Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

  • : Cuba Si Lorraine
  • : blog des amis de Cuba en Lorraine
  • Contact

19610419-CubaVictoryPlayaGiron-crop.jpg
-
cooltext517277295.png
MILCIA---copie-1.jpg
cooltext517276476.png
cooltext517276264.pngcooltext517275991.png
cooltext517276810.png
             -
colonne-gauche-copie-1.jpg
.

logo-gauche.jpg
-
Capture-freeforfive.JPG
cuba-debate.jpg 1er-mai-cuba
Pour en savoir plus
Cliquez sur l'image !

Recherche

nos amis + liens utiles

  .

titre_891504.jpg
.
.
.
RHC-1.JPG
Cubavision-TV.jpg
.
.
cuba_linda.jpg
. 

Archives

cooltext518801341.png
cooltext518803453.gif

Catégories

 

Sans-titre-1-copie-3.jpg

neruda-fidel.jpg

  logo-bas-ok.jpg

 

28 novembre 2009 6 28 /11 /novembre /2009 11:03


Arleen Rodríguez Derivet Granma

• EVO Morales Ayma, l’homme qui, il y a quatre ans, changea le cours de l’histoire en Bolivie et secoua les préjugés racistes qui avaient cours dans la diplomatie occidentale, ne dort pratiquement plus ces jours-ci à La Paz.

Le président Morales, en effet, parcourt la Bolivie de long en large, sans pause ni trêve, faisant fi des longues distances et des changements climatiques qui prévalent dans les 9 département du pays, accélérant la cadence à mesure qu’approche le 6 décembre. Ce jour, la Bolivie, ce pays qui, après avoir été l’une des nations les plus pauvres du continent, affiche aujourd’hui les meilleurs résultats malgré la crise économique mondiale, pourrait bien entrer dans une nouvelle ère.

La réélection d’Evo est un fait acquis que ne remettent même pas en question les forces de droite. Les derniers sondages lui accordent une avance de 34% sur son plus proche rival. Les plus pessimistes affirment que le président Morales obtiendrait 52% des voix, tandis que son principal opposant s’en tirerait avec un maigre 18%.

Malgré ces résultats encourageants, Evo multiplie les apparitions aux quatre coins de ce pays à la géographie ingrate. On l’a vu récemment à Santa Cruz, cette région considérée comme un bastion de la droite, prenant la tête d’un long convoi de partisans enthousiastes, en conduisant un tracteur lourd.

«J’ai pu constater que partout les gens m’appuient massivement, j’ai entendu ce qu’ils disent, et je pense que nous serons élus pour un autre mandant de cinq ans», a déclaré Evo au cours d’une entrevue exclusive accordée à l’émission Mesa redonda de la télévision cubaine.

En fait, ce que cherche Morales, en multipliant les voyages au cœur du pays, c’est que le sénat, qui a été dominé par la droite au cours des quatre dernières années, ne puisse plus s’opposer aux changements, et que le président n’ait plus à gouverner à coups de décrets pour contrer l’opposition criminelle des adversaires du changement.

Evo profite de ses voyages pour rencontrer la population et lui expliquer pourquoi il faut voter à la fois pour lui et pour les candidats du MAS à l’Assemblée plurinationale. Ce leader charismatique âgé de 50 ans vise maintenant à contrôler les deux tiers du sénat. «Au cours de ces quatre dernières années, les plus grandes difficultés sont venues du sénat. C’est que le peuple ne détenait pas la majorité», explique Evo. Pendant les années 1980, poursuit-il, la gauche avait remporté une première fois les élections, mais la droite l’avait empêchée de gouverner. Tout découle de cela. Hernan Siles Suazo avait dû écourter son mandat.

La traversée de cette Bolivie profonde permet aussi à Evo de se rapprocher des gens, d’écouter les revendications de ceux qui construisent le pays. «Nous devons coûte que coûte rencontrer les paysans qui nous ont donné leur vote, écouter ce qu’ils ont à dire.»

Nous avons été agréablement surpris par cette ambiance de paix et de prospérité. La Paz et les autres régions du pays respirent la joie de vivre, alors qu’il y a un an à peine, l’USAID et l’ambassadeur yankee avaient fomenté des affrontements parmi la population, ce qui avait fait mis en danger le processus électoral. Nous avons demandé à Evo si le fait que l’ambassadeur ait été expulsé du pays et que la USAID ait été neutralisée ont contribué à assainir le climat. Il nous a répondu de brillante façon:

«Ce qui importe, au-delà de l’expulsion de l’ambassadeur et de la neutralisation de la USAID, c’est que le peuple bolivien puisse élever son niveau de conscience. Je suis impressionné par les progrès enregistrés en ce sens dans de nombreux secteur de la population. Plusieurs se sont dit, au début: L’«Indien» n’y arrivera pas. Puis ils se sont ravisés: Il faut faire quelque chose pour l’arrêter. Ils ont voulu me forcer à démissionner, en fait, ils ont tout essayé. Voilà où réside la grande force du CONALCAM, le Comité national de coordination pour le changement, qui regroupe des intellectuels, des étudiants, etc. Certains d’entre eux disaient: Je n’aime pas la tête du président mais j’aime son programme politique. Cet Indien va nous redonner notre dignité.

«Lorsque je constate que des autos luxueuses se joignent à notre caravane électorale, je m’interroge sur ce qui est en train de se passer. Mais lorsque je passe en revue les différents programmes électoraux du 6 décembre, je me dis que le nôtre est certes le plus réaliste. Je constate qu’il n’y a que deux voies possibles: aller de l’avant en appuyant le changement, ou revenir au passé et au néolibéralisme. C’est la raison pour laquelle de plus en plus de gens se joignent à nous. Les gens ne sont pas fous. Notre programme, c’est celui du peuple bolivien, seuls les délinquants peuvent s’y opposer, ceux qui se sont enrichis en volant le peuple, ceux qui l’ont trompé.

«On ne peut du jour au lendemain décoloniser les mentalités de tout le peuple bolivien. Beaucoup de gens s’opposent, ce qui est normal. Ce qui ne l’est pas, c’est la violence, les groupes terroristes qui tentent de détruire la patrie et de tuer.»

Au cours de l’entrevue, le président bolivien a également abordé la crise économique et les défis qu’imposent les changements climatiques à un pays comme la Bolivie. Il a souligné que l’installation des nouvelles bases militaires en Colombie, «si elles ne représente pas une agression contre la Colombie, ne constitue pas moins une invasion de l’Amérique du Sud». Il a prédit que cette politique impérialiste était vouée à l’échec à court terme. •

 

Partager cet article
Repost0
28 novembre 2009 6 28 /11 /novembre /2009 10:16


Dans la pire des scènes possibles, se tiendra ce dimanche au Honduras une des farces électorales les plus grandes et les plus condamnées dont on se souvienne dans l’histoire de ce pays centraméricain où le putschiste Roberto Micheletti a du mal à compter sur les doigts de la main les voix d’approbation de sa mascarade.

Il a, bien sûr, l’appui des Etats-Unis, où l’extrême droite républicaine a gagné la partie de bras de fer à l’équipe du Président Barack Obama qui, à la longue, s’est avéré incapable de maintenir un pari sur la démocratie qui n’a même réussi à avoir un consensus même à la Maison-Blanche où l’on avait l’impression que le Bureau Ovale et le Département d’état regardaient vers des points différents.

Les Etats-Unis ont non seulement fini par légitimer le putsch au Honduras, mais ils ont également fermé les yeux sur l’achat d’équipements militaires par les putschistes qui préparent les conditions pour réprimer avec acharnement le peuple hondurien opposé aux élections.

Micheletti et sa « clica » (terme utilisé pour définir les membres d’une cellule des gangs très violents de jeunes, les « maras » et qui s’adapte très bien aux putschistes) ont fait des achats sur le marché étasunien d’armements et, sans lésiner sur les frais, ils se sont procurés, entre autres ce qui suit :

- Un camion Ford F750, avec moteur Cummis diesel à 6 vitesses, sur lequel est installée une tourelle de canon à eau qui, avec une pression de 300 livres, lance 150 galons par minute, 4 chambres blindées de sécurité avec une vision de 360 degrés ; des ports pour l’installation d’armes, pelle mécanique frontale pour la destruction de barricades et des dispositifs de roulement dans toutes les roues utilisables en cas de crevaison ; des sirènes, des lumières, des moniteurs LCD et plateforme arrière pour l’équipage.

Cette « petite machine démocratique » a coûté la bagatelle de 11 millions 990 dollars. Une somme astronomique pour le pays le plus pauvre de l’Amérique Centrale.

- Les putschistes ont également acheté 10 mille grenades de gaz lacrymogène et 5 000 projectiles de 37 millimètres du même produit dont le coût a été de 940 mille dollars. Il faut préciser que tout cela est entré au Honduras sans payer un seul centime à titre de taxes.

Face à un tel équipement il y a lieu de se demander si le régime de facto se prépare pour la tenue d’élections ou pour la guerre.

Revenant à notre sujet, il faut ajouter que les putschistes ont –comment pouvait-il en être autrement- la reconnaissance d’Israël.
Rappelons que selon les médias, l’armée israélienne a offert en cadeau généreux aux putschistes honduriens le canon sonique utilisé pour disperser des manifestants au moyen d’un faisceau d’ondes sonores qui causent la douleur, la confusion et qui peuvent laisser des séquelles permanentes chez les victimes.

L’autre voix en faveur des usurpateurs du pouvoir au Honduras ? Celle du nouveau gouvernement du Président panaméen Ricardo Martinelli, fidèle allié de Washington qui s’obstine maintenant à détruire les mécanismes centraméricains d’intégration. Il s’est d’ores et déjà attaqué au PARLACEN, le Parlement Centraméricain.

Étant donné qu’en obtenant l’installation de 7 bases militaires en territoire colombien, les Etats-Unis ont acheté la dignité du gouvernement d’Alvaro Uribe, c’est la Colombie qui a donné la quatrième voix à la farce électorale. La 5e voix vient d’un pays situé un peu plus au Sud, du Pérou, dont le Président, Alan Garcia ne sait pas dire non à ce que Washington lui souffle à l’oreille.

Pressé comme il est, Micheletti sait d’ores et déjà que les doigts de la main – la main droite bien sûr- lui suffisent pour compter les voix appuyant sa farce. Il préfère ne pas compter les autres, ceux qui s’opposent à la farce et qui n’en reconnaîtront pas les résultats. Ils sont tellement nombreux que toutes les extrémités de sa « clica » au grand complet ne suffiraient pas, mais on a l’impression que peu lui importe. La bénédiction de la Maison-Blanche lui suffit –suppose-t-il.

 

Fuentes: RHC, AIN, GRANMA, TRABAJADORES, JUVENTUD REBELDE, PL, REUTER, EFE, IPS, ANSA, AFP, XINHUA, TASS, DPA, AP.
Partager cet article
Repost0
28 novembre 2009 6 28 /11 /novembre /2009 10:11


Tegucigalpa, 27 novembre (ANSA-RHC).- Le Président constitutionnel du Honduras, Manuel Zelaya, a adressé une lettre au Secrétaire général de l’Organisation des États Américains, OEA, José Miguel Insulza, dans laquelle il se plaint de la position ambiguë assumée par les Etats-Unis au sujet du coup d’état du 28 juin qui l’a évincé du pouvoir.

Dans sa lettre le Président Zelaya a signalé que les États-Unis avaient pour autant appuyé les résolutions de l’OEA et l’ONU condamnant le putsch et exigeant le rétablissement de l’ordre constitutionnel au Honduras.

Manuel Zelaya a précisé que d’une part les États-Unis ont reconnu qu’il est le Président légitime et de l’autre ils ignorent les positions et les résolutions des Nations Unies et de l’OEA et suivent même les instructions du régime de facto".

Il souligne dans sa lettre que les putschistes prétendent, ce qui est un fait sans précédent dans l’histoire, organiser une farce d’élections sous un état de répression, avec une censure des médias s’opposant au régime et avec un tribunal électoral partialisé, des élections sans garanties de liberté et de transparence.

Le Président légitimement élu au Honduras a adressé une lettre au Secrétaire Général de l’ONU, Ban Ki-moon, lui demandant de créer un tribunal pénal international auquel seraient soumis aussi bien lui et son cabinet que les putschistes.

Manuel Zelaya a souligné que les élections de dimanche sans sa restitution, loin de résoudre la crise politique, l’aggraveront.

Sources: RHC, AIN, GRANMA, TRABAJADORES, JUVENTUD REBELDE, PL, REUTER, EFE, IPS, ANSA, AFP, XINHUA, TASS, DPA, AP.
Partager cet article
Repost0
27 novembre 2009 5 27 /11 /novembre /2009 15:35


Ce sont 26 projets innovants -dont 13 concernant l'Amérique Latine- émanant principalement de communautés autochtones, qui été retenus dans le cadre de l'édition 2009 du Development Marketplace sur le thème « 100 idées pour sauver la planète ».

Le principe du concours : présenter une idée provenant de sa propre communauté afin d'aider à préserver la planète et sa population des effets du changement climatique. Ce programme est co-parrainé par le Fonds pour l'environnement mondial (FEM), le Fonds international pour le développement agricole (FIDA), le ministère danois des Affaires étrangères et la Banque mondiale.Les 26 projets ont été sélectionnés sur 100 finalistes venant 47 pays, à partir de 1700 dossiers. Les projets primés reçoivent un financement initial de 200 000 dollars, ainsi que des conseils et un appui technique à leur mise en œuvre. Le concours de cette année a mis l'accent sur les communautés autochtones confrontées aux risques climatiques, et sur les modes de gestion des risques climatiques en particulier pour les populations vivant dans certains des écosystèmes les plus vulnérables de la terre.

Parmi les projets sélectionné en Amérique latine, celui de la coopérative Masangni, au Nicaragua, qui veut rétablir sur 120 hectares la culture des noix Maya pour les 25 communautés Miskito, et lutter ainsi contre la destruction de la forêt. La noix Maya est extrêmement résistante à la sécheresse, elle produit des graines nutritives même quand d'autres récoltes échouent. C'est une récolte à usages multiples pour les humains et une source d'aliments clé pour la faune, ce qui permet de sauvegarder la vie sauvage, et aussi de lutter contre l'érosion des sols due aux inondations.

A quelques jours du sommet de Copenhague autour du changement climatique, les projets sélectionnés par « 100 idées pour la planète » vont peut être pouvoir apporter leur contribution sur ce que peuvent proposer les pays en développement. Car de nombreux projets retenus ont su marier savoir traditionnel et technologies nouvelles pour proposer des solutions de terrain innovantes qui pourraient servir d'exemples.

En effet l'objectif du programme est « de favoriser l'éclosion de visions et d'idées nouvelles dans le débat sur le développement, de même que la possibilité de transformer de bonnes idées en résultats tangibles ».
Pour mémoire, en septembre, la Banque mondiale a publié son rapport
sur le développement dans le monde 2010 : Développement et changement climatique, qui indique que 75 à 80 % des dégâts potentiels provoqués par le changement climatique affectent les pays en développement.

Estelle Leroy-Debiasi
El Correo, 22 novembre 2009

Partager cet article
Repost0
27 novembre 2009 5 27 /11 /novembre /2009 07:04
Roberto Sosa, Prix national de littérature du Honduras (1972)

Roberto Sosa, Prix national de littérature du Honduras (1972), est l’auteur de : Caligramas (1959) ; Muros (1966) ; Mal interior (1967) ; Breve estudio sobre la poesia y su creacion ( 1967) ; Los pobres (1968) ; Un mundo para todos dividido ( Prix de la Maison des Amériques 1971) ; Prosa armada (1971) ; Secreto militar (1985) ; Hasta el soy de hoy (1987) ;Obra completa (1990) ; Mascara suelta (1994) ; El llanto de las cosas (1995) ; Alta es la noche y Morazan vigila (2009)y Olancho. La cuarta pregunta (2009) entre autres essais et antologies poètiques.

L’écrivain Roberto Sosa vient d’engager l’édition d’un livre sur la litterature hondurienne et avant même la question relative à une future compilation de la Poésie en Résistance et les effets du terrorisme d’Etat contre les écrivains, il pointe l’ignorance de fait du régime : « Je ne sais pas jusqu’à quel point les putschistes prennent la littérature au sérieux, pour avoir une réponse violente comme celle que nous avons vécu antérieurement. Ce que nous voyons aujourd’hui c’est une nouvelle forme qui tend vers la guerre sale que nous avons connu dans les années 80 avec ses listes de personnes qui ont été assassinées, emprisonnées – je me souviens que je figurais dans l’une de ces listes- et la peur se propageait un peu partout. Il y avait alors des possibilités de persécution. Mais maintenant les livres sont publiés et distribués. Je ne crois pas que les écrivains souffrent de persécution même si la crainte demeure. »

Mario Casasús. Quels sont les critères retenus pour rassembler une anthologie de la poésie en résistance au coup d’Etat ?

RS. « Nous devons recourir à un examen qualitatif minutieux. La difficulté vient de la ligne de partage difficile entre qualité et quantité. Il m’est arrivé de lire des vers d’un goût douteux mais il y a des poèmes qui sont excellents. L’anthologie devra inclure des poètes étrangers qui ont aussi écrit des textes. D’un autre côté ils pourront suggérer des images qui viendront en plus de la narration, de la prose pour former un ensemble contestataire au coup d’Etat. Je ne me suis jamais vraiment posé la question mais je pense qu’il existe quelque possibilité de se rassembler avec d’autres personnes et d’éditer un livre. »

MC. Cette anthologie est-elle destinée aux lecteurs honduriens où plutôt à une diffusion en Amérique latine ? Y aurai-t-il des menaces de persécution envers la littérature ?

RS. « Je ne crois pas que la persécution aille jusqu’à une telle extrémité. Je ne sais pas jusqu’à quel point les puschistes putschistes prennent la littérature au sérieux, pour avoir une réponse violente comme celle que nous avons vécu antérieurement. Ce que nous voyons aujourd’hui c’est une nouvelle forme qui tend vers la guerre sale que nous avons connu dans les années 80 avec ses listes de personnes qui ont été assassinées, emprisonnées – je me souviens que je figurais dans l’une de ces listes- et la peur se propageait un peu partout. Il y avait alors des possibilités de persécution. Mais maintenant les livres sont publiés et distribués. Je ne crois pas que les écrivains souffrent de persécution même si la crainte demeure. »

MC. Est-ce qu’il y a des noms qui reviennent de la guerre sale à l’actuelle dictature de Micheletti ?

RS. « En réalité , durant les années 80, il y avait deux leaders de la guerre sale : Gustavo Adolfo Martinez - aujourd’hui décédé- et Billy Joya qui a dirigé le processus d’élimination physique et d’emprisonnement à cette époque. Actuellement il est « conseiller » du gouvernement puschiste. putschiste. On s’attend à ce qu’il utilise les mêmes méthodes que durant les années 80. Il se pourrait qu’il restaure et accentue la torture et les assassinats. C’est des choses qui pourraient arriver. Le Comité des Familles de Prisonniers et Disparus du Honduras ( COFADEH en espagnol – Ndt) pourrait t’en parler d’une manière plus précise. »

MC. Est-ce vous avez été tenté de quitter le Honduras lors de voyages au Nicaragua et en République Dominicaine ?

RS : « Je suis allé au Nicaragua sur les conseils de plusieurs amis avec l’idée que j’aurais pu quitter le Honduras. A Managua j’étais en contact avec le Président de la République Manuel Zelaya. J’ai discuté avec lui, je l’ai connu un peu plus, c’était une période difficile pour retourner à Tigucigalpa du fait du couvre-feu, des contrôles militaires à la frontière, les fouilles et j’avais peur de revenir ici. Je suis resté un mois à Managua, mais j’ai du revenir au Honduras à cause de problèmes familiaux. Mon voyage en République Dominicaine a seulement été consacré à la lecture de poésies. Cela a été du repos pour moi. J’y ai rencontré de vieux amis comme Jorge Boccanera, le poète argentin, qui m’a proposé de faire un livre sur la littérature hondurienne. Je suis en train de travailler là-dessus, mais je n’ai pas encore le titre. Comme je l’ai dit, ils m’ont demandé un article pour la presse étasunienne. C’est ainsi que j’ai été amené à converser avec le Président Zelaya au Nicaragua. Ainsi nous avons été qualifiés de « nazis-fascistes » par la dictature de Micheletti. »

MC ; Comment apprécies-tu la rupture du dialogue et la farce électorale des puschistes ?

RS. Une fois rompu, le dialogue est resté lettre morte. Déjà qu’il n’y avait pas de réelles applications et Micheletti lui-même, a dit qu’il ne veut rien savoir des putschistes. Il me semble que la rupture du dialogue est un avantage pour Mecheletti qui n’est pas embarrassé par des engagements sinon que lui se reportera à d’autres instances loin de tout le jeu métaphorique. Emanant des putschistes mêmes, nous lisons une série de mensonges. Micheletti a toujours joué sur certaines tactiques dilatoires avec des déclarations présumées de caractère officiel par le biais du Congrès et la farce des elections. Mais il me semble que tout cela une monstrueuse manipulation du monstre à deux têtes , Roméo Vasquez et Micheletti solidairement unis d’une manière en apparence immuable. En plus de ces deux là, il y a l’oligarchie et l’église hondurienne qui constituent la base sur laquelle s’appuie leur arrogance.

Micheletti doit restituer le pouvoir sans conditions, ni compromis afin qu’une Assemblée constituante soit convoquée. J’imagine que les putschistes craignent cela d’autant que le Président Zelaya a rejeté toute forme d’amnistie. De toute façon les élections seraient invalidées sans une restitution pleine et entière du pouvoir. Le rejet de cette farce électorale est général bien que j’ai entendu dire que le gouvernement des Etats-Unis accepterait le résultat des élections. La résistance est l’expression d’une force sociale, d’une conscience de classe, elle se reconnaît ainsi dans un groupe social et en cela elle prend la forme d’une force politique. Il est connu de tous qu’il n’y a jamais eu de guérilla au Honduras placé sous « protectorat » des Etats-Unis. Ici ils construisaient un énorme porte avion point d’appui de l’opposition armée et de tous les secteurs réactionnaires du Nicaragua et du Salvador. Personne ne s’attendait à un coup d’été au Honduras. Cela aurait supposé que les militaires soient banquiers, industriels et appartiennent à une élite économique. Actuellement nous voyons au Paraguay une tentative de coup d’Etat, bloquée à temps.

Le Honduras constitue un précédent en Amérique latine. Les militaires putschistes ici comme ailleurs, sortent tout droit de l’Ecole des Amériques.

J’en suis à la conclusion qu’une des raisons du coup d’Etat était que le Président Zelaya se proposait de construire une route jusqu’à la base militaire des Nord-américains au Honduras ( Palmerola). Auparavant les installations militaires étaient intouchables. Imagine que la base de Soto Cano soit transformée en aéroport commercial et que les étasuniens soient expulsés du Honduras. Il me semble que cette éventualité a pu déclancher le coup d’Etat. Bien évidemment le régime imposé par le coup d’Etat à été reconnu par le Pentagone. Là se dessine l’ombre de John Dimitri Negroponte.

MC. Une autre raison du coup d’Etat est d’empêcher la convocation d’une Assemblée Nationale Constituante. Pourquoi cette convocation fait-elle l’unanimité ?

RS : Les intellectuels honduriens sont tous favorable s à l’installation de la « Cuarta Urna » qui émanera d’une Assemblée Constituante, base légale des véritables changements au Honduras. C’est là que se situe le problème. L’oligarchie ne veut pas que le peuple s’exprime.

MC. Je vous ressens comme un poète ayant une notoriété internationale. Les putschistes ont-ils tenté de se rapprocher de vous ? Et pourquoi ne pas avoir assisté à « l’hommage à Roberto Sosa » durant les « Jeux Floraux » de 2009 ?

RS . Ils avaient décidé de donner mon nom à la 20e édition des Jeux Floraux et je leur ai dit que je n’y voyais pas d’inconvénient. En fait ils essayaient de jouer sur la vanité de tout écrivain. Je me sentais écartelé parce que au Honduras personne n’est encouragé à écrire de la poésie comme au Nicaragua, au Salvador ou au Mexique. J’ai dit que j’acceptais mais que je ne pouvais pas y participer pour les raisons que j’évoquais plus haut. A la vérité je ne suis pas sûr qu’il y ait eu une recherche de rapprochement officiel. Je ne sais pas qui sont les organisateurs des « Jeux Floraux ». Au Honduras, nous les intellectuels, les poètes, n’avons aucune relation avec la dictature de Micheletti. Auparavant, un certain « intellectuel Hondurien » a servi de point d’appui au gouvernement aux travers de déclarations publiques ou privées.

MC . Durant les années 80 sont apparus sur les murs, des vers de Roberto Sosa. Actuellement une chanson revient sans cesse : « La casa de la justicia » mis en musique par Rosario Rodriguez et interprétée par Karla Lara. Que signifie pour vous la lecture et l’écoute de ces vers alors que l’on suppose ces thématiques dépassées ?

RS. Mon poème La Casa de la Justicia a pris de l’ampleur parce ce qu’elle reflète jusqu à un certain point la truculence juridique depuis le coup d’Etat. Actuellement j’ai observé que sur certains murs des jeunes écrivent quelques uns de mes vers. Cela me fait plaisir que mon travail soit pris en compte. La littérature est une forme de contribution au sauvetage de notre dignité.

MC.Dans cette situation depuis le coup d’Etat, la nécessité d’écrire une poésie sociale renait-elle ?

RS. Oui, oui, j’ai besoin d’écrire pour faire face à l’adversité et notre réaction c’est de contester. Depuis, un des textes parmi les plus complexes à aborder est la réponse politique – dans laquelle nous devons avancer avec prudence- ainsi nous parlons du sauvetage du pamphlet . On ne peut pas ne pas penser en pamphlétaire. Précisément, j’ai un livre qui s’appelle : Honduras poésie politique, avec des textes extraordinaires de la nouvelle génération – comme le poète Fabricio Estrada- , il y a des textes possédant une forte résonance, une virulence parfois excessive. Le théâtre est une autre forme pour visualiser la crise. Il s’agit d’œuvres de lutte contre les protagonistes du coup d’Etat. Les artistes en résistance sont en train de faire ça.

MC. Finalement, pour nous débarrasser de la « mauvaise haleine » du coup d’Etat. Dans quel pays de l’Amérique latine et du reste du monde vous avez senti le meilleur « retour » ?

RS. J’entretiens une correspondance avec des poètes argentins, comme notre ami Jorge Boccanera, avec des poètes costaricains, nicaraguayens. Au Mexique j’ai plusieurs amis écrivains. Avec les possibilités du courrier électronique, qui va très vite, j’ai des contacts étroits avec des écrivains espagnols, bien que j’aie remarqué leur silence (rires). En France, j’ai publié trois livres et j’ai l’intention de publier une édition bilingue – anglais / espagnole- de l’ensemble de mon travail sous le titre « El regresso del rio ». Et bien entendu Cuba . Lors du 50e anniversaire de la Révolution ils m’ont appelé pour me demander l’autorisation d’éditer mon livre : « Un mundo para todos dividido » (1971). Quelques uns de mes vers ont fleuri sur les murs. J’ai eu aussi des lectures un peu partout dans l’île. Je conserve encore mon premier livre édité par la Casa de las Américas qui a bénéficié, a ma grande surprise, d’un tirage énorme de 20.000 exemplaires et qui a reçu un très très bon accueil.

Source : CLARIN, Mario Casasús

Traduction Michel Veysset, pour www.larevolucionvive.org.ve

Partager cet article
Repost0
26 novembre 2009 4 26 /11 /novembre /2009 23:08
Caracas, le20 Novembre 2009

Rodas prévient que Micheletti prépare, avec son éloignement, "un massacre" avant les élections.

Patricia Rodas, ministre constitutionnelle du Honduras, a averti vendredi dernier la communauté internationale de ne pas se laisser abuser par l'éloignement de 7 jours prévu par Roberto Micheletti, parce-qu'il est possible qu'il se prépare un massacre pendant les élections "dans lequel il ne souhaiterait pas apparaître comme complice".

"Il souhaite apparaître après comme demandant le retour à l'ordre (...) Micheletti veut désorienter notre peuple, il veut échapper à un énorme massacre en préparation" a dit la ministre à Caracas.

http://www.aporrea.org/actualidad/n145808.html

On a retrouvé hier mardi le cadavre de Luis Gradis Espinal, professeur retraité de 56 ans et leader de la Résistance au coup d'état, après qu'il ait été arrêté en fin de semaine par la police du Honduras, Il appelait à ne pas reconnaître le résultat de la "farce électorale" que prétend organiser le dictateur Micheletti - comme s'il avait été légitimement élu...

Dans un communiqué, le Front National Contre le Coup d'Etat alerte contre une surveillance et des persécutions touchant la Résistance accrues.

Au point qu'est déclaré "un état d'urgence qui pourrait être le préambule à une offensive militaire contre le peuple désarmé".

Source: http://www.radiomundial.com.ve/yvke/noticia.php?37603

Patricia Rodas a déclaré: "Nous ne cesserons de lutter jusqu'à ce que soit restaurée la démocratie au Honduras, jusqu'à ce que soit restitué le président du Honduras, et, à partir de là, nous continuerons à filer le fil de la démocratie"

http://www.aporrea.org/internacionales/n145796.html

Alma
Partager cet article
Repost0
26 novembre 2009 4 26 /11 /novembre /2009 09:02

Tegucigalpa, 25 novembre, (RHC)--. L’assassinat d’un des leaders de la résistance populaire au coup d’Etat vient aggraver la situation du Honduras à la veille des élections contestées de ce dimanche.

Le corps de Luis Gradis, coordinateur du Front National de la Résistance Populaire dans le sud du pays a été retrouvé ce mardi. La police l’avait arrêté dimanche et depuis lors on ignorait son sort.

Conformément au témoignage de la femme qui partageait, dimanche, un véhicule avec le dirigeant populaire, la voiture a été interceptée, dans l’anneau périphérique de Tegucigalpa, par une patrouille de la police. Un des agents l’a assommé d’un coup de pistolet au moment de l’arrestation.

Le Front de la Résistance Populaire souligne dans un communiqué émis ce mercredi que la répression risque de dériver sur une offensive militaire contre le peuple sans armes.

Malgré le fort dispositif déployé par la police et l’armée, un grand rassemblement populaire a eu lieu devant le siège de la Cour suprême électorale pour dénoncer la farce électorale visant à légitimer le régime putschiste.

Par ailleurs, 60 autres personnalités ont retiré leurs candidatures aux élections du 29 novembre devant la Cour suprême électorale en signe de protestation.


Sources: RHC, AIN, GRANMA, TRABAJADORES, JUVENTUD REBELDE, PL, REUTER, EFE, IPS, ANSA, AFP, XINHUA, TASS, DPA, AP.
Partager cet article
Repost0
25 novembre 2009 3 25 /11 /novembre /2009 10:39
Tegucigalpa, 24 nov. (PL). Tandis que Ban Ki-moon alerte sur la situation au Honduras, et que la tension croît à cause de la militarisation du pays, plus d’une centaines de candidats honduriens à différents mandats publics ont d’ores et déjà annoncé le retrait de leur candidature électorale, vu l’illégitimité d’un processus issu du coup d’État et le refus international de le reconnaître.

Dans la liste figurent des aspirants à la présidence et la vice-présidence du pays, et à d’autres mandats de députés, maires et conseillers municipaux.

Parmi les cas les plus récents on trouve Samuel Madrid le maire de la ville de San Pedro Sula, du Parti de l’Unification Démocratique (UD) et le candidat à la députation pour le parti Innovation et Unité Social-démocrate (PINU), Gustavo Matute.

« Il n’est ni prudent, ni moral de prendre part au processus sans avoir restitué d’abord le président Manuel Zelaya », a dit Madrid, ajoutant qu’en ce moment il est nécessaire de renoncer à l’intérêt personnel et de penser la nation. Madrid a exprimé sa solidarité avec le peuple, spécialement avec ceux qui sont tombés dans cette lutte contre le coup d’État et pour le retour au caractère institutionnel.

Ont également renoncé à se présenter aux élections le candidat indépendant à la présidence, Carlos H. Reyes et la candidate à la vice-présidence pour le Parti Libéral (PL) Margarita Elvir.

Dans le PL, auquel appartiennent le président légitime du Honduras, Manuel Zelaya, ainsi que le chef du régime de facto, Robert Micheletti, ont dénombre déjà 55 retraits à différents postes.

Des dizaines de membres de la UD et 57 membres du PINU, ont également déclaré leur refus de participer auprès du Tribunal Suprême Électoral, a informé le candidat député pour Cortès, Efraín Aguilar.

« Cette démission collective montre la claire prise de conscience d’une crise profonde et du caractère grossier de cette farce électorale qui n’a guère de chances d’être légitimée », a déclaré l’ambassadeur du Honduras au Vénézuéla, Germán Espinal.

Outre le président et le vice-président, les élections devaient pourvoir 128 sièges au Congrès National, 289 maires et 20 législateurs au Parlement d’Amérique Centrale.

Le Front National contre le Coup d’État, qui regroupe des paysans, syndicalistes, femmes, politiciens progressistes et représentants d’autres secteurs, a exprimé sa reconnaissance à ceux qui ont renoncé à la farce électorale du 29 novembre. Le Front a réitéré que la seule voie pour ramener la démocratie institutionnelle passe par la restitution de Zelaya et par l’installation d’une Assemblée Nationale Constituante.

Source : Prensa Latina

Traduction : Thierry Deronne, pour www.larevolucionvive.org.ve

Partager cet article
Repost0
25 novembre 2009 3 25 /11 /novembre /2009 08:08

AUTEUR: Luis ALEGRE ZAHONERO & Santiago ALBA RICO

 

Traduit par Thierry Deronne


Reponse à Marc Saint-Upéry

La position de Saint-Upéry sur la gauche en Amérique Latine est quelque peu déconcertante (1). Au lieu de commencer par analyser la situation politique actuelle et les différents modèles de transformation en marche, il commence par diagnostiquer les motifs irrationnels qui ne peuvent que guider ceux qui sont en désaccord avec lui. Il commence en effet par expliquer le mobile émotif pour lequel quelques militants de la gauche européenne cherchent toujours leurs référents mythologiques dans des personnages latino-américaines (comme le Ché ou Chàvez). Cette attitude infantile et mythomane (le “fétichisme” de la “mythologie militante”) s´expliquerait à son tour par l’“exotisme familier” sous lequel ils perçoivent en général l’Amérique Latine et qui leur fait projeter tous leurs désirs, nostalgies ou fantasmes sur cette terre exotique (à laquelle les relie le substrat latin et catholique de la parenté linguistique).

Après ce diagnostic des causes pathologiques de l’admiration pour Evo Morales, pour Rafael Correa et pour Hugo Chàvez, vient, là oui, une thèse politique : au Venezuela, en Bolivie et en Équateur il n’y a aucune révolution en marche ; on n’y trouve aucun changement structurel véritable ; en réalité, on n’y trouve qu´une hyperinflation rhétorique capable d´alimenter cette mythomanie de la gauche européenne. De fait, St-Upéry soutient que “la Révolution bolivarienne se résume à une couche de peinture rouge sur le modèle de capitalisme rentier d´État” ; couche de peinture qui, d’ailleurs, est en train de “s´écailler”. Par contre le Brésil de Lula ou l’Uruguay de Tabaré sont des endroits où ont eu lieu des changements significatifs mais auxquels on s’intéresse moins parce qu´ils n’entrent pas dans ce mécanisme de construction de mythes.

Face au diagnostic clinique initial, il en nous reste qu’à pratiquer le soupçon envers nos propres convictions : car nous-mêmes avons récupéré une bonne part de l’illusion grâce à la “Révolution bolivarienne” ; nous mêmes plaçons dans ces processus de grands espoirs quant à l’ émancipation de l’ Amérique Latine. Mais pourquoi ? Serait-ce parce que nous souffrons de la pathologie décrite par Saint-Upéry ? Serions-nous les victimes d’une illusion causée par notre propre mythomanie infantile et gauchiste ? Face à ces doutes, la moindre des choses est de redoubler la vigilance.

Car après tout, une fois cette symptomatologie établie, tout anormal que soit le procédé de faire passer l’examen pathologique avant l’étude des faits, qui sait ? Peut-être qu’en effet au Venezuela aucun changement significatif ne s´est produit et qu´en Équateur non plus. Au-delà des excès rhétoriques, au-delà des harangues enflammées, peut-être ne s’est-il rien produit du tout (ou en tout cas, rien qui vaille la peine comparé au Brésil de Lula ou au Chili de Bachelet). Et il se pourrait, en effet, que notre appui ne soit que la conséquence des projections de nos fantasmes. Après tout, la gauche radicale n’a-t-elle pas tendu à projeter des illusions qui n’en finissaient pas de devenir réalité ?

Certes, on se sent conforté un tantinet dans sa position politique à voir la fureur avec laquelle, par exemple, le Département d’État nord-américain, les oligarchies locales ou les transnationales médiatiques, tellement plus pragmatiques et moins idéalistes que nous, attaquent avec acharnement cet axe de transformation.

Saint-Upéry lui-même a été capable de détecter le “délire” de certains au sujet de la soi-disant “dictature” de Chàvez et des tentatives de le renverser. Aussi, même si le diagnostic clinique de Saint-Upéry fonctionnait pour expliquer ce que la gauche défend dans la révolution bolivarienne, il resterait à répondre à la question : qu´est-ce que la droite y attaque ?

Si nous ne défendons en effet que nos fantasmes, qu’est-ce qui motive donc la fureur des autres ? Celle-ci ne serait-elle que le négatif de la mythologie guévariste ? Pourquoi dépenser tant d’énergie, tant de ressources pour détruire une simple coquille rhétorique ? Tiendraient-ils en si piètre estime leur propre bilan comptable ? En quoi Hugo Chàvez leur est-il insupportable ? Pourquoi de grands médias comme le Groupe Prisa ont-ils dilapidé leur prestige dans la défense du coup d´État d´avril 2002 ? Pourquoi les oligarchies locales se sont-elles lancées dans cette conspiration puis dans des grèves et des sabotages qui ont ruiné des centaines d’entrepreneurs ?

Comment concevoir qu’elles aient trouvé tant d’appui politique, financier et médiatique de la part de grands groupes économiques ? N’est-il pas un peu étrange que ce soit Saint-Upéry le seul à s’être rendu compte, à droite et à gauche, de ce qu´ici rien ne se passe en définitive, que tout n’est qu´”une couche de peinture rhétorique, qui va s’écaillant” ?

Malgré une vigilance redoublée vis-à-vis de nos propre mythes, nous ne pouvons rejeter le soupçon de ce qu´au Venezuela, en Bolivie et en Équateur quelque chose doit se passer de manière suffisamment réelle que pour enthousiasmer toute la gauche et indigner toute la droite. Peut-être que Saint-Upéry devrait prendre un peu plus de précautions. C´est à tout le moins audacieux d’échafauder une analyse politique sur le seul postulat que la gauche radicale souffre de mythologie fétichiste infantile et que la droite est victime d´une paranoïa incontrôlable (tout aussi infantile), sans base réelle qui la supporte.


Car s´il est avéré qu´au Venezuela il se passe quelque chose qui enthousiasme la gauche et qui indigne la droite, ne nous faut-il pas, dès lors, nous interroger : que se passe-t-il ? Si quelqu’un´un, pour autant qu´il s’y efforce, (en supposant bien sûr qu’il le fasse honnêtement) n’arrive pas à discerner quoi que ce soit, peut-être devrait-il commencer à soupçonner à son tour qu´il souffre de quelque problème de vision. La modestie n’ est certes pas la vertu la plus répandue parmi les intellectuels. Mais le postulat qui veut que tout le monde, à gauche comme à droite, a perdu la raison, signifie peut-être un brin d’ arrogance. Mais soit. Qu´est-ce qui pourrait donc bien se produire au Venezuela, en Bolivie et en Équateur ?

Pour commencer, trois républiques se refondent d’ un point de vue juridique, en établissant des Constitutions progressistes qui sont à la source de tout un courant rénovateur du constitutionnalisme latino-américain Fait que Saint-Upéry méprise complètement en n’y lisant qu’une pure “mystique refondatrice” : “cette idée qu´il faille refonder symboliquement la république ou la nation sur de nouvelles bases”.

Bien sûr toute refondation d’ un État comporte un élément symbolique fondamental. Couper la tête du Roi de France a une forte portée symbolique et n’en constitue pas moins un de ces événements qui changent pour toujours l’Histoire de l’Humanité. Au Venezuela c’est la IVème République qu’on a mise à mort. Il est vrai que transformer l’ordonnancement juridique et changer les règles du jeu ne signifie pas, pour autant, gagner la partie. Mais la réalité se construit aussi avec des symboles dont il faut savoir détecter les puissants effets.

La mort de la IVème République aurait pu n’être qu’un fait symbolique, puisque l’appareil d’État et le système complet de l’administration publique sont restés (et restent encore en grande partie) intacts. Mais l’explosion d’enthousiasme avec laquelle des millions d’exclus ont accédé à la condition citoyenne a supposé un de ces événements que l’Humanité ne peut oublier (et, comme le disait Kant de la Révolution française, dans ce sens au moins, implique un point de non-retour dans l’Histoire). Le processus constituant par lequel des millions d’oubliés et de marginalisés accédèrent à la condition citoyenne engendra une impressionnante explosion de dignité dont on s’étonne que les effets actuels, réels, ont échappé à Saint-Upéry.

Sans doute est-il difficile de concevoir pour l’intelligentsia de gauche européenne l’authentique révolution que suppose l’accès à la participation politique de millions de personnes qui stagnaient jusque là dans un statut infra-civil.

C’est un phénomène courant dans notre monde que de se situer “en marge de la politique” : la méfiance vis-à-vis de l’activité des partis, la farce de la vie parlementaire ou l’apathie qui marque les rendez-vous électoraux (sans parler de pures postures esthétiques) font que beaucoup de citoyen(ne)s se sentent “en marge” des affaires publiques. Cependant nous sommes ici face à un phénomène complètement différent. Pour des milliers de personnes en Europe, la vie politique manque de dignité suffisante pour mériter de s’y impliquer. Alors que dans la IVème République vénézuélienne, des milliers de personnes se sentaient d’une certaine façon indignes de participer aux affaires publiques.


Les élites qui se relayaient au pouvoir paraissaient avoir remporté une grande bataille idéologique : la politique était une affaire de diplômés, de docteurs, pas d’ignorants, de nègres, d’indigènes, d’analphabètes, d’êtres dépenaillés, d’édentés. L’oligarchie caraquègne ne voyait dans les collines couvertes de baraques pauvres ceinturant la ville qu’une menace dont il fallait se protéger. Quelque chose comme une immense nuée d’insectes, lourde d’une menace permanente ; une périlleuse fourmilière, une masse informe qui pouvait tout raser sur son passage. C’est ainsi que fut perçu le Caracazo de 1989. On fit appel à l’armée comme à l’insecticide.

Ce à quoi nul ne s’attendait était que cette menace puisse se doter d’une forme politique. Ceux qui s’y attendaient le moins étaient les exclus eux-mêmes. Victimes eux-mêmes des représentations idéologiques des élites, ils avaient fini par assumer comme naturelle leur condition infra-civile.

La première chose qu’apporta la révolution fut une authentique reconquête de la dignité citoyenne. Tout le monde se mit à faire partie d’un corps civil qui prend aujourd’hui part aux affaires publiques, confronte des positions idéologiques, discute de lois et participe de plein droit à la vie politique du pays. Le dernier des déguenillés du plus lointain des bidonvilles, en assumant la participation et le “protagonisme” que lui reconnaissait soudain la Constitution, adopta une position politique contraire, par exemple, à celle du magnat Gustavo Cisneros. Mais le fait d’adopter des positions politiques contraires présupposait déjà la conquête d’un certain plan d’égalité sur lequel se confrontaient les positions politiques. Cette construction de l’espace politique dont personne n’était exclus supposa en soi une authentique révolution. La formule de la “démocratie participative et protagonique”, répétée à l’infini et avec fierté par les secteurs depuis si longtemps humiliés, ne fait que rappeler cet élément-clef de la révolution.

Ce ne fut pas facile. Non seulement il fut nécessaire de recenser des millions de personnes qui, jusque là, n’avaient aucune existence civile, y compris d’un point de vue strictement formel. Il fut aussi nécessaire de vaincre la réaction violente des oligarchies qui refusaient que cette masse de “déguenillés, d’édentés, d’ignorants” les traite en égaux. Leur intégration à l’activité politique, menée par Chàvez lui-même (ce métis d’origine populaire) fut ressentie comme l’invasion d’un domaine privé.

S’il y eut quelque chose d’insupportable pour les classes privilégiées ce fut précisément cette prétention arrogante de permettre que la masse informe des exclus s’intégrât à la vie politique nationale sur un pied d’égalité. Ce “Tiers-État” singulier qui surpeuple les collines fit voler en éclats les “privilèges” symboliques qui les excluait de la vie civile

Il ne faut pas être un prodige de la sensibilité républicaine pour appeler cela une authentique Révolution. C’ est ce que semble avoir compris l’oligarchie de Caracas avec plus d’acuité que Saint-Upéry. Le travail de sape et de destruction a été systématique sur tous les fronts. Le coup d’État d’avril 2002 fut l’événement le plus visible d’un guerre soutenue qui a connu depuis bien peu de trêves.

Pour comprendre la violence de la réaction des classes privilégiées il faut faire appel à un élément raciste et de classe pour lequel l’inclusion populaire et la participation politique des exclus restent intolérables. Car il est vrai, si l’on prend les termes relatifs de la distribution de la rente qu’il y aurait pu avoir des changements plus profonds ; qu’on aurait pu mener une réforme fiscale plus ambitieuse ; qu’on aurait pu avancer davantage dans la transformation des structures de production ; qu’en dix ans l’entreprise privée nationale a engrangé des bénéfices réellement fabuleux grâce à l’action du gouvernement et aux mesures prises en faveur de la souveraineté nationale. Une perspective de gauche naïve (celle qui ne prend en compte d’autres paramètres que les revenus en termes monétaires), empêche de comprendre la fureur de la réponse de l’opposition. Les affaires n’ont pas si mal marché pour elle. Et cependant il y a depuis le début quelque chose qui lui reste intolérable et qui provient de la structure raciste et, plus que de classe, de ce “statut”, que la révolution a fait voler en éclats.


Ceux qu’on croyait n’être qu’une masse informe se sont articulés comme une force politique capable de stopper un coup d d’État ; de répondre à de constantes attaques ; de s’organiser dans leurs communautés et d’exercer le pouvoir (par exemple à travers des outils comme ceux que leur octroie la Loi des Conseils Communaux). Cette organisation populaire ne signe pas de chèques en blanc, pas même au dirigeant qui se trouve à la tête du processus. Ainsi, la proposition de réforme constitutionnelle de 2007 n’a pas convaincu. Elle fut, par conséquent, rejetée (bien que le président lui-même s’était investi à fond dans sa défense). La révolution voulait une citoyenneté active ? La voici. De la même manière la gestion exécrable de certains gouverneurs et maires du processus fut sanctionnée par les électeurs de novembre 2008. Avait-on cessé d’aimer le président ? Peu après, un référendum populaire approuva par 54,85 % son droit de se représenter au suffrage universel. Et lorsqu’on sait que l’Assemblée Nationale a pris un retard de dix ans dans l’approbation de certaines lois fondamentales (comme la Loi Organique du Travail et d’autres relatives à l’articulation du système de Sécurité Sociale) on en serait pas étonné de voir certains députés “remerciés” lors des élections législatives de 2010.

Le peuple a fait irruption dans la vie politique et c’est ce qui a provoqué l’enthousiasme de la gauche (à l’exception peut-être de Saint-Upéry) et l’indignation de la droite. Le pouvoir est entre ses mains. Cela lui a coûté beaucoup d’efforts après être arrivé au gouvernement. Naomi Klein rappelle que, pendant les premières années du gouvernement de Nelson Mandela, on avait coutume de dire "Eh, nous avons l’État ! Où est le pouvoir ?". Au Venezuela il a été nécessaire de désactiver les forces putschistes et de construire l’organisation populaire capable d’entrer dans la bataille des réformes. Après dix ans de gouvernement on peut dire raisonnablement qu’on possède les ressorts du pouvoir. Et maintenant... tout reste à faire. Tout ? Tout, non, certes. Car pendant ce temps la pauvreté est passée de 20,3% à 9,5% et l’inégalité entre riches et pauvres a diminué de 13,7%. On a garanti une allocation minimale de retraite et on a universalisé l’accès à la santé. En vérité j’aimerais voir Saint-Upéry expliquer à une mère de quartier populaire qui, dont les enfants seraient morts auparavant (plus maintenant) d’une simple diarrhée faute de disposer d’un médecin à proximité, qu’en réalité ici rien n’a changé. Quelque chose de semblable s’est produit avec l’éducation. L’ignorance humilie la personne qui subit cette condamnation. Au Venezuela non seulement l’analphabétisme a été éradiqué (comme l’a établi l’UNESCO en 2005) mais en réalité, l’ensemble du Venezuela s’est peu à peu converti en une gigantesque école : en 2001 on comptait 6,9 millions étudiants inscrits ; en 2002 ce chiffre est passé à 9,5 millions. En 2004 il y avait 11,3 millions de personnes dans les classes ; chiffre qui a augmenté à 11,8 millions en 2005 et à 12,1 millions en 2006. En 2007, il y avait 12,7 millions d’étudiants et à l’heure actuelle nous nous trouvons dans un pays dans lequel plus de la moitié des 26 millions d’habitants étudie !


La vérité est que, personnellement, nous n’avons pas d’idées plus originales pour faire une révolution que de garantir l’accès universel aux conditions de subsistance et de santé ; d’ouvrir les espaces de participation politique généralisée (par le biais d’initiatives aussi réussies que les Conseils communaux) et de permettre l’accès massif aux écoles. Peut-être est-ce par manque d’imagination si rien d’autre ne nous passe par la tête. Mais ce qui est sûr c’ est que le peuple vénézuélien prendra d’autres initiatives pour développer le projet socialiste. Et Saint-Upéry peut en être certain : toute proposition concrète qui permet d’avancer sera reçue avec chaleur et gratitude. Mais on ne serait pas vraiment surpris si les mesures concrètes qu’il propose ne suscitent au Venezuela qu’un accueil mitigé. Parce que, en définitive, sa proposition la plus concrète est précisément que nous fassions des propositions concrètes, ce qui est une proposition aussi abstraite que celle du socialisme du XXIème siècle qui l’amuse tant. Certes, il nous fait d’autres propositions : "l’émergence de nouvelles configurations de stimulants économiques et moraux et de nouvelles formes institutionnelles enracinées dans des pratiques organisationnelles et matérielles durables" ; "ce que la politique peut faire sous l’influence d’une lutte des masses est d’augmenter le degré de contrôle de la société sur elle-même et de nous éviter une régression sous un seuil civilisationnel qui constituerait un obstacle à toute transition postcapitaliste qui n’aille pas vers la barbarie" ; "générer et appuyer tout schéma de redistribution de la richesse à moyen et à long terme qui soit économiquement durable, institutionnellement bien construit et qui ne repose pas seulement sur les illusions miraculeuses du modèle rentiste-extractiviste" ; "continuer l’effort de combattre toute forme de racisme ou de discrimination et de décolonisation de l’imaginaire et des institutions pour surmonter 500 ans de subordination mentale et matérielle" ; "approfondir l’intégration continentale et stimuler un rôle international actif de l’Amérique du Sud en tant que bloc sur la base de propositions non symboliques mais pratiques, c’est-à-dire créatrices de coalitions efficaces et de consensus alternatifs, qui visent à réformer l’architecture institutionnelle et les normes des relations politiques et économiques internationales". Toutes les propositions expriment de pieux désirs aussi abstraits que de demander la justice, la bonté, la beauté, le courage, la force et le caractère. Si l’une de ces propositions nous semble un peu plus concrète (comme la dernière), c’est sans doute parce que Chàvez a déjà créé l’ALBA, la Banque du Sud, Petrocaribe, le SUCRE, etc. (bien que Saint-Upery oublie soigneusement de nous le rappeler).

Il n’est pas difficile de comprendre la différence qui sépare le fait de détecter un problème de celui de trouver la solution. Il suffit par exemple que notre machine à laver tombe en panne pour que nous comprenions qu’il ne suffit pas de déclarer sur un ton grandiloquent qu’il “serait recommandable d’adopter les mesures nécessaires pour faire en sorte qu’elle recommence à fonctionner”. Recommandables, "les pratiques organisationnelles et matérielles durables” et l’idée d’“augmenter le degré de contrôle de la société sur elle-même” ? Faut-il impulser la “redistribution de la richesse” ? Est-il recommandable de ”combattre toute forme de racisme et de discrimination” ? La longue liste de mesures concrètes adoptées durant ces dix années pour chacun de ces points permet raisonnablement de supposer que la conscience des problèmes existait bien avant l’illumination de Saint-Upéry. Il est vrai que certaines mesures ont donné de meilleurs résultats que d’autres. Mais si nous voulons vraiment pratiquer une “solidarité active avec des processus de transformation (sans les fétichiser) nous ne pouvons nous limiter à découvrir la Méditerranée en indiquant avec emphase les problèmes auxquels toutes et chacune de ces mesures ont tenté d’apporter une solution (avec plus ou moins de succès). Il est fondamental que la littérature se poursuive mais, s’il vous plaît, que quelqu’un appelle le technicien entretemps.

1.  Voir par exemple l’entrevue accordée à Article XI le 22 octobre sous le titre “Pratiquer une solidarité active avec certains processus de transformation sans les fétichiser” : http://www.article11.info/spip/spip.php?article583. Marc Saint-Upéry est l'auteur du livre Le rêve de Bolivar. Le défi des gauches sud-américaines, Éditions La Découverte, 2008.



Source : http://www.rebelion.org/noticia.php?id=95705

Article original publié le 23 novembre 2009

Sur Santiago Alba Rico

Luis Alegre Zahonero, philosophe espagnol, est notamment l’ auteur avec Carlos Fernández Liria de Comprendre le Vénézuela, Penser la démocratie. Ed. HIRU 2006, 160 p.. Titulaire d’ un Diplôme d’Ètudes Avancées pour “le Capital de Marx”. Appartient depuis 1992 a diverses organisations politiques de gauche. Chercheur à Paris-X, au King’s College de Londres et actuellement à l’ Université Complutense de Madrid où il enseigne l'ontologie et l'anthropologie.

Tlaxcala est le réseau international de traducteurs pour la diversité linguistique. Cette traduction est libre de reproduction, à condition d'en respecter l’intégrité et d’en mentionner l’auteur, le traducteur et la source.

URL de cet article sur Tlaxcala : http://www.tlaxcala.es/pp.asp?reference=9342&lg=fr

Partager cet article
Repost0
25 novembre 2009 3 25 /11 /novembre /2009 07:48


Un récent rapport de la CEPAL, la Commission Économique de l’ONU pour l’Amérique Latine et les Caraïbes, signale que 9 millions de personnes dans la région ont rejoint les rangs des pauvres et 5 millions, celui des indigents ce qui éloignera les possibilités d’atteindre l’objectif du millénaire consistant à réduire de moitié ces indicateurs d’ici 2015.

Les données révèlent que le nombre de pauvres est passé de 180 à 189 millions et le nombre d’indigents a grimpé de 71 à 76 millions.

Le rapport de la CEPAL précise que la plupart sont des femmes et des enfants qui souffrent avec une plus grande crudité les effets dévastateurs de la faim.

Dans le cas des femmes, elles font les tâches ménagères non rémunérées dès leur plus jeune âge ce qui limite sensiblement les possibilités d’étudier et de s’épanouir, signale le document de la CEPAL.

La Directrice Exécutive de la CEPAL, Alicia Barcena a précisé que ces données révèlent qu’il y a eu une rupture avec la tendance enregistrée en Amérique Latine et dans les Caraïbes entre 2002 et 2008, période au cours de laquelle le nombre de pauvres avait diminué

Bien qu’il y ait plusieurs facteurs qui ont contribué à cette situation dont la hausse des cours des matières premières, des combustibles, des grains essentiels, il n’y a pas le moindre doute que la grande coupable de la montée en flèche du nombre de pauvres est la crise globale du capitalisme, engendrée dans les pays industrialisés mais dont l’impact social le plus grand se situe dans les pays qu’on appelle « en voie de développement »

Certains d’entre eux étaient mieux préparés pour faire face aux turbulences économiques. C’est le cas du Venezuela, de l’Equateur et de la Bolivie, où des mécanismes efficaces ont été mis en place pour la redistribution des richesses nationales. Mais il y en a eu d’autres, comme le Mexique où presque tous les indicateurs sociaux et économiques ont chuté.

Plusieurs spécialistes considèrent que les résultats économiques du Mexique figurent parmi les pires du monde, surtout à cause de sa grande dépendance du marché des Etats-Unis.

80% des exportations du Mexique vont aux Etats-Unis raison pour laquelle la contraction de la consommation au sein de la société étasunienne a causé un véritable désastre d’où il ne commencera à sortir qu’à partir la mi- 2012.

Pour ce qui est des pays centraméricains, le défi consiste à faire face à la diminution du volume d’argent que les habitants de la région résidant à l’étranger et surtout aux Etats-Unis envoient à leurs proches dans leurs pays d’origine. Un tiers de la population centraméricaine vit de ces envois d’argent.

Pendant des décennies, ces transferts financiers ont empêché que des milliers de familles au Guatemala, au Honduras et au Salvador ne se retrouvent dans une situation désespérée, mais pendant 2009, le flux d’argent à chuté de façon draconienne et l’on prévoit que cette tendance se maintiendra l’année prochaine.

Face à cette situation, la CEPAL a appelé à renforcer et généraliser les programmes d’aide appliqués dans plusieurs pays comme cela est le cas de la remise d’une aide économique, sous certaines conditions, appelée le Panier Famille, au Brésil.

La Directrice de la CEPAL a relevé qu’il est impossible que, dans une région ayant de grandes richesses naturelles, on manque d’un pacte social avec plus de solidarité et que les bienfaits arrivent à tous.

Et c’est que le véritable problème de la pauvreté ne réside pas dans le manque de ressources, mais dans une répartition perverse de celles-ci engendrée par un système dans lequel l’appât du gain ; l’obtention de bénéfices coûte que coûte sont la prémisse fondamentale même si pour l’obtenir il faut écraser des millions d’êtres humains.

Fuentes: RHC, AIN, GRANMA, TRABAJADORES, JUVENTUD REBELDE, PL, REUTER, EFE, IPS, ANSA, AFP, XINHUA, TASS, DPA, AP.
Partager cet article
Repost0