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20 novembre 2009 5 20 /11 /novembre /2009 08:25


LE président vénézuélien Hugo Chavez a relevé l’importance des récentes réflexions du leader de la Révolution cubaine, Fidel Castro, intitulées La Révolution bolivarienne et la paix. Chavez est intervenu à l’atelier préparatoire du 1er Congrès extraordinaire du Parti socialiste unifié du Venezuela (PSUV), devant les 772 délégués qui prendront part au prochain rendez-vous de cette formation politique.

Au Théâtre municipal de Caracas, avec son éloquence habituelle, le leader bolivarien a donné lecture d’un document dans lequel Fidel Castro, entre autres aspects, réfute les accusations calomnieuses des Etats-Unis, selon lesquelles Chavez préparerait une guerre contre la Colombie voisine. Fidel précise que les forces paramilitaires colombiennes sont «la première troupe de choc» des USA contre la patrie de Simon Bolivar.

Visiblement ému, le chef d’Etat bolivarien a ensuite entonné les hymnes du PSUV, de son pays et de Cuba, en témoignage de l’amitié et des liens fraternels profonds existant entre les deux processus révolutionnaires, dont les pays sont membres fondateurs de l’Alliance bolivarienne pour les peuples d’Amérique (ALBA).

Une dépêche de l’agence Prensa Latina signale par ailleurs que Chavez a décidé de prolonger jusqu’à mars 2010 le 1er Congrès extraordinaire du PSUV, initialement prévu du 21 novembre au 13 décembre.

«Le Congrès extraordinaire siègera à partir du prochain samedi 21 à 17h, où nous commencerons les délibérations. Il y aura une pause à Noël, et nous poursuivrons les travaux en janvier, février et mars», a dit le chef d’Etat.

Le président a exhorté les délégués à descendre dans les rues, à se rendre dans les quartiers, dans les usines, où se trouvent les délégations de base du PSUV, afin d’instaurer un grand débat.

De l’avis de Hugo Chavez, le Congrès doit se pencher sur les grands et les petits événements qui se déroulent à l’instant même dans le monde et sur le continent américain. «Il doit examiner très spécialement la menace qui plane aujourd’hui sur le Venezuela», a-t-il précisé.

A cet égard, le président vénézuélien a réitéré son appel à la défense du pays dans ce nouveau contexte, marqué par l’installation de sept bases militaires US en Colombie. (SE)
 

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19 novembre 2009 4 19 /11 /novembre /2009 07:32
Info Sud Télé
La liquidation brutale de l’entreprise Luz y Fuerza del Centro (LFC) en charge de la distribution d’électricité dans le centre du pays, est présentée par le pouvoir exécutif comme un acte accompli, ne restant qu’à régler les détails de l’indemnisation des travailleurs. Le président s’est déclaré soulagé. Cependant, et malgré le nuage de fumée des médias, les faits prouvent le contraire. Le Syndicat Mexicain des Électriciens (SME) mène la lutte, sans doute la plus importante de ses 95 ans d’existence.  / Francis Goche et Sebastian Cortés (CSPCL)

C’est au coeur de la révolution mexicaine que les premiers syndicats mexicains voient le jour. Les électriciens créent leur organisation en 1914, et publient en 1915 leur premier journal : rouge et noir. En 6 mois ils obtiennent une amélioration des conditions de travail et des salaires indexés sur l’or, échappant ainsi à la dévaluation constante de la monnaie nationale. Ils n’obéissent pas à la propagande de Venustiano Carranza et agissent indépendamment au sein de la révolution, refusant entre autre de se joindre aux bataillons rouges crées par Carranza pour combattre les troupes insurgées de Villa et Zapata. Accusés de trahison, ils subissent une dure répression du gouvernement constitutionnel. En 1936, suite à une grève dure appuyée par de nombreux secteurs, ils obtiennent un des contrats collectifs les plus avancés du pays. La nationalisation des industries énergétiques commence en 1937, mais ce n’est qu’en 1960 que les électriciens deviennent des travailleurs au service de l’État.

Au long de son histoire, le SME s’est positionné pour les droits et la justice des travailleurs, et est resté résistant au modèle de soumission à l’état que le PRI* a mis peu à peu en place dans l’ensemble des organisations populaires. Les électriciens se sont aussi distingués par des programmes d’électrification de quartiers populaires qui n’étaient pas inscrits dans les priorités de développement du pays. Quelques mois avant la liquidation de l’entreprise, ils proposaient un projet d’exploitation du réseau de fibre optique permettant en plus de l’électricité l’accès à la télévision, au telephone et à Internet à l’ensemble des usagers pour un coût ridicule au vu des tarifs proposés par les entreprises privées agissants sur le secteur. Le dossier a été enterré par le gouvernement, la seule réponse étant le coup de force du 10 octobre.

Manoeuvres gouvernementales

La liquidation de la compagnie d’électricité était préparée de longue date. La police fédérale avait un plan d’assaut bien établi, les médias savaient ce qu’ils devaient dire et la Compagnie Fédérale d’Electricité (CFE, l’autre entreprise publique) était préparée à prendre le contrôle des installations. Depuis plus de 10 ans déjà les autorités laminent les finances de la compagnie et orchestrent des campagnes de dénigrement envers les électriciens qualifiés de fainéants, corrompus et privilégiés.

De même, depuis plusieurs années le gouvernement appuie une dissidence au sein du SME. C’est elle aujourd’hui qui continue de négocier avec le pouvoir et se vante d’obtenir des accords. Le détail de ces accords est risible : ils obtiennent 6 mois de couverture médicale en plus des 6 initialement offerts, 2000 travailleurs supplémentaires se verraient accorder une retraite pour leurs services au sein de la compagnie publique. Concernant ce dernier point, rien n’est moins sur dans la mesure où le gouvernement a annoncé que les budgets accordés aux retraites de cette entreprise seraient réduits à 10 % du coût actuel. Par ailleurs, d’une façon confuse, la dissidence a déclarée être intéressée par la possibilité pour les travailleurs de créer leurs propres entreprises pour continuer à opérer sur le réseau.

Le pouvoir annonce que plus de 50 % des ex-employés ont accepté leur solde de tout compte. Ils le répètent avec tant d’insistance qu’il en devient difficile de le croire. Ce chiffre, selon le syndicat, n’excèderait pas 20 %. Des scènes grotesques ont été filmées, on y voit des policiers vêtus en civils venir faire la file devant les centres de paiement. La guerre psychologique autour de ce thème bat son plein, le but étant de décourager les travailleurs et de les pousser à accepter leur licenciement. D’autres vidéos circulent où l’on voit des policiers emporter des sacs de cuivre pour arrondir leurs fins de mois.

Le réseau subit de nombreuses chutes de tension et coupures. Pour certains quartiers populaires, c’est plus de 10 jours sans électricité qui poussent le voisinage à manifester ; manifestations sporadiques tout de suite canalisées par des forces policières sur le qui vive. Des coupures longues se sont déclarées dans 12 des 16 délégations (arrondissements) de la ville de Mexico, ainsi que dans de nombreuses communautés et municipalités de la zone que gérait Luz y Fuerza. Le personnel de la CFE épaulé par des dizaines d’entreprises privées a clairement du mal à maintenir le réseau. Ils sont soumis à des conditions de travail excessivement scandaleuses : des journées de 16 heures ont été reportées, et les règles élémentaires de sécurité sont délaissées. Des problèmes graves ont aussi eu lieu dans d’autres États où la CFE a dû diminuer son personnel pour l’envoyer opérer dans le centre du pays. C’est le cas par exemple à Queretaro où un incendie déclaré dans une station de la compagnie a laissé 25 000 personnes sans électricité pendant 6 heures. Les manques de personnel et de maintenance ont étés reconnus officiellement comme cause de l’incident.

Le 5 novembre, les électriciens ont accroché des banderoles sur les installations gardées par la police, laquelle a choisi d’agresser les manifestants ; le gouvernement a tout de suite parlé de tentative d’infractions et envoyé 600 militaires en renfort pour prévenir de nouvelles tentatives. La discipline syndicale, suivant le mot d’ordre de pacifisme a évité des heurts plus violents. Même scénario le 11 novembre lors d’opérations escargots sur les autoroutes. Les syndicalistes dénoncent la constitution de groupes de provocateurs, tactique que l’on sait chère aux gouvernements mexicains.

Le SME a opté pour des recours légaux devant divers tribunaux du pays. Plus de 34 000 demandes pour licenciement injustifiées ont été déposées. Une juge a déclaré la suspension de la liquidation de l’entreprise. Plusieurs autres juges en charge des demandes déposées par les travailleurs ont déclaré être victimes de pressions de la part de leur hiérarchie, de l’État et d’anonymes.

À l’exception de « la Jornada »**, les médias nationaux font preuve d’un manque d’objectivité flagrant, tournant quelque évènement que ce soit contre les électriciens. Ils ne relaient que peu les informations concernant les coupures, ni celles concernant les manifestations d’usagers. L’accord de la fraction dissidente du SME avec le gouvernement a par contre fait la une. Les syndicalistes sont accusés de chercher à provoquer les affrontements avec la police ainsi que de vouloir saboter le réseau électrique, bien qu’aucun cas réel ne vienne corroborer ces allégations. « Milenio », qui détient la palme des attaques contre les électriciens, a vu un piquet de travailleurs s’installer devant ses portes. Le groupe « d’information » accuse désormais les syndicalistes de porter atteinte aux journalistes ainsi qu’à la liberté de la presse, et plusieurs articles presagent de possibles attaques contre les journalistes. De fait ces journalistes ainsi que ceux d’autres grands groupes de médias sont désormais persona non grata au sein des manifestations.
Wikipedia n’est pas en reste ; l’article en espagnol correspondant à Luz y Fuerza fait un exposé présentant cette liquidation comme naturelle et bénéfique à l’économie du pays, omettant les nombreuses références qui prouvent le contraire. Il a été modifié le jour même du décrêt de liquidation et sa modification est désormais bloquée.

Le « Cartel » Fédéral d’Électricité

La Compagnie Fédérale d’Électricité, citée par le président comme modèle d’entreprise publique ne fait pas la une des journaux, et pour cause, cela démentirait l’affirmation. En premier lieu il est désormais clair que l’entreprise ne sous-traite pas seulement 40 % de la production d’énergie, mais aussi une grande part de la distribution et des interventions sur le réseau. Aucun chiffre n’est publié sur ces contrats de sous-traitance. À plusieurs reprises ces dernières années la presse a  rapporté des cas de contrats attribués contre d’importantes sommes d’argent versées aux ingénieurs et aux responsables. Ces affaires sont qualifiées selon les cas de corruption ou d’extorsion.

Par ailleurs  les nombreuses mobilisations dans différents États depuis plus de 15 ans contre la CFE, ses tarifs élevés et ses abus finissent de démontrer que cette entreprise ne viendra pas améliorer l’acces à l’électricité. Les factures montent parfois à plus de 10 fois le montant habituel et sont ainsi impayables, ce qui a mené plusieurs communautés à refuser de payer. Un mouvement contre les prix élevés de l’énergie électrique est formé nationalement, régulièrement victime d’actes de répression, persécution et détention. Ils dénoncent des factures démesurément élevées, coupures pour non paiement dans des cas litigieux ainsi que des fabrications de délits contre ceux qui ne se plient pas. D’autres mobilisations ont eu lieu contre des projets d’implantations d’éoliennes ou de barrages, comme par exemple La Parota au Guerrero, projets qui s’inscrivent dans le Plan Puebla-Panama prévoyant un « corridor énergétique » axé, comme toujours, du sud vers le nord. Systématiquement, pour accomplir ses projets, la CFE spolie les droits des populations et avance protégée par les forces de l’ordre, alors même que les réquisitions légales pour ces constructions ne sont pas obtenues. La compagnie a aussi fait l’objet de dénonciations de la part de communautés zapatistes en rébellion. Dans plusieurs cas, la CFE est coupable de favoriser les conflits entre communautés, et de participer à des actes de harcèlement et d’intimidation. Tous ces éléments montrent clairement que la compagnie assiste le gouvernement dans sa politique raciste et discriminatoire envers les communautés les plus pauvres, n’hésitant pas à couper le courant à des villages entiers sans le sous et à provoquer des affrontements entre les populations. Elle met aussi en oeuvre la politique de pillage énergétique du pays pour subvenir aux besoins de l’immense voisin nord-américain.

Enfin, Une enquête demandée par la gauche parlementaire présente en juillet 2009 l’entreprise comme un lieu de négoces sans scrupules. Il y est fait état d’achats de matériel obsolète à des prix démesurés, d’ouvrages payés deux, trois et jusqu’à 5 fois, de paiement de travaux inexistants et de coûts gonflés. Des employés de l’entreprise dénoncent cette corruption systématique et à grande échelle organisée par la direction même de l’entreprise, établissant une organisation criminelle au sein de l’entreprise. Un ingénieur travaillant depuis 20 ans dans l’entreprise affirme que depuis que Felipe Calderón fut ministre de l’énergie, durant le sexennat de Vicente Fox (2000-2006), les fonctionnaires de haut niveaux ont créé des entreprises qui travaillent pour la CFE, facturant des travaux et services inexistants ou se chargeant d’acheter et de revendre de l’électricité en augmentant les coût de façons disproportionnées. Des cas semblables ont été répertoriés également concernant le gaz et le pétrole. Plusieurs entreprises transnationales telles que Repsol ou Iberdrola font aussi de juteux bénéfices de cette façon, même si ils doivent systématiquement payer des dessous de table exorbitants.

Dans ce contexte, un fait divers passé inaperçu laisse pensif : au lendemain de la liquidation de Luz y Fuerza, une avocate du service juridique de la CFE est assassinée dans sa voiture, à la sortie de sa résidence. Le crime a été décrit comme une tentative de vol de voiture ratée. La victime avait déclaré à sa famille la semaine précédente avoir reçu des menaces de mort. Elle avait découvert une extorsion concernant plusieurs millions de au sein de la CFE et transportait avec elle le dossier qu’elle était en train de constituer pour dénoncer l’arnaque. Ce ne serait pas le premier assassinat en rapport avec les sombres oeuvres de la CFE.

Vers une grève générale

La direction syndicale a mis en route une série de demandes judiciaires, dont certaines ont déjà abouti positivement, comme la suspension du licenciement, reconnu comme injustifié. Les processus judiciaires étant lents et étalés dans le temps, cela n’en fait pas pour autant des victoires. En parallèle aux actions légales, la direction affirme clairement travailler à la préparation d’une grève nationale. Le premier pas a eu lieu le 5 novembre avec le début d’une « grève symbolique » et l’accrochage de banderoles rouges et noires en de nombreux lieux. 11 piquets de grèves sont maintenus depuis ce jour dans des points stratégiques en relation avec les installations de la défunte compagnie toujours gardée par les militarises de la police fédérale. Les syndicalistes se tiennent prêts à bloquer les accès sur ordre de la direction, et déclarent veiller à ce que la CFE ne pille pas les biens de la défunte entreprise. De fait, plusieurs déménagements ont été remarqués, dont celui des caisses d’archives concernant les 6500 comptes spéciaux responsables de la mauvaise situation financière de l’entreprise. Les policiers se tiennent prêts à intervenir à quelques dizaines de mètres de ces rassemblements.

Juste retour des choses, les électriciens du SME ont reçu de nombreux appuis financiers, mais aussi des vivres et du matériel. Des manifestations et blocages de routes quotidiens ont aussi montré à quel point les populations sont sensibles. Les assemblées du SME et de ses alliés remplissent non seulement les salles, mais aussi les rues adjacentes, où les interventions sont retransmises par haut-parleurs. Les participants réclament régulièrement avec insistance une grève générale. Cependant tout le monde s’en remet au plan d’action de la direction syndicale. On voit clairement apparaître les années de formation syndicale obligatoire qui font du SME une structure rodée : la direction décide, la base applique.

Le SME se fait aussi a cette occasion porte parole d’autres luttes, comme celles des paysans, des universitaires, ou du mouvement en défense de l’industrie du pétrole et de la constitution. En fait, on pourrait même presque dire que ces organisations en lutte se placent sous la responsabilité du syndicat, confiants dans sa capacité d’organisation pour les unir et les mener dans la lutte.

Parallèlement le SME appelle ses adhérents à se tenir à l’écart des provocations policières et à éviter les affrontements avec les forces de l’ordre, argumentant que « eux aussi sont du peuple ». Des incidents sporadiques ont cependant eu lieu, mais d’ampleur très réduite. Les médias se rongent les ongles car les syndicalistes refusent les provocations et évitent toute forme de violence. Les actions des travailleurs licenciés sont plus dirigées vers l’information de la population, à travers une action quotidienne de brigades d’informations qui parcourent la ville.

Le second pas annonce vers la grève générale est un « arrêt national » qui a eu lieu le 11 novembre, juste un mois apres la liquidation brutale de LFC. La dissidence du syndicat des travailleurs de l’éducation, en lutte depuis 2 ans contre la réforme impulsée par la dirigeante du syndicat *** s’est jointe aux électriciens. Le mouvement de Andrés Manuel Lopez Obrador également, ainsi que les syndicats des cheminots, de l’industrie nucléaire, certains secteurs ecclesiastiques et surtout les étudiants des plus gros campus. Les electriciens comptent l’appui du FPDT de San salvador Atenco, ainsi que de la APPO de Oaxaca et de nombreux adhérents de l’Autre Campagne. Le syndicat de la téléphonie, généralement peu combatif, s’est aussi joint au combat, dénonçant un effort du pouvoir pour en finir avec le syndicalisme dans le pays. Au total ce sont 700 organisations qui se sont jointes à cette journée articulée autour de 10 actions symboliques incluant plusieurs cortèges de manifestation, des blocages devant les dépendances gouvernementales, les grands médias et les installations de la défunte entreprise, toujours gardées par les policiers. Le tout dans un cadre strictement pacifiste. Des actions ont également eu lieu dans 22 des 32 États de la république, particulièrement à Oaxaca et à Puebla où les bureaux de la CFE ont dû rester fermés toute la journée.

La suite des actions reste à définir. Martin Esparza, leader du SME, a seulement annoncé que la situation était propice à une grève nationale et appelle les organisations présentes à continuer la mobilisation en vue d’établir un mouvement social pour la récupération du pouvoir et le rétablissement de l’ordre constitutionnel. Il affirme que des accords sont déjà acquis pour mener cette grève nationale qui se tiendrait avant le mois de décembre. Un flou qui risque cependant de démobiliser les travailleurs à 3 jours seulement de la fin du plan de licenciement offert par l’État.

* Le Parti Revolutionnaire Institutionnel, au pouvoir sans interruption durant plus de 70 ans – jusqu’en 2000.

** La Jornada est un quotidien d’information édité par l’Université Nationale Autonome de Mexico (UNAM). C’est le seul journal à grand tirage qui donne une information indépendante, même si en son sein se mène une rude bataille pour garder cette indépendance.

*** Elba Esther Gordillo est un des personnages les plus puissants du paysage politique mexicain : on lui attribue même la victoire de Felipe Calderón à l’élection présidentielle de 2006, dans la mesure où elle aurait fait pression sur le PRI pour appuyer cette présidence issue d’une fraude massive. Elle est aussi connue pour ses voyages en Afrique où elle aurait fait appel à un marabout pour s’assurer de sa puissance politique.

Source: Texte envoyé pour le CSPCL

This entry was posted on Dimanche, novembre 15th, 2009 at 18 h 23 min and is filed under Articles. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0 feed.

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19 novembre 2009 4 19 /11 /novembre /2009 07:25


Le Front de la Résistance Populaire au Honduras confirme sa décision de ne pas reconnaître les résultats des élections du 29 novembre

Tegucigalpa, 17 novembre, (RHC)--. Le Front National de la Résistance Populaire du Honduras a confirmé sa décision de ne pas reconnaître les résultats des élections prévues le 29 novembre et de poursuivre la lutte pour le rétablissement de l’ordre constitutionnel et de la restitution à ses fonctions du Président Manuel Zelaya.

Juan Barahona, coordinateur général du Front National de la Résistance Populaire, a souligné que le mouvement populaire se poursuivra le temps nécessaire jusqu'à obtenir la convocation d’une assemblée constituante, démocratique et populaire.

« Nous allons lutter en permanence, parce que c’est une lutte de classes. Ici personne ne se fatigue, personne ne se rend. C’est une lutte sans répit contre les putschistes, l’oligarchie et les propriétaires des entreprises » a-t-il relevé.

Le Front a appelé les Honduriens à l’abstention pour ne pas faire le jeu du régime de facto qui veut par cette farce -a-t-il signalé- légitimer le putsch.
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19 novembre 2009 4 19 /11 /novembre /2009 07:02


Santa Cruz, 17 novembre, (RHC)--. Le Président bolivien, Evo Morales, a annoncé sa participation aux grandes manifestations organisées ce dimanche dans le département de Santa Cruz pour marquer la fermeture de sa campagne électorale.

Au cours d’un rassemblement populaire, Evo Morales a signalé que c’est la meilleure manière de rendre hommage à ceux qui soutiennent les changements politiques dans ce département, ancien bastion de l’opposition.

Les Boliviens sont appelés aux urnes, le 6 décembre, pour élire le président, le vice-président et l’Assemblée Législative Plurinationale, nom qu’adoptera le Congrès à partir de l’année prochaine.

Ce même jour, les habitants des départements de la Paz, d’Oruro, de Cochabamba, de Potosi, de Chuquisaca et du Grand Chaco ainsi que 12 districts peuplés majoritairement par des Indiens, seront consultés sur leur autonomie.

 

 

Sources: RHC, AIN, GRANMA, TRABAJADORES, JUVENTUD REBELDE, PL, REUTER, EFE, IPS, ANSA, AFP, XINHUA, TASS, DPA, AP.
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18 novembre 2009 3 18 /11 /novembre /2009 11:42
17 Novembre 2009 Par Lamia Oualalou sur médiapart

La compagnie franco-britannique Perenco va-t-elle recevoir le « prix Pinocchio 2009 » dans la catégorie «droits de l'homme » ? Elle est en tous cas une des premières nominées de cette distinction délivrée par l'ONG des Amis de la Terre (http://www.amisdelaterre.org/), qui dénonce les entreprises françaises qui ont « perpétré les violations les plus graves des droits de l'homme ». Le projet en question est une exploitation pétrolière d'un coût d'un milliard de dollars dans une région de l'Amazonie péruvienne habitée par deux des derniers peuples indigènes isolés du monde.

Cela fait déjà plusieurs mois que Perenco est au centre de la polémique. L'AIDESEP, l'organisation nationale des Indiens d'Amazonie péruvienne, a d'ailleurs porté plainte devant la Cour Constitutionnelle pour stopper un projet de prospection pétrolière dans la concession, dite Lot 67, située au nord-ouest de l'Amazonie péruvienne. L'entreprise a reçu l'autorisation de prospecter moins de deux semaines après des massacres qui ont eu lieu début juin, à Bagua, dans le nord du pays. Les affrontements, qui ont découlé de l'attaque des forces de police contre une manifestation indigène pacifique a fait plus de trente morts parmi les policiers et les civils.

Cette explosion de violence, relayée par la presse internationale, avait poussé le président Alan Garcia à reconnaître que les consultations des peuples indigènes étaient baclées. A l'instar du président de Perenco, le chef de l'Etat nie la localisation de tribus d'indiens isolés dans ce lot, et plus généralement, leur existence. C'est pour cette raison qu'en mai 2008, la Funai, la fondation nationale brésilienne de l'Indien, a mis fin à un tabou en publiant des clichés d'une tribu d'Indiens dits isolés, c'est-à-dire totalement coupés du monde, découverts dans l'Etat brésilien d'Acre, à la frontière du Pérou. Cela fait plus de vingt ans que la Funai survole ces tribus, sans jamais s'en approcher, ni surtout divulguer les coordonnées de leurs campements. Le moindre contact, même plein de bonnes intentions, peut en effet s'avérer fatal. Le corps de ces Indiens n'est en effet pas immunisé contre les maladies importées de l'extérieur. A l'époque, la Funai soulignait qu'outre les virus, ces tribus étaient de plus en plus victimes des compagnies minières et d'hydrocarbures, des chercheurs d'or et des agriculteurs, prêts à tout pour s'approprier les ressources de leurs territoires. La fondation ne cachait pas que sa campagne de prise de conscience était ouvertement orientée vers le gouvernement péruvien. Si le Brésil ne fait pas toujours les efforts nécessaires, il reconnaît au moins formellement l'existence de plus de 70 tribus d'Indiens isolés sur son territoire. Le président Alan Garcia préfère parler d'un mythe.

Le gouvernement péruvien persiste par ailleurs dans sa posture répressive, malgré les violents affrontements du mois du juin. Le ministre de la justice s'est en effet dit en faveur d'une dissolution de l'AIDESEP. Créé en 1980, le mouvement représente 350 000 Indiens d'Amazonie péruvienne. Cette annonce a provoqué un scandale dans le monde entier, de nombreux peuples indigènes d'autres régions, du Botswana au Canada, ont en effet condamné Lima.

La nomination de Perenco au prix Pinocchio 2009 appelle une nouvelle fois à la prise de conscience. Alors que le monde s'apprête à discuter à Copenhague, les réductions de gaz à effet de serre, il faut se rappeler que les enjeux ne sont pas environnementaux, mais également humains. L'ONG Survival International compte sur l'opprobre pour influencer l'entreprise franco-britannique. « Ce prix est extrêmement embarrassant pour la compagnie Perenco. Une manière de ne pas le remporter serait qu'elle abandonne son projet avant le 24 novembre », argue
Stephen Corry, directeur de l'ONG. C'est en effet la date à laquelle seront annoncés les « vainqueurs » du prix. En attendant, pour voter en ligne, il suffit de rentrer sur le site suivant : http://www.prix-pinocchio.org/nomines.php#

Une autre façon de se mobiliser, de façon plus ludique cette fois, c'est d'assister au concert exceptionnel qui sera organisé lundi prochain 23 novembre au théâtre de l'Européen  à l'occasion des quarante ans de Survival. L'objectif est de récolter des fonds destinés au financement des campagnes que mène l'organisation en faveur des peuples indigènes. La chanteuse de folk et blues Grace, qui parraine la manifestation, interprètera ce soir là "Imagine one day", alors que la pianiste Dana Ciocarlie interprétera notamment Haydn, Schubert, Liszt, et Bartók. Allez-y !

Théâtre de l'Européen 5, rue Biot 75017 Paris

Renseignements et réservations tél. 01 42 41 47 62 dd@survivalfrance.org

 

(photo Funai)

de l'Amazonie péruvienne habitée par deux des derniers peuples indigènes isolés du monde.

 

Cela fait déjà plusieurs mois que Perenco est au centre de la polémique. L'AIDESEP, l’organisation nationale des Indiens d'Amazonie péruvienne, a d’ailleurs porté plainte devant la Cour Constitutionnelle pour stopper un projet de prospection pétrolière dans la concession, dite Lot 67, située au nord-ouest de l’Amazonie péruvienne. L’entreprise a reçu l’autorisation de prospecter moins de deux semaines après des massacres qui ont eu lieu début juin, à Bagua, dans le nord du pays. Les affrontements, qui ont découlé de l’attaque des forces de police contre une manifestation indigène pacifique a fait plus de trente morts parmi les policiers et les civils.

Cette explosion de violence, relayée par la presse internationale, avait poussé le président Alan Garcia à reconnaître que les consultations des peuples indigènes étaient baclées. A l’instar du président de Perenco, le chef de l’Etat nie la localisation de tribus d’indiens isolés dans ce lot, et plus généralement, leur existence. C’est pour cette raison qu’en mai 2008, la Funai, la fondation nationale brésilienne de l’Indien, a mis fin à un tabou en publiant des clichés d’une tribu d’Indiens dits isolés, c’est-à-dire totalement coupés du monde, découverts dans l’Etat brésilien d’Acre, à la frontière du Pérou. Cela fait plus de vingt ans que la Funai survole ces tribus, sans jamais s’en approcher, ni surtout divulguer les coordonnées de leurs campements. Le moindre contact, même plein de bonnes intentions, peut en effet s’avérer fatal. Le corps de ces Indiens n’est en effet pas immunisé contre les maladies importées de l'extérieur. A l’époque, la Funai soulignait qu’outre les virus, ces tribus étaient de plus en plus victimes des compagnies minières et d’hydrocarbures, des chercheurs d’or et des agriculteurs, prêts à tout pour s’approprier les ressources de leurs territoires. La fondation ne cachait pas que sa campagne de prise de conscience était ouvertement orientée vers le gouvernement péruvien. Si le Brésil ne fait pas toujours les efforts nécessaires, il reconnaît au moins formellement l’existence de plus de 70 tribus d’Indiens isolés sur son territoire. Le président Alan Garcia préfère parler d’un mythe.

Le gouvernement péruvien persiste par ailleurs dans sa posture répressive, malgré les violents affrontements du mois du juin. Le ministre de la justice s’est en effet dit en faveur d’une dissolution de l’AIDESEP. Créé en 1980, le mouvement représente 350 000 Indiens d’Amazonie péruvienne. Cette annonce a provoqué un scandale dans le monde entier, de nombreux peuples indigènes d’autres régions, du Botswana au Canada, ont en effet condamné Lima.

La nomination de Perenco au prix Pinocchio 2009 appelle une nouvelle fois à la prise de conscience. Alors que le monde s’apprête à discuter à Copenhague, les réductions de gaz à effet de serre, il faut se rappeler que les enjeux ne sont pas environnementaux, mais également humains. L’ONG Survival International compte sur l’opprobre pour influencer l’entreprise franco-britannique. « Ce prix est extrêmement embarrassant pour la compagnie Perenco. Une manière de ne pas le remporter serait qu'elle abandonne son projet avant le 24 novembre », argue
Stephen Corry, directeur de l’ONG. C’est en effet la date à laquelle seront annoncés les « vainqueurs » du prix. En attendant, pour voter en ligne, il suffit de rentrer sur le site suivant : http://www.prix-pinocchio.org/nomines.php#

Une autre façon de se mobiliser, de façon plus ludique cette fois, c'est d'assister au concert exceptionnel qui sera organisé lundi prochain 23 novembre au théâtre de l’Européen  à l'occasion des quarante ans de Survival. L'objectif est de récolter des fonds destinés au financement des campagnes que mène l’organisation en faveur des peuples indigènes. La chanteuse de folk et blues Grace, qui parraine la manifestation, interprètera ce soir là "Imagine one day", alors que la pianiste Dana Ciocarlie interprétera notamment Haydn, Schubert, Liszt, et Bartók. Allez-y !

Théâtre de l’Européen 5, rue Biot 75017 Paris

Renseignements et réservations tél. 01 42 41 47 62 dd@survivalfrance.org

 

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18 novembre 2009 3 18 /11 /novembre /2009 07:41
Analyse du Directeur de la Radio La Primerísima

Il convient de rappeler la nature du pouvoir politique qui s’exerça au Nicaragua jusqu’à 1979 car on entend souvent dans les médias des politiciens de quelque époque que ce soit qui limitent la conceptualisation du pouvoir politique qui eut cours au Nicaragua à la “dictature de Somoza”. Plus comme une expression que comme un concept réel. Et je crois qu’il convient, je me répète, d’examiner de près ce que fut la dictature somoziste, pour comprendre ce qui s’est passé le 19 juiller 1979.

En premier lieu, la dictature avait un aspect d’ingérence. La dictature s’est installée et s’est maintenue pendant 45 ans, grâce aux Etats-Unis. Ceux-ci l’ont armée, ont facilité le commerce, ont fermé les yeux sur la corruption, ont entrainé les principaux dignitaires qui deviendront des meurtriers, lui ont offert la protection dans toutes les instances internationales, ont blanchi de tout soupçon les processus électoraux truqués, ont caché les restrictions aux libertés démocratiques.

mais ce n’était pas seulement les Etats-Unis en tant que tels, c’est très important. Ils ont crée le dispositif militaire appelé Garde Nationale, et nommèrent un administrateur pour ce corps militaire, qui s’est trouvé être Anastasio Somoza García, puis se trouvèrent être ses enfants. L’appareil militaire fut créé par les Etats-Unis et il y a des preuves de tout cela.

Cet appareil se chargea de maintenir le statut quo dans le pays, d’un point de vue politique mais également économique. En d’autres termes, il était le gendarme du système capitaliste. Et les grandes fortunes du pays se sont développées sous la protection de la dictature de Somoza. Bien sûr, cela n’a pas commencé avec Somoza, l’origine de ces enrichissements, par exemple, les fortunes des familles Cuadra, Chamorro, Lacayo, Pellas, ... remontent au XIXe siècle, elles ne sont pas nées avec Somoza, mais elles se sont fortement consolidées avec lui.

Cette classe de propriétaires terriens rejointe plus tard par certains secteurs financiers ou du bâtiment, a réussi à se constituer comme pouvoir économique, comme classe et comme segment de classe, grâce au régime militaire dictatorial de Somoza. Il y eut une alliance politique, économique et sociale entre cet appareil politico-militaire de la dictature somoziste, largement soutenu par les Etats-Unis, et l’appareil oligarchique, les grands propriétaires, les familles traditionnelles de ce pays. L’objectif fondamental de cet alliance était le soutien au régime capitaliste.

Ce n’était pas une simple alliance de personnes comme le pacte survenu entre un général conservateur Carlos Carlos Cuadra et Somoza, ou le pacte d’Emiliano Chamorro, ni un simple pacte pour la répartition des tâches dans le gouvernement. Fondamentalement, c’était l’expression d’un pacte économique implicite, dont l’axe fondamental était la garantie de l’enrichissement des plus riches à travers l’exploitation des travailleurs et plus spécialement avec le maintien d’une “armée” de paysans sans terres.

L’instrument politique de Somoza était le Parti Libéral. Ce n’est pas juste une dictature somoziste mais bien une dictature libérale-somoziste, la machine libérale était celle de Somoza, tout comme le Parti Conservateur était celui des grands propriétaires, des négociants, des exportateurs et des oligarques de ce pays.

C’était cela la véritable nature politique du pouvoir au Nicaragua, avec un élément supplémentaire : la hiérarchie catholique, qui comme l’a très bien rappelé dans ses derniers discours Daniel (NDT : Daniel Ortega, président du Nicaragua) a parrainé, béni et acompagné la sanglante répression de la dictature somoziste pendant toute sa durée. Le cardinal Miguel Obando a pris ses distances à la fin de la dictature, après l’attaque du Front Sandiniste de Libération Nationale (FLSN) de la maison de Chema Castillo, le 27 décembre 1974. Et c’est ce qui l’a fait divorcer de la hiérarchie dictatoriale, mais si Obando s’est séparé, les autres sont restés.

C’est ce conglomérat d’intérêts qui était donc au pouvoir. Ce n’était pas seulement Somoza et sa Garde Nationale. Non. C’était Somoza, les propriétaires terriens, les riches, la hiérarchie catholique, tous, appuyés par les Etats-Unis. C’était dans la nature des chose qu’ils détiennent tout. 85% des terres cultivables appartenaient à une poignée d’individus, moins de 50 000 personnes. C’est uniquement par cela que l’on peut expliquer les fortunes accumulées comme celle de la famille Pellas, par exemple.

Il y eu une rupture avec Somoza, à la fin du régime, pendant les trois dernières années, mais pas pour une divergence idéologique, politique, non par une prise de conscience que leur classe s’était enrichie et qu’elle avait renforcé la dictature somoziste, et que dans un élan de conscience sociale ils s’étaient dis : “pauvre gens, nous devons maintenant chercher à résoudre leurs problèmes”. Non.

Simplement, la rupture s’effectua parce que le Front Sandiniste devint de plus en plus fort à partir de 1974 et au rythme où allaient les choses, ce qui allait suivre serait une révolution totale dans laquelle cette classe allait tout perdre. Ils ont ainsi préféré se détacher de Somoza pour tenter d’échapper à la révolution. Sans succès. Certains tentèrent néanmoins de mettre en place le somozisme sans Somoza, un capitalisme sans la pouvoir de Somoza, mais ils échouèrent également.

Quand le peuple nicaraguayen se souleva d’août 1978 à juillet 1979, avec quelques interruptions, l’insurrection populaire détruisit l’ensemble du système institutionnel, politique, économique et social du pays. Et c’est le peuple qui en était le protagoniste. On oublia les noms de famille, les descendances, autres autres ...

C’est donc un fait majeur : c’est le peuple qui au Nicaragua a fondé un nouvel Etat, d’une nouvelle nature, avec de profondes racines démocratiques, et qui a initié un processus de libération économique. Ils avaient déjà obtenu la libération politique et ils commencèrent un autre chemin vers la libération économique. La composition de classe qui exerce le pouvoir politique changea également radicalement. Ce sont ici les raisons fondamentales de l’entrée en guerre des Etats-Unis contre le Nicaragua. Car la Révolution a mis à bas le modèle économique et politique qui avait permis aux Etats-Unis de mettre en œuvre leurs schémas de domination sur presque toute l’Amérique Latine. Ils ont ainsi attaqué le Nicaragua parce qu’ils ne pouvaient permettre que leur pouvoir et leur hégémonie soient contestées et donnent naissance à un régime contraire au leur. Ainsi vint la guerre.

En 1990, contrairement à ce qui survint en 1979, le triomphe total des forces populaires menées par le FSLN, donnant naissance à un nouvel Etat et des nouvelles relations sociales dans le pays, contrairement à tout cela, on assista à un triomphe électoral des Etats-Unis, avec l’élection de Violeta de Chamorro, mais en aucun cas à une révolution. Violeta et les Etats-Unis voulaient certainement provoquer une contre-révolution en détruisant ce qui avait été construit, mais ils ne purent l’obtenir, pour différentes raisons.

D’abord parce que l’armée et la police n’était pas soumis à leur intérêt, par leurs racines sandinistes et populaires. Ensuite, par la résistance du peuple organisé, surtout des syndicats, car à cette époque certaines parties de la classe politique dominante du Front Sandiniste allait contre les luttes sociales. C’était un groupe de dirigeants du front qui faisait pression, mais la majorité non. Ce sont ceux-là même qui sont aujourd’hui membres du Mouvement de Rénovation Sandiniste (MRS), d’opposition.

Enfin, parce qu’ils n’avaient pas à eux seuls la majorité suffisante au Parlement pour changer la constitution. Leur victoire ne fut pas totale. Ils purent réinstaurer le capitalisme dans le pays, dans sa variante néolibérale, grâce à l’alliance avec les ramiristes, avec l’illusion que leur chef, Sergio Ramírez était le meilleur candidat à la présidentielle et qu’il allait certainement devenir président. Ce sont ceux-là qui créèrent les conditions institutionnelles du tournant néo-libéral en échange de postes dans les différentes structures de l’Etat, principalement dans la Cour Suprême de Justice ou au Conseil Suprême Electoral. Les ramiristes ouvrirent ainsi la porte à la privatisation de l’Etat tout entier et à la confiscation des droits sociaux du peuple et la transformation des gens en marchandises.

L’oligarchie récupéra donc tout son pouvoir dans l’économie nationale et dans la direction du pays, après avoir été écartée du pouvoir en 1979.

Mais elle ne put détruire l’Etat lui-même que le peuple avait construit dans les années 80. Ainsi, avec toute cette réforme constitutionnelle que fit le ramirisme, Toño Lacayo et d’autres permettent la restauration du capitalisme, et privatisèrent tout, ils auraient même privatisé l’eau, seul bien alors encore dans les mains de l’Etat, si Ortega n’était pas arrivé au pouvoir en 2007.

Quand le Front Sandiniste gagna les élections en 2006, la classe hégémonique fut expulsée du pouvoir par les mêmes qui l’y avait porté en 1990. Mais ce qui se produisit fut différent de 79, Ortega gagna par la voie de la démocratie électorale existant dans le pays mais il ne put obtenir la majorité suffisante au Parlement pour pouvoir disposer des marges de manœuvres suffisantes pour faire marche arrière sur toutes les réformes institutionnelles qui furent prises par la restauration du capitalisme

Ainsi, l’oligarchie n’est plus en poste politiquement, en alliance avec le libéral-somozisme, mais ce triptyque oligarchie, somozisme et libéraux détient aujourd’hui encore une large part du pouvoir dans le pays, économique, médiatique, ecclésiastique. Avec derrière eux, toujours, les yankees.

Depuis qu’il est revenu au pouvoir en 2007, le Front Sandiniste a conservé un des avantages qui avait permis aux sandinistes au début des années 90 que l’Etat révolutionnaire ne soit pas totalement détruit, cet avantage étant l’armée et la police, qui malgré toutes les tentatives de l’opposition, a pu se maintenir, résister, avec de nombreux problèmes internes, avec une large dispersion mais qui ont fondamentalement résisté et ne sont pas encore tombés dans les mains étasuniennes.

Avec cet énorme avantage, Ortega a pu assurer rapidement son pouvoir et mettre en œuvre son programme de gouvernement. Il ne disposait pas de la force qu’il avait en 79, mais disposait néanmoins d’un élan suffisant pour mettre en pratique son discours dont l’axe principal était de mettre le peuple, et surtout les plus pauvres, au cœur des politiques et de l’Etat.

Qu’est-il arrivé ? En convertissant l’Etat en un instrument pour mieux redistribuer les richesses -instrument qu’il est aujourd’hui encore nécessaire de perfectionner- tout en lançant un programme de développement du pays, contraire aux intérêts oligarchiques, il a mené les politiques inverses de celles attendues par libéral-somoziste et les Etats-Unis. De manière à ce que même si la première année fut une année d’essai et de navigation à vue, il est clair qu’un partie de l’appareil de pouvoir délogé en 2006 a débuté sa campagne de harcèlement et de destruction le 10 janvier 2007 (NDT :: date de l’entrée en fonction de Daniel Ortega). On peut regarder les quotidiens d’alors et les preuves y sont clairement affichées. Connaissant la nature de l’administration dont Ortega était à la tête, ils réunirent peu à peu différents secteurs, comme la hiérarchie catholique qui avait été neutralisée jusqu’à décembre dernier, en les rèunifiant à la résistance oligarchique contre le projet populaire.

C’est en substance la situation actuelle. Nous ne pouvons feindre l’ignorance ou la folie. Il y a ici un origine de classe, de l’oligarchie et de ses alliés, en tant qu´ennemis du sandinisme, expression du pouvoir populaire. Ce sont deux projets antagoniques, d’un point de vue idéologique et pratique. Cet affrontement ne date pas d’aujourd’hui mais de la période coloniale, quand les espagnols nous envahirent, et qui trouve son expression politique sous diverses formes. Dans la conjoncture actuelle, elle se trouve dans les instruments médiatiques qui sont financés et aux mains de l’oligarchie.

Ce n’est pas la seule manière d’apparaitre. Il y a également la hiérarchie catholique implantée dans les secteurs patronaux. Et on trouve aussi ce sentiment dans certains secteurs populaires, de moins en moins certes mais qui existe encore. Cette voix est minoritaire du fait du caractère largement populaire de ceux qui accompagnent ce que cette opposition appellent la “dictature”, sont de plus en plus isolés, mais cela ne veut pas dire que tout le monde s’opposent à eux. Ils ont fait des progrès impressionnants

Alors, que se passe-t-il ? Ces forces oligarchiques, cette alliance de secteurs de classe, les propriétaires terriens, les banquiers, les négociants, les exportateurs, le squelette du somozisme, tous ont un projet commun : récupérer le pouvoir politique, pour pouvoir à nouveau s’enrichir sur le dos du peuple.

Le second facteur d’union est l’appui des Etats-Unis. Quoi que fasse Ortega, il s’affrontera inévitablement à cette alliance. Ils vilipendent en permanence le leadership du Front Sandiniste, ainsi que dans son ensemble le sandinisme et ses réalisations. Les mêmes vont trouver des excuses ailleurs pour se justifier. Sachant pertinemment depuis mars 2008 qu’ils allaient perdre les élections municipales de novembre suivant, ils ont donc entrepris leur campagne pour dénoncer des fraudes, autre manière d’éluder une raclée électorale qui leur ferait perdre toute légitimité. Ils ont atteint leur objectif à l’extérieur, mais dans le pays absolument pas, ils n’ont aucun soutien concret sinon eux-même au Nicaragua.

A mesure que le projet politique du Front Sandiniste avance sur le terrain, et que chacun des programmes du gouvernement s’accomplit, ils voient diminuer les possibilités de se maintenir comme alternative de pouvoir. Ils en sont pleinement conscients et n’ont donc d’autre solution que de se radicaliser et de rechercher l’affrontement là où ils espèrent que le gouvernement fera une erreur qui leur redonnera leur prestige.

Mais comme nous l’avons déjà dit, dans ce processus, le Front Sandiniste a émergé comme force hégémonique dans la société, par son leadership, accompagné par les réalisations concrètes dont chacun est conscient de l’impact. Dans cette situation, les forces politiques du somozisme et de l’oligarchie entrent en crise. Par leur déroute de 2006 et 2008, par leurs disputes sur leur leadership, ils se voient abandonnés par leur électorat, qui commence à dire “regardez, les sandinistes ne sont pas si horribles que ce qu’on nous avait dit. Ils nous accordent un crédit ! Je suis allé au centre de santé et ils m’ont donné tout le nécessaire!”, c’est un point très positif. Ces personnes commencent à ouvrir les yeux et abandonner leurs anciennes structures mentales et du même coup les alternatives partisanes.

De plus, si on ajoute à cela la corruption et tout ce que l’on sait, la droite, l’oligarchie nicaraguayenne n’a finalement plus aucun instrument politique efficace qui lui donnerait un capital politique suffisant pour disputer des élections et avoir une quelconque possibilité de gagner en 2011. Ils le savent, ils n’ont ni candidat, ni parti.

Nous en arrivons au troisième facteur qui est l’absence de projet. Fondamentalement, ils n’ont pas d’idées sur la manière de résoudre les problèmes du pays, qui constituent une alternative à celles du Front Sandiniste. Ils n’ont aucune idée de la manière de résoudre les problèmes du Nicaragua, de faire une politique différente bénéficiant à la population. Et s’ils n’en n’ont pas c’est tout simplement parce qu’il ne peuvent en avoir, car leurs intérêts de classes ne peuvent pas leur permettre de penser à cela.

Les gringos, qui ne sont pas pour autant idiots et qui ont une large expérience de conspiration, savent que c’est un combat à mener sur le long terme. Chaque bataille, qu’ils ont voulu mener sur le court terme pour discréditer et éventuellement évincer du pouvoir le gouvernement fut un échec. Ils ne peuvent pas gagner des nouvelles municipalités, ils n’ont pas pu durant toute cette année. Ils cherchent donc de nouvelles voies.

Ils ne parient pas forcément sur 2011 (prochaine élection législative), ils parient sur la rénovation de la force politique qui les représente pour avoir un minimum de prise sur le Parlement qui sera élu en 2011. Leur action véritable interviendrait à l’horizon 2016 puisqu’ils savent qu’ils perdront de toutes façons en 2011. Mais pour pouvoir gagner des forces d’ici là, ils doivent aller à l’affrontement, en permanence, en provoquant et c’est ce qu’ils vont continuer à faire. La marche du 21 novembre prochain en est une des expressions. Après viendra Noël et ils recommenceront en Janvier 2010.

Certains voudraient que les sandinistes se tiennent cois, que nous laissions faire. Mais dans leur situation désespérée pour construire une alternative de pouvoir, la droite et l’oligarchie, n’ont rien d’autre à faire que d’utiliser ce qu’ils ont : utiliser jusqu’à l’usure la publicité et la propagande. Mais si les sandinistes leur permettent de simplement occuper l’espace, cela va devenir ingérable. Souvenons-nous de ce qui s’est passé au Venezuela, avec une opposition qui est de la même nature de classe qu’ici au Nicaragua, qui a commencé à occuper les espaces publicitaires, puis les espaces publics, et qui a construit ainsi l’opposition politique et la conspiration.

Quand le docteur Gustavo Porras par exemple déclare “les rues appartiennent au peuple”, ceux qui sont en face savent bien à quoi fait référence le docteur. Il ne dit pas que seul le peuple peut manifester, le peuple qui est majoritairement sandiniste, il ne dit pas cela. C’est un code politique, une affirmation purement idéologique et politique et ils savent ce que cela signifie. Et nous n’allons pas permettre qu’ils usent de cette caution populaire pour mettre en œuvre leur conspiration dans la rue. Je sais que le gouvernement a toutes les informations nécessaires sur l’ensemble de la conspiration, sur des armes de combat, sur des petites bombes et d’autres choses ... l’information est suffisante. Et une montagne de plans similaires ont déjà été neutralisés, en silence, des montagnes de plans. Ils le savent et savent qu’ils peuvent tous être découverts un à un et qu’ils ne pourront plus se relever ensuite.

Pour ce qui concerne la Police et l’Armée, si elles avaient été aussi dociles qu’on le dit, cela ferait longtemps qu’il y aurait eu des actes de barbarie. Mais les forces armées voient que l’on conspire, qu’on essaye de planifier, en silence, dans les hautes sphères.

Ici l’on parle de la bataille pour le pouvoir. On ne peut plus continuer à croire dans l’illusion que le pouvoir se trouve seulement dans les élections tous les 5 ans. La bataille pour le pouvoir se joue quotidiennement. Si les sandinistes se démobilisent un jour, eux battront le pavé et leur lutte grandira. Si on trouvait des sandinistes démobilisés, angoissés, enfermés chez eux, eux occuperaient les rues et et tenteraient de prendre le pouvoir.

Y aura-t-il des incidents violents ? Je répugne la violence mais elle est inévitable. La police pourra faire tout ce qui est en son pouvoir pour l’éviter, c’est inévitable. Un incdent ici ou là. Je m’amuse d’entendre et de lire toutes ces organisations de défense des droits de l’homme, et qui parlent des journalistes persécutés ici ... et je me rappelle que pendant les dernières élections municipales, le premier journaliste attaqué et la première camoniette incendiée, c’était celle de la Nueva Radio Ya (sandiniste). Des incidents comme celui-ci sont de ceux que souhaite généraliser la droite, des escarmouches de ce type servent à semer la terreur dans le camp sandiniste.

Nous, sandinistes, nous ne pouvons avoir peur. Au contraire, nous avons le pouvoir politique, et nous devons le défendre. La défense du pouvoir ne se fait pas seulement avec des décisions institutionnelles, ni avec des réalisations gouvernementales. Elle se fait dans la rue, avec le peuple mobilisé. C’est un part de l’essence du pouvoir elle-même. Un pouvoir qui se définit seulement par les institutions est un pouvoir faible. Le pouvoir politique se renforce à mesure qu’il gagne le soutien de la population, et que la population manifeste ce soutien. Sinon le pouvoir s’affaiblit et finit par mourir.

C’est aujourd’hui la situation dans laquelle se trouvent les nicaraguayens. Certains ont peur, d’autres non. Et l’opposition en profitent au maximum. Les médias ont intérêt à grossir au maximum le moindre incident, parce qu’ils ont besoin d’exciter les haines, d’embraser une partie de la population, pour qu’ils les suivent, pour qu’ils puissent avoir une force et ils ne l’ont pas encore obtenu, il n’y arriveront pas.

Le programme de gouvernement d’Ortega est exclusivement consacré à améliorer les conditions de vie de la majorité pauvre, en utilisant certes certains ressorts du système capitaliste, car c’est celui-ci qui a cours aujourd’hui. L’idée est en premier lieu de restituer les droits de la population et ensuite qu’elle arrête d’être à l’agonie, à la survie, qu’elle puisse au moins manger, pour qu’elle garde l’espérance. Et ces deux choses créent la conscience pour ensuite avoir une majorité suffisante qui s’exprimera en 2011 et le processus pourra alors aller plus loin. Mais malgré cela, il y a la situation actuelle, et il faut faire avec.

Pourquoi croyez vous que l’alliance olgarchie-somoziste a recours aux forces étrangères ? Parce qu’elle n’a aucune prise au Nicaragua. Personne ne fait attention à elle. C’est possible que les gens soient dégoûtés, mais personne ne se marie avec des personnes de ce groupe oligarchique. Ils pourraient faire partie du peuple, avoir une partie des pauvres avec eux et ingénument contre le gouvernement, mais ils n’y a rien de la sorte. Il y a une fracture radicale.

Il faut à cela ajouter de points supplémentaires. L’an passé nous avons vu une débâcle du capitalisme, à la fois économique et sociale mais surtout idéologique. Le capitalisme s’est maintenu sans le discours politique qui pouvait convaincre les gens qui ce système est LE système, le capitalisme néolibéral. Orphelins d’idées, ils recourent désormais aux quatre coins du monde à la force. Coup d’Etat au Honduras, bases militaires en Colombie et au Panama, nids de radars au Costa Rica ... ils suivent la voie militaire dans ces pays d’Amérique Latine où ils n’ont plus les possibilités politiques de récupérer à court terme le pouvoir. Et ils sont prêts à tout, jusqu’à mettre en déroute la Convergence (de gauche) au Chili pour faire gagner l’extrême-droite. Il y a un mois, ils auraient effectivement pu gagner, aujourd’hui, il n’y a plus que 6 points d’écarts et il y aura un second tour, nous verrons bien alors ce qui arrivera. C’est possible que ça se passe comme au Brésil. Mais si les candidats des yankees perdent, ce pouvoir d’extrême drote a l’assurance qu’il aura le feu vert s’il souhaite utiliser la voie de la force, l’option militaire, l’option de la subversion, de la conspiration, c’est certain.

Ainsi donc, dépourvu d’idées, de tout ce discours mensonger qu’ils ont semé dans la population, que le marché est Dieu, ce que personne ne croit, le peuple sait quand on lui ment. Dépourvu de ce discours, répété continuellement par tous leurs outils médiatiques, qui sont totalement dévalorisés, discrédités, ils suivent désormais l’option de la force. Et la dé-qualification, la diabolisation de tous les processus politiques progressistes en Amérique Latine, n’a qu’un objectif : faire peur au peuple.

Au Nicaragua, nous l’avons répété de nombreuses fois, les premières élections libérées de la peur qui ont eu lieu dans le pays, durant toute son histoire sont celles de l’année dernière. Cela a pour conséquence la rupture - historique – du bloc le plus homogène qui existait dans le paysage électoral nicaraguayen, que l’on peut qualifier d’anti-sandiniste. Et ce bloc qui est parvenu par le passé à rassembler plus de 50% de la population est aujourd’hui réduit à une infime minorité, tout au plus 15% de l’électorat. C’est une victoire des réalisations du Front Sandiniste pendant ces trois années. La victoire est idéologique, désormais, le bloc anti-sandiniste est cassé, dilué.

Il y a aujourd’hui beaucoup de gens qui ne sont pas sandinistes, c’est certains, mais c’est autre chose que d’être anti-sandiniste. Toute cette alliance oligarco-somoziste croit toujours qu’utiliser ce discours anti-sandiniste leur permettra de mobiliser en premier et d’obtenir un capital politique ensuite, mais ils se trompent du tout au tout car les dispositions objectives pour qu’un tel discours ait une portée concrète n’existe pas, il n’y a aucune raison que cela soit ainsi

Il y a beaucoup de gens pour qui Daniel (Ortega) est antipathique, nous n’allons pas le nier Mais il n’y a pas de haine maladive, inspirée par une peur ou par rancœur qui existait avant. C n’est pas ce qui se passe dans tous les secteurs de la société. Il y a un secteur qui sera toujours anti-sandiniste, oligarchie-somozisme, mais dans les classes populaires cela n’existe pas. Et c’est leur plus grosse erreur de persister à croire qu’il vont arriver à quelque chose ainsi.

Désormais, on voit émerger ces ’’légalistes” et faire marche arrière sur tous ces discours. Savez-vous qu’il y a une semaine encore Montealegre (parti libéral) disait : “s’ils tuent l’un d’entre nous, nous en tuerons deux des leurs, c’est (ce 21 novembre) une marche contre la dictature d’Ortega”. Aujourd’hui, les mêmes sont en conférence de presse et déclarent “nous ne sommes anti-rien. Nous proposons, nous voulons la paix, la concorde, la démocratie”. Cela ressemble presque à une comptine pour enfants, mais c’est évidemment autre chose qu’ils souhaitent réellement.

S’ils ont recours à ces discours, c’est parce qu’ils savent qu’ils échoueront par tous les autres moyens. Ils cherchent une autre emballage, et la première chose qu’ils disent c’est “la marche n’est pas partisane, nous ne voulons pas d’organisations politiques ici”. Aleman (figure de l’oligarchie) sortit furieux de cette réunion de presse et déclara : “pourquoi ? Nous n’allons pas nous discriminer nous-même, nous allons faire venir nos dirigeants, nous défilerons avec nos banderoles, nous verrons s’ils arriveront à nous expulser”. Aleman n’est pas fou, il sait que l’objectif est de construire une alternative a moyen terme, distincte du propre Parti Libéral Constitutionnaliste (PLC) car le PLC ne sert à rien pour affronter les sandinistes.

En résumé, l’alliance oligarchique somoziste sortie du pouvoir en 2007 est la même qu’en 1979. Le Front Sandiniste a de nombreux défis à assumer en étant au pouvoir. Le premier d’entre eux est de s’acquitter de son devoir au peuple et d’appliquer son programme. En agissant de la sorte, il gagnera un capital politique qui aura ensuite une expression électorale. Deuxièmement, c’est de faire ces choses, ces grandes projets du gouvernement sans que cela signifie une rupture radicale avec les Etats-Unis et l’oligarchie du pays, en termes économiques. C’est pour cela que le Front, va essayer de ne pas provoquer de tensions inutiles avec ce secteur qui reste le plus puissant.

Un exemple : la réforme des impôts. Le gouvernement a fait marche arrière parce que cette réforme pouvait accentuer les tensions ce qui n’était pas son objectif. Dans l’état actuel des choses, cette dispute du pouvoir et de l’espace public, la question de la rupture totale avec l’oligarchie et le capitalisme n’est pas à l’ordre du jour. Et il est dans l’intérêt du Front, dans la mesure du possible, d’éloigner les somozistes de cette oligarchie. A mesure qu’il obtient cette division, il ne les neutralise pas, mais il les isole, il diminue leur possibilité d’une alliance politique oligarchie – somozisme et il se maintient ainsi au pouvoir. C’est une décision intelligente. Peu importe que le COSEP ( patronat) revendique cela comme son triomphe, cela n’a aucune importance. C’est la décision politique la plus intelligente dans la situation actuelle.

Les bases fondamentales du pouvoir politique du Front Sandiniste ne sont pas les institutions, ne soyons pas naïfs, ce n’est pas le gouvernement, ni le Parlement, ni le Conseil Suprême Electorale ni la Cour Suprême. Rien de tout cela n’est la base fondamentale du pouvoir qu’exerce le Front Sandiniste. La base fondamentale c’est le peuple, les gens. Les gens organisés, et toujours plus nombreux, fruit de cette espérance qu’effectivement on peut faire autre chose que ce modèle oligarchique. Ce peuple qu’ils ont volé, pillé, humilié durant tant d’années, eux qui s’auto-proclament démocrates. A mesure que ces personnes ouvrent les yeux, ils grossissent les rang de l’organisation populaire, c’est cela la force du Front.

C’est là selon moi, le cœur de la différence entre le pouvoir politique que représente le Front Sandiniste et celui qui représente l’oligarchie. Ce pouvoir oligarchique est le simple pouvoir de l’argent, des intérêts de classe dominante, des Etats Unis au Nicaragua. Et celui du Front, sa nature, son essence, c’est l’expression du peuple organisé et c’est la seule qui le maintient sur pied.

La force du somozisme, quand il était au pouvoir dans ce pays, c’était ses institutions, qui faisait tomber sur les gens la force de la loi, la garde nationale, les tribunaux, tout, ils nous dépossédaient de tout. Et la force du Front c’était le peuple. Et c’est exactement la même chose aujourd’hui. Les institutions aident, mais elles ne sont pas l’essence du pouvoir qui réside dans la force du peuple organisé. Le reste, c’est juste du renfort mais ce n’est pas fondamental.

Transcription partielle du programme Sans Frontières de Radio La Primerísima, du jeudi 12 novembre 2009

Traduction : Grégoire Souchay pour http://www.larevolucionive.org.ve/

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18 novembre 2009 3 18 /11 /novembre /2009 07:37

lundi 16 novembre 2009

Le mandataire constitutionnel du Honduras, Manuel Zelaya, a déclaré ce samedi qu’il n’acceptera "aucun accord de retour à la présidence qui légitime le coup d’Etat” dans une missive envoyée au Président des Etats-Unis, Barack Obama.

“En ma condition de Président élu par le peuple hondurien, je réaffirme ma décision qu’à partir de cette date, dans quelque cas que ce soit , je n’accepterais AUCUN accord de retour à la présidence destiné à couvrir le coup d’Etat” signale la lettre.

Zelaya a réaffirmé sa décision dans ses déclarations offertes à Radio Globo “c’est une décision ferme de ne plus accepter aucune restitution qui humilie le peuple hondurien en occultant l’illégalité dans laquelle nous vivons et la répression militaire à laquelle est soumise le peuple le plus pauvre”.

Le 28 juin dernier, la président Zelaya a subi un coup d´État et a été expulsé au Costa Rica.

Depuis lors, des groupes solidaires avec Zelaya se sont maintenus dans les rues, en exigeant le retour du chef d’Etat constitutionnellement élu.

Puis, le 21 septembre dernier, le président constitutionnel est revenu à Tegucigalpa clandestinement et s’est réfugié dans l’ambassade du Brésil. Depuis lors et jusqu’à aujourd’hui, de nombreux processus de dialogue se sont déroulés, y compris celui qui découle de de l’accord Tegucigalpa-San José mais aucun n’a été respecté ensuite par le gouvernement putschiste.

Au début du mois de novembre, Micheletti a constitué un soi-disant “Gouvernement d’Union Nationale”... dont ne sont membres que ceux qui ont appuyé le coup d´État et le mandataire de facto encore au pouvoir aujourd’hui. Selon les accords de San José la restitution de Zelaya devait être discutée par le Congrès hondurien mais à l’heure actuelle, ils retardent toujours plus l’échéance.

Le 29 novembre prochain se tiendront les élections présidentielles mais Zelaya ne les avalisera en aucun cas : si le président constitutionnel n’est pas au pouvoir, il ne peut transmettre ses fonctions à personne et aucun pays ne peut avaliser les élections.

Le sénateur démocrate étasunien John Kerry a considéré que l’accord est un échec du fait du changement de position abrupt de la Maison Blanche sur la question, lorsqu’elle à annoncé qu’elle reconnaitrait les élection, que Zelaya soit ou non restitué.

"Reconnaitre les élections alors que le régime de facto n’a pas réalisé ses engagements est la cause de l’échec de l’accord que le Département d’Etat avait lui-même aidé à obtenir” a déclaré John Kerry, chef de la commission des Relations Extérieures du Sénat.

Divers gouvernements latino-américains, les Nations Unies, le Groupe de Rio et l’Alliance Bolivarienne pour les Peuples de Notre Amérique (ALBA) ont annoncé qu’ils maintiendraient leur position de ne pas avaliser le processus électoral si l’ordre constitutionnel n’est pas rétabli.

Zelaya maintient la lutte pacifique avec les forces populaires regroupées dans le Front de Résistance contre le Coup d’Etat au Honduras.

Source : [Abrebrecha.com>http://www.abrebrecha.com/articulos...]

Traduction : Grégoire Souchay, pour : http://www.larevolucionvive.org.ve/

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18 novembre 2009 3 18 /11 /novembre /2009 07:31

TEGUCIGALPA, 16 novembre. — LE Front national contre le coup d’Etat au Honduras a renouvelé son appel au boycott des prochaines élections du 29 novembre, les considérant comme une tentative de légitimer la dictature putschiste.

La résistance a manifesté de nouveau ce lundi sur la place de La Merced, proche du Palais législatif, pour demander le rétablissement de l’ordre constitutionnel et le retour du président légitime Manuel Zelaya, informe Prensa latina.

Le coordinateur général du Front, Juan Barahona, a insisté sur le fait que les élections, organisées par ceux-là mêmes qui ont usurpé le pouvoir par les armes, sont illégales et frauduleuses.

Barahona a assuré que la mobilisation se poursuivra dans les rues jusqu’au rétablissement de l’ordre démocratique, la restitution du pouvoir à Manuel Zelaya, et la convocation d’une assemblée national constituante.

Depuis le début de ce mois les membres des forces populaires et politiques du Front manifestent chaque jour devant le siège du Congrès, seul habilité à décider la restitution du chef de l’Etat. Ils condamnent la complicité des députés dans le coup d’Etat militaire et leur volonté d’entériner la rupture de l’ordre constitutionnel à travers l’organisation d’élections illégales, le dimanche 29 novembre.

Barahona a affirmé que les membres de la résistance ne se présenteront pas pour voter ce jour, car aucun candidat ne les représente dans ces élections.
 

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17 novembre 2009 2 17 /11 /novembre /2009 15:36

Le point commun des dictatures a toujours été d’étouffer, de réprimer, d’harasser tout ce qui touche au savoir, à la connaissance et à la culture. Le gouvernement de facto de Micheletti ne déroge pas à cette règle : l’Institut Hondurien d’Anthropologie et d’Histoire (IHAH) subit depuis le début du putsch des fermetures arbitraires, des licenciements abusifs, et autre joyeusetés. Parmi celles-ci la fermeture par l’armée du Centre de Recherche en Histoire du Honduras

Dans la même veine les forces armées ont investi un lycée dans la ville de Choloma, sous prétexte de résistance. Là non plus ça n’est pas le premier lieu d’éducation qui se trouve brimé par le pouvoir putschiste, l’université de Tegucigalpa en a déjà largement fait les frais, et depuis le début du putsch plusieurs professeurs ont été assassinés.

Sous des prétextes fallacieux le pouvoir autoritaire s’attaque toujours à celles et ceux qui pourraient argumenter contre son modèle unique de pensée. En Occident, face aux gouvernements pseudo-démocratiques c’est aussi de cette manière que l’on devine l’autoritarisme qui grandit. En fin de compte le Honduras n’est peut-être pas si loin de nous.
en octobre dernier.



Les licenciements et la répression contre l’IHAH continuent (Institut Hondurien d’Anthropologie et d’Histoire)
Le gouvernement de facto continue à harasser les historiens et les intellectuels, avec une ardeur toujours aussi forte pour détruire les avances obtenues pendant la gestion [NDT : de Zelaya], pour détruire le Centre Documentaire de Recherche Historique et pour réprimer les intellectuels défendant l’histoire et le patrimoine au sein du Secrétariat de la Culture et de l’Institut Hondurien d’Anthropologie et d’Histoire.

Vendredi après-midi le licenciement de l’historienne Yesenia Martínez, chef de l’Unité d’Histoire de l’IHAH et coordinatrice du Centre Documentaire de Recherches Historiques, s’est ajouté à la liste de licenciements arbitraires.
Cette dernière défendait depuis plus de quatre mois les projets historiques de l’institut et dénonçait la poursuite dont elle et son personnel faisait objet de la part de Myrna Castro, l’usurpatrice et répresseure [NDT : Ministre de facto] de la Culture, des Arts et du Sport.

La semaine dernière Mme Castro avait notifié à Nora Benítez, licenciée en histoire et assistant de recherche au CDIHH l’annulation de son contrat dès début décembre 2009.

Sont reproduites ci-dessous les notifications de licenciement [Les deux lettres de Myrna Castro, en image] et quelques expressions de solidarité que des intellectuels de l’Amérique latine ont envoyée à l’historienne Yesenia Martínez, le collectif Voselsoberano s’associe aux déclarations de solidarité avec les licencées Martínez et Benítez, en réitérant sa répudiation aux actions du gouvernement de facto et de l’usurpatrice Myrna Castro.
Suite de l'article sur le site de Primitivi....(ça va comme ça?)
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17 novembre 2009 2 17 /11 /novembre /2009 09:23


Caracas, 16 novembre (Telesur- PL-RHC).- Le Président vénézuélien, Hugo Chavez, a annoncé sa candidature aux élections présidentielles de décembre 2012. Hugo Chavez a participé dans la commune 23 Janvier de Caracas, à l’élection des délégués au Congrès extraordinaire du Parti Socialiste du Venezuela.

Dans des déclarations à la presse, Hugo Chavez a déclaré que le socialisme est le seul chemin pour éliminer la violence du monde. Il a appelé les plus de 2 millions de militants du PSUV a voter pour les 772 délégués au premier Congrès de ce parti qui aura lieu du 21 novembre au 13 décembre.

Il a assuré que son gouvernement lutte contre la violence au Venezuela. Il a souligné que la création de la Police Nationale en est l’une des solutions.

Se référant au sommet sur le changement climatique, Hugo Chavez lui a auguré un échec total car les États-Unis ne veulent pas assumer leur responsabilité et à s’engager à réduire leurs émissions de gaz jusqu’en 2020.

Le Président Chavez a par ailleurs remercié le peuple vénézuélien de sa participation massive à une manifestation contre l’installation de bases militaires en territoire colombien.

"En Colombie, ces bases sont installées pour la guerre, tout près de la frontière vénézuélienne. Ils encouragent la guerre parce qu’ils pensent ainsi freiner la Révolution bolivarienne. Cependant au Venezuela, nous continuerons à construire le socialisme bolivarien »-a-t-il assuré.

Nous sommes obligés de nous préparer pour defendre la patrie de Bolivar, la patrie de nos enfants, même si cela nous coûte la vie. Cette patrie ne sera plus une colonie. Il a lancé un appel aux militaires, aux milices, au peuple en général à se préparer.

Sources: RHC, AIN, GRANMA, TRABAJADORES, JUVENTUD REBELDE, PL, REUTER, EFE, IPS, ANSA, AFP, XINHUA, TASS, DPA, AP.
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