il se réclame de gauche, ses accords avec le parti d’extrême-droite de Manfred au parlement lui ont coûté la crédibilité auprès de sa base traditionnelle.
[31] Conscience de Patrie, créé par Carlos Palenque, qui fut un des premiers indigènes boliviens à se lancer en politique. Mort en 97, il fait encore l’objet d’un culte en Bolivie.
[32] une des formes de lutte en Bolivie est de bloquer les routes (pierres, manifestations, etc.) Comme la Bolivie a un réseau routier peu dense, bloquer une route est un moyen efficace de lutter.
[33] la partie est du pays
[34] député rattaché à une circonscription, par opposition au député plurinominal, qui est élu à la proportionnelle au niveau national (le parlement contient une part de proportionnelle)
[35] Regroupement d’organisations indigènes, paysannes, originaires
[36] en avril 2010, élections de gouverneurs (pour les huit régions) et municipales
[37] militaire à la tête du coup d’État au Honduras qui a eu lieu en juin 2009
[38] Administration de Respect des Lois sur les Drogues, agence étasunienne de lutte contre la drogue, soupçonnée en Bolivie (et dans d’autres pays d’Amérique Latine) d’être une force armée étasunienne sous couvert de lutte contre la drogue.
[39] président de Bolivie après la fuite de Goni, jusqu’à 2005.
[40] Evo Morales évoque surement la conférence qu’il va organiser en avril en Bolivie, comme un contre-sommet de Copenhague

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18 février 2010 4 18 /02 /février /2010 07:07
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Les Honduriens n'en finissent pas de payer leur résistance
Le président du Honduras Manuel Zelaya voulait que, lors des élections du mois de novembre 2009, il y ait « une quatrième urne » pour que le peuple du Honduras, par référendum, puisse dire si oui ou non, il voulait que soit réformée la Constitution du pays. Renversé par un coup d'Etat, pourtant condamné par toute la communauté internationale (sauf la Colombie et Israël), il est désormais en exil. Depuis la répression contre la résistance populaire ne cesse de s'abattre sur le pays.
Investig'Action - michelcollon.info

Dick Emanuelsson

Entretien avec Luis Fernando Pacheco militant du syndicat SITRAIHSS, à propos de l’assassinat de Vanessa Zepeda


La nouvelle de l’assassinat de Vanessa Yaneth Zepeda Alonso a secoué une fois encore le peuple du Honduras et plus particulièrement les membres du Front National de la Résistance Populaire, le FNRP, dont elle était une militante enthousiaste tout comme ses deux frères.

Le corps de la jeune infirmière, mère de trois fillettes, âgées de six mois, de 6 ans et de 9 ans, a été retrouvé au sud de Tegucigalpa, le mercredi 3 février 2010, à 15 h 30. Elle avait quitté son domicile ce matin-là et, depuis, il est impossible de reconstituer l’itinéraire qu’elle a emprunté. Son corps a été balancé hors d’une automobile en marche dans la “colonia” Loarque, au sud de la capitale. Son corps ne portait aucune trace de blessure par balle ni par arme blanche. Rien de ce qu’elle avait sur elle n’avait été volé. Elle s’était acheté une paire de tennis neufs, de marque, quelques jours auparavant, et elle les avait encore aux pieds ; même son téléphone potable a été retrouvé sur elle.  

“Ses assassins ont tout fait pour ne pas laisser de traces sur son corps ; elles n’avait pas de blessures par balle ni aucune blessure par arme blanche. Le mutisme des employés de la Morgue qui n’ont pas autorisé la COFADEH à voir son corps justifie les plus grands doutes” écrit la COFADEH (organisme qui regroupe les parents des personnes arrêtées et disparues durant les années -80) dans un communiqué de presse. 


Modus operandi israélien et colombien

Andrés Pavón, président de la CODEH, (Commission de Défense des Droits de l’Homme), a déclaré, au cours d’un entretien diffusé sur Radio Globo, que les paramilitaires colombiens et les conseillers militaires israéliens sont experts dans l’art de tuer sans laisser de traces sur les corps. Cependant, “on ne peut écarter l’hypothèse que la raison de cet assassinat soit autre que politique jusqu’à ce que soit faite une enquête minutieuse et que soit rendu public le résultat de l’autopsie”, souligne Luis Fernando Pacheco, membre de la Direction Nationale du Syndicat des Travailleurs de l’Institut du Honduras d’Assurance Sociale (SITRAIHSS), au cours d’une interview & vidéo exclusive…

“Vanessa était toujours dans la résistance avec Luis, son compagnon inséparable. Il y a 4 mois, elle a accouché de sa dernière fille, mais 40 jours après son accouchement, elle a quitté la chambre et elle a rejoint les camarades et le syndicat et a participé aux “marches de protestation “ contre le Coup d’État”, ajoute Pacheco.


Marche en hommage à la lutte de Vanessa Zepeda


Il déclare que la camarade participait à la formation des jeunes adhérents des syndicats et qu’elle avait l’étoffe d’un futur dirigeant du syndicat. Sa préoccupation première c’était de donner une conscience politique aux adhérents du syndicat qui grâce à des années de lutte ont conquis un emploi stable, une pension ou une assurance maladie lesquels, pensait-elle, pourraient “faire mollir” l’état d’esprit et la combattivité dans la défense des intérêts de la classe ouvrière du Honduras et de ses conquêtes sociales.
Ce vendredi 12 février, à 18 h, à l’appel du SITRAIHSS et du FNRP, est organisée une “ Marche de Reconnaissance Envers la Lutte de Vanessa “ qui prendra son départ au bout du Boulevard Morazan et s’achèvera devant l’Ambassade du Brésil. 


Ils enlèvent et torturent deux cameramen de la Résistance

L’assassinat de Vanessa Zepeda a été perpétré seulement quelques heures après l’enlèvement et l’assassinat de deux cameramen de GLOBO TV, une chaîne de télévision qui appartient à la même entreprise que Radio Globo, foyer d’une opposition irréductible au Coup d’État, au régime de fait qui s’en est suivi, à son maintien au pouvoir grâce à la farce des élections du 29 novembre 2009 et à Pepe Lobo au pouvoir depuis le 27 janvier de l’année en cours.

Les deux cameramen avaient subi des menaces déjà en novembre à cause de leur travail de journalistes, travail dont la qualité et l’intérêt ont été reconnus au plan mondial surtout après la publication des séquences désormais historiques filmées le 28 juin 2009, à 5 H 30 du matin, lorsque l’armée encercla la maison où résidait Manuel Zelaya, maison modeste qui fut la cible des militaires et qui reçut plus de cent impacts de balles ; le président fut ensuite séquestré. Depuis cette date-là, les jeunes Manuel de Jesús Murillo, 24 ans, et Ricardo Vásquez Vásquez, 27 ans, n’ont cessé d’être étroitement surveillés par les forces obscures qui ne voyaient pas d’un bon œil ces informations diffusées dans le monde entier, informations qui montraient et commentaient une réalité bien différente de celle que souhaitaient montrer le régime de facto ainsi que les médias de masse : CNN et Fox News.


Des armes et des dollars ?


À dix heures du soir, le mardi 2 février 2010, alors qu’ils se trouvaient dans une station-service, à Tegucigalpa, attendant une personne avec qui ils avaient rendez-vous pour un échange de vidéos en rapport avec la “Marche” du 27 janvier « deux hommes en civil, avec des armes de 9 mm et des cartes du Secrétariat de la Sécurité, braquèrent sur eux leurs armes et les avertirent que s’ils criaient ou s’ils n’obéissaient pas ils mourraient sur place. Ils les emmenèrent ensuite dans une maison où ils les torturèrent et les interrogèrent au sujet des armes et des dollars de “la quatrième urne”[1]. Ils n’arrêtaient pas de leur poser ces mêmes questions  et de les frapper et comme les deux jeunes répondaient qu'ils ignoraient tout et que leur unique arme c’était leur camescope, leurs bourreaux les torturèrent à nouveau avec plus de cruauté » écrit VIA CAMPESINA dans un communiqué. 

Sur TV-GLOBO, Manuel de Jesús Murillo, un des journalistes enlevé, a raconté que lorsque ses bourreaux l’enfermèrent dans un sac en plastique comme ceux qu’on utilise dans les morgues et qu’ils lui dirent qu’ils allaient l’enterrer vivant la peur qu’il ressentit fut telle qu’il se pissa dessus ; par la suite les bourreaux ne purent que constater qu’ils n’en tireraient rien, alors ils consultèrent leur chef par téléphone et ce dernier, apparemment, ordonna de les éliminer. Finalement les prières que ces deux jeunes adressèrent à Dieu en cet instant d’angoisse terrible eut peut être pour effet de faire changer d’avis les bourreaux et c’est ainsi que, vers deux heures du matin, le lendemain, mercredi, ils furent abandonnés au bord du boulevard périphérique de Tegucigalpa.

Manuel de Jesús, dans ses déclarations au quotidien TIEMPO (Le Trmps) a déclaré : « mon unique délit c’était d’avoir participé aux “marches” de la Résistance et j’avais déjà été agressé au cours des mois précédents et, plus précisément, trois jours avant les élections de Novembre 2009, ces mêmes policiers qui m’ont torturé cette fois-ci m’avaient arrêté parce que je collais des affiches ; ils ont fouillé ma maison le jour des élection, et ils ont dit à ma mère et à mes filles que si je ne leur remettais pas les armes ils les tueraient toutes. » 


Lieu d’embuscades, assassinats et enlèvements 


C’est dans la « colonia » Loarque, là où a été retrouvé le corps de Vanessa Zepeda, qu’était tombé dans une embuscade le président renversé Manuel Zelaya seulement deux semaines avant le Coup d’État. Deux balles s’écrasèrent sur les vitres de sa voiture blindée. Le journal putchiste El Heraldo caracterisa l’attentat de « show médiatique ». Mais « Mel»  (le peuple du Honduras appelle ainsi affectueusement son président déchu Manuel Zelaya) ne fut pas l’unique victime. 

Un Colombien, marié et résidant au Honduras depuis de nombreuses années, a été victime d’une embuscade et assassiné au même endroit, à environ seulement deux cents mètres de la base des Forces Aériennes du Honduras. C’est à Loarque, ce quartier où il possède deux résidences, qu’habite Roberto Micheletti considéré par la Résistance comme l’homme qui a joué le rôle « civil » dans le Coup d’État du 28 juin. Ce Colombien assassiné avait été arrêté par les policiers des Renseignements, la DGIC (aujourd’hui la DNIC) et il avait été interrogé durant des mois ; il était accusé d’être un intermédiaire entre la guérilla des FARC, en Colombie, et d’éventuels marchands d’armes au Honduras. Ils n’ont trouvé absolument aucune preuve ni indice de tout cela et c’est pourquoi ils l’ont relâché avant de l’assassiner quelques mois plus tard. 

Le 29 démembre 2009 fut enlevé et torturé Cesar Silva, photographe hondurien très actif dans le mouvement de la Résistance, dans la « colonia » Loarque. Silva a été torturé et interrogé durant 24 heures par un groupe d’inconnus qui avaient arrêté le taxi à bord duquel il se trouvait ; ils l’ont jeté dans une fourgonnette sans plaque d’immatriculation et ils l’ont emmené dans un lieu inconnu à ce jour. 


Accord Lobo-Uribe

Tous les crimes contre les syndicalistes  et les militants de la Résistance sont restés impunis jusqu’à ce jour. Les organismes des Droits de l’Homme honduriens sont encore plus inquiets aujourd’hui parce qu’un accord de « cooperation, d’information et de sécurité » entre le Honduras et la Colombie vient d’être signé par Alvaro Uribe, chef du gouvernement colombien, et le nouveau président du Honduras : Porfirio « Pepe » Lobo, le 30 janvier, seulement trois jours après que Lobo ait été nommé président. Uribe a été le premier chef d’État étranger à visiter le nouveau président hondurien, même s’il est vrai que ce fut une visite éclair qui ne dura que quelques heures.

Le ministre de la Sécurité   du Honduras, Oscar Álvarez, neveu du féroce général Gustavo Álvarez Martínez, chef des FF.AA honduriennes dans les années 80 et chef de l’escadron de la mort : « Bataillon 3-16 » sera en visite officielle en Colombie pour un échange de renseignements entre les deux États et gouvernements. 


[1] Les élections du 28 juin avaient causé la panique des classes sociales au pouvoir au Honduras et de ceux qui ont exécuté le Coup d’État ce même jour en guise de réponse à la clameur populaire qui exigeait la création d’un nouveau Honduras d’union populaire.

Document audio complet
Video : Partie 1 - partie 2 - partie 3

Traduit par Manuel Colinas Balbona pour InvestigAction - michelcollon.info

Source: Blog de l'auteur
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17 février 2010 3 17 /02 /février /2010 19:19
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Ce ne sont pas tous les pays qui disposent d’un mécanisme permettant de destituer en toute légitimité un Président ou un Premier Ministre dont le peuple ne veut plus. Si ce dernier a le pouvoir de l’élire, il continue toujours d’avoir le pouvoir de le destituer en cours de route. C’est le cas du Venezuela qui dispose de ce mécanisme dans sa Constitution, mécanisme que Chavez lui-même a voulu inscrire dans la Constitution de 1999.
Depuis toujours, le Président Chavez fait l’objet d’attaques incessantes de la part des oligarchies nationales et de forces obscures soutenues et encouragées par les États-Unis. Mais depuis quelques mois, l’offensive se fait plus forte et plus voyante. Le « tam-tam » de la désinformation se fait plus intense et les moyens utilisés ne donnent pas dans la dentelle. On a fait tout un battage publicitaire à l’international sur la fermeture temporaire des entreprises de communication qui ne s’étaient pas encore conformées à la loi de Responsabilité sociale des radios et télévisions (Resorte). Une procédure tout à fait légale qui a été transformée en une persécution contre la liberté d’expression. Tout récemment on a procédé à un montage vidéo faisant dire à Chavez que les États-Unis avaient provoqué le tremblement de terre en Haïti, question de le discréditer encore un peu plus dans l’opinion mondiale.
Dans son programme hebdomadaire, Alo Presidente, Hugo Chavez a fait un appel à tous ses adversaires, à ceux qui l’accusent de tous les maux et de tous les noms, qui provoquent des actions violentes et des soulèvements qui coûtent la vie à des personnes innocentes, de recueillir les signatures nécessaires pour la réalisation d’un Référendum révocatoire visant sa destitution. En bon démocrate, il acceptera la décision du peuple, de celui-là même qui l’a porté au pouvoir. « Je demande à l’opposition, à l’oligarchie vénézuélienne, à recueillir les signatures pour réaliser un référendum révocatoire pour « voir s’ils (les Vénézuéliens) me rejettent, s’ils disent que je suis fini. »
Cet appel du Président ne semble pas être la voie choisie par ceux qui veulent sa destitution. Ils se rappellent sans doute l’utilisation, en 2003, de cette procédure qui l’avait confirmé, avec encore plus de force, dans sa fonction de Président. Pourtant ces mêmes personnes qui crient au scandale justifient tout ce qu’ils disent et font en se couvrant du voile de la démocratie et en accusant leur adversaire d’être anti-démocratique, d’agir en dictateur etc.

Nos médias qui se font, à tout le moins officiellement, les alliés de la démocratie n’auront plus d’excuse s’ils continuent de se faire le relaie de la désinformation de ceux et celles qui veulent destituer Chavez sans passer par le Référendum révocatoire. Dans leurs pages internationales, ils doivent faire écho et même soutenir la proposition de Chavez à ses adversaires de provoquer, comme le prévoit la constitution, un référendum révocatoire. C’est, dans les circonstances, la seule voie démocratique possible et les vraies démocrates et leurs supporteurs doivent y donner tout leur appui. J’espère que tous les pays qui se font les champions de la démocratie, sauront appuyer cette proposition du Président Chavez.
 Oscar FortinQuébec, le 2 février 2010
http://humanisme.blogspot.com

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16 février 2010 2 16 /02 /février /2010 07:50

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Caracas, 13 février, (RHC)--. Le président vénézuélien, Hugo Chavez, a appelé les partis politiques et les mouvements sociaux sympathisant avec la Révolution bolivarienne à l’unité en vue des élections législatives du 26 septembre.

Il a souligné que l’alliance est une question clé.

« J’invite « La Patrie pour Tous », les communistes et d’autres forces à ne pas se laisser traîner par les intérêts du parti. Mettons par-dessus tout, les intérêts de la patrie et de la Révolution » a relevé Hugo Chavez au cours d’une grande manifestation à Caracas organisée par les étudiants.

Il a souligné que les jeunes ont un rôle de premier ordre à jouer dans cette campagne pour préserver la majorité à l’Assemblée Nationale.

« C’est à vous de prendre l’avant-garde de la Révolution » a indiqué le président vénézuélien qui a demandé aux jeunes arrivant à l’âge de vote de s’inscrire sur les listes électorales.

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16 février 2010 2 16 /02 /février /2010 07:43
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Le centre International Miranda me demande de réfléchir sur : 1) Le rôle de l'intellectualité dans la dénonciation de la IVème République et l’avènement du Venezuela bolivarien, 2) Le bilan de 10 ans de Venezuela bolivarien et 3) Les voies pour le socialisme du 21ème siècle. A propos du 1er point je signale que grâce à l'intellectualité, des années soixante aux années quatre-vingt dix au Venezuela la culture fut une culture révolutionnaire, et l’idée de socialisme devint indissociable du Bolivarisme. A propos de la réussite du processus et sa consolidation, je résume:

IDEOLOGIE

Il n'y a pas de révolution sans idéologie. Nous avons précisé le profil socialiste et anticapitaliste du projet et du Parti dirigé par les bases, l'avons placé dans un Programme, l'avons développé dans un Projet National.

SOCIALISME

Nous avons avancé dans la nationalisation des industries basiques et stratégiques les plus importantes. Nous avons anéanti le latifundio. Nous avons conquis la souveraineté alimentaire. Nous avons placé les moyens de production fondamentaux sous contrôle social; chacun selon ses capacités et chacun selon son travail. Nous avons inversé la distribution qui, en 2007, assignait 47,7% des revenus aux 20% les plus riches, et 29,7% aux 60% les plus pauvres (ABN; 21-6-2008).

SOCIETE

Nous avons élevé les dépenses sociales au dessus des 59,7% de 2007. Nous avons réduit de plus de moitié les 33,07% de pauvreté relative et 9,41% de pauvreté absolue de cette même année, ainsi que le taux de chômage de 6,1% de 2008. Nous avons rendu les prestations aux travailleurs. Nous avons accompli les Objectifs du Millénaire. Tout le pouvoir aux organisations sociales.

ENERGIE

Nous avons augmenté notre participation dans les entreprises mixtes d'hydrocarbures jusqu'à ce que la participation du capital étranger soit insignifiant ou nul. Nous avons élevé la valeur ajoutée du "panier pétrolier" afin d'améliorer les revenus et diversifier la production de produits chimiques, fertilisants, insecticides et autres produits dérivés du pétrole. Nous avons utilisé une part prépondérante de ces revenus pour le développement des sources d'énergie hydroélectrique, solaire, éolienne, géothermique et atomique, ce qui permet d'augmenter la proportion d'hydrocarbures exportables et d'assurer une économie qui ne dépende pas de l'énergie fossile.

SOUVERAINETÉ

Sans souveraineté il n'y a pas de Révolution. Nous avons récupéré le contrôle dans les zones ou le Président affirmait que la présence de l'Etat était très faible. Nous avons légiféré pour récupérer la souveraineté juridictionnelle et empêcher que les controverses sur les contrats d'intérêt public soient décidées selon des lois étrangères et par des arbitres et tribunaux étrangers. Nous avons empêché l'accès aux fonctions clefs de l'administration de la souveraineté à ceux qui maintiennent des liens de loyauté, obéissance, fidélité et défense militaire avec des puissances étrangères. Nous avons enquêté sur les fonds des Organisations Non Gouvernementales, et dissous par loi celles qui jouent un rôle d'agents pour des puissances étrangères. Nous avons désactivé les initiatives sécessionnistes.

ECONOMIE ET FINANCES

Nous avons respecté le principe de progressivité des impôts, en augmentant la charge fiscale pour les contribuables de revenus majeurs, et en éliminant ou diminuant les impôts récessifs comme la TVA, qui pénalisent les contribuables de revenus mineurs. Nous avons fait respecter le principe de territorialité, en résiliant les Traités contre la Double Imposition (TDI), en vertu desquels les transnationales ne payaient pas d'impôts au Venezuela pour les bénéfices qu'elles y obtenaient, ce qui en 2009 inflige un sacrifice fiscal de 17 840 millions de dollars. Nous avons annulé définitivement le solde de la Dette Publique, en évitant de la garantir avec des réserves ou d'externaliser la Dette Interne en promettant des paiements en devises.

ETATS

Nous avons résolu la dichotomie entre un Etat formel inefficace et l'Etat informel des missions, qui résolvait des problèmes urgents mais dans des conditions d'institutionnalisation précaire et avec des volontaires dans une situation de travail ambiguë. Nous avons contrôlé rigoureusement l'exécution budgétaire des ressources et avons sanctionné ses irrégularités. Nous avons coordonné l'exécution des plans, initiatives et actions entre les différentes branches de pouvoirs publics et les administrations locales, pour que l'Etat cesse d'être un obstacle et soit un instrument de notre élévation au rang de puissance de taille moyenne.

RELATIONS INTERNATIONALES

Nous avons intensifié les processus d'intégration latino-américaine et de solidarité avec le Tiers-Monde; nous avons fortifié l'alliance anti-impérialiste ALBA (Alternative Bolivarienne pour les Amériques); nous avons réussi à ce que l'UNASUR (Union des Nations Sud Américaines), sans la présence des Etats-Unis, remplace l'OEA (Organisations des Etats Américains) périmée.

DEFENSE

Nous avons anéanti l'intervention paramilitaire avec laquelle des criminels étrangers occupaient silencieusement le Venezuela avec organisation, armement et discipline militaire. Nous avons étudié nos faiblesses stratégiques et tactiques et les avons corrigées. Nous avons entrainé la totalité de la population apte aux techniques de guerre d'insurrection, contre-insurrection et de Quatrième Génération et les avons intégrés dans une Réserve qui collabore de manière active et permanente avec l'Intelligence et la Défense. Nous avons développé une puissance suffisante pour dissuader les pays voisins qui hébergent des bases étasuniennes et qui, selon leur budget public, maintiennent 500 000 personnes occupées à des taches belliqueuses. Nous avons remplacé l'obsolète Traité Interaméricain d'assistance réciproque par le Conseil de Défense de l'UNASUR.

ETHIQUE

Nous avons prêché par l'exemple. Il y aura du socialisme seulement quand le népotisme, le trafic d'influences, l'enrichissement illicite, la promotion de bingos, casinos et tripots sera sanctionnée et non pas récompensée

EDUCATION ET CULTURE

Nous avons intégré tout le peuple à l'éducation de second cycle. Nous avons enseigné la géographie, l'Histoire et l'Education Civique vénézuélienne. Nous avons restructuré des programmes éducatifs et des plans de Recherche Scientifique en fonction des besoins réels du pays. Nous avons crée des instituts de pensée d'Etudes Vénézuéliennes et Latino-Américaines de première envergure. Nous avons intégré les intellectuels créateurs dans tous les domaines de la science, politique, et culture. Au lieu des les isoler, nous leur permettons de participer. La Culture Révolutionnaire est la Révolution Culturelle.



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Texte de Luis Britto Garcia
Traduction par R.V.
Version originale ici
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15 février 2010 1 15 /02 /février /2010 19:15

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Chavez veut-il vraiment contrôler Twitter ?

Par Thierry Deronne, Caracas, pour Mémoire des Luttes (France).

La planète Internet est en émoi. Un article qui circule actuellement (http://www.boingboing.net/2010/02/0...), et dont la teneur est reprise par de nombreux autres sites, donne le frisson : Chavez voudrait filtrer le net ! Comme il voudrait bâillonner les médias privés, c’est-à-dire 80 % des titres de presse et des stations de radio et de télévision qui le vilipendent quotidiennement. Voyons les choses de plus près.

Les groupes de l’opposition vénézuélienne sont actuellement déchaînés contre le président Chavez et réclament sa démission. Comme s’il n’avait pas été élu démocratiquement il y a un peu plus de deux ans, et avec un score supérieur à ceux obtenus par Barack Obama et Nicolas Sarkozy. Les appels à manifester ont été diffusés en grande partie via Twittter qui est inondé de messages de ces groupes de droite selon lesquels Hugo Chavez aurait dit : “Twitter est un instrument du terrorisme”.

Quiconque procèdera à une enquête minimale constatera que la source primaire de cette « information » est la version en espagnol du site ReadWriteWeb, propriété d’une entreprise nord-américaine. Dans le texte en question, on ne trouve cependant aucune référence au moment ou au lieu où le président vénézuélien aurait prononcé cette phrase. Personne ne s’est donné la peine d’en vérifier l’authenticité. Au contraire, le faux a rebondi d’un site sur l’autre et alimenté Twitter. Non seulement Chavez n’a rien dit de semblable, et encore moins demandé une loi pour contrôler Twitter, mais, bien au contraire, il a encouragé ses partisans à en faire usage ! Qui a réellement affirmé que « Twitter est un instrument pour le crime ? » C’est un tribunal de Pennsylvanie dans un procès intenté à un militant, Elliot Madison, accusé d’avoir utilisé son téléphone portable pour informer les manifestants du dispositif policier mis en place autour du Sommet du G-20 à Pittsburgh. Twitter s’est révélé être un bon outil de mobilisation en faveur de la démocratie, au Honduras, mais aussi contre elle, au Venezuela.

Dans ce pays, et depuis plusieurs années, le gouvernement a beaucoup investi dans l’accès des catégories populaires à l’outil Internet, en multipliant les "infos-centres communautaires". Il a imposé l’usage des logiciels libres dans toute l’administration publique. Un des "gourous" de la communauté du logiciel libre, Richard M. Stallmann, recommande d’ailleurs que l’on étudie les avancées du Venezuela dans ce domaine : http://www.somoslibres.org/modules....

La dose quotidienne de faux contre Chavez et la Révolution bolivarienne a augmenté dans des proportions telles qu´il est impossible de les démentir tous. Si tant de sites dits “alternatifs” utilisent comme sources des médias liés à de grands intérêts commerciaux et politiques comme Semana en Colombie, Fox aux Etats-Unis, El Pais en Espagne, TF1 en France, comment le citoyen peut-il encore décemment s´informer ?

Pour éviter que des révolutions démocratiques soient la cible de cette désinformation bien huilée, qui prépare des coups d’État semblables à ceux qui renversèrent Allende ou Zelaya ; pour que les gouvernements progressistes d’Amérique latine ne soient pas en permanence mis au banc des accusés, il est plus que temps que les forces de gauche (notamment en France) inscrivent enfin dans leur programme, et de manière centrale, la démocratisation du système médiatique

Tout comme Hugo Chavez, la présidente argentine Cristina Fernandez, Rafael Correa et Evo Morales se sont fait traiter récemment de "liberticides" parce qu´ils tentaient de ménager quelques espaces démocratiques dans le monde capitaliste de la communication. Lorsqu´on évoque cette question en Europe, la gauche et la plupart des journalistes font des réponses évasives ou se taisent. Pourtant une démocratie authentique, et la survie d´une gauche et d´un journalisme dignes de ce nom, ne peuvent exister sans un pluralisme médiatique radio-TV-écrit. On pourrait imaginer un équilibre du type 40 % de médias associatifs, 40 % de médias publics participatifs, et 20% de médias commerciaux.

Des mensonges comme ceux concernant Twitter, à propos desquels les autorités vénézuéliennes sont en permanence sommées de s ‘« expliquer », sédimentent jour après jour les prétextes que cherche la droite pour renverser des gouvernements progressistes. En Amérique latine, sa base sociale est faible, mais les grands médias nationaux et internationaux la confortent dans ses velléités d’anéantir des expériences qui échappent à l’ordre néolibéral.

La véritable question, en forme de rideau de fumée, n’est pas de savoir si Chavez veut « filtrer le net ». Elle est de savoir quand la gauche aura enfin le courage de s´attaquer à la dictature médiatique.

Primitivi

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15 février 2010 1 15 /02 /février /2010 07:43
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*Alliance Bolivarienne pour l'Amérique

1

L’historien Plutarque a écrit sur les Vies parallèles pour démontrer qu’il y a des coïncidences entres des personnages historiques distincts. Il faudrait un autre Plutarque pour narrer les ressemblances entre les pays de Notre Amérique : des histoires parallèles qui, contredisant la géométrie, ne font que se rencontrer.

2

L’Equateur, comme le Venezuela, fut libéré par les troupes de la Grande-Colombie. Après la libération, l’Equateur, comme le Venezuela, souffre le harcèlement des nouveaux conquistadors. Les Etats-Unis imposèrent la base navale de Manta, qui orienta surement l’agression de la Colombie. En faisant usage de sa souveraineté, L’Equateur exigea et obtint la désoccupation de Manta. Les Etats-Unis encerclent le Venezuela avec 9 bases militaires en Colombie et Curaçao et en installent 2 supplémentaires au Panama. Face aux bases à l’intérieur des frontières, la souveraineté ; face aux bases aux frontières, la cohésion souveraine.

3

L’Equateur et le Venezuela souffrent du poids écrasant de leurs dettes extérieures. Les 2 se ressemblent comme des gouttes d’eau : contractées sans respecter les conditions légales et constitutionnelles indispensables ; dilapidées en commissions, rapports techniques et intermédiations ; pactées de forme illégale entre préteurs et emprunteurs sans autre but que de s’enrichir ; avec des clauses immorales qui permettent au prêteur de changer les intérêts et les conditions du contrat selon ses caprices. Elles présentent toutes deux toutes les caractéristiques de la « dette infâme », en vertu de laquelle les Etats-Unis annulèrent la dette de Cuba envers l’Espagne en 1899. En 1984 je fis partie d’une Commission d’Étude et de Réforme Fiscale qui détermina que près de la moitié de la dette extérieure vénézuélienne fut contactée irrégulièrement. Par manque absolu de ressources pour payer, l’Equateur fut mis en demeure en 1999 et dut « dollariser » sa monnaie. En 2007 Correa a crée une Commission d’Audit intégral du Crédit Public, selon laquelle la dette fut contractée au détriment du droit national vu

« a. l’usurpation des affaires internes du pays qui résultèrent être un affront à la souveraineté

b. la remise de l’immunité souveraine du pays, de l’immunité de juridiction et du droit à la défense et à la réclamation

c. la violation des droits fondamentaux du peuple et des communautés et irrespect des traités sur les droits de l’homme

d. les clauses abusives qui violent les droits d’un pays souverain

e. la violation des régulations du FMI, de la Banque Mondiale et de l’IDB, ainsi que des lois des pays prêteurs et emprunteurs.

f. les relations asymétriques entre les parties

g. l’usure et les intérêts composés

L’Equateur appliqua la stratégie de rachat des titres à la baisse, pour un total de 10 124 millions de dollars, 19,8% du PIB, pour seulement 7 015 millions de dollars : 13,7% du PIB, avec une baisse proche du tiers du montant d’origine. Pour éviter que des tribunaux étrangers prennent les décisions sur les contrats d’intérêt public, l’Equateur se retira du centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI). Le Venezuela appuya cette décision, sans la mettre en œuvre. Le résultat est que des fonctionnaires et des juges, qui de national n’ont que le surnom, continuent à soumettre notre souveraineté à des juges, des arbitres et des systèmes normatifs étrangers. Cette attitude contre notre pays de la part de fonctionnaires qui devraient le défendre a couté au Venezuela un blocus et un bombardement par 3 empires en 1902, et la tentative d’embargo de ses réserves internationales par Exxon l’an passé. De la même façon que l’Equateur, en révisant notre Dette et en nous retirant de l’infâme CIRDI, nous devons implémenter des politiques patriotes, immédiates, contendantes.

4

En Equateur, comme au Venezuela, le dévouement des partis traditionnels au néolibéralisme a ouvert la voie aux mouvements sociaux. En 10 ans, 7 présidents ont été répudiés par les masses. Au Venezuela comme en Equateur les mouvements sociaux ont ouvert le chemin vers le socialisme. Ici nous l’appelons le socialisme Bolivarien, en Equateur le Révolution Citoyenne, ou Sumak Kawsay, le bien vivre ou vivre en plénitude. Les 2 impliquent la démocratie, l’emphase sur les dépenses publiques, la socialisation progressive des moyens de production. J’assiste à une réunion de mouvements sociaux à Quito, où l’on discute longtemps, passionnément et avec tension sur la participation des bases. Après un long parcours à travers les Andes j’arrive à Ambato, où Rafael Correa rend les comptes de la troisième année de la Révolution Citoyenne, au milieu de gigantesques images de Bolívar, Montalvo et Alfaro, devant une concentration colossale pour cette petite ville. Ici il annonce la révocation de 4000 concessions sur des ressources naturelles données allègrement. Il affirme que 80% du prix de chaque baril de pétrole reste pour l’Equateur. Il affirme qu’il ne souscrira pas les accords de Yasuni sur l’abstention d’usage des ressources naturelles, dans lequel les européens ont inséré des clauses déprimantes et qui vont contre la souveraineté de l’Equateur. Ils exigeaient d’étendre l’accord sur plus du double du territoire originalement accordé, faire et défaire selon leur volonté. Les ressources de l’Equateur appartiennent à l’Equateur, de la même façon que celles du Venezuela appartiennent au Venezuela, de tout les vénézuéliens sans exception, et non de groupes minoritaires de l’extérieur ou de l’intérieur.

5

L’Equateur, comme le Venezuela, est un pays côtier, andin et amazonien. Le Venezuela, comme l’Equateur, conserve des ressources convoitables d’hydrocarbures, de biodiversité et d’eau douce.

L’Equateur, le Venezuela et l’Amérique Latine souffrons de généreux sauveurs européens ou étasuniens qui prennent le contrôle de nos ressources, en nous divisant et en nous faisant nous affronter entre américains. C’est à ce nom que 60 millions de personnes moururent et 190 millions de kilos d’argent furent extraits de notre sol pour enrichir l’Europe. En Equateur, la minoritaire CONAIE (Confédération des Nations Indigènes de l’Equateur) a exigé que Correa leur donne le pouvoir de prendre les décisions sur les concessions des ressources naturelles du pays, avec « CONSENTEMENT PREALABLE, LIBRE ET INFORMÉ, avec droit de véto et de caractère inaliénable ». Correa le leur refusa, la CONAIE s’est présenté aux élections et n’a obtenu qu’un seul député. La décision sur les ressources naturelles appartient toujours en Equateur à la majorité démocratique. Au Venezuela ils nous ont aussi demandé de donner le contrôle des ressources naturelles et du sous-sol aux minorités. Et bien Non. 60% de l’eau douce et 80% de la biodiversité de la planète, la jungle qui produit l’oxygène et la plus grande part des hydrocarbures, ainsi que le droit à les exploiter de manière souveraine, nous appartiennent de façon indivisible, intransférable et démocratique à nous, latino-américains et caribéens, qui l’avons gagné ensemble avec notre souveraineté. Que Dieu nous protège des conquistadors et des exploiteurs, je me charge des sauveurs. Au moment de défendre notre unité et notre souveraineté et le droit à disposer de nos ressources, nous sommes identiques, Equateur, Venezuela, Amérique Latine et Caraïbes.


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Traduit par R.V. avec l'autorisation de Luis Britto Garcia (me contacter pour d'éventuelles améliorations de la traduction)
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15 février 2010 1 15 /02 /février /2010 07:35
Vient de paraitre l’édition française de la première biographie d’Evo Morales, le premier président indigène de la Bolivie. Nous reproduisons ici le texte de présentation du livre. / Info Sud Télé

Quelques semaines avant la parution du livre que vous avez entre les mains, le 6 décembre 2009, Evo Morales était réélu président de la Bolivie pour un deuxième mandat. Ce scrutin fut un véritable triomphe électoral : soixante-quatre pour cent des voix dès le premier tour, sans parler de la hausse significative du taux de participation, qui s’est hissé à quatre-vingt-quatorce pour cent.
Les élections sont aujourd’hui un événement important dans ce pays, et choisir le président au premier tour semble être devenu l’enjeu politique du moment… Mais pas n’importe quel président.
Cela a déjà été dit, Evo est le premier président indigène de la Bolivie. Ce n’est pas rien. Comme toutes les autres républiques du continent américain, la Bolivie s’est érigée en tant que telle dans l’exclusion des peuples indigènes qui vivaient sur le territoire avant l’arrivé des colons européens. L’apartheid instauré contre cette population d’origine semblait être devenu une fatalité de l’histoire.
Evo Morales Ayma a brisé la malédiction. Son élection fut un acte libérateur – pas seulement pour les peuples originaires du pays, mais pour le continent tout entier. Que l’on se rende compte : c’est trois ans après l’arrivée au pouvoir du premier indigène à la présidence de la Bolivie que les États-Unis ont élu un président noir pour la première fois…
Mais Evo n’est pas seulement le représentant des peuples indigènes et de ses aspirations. Dès les élections de décembre 2005, il incarnait l’espoir d’un changement profond de la société bolivienne dans son ensemble, qui impliquait entre autres changements fondamentaux le rejet du modèle néolibéral.
Sa réélection en 2009, avec un taux de participation si élevé, est la preuve que les espoirs qu’il a engendrés n’ont pas été déçus. La nationalisation des hydrocarbures, la nouvelle constitution, la redistribution de la terre, la reconnaissance des peuples indiens et leur inclusion dans le nouvel État plurinational, son impeccable gestion économique – saluée même par le FMI –, ses programmes concernant la santé et l’éducation, la fin de l’analphabétisme, la baisse des tarifs des services publics, etc… ont bien mérité un renouvellement de son mandat.
Cependant, malgré sa grande popularité et son indiscutable légitimité, le gouvernement d’Evo Morales a rencontré une sérieuse difficulté dans la mise en œuvre de son programme : l’opposition tenace des élites. Habituées à se comporter en propriétaires du pays, celles-ci n’ont pas vu d’un bon œil l’arrivée au pouvoir de cet indigène qui a inondé d’indiens le Palais du Gouvernement, le Congrès et autres institutions « appartenant » à l’oligarchie depuis la création de la Bolivie.
Il ne s’agit pas ici d’une simple opposition politique, mais d’une opposition qui n’hésite pas à utiliser la violence et la terreur pour empêcher le bon déroulement des politiques mises en place par le gouvernement. Cette violence atteint son apogée en septembre 2008, lorsque des groupes liés à l’oligarchie tentèrent un coup d’état civil : prise des institutions de l’État, massacre des indigènes et autres actes de violence avaient pour but de semer le chaos et d’en finir avec le processus démocratique. Pour désamorcer la crise, le gouvernement dût entre autres mesures expulser l’ambassadeur des États-Unis, accusé d’être à l’origine de la conspiration.
À mi-chemin entre le reportage journalistique et la biographie à deux voix, Evo. Portrait au quotidien… peut se lire aussi comme un roman, le grand roman de l’émancipation des peuples indigènes andins et amazoniens. L’auteur, Martín Sivak, journaliste et sociologue, a écrit pour diverses publications en Amérique Latine, notamment le quotidien de Buenos Aires Pagina/12, et le bimensuel bolivien El Juguete Rabioso (Le Jouet Enragé), publication à l’origine de notre maison d’édition qui vécut ses années « enragées » en Bolivie au début des années 2000.
Au fil des pages, nous assistons en témoins privilégiés aux deux premières années de la présidence d’Evo Morales et à l’installation au pouvoir de ce gouvernement sui generis composé d’indiens, de syndicalistes et d’intellectuels de gauche. On entre aussi dans l’histoire intime d’Evo, le paysan devenu président, une ascension aux dimensions épiques illustrée par Evo Morales lui-même – comme lorsqu’il raconte qu’il dormait enfant dans un hôtel « mille étoiles », sous le ciel de l’Altiplano, et qu’aujourd’hui ses voyages l’amènent à dormir dans les suites des hôtels cinq étoiles.
En toile de fond se déroule l’histoire de la Bolive, de ses origines à nos jours. Avec une capacité de synthèse remarquable, Sivak arrive à mettre en lumière plusieurs sujets sensibles : l’imbroglio des changements politiques de la vie républicaine bolivienne, les relations toujours tendues avec les États-Unis, le clivage entre l’Orient et l’Occident boliviens, les enjeux géopolitiques de la lutte contre la feuille de coca, les mouvements sociaux, etc.
Martín Sivak a connu Morales dans les années 90 et au fil des rencontres s’est créée entre les deux hommes une relation de confiance et d’amitié bien perceptible à la lecture de l’ouvrage. Et comme Sivak lui-même le reconnaît, il lui arrive parfois de franchir la ligne qui sépare l’amitié de la profession, comme lorsqu’on lui confie la tâche d’interprète de la délégation du président, ou encore la rédaction de dépêches de presse pour l’Agence bolivienne d’information (ABI). Martín va encore plus loin quand on le voit enfiler le maillot de la sélection du président et marquer un but dans un match du foot aux États-Unis. Ni Truman Capote, ni les apôtres du nouveau journalisme n’avaient prévu ce cas de figure.
Mais cependant, ce livre n’est pas une série de louanges. Comme l’indique son sous-titre, il s’agit d’un portrait, et, pourrait-on ajouter, d’un portrait comprenant toutes ses zones d’ombre et de lumière. On assiste aussi à ses moments de doute ou d’hésitation, aux limites imposées par sa fonction de président, ou encore aux concessions qu’il ne peut éviter.
Par toutes ces richesses dans les détails, nous bénéficions d’un récit vivant, qui nous plonge au cœur de la fonction présidentielle du premier chef d’Etat indigène. Martín nous amène en voyage avec Evo Morales dans plusieurs régions du monde, où l’on a l’occasion de côtoyer des personnalités telles que Hugo Chávez, Kadafi, Cristina Kirchner, Bill Clinton, Juan Carlos ou encore Fidel Castro. On y découvre aussi son enfance de berger, son adolescence de musicien et travailleur polyvalent, les années à se forger comme syndicaliste et défenseur de la culture de la feuille de coca jusqu’à devenir le leader syndical le plus important du pays.
Evo. Portrait au quotidien… est le troisième titre publié par Le Jouet enragé, toujours en co-édition avec L’Esprit frappeur, dont nous saluons l’amitié et la complicité permanentes. De la même manière, nous remercions les presses du Ravin Bleu pour leur soutien de longue date et leur engagement pour la liberté d’impression. Enfin, nous remercions Martin pour sa confiance.

Paris, janvier 2010

Sergio Cáceres
Le Jouet Enragé

EVO
Martín Sivak
345 pages
Fomat : 145×210 mm
Cahier photographique de 16 pages, couleur
EAN 13 9782844052414
19 €

http://www.lejouetenrage.com


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13 février 2010 6 13 /02 /février /2010 09:37
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par Jean-Guy Allard

Tandis que les autorités nord-américaines soumettent à des fouilles dites intégrales les voyageurs en provenance de quatorze pays y compris - sans justification aucune - Cuba, les terroristes liés à l’extrême droite d’Amérique latine continuent à trouver refuge en territoire nord-américain.

Le dernier représentant de cette mafia d’entrepreneurs putschistes latino-américains à se présenter à Miami est l’opposant bolivien de la région de Santa Cruz, Branko Marinkovic, que la justice de ce pays des Andes vient de dénoncer comme principal appui financier et complice de la bande terroriste désarticulée dans ce département en 2009.

Le service bolivien de l’Immigration a confirmé au ministère public que Marinkovic a quitté le pays le 26 juin 2009, de l’aéroport international de Viru Viru Santa Cruz sur un vol dont la destination était Miami, États-Unis.

Le 16 avril 2009, un groupe de l’Unité tactique de la résolution de crise de la police bolivienne a fait irruption dans l’hôtel Las Américas, de Santa Cruz et a surpris un commando paramilitaire recruté et financé par Marinkovic et d’autres conspirateurs. photo : Branko Marinkovic

Les mercenaires européens Eduardo Rózsa Flores (croate), Michael Dwyer (irlandais) et Árpád Magyarosi (roumano-hongrois) ont péri dans l’opération policière. Les terroristes préparaient un attentat pour assassiner le président bolivien, Evo Morales.

Le ministère public bolivien vient d’annoncer que les preuves réunies au cours des derniers mois démontrent la responsabilité de Marinkovic et d’autres entrepreneurs également liés à la trame terroristae.

Selon les enquëteurs, Marinkovic a financé la cellule terroriste composée de Rózsa Flores, Dwyer, Magyarosi ainsi que Mario Tadic, détenu dans l’opération avec le Hongrois Elod Tóasó. Il est prouvé que Marinkovic a remis 200 000 dollars aux terroristes pour l’achat d’armes.

Considéré comme étant l’un des grands propriétaires de terres agricoles de Bolivie, Branko Marinkovic, est né le 21 août 1967 à Santa Cruz de la Sierra. Il est fils d’un nazi oustachi réfugié en Bolivie et a étudié à l’Université du Texas, aux USA.

Marinkovic a aussi financé les éléments sécessionnistes opposés au gouvernement du président Evo Morales, qui ont provoqué de graves incidents en septembre 2006 à Santa Cruz de la Sierra et autres villes de l’est de la Bolivie.

D’origie croate, Rosza Flores, le chef du groupe de mercenaires financé par Marinkovic, a apartenu, en Hongrie où il a résidé, à des cercles liés au parti néonazi Jobbik.

Par ailleurs, on a observé comment une organisation séparatiste dirigée par Marinkovic, le groupe FULIDE, appartient au Réseau libéral d’Amérique latine (RELIAL), financé et orienté par la fondation allemande Friedrich Naumann Stiftung (FNS).

FULIDE a la particularité d’exhiber des croix gammées dans ses manifestations. On sait aussi que le groupe terroriste de Rosza Flores a été conseillé par Jorge Mones Ruiz, capo de UnoAmérica, fondation fasciste associée à la CIA.

De telles organisations d’extrême droite font partie de la toile d’araignée qui réunit divers groupes qui sont apparus au grand jour au cours des derniers mois, aux côtés des putschistes du Honduras, dirigé par l’entrepreneur Roberto Micheletti.

Entre autres appuis du régime de Tegucigalpa, on a retrouvé le terroriste d’origine cubaine Armando Valladares, associé aux activités de déstabilisation de Marinkovic.

En Bolivie, où il a séjourné, Valladares a agi sous le couvert de l’organisation nord-américaine Human Rights Foundation dont le représentant bolivien, Hugo Achá Melgar, s’est aussi réfugié aux États-Unis après avoir été dénoncé pour sa complicité avec la bande de Rosza Flores.

Au Venezuela, la FNS s’est jointe à l’énorme choeur des organisations de droite alignées sur le Département d’État qui prêchent en faveur de politiques néo-libérales, avec d’énormes budgets fournis par la USAID et la National Endowment for Democracy.


Jean-Guy Allard est un collaborateur régulier de Mondialisation.ca.  Articles de Jean-Guy Allard publiés par Mondialisation.ca
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13 février 2010 6 13 /02 /février /2010 09:25
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À l’occasion de l’ouverture de la session de l’Assemblée générale des Nations Unies, en septembre dernier, Larry King, l’animateur vedette de CNN, a reçu Chavez à sa populaire émission d’Affaires publiques. À ce moment, je l’avais écouté en direct et j’avais été impression par sa performance et le contenu de ses réponses.
J’ai pensé que pour ceux et celles qui n’ont de Chavez que l’opinion de ce que nos médias en disent, cette interview leur permettra de découvrir en direct l’homme, sa pensée et les motifs qui l’animent dans ses relations avec les autres. L’entrevue est sous-titrée en français. Pour les rares fois que nous pouvons le voir en direct et l’entendre lui-même sur les questions que nous nous posons, le visionnement en vaut la peine.
Oscar Fortin

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