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27 octobre 2009 2 27 /10 /octobre /2009 10:57

Le Front national de résistance au Coup d’Etat au Honduras a appelé hier à maintenir la lutte pou la restitution de l’ordre démocratique et du président Manuel Zelaya malgré la répression et l’échec du dialogue.

La décision a été prise pendant l’habituelle assemblée dominicale de l’alliance des forces populaires et politiques, après avoir été soumise au peuple.

Juan Barahona, coordinateur général du Front a annoncé que la direction nationale s’était réunie ce semaine pour analyser la situation du pays et les actions de la résistance pour en finir avec le coup d’Etat de juin dernier.

Il a ajouté qu´un des accords signé prévoyait que si le président Zelaya n’était pas restitué d’ici là, il n’y aurait pas d’élections le 29 novembre prochain, face au refus majoritaire de participer du peuple.

Il ajoute que les représentants des quartiers de la capitale ont analysé ce samedi les manières de faire pour refuser la campagne électorale et le vote par le biais de diverses actions décidées par la population.

Barahona a signalé que les candidats indépendants libéraux, du Parti Unification Démocratique ou de l’Unité Sociale Démocratique, opposés au coup d’Etat, se retireront du scrutin si Zelaya ne revient pas au pouvoir.

Il a indiqué que de nombreuses initiatives de la résistance sont prêtes pour empêcher que la dictature ne donne une apparence légale à ces élections.

Il a informé que “la direction nationale réaffirme que la lutte continuera pour obtenir la restitution de l’ordre constitutionnel et du président Zelaya, et pour obtenir également l’Assemblée Nationale Constituante. A cela nous ne renoncerons pas. Même avec toute la répression qui s’est abattue sur nous les dernières semaines, nous n’allons pas abandonner la rue. En avant, en avant, la lutte est permanente” a-t-il lancé en guise de consigne.

Le coordinateur du Front a assuré que la lutte ne s’arrêtera qu’une fois substitué le modèle libéral par un nouveau modèle plus juste, plus humain, qui garantira à tous les honduriens une vie digne. La patrie est à tous, pas à quelques exploiteurs, pas à 10 familles, qui nient à la majorité de la population la satisfaction de leurs besoins.

Barahona a appelé à une nouvelle manifestation dans la capitale contre le coup d’Etat en invoquant le droit constitutionnel de liberté d’expression


Tegucigalpa, 25 octobre, Raimundo Lopez,

Source : Prensa Latina

Traduction : Grégoire Souchay pour : http://www.larevolucionvive.org.ve/

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26 octobre 2009 1 26 /10 /octobre /2009 10:29


Écouter la radio du http://radiosme.org.mx/ sur La Révolution Vive

Un conflit opposant les ouvriers au patronat s’est déroulé au Mexique ces jours derniers, suite à la liquidation de l’entreprise d’électricité connue sous le nom de Luz y Fuerza del Centro (LFC). On a assisté à des prises de position plus fermes, de la part d’un gouvernement fédéral ayant dévoilé ses intentions, en tentant de réduire l’impact des événements, à la suite de la liquidation de l’entreprise.

Ce mardi 20 octobre, c’est à une table de négociations qu’on a tenté de régler les différends et de trouver des accords. Pendant ce temps, la rumeur qui courrait aussi bien au Mexique qu’à l’étranger sur une possible cessation des transmissions par internet réalisée par la Radio SME, se propageait..

Dimanche dernier, à savoir le 11 octobre, c’est lors d’une assemblée extraordinaire que les travailleurs syndiqués ont décidé de se déclarer en session permanente, et c’est hier qu’ils ont choisi de s’organiser en commission d’organisation, de communication et de finance. L’improductive table de négociations, comme certains la qualifièrent, a renforcé la positon du gouvernement considérant comme “irréversible l’extinction de l’organisme LFC”.

De son côté, le leader syndical Martin Esparza a déclaré suite aux conversations : “Il n’y a aucune proposition sérieuse de la part du gouvernement, plutôt la condition qui dit, d’abord liquidez tout et ensuite on verra pour les alternatives !”

Avant cela, Mauricio Montalvo avait élaboré en tant que projet de thèse académique, une radio. Avec la participation d’Eduardo Garcia, la radio des syndicalistes a vu le jour il y a plus ou moins un an, et aujourd’hui encore, elle contribue à informer et à diffuser les informations en relation avec la thématique, aussi bien au niveau national qu’à l’étranger.

Le Correo del Orinoco, soucieux de savoir si l’avenir de ce média combatif était en danger, s’est mis en contact avec Mauricio Monsalvo, qui était justement au micro lorsqu’il fut contacté.

Nous l’avons aussitôt questionné quant au futur de la radio.

Correo del Orinoco : “Quelle est la situation actuelle de la radio ?”

Mauricio Monsalvo : “Depuis les événements de la semaine dernière, après la saisie des installations de LFC, la radio a fonctionné comme un outil de partage des informations dont nous disposons ici, de façon à pouvoir les acheminer vers d’autres pays et créer un réseau de communication au niveau interne. Ceci pour permettre aux compagnons de tisser des liens entre eux et de disposer d’un communication immédiate.”

Monsalvo a reçu plusieurs lettres de menaces anonymes, qui sont allées jusqu’à dire que la police fédérale serait prête à saisir les équipements de la radio se trouvant au siège du syndicat. Cependant, ce dernier ne les a pas prises au sérieux et a rappelé que la loi mexicaine ne permet pas la confiscation du matériel des radios dont les transmissions ne sont pas régulées, puisqu’elles ne disposent pas de fréquence ouverte.

Correo del Orinoco : “Vous pensez à la possibilité que la police vienne saisir les équipements ?”

Mauricio Monsalvo : “Ca me parait peu probable, mais les menaces et les dégâts psychologiques subsistent. Et elles n’ont pas seulement été envoyées seulement à la radio mais il y a aussi eu des tentatives d’intimidations aux domiciles des compagnons, de la part de la police fédérale. Tous les jours, quand nous arrivons au local, nous espérons trouver les équipements à leur place, mais il n’y a eu aucun ultimatum ni rien du genre, et nous espérons que ça restera ainsi !” Monsalvo a lors remercié le peuple vénézuélien pour le soutien qu’il apporte dans cette lutte.

Mauricio Monsalvo a ensuite conclu en disant : “La radio appartient au syndicat, elle a été fondée le 14 décembre 2008 à l’occasion de l’anniversaire du syndicat. Afin de la créer, nous avons du soumettre l’accord à l’assemblée qui l’a effectivement acceptée pour qu’elle serve comme l’un des moyens de communication du syndicat.”

Source : Radio Nacional de Venezuela / Correo del Orinoco

Traduction : Lazhari Abdeddaim, pour le collectif Vive Belgique

syndicat SME :
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25 octobre 2009 7 25 /10 /octobre /2009 19:53
POUR VOTER CLIQUER ICI : https://spreadsheets.google.com/viewform?formkey=dEx3ZlpLZmdxaWk5a2VwNkd2bjV2dnc6MA
Les collectif et organisations populaires du quartier populaire du 23 de Enero de Caracas, au Venezuela invitent l’ensemble des peuples vénézuelien, latinoaméricains et du monde entier à participer au référendum populaire contre l’implantation des bases militaires américaines en Colombie qui se tiendra le prochain dimanche 25 octobre 2009.

Pourront participer à ce référendum toutes les personnes âgées de plus de 15 ans quelle que soit leur nationalité et leur localisation.

Les deux questions posées seront :

* Etes vous en faveur ou contre l’implantation de 7 nouvelles bases américaines en Colombie ? * Vous prononcez vous en faveur ou contre le coup d’État au Honduras ?

Ce référendum est crucial pour nous car il peut être le point de départ à une grande consultation de l’ensemble du continent latino américain sur cette question. Nous en appelons à votre conscience anti impérialiste et à votre solidarité internationale.

Pour participer, outre des urnes dans de nombreux quartiers de la ville de Caracas, a été mis en place pour les camarades du monde entier voulant se joindre à notre cause, un lien -bannière sur le site web (en espagnol) :

 

 

 

 

 

 

 

https://spreadsheets.google.com/viewform?formkey=dEx3ZlpLZmdxaWk5a2VwNkd2bjV2dnc6MA

Le lien sera actif ce dimanche 25 octobre de 7h à 14h.

soit de 13h30 à 20h30 heure française.

Nous vous invitons à participer à ce référendum populaire, à diffuser l’information autant que possible et à nous soutenir en informant sur ces questions toute les personnes et collectifs que vous pourrez

Salutations fraternelles anti-impérialistes

Les collectifs du 23 de Enero, Caracas, Venezuela

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24 octobre 2009 6 24 /10 /octobre /2009 10:03


Eric Toussaint sur CADTM

Lors des élections générales du 26 avril 2009, les Equatoriens ont donné un nouveau mandat présidentiel de quatre ans à Rafael Correa qui a obtenu 55% des voix et devancé de plus de 20 points Lucio Gutierrez, son principal adversaire, l’ancien président renversé par une mobilisation populaire en 2005.

A la tête de ce qu’il appelle lui-même un « processus de révolution citoyenne », Rafael Correa a déjà gagné plusieurs suffrages importants. Elu président fin 2006, il a remporté en avril 2007, avec 82% de « Oui », le référendum sur la convocation d’élections générales afin de désigner les membres d’une Assemblée constituante (à l’époque tout l’establishment et tous les medias s’opposaient à lui). En septembre 2007, les électeurs ont donné la majorité de l’Assemblée constituante aux candidats du mouvement País, le nouveau mouvement politique de Rafael Correa, et aux partis de gauche qui soutenaient son projet. Le texte de la nouvelle Constitution a été approuvé par les « assembléistes » en juillet 2008 après 8 mois d’élaboration démocratique au cours de laquelle les élus de l’opposition ont eu tout le loisir de faire des propositions. Ce projet de Constitution, élaboré avec une grande participation de la société civile, a ensuite été soumis à un référendum le 28 septembre 2008. Il a été approuvé par plus de 60% des votants. Les élections du 26 avril 2009 ont donc confirmé le soutien populaire dont bénéficie Rafael Correa et les partis qui lui sont alliés.

Le mouvement País ne dispose pas à lui seul d’une majorité de sièges au sein de la nouvelle Assemblée nationale qui compte 124 membres. Pour avoir la majorité, il doit faire alliance avec d’autres mouvements et partis politiques : Pachakutik (lié à la Confédération des nations et des peuples indigènes de l’Equateur – CONAIE), le MPD (ex-maoïste), les municipalistes…

La nouvelle Constitution garantit davantage de droits culturels, économiques et sociaux à la population. Le caractère plurinational de l’Etat est enfin affirmé (ce qui constituait une revendication essentielle des organisations représentant les peuples indigènes). Inédit dans l’histoire des Constitutions dans le monde, cette Constitution reconnaît des droits à la Nature, ce qui prend en compte un apport des peuples indigènes et de leur cosmovision. En ce qui concerne les médias, la Constitution interdit dorénavant à des banquiers d’être propriétaires de journaux, de radios et de chaînes de télévision.

Elle a également instauré un mécanisme démocratique qui permet de révoquer à mi-mandat des élus à tous les niveaux, y compris le président de la République (c’est aussi le cas des constitutions vénézuélienne et bolivienne actuellement en vigueur).

En matière d’endettement, la Constitution représente une grande avancée à prendre en exemple par les autres pays et à mettre en pratique (voir encadré). En effet, les articles 290 et 291 déterminent et limitent strictement les conditions dans lesquelles les autorités du pays peuvent contracter des emprunts. Ils rejettent l’emprunt pour payer d’anciennes dettes. Ils rejettent des dettes constituées d’une capitalisation des intérêts de retard (ce qu’on désigne par anatocisme), pratique courante des créanciers membres du Club de Paris. Ils avertissent les prêteurs que s’ils octroient des prêts dans des conditions illégitimes, ceux-ci seront remis en cause. Ils considèrent comme imprescriptibles les délits qui concernent l’endettement public. Ils excluent la possibilité que l’Etat assume la dette des banquiers privés ou d’autres entités privées. Ils prescrivent la mise en place d’un mécanisme d’audit intégral et permanent de l’endettement public interne et externe.

La constitution équatorienne à propos de l’endettement public
Une grande avancée à traduire dans la pratique

Articles de la constitution telle qu’elle a été approuvée par référendum en septembre 2008

Art. 290. -
L’endettement public sera soumis aux règles suivantes :
1. On ne recourra à l’endettement public que si les rentrées fiscales et les ressources provenant de la coopération internationale sont insuffisantes.
2. On veillera à ce que l’endettement public n’affecte pas la souveraineté nationale, les droits humains, le bien-être et la préservation de la nature.
3. L’endettement public financera exclusivement des programmes et projets d’investissement dans le domaine des infrastructures, ou des programmes et projets qui génèrent des ressources permettant le remboursement. On ne pourra refinancer une dette publique déjà existante qu’à condition que les nouvelles modalités soient plus avantageuses pour l’Equateur.
4. Les accords de renégociation ne contiendront aucune forme tacite ou expresse d’anatocisme |1| ou d’usure.
5. Les dettes déclarées illégitimes par un organisme compétent seront remises en cause. En cas de dettes déclarées illégales, on exercera le droit de récupération des sommes liées aux dommages qu’elles ont entraînés.
6. Les actions en responsabilité administrative ou civile en matière d’emprunt ou de gestion de dette publique seront imprescriptibles.
7. L’ « étatisation » des dettes privées est interdite.
(…)
Art. 291. - Les organes compétents, déterminés par la Constitution et la loi, réaliseront au préalable des analyses financières, sociales et environnementales de l’impact des projets afin de déterminer la possibilité de financement. Ces organes procèderont également au contrôle et à l’audit financier, social et environnemental à chaque phase de l’endettement public interne et externe, tant dans la phase du contrat que dans celles de gestion et de renégociation.
Traduction de Stéphanie Jacquemont et d’Eric Toussaint

Les résultats de l’audit de la dette

L’Equateur a fait une œuvre pionnière concernant la dette publique. Rafael Correa a créé en juillet 2007 la Commission d’audit intégral de la dette publique interne et externe (CAIC). Cette commission était composée de douze membres des mouvements sociaux (parmi lesquels la CONAIE), d’ONG et des mouvements travaillant sur la thématique de la dette de l’Equateur (comme la Red Guayaquil Jubileo 2000 et le Groupe national dette), six membres de campagnes internationales pour l’annulation de la dette du tiers-monde |2| et quatre délégués de l’Etat (le ministère des Finances, la Cour des Comptes, la Commission anti-corruption et le Parquet général). L’idée de Correa et d’un secteur de son gouvernement était d’agir concrètement pour mettre fin au remboursement d’une partie de la dette identifiée comme frauduleuse et illégitime.

A partir de novembre 2008, l’Equateur a suspendu le remboursement d’une grande partie de sa dette commerciale |3|. Sur la base des résultats de l’audit, les autorités équatoriennes ont refusé de continuer à payer une dette identifiée comme frauduleuse et entachée de nombreuses irrégularités |4|. La presse financière internationale a hurlé au scandale car l’Equateur a osé refuser de payer alors qu’il en avait les moyens. En juin 2009, les détenteurs de 91 % des bons en question ont accepté la proposition de rachat à 35% de leur valeur nominale. Rafael Correa a déclaré lors de son discours d’investiture le 10 août 2009 que cela «  signifie un gain de plus de 300 millions de dollars annuels durant les vingt prochaines années, sommes qui serviront non aux portefeuilles des créanciers mais au développement national |5|. »

L’Equateur offre l’exemple d’un gouvernement qui adopte la décision souveraine d’enquêter sur le processus d’endettement afin d’identifier les dettes illégitimes pour ensuite en suspendre le remboursement. La suspension du paiement d’une grande partie de la dette commerciale suivie de son rachat à moindre coût montre que le gouvernement ne s’est pas cantonné aux discours de dénonciation. Ira-t-il plus loin ? Suspendra-t-il également le remboursement d’autres catégories de dettes ? La CAIC, dans ses recommandations, a proposé de mettre fin au paiement d’autres montants très importants de la dette |6| qui correspondent aux créances réclamées par la Banque mondiale et d’autres institutions multilatérales ainsi que certaines dettes bilatérales, notamment celles réclamées par l’Italie et le Brésil.

Dans ce dernier cas, le gouvernement de Rafael Correa a suspendu pendant plusieurs mois à partir de septembre 2008 le remboursement de la dette correspondant à la construction d’une centrale hydroélectrique (la centrale San Francisco) réalisée en dépit du bon sens par la transnationale brésilienne Odebrecht |7| qui a d’ailleurs été expulsée du pays à la même date.
Plus tard, suite à la pression du Brésil, l’Equateur a repris le paiement de la dette et a porté le litige avec Odebrecht devant un tribunal d’arbitrage à Paris (on attend toujours son verdict).

Par ailleurs, toujours sur base des travaux de la CAIC, le parquet de l’Equateur a entamé l’examen de la culpabilité de hauts fonctionnaires équatoriens qui ont commis différents types de délits lors de la signature ou de la renégociation de contrats d’endettement aux cours des années 1990 et au début des années 2000. L’avenir dira si les coupables seront effectivement traduits en justice et condamnés avant que la prescription ne joue en leur faveur. Rien n’est certain. Rafael Correa et son gouvernement peuvent hésiter comme tant d’autres gouvernements et poursuivre le paiement du reste de la dette ou ne pas traduire à temps les coupables en justice. Il faut prendre en considération le fait que l’Equateur est resté isolé sur la question de la dette : les autres gouvernements (y compris celui du Venezuela) poursuivent les remboursements et ne mettent pas d’audits en œuvre pour l’instant. Il n’en demeure pas moins que Rafael Correa a démontré qu’il était possible de prendre des mesures radicales en matière de dette sans devoir quémander la justice ou la générosité des créanciers. C’est une leçon qui devrait être retenue par d’autres gouvernements.

Avancées et limites des politiques en cours en Equateur

En sus de son attitude exemplaire pour tenter de trouver des solutions à l’endettement légué par les gouvernements antérieurs, la politique du président Rafael Correa pour réduire au minimum le recours à des sous-contrats dans les emplois salariés est positive.
Dans son discours d’investiture pour son nouveau mandat présidentiel, Rafael Correa a mis l’accent sur cette question ainsi que sur celle du salaire minimum : « Une des caractéristiques les plus importantes du socialisme du 21e siècle, doctrine à laquelle adhère la révolution citoyenne, est précisément la suprématie de l’être humain sur le capital. Pour nous, l’être humain n’est pas un facteur de plus de production, mais l’objectif de la production. Ce que nous affrontons en ce sens est réellement atterrant : l’être humain converti en un instrument de plus d’accumulation du capital. Il ne fait aucun doute qu’une des principales victimes de la longue et triste nuit néolibérale, est la classe ouvrière. Aujourd’hui, parmi beaucoup d’autres choses, l’Equateur est un pays sans sous-traitance au niveau des contrats de travail. Dans le même sens, les salaires des professeurs, des domestiques, des artisans, des militaires et des policiers, etc., ont substantiellement augmenté, et pour la première fois dans l’histoire, les prix des services publics ont diminué |8|. »
Déclarer que le pays est libéré de la sous-traitance est exagéré, mais il n’en reste pas moins que le gouvernement a fait de gros efforts pour contraindre les employeurs à embaucher directement des salariés qui auparavant étaient engagés via la sous-traitance dans des conditions extrêmement précaires.

Il faut également mettre au crédit du gouvernement de Rafael Correa une politique internationale progressiste qui se rapproche de celle du Venezuela et de la Bolivie. L’Equateur a expulsé le représentant permanent de la Banque mondiale en avril 2007, fait des propositions très avancées en terme de construction de la Banque du Sud, mis fin à la présence militaire des Etats-Unis sur son territoire (non renouvellement de l’accord concernant la base de Manta) et, plus récemment, annoncé qu’il quittait le CIRDI, le tribunal de la Banque mondiale en matière de litige sur les investissements, suivant en cela l’exemple donné par la Bolivie en mai 2007.

Conflits entre le gouvernement de Rafael Correa et des mouvements sociaux
Au débit du gouvernement Correa, on peut déplorer sa grande difficulté à prendre en compte les apports fondamentaux d’un certain nombre d’organisations sociales de premier plan, à commencer par la CONAIE, ce qui crée une situation de tension permanente sur un certain nombre de thèmes importants. Parmi les contentieux les plus graves, vient en premier lieu la politique d’ouverture de Rafael Correa aux investissements privés étrangers dans l’industrie minière et pétrolière |9|. Une fois de plus, la CONAIE, lors d’une assemblée extraordinaire tenue les 8 et 9 septembre à Quito, n’a pas mis de gants et a fustigé la politique du gouvernement Correa caractérisé comme néolibéral et capitaliste |10| : la CONAIE « exige de l’Etat et du gouvernement qu’il nationalise les ressources naturelles et qu’il mette en pratique l’audit sur les concessions pétrolières, minières, aquifères, hydrauliques, téléphoniques, radiophoniques, télévisuelles et des services environnementaux, la dette extérieure, le prélèvement des impôts et les ressources de la sécurité sociale. » La CONAIE ajoute qu’elle exige “la suspension de toutes les concessions (extractives, pétrolières, forestières, aquifères, hydroélectriques et celles liées à la biodiversité) |11| ». A partir du 30 septembre 2009, la CONAIE est passée à l’action en organisant des rassemblements et des blocages de routes et de ponts contre le projet de loi sur l’eau. Le conflit a failli dégénérer en une véritable conflagration car, dans un premier temps, le président Correa a adopté une attitude opposée à la négociation, tandis que, dans le camp de la mobilisation contre le gouvernement, la droite, et en particulier l’ex-président Lucio Guttierez, essayait de faire monter les enchères et poussait à l’affrontement. Finalement, une négociation a eu lieu au plus haut niveau et de manière publique : 130 délégués de la CONAIE ont été reçus au siège du gouvernement par le président Correa et plusieurs ministres. Après quatre heures de négociation intense, la CONAIE a obtenu que le gouvernement fasse machine arrière sur plusieurs points : un dialogue permanent est instauré, le projet de loi sur l’eau sera amendé en tenant compte des propositions de la CONAIE, de même pour le projet de loi sur les industries extractives et d’autres thèmes tel l’enseignement bilingue. Un autre conflit social a également éclaté : il s’agit de la mobilisation des enseignants contre le gouvernement sous la conduite de UNE, le principal syndicat de la profession lié au parti MPD, qui en principe est allié à Correa mais n’accepte pas la réforme que celui-ci veut appliquer dans le secteur de l’éducation. Là aussi un dialogue a finalement été ouvert entre le gouvernement et la UNE.

Un gouvernement en dispute
Rafael Correa a composé son gouvernement en prenant soin d’y faire coexister des ministres de gauche et des ministres liés plus ou moins directement à différents secteurs de la classe capitaliste équatorienne, ce qui le contraint à des arbitrages perpétuels |12|. On peut parler véritablement d’un gouvernement en dispute au sein duquel la droite dispose d’allié/es de poids. Alberto Acosta donne un exemple captivant des contradictions à l’intérieur du gouvernement et des arbitrages qu’opère Rafael Correa :
« Il faut noter qu’initialement, cette proposition révolutionnaire (Alberto Acosta se réfère au projet ITT |13|, note d’Eric Toussaint), sans aucun doute possible, a provoqué un affrontement à l’intérieur du gouvernement du président Correa, qui a eu, au début, quelques objections venant des urgences économiques qu’a un pays aussi pauvre que l’Equateur. D’un côté, c’est moi qui menais l’initiative comme ministre de l’Energie et des Mines. C’était une décision peu comprise par la logique traditionnelle. Il était inconcevable que le ministre de la branche propose de laisser le pétrole sous terre, de ne pas exploiter le pétrole. D’un autre côté, le président de l’entreprise étatique Petroecuador qui voulait exploiter ce pétrole, faisait pression à l’intérieur et à l’extérieur du gouvernement pour accélérer cette exploitation. Il faut prendre en compte que j’étais le président du directoire de Petroecuador, l’autre était le président exécutif de la dite entreprise. Nous avions des positions opposées. Pendant que je cherchais à consolider la non-extraction du brut, le président de l’entreprise étatique accélérait les contrats pour livrer ce gisement d’hydrocarbure à plusieurs entreprises pétrolières. C’en était à un point tel que, sans m’en informer, il négociait avec les entreprises étatiques du Chili (Enap), de la Chine (Sinopec) et du Brésil (Petrobras). Il parlait aussi avec l’entreprise étatique vénézuélienne (PDVSA) pour extraire le pétrole. Son objectif était d’arriver à signer un accord pour extraire rapidement le pétrole.
La situation était tendue. A tel point que nous sommes allés à un directoire de Petroecuador, au cours duquel nous nous sommes réunis normalement très tôt le matin (les sessions commençaient à 6h du matin), réunion à laquelle participa le président de la République. Ce dernier a écouté les arguments des deux parties. Ensuite, il a opté pour soutenir la thèse de laisser le pétrole en terre, tout le temps qu’il y aurait une compensation financière internationale, parce que, à cette époque, nous parlions de compensation… S’il n’y avait pas la compensation financière, on exploiterait le pétrole, a dit le président. Il faut reconnaître qu’à partir de là, le thème financier a été au centre du débat et a servi pour baisser les tensions autour du fait que le pays perdrait beaucoup s’il n’extrait pas le brut. »
 |14|
Dans une autre interview récente Alberto Acosta déclare à propos de la nature contradictoire du gouvernement de Rafael Correa : « un gouvernement qui développe encore certaines politiques clairement inspirées de la gestion néolibérale, qui représente toujours les intérêts des groupes économiques traditionnels, comme dans le domaine agraire. Et ceci s’applique aussi dans le secteur des mines (…) » |15|

On pourrait par ailleurs mentionner l’hésitation de Rafael Correa à doter l’Etat d’instruments financiers suffisamment puissants pour investir et créer des emplois. Les deux banques publiques principales, la Banque nationale de développement (BNF) et Banco del Pacifico, sont sous-capitalisées. C’est comme si les ministres liés aux secteurs financiers privés réussissaient à convaincre le président de laisser aux banquiers privés un maximum de liberté, qu’ils n’utilisent d’ailleurs pas pour développer véritablement l’investissement productif.

L’ampleur et la dynamique des luttes sociales pour donner un contenu profondément émancipateur au processus en cours seront décisifs.


Notes

|1| Anatocisme : la transformation des intérêts de retard en capital ou, dit autrement, la capitalisation des intérêts de retard (Note du CADTM)

|2| Le CADTM était représenté par Eric Toussaint qui a effectué six séjours en Equateur en 2007-2008 dans le cadre de sa mission en tant que membre de cette commission. Les autres mouvements internationaux représentés étaient Latindadd, Jubileo Sur, Eurodad, l’Audit Citoyen de la Dette – Brésil - et Jubilé Allemagne.

|3| Les bons « Global 2012 et 2030 », qui représentent environ 85% de sa dette commerciale.

|4| L’ensemble du rapport final de la CAIC est en ligne en espagnol sur le site du CADTM : www.cadtm.org/Informe-final-.... La partie qui concerne la dette commerciale externe ayant fait l’objet d’une suspension partielle de paiement correspond au chapitre 2 – Section 1 (pages 14 à 88).

|5| Voir les extraits du discours de Rafael Correa sur www.cadtm.org/Discours-d-inv...

|6| Voir les chapitres 2, 3 et 4 du rapport final de la CAIC. Voir également « L’Equateur à la croisée des chemins », in CADTM, Les Crimes de la dette, CADTM-Syllepse, 2007, partie III.

|7| Odebrecht, qui réalise des travaux publics dans tout le continent latino américain, est bien connue pour sa politique de corruption, de surfacturation, de non respect des contrats et de dégradation de l’environnement. Elle bénéficie systématiquement du soutien de l’Etat brésilien à travers la banque publique brésilienne BNDES qui prête de l’argent public aux gouvernements de la région afin qu’ils confient de grands travaux à Odebrecht (le coût de la centrale San Francisco dépasse 600 millions de dollars).

|8| Voir extraits du discours d’investiture de Rafael Correa : www.cadtm.org/Discours-d-inv...

|9| L’Equateur possède une économie basée principalement sur la rente du pétrole. Il faut bien avoir en tête que le pétrole représente pour l’année 2008, 22,2% du PIB, 63,1% des exportations et 46,6% du Budget Général de l’Etat.

|10| « Declarar al gobierno de Rafael Correa como gobierno neoliberal y capitalista por sus acciones y actitudes… » Voir http://ecuador.indymedia.org/es/200..., Asamblea Extraordinaria de la CONAIE : Resoluciones de Nacionalidades y Pueblos

|11| http://ecuador.indymedia.org/es/200..., Asamblea Extraordinaria de la CONAIE : Resoluciones de Nacionalidades y Pueblos

|12| Interview d’Alberto Acosta réalisée par Matthieu Le Quang et intitulée : « Le projet ITT : laisser le pétrole en terre ou le chemin vers un autre modèle de développement », www.cadtm.org/Le-projet-ITT-...

|13| Le projet ITT (sigle venant du nom des trois forages d’exploration qui se trouvent dans la zone : Ishpingo-Tambococha-Tiputini) est une des initiatives du gouvernement équatorien afin de lutter contre le réchauffement climatique. Il s’agit de ne pas exploiter quelque 850 millions de barils de pétrole situés dans le Parc Yasuní, réserve naturelle qui contient une des plus importantes biodiversités dans le monde. L’exploitation de ce pétrole lourd pourrait rapporter à l’Etat entre 5 et 6 milliards de dollars (avec un prix d’environ 70 dollars le baril).

|14| Matthieu Le Quang, entrevista a Alberto Acosta, ex ministro de Energía y Minas de Ecuador y autor (sic) de la propuesta, explica el proyecto ITT “El proyecto ITT en Ecuador : dejar el crudo en tierra o el camino hacia otro modelo de desarrollo” http://www.fuhem.es/media/ecosocial...

|15| in Los Gobiernos Progresistas en Surámerica, no han puesto en tela de juicio la validez del modelo extractivista. / Entrevista a Alberto Acosta de FLACSO por Yásser Gómez / Revista Mariátegui, 06/09/2009, http://mariategui.blogspot.com/2009...

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24 octobre 2009 6 24 /10 /octobre /2009 09:57

Ventura de Jesus

• VARADERO.— «J’adresse un message de profonde gratitude au peuple cubain et à son gouvernement pour sa solidarité et son amitié», a déclaré le vice-président équatorien Lenin Moreno Garcés, au terme de sa visite officielle de quatre jours dans l’île.


Quelques instants avant son départ,
 le vice-président équatorien s’est
 déclaré très satisfait de sa visite
.

Quelques instants avant son départ, dans l’après-midi de mercredi à l’aéroport international «Juan Alberto Gomez», le dirigeant s’est dit très satisfait d’avoir accompli le but de sa visite qui était de remettre, au nom du peuple équatorien, «une distinction juste et méritée au commandant en chef Fidel Castro, en hommage à une vie entière consacrée à la solidarité, et pour avoir été à l’initiative de la Mission solidaire «Manuela Espejo», un programme d’une importance majeure»

La coopération des médecins cubains, a-t-il rappelé, est déterminante dans cette mission qui s’étend sur l’ensemble du pays, et qui a pour objectif le recensement de toutes les personnes souffrant de handicap, et comporte une vaste étude en vue de prévoir les soins futurs.

Moreno Garcés a également remercié la Révolution bolivarienne et le président Hugo Chavez pour l’aide financière offerte pour la matérialisation d’un projet aussi noble et humain, et pour sa contribution aux programmes sociaux mis en place dans son pays.

Le vice-président équatorien est arrivé ce dimanche à Cuba. Pendant son séjour dans l’île il a eu des conversations avec les autorités cubaines et il a visité l’école spéciale «Solidaridad con Panama» pour enfants handicapés. Il a également pu apprécier les progrès enregistrés par la médecine cubaine dans des domaines tels que la génétique clinique.

Le vice-président équatorien Lenin Moreno Garcés a été raccompagné à l’aéroport de Varadero par Nilo Diaz Fundora, président de l’Assemblée du Pouvoir populaire dans la province de Matanzas. •
 

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24 octobre 2009 6 24 /10 /octobre /2009 09:48
LUIS BAEZ ET PEDRO DE LA HOZ, Granma
• Evo Morales, le dirigeant bolivien, fêtera ses 50 ans lundi prochain. Avec le temps, il est devenu l’un des leaders les plus prestigieux de la scène internationale. A propos de la date de son anniversaire, il s’exclame: «Cela signifie que je suis aussi milicien.»

LORS de notre première rencontre avec Evo Morales, en 2008, par une nuit froide et paisible de l’hiver austral, l’un d’entre nous, après avoir appris la date de naissance de notre hôte, soit le 26 octobre 1959, fit remarquer: «Ce même jour, à La Havane, Fidel appelait la population à mettre sur pied les Milices nationales révolutionnaires.» Le président bolivien réfléchit un instant puis, après un bref moment de silence, s’exclama: «Cela signifie que je suis aussi milicien.»

Le jour de son 50e anniversaire, Evo accomplira sans aucun doute les mêmes tâches que d’habitude. Il se lèvera à quatre heures du matin, règlera les affaires courantes une heure plus tard, et se lancera dans une frénésie de travail qui durera jusqu’à tard dans la nuit.

Il se rendra peut-être en quelque endroit du territoire bolivien pour inaugurer un nouveau chantier, il étudiera la faisabilité d’un projet, il rencontrera des électeurs, il corrigera au besoin certaines directives, il réglera un problème et peaufinera son programme…

Evo Morales est le président de tous les Boliviens depuis janvier 2006. Lors de son premier mandat, il obtint 53% des voix et son élection fut de nouveau confirmée par une écrasante majorité lors du référendum du mois d’août 2008.

Les élections du 6 décembre prochain seront les premières à se tenir sous le régime de la nouvelle Constitution, et aucun candidat ne semble en mesure de battre le président actuel. L’élection d’Evo représente une nouvelle étape pour la Bolivie, où l’accent est mis sur la justice sociale, l’éducation, la santé et de nouveaux projets de société. Evo peut compter sur l’appui de son peuple qui a enfin recouvré sa dignité et le plein contrôle de ses richesses naturelles. Il peut également compter sur les peuples autochtones —aymaras, quechuas, guaranis et une trentaine d’autres communautés amérindiennes— qui, sous son gouvernement, sont sortis de l’ombre et peuvent participer pleinement au projet collectif après avoir été relégués si longtemps dans l’oubli.

Nous avons rencontré le sénateur Antonio Peredo, qui est également analyste politique pour certains médias.

«Il n’y a personne actuellement de vraiment sérieux qui pourrait remplacer Evo, nous a-t-il confié. Du côté de la droite, on propose ni plus ni moins que de revenir en arrière. Leur seul objectif, c’est de retourner dans le giron des Etats-Unis, de voir la DEA s’en prendre de nouveau aux producteurs de coca. Ces gens se disent: c’est bien beau les nationalisations, mais à quoi bon si on n’a pas de capitaux, si c’est pour remettre nos richesses naturelles entre des mains incompétentes et toutes sortes de critiques du genre. L’opposition, en fait, est à court d’arguments. Elle ne peut convaincre la population qu’elle est favorable aux changements en cours, tandis que la population, elle, croit que la meilleure voie, c’est celle du changement, et seul Evo Morales peut l’assurer.»

Mais tout n’est pas aussi simple. Au contraire, la droite multiplie les embûches et les menaces de toutes sortes. Juan Ramon Quintana, le ministre de la Présidence, a bien voulu nous donner son point de vue.

«Lorsqu’on parle de notre ennemi le plus virulent, on doit savoir que cet adversaire n’a pas l’habitude de la transparence politique. Il s’aventure rarement dans une attaque frontale, il est plus astucieux et préfère faire appel à des tiers. Je pense néanmoins qu’on va faire une seule bouchée de nos adversaires, politiquement parlant, car ils sont incapables d’offrir une véritable alternative. Ces adversaires ont perdu la face, ils n’ont pas d’identité propre et n’ont aucun programme électoral original. Leurs seuls arguments sont basés sur de vagues élucubrations, ils s’en tiennent à leur agenda et ils ne nous inquiètent nullement. Ce qui nous inquiète, par contre, ce sont ces autres ennemis de notre révolution. Ce furent d’abord les transnationales, jusqu’à ce qu’on leur coupe l’herbe sous les pieds. Puis, la bataille s’est déplacée sur le terrain politique. Nos adversaires ont alors mis en l’avant l’idée d’une partition du territoire et ils se sont accrochés à ce projet. Ils agissent toujours dans l’ombre, mais on sait qui tire les ficelles. Ils utilisent tous les moyens à leur disposition pour saper le processus en cours. Ils ont fomenté un coup d’Etat civil dans une préfecture du pays puis, forts de cette expérience, ils se sont lancés dans cette aventure terroriste qui vise la partition du territoire. Je pense sérieusement qu’il s’agit d’un suicide politique.»

Quelques jours avant la tenue du Sommet de l’ALBA, à Cochabamba, Evo a reçu un magnifique cadeau d’anniversaire. Fidel a, en effet, écrit une réflexion intitulée «Un prix Nobel pour Evo», dans laquelle il dresse, pour les lecteurs de Cuba et d’ailleurs, un portrait des plus authentiques du leader bolivien et fait ressortir ses nombreuses qualités.

Au cours d’une de nos conversations, Evo nous a révélé qu’il lui arrive de rêver de Fidel. Il s’agit de rêves prémonitoires, affirme-t-il, car c’est ainsi que ses ancêtres lui ont appris à interpréter ces rêves. Puis, à notre demande, il nous explique dans quelles circonstances il a rencontré Fidel pour la première fois.

«C’était à La Havane, en 1992, à l’occasion d’un meeting. Des amis m’ont prêté un peu d’argent pour acheter un aller simple pour La Havane. Mon seul but était de connaître un peu mieux Fidel et ce pays. Pendant cette réunion que Fidel présidait, j’ai fait un court discours d’à peine trois minutes. Je n’ai malheureusement pas réussi à le saluer personnellement, mais j’ai appris par la suite qu’il m’avait remarqué. Le retour au pays a été plus compliqué. On a réussi à me trouver un billet jusqu’à Lima. Je n’avais plus qu’un seul dollar en poche, que j’ai changé pour des soles. Heureusement, un ami péruvien, Juan Rojas, m’a prêté 100 dollars, qui m’ont permis de revenir en Bolivie.»

El la fois suivante? lui avons-nous demandé.

« Par la suite, j’ai rencontré Fidel à plusieurs reprises. C’est un grand frère, un sage qui se préoccupe avant tout de solidarité, de dignité et de justice. Fidel est le plus grand médecin au monde. Il faut voir comment il est préoccupé par la santé de ses semblables. Mais c’est aussi un grand pédagogue. Je dis que Fidel est le Commandant des forces de libération en Amérique.»

A cette époque, Evo était secrétaire aux sports. Il dirigera ensuite les six Fédérations syndicales du Tropique de Cochabamba, ce qu’il fait toujours d’ailleurs. Lorsqu’il fut élu président de son syndicat des producteurs de coca de Chapare, il était toujours sans le sous, incapable même de prendre l’autobus pour assister aux réunions de son syndicat à Villa Tunari.

«J’y allais à bicyclette, nous révéla-t-il. Cela représentait plusieurs dizaines de kilomètres, mais j’en profitais pour réfléchir. Lorsqu’on pédale, les idées surgissent. Je me disais que le monde ne pouvait pas demeurer tel quel, avec une minorité qui possède tout et une majorité qui ne possède rien. Plus je réfléchissais, plus je me disais qu’il s’agissait d’un combat anti-impérialiste.»

Sur la scène internationale, Evo s’est taillé une solide réputation par sa transparence et ses prises de position indéfectibles en faveur des plus démunis et de la Mère Terre. Il a même reçu les éloges de politiciens qui sont aux antipodes de son programme politique, comme ce fut le cas avec l’ex-président des Etats-Unis, William Clinton. En effet, dans une dépêche datée du 16 mai 2006, l’agence EFE rapportait que Clinton, interrogé au cours d’une conférence de presse à New York sur la nationalisation des hydrocarbures et sur la situation politique en Bolivie, répondit: «Si j’étais un mineur bolivien travaillant 60 heures par semaine pour pouvoir nourrir mes quatre enfants, quel avenir aurais-je devant moi? Pour qui croyez-vous je voterais?»

Evo a un autre frère, c’est Hugo Chavez. Et pour Chavez, c’est la réciprocité. A l’occasion de la célébration récente du bicentenaire de l’Appel à libération de La Paz, le président vénézuélien a affirmé:

«Evo me semble plus en forme que jamais, il a les idées plus claires, il sait où il va. Il faut l’appuyer et faire la sourde oreille aux cris de l’oligarchie qui essaie de le diaboliser et de tromper la population chaque jour un peu plus. [...] Unissez-vous avec amour pour construire et jeter les base de la grande Bolivie du 21e siècle.»

Evo est un politicien capable d’émerveillement. Ses principales valeurs sont la franchise, l’honnêteté, l’honneur et le respect des valeurs ancestrales. Il ne supporte ni la vanité ni le mensonge. Il aime s’enquérir de l’opinion des autres avant de prendre une décision. Il nous a exprimé un souhait, un souhait personnel: «Je voudrais que Silvio Rodriguez vienne chanter chez nous.»

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23 octobre 2009 5 23 /10 /octobre /2009 12:10


Photos du site "Galeria de la lucha contra el terror"
...peu à peu tombe dans l'oubli médiatique. Le commandement de l'armée hondurienne ne l'oublie pas : la surveillance de l'ambassade ne s'est relachée à aucun moment, des soldats armés jours et nuits empêchent les sorties et filtrent les entrées, des techniques utilisées à Guantanamo sont pratiquées pour détruire la résistance physique  et psychologique de tous ceux pris maintenant en otage dans l'ambassade. La situation est en train de pourrir, le gouvernement putshiste gagne du temps, a fait capoter les négociations en s'opposant au principal point de "l'accord de San José" , la restitution du président Zelaya.
Le Front National de Résistance est depuis près de quatre mois dans la lutte et le peuple Hondurien a déjà payé un lourd tribut, assassinats, emprissonnements, la repression est terrible. Le peuple du Honduras a besoin d'aide et de soutien, ne rajoutons pas du silence au silence, et relayons le plus largement possible les informations et analyses sur ce qui se passent là bas !
Se poser la question : à qui sert ce silence !
Solidarité pour eux et avec eux mais aussi parceque cette bataille fait partie du processus d'émancipation de l'Amérique Latine et que si elle échoue cela en ralentira la dynamique initiée il y a cinq ans par Cuba et le Vénézuela par la création de l'Alba, les états unis ne s'y trompent pas, eux qui par leur inaction sont dans le camp du pourrisement !

Honduras : L’ambassadeur brésilien à l’OEA s’énerve contre les putschistes, Micheletti voit son passé d’escroc remonter à la surface. (primitivi)
 

L’ambassade brésilienne à Tegucigalpa est toujours assiégée par la police et l’armée, l’ambassadeur brésilien à l’OEA s’en offusque et exige la fin de ces tortures particulièrement vicieuses. Dans le même temps la directrice de la Bibliothèque Nationale du Honduras fait ressurgir de ses archives quelques affaires dans lesquelles ont été impliqués des membres du putsch. Mais pour la population la répression continue, apportant chaque jour son lot d’injustices et d’arrestations arbitraires, le CEJIL (ONG d’amérique latine) s’en émeut, déplore la mort d’un syndicaliste, et condamne les violations des Droits de l’Homme et la censure.

L’ambassadeur du Brésil à l’OEA exige la fin de la "torture" à laquelle est soumis l’ambassade brésilienne au Honduras

Washington, le 21 octobre (EFE).- L’ambassadeur du Brésil à l’OEA, Ruy de Lima Casaes e Silva, a exigé aujourd’hui la fin de la "torture" à laquelle sont soumis les fonctionnaires et le personnel qui se trouve dans l’ambassade du Brésil à Tegucigalpa, et dans laquelle est logé le président Manuel Zelaya depuis le mois de septembre.

Il s’agit d’une attaque "inhumaine", a dit le représentant du Brésil devant l’Organisation des États Américains (OEA), il a raconté devant le conseil de l’organisation hémisphérique comment "ils ont progressivement intensifié les techniques de torture" contre ceux qui se trouvent dans l’ambassade.

L’ambassadeur a signalé les "lourdes restrictions" aux droits de l’homme imposées aux personnes qui se trouvent assiégées dans la légation.

L’ambassade, où
la nourriture arrive au goutte à goutte, est assiégée par des forces policières et militaires depuis que Zelaya y a été admis, le 21 septembre dernier.

Les maisons voisines du siège diplomatique ont été évacuées pour "faciliter les mesures de restriction", dont les coupures d’eau et de lumière.

En plus,
de l’attaque au gaz lacrymogène et avec d’autre gaz non identifiés ou des attaques sonores qui ont eu lieu les premiers jours, se sont ajoutées, comme le décris l’ambassadeur, "des tortures psychiques" par l’utilisation de puissants projecteurs pointés vers fenêtres de l’ambassade durant la nuit et aux bruits intenses produits par les assiégeants qui empêchent les fonctionnaires qui sont à l’intérieur de dormir et de se reposer.

[NDT : Vidéo prise de nuit au niveau de l’ambassade, on entend bien que les bruits, musique, coup de sifflets, sonneries de cloches sont assourdissants. Terrible et en même temps ridicule... (Vidéo du 21 octobre 2009)]

 



Il explique également qu’un des projecteurs est directement pointé sur la fenêtre de la pièce où se trouve Zelaya, que bien qu’elle soit recouverte par des revues, du papier aluminium et des sacs en tissu noir "l’intensité de la lumière est insupportable".

Un autre projecteur pointe sur le garage où se trouve le personnel de l’ambassade, ces perturbations lumineuses sont accompagnées par des bruits intenses provoqués par des klaxons qui sont actionnés toute au long de la nuit et d’autres bruits provoqués par les policiers en imitant des sons d’animaux pour empêcher que les occupants de l’ambassade puissent dormir.

De plus, il a fait remarquer que 24/24h il y a des agents armés,
montés sur deux plate-formes hydrauliques installées en face de l’ambassade, qui voient clairement l’intérieur de l’édifice et qui y contrôlent tous les mouvements à l’aide de jumelles.

En ce qui concerne la nourriture, il a déclaré que sa distribution est "limitée", elle vient préparée à l’extérieur, elle est vérifiée et sentie par des chiens, si bien qu’elle n’est pas toujours livrée immédiatement, même parfois elle reste au soleil pendant des heures ce qui à un moment donné a déclenché une épidémie de diarrhées aigües.

Lima Casaes a "déploré" les actions du gouvernement de facto et elle a exigé "la fin de la situation de torture à laquelle sont soumis les citadins brésiliens et honduriens" à l’intérieur de l’ambassade,

De la même manière il a rappelé que l’article 2 de la Convention Interaméricaine pour la Prévention et le Châtiment de la Torture indique bien que nier la personnalité de la victime ou diminuer sa capacité physique ou mentale "constituent aussi une torture" bien qu’ils ne causent pas de douleur physique ou d’angoisse psychique.

Les ambassadeurs et les représentants des 33 pays qui sont actuellement membres de l’OEA ont montré leur appui au Brésil et dans leurs interventions individuelles ont demandé que le gouvernement de facto cesse l’attaque de l’ambassade.

Source : Vos El Soberano / EFE
Embajador de Brasil ante la OEA exige fin de la "tortura" en embajada en Honduras
Traduction : Primitivi
Lire la suite de l'article : Honduras : L’ambassadeur brésilien à l’OEA s’énerve contre les putschistes, Micheletti voit son passé d’escroc remonter à la surface. (Primitivi)
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23 octobre 2009 5 23 /10 /octobre /2009 00:13


La Havane, 22 octobre, (RHC-AIN)- José Ramón Machado Ventura, premier Vice-président du Conseil d’État et du Conseil des ministres de notre pays a terminé sa visite en Bolivie.

Avant son départ il a été reçu par le Président Evo Morales dans la résidence officielle de San Jorge.

Au cours d’un dialogue fraternel, Evo Morales a mis l’accent sur les résultats du 7e Sommet de l’ALBA, l’Alternative Bolivarienne pour les Peuples de notre Amérique, qui s’est tenu récemment à Cochabamba. Les pays membres y ont pris d’importantes décisions pour le renforcement de ce bloc.

Le Président bolivien a également souligné l’importance de la célébration à La Havane, le 13 décembre, du 5e anniversaire de la création de ce mécanisme d’intégration, une initiative de Fidel Castro et d’Hugo Chavez.

José Ramon Machado Ventura a exprime son admiration pour les succès de l’actuel processus de changements en Bolivie, dirigé depuis janvier 2006 par le Président d’origine Aymara.

Il a également réaffirmé la disposition de Cuba de renforcer sa coopération avec la Bolivie dans les domaines de la santé et de la post alphabétisation, entre autres.


Jose Ramon Machado Ventura a visité ce mardi plusieurs hôpitaux du département bolivien de La Paz où travaillent des coopérants cubains. Il s’est également réuni avec le personnel de l’Ambassade de Cuba en Bolivie.
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22 octobre 2009 4 22 /10 /octobre /2009 23:30
Noel Manzanares Blanco, économiste
Les résultats de la septième réunion au sommet de L’Alliance Bolivarienne  pour les Peuples de notre Amérique (ALBA) et du Traité de Commerce des Peuples (TCP), qui vient de se célébrer dans la ville bolivienne de Cochabamba, démontrent qu’il est tout à fait possible de travailler à la construction d’un nouvel ordre économique mondial.

Au moment où les schémas financiers internationaux ont montré leur faiblesse, l’accord passé lors de la réunion sur le Système Unitaire de Compensation Régionale de Paiements (SUCRE) revêt une grande importance. Il entrera en vigueur à partir du premier janvier 2010.

Par cet accord, le groupe formé par le Venezuela, Cuba, la Bolivie, le Nicaragua, Saint-Vincent et les Grenadines, le Honduras, l’Equateur, la Dominique et Antigua et Barbuda, a établi un mécanisme financier qui lui permettra de ne plus dépendre du dollar nord-américain, fortement dévalué. C’est pour eux une bonne nouvelle.

Il est tout aussi important de souligner que cette réunion a permis d’établir les principes fondamentaux qui vont guider le Traité de Commerce des Peuples (TCP) pour développer le commerce régional en se fondant sur la complémentarité, la solidarité et la coopération pour « le bien-être ».

Ce document, présenté par le président amphitryon de cette réunion, Evo Morales, est encore plus significatif si on le compare aux effets négatifs, pour Mexico,  de l’insertion dans le Traité de Libre Commerce de l’Amérique du Nord (TELECAN) aux côtés des États-Unis et du Canada.

Le sommet de Cochabamba a également donné l’occasion de reconnaître la responsabilité des pays développés en ce qui concerne la dette climatique, raison pour laquelle des mécanismes de compensation devront être exigés pour les pays qui préservent, conservent et protègent leurs forêts.

De plus, le blocus économique nord-américain contre Cuba a été condamné, à quelques jours du débat qui doit avoir lieu sur ce sujet devant l’Assemblée Générale des Nations Unies. Il en a été de même pour le coup d’état du Honduras, considéré précisément comme un attentat contre cette Alliance et ce Traité et pour les bases militaires nord-américaines de Colombie qui constituent un danger pour toute l’Amérique Latine.

Les chefs d’État présents à la réunion ont ensuite eu la possibilité de dialoguer avec les participants à la Première Réunion au Sommet des Mouvements Sociaux qui s’était déroulée en parallèle, démontrant ainsi la possibilité d’une collaboration des sociétés politique et civile.

Deux siècles après que se fassent entendre les premiers Cris de Liberté dans la Patrie de Bolivar et de Marti, les chefs d’État  réunis à Cochabamba ont réaffirmé leur volonté de continuer à travailler pour l’indépendance, la liberté, l’autodétermination et l’union que réclament les peuples de l’Amérique Latine et des Caraïbes.  

Tous ces éléments révèlent la pertinence du modèle de l’ALBA. 
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22 octobre 2009 4 22 /10 /octobre /2009 08:21

Pour plus de photos illustants le texte.....

Le 20 octobre 1944, une alliance d’ouvriers, de paysans, d’intellectuels et de militaires progressistes a renversé une dictature féroce instaurée 14 ans auparavant et a ouvert les portes du Guatemala au dénommée « Printemps de la Démocratie ».

Quelques mois avant, le 1er juillet, le tyran Jorge Ubico avait démissionné au terme d’un impressionnant mouvement social et son successeur, Général lui aussi, Federico Ponce Vaides, a été installé à la présidence provisoire avec l’engagement de convoquer des élections cette même année-là.

Avec l’appui de la hiérarchie catholique, de l’oligarchie et du secteur conservateur de l’armée, ainsi que des transnationales étasuniennes, Federico Ponce Vaides a prétendu entraver les élections pour se perpétuer au gouvernement.

Le 20 octobre, cependant, le peuple a occupé, après une dure bataille, les bastions militaires les plus importants de la capitale faisant échouer les prétentions de l’apprenti dictateur, donnant ainsi le coup d’envoi du processus le plus lumineux de l’histoire du Guatemala.

Au cours d’élections démocratiques et libres, Juan José Arevalo, pédagogue et philosophe,
a remporté la victoire. Son gouvernement a promulgué la Constitution de 1945 qui a sorti le Guatemala du féodalisme et l’a fait entrer dans la modernité. Il avait été jusque là plongé dans l’obscurantisme. L’indépendance des pouvoirs n’existait pas : le parlement et les tribunaux dépendaient des caprices du dictateur. Les syndicats étaient interdits ainsi que les importations de livres et de revues.

Le tyran Jorge Ubico avait interdit le mot « ouvrier » qu’il considérait comme un mot subversif et communiste.

L’United Fruit Company, l ‘international Railroads of Central America et l’Electric Bond and Share étaient les propriétaires des principales ressources, hydrauliques, énergétiques et des voies de communication car il n’y avait pas de lois pour l’empêcher ; elles exploitaient brutalement la main d’œuvre.

Soudain tout a commencé à fleurir. Le Code du Travail a été approuvé pour protéger les travailleurs. Des syndicats ont été créés dans les villes et dans les zones rurales. Il y a eu, pour la première fois, une organisation nationale des femmes : Le salaire minimum a été fixé et l’Institut Guatémaltèque de la Sécurité Sociale a été créée.

L’éducation et la santé ont été proclamées comme un droit gratuit et universel et on a établi le caractère obligatoire de la scolarisation jusqu’à la fin du primaire. Des droits civils ont été accordés aux femmes.

Juan José Arevalo était devenu le premier Président en presque 125 ans de vie républicaine et il a convoqué des élections et remis le pouvoir de façon pacifique à son successeur Jacobo Arbenz.

Avec le nouveau gouvernement, les transformations se sont approfondies ; la Réforme Agraire a été appliquée ; on a limité le pouvoir des transnationales en construisant la route menant de la capitale à la côte atlantique où le port de Santo Tomas de Castilla a été bâti pour faire la concurrence à celui de Puerto Barrios, appartenant à l’United Fruit Company.

En 10 ans à peine, la société a changé radicalement. Le Parti Communiste, appelé Parti Guatémaltèque du Travail a été légalisé. La littérature et les courants artistiques, idéologiques et philosophiques modernes sont arrivés au pays. Des relations ont été établies avec l’URSS tandis qu’à Washington des fonctionnaires et des politiciens criaient au scandale car un petit pays osait échapper à leur contrôle.

Cette décennie-là de liberté a été trop pour l’empire qui, par le biais de John Foster Dulles et de son frère Allen, Secrétaire d’État et chef de la CIA, respectivement, et actionnaires de l’United Fruit de surcroît, a décrété la peine de mort de la décennie démocratique. Le crime a été perpétré en juin 1954.

Le bilan de l’intervention étasunienne est fort connu: répression, mort, 36 ans de guerre interne sanglante et une société fracturée et non encore réconciliée. Comme l’a relevé le remarquable intellectuel Luis Cardoza y Aragon avec une grande ironie, no exempte d’amertume : il y a eu au Guatemala « 10 ans de printemps dans le pays de l’éternelle tyrannie.

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