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10 novembre 2009 2 10 /11 /novembre /2009 22:30


Tegucigalpa, 10 novembre, (RHC)--. Le Front National de la Résistance Populaire du Honduras a dénoncé l’attitude complice de Washington avec les putschistes.

Dans un communiqué diffusé ce lundi à Tegucigalpa, le Front National de la Résistance Populaire souligne que l’accord pour la solution de la crise souscrit sous les auspices des Etats-Unis fait partie d’une stratégie visant à faire traîner le rétablissement de l’ordre constitutionnel.

Le document dénonce en particulier les desseins de Washington de reconnaître les résultats des élections qu’organise le régime de facto.

En effet, l’ambassadeur des Etats-Unis au Honduras, Hugo Llorens, a exprimé son appui aux élections prévues le 29 novembre alors que la lettre de l’accord laissant au Congrès la remise à ses fonctions du Président Zelaya, n’a pas été respectée.

Allant à l’encontre de la communauté internationale, l’ambassadeur étasunien a prétendu que les présidentielles du 29 novembre rouvriront au Honduras la voie de la démocratie.

Le Front National contre le coup d’Etat qui a mobilisé des milliers de personnes tous les jours depuis l’arrestation et l’expulsion du Président Zelaya a fait savoir qu’il ne reconnaîtra pas les résultats des élections organisées par un régime manquant de légitimité.

Ce lundi, Carlos Reyes a retiré sa candidature à la présidence du Honduras. Devant la Cour suprême électorale, il a estimé que les conditions actuelles du pays ne permettent pas la tenue d’élections libres et transparentes.

 

Sources: RHC, AIN, GRANMA, TRABAJADORES, JUVENTUD REBELDE, PL, REUTER, EFE, IPS, ANSA, AFP, XINHUA, TASS, DPA, AP.
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10 novembre 2009 2 10 /11 /novembre /2009 22:29
Révélations du document officiel de la Force aérienne des USA

EVA GOLINGER


• IL ressort d’un document officiel du Département de la Force aérienne du Département de la Défense des Etats-Unis que la base militaire de Palanquero, en Colombie, «crée les conditions pour mener des opérations sur l’ensemble du spectre de l’Amérique du Sud». Cette affirmation contredit les explications fournies par le président colombien Alvaro Uribe et le Département d’Etat des USA sur l’accord militaire conclu le 30 octobre entre les Etats-Unis et la Colombie. Les deux gouvernements n’ont cessé de déclarer publiquement que cet accord militaire ne prévoit que des opérations et des actions sur le territoire colombien destinées à combattre le trafic de drogue et le terrorisme dans ce pays. Le président Uribe a maintes fois réitéré –y compris au Sommet de l’Unasur à Bariloche, Argentine– que son accord militaire avec Washington ne portera préjudice à aucun de ses voisins. Cependant, le document émis par l’US Army confirme le contraire, à savoir que les véritables intentions et objectifs de l’accord sont de mener des opérations militaires au niveau régional pour combattre «la menace constante… des gouvernements anti-USA».



L’accord entre Washington et la Colombie autorise l’accès et l’utilisation de sept installations militaires à Palanquero, Malambo, Tolemaida, Larandia, Apiay, Cartagena et Malaga, ainsi que «d’autres sites à caractère militaire» disséminés sur l’ensemble du territoire colombien, sans aucune restriction. Outre la pleine immunité accordée aux militaires, civils et entrepreneurs étasuniens sur le territoire colombien en vertu de cet accord, le fait qu’ils soient autorisés à disposer librement de toute installation dans ce pays, y compris des aéroports commerciaux, est interprété comme un abandon total de la souveraineté colombienne.

Le document des Forces armées US insiste sur l’importance de la base militaire de Palanquero, ainsi que sur la nécessité d’investir 46 millions de dollars dans la réfection de la piste de l’aérodrome, des rampes et de plusieurs autres installations de cette base pour en faire une Cooperative Security Location (CSL) «Cette Cooperative Security Location à Palanquero renforcera la Position stratégique du théâtre d’opérations du Commandement combattant (COCOM) et confirmera notre engagement vis-à-vis de la Colombie. L’établissement de cette CSL représentera une occasion unique pour mener des opérations sur l’ensemble du spectre d’une sous-région critique dans notre hémisphère, où la sécurité et la stabilité sont constamment menacées par des insurrections terroristes financées ou favorisées par le trafic de drogue, les gouvernements anti-USA, la pauvreté endémique et les fréquents désastres naturels…»

Point n’est besoin d’un grand effort d’imagination pour deviner quels sont les gouvernements d’Amérique du Sud accusés d’ «anti-américanisme» par Washington. Les constantes déclarations agressives contre le Venezuela et la Bolivie et même l’Equateur prouvent que les pays membres de l’ALBA sont perçus par Washington comme une «menace constante». Qu’un pays soit taxé d’«anti-américanisme», et il est aussitôt tenu pour un ennemi des Etats-Unis. Dans ce contexte, il est prévisible que les Etats-Unis pourront riposter par une agression militaire dans une région infestée «d’ennemis».

LE TRAFIC DE DROGUES : UN OBJECTIF SECONDAIRE

D’après le document, «l’accès à la Colombie approfondira les relations stratégiques avec les Etats-Unis. Les liens étroits de coopération en matière de sécurité offrent aussi une occasion de mener le spectre complet d’opérations sur l’ensemble de l’Amérique du Sud, et de renforcer la capacité de lutte contre le trafic de drogue». Ces lignes ne font que confirmer le caractère secondaire de la lutte contre le trafic de drogue. Ce qui contredit les explications fournies par les gouvernements de Colombie et des Etats-Unis, qui ont tenté de faire croire que le principal objectif de l’accord militaire était la lutte contre les trafiquants de stupéfiants. Le document de l’US Army privilégie les opérations militaires destinées à combattre «des menaces constantes» que représenteraient les gouvernements «anti-USA» de la région.

Palanquero est la meilleure base du point de vue de la portée continentale

Le document de la Force aérienne explique que «Palanquero est sans aucun doute le meilleur emplacement de Colombie pour investir dans le développement de l’infrastructure. Sa position stratégique facilite l’accès aux zones d’opérations (…) dans la région (…) et son isolement contribue (…) à minimiser le profil de la présence militaire étasunienne. L’intention est d’utiliser l’infrastructure existante (…), d’améliorer la capacité des Etats-Unis à riposter rapidement en cas de crise et d’assurer l’accès à la région et la présence étasunienne (…) Palanquero est un élément clé de la mobilité, parce qu’elle donne accès à tout le continent sud-américain, à l’exception du Cap Horn.

Espionnage et guerre

Le document de la Force aérienne confirme en outre que la présence militaire étasunienne à Palanquero augmentera les capacités d’espionnage et de renseignement, et permettra aux forces armées étasuniennes de renforcer leurs capacités à exécuter des actes de guerre en Amérique du Sud. «Le développement de (la base de Palanquero) resserrera la relation stratégique entre les Etats-Unis et la Colombie et sert les intérêts des deux nations (…) Il renforcera nos capacités en matière d’opérations de renseignement, d’espionnage et de reconnaissance, élargira notre portée mondiale, répondra aux besoins en logistique, améliorera nos relations avec nos partenaires et la coopération sur les théâtres de sécurité, de même que nos moyens de livrer une guerre éclair.»

Le langage franchement belliciste de ce document met en évidence les véritables intentions que recèle l’accord militaire Washington-Bogota: c’est une guerre en Amérique latine qui se prépare. Ces derniers jours ont été marqués par la recrudescence des conflits et des tensions entre la Colombie et le Venezuela: le gouvernement vénézuélien a capturé tout récemment trois espions du Département administratif de sécurité (DAS) de Colombie (son agence de renseignement et d’espionnage) et démantelé plusieurs opérations de déstabilisation et d’espionnage en cours d’exécution contre Cuba, l’Equateur et le Venezuela: les opérations Fénix, Salomon et Falcon ont été découvertes grâce aux documents dont les fonctionnaires arrêtés du DAS étaient porteurs. Deux semaines plus tôt, dix cadavres ont été retrouvés dans l’Etat de Tachira, à la frontière colombienne. L’enquête menée par les autorités vénézuéliennes a établi qu’il s’agissait d’un groupe de paramilitaires colombiens qui s’étaient infiltrés en territoire vénézuélien. Cette dangereuse infiltration de personnel paramilitaire en provenance de Colombie s’inscrit dans un plan de déstabilisation dirigé contre le Venezuela et tendant à la création d’un para-Etat en territoire vénézuélien qui affaiblirait le gouvernement du président Chavez.

L’accord militaire entre Washington et la Colombie n’a d’autre but que d’augmenter la tension et la violence régionales. L’information contenue dans le document de la Force aérienne des Etats-Unis montre à l’évidence que Washington cherche à susciter une guerre en Amérique du Sud et a fait de la Colombie sa base d’opérations. Face à cette déclaration de guerre, les peuples d’Amérique latine doivent donner des preuves d’unité et de force. L’intégration latino-américaine est la meilleure défense contre l’agression impériale.

* Le document du Département de la Force aérienne des Etats-Unis a été rédigé en mai 2009 pour justifier la demande de budget émanant du Pentagone pour 2010. Il s’agit d’un document officiel de la Force aérienne, qui confirme la véracité du Livre blanc: la stratégie de mobilité globale du Commandement de la Force aérienne des Etats-Unis, dénoncée par le président Chavez lors de la réunion d’UNASUR à Bariloche, le 28 août dernier. J’ai mis le document et la traduction non officielle d’extraits concernant la base de Palanquero sur la page Web du Centre d’alerte pour la défense des peuples, un site en construction pour rendre disponibles les dénonciations et l’information stratégique. Il faut que les peuples puissent se défendre énergiquement des constantes agressions impériales.
  Granma.cu

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10 novembre 2009 2 10 /11 /novembre /2009 22:20


A la fin du 4e siècle de notre ère, lorsque Rome était la puissance impériale en expansion sur le territoire européen et dans le Nord de l’Afrique, l’écrivain Flavius Renatus Vigetius a dit sa phrase célèbre : « Si tu veux la paix, prépare la guerre ».

Ce dimanche, le Président de la République Bolivarienne du Venezuela, Hugo Chavez, a dû la reprendre lorsqu’il a appelé le peuple tout entier à se préparer pour défendre la Patrie, menacée plus que jamais par la présence de troupes étasuniennes en territoire colombien.

Des militaires, des étudiants, des travailleurs, des femmes, le peuple tout entier, doit préserver la souveraineté nationale, a relevé le Président vénézuélien, qui a appelé les hauts gradés de l’armée à ne pas perdre une seule journée dans l’accomplissement des tâches de la défense.

Hugo Chavez a rappelé les réflexions du leader historique de la Révolution Cubaine, Fidel Castro, qui a assuré que la signature de l’accord militaire entre Bogota et Washington équivaut à l’annexion de la Colombie par les Etats-Unis.

Le document en question, signé à un moment où le peuple colombien en ignorait la teneur, laisse la Colombie à la merci des caprices belliqueux du Pentagone et de la géopolitique de la Maison-Blanche, en particulier de la convoitise qu’éveillent les grandes réserves de pétrole du continent dont un volume important se trouve en territoire vénézuélien.

Quand le Président colombien Alvaro Uribe a accepté ce pacte il a remis beaucoup plus que l’usufruit de sept installations militaires : il a transformé son pays en un immense porte-avions étasuniens.

Il y a, en effet, une clause qui permet à l’armée étasunienne d’utiliser toute installation civile comme cela est le cas des aéroports, des ports et autres quand elle le jugera nécessaire.

Elle permet en plus aux forces d’occupation l’utilisation de l’espace radioélectrique national colombien. Elles peuvent, non seulement diffuser tout type de message mais aussi interrompre les signaux de radio, de télévision et de téléphones publics.

En vertu de l’accord, au moins 800 militaires et 600 civils « sous-traitants » seront envoyés en territoire colombien.

Cependant, ce n’est plus un secret, que le terme « sous-traitant » n’est qu’un euphémisme désignant des troupes mercenaires, bien armées et entraînées avec la seule particularité qu’elles ne répondent pas à la ligne de commandement traditionnel de l’armée mais à des branches parallèles déguisées en compagnies privées de sécurité .

Dans la pratique, nous parlons alors d’au moins 1 400 éléments bien armés, avec une pleine capacité combative et tous protégés par le même type d’immunité accordée aux diplomates. Tout délit qu’ils commettront en Colombie, ne pourra pas être jugé par les autorités colombiennes mais par les tribunaux militaires étasuniens.

À la différence d’autres bases qu’a le Pentagone dans le continent, celles de la Colombie ont un caractère opérationnel total pour des cas de guerre.

La menace, donc, est trop concrète pour penser qu’il ne s’agit que d’un instrument de dissuasion. Aujourd’hui, Il n’y a plus le moindre doute du fait qu’il s’agit d’un projet stratégique visant la République Bolivarienne du Venezuela, ainsi que l’Équateur, le Nicaragua et la Bolivie, du moins pour le moment.

L’appel du Président Hugo Chavez au peuple à se préparer pour la défense n’est donc pas exagéré. La vie a démontré que les Etats-Unis ne mettent des limites à leur voracité que quand le prix à payer est trop élevé à tous points de vue.

 

Fuentes: RHC, AIN, GRANMA, TRABAJADORES, JUVENTUD REBELDE, PL, REUTER, EFE, IPS, ANSA, AFP, XINHUA, TASS, DPA, AP.
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10 novembre 2009 2 10 /11 /novembre /2009 22:18


• COCHABAMBA, 9 novembre. — Le président bolivien Evo Morales, a affirmé que l’installation de bases militaires étasuniennes en Colombie est une provocation ouverte contre l’Amérique latine et, notamment contre les pays qui se sont engagés à rendre la dignité à leur peuple et à leur gouvernement.

Selon PL, Evo a déclaré que les bases nord-américaines en Colombie représentent un danger pour les mouvements sociaux révolutionnaires de la région et les gouvernements de l’Alliance bolivarienne pour les peuples de notre Amérique (ALBA), et la Colombie elle-même, du fait de la totale impunité dont jouiront les soldats nord-américains qui ne seront pas jugés par les lois colombiennes, en cas d’infraction quelconque contre le patrimoine de ce pays.

Pour Evo Morales, l’empire cherche à s’assurer une hégémonie mondiale et à écraser les pays révolutionnaires qui luttent pour leur libération, leur indépendance et leur développement. Il a également réfuté le fait que ces bases militaires aient pour mission essentielle la lutte contre le narcotrafic, comme tentent de le justifier les gouvernements signataires.

Face à ce danger, il a appelé l’ensemble des secteurs sociaux, préoccupés par la dignité et la souveraineté de Colombie et de l’Amérique latine, à s’organiser et à lutter contre la présence de ces bases dans la région.
Granma.cu
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9 novembre 2009 1 09 /11 /novembre /2009 20:08

Tim Anderson- Venzeulanalysis.com, 20 Octobre 2009


Traduit de l’anglais par Marc Harpon pour Changement de Société


Comme le montre Eva Golinger dans ses livres, le flot  permanent de mensonges sur le Venezuela et son président, le populaire Hugo Chavez  doit se voir comme le fer de lance d’une stratégie intégrée de déstabilisation et de « changement de régime pour la nation pétrolière orientée vers le socialisme.

Ces mensonges insistants et répétés ont leurs précédents. En 1960, le Sénateur Chilien Salvador Allende, a raconté au Sénat Chilien qu’il avait été témoin de la « propagande brutale et délibérée…Jour après jours et minute après minute, ils défigurent ce qui s’est passé à Cuba ». Naturellement, les chaînes médiatiques dirigées par des grosses compagnies privées ne pouvaient pas envisager la moindre vue sympathique de la révolution socialiste cubaine.

Toutefois, le grand danger de ces mensonges constants a propos de Cuba, démontré par Allende, était qu’ils reproduisaient les préparatifs du renversement antérieur par les Etats-Unis du gouvernement démocratique et réformiste de Jacobo Arbenz au Guatemala. Ce coup d’Etat de 1954 a été suivi par des décennies de dictatures soutenues par les Etats-Unis et l’assassinat de plus de 100 000 personnes dans ce pays d’Amérique centrale. Allende avait raison. En  1961, les Etats-Unis ont lancé une invasion à Cuba, mais ont échoué à la soutenir avec des troupes terrestres étasuniennes, et l’intervention a échoué. Plus tard, Allende lui-même, en tant que président massivement élu du Chili, a fait face aux mêmes attaques médiatiques féroces, avant d’être assassiné lors du coup d’Etat militaire soutenu par les Etats-Unis de  1973.

 

Dans le cas du Venezuela, nous n’avons pas du tout besoin de regarder plus loin que The Economist, basé à Londres, pour voir de bons exemples de malhonnêteté calculée. The Economist privilégie les intérêts d’investisseurs Britanniques, Européens et (de plus en plus) asiatiques, que ceux des grandes compagnies étasuniennes. Néanmoins, sur la question de s’opposer à un gouvernement socialiste au Venezuela, il y a un terrain d’entente et le niveau d’éthique journalistique est similaire.

Regardons leur article récent , « La politique étrangère du Venezuela : rêves d’un monde différent », délicatement sous-titré : « Les Armes et les Tyrans » (The Economist, 19 Septembre 2009, p.52). Dans un court article, ils se débrouillent pour fourrer au moins quatre mensonges importants, à côté de quelques mensonges anecdotiques.

D’abord, il est dit que le Président Chavez, dans un tour du monde qui incluait des achats d’armes à la Russie, « a obtenu ce qu’il semblait chercher depuis le début : l’attention des Etats-Unis ». La Secrétaire d’Etat étasunienne Hillary Clinton, rapporte-t-on, est « inquiète » que els achats d’armes du Venezuela « puissent déclencher une course aux armements » et sont un « sérieux défi lancé à la stabilité ».

L’avantage de cette vision du monde américanocentrée (« obtenir l’attention des Etats-Unis » comme but premier) est qu’elle dispense du besoin d’expliquer les motivations réelles. L’article ne fait aucune mention du déploiement de la Quatrième flotte étasunienne au large des côtes du Venezuela, et minimise l’importance de la construction par l’Administration Obama de bases militaires dans la Colombie voisine en la renvoyant à un paragraphe beaucoup plus tardif. Aucune mention du fait que les Etats-Unis, en dépit de leur soutien au coup d’Etat contre Chavez en 2002, pourraient être une menace pour la démocratie vénézuélienne. Par des artifices, The Economist, présente la recherche d’armes pour l’autodéfense du Venezuela comme la seule menace identifiée contre la stabilité régionale. La menace posée par l’intrusion du pouvoir impérial étasunien à l’intérieur du continent Sud Américain n’est pas mentionnée.

Deuxièmement, le tour du monde des « armes et des tyrans » de Chavez est présenté comme « la formation d’une alliance politique anti-américaine avec l’Iran, la Syrie, la Biélorussie et la Russie ». Son but principal serait de « faire éclater des problèmes pour les Etats-Unis en plusieurs endroits à la fois ». Plus loin, il est dit que certains achats d’armes par Chavez « semblent être une réponse hâtive à un accord du mois dernier par lequel la Colombie a donné aux Etats-Unis des installations dans sept bases pour des opérations anti-drogues ».

Toutefois, aucun observateur censé ne croit que sept bases militaires étasuniennes en Colombie ont quoi que ce soit à voir avec des « opérations anti-drogues ». Au contraire, la culture et le trafic de masse à travers le monde- du Vietnam à l’Afghanistan et à la Colombie- se sont toujours accrus avec la présence de militaires étasuniens. De même, il est absurde d’appeler « hâtive » la réponse vénézuélienne aux menaces militaires étasuniennes, étant donné que durant le siècle dernier, les Etats-Unis sont intervenus dans chaque pays d’Amérique latine (plusieurs fois dans certains), y compris le Venezuela sous chavez.

Le besoin pour Chavez et son gouvernement de construire des relations alternatives de financement et d’investissement est évident au regard de l’histoire indéniable et incessante des agressions étasuniennes contre des gouvernements indépendants en Amérique Latin et, plus récemment, de l’effondrement financier américanocentré. Ses récentes visites incluaient des pays autres que ceux mentionnés, y compris la Chine.

LA « première priorité » de la politique étrangère du Venezuela est loin d’être « anti-américaine. Il s’agissait de construire une alliance de pays souverains dans les Amériques appelée ALBA. Trente-cinq pays composent les Amériques- seules les vues américanocentrées assimilent « américain » avec les USA. Le principal aéroport de la ville de Mexico illustre ce point et indique la salle d’embarquement pour les vols vers les « Etats6unis d’Amérique du Nord »’.

Le troisième mensonge majeur de l’article concerne l’Unasur, l’Union  des Nations Sud Américaines récemment créée, dont le Venezuela est un membre. The Economist affirme que « [Chavez] a encore échoué à obtenir une condamnation » explicite par l’Unasur de l’accord pour les baes militaires de la Colombie avec les Etats-Unis. » Il est vrai qu’il n’y avait pas unanilmité à l’Unasur. La Colombie a affirmé son droit de développer de nouvelles bases militaires et refusé de fournir des informations à leur sujet à l’Unasur. Il est également vrai qu’Hillary Clinton a utilisé les achats d’armes imminents du Venezuela à la Russie (notez que les Etats-Unis eux-mêmes ont refusé de réapprovisionner en pièces l’armée vénézuélienne) pour détourner l’attention des nouvelles bases étasuniennes.

Néanmoins, les pays Sud Américains- y compris les pays extérieurs à l’ALBA que sont le Brésil, l’Argentine et le Chili- se sont exprimés fermement contre les constructions étasuniennes en Colombie. Les neufs membres du groupe de l’ALBA ont ajouté qu’ils rejettent « l’installation de bases militaires des Etats-Unis en Amérique Latine et dans la Caraïbe….[parce qu’elles] mettent la paix en danger, menacent la démocratie et facilitent l’interférence hégémonique » des Etats-Unis dans les affaires de la région. Chavez est loin d’ »échouer » dans sa diplomatie. C’est le régime colombien d’Alvaro Uribe qui s’est trouvé progressivement isolé parmi ses voisins.

Quelques autres mensonges anecdotiques ornent l’article de The Economist. Le magazine critique Chavez pour avoir reconnu l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud, prétendant que ces deux Etats « avaient été arrachés à la Georgie l’année dernière par les troupes Russes ». En fait, après la fragmentation de l’Union Soviétique, l’Abkhazie et l’Ossétie n’ont jamais été effectivement incorporées à la Georgie. C’est la tentative (encouragée par les Etats-Unis) de les incorporer de force à la Georgie (et par conséquent à l’OTAN) qui fut franchement vaincue en 2008, avec l’assistance Russe.

L’article prétend aussi que la générosité du Venezuela, fournissant du gaz et du pétrole à bas prix à des pays en développement, intervient alors que « les raffineries vénézuéliennes luttent pour fournir le marché local ». C’est faux et absurde. Le Venezuela a une capacité massive de raffinage et l’essence au Venezuela demeure la moins chère des Amériques.

L’article garde le quatrième gros mensonge pour la fin, et suit la tradition des plus prompts à violer les droits de l’homme qui accusent les autres pour détourner l’attention de leur cas. Il dit de Chavez qu’il « cultive des liens » avec des régimes qui sont caractérisés par « des élections truquées, la censure des médias, la criminalisation des dissidents et des dirigeants çà vie ». Pas une once d’ironie, alors que les escadrons de la mort en Colombie assassinent les syndicalistes et les dirigeants de la société civile de manière incontrôlée, alors que l’administration Obama tergiverse autour du régime du coup d’Etat au Honduras (qui a déposé l’allié de Chavez), alors que la fraude électorale et une guerre sanglante font rage en Afghanistan et alors que les Etats-Unis lancent des attaques au missile contre le Pakistan.

Il peut être fastidieux de répondre de façon documentée à de tels mensonges. Ils sont si communs et à peine a-t-on fait une partie du travail que les mensonges du jour suivant apparaissent- si ce n’est dans The Economist, alors c’est dans le Washington Post, l’Australian ou le Times. Ces monopoles tablent sur les plus vulnérables, qui n’ont pas de sources alternatives d’information, qui ne lisent pas l’histoire et qui sont susceptibles de subir fortement l’influence d’une agitation grossière et souvent raciste.

Avec du recul, cela apparaît comme un processus de légitimation, organisé par les monopoles médiatiques privés, dans leur haine pour la sorte de démocratie populaire conduite par Chavez (comme également dans le passé par Allende), préparent le terrain pour des coups d’Etat, des guerres d’intervention et de conquête. Cela a été fait avant- tandis que ces monopoles demeurent hors de tout contrôle et cela sera fait à nouveau.
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9 novembre 2009 1 09 /11 /novembre /2009 19:34

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9 novembre 2009 1 09 /11 /novembre /2009 19:31
par jesusparis
Terre de la faim et du désespoir, reportage de Pagina/12

L’emblématique Cité Soleil génère un mélange de crainte et de respect parmi les Haïtiens. Les gens vivent dans des maisons précaires sans eau potable ni électricité qui hébergent près de dix personnes chacune. La majorité passe son temps dans les rues.

Il a été le bidonville le plus dangereux d’Amérique latine. Il y a un peu plus de deux ans, il était contrôlé par des bandes armées qui l’utilisaient comme centre d’opérations pour organiser des séquestrations, trafic d’armes et de drogues. Entre fin 2006 et début 2007, ces groupes, connus comme des gangs, ont résisté à la progression des troupes de l’ONU. Finalement, ils ont été désarticulés après diverses opérations qui ont coûtés la vie à des dizaines de femmes et d’enfants qui n’ont pas eu où se cacher. Encore aujourd’hui l’emblématique Cité Soleil génère un mélange de crainte et de respect parmi les haïtiens et si un étranger veut y entrer, on lui recommande de le faire avec des gens du lieu ou escortés par des forces de l’ONU. Página/12 a choisi la première option et, une fois à l’intérieur, a pu contempler la pauvreté extrême qui a servi comme bouillon de culture au surgissement des gangs. Les gens vivent dans des maisons précaires sans eau potable et ni électricité qui hébergent près de dix personnes chacune, chômeurs en majorité, qui passent leur temps dans les rues, où les ordures se sont accumulées pendant des années et même bloque le cours de plusieurs ruisseaux. À cette scène affligeante s’ajoute le fait ahurrissant que 80 % de l’offre éducative est privée et que les hôpitaux sont payants parce que l’État est presque une vue de l’esprit en Haïti.

Cité Soleil est un bidonville qui a commencé à se peupler de manière accélérée dans les années 80. A cette époque gouvernait encore le dictateur Jean-Claude Duvalier, connu comme Baby Doc pour se différer de son père, également dictateur François Duvalier qui se faisait appeler Papa Doc. Pour que tout reste en famille, à ce quartier, situé sur la côte nord de Port-au-Prince, ils l’avaient baptisé Cité Simone, en hommage à l’épouse de François. A cette époque les Duvalier figuraient même sur les billets, mais quand le régime est tombé, leur trace s’est perdue et Cité Simone a été rebaptisé comme Cité Soleil. Ceux qui sont arrivés des campagnes échappaient à la faim, et à Sonapi les attendaient les maquiladoras où ils travaillaient pour des sous-traitantes des grandes multinationales pour seulement deux dollars par jour. Cette zone franche est à la frontière avec la cité Soleil. C’est pour cela qu’ils l’ont installé là.

En 1991 le tout nouveau président Jean Bertrand Aristide a gagné le soutien des pauvres avec un ensemble de mesures qui cherchaient à améliorer un peu leur situation désespérée, mais le printemps a seulement duré six mois parce qu’ensuite il a été renversé par l’Armée. Le coup d’Etat a engendré un vaste rejet international et les États-Unis ont imposé un blocage économique qui a isolé la dictature et a détruit la déjà faible économie haïtienne, en réduisant les maquilas à leur plus minimale expression. Aristide est revenu au pouvoir en 1994 de la main des étasuniens pour terminer son mandat et il a dissous l’armée en représailles pour l’avoir destitué. En 2001 le peuple a recommencé à le choisir, mais il lui a été impossible de gouverner et trois ans après il a été forcé à renoncer par un jeu de pinces qui a inclus les ex-militaires dans les rues et une opération éclair des marines étasuniens, qui cette fois non seulement ne l’ont pas soutenu mais l’ont sorti du pays. Aristide a compté sur le soutien de groupes de jeunes exclus connus comme "chimeres", qui ont été les acteurs de faits violents pour essayer de résister à son départ. Certains de ces jeunes ont intégré ensuite les gangs, tout comme des anciens militaires et délinquants communs.

Le départ d’Aristide a laissé un climat de désordre dans les rues et l’ONU a envoyé des troupes en 2004 comme partie de la Mission pour la Stabilisation en Haïti (Minustah). Les gangs se sont repliés sur les quartiers marginaux et ont pris le contrôle de la Cité Soleil. Comme à Haïti, 76 % de la population est pauvre et qu’il est très difficile d’entrer dans les forteresses des riches, le vol n’était pas une bonne affaire. Ils ont alors opté pour les séquestrations pour se financer. Cité Soleil est devenu alors un des lieux où ils gardaient les victimes parce que la police ne s’osait pas y entrer. Après quelques affrontements avec les troupes de l’ONU, la Cité Soleil a été libérée, mais la pauvreté extrême est toujours en vigueur.

"La plus grande difficulté est que nous ne pouvons pas parce que nous n’avons pas l’argent", affirme à Página/12 Denise Charles, une habitante du quartier. 80 % des collèges sont privés et cette proportion se maintient y compris dans les zones très pauvres. L’inscription coûte 3600 gourdes (90 dollars) et ils doivent en payer 600 autres par mois (15 dollars) à titre de quota. De plus, les habitants affirment que les collèges publics leur exigent aussi de l’argent en guise de "contribution" pour accepter leurs enfants.

Un autre drame auxquels ils font face est le précaire et payant système de santé. L’hôpital public Isaïe Jeantry leur fait payer 800 gourdes (20 dollars) les analyses. "Le médecin t’envoie les faire mais si tu ne peux pas les faire parce que tu n’as pas l’argent il ne te reçoit plus", soutient Michelle Erani. On vit une situation similaire dans un centre de soins appelé Immaculee, alors que dans le Sainte Catherine il n’y a pas de docteurs et les malades sont à la dérive.

Les aliments sont également inaccessibles parce que la majorité des habitants de la Cité Soleil sont au chômage et qu’ils ne reçoivent pas de type d’aide du gouvernement. Même pour ceux qui travaillent manger est une odyssée parce que dans les fabriques maquiladoras de la zone ils paient 125 gourdes par jour l’employé commun (3 dollars) et 200 (5 dollars) les travailleurs qualifiés. Une circonstance aggravante qui est encore un obstacle supplémentaire à la consommation est que la grande majorité de l’offre d’aliments est importée en raison du manque de production nationale. Dans ce contexte, il n’est pas étonnant que l’année dernière il a recommencé à y avoir des troubles contre la hausse du prix international des denrées agricoles. De fait, les plus pauvres en sont arrivés à manger des gâteaux de boue pour tromper l’estomac.

La coopération internationale tente de changer cette situation en collaborant avec un État haïtien rachitique, mais les habitants disent que l’aide ne donne pas de résultat et récemment ils ont formé un forum d’organisations de base pour avoir une incidence sur l’orientation de ces ressources. "Les gens ne se sentent pas concernés par cet argent", affirme Rivage à ce journal. Les statistiques avalisent cette perception. Selon un récent rapport de Flacso, entre 1990 et 2003 Haïti a reçu plus de 4 milliards de dollars de sources multilatérales et bilatérales, et les États-Unis ont apporté 1,5 milliards de manière directe entre 1990 et 2005. Cependant, dans ces années Haïti est passé du poste 150 au 154 dans l’Indice de Développement Humain. Les pays latino-américains qui intègrent la Minustah, plus le Venezuela et Cuba, affirment que les données reflètent l’échec de la coopération Nord-Sud et avancent des actions pour consolider un axe Sud-Sud. Par exemple, l’Argentine met en application le programme Pro Huerta à Haïti depuis quatre ans et récemment a mis en place une expérience pilote dans la Cité Soleil. Cependant, le gouvernement des États-Unis ne veut pas perdre sa place et fait des évaluations pour donner une emphase nouvelle aux maquiladoras. On parle même de transformer la Cité Soleil en une zone franche. Pour l’instant, les presque 400 mille personnes qui y vivent sont calmes mais la faim et et le désespoir raccourcissent les temps d’un peuple qui sait ce que signifie se rebeller.


Fernando Krakowiak, Pagina/12, 08 novembre 2009.

Traduit par http://amerikenlutte.free.fr

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7 novembre 2009 6 07 /11 /novembre /2009 12:14

AUTEUR:  Gilberto LÓPEZ Y RIVAS جيلبيرتو لوبيز إي ريفاس

Traduit par  Gérard Jugant. Édité par Fausto Giudice


Le processus de transformation économique, sociale, politique, idéologique et culturel qui a débuté en 1959, à Cuba, la plus grande île des Antilles, n’a pas d’équivalent en Amérique latine. Grâce à une mobilisation permanente du peuple cubain devenu proagoniste - en synergie avec une direction sensible, unie et consensuelle-, cette révolution a eu l’habileté et la force de résister avec succès pendant 50 ans au pouvoir impérialiste le plus puissant qu’ait jamais connu l’humanité, lequel a prétendu la soumettre par les voies militaires ouvertes et cachées, et par le moyen d’un blocus criminel qui subsiste jusqu’au jour d’aujourd’hui.

La tournure radicale prise par le processus révolutionnaire depuis ses débuts en faveur de ces profondes transformations suscita immédiatement l’appui des peuples de Notre Amérique et du monde entier. Dès les premiers mois de la révolution, nombreuses furent les répressions souffertes en Amérique latine pour défendre le droit à exister et à résister du peuple cubain. En de nombreuses occasions, à l’occasion d’un 26 juillet, les forces répressives dans nos pays tapèrent avec fureur sur des manifestants solidaires du processus révolutionnaire cubain. Ce sont d’ailleurs de telles brutalités policières dans la ville de Mexico qui furent le fait circonstanciel à l’origine du mouvement étudiant populaire de 1968.

Avec le slogan “Cuba si, yanquis no!”, les Latino-américains tentèrent de rompre la chaîne historique : guerres de conquêteincursions et invasions militaires au Mexique, en République Dominicaine, à Cuba, au Nicaragua, au Panama, entre autres; traités léonins comme celui du Canal de Panama, l’Amendement Platt, celui de Bucareli; coups d’Etat comme ceux de Victoriano Huerta, Castillo Armas, Fulgencio Batista, Augusto Pinochet et l’appui inconditionnel à de féroces dictatures militaires; mesures policières et d’espionnage (avec les disparitions forcées, les assassinats, les tortures, les persécutions, les exils, les emprisonnements); dépendance structurelle, appropriation de ressources naturelles et stratégiques, fuite de cerveaux, racisme et discrimination comme celle du Mexique de 1846 à 1848; dans la métropole impériale.

Un petit pays, considéré par les pères fondateurs des USA dans leurs désirs expansionnistes, comme le fruit mûr qui ferait inévitablement partie de l’ “Eden nord-américain”, a repoussé avec succès Goliath et s’est sorti brillamment des conspirations à répétition destinées à renverser le gouvernement révolutionnaire.

La guerre déclenchée contre le peuple cubain a pris la forme d’ une variété d’actions politiques, militaires, économiques, biologiques, diplomatiques, psychologiques, propagandistes, d’espionnage, l’exécution d’actes terroristes et de sabotage, l’organisation et l’appui logistique à des bandes armées et des groupes de mercenaires clandestins, l’encouragement à la désertion et à l’émigration et les tentatives de liquider physiquement les dirigeants du processus révolutionnaire. L’invasion de Playa Girón, tramée, préparée et conduite par la CIA, s’inscrit dans ce contexte; tout comme la rupture des relations avec Cuba, orchestrée par Washington, de tous les pays de l’OEA à l’exception du Mexique,

Ce furent là paradoxalement  autant de facteurs qui facilitèrent la voie des transformations sociales: réforme agraire et urbaine, nationalisation des principaux secteurs de l’économie et des ressources stratégiques, campagne nationale d’alphabétisation, constitution de milices et de forces armées populaires, transparence dans la politique extérieure et avec pleine indépendance nationale, droit à la santé, à l’éducation, au sport, à la culture.

Quand on observe de manière rétrospective cette résistance à l’action destructrice des USA et de leurs alliés, quand on fait l’inventaire des nombreux processus révolutionnaires, démocratiques et encore timidement nationalistes comme le récent cas du Honduras, avortés par l’action conjointe de forces internes et des outils subversifs usaméricains  que l’on connaît, on constate le caractère incommensurable de la tâche réalisée par ce petit pays qui a décidé souverainement de son destin durant cinq longues décennies.

Cuba a été la référence d’une souveraineté nationale-populaire menacée mais jamais violentée. Le régime socialiste cubain a été la contrepartie du diagnostic latino-américain chronique d’analphabétisme, de morts par dénutrition ou de maladies curables de millions d’enfants, de pellagre, de parasitose, d’abandon des anciens, de désertion scolaire, d'addiction à la drogue, de criminalité, de chômage, de polarisation sociale, de fin d’une alimentation soutenable.

Cuba a enseigné durant 50 ans, comme l’a soutenu Fidel, qu’il est possible de faire la révolution et d’établir le socialisme à 90 miles du territoire continental usaméricain, à contre-courant du déterminisme géographique qui circule comme de la fausse monnaie; Cuba a aussi rompu avec le cliché que les révolutions peuvent se faire avec l’armée ou sans l’armée mais pas contre l’armée.

La révolution a réhabilité l’idée de patrie, exprimée par Marti, le sentiment patriotique qui est humanité, qui est la fierté et affection pour la terre d’origine, qui est résistance et lutte contre ceux qui veulent détruire l’identité nationale, contre ceux qui l’oppriment et l’asservissent. Si la révolution triomphe à Cuba, c’est par ce qu’elle constitue un processus fermement enraciné dans cette réalité nationale.

Le Mouvement du 26 juillet a su s’approprier l’héritage martien et l’appliquer à une lutte antidictatoriale avec des articulations dans des organisations ouvrières, paysannes, étudiantes et avec des intellectuels organiques incorporés dans le mouvement. L’arrivée des survivants du Granma dans la Sierra Maestra ne fut pas l’implantation d’un “foyer guérillero”, mais la continuation d’une lutte de nombreuses années et l’établissement d’une force politique autochtone qui se développe parmi la paysannerie avec l’aide de fronts urbains consolidés.

Cuba oblige à une analyse plus profonde, et surtout, critique de ce qu’on appelle la question nationale. S’il n’existe pas une base ferme des secteurs et groupes qui aspirent à transformer le pays, une continuité historique avec les luttes séculaires du peuple concerné, une connaissance profonde des problèmes vitaux des divers secteurs sociaux, une unité d’action des divers groupes démocratiques et révolutionnaires et une relation étroite de caractère organique entre tous, dans toute l’étendue et la profondeur du territoire, le mouvement révolutionnaire est destiné à échouer.

Ici Fidel a insisté sur le “divisionnisme” comme instrument impérialiste utilisant les grands monopoles cinématographiques, les médias massifs de communication, leurs revues et leurs livres, pour inculquer la peur et la superstition face aux idées révolutionnaires qui seules “ peuvent et doivent effrayer les intérêts des puissants exploiteurs et leurs privilèges séculaires. Le ‘divisionnisme’- produit de toute classe de préjugés, d’idées fausses et mensongères-, le sectarisme, le dogmatisme, le manque d’ampleur pour analyser le rôle qui correspond à chaque couche sociale, à ses partis, organisations et dirigeants, rendent difficile l’unité d’action indispensable entre les forces démocratiques et progressistes de nos peuples. Ce sont des vices de croissance, des maladies infantiles du mouvement révolutionnaire qu’il faut surmonter” (Discours de Fidel Castro le 4 février 1962, à l’occasion de la Seconde Déclaration de la Havane, dans Latinoamericanismo vs. Imperialismo, Ocean Sur, Mexico, 2009, p. 84).   

Face à la disparition de l’Union Soviétique et du bloc économique et politique de l’Europe de l’Est, alliés politico-militaires et associés commerciaux vitaux pour sa sécurité et son économie, Cuba s’en est sortie brillamment - non sans sacrifices et contradictions- parce que l’expérience socialiste développée dans l’île se fondait sur la réalité nationale et s’enracinait dans l’éthique et dans l’internationalisme comme politiques d’Etat.

Ce facteur a été la base de l’importante aide solidaire offerte aux mouvements de libération nationale en Amérique latine, en Afrique et en Asie. Cette île entêtée a produit les milliers de médecins solidaires pour le Nicaragua assiégé des années 80, les vaccins contre la méningite pour les enfants d’Uruguay, l’ “opération miracle” qui a rendu la vue à des millions de personnes sur le continent; l’assistance sportive de haut niveau; les chansons anciennes et rénovées; les nombreux artistes plasticiens, poètes, professionnels, techniciens, enseignants; les écoles techniques et de médecine dans lesquelles se sont formés d’innombrables Latino-américains.

En l’honneur de l’engagement pour les principes internationalistes que la révolution encourage, le gouvernement cubain  a souvent sacrifié des intérêts d’Etat. Il faut se souvenir des missions en Afrique et du rôle joué par Cuba dans l’effondrement de l’apartheid, de l’aide désintéressée à l’Angola et à une douzaine de causes révolutionnaires, qui ont signifié plus de 2.500 morts pour le peuple de Cuba. Je ne me souviens pas d’une seule condition imposée pour la très importante aide cubaine au Nicaragua durant les années de la révolution, ni de reproches à la solidarité cubaine de la part des forces révolutionnaires qui durant des décennies ont combattu les dictatures civiles et militaires de notre Amérique. On ne pourrait pas comprendre non plus les processus révolutionnaires actuels au Venezuela et en Bolivie, sans l’existence de cette arrière-garde stratégique que représentent Cuba et sa révolution.

Le secret de la longévité du processus révolutionnaire cubain se trouve dans sa capacité à faire coïncider la radicalité dans le cap collectiviste, avec l’ appui populaire majoritaire aux mesures prises à chaque étape de la révolution. Sans l’appui populaire majoritaire au régime socialiste et sans la participation de la population à sa défense, à l’économie et au bien-être social, il n’est pas possible de comprendre la vitalité d’une révolution qui n’a pas trahi les principes martistes qui constituent le levain de son identité fondatrice.

Le peuple cubain ayant été le principal artisan de cette geste, à partir de l’idée qu’il n ‘y a pas de “peuples-guides”, et encore moins d’ “hommes-guide”, et que ce qu’il faut ce sont des idées-guide, il est nécessaire de reconnaître le rôle joué par Fidel Castro, qui  comme révolutionnaire, homme d’Etat et intellectuel organique a toujours été à la hauteur des besoins et des intérêts du processus de transformation.

Fidel démontre qu’il peut y avoir des dirigeants, des gouvernants, des hommes d’Etat, d’une autre carrure morale que celles auxquelles nous sommes accoutumés. Comme il le soutient:

“Quand les leaders errent sur leur chemin, ce ne sont pas de vrais leaders. Quand les leaders sacrifient des principes-clés à des avantages passagers ou partiels, ce ne sont pas de vrais leaders. Quand les révolutionnaires vivent d’utopies ou d’illusions et non de réalités, ce sont des rêveurs, des idéalistes au sens pur du mot, mais jamais ils ne seront de vrais révolutionnaires. Révolutionnaires sont ceux qui forgent une œuvre, révolutionnaires sont ceux qui mènent en avant leur peuple, révolutionnaires sont ceux qui savent vaincre les obstacles pour aller de l’avant ” (Discours à Montevideo, Uruguay, le 5 mai 1959. Latinoamericanismo vs. Imperialismo. Ibid. P.15.)

Ennemi de la routine, en lutte permanente contre tout conformisme, Fidel a éduqué plusieurs générations de Cubains à sa conception de l’unité des révolutionnaires comme pré-condition de la victoire; l’éthique comme raison d’Etat, qui n’assume pas que la fin justifie les moyens, qui n’accepte pas l’enlèvement, la torture ou l’assassinat dans les rangs de la Révolution, encore moins la corruption et l’opportunisme; qui n’imite pas les méthodes des ennemis; qui pratique le détachement pour les choses matérielles; qui fait de la solidarité dévouée un devoir et non une arme d’influence politique ou un instrument de l’intérêt national; qui exige la cohérence dans les principes et les principes au-delà des intérêts; qui offre l’exemple personnel de dirigeants qui assument des responsabilités avec droit à plus de sacrifices et de restrictions, et non à des prébendes et des avantages; qui considère la vérité comme condition pour être respecté; la sensibilité à la douleur des autres comme si c’était la sienne; la modestie, l’absence de vanité comme aspiration des révolutionnaires; la soif de lire, d’étudier et d’apprendre; la rigueur personnelle, le devoir de responsabilité, que les choses aillent bien parce que l’engagement est avec le peuple, avec la cause que l’on défend; la défaite n’est pas telle tant qu’elle n’est pas acceptée, toujours existe la possibilité de renverser une défaite; l’aspiration à la justice pour tous, sans frontières, comme cause universelle; la force des idées, la conviction martiano-fidéliste qu’une idée juste peut plus qu’une armée; l’absence totale de haine pour toute personne; haine profonde envers l’injustice, l’exploitation, la discrimination raciale mais non à l’égard des personnes, même si elles sont ou ont été des ennemis.

Cet héritage de Fidel, qui forme la part substantielle de l’actuelle “bataille des idées” est la clé pour comprendre ces cinquante années de la révolution cubaine qui a été célébrée dans le monde entier durant toute cette année et qui pour tous les Latino-américains est motif de fierté et d’engagement solidaire.

L’étude comparée des révolutions contemporaines montre que plus est grand l’attachement de leurs militants aux principes collectivistes qui donnent origine au mouvement et à plus grande est la congruence éthique de ses dirigeants, et plus grand est le développement et la consolidation de ces processus. Dans la victoire du Vietnam sur les USA, la cohésion, le prestige et la crédibilité de la cause pour la libération nationale arborée par le gouvernement conduit par les communistes furent un facteur décisif qui influa sur les résultats politico-militaires qui se conclurent par l’unification du pays et l’expulsion des envahisseurs.

La cohérence de la conduite de l’EZLN face à l’Etat mexicain et l’échec de ce dernier dans ses tentatives de cooptation contre-insurrectionnelle des communautés indigènes zapatistes, maintient ce mouvement révolutionnaire sain et sauf des attaques de ses ennemis et des “critiques” de ceux qui se déclarent “en faveur des zapatistes” et ne perdent pas une occasion ni une tribune pour les disqualifier. A l’inverse, aucune défense de la gauche institutionnalisée ne tient devant son pragmatisme électoral, la renonciation à ses prémisses fondatrices et la perte éthique de partis comme ceux de la Révolution Démocratique (PRD du Mexique, NdT) et des Travailleurs brésilien.

Il ne faut pas oublier que la “piñata”*, l’enrichissement inexplicable et la détérioration morale de certains des leaders révolutionnaires au Nicaragua firent plus de mal au Front Sandiniste de Libération Nationale que la défaite électorale du 25 février 1990.

Dans la révolution cubaine, le comportement éthique a été présent dès la lutte contre la dictature de Batista, et a été récurrent au long des 50 ans de sa victoire. Plusieurs fois, devant les coups de l’impérialisme usaméricain et les problèmes internes provoqués par un processus de transformation d’une telle envergure, ses dirigeants, en particulier Fidel, ont agi avec courage et honnêteté. “La vérité est révolutionnaire” est un axiome léniniste devenu réalité dans l’expérience cubaine. Quand Ramonet demande à Fidel comment il solutionnera le problème de la corruption dans des secteurs de l’économie cubaine, celui-ci réponds:

“Premièrement que tout est une question éthique. J’ai beaucoup pensé sur le rôle de l’éthique. Quelle est l’éthique d’un révolutionnaire? Toute pensée révolutionnaire commence par un peu d’éthique...Nous devons oser, nous devons avoir le courage de dire les vérités”.

La morale d’un mouvement révolutionnaire se mesure aussi à ce qu’il n’abandonne pas ses prisonniers et ses morts. La reconnaissance officielle des Cinq Héros, prisonniers dans les prisons de l’empire pour avoir fait du travail de renseignement au sein de groupes terroristes appuyés, entretenus et financés par le gouvernement des USA est un acte de justice et de haute valeur éthique. Dans les règles non écrites de ce type de tâches, habituellement les gouvernements ne reconnaissent pas leurs agents.

Quand l’Union Soviétique et le bloc socialiste disparurent, Fidel déclara :

“A ceux qui disent que notre lutte n’aurait pas de perspective dans la situation actuelle et face à la catastrophe survenue, il faut répondre d’une manière catégorique: la seule chose qui n’aura jamais de perspective est la perte de la patrie, de la Révolution et du socialisme” (“Discours du 10 octobre 1991”, Ibid. P.217).

Le leader máximo de la révolution va plus loin et indique:

“Je me souviens toujours que Marti parlait en premier de la dignité de l’homme, et disait que s’il y a beaucoup d’hommes sans dignité, il y a des hommes qui ont la dignité du monde entier. Aujourd’hui nous ne sommes pas un groupe, mais un peuple digne, une immense majorité du peuple digne, une nation avec indépendance, une nation avec souveraineté, une nation avec liberté, qui rejettera jusqu’aux ultimes conséquences ces vieilles théories qui disent que l’indépendance doit être limitée. Pour cela nous, et seulement nous, nous pouvons et nous devons résoudre nos problèmes, affronter et résoudre ces défis parce que, certainement, si l’impérialisme pouvait mettre à genoux notre patrie et instaurer de nouveau ici le capitalisme, il ne resterait même pas la poussière des os de nos héros, de nos martyrs, de nos combattants internationalistes, de ceux qui nous précédèrent dans ces luttes, de ceux devant lesquels nous nous inclinons respectueusement pour rendre compte chaque jour de nos vies. C’est cela que signifie notre lutte, c’est cela que signifie sauver la patrie, la Révolution et le socialisme”. (Ibid., p.220).

Quand le gouvernement de Vicente Fox avait amené le gouvernement du Mexique à une rupture virtuelle des relations, des milliers de Mexicains en moins de 24 heures sont descendus dans la rue pour manifester leur affection et leur solidarité avec Cuba et sa révolution, à l’égal de ceux d’entre nous qui en 1961 formèrent une queue nourrie à l’UNAM (Université nationale autonome de Mexico) pour s’offrir comme volontaires lors de l’invasion de Playa Girón.

Aujourd’hui, Cuba est un phare d’espérance dans l’océan d’un capitalisme qui a plongé le monde dans une profonde crise économique, sociale, politique, écologique et civilisationnelle. Pour cela, nous continuerons dans cette voie opiniâtre et indéclinable de la défense de Cuba révolutionnaire.

*Piñata : jeu consistant à casser avec un bâton des récipients contenant des friandises, très répandu au Mexique et en Amérique centrale. Au Nicaragua, c’est ainsi qu’on a appelé les pratiques corrompues de certains leaders sandinistes [NdE].


Face au chantage, à l'agression et à la politique interventionniste, CUBA VAINCRA !

Source : La Jornada de Morelos, México, El Tlacuache Suplemento Cultural, nº 388 et RebeliónEl impacto de la Revolución cubana en América Latina

Article original publié le 1/11/2009

Photos : Fred Ferchaux

Sur l’auteur

Gilberto López y Rivas est un auteur associé à Tlaxcala, le réseau de traducteurs pour la diversité linguistique, dont Gérard Jugant et Fausto Giudice sont membres . Cette traduction est libre de reproduction, à condition d'en respecter l’intégrité et d’en mentionner l’auteur, le traducteur, le réviseur et la source.

URL de cet article sur Tlaxcala : http://www.tlaxcala.es/pp.asp?reference=9202&lg=fr



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4 novembre 2009 3 04 /11 /novembre /2009 13:00

Ida Garberi, responsable de la page Web en italien de Prensa Latina 

Je sais, je vais paraître répétitive mais vraiment les assemblées du dimanche du STIBYS (Syndicat des Travailleurs de l´Industrie de Boissons et dérivés) à Tegucigalpa, peuvent exciter la personne la plus froide de la planète. Explosion de joie de résister, de chants, de slogans, aliments préparés par des mains volontaires pour permtettre aux résistants de tenir bon.

C´est l´occasion de connaître Juan Barahona, coordinateur du Front National contre le Coup d´État au Honduras, qui depuis l´école secondaire, lorsqu´il était encore adolescent, a consacré sa vie à la lutte avec les pauvres, avec les plus pauvres.

Ce mouvement national qu´il coordonne me surprend par sa capacité d´agglutiner, de forger un accord entre forces progressistes, celles-là même qui avant le 28 juin, restaient incapables de dialoguer entre égaux.

En parlant avec Juan, un homme plein d´optimisme et de bonne humeur, les chansons de la Résistance tapissent le fond de l´interview. C´est la piste sonore des jours historiques, douloureux, pleins d´espoir et de souffrance, de colère et d´impuissance face à la violence gratuite du gouvernement putschiste de Gorilletti, pardon, Micheletti et ses employés serviles.

“Honduras, le peuple est avec toi”… “Honduras, un peuple qui en se tait pas//Honduras résiste dans la bataille//pour que revienne José Manuel Zelaya”, tels sont les mots de l´Hymne de la Résistance, écrit et offert au peuple hondurien par Abiayala, un groupe vénézuélien, une maniére d´aider les rebelles à lutter contre le terrible, violent coup d´État du 28 juin qui a vu l´enlévement et la déportation du président démocratiquement élu Manuel Zelaya Rosales.

Juan Barahona raconte. Le Front Mational contre le coup d´État est né le 29 juin exactement alors que le peuple hondurien en pleine révolte se répandait dans les rues, encore secoué par le putsch et cependant la décision était déjà prise : la lutte viserait le retour du président Zelaya et l´Assemblée Constituante, jusqu´á la victoire.

Ce jour de juin ls gens ont commencé à se rendre compte qu´ils avaient besoin d´une structure qui leur permette de réaliser la coordination – celle qui actuellement rassemble les secteurs populaires, les indigènes, les maîtres, les féministes en résistance, la population afrodescendante “Garifuna”, les médecins, les syndicalistes, les paysans, les travailleurs, une partie des petites et moyennes entreprises, des jeunes et des étudiants, un secteur de l´Église Catholique et évangélique contre le coup d´État, les artistes contre le coup d´État, les avocats contre le coup d´État - et de construire une stratégie de dialogue avec la Coordination du Parti Libéral contre le coup d´État et avec le Parti d´Unificación Democrática.

Personnellement, je suis très intéressée par ce que me dit Juan Barahona de la stratégie du Front, qui se base sur une structure horizontale, participative, plus typique des mouvements sociaux que des partis politiques traditionnels. Les gens sont fatigués de l´élection de représentants corrompus, qui ne respectent pas les promesses faites pendant les campagnes électorales ni leurs engagements, une fois conquis leur “petit” espace de pouvoir.

Le fait nouveau est que certains de ces partis politiques traditionnels sont d´accord avec le changement et le travail au coude à coude avec le Bloc Populaire, le secteur du Front qui rassemble ce peuple hors des partis politiques.

Juan me dit que le coup d´État ne les a pas pris au dépourvu : la rapidité de l´organisation est due aussi à un travail en profondeur dans les quartiers et dans les lieux de travail, dans les assemblées populaires pour informer, préparer la population, qui a permis la projection nationale du Bloc Populaire né le 2 mai 2000, avec ses caractéristiques d´anti-mouvement, anti-systéme et anti-modéle.

La confrontation avec le gouvernement néo-libéral a été très difficile dès le début. En août 2003 le Bloc Populaire a “gagné la rue” en réussissant à convoquer une grève nationale dans la capitale, phénomène qui réussit à paralyser les quatre entrées de la ville. Dans d´autres occasions tout le pays a été paralysé par les bloquages des routes principales du Honduras.

La chose qui m´impressionne beaucoup est le fait que la communauté rebelle considére Zelaya comme un leader indiscutable. Juste avant la conversation avec Juan, le président démocratiquement élu et assiégé dans l´Ambassade du Brésil à Tegucigalpa depuis le 21 septembre, a téléphoné à Barahona et a salué son peuple, au milieu de nombreuses marques d´affection et de joie.

“Nous devons continuer à crier nos vérités, les putschistes tentent de nous faire taire pour perpétrer leurs crimes en toute impunité mais nous ne pouvons pas le permettre, je suis la solution au coup d´État, et non le problème comme dit Micheletti” dit Zelaya.

Réellement, je crois malheureusement que la communauté internationale n´agit pas avec la fermeté suffisante pour obtenir une solution démocratique ; par exemple, une délégation de l´Union Européenne qui s´est réunie pour signer un Accord d´Association entre Amérique Centrale et Europe, a préféré “étudier” depuis le... Costa Rica ! ce qui se passe au Honduras. Sa seule préoccupation était de résoudre le problème du contrat bananier sans trop se rapprocher des rebelles, histoire d´éviter une mystérieuse fièvre progressiste.

Intriguée et fascinée par l´appui au Président, je demande si le Bloc Populaire a appuyé Zelaya dès le début de sa campagne électorale. Sincére, Barahona m´explique que les gens se méfiaient de son origine bourgeoise et que le rapprochement ne s´est opéré qu´a partir d´accords concrets tels que la réduction du prix de l´essence, l´ouverture à l´ALBA (Alliance Bolivarienne pour les Peuples de Notre Amérique) et plus particuliérement la hausse du salaire minimum.

Lorsque Mel comme l´appellent affectueusement ses partisans, a proposé la consultation sur la “quatrième urne” (pour que le peuple se prononce sur la possibilité de convoquer une assemblée constituante), l´ensemble du mouvement s´est disposé à continuer la lutte ensemble. Et comme l´explique Juan “nous sommes disposés à mener de plus belle la lutte, pacifiquement, jusqu´au bout , fidèles á tous les nôtres qui sont tombés, leur mort ne fut pas vaine”.

Tandis que Juan prononce cette phrase, un rebelle du Front l´entend et crie dans mon enregistreur un slogan parmi tant d´autres : “Sang des martyrs, semence de liberté”. Mais...toute cette énergie, cette conviction et ce dévouement absolu pour la nation, comment sont-il nés chez Juan ?

Le dirigeant syndical, dans un sourire franc, honnête, me dit que dès la secondaire il était jeune militant. Il suivait les cours au Collège le plus grand du Honduras mais aussi de toute l´Amérique Centrale, l´Institut Central Vicente Cáceres. Ici il a aussi appris à lutter dans la rue pour défendre les droits des étudiants. “Cet institut est célèbre pour avoir formé des leaders qui ont lutté pour les causes justes des années 70 et 80 et qui poursuivent aujourd´hui la bataille, puisque nous sommes entrés en résistance. Ils ont enseigné á leurs étudiants á défendre l´école publique, á garder la force, le courage et la volonté de défendre leur pays et d´exiger une nation nouvelle”. Tandis que Juan me parle, je me dis qu´il faut réellement envier la force de cet homme, qui a eu récemment 55 ans, le 12 juillet, et n´a pu fêter tranquillement son anniversaire avec les siens parce qu´il était dans les rues, entouré de l´affection de tout un peuple.

Je fixe mon regard sur le béret avec l´image du Che Guevara, un symbole de Barahona, qui permet de le reconnaître de maniére rapide parmi les centaines de “marcheurs” comme on appelle les résistants, lorsque nous nous retrouvons sur les lieux de la réunion tous les matins.

Un symbole si emblématique que, dans le dialogue entre les deux délégations, l´une de Zelaya et celle des putschistes, mené dans un hôtel 4 étoiles et très snob, il lui est resté fidèle. Le compagnon Barahona n´a pas abandonné le Che Guevara ni ses jeans ; c´est pour cela qu´il est apprécié à ce point par les membres du Front : tout leader d´un mouvement est aimé dès qu´il est cohérent avec ses idéaux.

“Compañera, puisque vous avez ce badge de Mel je suppose que vous êtes de la résistance, alors s`il vous plaît dites à Juan Barahona, qu´il m´a ému lorsque j´ai vu comment il était vêtu dans cet hôtel des riches. Il ne portait pas de veston ni de cravate et le Che Guevara a été présent dans le dialogue, dites-lui que les gens l´aiment parce qu´ils n´aiment pas les apparences vides” dit le chauffeur de taxi qui me ramène à la maison oú je logeais. Quand je lui ai rapporté ces propos, Juan m´a regardée avec son large sourire et m´a dit : “je me sens heureux quand les gens comprennent pleinement ma façon de penser, je serai toujours avec eux ; chère amie je suis heureux de ce que vous nous accompagniez dans ces heures difficiles, la presse internationale progressiste est celle qui nous permet de vivre, d´avoir une voix pour crier dans les oreilles des sourds du monde. Le tyran veut nous jeter à l´oubli, au silence, pour que personne ne sache rien des viols, des tortures, des abus de pouvoir que subit le peuple hondurien”.

““Les choses qui se sont passées ici sont la cause de la présence du peuple hondurien dans la rue, et il le restera aprés le retour du président Zelaya au pouvoir, et aprés la formation de l´Assemblée constituante, dés que nous pourrons l´organiser”.

“Les honduriens ont finalement opéré un tournant dans leur vie, les hommes d´aujourd´hui, ceux d´après le 28 juin, ne sont plus les mêmes que ceux d´avant le 28 juin, nous avons appris à lutter baucoup plus dans ces derniers quatre mois que dans les dernières 90 années”.

Je me rappelle les mots de Fidel Castro au sujet du Honduras : “Nous avons vu naître une nouvelle conscience dans le peuple hondurien. Toute une légion de militants sociaux a blanchi sous le harnais de cette bataille. Zelaya a tenu sa promesse de rentrer. Il a le droit d’être rétabli au gouvernement et de présider les élections. De nouveaux et d´admirables cadres sont en train d’émerger des mouvements sociaux combatifs, et ils sont devenus capables de guider ce peuple sur les voies difficiles que doivent frayer les peuples de Notre Amérique. Une révolution y est en gestation.”

*Ida Garberi est responsable de la page web en italien de Prensa Latina.

Traduction : Thierry Deronne, pour www.larevolucionvive.org.ve

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4 novembre 2009 3 04 /11 /novembre /2009 12:13
Jean-Guy Allard Granma.cu

L’ANCIEN agent de la CIA Philip Agee, aujourd’hui décédé, qui avait rompu avec cette agence de renseignement, avant de dénoncer ses crimes, ne s’y serait pas trompé. Roberto Micheletti, l’actuel capo de la junte militaro-patronale de Tegucigalpa, réunit toutes les conditions du «super-agent» yankee recruté par un fonctionnaire quelconque de Langley - siège de la CIA-, assigné à l’ambassade du Honduras.

Il fallait voir avec quelle émotion, le 16 juillet 2008, le futur dictateur hondurien, qui était à l’époque président du Congrès national, remit la Grand Croix avec Plaque d’or, la plus haute décoration de ce pays d’Amérique centrale, à Charles Ford, alors ambassadeur des Etats-Unis au Honduras.

C’est ce même Mr Ford qui, quelques mois plus tôt, avait proposé avec une effronterie sans bornes au nouveau président de ce pays, Manuel Zelaya, d’accueillir le terroriste international Luis Posada Carriles.

Pour cet acte de servilisme, Micheletti avait réuni les membres de cette même clique putschiste qui pendant onze mois allaient comploter pour expulser du pays le président constitutionnel légitimement élu.

A cette cérémonie étaient présents la présidente de la Cour suprême de justice, Vilma Morales; le général Romeo Vasquez Velasquez et plusieurs de ses officiers; le procureur général et le procureur adjoint; le président de la Commission des droits de l’Homme, le vice procureur de la République, ainsi que le président de la Cour suprême électorale.

Et, bien entendu, la mafia au grand complet des chefs des douze familles qui contrôlent le pays, et qui ont organisé l’enlèvement et l’expulsion manu militari du président Zelaya vers le Costa Rica.

Lors de sa visite au Honduras à l’époque, John Negroponte, l’ancien numéro deux du Département d’Etat des USA et agent déguisé en diplomate, eut des attentions très délicates envers Micheletti.

L’ancien ambassadeur de Bush à Bagdad mettait ainsi un terme à une tournée qui l’avait curieusement conduit au Guatemala et au Salvador.

A Tegucigalpa, Negroponte rendit visite au président Zelaya, pour traiter de la décision du gouvernement de transformer en aéroport la base de Palmerola, occupée par les Etats-Unis, ce qui, devait-il commenter à l’époque, «ne pouvait pas se faire du jour au lendemain».

Negroponte eut ensuite un long entretien à huis clos avec Micheletti, dont le contenu n’a jamais filtré. «On ignore sur quoi portait cet entretien», faisait remarquer textuellement un quotidien hondurien.

Ce qui est de notoriété publique, c’est que Negroponte –l’officier de la CIA à l’origine du tristement célèbre Bataillon 316– rencontra par la suite la présidente de la Cour suprême Vilma Morales, proche complice de Micheletti; Ricardo Maduro et Carlos Flores, des putschistes de premier rang, et le pathétique président de la Commission des «droits de l’Homme», Ramon Custodio.

Mais le dossier Micheletti est beaucoup plus volumineux.

En 1985, alors que le Honduras continuait sous la botte impériale –résultat des efforts de Ronald Reagan et de Bush père–, ce pays d’Amérique centrale était transformé en une sorte de porte-avions, véritable tremplin pour renverser le gouvernement révolutionnaire sandiniste du Nicaragua. A cette même époque le député Micheletti fut impliqué dans un véritable putsch parlementaire lorsqu’il chercha à transformer le Congrès en Assemblée constituante.

Le but de ce complot était de pérenniser au pouvoir le président pro-USA Roberto Suazo Cordova, empêtré jusqu’au cou –tout comme son boss Negroponte– dans le scandale de l’Irangate (trafic de drogues et vente d’armes).

Suazo ouvrit une ère de sauvage répression dont les Honduriens parlent encore aujourd’hui avec crainte.

On raconte que dans les années 60, l’actuel dictateur putschiste fut sous-officier de la Garde présidentielle sous le gouvernement de Ramon Villeda Morales, dont l’éviction plongea le Honduras dans la longue nuit de la dictature.

La carrière politique de Micheletti, fils d’émigrés italiens, est vraiment inexplicable, ne fussent ses contacts «miraculeux», en l’occurrence avec l’ambassade des USA à Tegucigalpa.

Micheletti serait-il un produit de la machine diabolique dont le mécanisme a été révélé en détail par l’ancien agent Philip Agee?

On pourrait s’étendre longuement sur les liaisons occultes du président postiche: depuis son faible pour l’assassin et tortionnaire Billy Joya, jusqu’à ses liens avec le réseau de contrebande de Yehuda Leitner, sans oublier les narcos de l’armée… ni, bien entendu, la congressiste yankee Ileana Ros-Lehtinen, récompensée récemment par une filiale de la «Company».

Micheletti a tout du «super-agent». Y compris l’arrogance que lui procure la confiance de ses maîtres.

 

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