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8 octobre 2009 4 08 /10 /octobre /2009 18:15


Sur le documentaire "FARC-EP : L’insurrection du XXIème siècle", de Diego Rivera

Auteur: Florencia TORRES FREEMAN

Tandis que les USA déploient leur Quatrième Flotte et installent sept nouvelles bases militaires en Colombie,  dans divers pays d'Amérique latine, vient de sortir simultanément un long métrage documentaire, FARC-EP: La insurgencia del siglo XXI (FARC-EP : L’insurrection du XXIème siècle ), qui raconte le conflit armé du point de vue de la guérilla bolivarienne.

Est-ce qu’au XXIème siècle l’insurrection est un souvenir* du passé ? Les idéologies ont-elles disparu? Les révolutionnaires se sont-ils transformés en délinquants, en narcotrafiquants, en brigands, en terroristes ?

Les grands monopoles de la (dés)information insistent toujours avec le sempiternel message ancien, usé et unique : l’insurrection colombienne n'a pas d’idéologie, de formation culturelle ni de projet politique. Son cœur mercenaire bat au rythme frénétique et brumeux de la coca. L’ancien et ténébreux « or de Moscou » a été remplacé par les mallettes pleines de dollars et d’euros, provenant du trafic de drogues. Elle massacre les indigènes, viole les femmes, maltraite les jeunes. Sur les écrans de télévision le mouvement de la guérilla s'est transformé en un monstre beaucoup plus terrible que Satan, Lucifer, Belzébuth et les pires démons médiévaux.

Le vieux barbu Karl Marx commençait son célèbre Manifeste Communiste en affirmant : « Un spectre hante l'Europe : le spectre du communisme. Toutes les puissances de la vieille Europe se sont unies en une Sainte Alliance pour traquer ce spectre… Quel est le parti d'opposition qui n’a pas été accusé de communisme par ses adversaires au pouvoir ? ». Si l’on remplace

« communisme » par FARC-EP (Forces Armées Révolutionnaires de la Colombie - Armée du Peuple), aujourd'hui le spectre continue à roder par ici. Quel mouvement social radical d'Amérique latine n'a t-il pas été stigmatisé et accusé de sympathiser avec les FARC ?

De nos jours, la CIA, le FBI, la DEA et d'autres organismes « démocratiques » vivent en accusant d’être un « collaborateur des FARC » quiconque tente, parait ou aspire à être un dissident radical.

L'œuvre Les sorcières de Salem d'Arthur Miller semble avoir été écrite hier. Le maccarthysme se promène hautain et provocateur. Dans quelque partie du monde que ce soit, toute dissidence sent la guérilla bolivarienne. Nous vivons un contrôle de la pensée qui ferait pâlir les prédictions les plus sombres des romans 1984, Le meilleur des mondes et Fahrenheit 451 ou les films Brazil, Matrix et jusqu'au plus récent Secteur 9.

Des plus grands journaux télévisés jusqu'aux fictions de Hollywood, en passant par les tonnes de papier maculées d'encre des supermarchés journalistiques, tous aujourd'hui visent une même cible. Même les principaux présidents d'Amérique latine doivent parler avec Uribe, le servile ventriloque local du grand maître impérial, et doivent se positionner par rapport à l'appui, au rejet ou à l'indifférence face aux FARC-EP. Ni l’UNASUR ni l'OEA n’ont échappé à ces débats.

Dans ce contexte mondial, où la guerre froide a culminé, ne permettant pas de faire baisser d’un seul degré la température de la guerre psychologique contre les rébellions armées contemporaines, que pensent réellement les FARC-EP ? Possèdent-elles un plan ? Ont-elles une idéologie ? Maintiennent-elles leurs dizaines de milliers de jeunes combattants par la force et par la menace ? Comment voient-elles le futur de l'Amérique latine ?

Le long métrage FARC-EP : L’insurrection du XXIème siècle tente de répondre à ces questions, en soumettant à la discussion, la propagande baroque et maccarthyste lancée depuis les USA. Pour cela l'équipe de cinéma « Glauber Rocha », constituée par des cameramen de divers pays d'Amérique latine et d'Europe, pénètre dans la jungle, parcourt les cordillères et les montagnes, en montrant de l'intérieur, comme jamais on n’a pu le voir, la vie quotidienne dans les camps des FARC-EP. Le documentaire, qui dure presque deux heures, comprend des interviews des principaux commandants guérilléros du secrétariat les FARC-EP et de nombreux témoignages de combattants de base, des paysans et des jeunes des zones urbaines du Parti Communiste Clandestin de Colombie (PCCC), ainsi que des séquences sur le rôle fondamental des femmes dans la lutte de la guérilla, des indigènes et des peuples originaires, le problème du narcotrafic, le para-militarisme, les prisonniers de guerre, les nouvelles bases militaires usaméricaines et la violation systématique des droits de l’homme appliquée par le terrorisme d'État dans la patrie du leader indépendantiste Simón Bolívar.

La structure formelle du documentaire est celle d’un immense collage*, où sont reconstituées en images depuis les massacres de l'entreprise bananière UNITED FRUIT en 1928 et l’assassinat du dirigeant populaire Eliécer Gaitán en avril 1948 jusqu’à la création des FARC-EP et la capture de militaires usaméricains dans la jungle colombienne, la récente affaire Ingrid Betancourt et les déclarations des principaux paramilitaires (alliés d'Uribe) qui admettent avoir reçu de l'argent des entreprises bananières pour assassiner des guérilléros et massacrer la population civile.

Dans cette mosaïque qui n’oublie rien ou presque rien, sont dépeints pour la première fois dans l'histoire (du moins à notre connaissance) les cours de formation politique, idéologique et militaire des combattants de base des FARC-EP ainsi que de leurs forces spéciales. Au milieu de la jungle, des rivières, des arbres immenses et des animaux apparaissent des bibliothèques, des groupes de lecture, des tableaux noirs et beaucoup, mais beaucoup de jeunes gens qui étudient. Celui qui assiste à la projection de ce film (jusqu'à présent projeté dans des circuits underground, sera-t-il projeté dans les grandes salles ?) ne pourra manquer de se souvenir des scènes de ces Passages de la guerre révolutionnaire raffinés et dépeints à une autre époque par l’exquise plume d'Ernesto Che Guevara, un des inspirateurs de l'idéologie des FARC-EP avec leur commandant légendaire et fondateur Manuel Marulanda Vélez, récemment décédé. Mais les scènes et les interviews que ce film dépeint n'appartiennent pas à ces regrettées et nostalgiques années soixante, tant louées qu’elles en ont été banalisées, mais…au XXIème siècle.

Comme à Cuba, au Nicaragua et au Salvador, comme en Algérie et surtout au Vietnam, aujourd'hui la Colombie vit une guerre civile de dimension continentale. Ce film montre ce que ne montrent jamais CNN et d'autres fabriques du pouvoir : le conflit armé du point de vue de la rébellion bolivarienne. Il ne passera pas inaperçu.

FICHE TECHNIQUE :
Scénario et direction/Script and Direction : Diego Rivera
Montage/Editing : Alejo Carpentier
Caméras/Cameras : Diego Rivera, Tina Modotti et César Vallejo
Photographie/Cinematography : Frida Kahlo
Production : Groupe de cinéma « Glauber Rocha »
Postproduction/Post-production : Julius Fucik et André Gunder Frank
Musique/Music : Chœurs et orchestres des FARC-EP/Songs of FARC-EP
Recherche Journalistique/Journalistic Research : Roque Dalton
Recherche historiographique/Historical Consultant : Ruy Mauro Marini
Remerciements/Thanks : Frida Kahlo, Ulrike Meinhof et Vladimir Maïiakovsky
112 minutes
Mini DV Cam, 2009

*: en français dans le texte original

Traduction : Esteban

Révision : Fausto Giudice

ESPAÑOL

***************
Source : Rebelión - La cámara en la selva
Article original publié le 7/10/2009
Sur l’auteur
Esteban G. et Fausto Giudice, rédacteur du blog Basta ! Journal de marche zapatiste, sont membres de Tlaxcala.
URL de cet article sur Tlaxcala :
http://www.tlaxcala.es/pp.asp?reference=8902&lg=fr

http://letacle.canalblog.com/
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7 octobre 2009 3 07 /10 /octobre /2009 09:10


par Bruno Lima Rocha

Dans les lignes suivantes je pointe quelques réflexions commencées à la chaleur des heures qui suivent le retour de Zelaya sur le sol hondurien. J’ai continué d’observer et de prendre des notes les jours suivants, quand l’ambassade du Brésil s’est fait l’épicentre du tremblement de terre politique de l’Amérique Centrale. J’aborde le sujet à partir d’un angle différent de celui de la vision majoritaire. Je cherche, à travers le président renversé, de trouver les protagonistes organisés dans les organismes de base et dans le Front National de Résistance.

Trois coups en sept ans : l’Empire en a perdu deux et il court le risque d’en perdre un de plus

Dans les sept dernières années, trois tentatives de coup d’état ont été pratiquées par une oligarchie latino-américaine coordonnée, avec une participation active, de manière officielle ou non, des États-Unis à travers le Département d’État, le Commandement Sud et les agences comme la CIA et la DEA.
Le premier a été exécuté au Venezuela, en avril 2002, en enfermant Hugo Chávez dans le Palais Miraflores et entrainant une levée populaire, avec Caracas sur le pied de guerre et des forces armées divisées. Chávez est revenu au pouvoir, a battu les efflanqués et a approfondi son style de gouvernement. Après la victoire contre les putschistes et l’échec de la droite après le lock out pétrolier, le peuple des quartiers et des favelas est passé à l’offensive, en forçant depuis le gouvernement à approfondir le processus de distribution des revenus et des rentes.

Le second s’est passée en Bolivie, en septembre 2008, à travers de l’oligarchie de la Media Luna (le Croissant). A cette occasion, le masque est tombé et l’un des leaders de l’oligarchie cruceña est devenu public.
Il s’agit du trafiquant (notoire) de drogues et du propriétaire d’un latifundio de soya, Branko Gora Marinkovitch Jovicevic [NDT : Il est à la tête du groupe FULIDE, FULIDE a la caractéristique d’exhiber des svastikas dans ses manifestations, voir ici] ; né en Bolivie, fils de pro-nazis croates et formé à l’Université du Texas. Le président de l’époque du Comité Civique de Santa Cruz, a promu une rébellion de droite en prêchant la sécession du pays "productif" contre les "bornés" du haut plateau. L’aventure s’est terminée dans le Massacre de Pando et dans les cercles stratégiques des colonnes populaires de quelques capitales séparatistes.
Le gouvernement de l’aymará Evo Morales s’est maintenu grâce à sa capacité de réponse, dès que deux colonnes de paysans et de mineurs encerclaient la capitale de la sécession, Santa Cruz de la Sierra. La terre de Túpac Katari et d’Inti Peredo qui avaient quasiment vécu la dernière guerre de libération anti-coloniale. Cette fois ne se sont pas rendues et la légalité républicaine survit depuis ce temps-là.

Dans la troisième tentative, à travers des forces armées entraînées et sous l’influence des dogmes de l’École des Amériques, les pleins pouvoirs honduriens ont démoli le président élu. Cela n’a pas été un putsch comme ceux de la période de la Guerre Froide et il ne se ressemble pas même à l’autoputsch du nipo-Péruvien Alberto Fujimori, en avril 1992. José Manuel Zelaya Rosales a été démoli par un putsch civil et militaire le 28 juin de cette année. Juste le dimanche, le lendemain du jour où une consultation était convoquée au sujet de la nécessité ou non d’une Assemblée Nationale Constituante, le président élu par le Parti Libéral de l’Honduras (PLH), a été séquestré dans sa résidence, considéré comme prisonnier et expulsé manu militari au Costa Rica. À partir de ce jour jusqu’à son retour au pays le 22/09, Zelaya a pratiqué une activité diplomatique intense, remplie d’alliances ponctuelles et de doubles discours. La motivation factice des oligarques bananiers habituels au Honduras est la légalité constitutionnelle.

Il semble qu’ils s’inspirent de la possibilité de répéter l’année 1955 en Argentine. Quand Juan Domingo Perón a été démoli à travers un putsch (des gorilles, des libéraux, des socialistes et des communistes pro-Moscou) commencé le 16 septembre, le peronismo/justicialismo est resté interdit de participer – au moins dans son intégralité – aux élections suivantes. Si Zelaya ne revenait pas, ce serait la ligne adoptée par le président conjuré Roberto Micheletti, par le tortionnaire général Romeo Vásquez (l’ex-chef de l’État-Major Conjoint des Forces Armées Honduriennes, destitué quelques jours avant le putsch) et un gouvernement extérieur en parallèle commandé par les ultraconservateurs yankees retranchés au sein du Département d’État et dans le Commandement Sud.

Au Honduras, il y a une bombe à retardement mise en marche

Il y a des moments dans la trajectoire d’un pays pour lequel la prise de décision est fondamentale. Dans le cas du Honduras, suivant toute considération et en plus de toutes les alliances et manoeuvres diplomatiques réalisées par le président déposé José Manuel Zelaya Rosales, il y a un facteur stratégique. Ce facteur a un nom et s’appelle courir les risques. Si le leadership du président constitutionnel voulait se maintenir légitime, le latifundiste en leader populaire aurait à lutter, à se mettre sur une droite ligne et à risquer sa vie. Le pays a souffert d’un putsch à travers une armée fidèle et loyale à l’École des Amériques qui l’a entraîné, et subordonné aux pleins pouvoirs institués sous le contrôle de l’oligarchie locale. C’est le type de troupe qui ne joue pas et qui ne se repent pas. Tout coup d’État est synonyme d’une violence et d’un danger. Pour récupérer les parties de ce pouvoir, il fallait jouer avec toutes les possibilités, incluant également celle de la vie. Et, Zelaya, quand il a traversé la frontière et qu’il s’est réfugié dans l’ambassade brésilienne dans Tegucigalpa, a pris sur lui cette charge.

Beaucoup d’analystes doutaient de la capacité du politicien de carrière du Parti Libéral du Honduras (PLH) d’accepter le défi imposé. Les deux premières tentatives de retourner au pays, sans même passer la frontière avec le Nicaragua ont renforcé ce point de vue. J’avoue que j’étais aussi sceptique. Un détail, cela ne transforme pas José Manuel en José Martí ou José Gervasio ni en rien de pareil. Il est le dernier espoir d’un processus de distribution d’un peu de rente et de richesse et d’un développement capitaliste partiellement autonome. _ À sa gauche, au sein du Front National de la Résistance il a des gens très sérieux, qui se battent fort et qui voient loin, en allant au-delà des horizons de la démocratie libérale-bourgeoise, en pointant vers des objectifs finaux de type démocratie directe et d’insubordination du pays au commerce comme plateforme d’exportation primaire pour les États-Unis. Elle a été cette parcelle Hondurienne qui a obligé Zelaya à se déplacer. Et plus surprenant encore, ce qui a été écris, il l’a dit.

Dans des situations limites, la qualité du leadership politique implique aussi sa pré-disposition personnelle à jouer fort et à passer dans les parcelles grises des structures et des alliances internationales et continentales.

N’ayons pas d’illusions, personne ne fait de politique en exil sans infrastructure, sans recours et sans sécurité individuelle. Etant donné la provenance des militaires honduriens, la possibilité d’être assassiné était et est toujours une constante. Si l’assassinat est annoncé ouvertement et publiquement dans les médias oligarchiques du Venezuela, qu’est-il dit dans les ombres des fenêtres au fond des chambres d’hôtel et dans les maisons d’appuis dans les zones frontalières.
L’ancien président profite des épuisements de la confiance, et avec certitude de bons contacts entre les officiers militaires de son pays. Et encore, pour traverser la frontière d’un petit pays extrêmement surveillé, il a dû y avoir une défection et des erreurs entre les secteurs militaires.

Pendant les quatre-vingt-six jours qu’il est allé en pèlerinage par l’Amérique centrale et en allant aux forums diplomatiques adéquats, Zelaya a disposé d’une logistique et d’un appareil d’intelligence opérant pour lui. Dans le cas contraire, il ne serait plus en vie.

Un ancien président renversé passe par des difficultés, et tout appareil politique – encore plus en exil – coûte cher. Sans infrastructure et sans recours, on ne fait plus rien que de témoigner de la décadence d’un projet politique. Ce ne fut pas l’alternative de Zelaya, vu la vitesse avec laquelle il a bougé. Les pays du Continent jouent avec la possibilité de freiner la tentative de contre-offensive des États-unis. Et l’épicentre est maintenant au Honduras. Cette constatation renforce la thèse de l’appui direct ou indirect des gouvernements et des administrations latino-américaines.

C’est certainement pour cela qu’ il a disposé de divers alliés, qui souvent se disputent le leadership dans la même région. Tel, il est, le cas entre le Brésil (finalement !) et le Venezuela, qui donnait déjà un soutien au gouvernement de Mel à partir des négociations du prix du baril de pétrole et dans des opérations de type les coeurs et les esprits, comme l’Opération Miracle, où les personnes âgées ont été opérées gratuitement (comme cela devrait être) de cataracte et d’autres maladies guérissables des yeux.

Mais, dans ce bref exil le président renversé a dû être habile avec les règles de la politique traditionnelle. En oscillant entre les groupes, Zelaya joue un peu comme franc - tireur de la politique, bien qu’il parraisse plus bouffon que ce qu’il est. D’abord il a signalé être favorable à l’Accord de San José, coordonné par le président du Costa Rica, Oscar Arias. Dans ce texte il était établi, l’amnistie pour les putschistes et l’abandon de la convocation à une Assemblée Constituante.
Si cet accord honteux était signé alors la porte resterait ouverte pour une série de putschs institutionnels ou des possibilités juridiques "déstituantes" des gouvernements élus. Heureusement, après l’annonce de M. Des arias, Zelaya a vociféré être contre le texte et contre le "consensus" – dont le prix était d’essayer de "pacifier" la résistance - pour le retour.(à la normale).

Ce qui est nouveau c’est la réaction du président destitué. La majorité des fois, les leaders de tradition oligarchique, qui bénéficient encore d’un appui populaire, ne risquent pas la désintégration de l’ordre social pour récupérer une parcelle du pouvoir politique. Tel a été le cas de l’ancien président brésilien déposé João Goulart, par exemple. Avant la possibilité de sécession des forces armées et de guerre civile pour une défense de son gouvernement et du processus démocratique - libéral, Jango a fait profil bas et n’a pas actionné la chaîne de commandement des militaires qui lui étaient encore loyaux. Nous n’avons pas eu de “guerre civile“ au Brésil, mais il cela s’est payé, le prix fut de plus de quarante mille torturés, détenus politiques, disparus et vingt-et-un ans de dictature.
Le prix a été élevé pour maintenir pour maintenir l’ordre social au un détriment de l’ordre politique. Restons attentifs, parce que ce type de manoeuvre peut encore arriver avec Zelaya. Bien que, soyons justes, chaque jour qui passe réduit les marges pour prendre ce type de décision.

Qui est-ce qui lutte au Honduras et commenr s’informer de cette épopée civique - populaire

Les multitudes ne me surprennent pas dans les rues de Tegucigalpa et d’autres villes honduriennes. Depuis le 28 juin je lis quotidiennement les médias alternatifs honduriens. En dépit de la désinformation, à travers laquelle nous passons, il est possible de traverser le blocus médiatique. D’un côté, j’ai accompagné le Front National de la Résistance à travers des médias alternatifs honduriens, comme le projet excellent Habla Honduras, ou dans les transmissions radio en ligne de la Radio Feminista ou de la Radio Liberada [NDT : nous n’avons pas réussi à remettre la main sur cette radio, l’ancien serveur est fermé]. Les photos, les vidéos et les transmissions radiophoniques ne laissent pas de doutes. Nous sommes face à une bagarre populaire ayant une dimension gigantesque pour les proportions du pays.

La demande primordiale des organismes et les organisations qui composent le Front National de Résistance Contre le Coup est la nouvelle constitution et la pulvérisation du pouvoir. Celui-ci se concentre dasn les mains de l’oligarchie hondurienne et dans celles de ses associées majoritaires, multinationales de minerais ou de fruits comme l’étasunienne Chiquita , ex-United Fruit.

Chávez, Lula et même Obama savent que Manuel Zelaya sait qu’il est assis sur une bombe à retardement. Miraculausement par un "miracle de Don Oscar Romero" [NDT : archevêque du San Salvador, d’abord conservateur qui s’est ensuite dressé contre la dictature, il a été assassiné en 1980], cette fois le Brésil et sa diplomatie se sont comportés à la hauteur de celui qui veut être leader dans la région. Ce pays, qui s’enorgueillit d’être neutre dans les conflits, a été celui qui a aidé à exporter la doctrine des frontières idéologiques, en envoyant des tortionnaires aux quatre coins du Continent, en plus d’avoir activement participé à l’Opération Condor.
On attend que la manière de recevoir le président renversé dans son ambassade de Tegucigalpa commence à changer des pratiques d’Itamarati (Ministre des Affaires étrangères du Brésil).

[NDT : la doctrine des frontière idéologiques, inspirée par les États-Unis, reprise par le Gal Juan Carlos Ongania en Argentine. Elle justifiait l’intervention militaire dans n’importe quel pays d’Amérique Latine où un gouvernement basculait à gauche, et constituant par conséquent, un "ennemi intérieur". C’est en fait une extension au niveau d’un continent entier de la notion de "guerre subversive" développée par la France à partir de la Bataille d’Alger et qui fut exportée vers l’Amérique à travers l’École des Amérique par des personnages comme le Gal Aussaresses. Voir pour cela le très bon documentaire Escadrons de la mort, l’école française]


Pour conclure

Le Honduras est proche d’un conflit sur une grande échelle, qui peut se développer en une rébellion populaire sans précédents. On attend que le peuple hondurien en général, et le Front National de la Résistance en particulier, soient préparés à une lutte sur le long terme. A court terme, battre les putschistes a une signification stratégique pour toute Amérique Latine.

Bruno Lima Rocha


Source : Aporrea, El destino de América se juega ahora en Honduras

Traduction : Primitivi

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5 octobre 2009 1 05 /10 /octobre /2009 21:46


Il convient de prendre la mesure du danger que constitue l’attitude systématiquement hostile adoptée par l’écrasante majorité des grands médias européens et nord-américains (ainsi que par l’organisation Reporters sans frontières) à l’égard des expériences en cours en Equateur, en Bolivie et au Venezuela. Cette hostilité n’a d’égale que le silence embarrassé et complice à l’égard des putschistes honduriens ou de la répression exercée par l’armée péruvienne contre les Indiens d’Amazonie.

Pour illustrer cette affirmation, quelques faits récents.


1) Le 5 juin 2009, l’armée péruvienne a massacré à Bagua plus de 50 Indiens d’Amazonie qui protestaient contre les concessions de terres accordées par le gouvernement d’Alan Garcia aux transnationales étrangères, principalement européennes. Cela n’a pas provoqué la réprobation des grands groupes de presse mondiaux |1|. Ceux-ci donnaient alors la priorité quasi exclusive aux protestations en cours en Iran. Non seulement la presse n’a pas réprouvé la répression au Pérou, mais à peine y a-t-elle fait écho. Or, le mécontentement était tel au Pérou que le gouvernement a dû annoncer l’abrogation du décret présidentiel contre lequel les Indiens d’Amazonie étaient entrés en lutte. Encore une fois, la couverture par les médias de ce recul du gouvernement a été quasiment nulle. Posons-nous la question suivante : si une intervention de l’armée vénézuélienne ou équatorienne avait provoqué la mort de dizaines d’Indiens d’Amazonie, quelle aurait été la couverture médiatique ?


2) Lorsque le président constitutionnel Manuel Zelaya a été renversé par les militaires le 28 juin, l’écrasante majorité des médias a déclaré, en contradiction totale avec la vérité, que les militaires réagissaient à sa volonté de modifier la Constitution afin de rester au pouvoir. De nombreux medias ajoutaient qu’il suivait en cela l’exemple d’Hugo Chavez, présenté comme un dirigeant populiste autoritaire. En réalité, Manuel Zelaya proposait aux citoyens honduriens de se prononcer en faveur de l’organisation d’élections générales à une Constituante ce qui aurait représenté une réelle avancée démocratique dans ce pays. C’est ce qu’expliquent très bien Cécile Lamarque et Jérôme Duval, de retour d’une mission du CADTM au Honduras : « Le coup d’État est réalisé le jour où Manuel Zelaya organise une "consultation" à caractère non contraignant demandant aux Honduriens s’ils désiraient, ou non, la convocation d’une Assemblée nationale constituante, après les élections prévues le 29 novembre 2009. La question était : «  Êtes-vous d’accord qu’aux prochaines élections générales de 2009, une 4e urne soit installée pour permettre au peuple de se prononcer sur la convocation d’une assemblée nationale constituante ? OUI ou NON  ». Si cette consultation avait recueilli une majorité de "oui", le président aurait soumis un décret à l’approbation du Congrès pour que, le 29 novembre, les Honduriens se prononcent formellement sur la convocation d’une Constituante, dans une "quatrième urne" (les trois premières étant réservées respectivement à l’élection du président, des députés et des maires). Pour donner un semblant de légalité au coup, le Congrès et la Cour Suprême, associés au putsch, ont jugé ce scrutin illégal et ont fait valoir que le président Zelaya a « violé la Constitution » en prétendant la modifier « pour pouvoir briguer un nouveau mandat », à la manière d’un « apprenti dictateur chaviste ». Or, Manuel Zelaya ne cherchait pas, via cette consultation populaire, à reconduire son mandat présidentiel lors des prochaines élections puisque celles-ci se tiendront dans le cadre de l’actuelle Constitution qui prévoit des mandats présidentiels de quatre ans non renouvelables. Zelaya ne pouvait donc pas être candidat à sa propre succession. » |2|.

Alors que les mouvements populaires d’opposition aux putschistes ont multiplié grèves et manifestations en juillet, en août et septembre, les grands médias y ont à peine consacré quelques lignes. Les rares fois où les grands quotidiens consacrent un article de fond à la situation au Honduras, ils pratiquent une politique de dénigrement du président constitutionnel quand ils ne présentent pas carrément l’action des militaires sous la forme d’un coup militaire démocratique. C’est le cas The Wall Street Journal, qui dans son éditorial du 1er juillet 2009, écrivait que “le coup d’Etat militaire qui a eu lieu au Honduras le 28 juin dernier et qui a conduit à l’exil le président de ce pays d’Amérique centrale, Manuel Zelaya, est étrangement démocratique”. L’éditorial ajoute que “les autorités législatives et judiciaires resteront intactes” suite à l’action militaire. De son côté et de manière plus nuancée, le célèbre quotidien français Le Monde a participé à une campagne de dénigrement de Manuel Zelaya. En voici un exemple. Le 12 septembre 2009, Jean-Michel Caroit, son envoyé spécial au Honduras, cite les paroles d’une Française expatriée dans ce pays et ensuite accole le mensonge répété systématiquement sur les mauvaises intentions attribuées à Manuel Zelaya : « « Pour les Honduriens, le retour de Zelaya est inacceptable car il signifierait vingt ans de dictature à la [Hugo] Chavez », s’exclame Marianne Cadario, en référence au président du Venezuela qui – comme son allié Manuel Zelaya prétendait le faire – a modifié la Constitution pour pouvoir se faire réélire. Marianne Cadario, une Française installée depuis trente ans au Honduras, se dit « hyperchoquée par la réaction de la communauté internationale » qui a condamné le putsch.  ». |3| Le ton des journaux comme Le Monde et Libération a commencé à changer fin septembre après que les putschistes aient franchi plusieurs degrés supplémentaires dans la répression. Il est devenu assez critique à l’égard des putschistes. Ceci dit, le quotidien Libération mérite un prix pour l’utilisation des euphémismes. En effet, le 28 septembre 2009 (3 mois après le coup jour pour jour), il intitulait «  Parfum de dictature » le paragraphe dans lequel il expliquait que le gouvernement putschiste avait décrété : « l’interdiction de «  toute réunion publique non autorisée  », arrestation de «  toute personne mettant en danger sa vie ou celle des autres  », «  évacuation  » des locaux occupés par les manifestants et brouillage de «  l’émission par n’importe quel média de programmes portant atteinte à la paix . » » |4|.


3) Début août 2009, l’intention des autorités vénézuéliennes de remettre en cause le droit d’émettre de 34 radios et télévisions a trouvé un écho important dans la presse internationale sur le thème : « c’est une preuve de plus de la quasi disparition du droit d’expression et de critique dans ce pays autoritaire ». La manière dont la grande presse traite la situation des médias au Venezuela est unilatéralement hostile aux autorités du pays, alors que 90% des médias vénézuéliens sont privés et soutiennent pour la plupart très activement des campagnes de désinformation. Globovision, une des principales chaînes de télévision privées, a participé activement au coup d’Etat militaire contre Chavez le 11 avril 2002. Un reportage réalisé par Globovision a fait le tour du monde le 11 avril 2002 et dans les jours qui suivirent le coup militaire. Il s’agit d’un montage qui falsifie la réalité. On y voit des civils présentés comme chavistes en train de tirer au pistolet à partir d’un pont dans une direction qui n’est pas identifiable. La voix off du journaliste de Globovision affirme que les chavistes sont en train d’abattre des manifestants d’opposition qui défilent pacifiquement dans la rue en dessous du pont. Le parquet vénézuélien a pu reconstituer le déroulement exact des faits à partir de l’analyse des reportages et des différentes photos prises par des particuliers le 11 avril 2002. En fait, les militants chavistes qui, selon Globovision, tiraient sur des manifestants, répondaient en réalité à des tirs provenant d’un blindé de la police métropolitaine alliée aux putschistes. Les manifestants d’opposition n’étaient plus dans la rue vers laquelle tiraient les chavistes au moment des faits. Plusieurs sources ont pu démontrer sans équivoque possible que les putschistes avaient programmé l’assassinat de manifestants anti-chavistes en attribuant ces crimes à Chavez pour justifier leur coup. Le 11 avril 2008, les téléspectateurs vénézuéliens ont pu revoir les images de la conférence de presse donnée par les militaires putschistes à un moment où aucun manifestant n’avait encore été tué. Or, ces militaires y affirmaient qu’ils prenaient le pouvoir suite aux assassinats réalisés par les chavistes, ce qui corrobore clairement la thèse selon laquelle ils avaient délibérément planifié ces assassinats pour justifier leur action séditieuse.
Au cours des deux jours qui suivirent le coup d’Etat, les 12 et 13 avril 2002, alors que des centaines de milliers de personnes non armées encerclaient les casernes putschistes pour réclamer le retour d’Hugo Chavez emprisonné, Globovision n’a diffusé aucune image de ces protestations, elle expliquait que le calme était revenu dans le pays et que Hugo Chavez avait donné sa démission et était en route vers Cuba. Au cours des dernières heures du putsch, cette chaîne se contentait de diffuser des dessins animés et des émissions de variété |5| . Globovision s’est donc fait complice des putschistes à plusieurs moments clé ce qui a amené les associations de parents des victimes et les survivants blessés à exiger une condamnation de la chaîne. Ce à quoi le gouvernement chaviste s’est jusqu’ici refusé afin d’éviter que la campagne internationale menée contre lui ne monte subitement de plusieurs crans. Plusieurs associations de défense des droits humains sont d’ailleurs mécontentes de cette attitude passive de la part des autorités vénézuéliennes.

Plus récemment, Globovisión a manifesté sa sympathie pour les auteurs du coup d’Etat du 28 juin 2009 au Honduras. Les animateurs de plusieurs émissions de Globovision n’ont rien fait d’autre que de soutenir le coup d’Etat au Honduras depuis le début, accusant à leur tour le gouvernement Chavez d’ingérence pour avoir condamné le coup. A titre d’exemple, Guillermo Zuloaga, président de Globovision a affirmé le 17 juillet dernier que “le gouvernement de Micheletti est conforme à la Constitution, et nous voudrions, nous serions ravis qu’ici au Venezuela, la Constitution soit respectée de la même manière qu’elle l’est au Honduras”, marquant ainsi clairement son soutien au gouvernement putschiste.

Globovision n’a jamais fait l’objet d’une interdiction d’émettre. Quel est le grand média européen ou nord-américain qui mentionne ce fait ? Quel grand média européen ou nord-américain informe le public sur le fait que l’écrasante majorité des médias vénézuéliens sont contrôlés par le secteur privé ? Qu’ils représentent plus de 90% de l’audimat au niveau télévisuel. Qu’ils attaquent avec une violence extrême le gouvernement présenté comme une dictature et que certains d’entre eux bien qu’ayant participé activement au coup d’Etat contre un président constitutionnel, continuent à émettre librement depuis sept ans. Peut-on imaginer que le général de Gaulle n’aurait pas pris des mesures répressives à l’égard d’un journal, d’une radio ou d’une télévision qui aurait soutenu activement le coup de l’OAS au moment de la guerre d’Algérie ? Ne trouverait-on pas normal que le gouvernement espagnol prenne des mesures contre les médias qui auraient soutenu activement en temps réel le colonel Tejero lorsque, à la tête d’un groupe de militaires putschistes, il a menacé d’une arme les députés présents aux Cortes |6| ? Si Manuel Zelaya était restitué dans son mandat de président constitutionnel, lui et son gouvernement ne seraient-ils pas en droit de demander des comptes et de prendre des mesures contre les propriétaires des médias honduriens qui ont résolument appuyé les putschistes en déformant systématiquement la réalité et en ne couvrant pas les multiples violations des droits humains commises par les militaires ?


4) Les dépenses d’armement. A lire la presse européenne ou d’Amérique du Nord, on a nettement l’impression que le Venezuela est en train de faire d’importantes dépenses d’armement (notamment auprès de la Russie,) ce qui constitue une menace pour la paix dans la région. Or si l’on en croit la CIA |7|, la situation est toute différente, le budget militaire vénézuélien est le 6e de la région par ordre d’importance, il vient après ceux du Brésil, de l’Argentine, du Chili (beaucoup moins peuplé que le Venezuela et considéré comme un modèle), de la Colombie et du Mexique. En termes relatifs, ramené au produit intérieur brut de chaque pays, le budget militaire vénézuélien vient au 9e rang de l’Amérique latine ! A-t-on pu lire cette information dans la grande presse ?
Par contre, on aura pu lire en août 2009 que la Suède demandait des comptes au Venezuela parce que le gouvernement colombien avait une fois de plus dénoncé son voisin comme fournisseur d’armes à la guérilla des FARC. La Suède avait en effet déclaré à la Colombie que des missiles SAAB retrouvés dans un camp des FARC avaient été fournis au Venezuela. Qui a pu lire la réponse détaillée donnée par Hugo Chavez ? Les missiles en question avaient été volés dans un port vénézuélien en 1995, quatre ans avant que Chavez n’accède à la présidence de la République…

Conclusion : Il faut prendre conscience de l’asymétrie avec laquelle les grands médias traitent des événements et garder dès lors un esprit hautement critique. Le discrédit porté contre Hugo Chavez, Rafael Correa et Evo Morales est tel qu’il prépare l’opinion publique internationale à la passivité au cas où une nouvelle tentative de coup d’Etat aurait lieu ou à l’approbation de mesures agressives prises par un gouvernement comme celui des Etats-Unis. Parmi les accusations insidieuses dénuées de fondement, on peut lire dans la presse espagnole (dont El Pais) que la campagne électorale de Rafael Correa a été financée par les FARC. On peut lire également que les autorités vénézuéliennes ne combattent pas le narcotrafic. Dans le cas du président hondurien Manuel Zelaya, le discrédit porté sur lui, vise à empêcher une mobilisation de l’opinion internationale en faveur de sa restitution à la tête de l’Etat.


Notes

|1| Voir http://www.cadtm.org/Le-CADTM-est-pleinement-solidaire et http://www.cadtm.org/Perou-le-massacre-de-Bagua

|2| Cécile Lamarque et Jérome Duval, « Honduras : Pourquoi le coup d’État », 17 septembre 2009, www.cadtm.org/Honduras-Pourquoi-le-coup-d-Etat

|3| Jean-Michel Caroit, « Au Honduras, la campagne électorale s’ouvre dans un climat de haine », Le Monde, p. 8, samedi 12 septembre 2009.

|4| http://www.liberation.fr/monde/0101593847-le-honduras-s-enfonce-dans-la-crise

|5| Il est intéressant de mentionner à ce propos l’initiative prise par le gouvernement d’Hugo Chavez le 11 avril 2008 - six ans après le coup d’Etat. Le gouvernement a utilisé son droit de passage sur les antennes privées et publiques pour faire rediffuser l’intégralité du reportage réalisé par les chaînes privées anti-chavistes (Globovision, RCTV...) de la séance officielle d’intronisation du président et du gouvernement putschiste dans un salon du palais présidentiel Miraflores. Le programme auquel tous les spectateurs vénézuéliens ont pu assister le 11 avril 2002, a donc été rediffusé sans aucune coupure et sans aucun commentaire critique de la part du gouvernement chaviste. Celui-ci a compté sur l’esprit critique de la société vénézuélienne pour qu’elle se fasse elle-même une opinion sur la complicité active des médias privés avec les responsables du coup parmi lesquels on a pu reconnaître les principales autorités de l’Eglise catholique, les chefs militaires factieux, le dirigeant du syndicat jaune CTV (Centrale des Travailleurs du Venezuela), les dirigeants d’entreprises privées et le président de la Fédération patronale vénézuélienne (Fedecamaras), Pedro Carmona. A noter que ce président qui a occupé le pouvoir pendant à peine environ 36 heures est aujourd’hui affublé communément du sobriquet "Pépin le Bref" (« Pepe el breve »).

|6| Le 23 février 1981, à la chambre haute du Parlement, a eu lieu une tentative de coup d’Etat organisée par des secteurs franquistes. Le colonel Tejero qui la dirigeait, a menacé d’une arme les députés et les a pris en otage au moment de l’investiture du nouveau président de gouvernement.

|7| Voir https://www.cia.gov/library/publications/the-world-factbook/index.html, consulté en mars 2009

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5 octobre 2009 1 05 /10 /octobre /2009 10:55

Aube sur Tegucigalpa. Photo Enzo Gallardo 
AUTEUR:  Allan McDONALD

Traduit par  Thierry Pignolet. Édité par Fausto Giudice


Le jour se lève.

J'ai traversé mes souvenirs d’un pas ferme et me suis arrêté au coin de l'histoire, sous le feu de couleur vert olive, pour que les chars d’assaut passent en trombe. Je me suis alors rappelé mon enfance de lumières perdues, quand je jouais à disséquer ce jardin de fleurs sous le regard lumineux et incandescent de Dieu, et j'ai revu mes figurines de plastique des céréales de Cornflakes, d'une époque révolue où jouer aux petits soldats était une joie de la vie. Aujourd’hui, c’est une angoisse de les voir en réalité, une horreur de voir leurs yeux effrayants de dévastation et leurs cuirasses de métal sur la poitrine -comme les animaux mythologiques d’une ère néolithique déjà vaincue par les paléontologues de la fin du monde.

La ville de Tegucigalpa est un camp de concentration, une ville minée par la haine, un gros village empêtré dans des bottes qui détruisent à chaque pas l’herbe de l’espérance, s’acharnant pour qu’elle ne repousse plus jamais. Même si la fleur de la résistance croît dans l'asphalte de leurs pas tordus.

Sur chaque trottoir, dans chaque rue, dans chaque allée s'engouffre avec force la lutte contre ces monstres de métal brillant, astiqués avec les chemises de misère de ce Honduras ; dans chaque carabine il y a la haine et l'utopie; dans chaque T-shirt vert il y a le corps du délit ; dans chaque regard il y a une larme d'amour pour libérer le pays d’orangs-outangs de contrefaçon, issus d'une jungle phosphorescente de vers luisants politiciens sans éclat.


Le feu passe au rouge, il est temps que s'arrêtent les caravanes de fer pourri et les dinosaures de la poubelle universelle de l'histoire, il est temps d'allumer cette lumière rouge de la dignité qui mettra fin à la fureur effrénée de cette écurie métallique qui écrase un espoir selon eux existant -car ils sont convaincus que tout le pays se résume à un M-16.

Mes figurines de plastique sont tombées dans le jardin et se sont perdues entre le tas de feuilles mortes et les tourbillons secs de l'hiver. Je cours chercher de l’aide chez mon papa. Ce sont mes seuls jouets et le vieux, qui lit un petit livre d'Honoré de Balzac, me chuchote à l'oreille, comme un secret d'État sans président : « Laisse-les là, le plastique fond au soleil du matin ».

Il fait jour.

Source : l'auteur - Tegucigalpa, la ciudad de la furia


Article original publié le 26/9/2009

Sur l’auteur

L'artiste graphique Allan McDonald, Thierry Pignolet et Fausto Giudice sont membres de Tlaxcala, le réseau de traducteurs pour la diversité linguistique. Cette traduction est libre de reproduction, à condition d'en respecter l’intégrité et d’en mentionner l’auteur, le traducteur, le réviseur et la source.

URL de cet article sur Tlaxcala :
http://www.tlaxcala.es/pp.asp?reference=8858&lg=fr

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5 octobre 2009 1 05 /10 /octobre /2009 10:27


ou comment continuer avec les mêmes sous un autre costume...


Edito de Primitivi : Des élections le 29 novembre ? C’est ce que souhaite Micheletti, c’est ce que promeut le plan Arias, c’est ce que demandent les "nouveaux médiateurs" (ex co-organisateurs du putsch : les grands entrepreneurs honduriens, les pontes de l’Eglise catholique et certains parlementaires), c’est ce que soutiennent les États-Unis. Mais c’est ce que refuse Zelaya.
Curieux non ?

C’est peut-être parce que ces élections sont en fait jouées d’avance - les quatre candidats actuels ont appuyé le putsch - et qu’au final elles vont permettre de battre les cartes pour jouer le même jeu, celui mis en place par les putschistes.

Ne nous y trompons pas, le putsch de Micheletti est la partie visible de ce que l’oligarchie souhaite récupérer sur toute l’Amérique Latine, et c’est aussi le jeu des États-Unis (Démocrates et Républicains confondus), car les richesses du sous continent sont spoliées depuis la Conquista (500 ans) et que certains - et pas des moindres - ne veulent pas que le mouvement de récupération démocratique initié depuis la fin des dictatures prenne trop d’ampleur ni ne s’installe durablement, surtout que les mouvements indigènes se font également de plus en plus fortement entendre dans le débat, et qu’ils dessinent une menace tout aussi dérangeante pour le pouvoir que le communisme en son temps.

Dernière mise à jour (4 oct 14h00) visible ici : Qui appuie Micheletti et le gouvernement de facto ?

Les élections : L’estocade finale du putsch au Honduras

Par José María Rodríguez González

Bien que les Républicains de la Bibliothèque du Congrès des États-Unis répètent jusqu’à la fatigue la fiction juridique des putschistes honduriens, ils ne pourront jamais attribuer à Manuel Zelaya aucun délit. Il n’a jamais eu et il ne peut y avoir de la part du président Zelaya un délit de trahison à la patrie, puisque ni le pouvoir judiciaire ni le pouvoir législatif n’ont aucun indice qui peut constituer une preuve, et il n’existe aucune raison ou fait qui permet de supposer qu’une nouvelle Constitution n’incluera pas des articles tel que l’article 4 ou l’article 239.

Parce que c’est seulement le peuple souverain du Honduras peut choisir son président, pas le Congrès. Parce que l’expatriation du président Manuel Zelaya n’a jamais été absolu (permanente) mais forcée et temporaire. Parce que les putschistes ont impunément violé la Constitution du Honduras et que Micheletti et ses amis congressistes ne s’ont jamais été révoqués ni condamnés à dix ans d’inéligibilité après avoir non seulement essayé mais avoir amplement débattu de la réforme des articles 239 et 240 de la Constitution durant les séances du Congrès l’an passé, et cela avec la circonstance aggravante que la Cour Suprême l’avait déclarée comme étant inconstitutionnelle.

[NDT : la révocation immédiate et dix ans d’inégibilité, c’est la peine encourue pour toute tentative de modification de l’Article 239 de la Constitution. Voir la Constitution hondurienne
ici. "avoir tenté de modifier l’Art. 239" c’est justement l’argument avec lequel les putschistes ont tenté de justifier la déstitution illégale de Zelaya, alors que ce dernier voulais organiser un référendum, voir ci-dessous]

Parce mettre en place un référendum pour savoir s’il faut organiser oui ou non un référendum pour déterminer si oui ou non on doit mettre en place une Assemblée Constituante, ne viole à aucun moment ni d’aucune manière la Constitution du Honduras dans aucun de ses articles ni aucun de ses paragraphes.

Parce que l’action conjuguée des pouvoirs judiciaire et législatif pour manipuler le pouvoir exécutif est une forme de sécession antidémocratique et va à l’encontre des normes qui sont en vigueur dans les nations civilisées de part le monde.

S’il y a eu un délit de haute trahison, les Forces armées l’ont commis contre son Commandant General [NDT : le président] et la patrie hondurienne. S’il y a eu un abus d’autorité il a été du fait des députés du Congrès National et de la Cour Suprême de Justice. Et s’il y a eu une usurpation de pouvoir elle a été du fait du pouvoir législatif et judiciaire quand ils ont assumé les fonctions du pouvoir exécutif de la nation, en utilisant d’une manière particulière, comme certificat de validité, l’interprétation du respect dû à la loi et à la Constitution , en ignorant l’application loyale de la loi défendue par l’Exécutif.

Si le président José Manuel Zelaya Rosales, constitutionnellement choisi par le peuple souverain, ne finit pas son mandat présidentiel sans conditions "légales" ou extra-légaux, sa présidence demeurera fracturée d’une manière sui generis non considérée dans la Constitution du Honduras. Du point de vue constitutionnel cela constitue un état d’exception qui habilite le président Zelaya a être réélu dans n’importe laquelle des prochaines élections.

Ce putsch militaire cynique contre la République du Honduras a reçu la condamnation tant du Vatican dans une bulle du Papa Benoît XVI, que des Nations Unies, de l’Union Européenne, de l’Organisation des États Américains, ou des États-Unis toutes autorités nationales et internationalement reconnues par tous les pays du monde. Cette condamnation mondiale donne un plus grand poids à l’état d’urgence constitutionnel figuré par l’obstruction du mandat présidentielle de Manuel Zelaya et qui pourrait justifier sa réélection dans le cas où il ne lui est pas permis de compléter sa période.

Le coup militaire, masqué par un attirail juridique fourni, a eu pour unique objectif d’exclure à vie le président constitutionnel du Honduras José Manuel Zelaya Rosales du pouvoir exécutif. Les congressistes, les juristes et les putschistes militaires ne peuvent pas accepter le pouvoir légitime du président Zelaya parce que le faire invaliderait ipso facto les putschs militaires au Honduras et affaiblirait les projets de putschs militaires dans d’autres nations [NDT : d’Amérique Latine]. Le droit au coup militaire est tout ce que les putschistes défendent.

Comme conséquence des faits et des raisons énoncées, les élections du 29 novembre sont nulles. Nonobstant l’apparence de légalité, ces élections marquent encore plus la rupture de l’ordre institutionnel et vont à l’encontre de la croissante opposition du Front National de Résistance et de la répudiation internationale.

Les élections du 29 novembre représentent l’estocade finale du coup militaire contre la République du Honduras. Les putschistes ont ouvertement abusé de la Cour suprême et du Congrès pour renverser le président et maintenant ils veulent abuser du Tribunal National pour les Élections afin de clore définitivement le putsch militaire.

La victoire du putschisme causerait une blessure mortelle aux démocraties du monde. C’est un précédent inacceptable qui attente aux garanties constitutionnelles de tout président légitimement élu qui facilite l’utilisation de putschs militaires "constitutionnels" pour la spoliation arbitraire du pouvoir présidentiel et qui permet d’utiliser les élections pour éviter la restitution et le retour à la normalité institutionnelle avec une pleine validité de la Constitution. Le toujours dangereux ressentiment social sera seulemeent réparé avec le retour du président dans ses fonctions.

Il est grand temps d’exiger l’intervention internationale pour freiner l’étranglement des constitutions et l’usage des élections pour légitimer les putschs militaires.

José María Rodríguez González

[NDT : n’oublions pas que la demande de faire intervenir une force internationale est le fait des entrepreneurs putschistes et des des hautes instances de l’Eglise catholique hondurienne qui tentent actuellement d’endosser le rôle de médiateurs. Alors que leur but, qu’il soit avec le putsch ou non, reste le même : conserver le pouvoir, conserver les richesses du pays pour leur seul usufruit dans la continuité de l’asservissement des pays d’Amérique Latine à l’Espagne au départ, à l’Angletterre ensuitre et aux États-Unis depuis le XXe siècle. Voir pour cela
"Les Veines Ouvertes d’Amérique Latine". N’oublions pas non plus que les États-Unis disposent d’une base militaire au Honduras : la base de Soto Cano, et donc qu’ils y a déjà une force militaire extérieure dans le pays]

Source :

Vos El Sobrano
Elecciones : La estocada final del golpe en Honduras

Traduction : Primitivi

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5 octobre 2009 1 05 /10 /octobre /2009 10:17


par Decio Machado

Le Honduras est l’un des pays les plus pauvres du continent américain (le troisième dans le classement des pays pauvres). 63 % des familles honduriennes souffrent d’une malnutrition et des milliers d’enfants et de petites filles vivent dans la rue.

En 2006 Le Honduras a signé le Traité de libre échange (ALENA) avec les USA. La conséquence de la signature précitée pour le pays de l’Amérique centrale, qui l’a souscrit avec les prétentions d’augmenter ses exportations et d’obtenir un plus grand investissement étranger, a consisté en ce que celles-ci ont diminué et que le déficit commercial du Honduras avec le géant du nord a augmenté. L’agriculture hondurienne s’est appauvrie encore plus et des milliers de postes de travail ont été perdus dans le secteur des médicaments génériques, car en même temps que l’accord de l’ALENA le Honduras avait dû accepter la condition de la protection des patentes pharmaceutiques étasunienne, et donc subir l’interdiction de produire des médicaments génériques copie de médicaments US.
[NTD : l’ALENA représente le processus "classique" de confiscation des richesses d’un pays pauvre par un autre plus puissant, en arguant de la liberté du commerce. Cela est admirablement décris par Eduardo Galeano dans le livre "Les veines ouvertes de l’Amérique Latine" voir une fiche
ici. Mis en place lors des colonisations, le processus de pillage et de confiscation est toujours actif et il est continu, il est placé depuis plusieurs année sous l’égide d’organismes globaux tel que l’OMC qui, sous couvert d’équilibrage des échanges commerciaux, planifient en fait un pillage généralisé et planétaire.]

À travers le processus particulier de l’évolution lente du président Mel Zelaya vers la gauche, en 2008 le Honduras a été admis au sein du consortium pétrolier
Petrocaribe (l’entreprise formée par des entreprises nationales pétrolières latino-américaines) et il s’est incorporé à l’ALBA en aoùt 2008. [NDT : ce dernier point ainsi que le rapprochement avec Ortega et les critiques de Zelaya sur l’ingérence des USA au Venezuela et en Bolivie ont fini de sceller l’animosité croissante de l’oligarchie hondurienne contre le président et accrut les inquiétudes de Washington, ce qui a certainement décidé le putsch dont nous sommes témoin].

La version officielle pour le coup d’état, l’ex-vice-président du Costa Rica, Kevin Casas-Zamora, l’a donnée en déclarant à la BBC Monde que “Zelaya est resté sans appui de l’élite politique et qu’il était en confrontation avec le Congrès. Cette situation a créé un dilemme dans les possibilités de gouvernance, qui n’était surmontable seulement si Zelaya abandonnait ses prétentions à modifier la Constitution et si un mécanisme était créé, celui qui permettait à l’exécutif et aux députés de prendre des décisions de manière collégiale”. En résumé, l’oligarchie hondurienne, au pouvoir dans le pays depuis des lustres, prétendait que Mel Zelaya fût président mais sans gouverner.

La position ferme de Zelaya face aux institutions politiques honduriennes, définie plus qu’une fois comme "têtue" par les élites de l’Amérique centrale et la vieille oligarchie locale, a généré un fort conflit interne où les accusations contre le président constitutionnel ont déferlés dans les sous des qualificatifs de “populiste“ (conséquence de l’augmentation du salaire minimum et des approches de consultation populaire à travers d’une quatrième urne dans le but de voir si la population voulait un changement constitutionnel). La stratégie de déstabilisation des forces réactionnaires s’est conclue par un coup d’état qu’elles ont cherché justifier par des raisons invraisemblables et des argumentations incroyables. Aucun pays de la planète n’a officiellement appuyé les putschistes, ce qui est une première historique par rapport à ce type d’événement.

Ce qui s’est passé au Honduras a été un coup d’état néolibéral, au bénéfice des plus riches et d’une classe moyenne peu nombreuse qui à la prétention de devenir riche. [NDT : Zelaya disait lui-même à El Pais le jour du putsch "j’ai pensé faire les changements à l’intérieur du schéma néolibéral. Mais les riches ne cèdent ni un penny. Les riches ne veulent rien céder de leur argent. Ils veulent tout garder pour eux. Alors, logiquement, pour faire des changements il faut incorporer le peuple".]

 

Qui appuie Micheletti et le gouvernement de facto ?

L’experte en questions militaires honduriennes Leticia Salomón, chercheuse à l’Université Nationale, n’a eu aucun doutes pour référencer les auteurs du coup, en indiquant que : “il a été planifié par un groupe patronal dirigé par Carlos Roberto Flores Facussé, ex-président du Honduras (1988-2002) et propriétaire du journal `La Tribuna`, conjointement avec ´La Prensa´, ´El Heraldo´, et dans les chaînes de TV 2, 3, 5 et 9 qui ont été les piliers fondamentaux du putsch”.

Carlos Roberto Flores Facussé, propriétaire du quotidien “La Tribuna”, a été l’un des fers de lance de la campagne que le Département d’État des États-Unis a lancé l’an passé contre Zelaya, et que depuis l’année précédente il tenait des réunions avec John Dimitri Negroponte, une figure chez les "faucons" américains, quand il était secrétaire adjoint pour les Affaires Hémisphériques (relations des États-Unis avec les pays d’Amérique Latine) du gouvernement de George W. Bush.

Le groupe auquel fait référence Salomón doit être complété par Jaime Rosenthal et Gilberto Goldstein, les dirigeants du Groupe Continental, empire qui a une place quasi monopolistique sur la banque hondurienne, l’industrie agroalimentaire et les médias comme ´El Tiempo´ et ´Canal 11´. Le reste des familles qui composent l’oligarchie hondurienne qui contrôlent 90 % de la richesse du pays et qui ont appuyé le putsch contre Zelaya sont : Rafael Ferrari, Juan Canahuati, le financier Camilo Atala, le marchand de bois José Lamas, l’entrepreneur énergétique Fredy Násser, Jacobo Kattán, l’industriel sucrier Guillermo Lippman et le constructeur Rafael Flores, entre autres. Dan l’organigramme des conjurées, il faut souligner la présence d’un autre personnage "obscur entre les obscurs", le magnat Miguel Facussé, décoré par le Sénat colombien en 2004 de l’Ordre du Mérite à la Démocratie, c’est lui qui détient aujourd’hui le monopole le marché de l’huile de palme et qui en 1992 a appuyé l’achat de terres aux paysans à moins de 10 % de leurs valeur réelle.

Dans ce sens, il n’est pas étonnant que l’entreprise privée hondurienne ait été l’un des acteurs qui ont appuyé le coup d’état et le gouvernement illégitime dès le début, en qualifiant le putsch comme un processus "démocratique" et "irréversible".

Ainsi l’a assuré Alejandro Álvarez, vice-président du Conseil Hondurien de l’Entreprise Privée (COHEP), l’organisation économique privée la plus puissante de ce pays qui agglutine 62 syndicats. Selon ce magnat du secteur de la construction hondurienne, “Le Honduras est dans un processus de sauvetage d’un état de droit précaire …, parce qu’un pouvoir a voulu se mettre au-dessus de la loi”, en faisant une référence à la consultation populaire patronnée par le président Zelaya destitué à l’égard de son initiative de la quatrième urne.

lvarez est aussi vice-président de la Chambre Hondurienne de la Construction (CHICO), et en mars de cette année, après avoir été élu président du COHEP, avec le cynisme propre à un putschiste, il se déclarait apolitique et se penchait publiquement pour "établir un dialogue avec le gouvernement pour appuyer d’une manière dynamique les initiatives dans lesquelles ils coïncident et pour discuter celles dans lesquelles existaient des divergences".

Un autre dirigeant patronal conjuré remarquable est
Adolfo Facussé, président de l’Association Nationale des Industriels (ANDI), autre habitué des marches de l’Union Civique Démocratique (l’organisation qui appuie socialement le gouvernement conjuré [NDT : Appelés également les Camisas Blancas (chemises blanches) en référence aux chemises portées par les manifestants comme symbole de paix… de paix ? Quel cynisme pragmatique !] ). Selon Facussé, “Il y a eu respect de l’ordre constitutionnel face au président renversé qui ne voulait pas le respecter, parce ce qu’il faisait était illégal”. Le 13 septembre Facussé a été expulsé de l’aéroport de Miami jusqu’à celui de San Pedro Sula par les autorités américaines de migration. Son passeport a été marqué du mot "Inadmissible".

Luis Larach, président de la Chambre de Commerce et d’Industries de Cortés, une organisation patronale de la zone nord une des plus grandes puissances économiques du pays, est un autre des entrepreneurs qui a immédiatement offert son appui à Micheletti dans un communiqué, par lequel il a invité “la population hondurienne à se maintenir ferme dans une défense de la démocratie”.

Ces trois personnages font une partie des différents entrepreneurs qui financent et participent aux marches de l’Union Civique Démocratique (le groupe qui appuie socialement le putsch), et ce sont parmi les appuis internes les plus importants pour le gouvernement de facto.

Le pouvoir patronal conjuré hondurien marque clairement le chemin dans lequel est engagé le pays, définissant ainsi un holding d’entreprises putschistes dans lesquelles nous pouvons distinguer les milieux suivantes :

- Pour le secteur de la presse écrite, les quotidiens, les revues et les produits imprimés : La Prensa, El Heraldo, Estilo et Diez, tous propriété de Jorge Canahuati Larach ; le journal La Tribua et Lithopress Industrial de l’ex-président Carlos Flores Facussé ; et l’Hablemos Claro, Hablemos Claro Financiera, un As Deportivo et Cromos tous d’une propriété de Rodrigo Wong Arévalo.

- Pour le secteur médiatique, de la télévision, du câble, de la téléphonie et d’Internet : le Groupe Televicentro, Canal 5, Telecadena 7 et 4, Telesistema 3 et 7, MegaTV, une Multivisión, Multifon, Multidata et Televicentro Online, tous appartenant au magnat Rafael Ferrari ; le Canal 10 ou TEN de Rodrigo Wong Arévalo ; le Canal 54 de Jorge Faraj et de Camilo Atala ; Tigo-Celtel de Antonio Tavel Otero ; Telemás de Gabriela Núñez ; et 45TV La Ceiba et la Televisión 8 Tela de Rodolfo Irías Navas.

- Pour le secteur de la diffusion radiophonique : Emisoras Unidas, HRN, Radio Norte, Suave FM, Rock n`Pop Vox FM, XY, 94 FM, Radio Satélite, Radio Caribe et Radio Centro, toutes du holding médiatique de Rafael Ferrari ; Audiovideo, Radio América, Radio San Pedro, Súper 100, La Moderna et Radio Le Ceiba de Miguel Andonie Fernández ; et les Communicaciones del Atlántico, Radio El Patio La Ceiba, Stereo 91 La Ceiba, Stereo 102.5 La Ceiba, Romántica 103.5 FM La Ceiba, Radio Aguàn Colón, 92.7 FM Tela et 91.5 FM Tela de l’entrepreneur médiatique Rodolfo Irías Navas.

- Pour les industries agroalimentaires, la nourriture et les boissons, ce sont des marques : Burger King, Little Caesar´s, Church´s Chicken, Popeyes, Dunkin´ Donuts, Baskin Robbins, Pollo Campero et Chilli`s de Rafael Ferrari ; Pizza Hut, Kentucky, Agua Azul, Aquafina, Pepsi, Seven Up, Mirinda Naranja, Mirinda Uva, Teem, Enjoy, Adrenaline, Gatorade, Quanty, Be-Light, Link, SoBe Energy et Lipton Thé, tous contrôlés par l’entrepreneur pro putschiste Jorge Canahuati Larach ; Yummies Zambos, Yummies Ranchitas, Cappy, les divers Ziba´s, Taco de Rancho, Chicharrones de Rancho, Mazola, des divers Issimas et les fruits et légumes Áltima, tous ces produits sous contrôle de Miguel Facussé Barjum ; et tous les produits Sula, fruits et légumes, jus de fruits, yaourts, beurres et fromages, tous des produits de Schucry Kafie.

- Pour le secteur des sociétés financières, des associations et des manufactures, ont trouve : le Groupe Ficohsa, Banco Ficohsa, Interamericana de Seguros, Ficohsa Express, PSI Proyectos & Servicios Inmobiliarios, Dicorp, Fundación Ficohsa, toutes des compagnies de Jorge Faraj et de Camilo Atala ; le Groupe Terra de Freddy Nasser ; Asin et Audiovideo de Miguel Andonie Fernández ; le Groupe Roble de Ricardo Maduro ; le Fonds Hondureño de Inversión Turística (Bahía de Tela), le Groupe Televicentro, Emisoras Unidas y Telerón de Rafael Ferrari ; le Groupe Dinant (ex Corporación Cressida), les Químicas Magna, Cressida Industrial, Químicas Láser, Alimentos Dixie y Exportadora del Atlántico, toutes de Miguel Facussé Barjum ; Lactohsa de Schucry Kafie ; Corinsa y Embotelladora de Sula de Jorge Canahuati Larach ; Comunicaciones del Atlántico de Rodolfo Irías Navas ; la Fondation Covelo et la banque Covelo d’Adolfo Facussé.

- Pour les industries énergétiques, de l’énergie et des combustibles, on trouve : Petróleos de Honduras, Gasolineras Uno, Tramaq (transports), Enetran et les usines thermique Enersa, Elcosa et Río Blanco, propriété de Freddy Nasser ; l’usine thermo-électrique Lufussa de Schucry Kafie ; la compagnie Semeh de Rafael Ferrari et Arturo Corrales ; et celle de biocombustibles Dinapower, propriété de Miguel Facussé Barjum.

- Pour le secteur des commerces et des centres commerciaux : les supermarchés La Colonia et Diunsa de Mario Faraj ; Jestereo, La Curacao, Tropigas et Mall Multiplaza de Ricardo Maduro ; Eleganza, Jorge J. Larach & Cía et les commerces Larach de Jorge Canahuati Larach ; Proconsumo, Xedex, Audaz et Ganex de Miguel Facussé Barjum.

- Pour les industries pharmacochimiques : les laboratoires Finlay de Jorge Canahuati ; Infarma, Mandofer et Farmacia Regis de Miguel Andonie Fernández.

- Pour les industries textiles et de la confection : le Groupe Lovable de Juan Canahauti, et les Textiles Río Lindo d’Adolfo Facussé.

- Pour l’hôtellerie, on trouve Intercontinental de Ricardo Maduro.

- Pour les transports : Inter Airports de Freddy Nasser ; Catisa, Tupsa et Trasul, toutes de Roberto Micheletti.

- Pour la monde sportif : l’Olimpia de Rafael Ferrari ; le Motagua de Camilo Atala et Pedro Atala.

D’un autre côté, les secteurs sociaux qui constituent en interne un appui à Micheletti sont les suivants : d’un côté, la diligence maximale vient du secteur de la petite bourgeoisie prise en main par Armida de López Contreras l’épouse de Carlos López, “le chancelier“ de Micheletti. Les coordinateurs de niveau moyen sont employés municipaux à la Mairie de Tegucigalpa, et quelque employés d’entreprises privées. La base [NDT : populaire] n’existe pas et les personnes mobilisées proviennent des quartiers pauvres de Tegucigalpa à qui on garantie le paiement de 300.00 lempiras par une marche (environ 15 dollars), le transport aller et retour, la nourriture du jour, en plus d’un tee-shirt blanc [NDT : celui porté dans la marche, la fameuse chemise blanche].

A la tête de ces groupes, on trouve entre autres le maire de Tegucigalpa, Ricardo Álvarez, qui en manipulant des fonds initialement originaires des entreprises privées et par la suite des coffres municipaux (plusieurs d’entre eux provenant préalablement de l’administration centrale), il est le responsable logistique de plusieurs de ces groupes.

On trouve aussi dans les appuis au régime putschiste : les pouvoirs judiciaires, le Congrès National, le Parquet Général de la République, le Procureur Général de la République, et le Commissaire National aux Droits de l’homme, tous élus par le Congrès. Congrès dirigé par Roberto Micheletti juste avant le putsch, on trouve aussi des alliés politiques de Carlos Flores Facussé.

On peut aussi inclure, l’Église Catholique, comme l’un des premiers acteurs à se positionner en faveur du coup d’état au Honduras. Dans un communiqué de la Conférence Épiscopale, lu par le cardinal Oscar Andrés Rodríguez [NDT : ce dernier se pose maintenant en "médiateur"] et avalisé par les onze évêques qui composent l’institution précitée, l’organe le plus influant de l’Église catholique hondurienne, s’est positionné clairement en faveur du gouvernement de facto de Roberto Micheletti, en faisant appelant le président constitutionnel Manuel Zelaya à ne pas retourner au Honduras, et en intercédant devant l’OEA en faveur des putschistes.

Avec l’armée comme défenseur principal et garant du gouvernement illégitime lointe avec la police dont la répression brutale quotidienne s’est spécialement exercée dans les affaires de Tegucigalpa et de San Pedro Sula, au début d’un août, les réservistes des Forces Armées du Honduras ont aussi exprimé leur appui au gouvernement de Micheletti. Le président de l’Association des Réservistes des Forces Armées, le colonel à la retraite César Ordóñez, a remis en cadeau à Micheletti, le 7 août passé, le drapeau hondurien comme preuve que l’organisation, comme il a dit lui-même, est “à la disposition” du gouvernement de facto.


Et pour les soutiens internationaux ?

Bien que le rejet du coup d’état au Honduras ait été unanime dans tous les forums internationaux incluant les 192 pays qui composent l’ONU, on peut souligne dans le cadre international l’appui caché exercé par quelques gouvernement auprès du gouvernement de facto hondurien.

Selon le porte-parole du Honduras, les ambassades de Taïwan et d’Israël, sont les seules nations qui ont jusqu’à présent reconnu le gouvernement de facto de Roberto Micheletti, en opposition au rejet ferme de la communauté internationale.

Le gouvernement de la Colombie, bien qu’il ait préalablement retiré son ambassadeur de Tegucigalpa, a organisé, le 20 juillet passé, une réunion avec les représentants du gouvernement de facto à Bogotá. Le dialogue entre le chancelier du gouvernement putschiste, Carlos López, et le président colombien Álvaro Uribe s’est développé autour de “la situation au Honduras, la situation interne que nous vivons” comme l’avouait lui-même quelques jours après le chancelier illégitime hondurien.

López n’a pas eu de réserve quand il a indiqué qu’Uribe a exprimé sa "sympathie" pour le gouvernement de Micheletti et que la réunion s’est finie sur le fait que les deux nations sont “victimes d’agresseurs externes communs, comme Hugo Chávez” qu’il a considéré “une menace pour les nations, pour l’indépendance de chacune d’elles”. Le gouvernement colombien s’est trouvé obligé de reconnaître l’existence de la réunion, et qu’elle a été secrète, mais s’est déchargé en annonçant qu’elle avait été organisée dans le cadre de la médiation du président Oscar Arias, chose qui n’a été à aucun moment officiellement ratifiée part le président du Costa Rica.

D’une même manière, dans des attitudes contradictoires, il a aussi eu, le gouvernement du Panama, qui à travers de son vice-président et chancelier, Juan Carlos Varela, a loué le 21 juillet passé les Forces Armées putschistes du Honduras. Varela a indiqué que “Au Honduras j’ai vu une armée responsable respecter les décisions de la Cour Suprême de Justice et resté concernée à la moitié d’une crise qu’ils n’ont pas déclenchée”, en oubliant que l’armée hondurienne n’est pas soumise aux ordres de la Cour suprême, mais à celles de son Commandant en Chef, le président légitimement élu par le peuple, dans notre cas : Manuel Zelaya.

La droite la plus réactionnaire de l’Amérique Latine a exprimé de diverses manières son appui au régime de Micheletti. Entre autres se remarque les déclarations d’appui au gouvernement illégitime de la part de la fille du dictateur chilien Augusto Pinochet, Lucía Pinochet, conseillère municipale de Vitacura à Santiago, ou de l’entrepreneur vénézuélien Pedro Carmona, qui a joué un rôle central dans
le coup d’état à Caracas en 2002 qui a évincé durant 48 heures le président Hugo Chávez, ou même celle du leader apriste du congrès péruvien, Jorge del Castillo, qui s’est publiquement manifesté en indiquant que le putsch au Honduras “a été un contrecoup plus qu’un coup pour éviter le coup que Zelaya préparait”. Ni le Panama ni le Pérou n’ont retirés leurs ambassadeurs de Tegucigalpa. [NDT : Pour le Pérou, on peut aussi noter la présence de matériel de la police péruvienne utilisé par la police et l’armée hondurienne contre les manifestants]

Au Venezuela, Globovisión, une chaîne de télévision appartenant aux adversaires du gouvernement présidé par Hugo Chávez, a aussi manifesté ses sympathies pour le coup d’état dans le petit pays de l’Amérique centrale. Depuis le 28 juin , les directeurs des divers programmes de Globovisión ont fait plus qu’appuyer le coup d’état au Honduras, en accusant à son tour le gouvernement de Chávez d’ingérence pour avoir condamné le putsch. Dans ce sens, Guillermo Zuloaga, président de Globovisión a affirmé le 17 juillet passé que “Le gouvernement de Micheletti est adapté à la Constitution, et nous voulions, nous adorerions qu’ici au Venezuela que la Constitution fût respectée comme elle est respecté au Honduras”, il indique ainsi un clair appui au gouvernement des putschistes.

Le même jour, le propriétaire de Globovisión également propriétaire du concessionnaire Toyoclub Valencia C.A., a admis que l’entreprise automobile qu’il dirige spécule sur les prix des véhicules. “Nous pouvons dire que nous spéculons, mais nous fournissions des sources d’emploi”, a affirmé le propriétaire de Toyoclub, le concessionnaire fermé pour avoir escamoté 24 véhicules dans l’une des résidences de Zuloaga, située à Los Chorros, Caracas. Après avoir été interrogé pour savoir pourquoi des entrepreneurs comme lui spéculent sur les prix des véhicules, bien qu’ils reçoivent des devises à un prix officiel (Bs 2,15) de la part de la Commission d’Administration de Devises (Cadivi) pour leurs importations, Zuloaga a juste à nouveau indiqué que “les concessionnaires génèrent des postes”, en démontrant ainsi quelle est l’éthique patronale qui caractérise des entrepreneurs de ce type.

Aux États-Unis le coup d’État au Honduras a disposé du soutien de diverses figures publiques du monde politique.

La congressiste d’origine cubaine Ileana Ros-Lehtinen, déclarait peu de temps après le putsch que “les forces militaires au Honduras ont respecté la Constitution” après avoir expulsé le président José Manuel Zelaya du pouvoir. [NDT : cette congressiste est celle qui a lancé la proposition de résolution 749, voir la mise à jour en bas de
cet article]

Cette congressiste américaine, connue à Cuba comme la “Louve Féroce” après sa participation dans l’affaire Elián, n’a pas eu de pudeur en déclarant que “Zelaya a manifesté une conduite irrégulière par ses violations réitérées de la Constitution et des lois et à l’inobservance des résolutions et des sentences des organes institutionnels”.

Ros-Lehtinen a appuyé la séquestration à Miami de l’enfant cubain Elián González, et elle est célèbre dans le Congrès pour donner son vote à toutes les causes de droite contre Cuba et les mouvements progressistes de l’Amérique Latine.

Egalement le sénateur américain du Parti Républicain par Caroline du Sud, Jim DeMint, qui a argumenté que le président constitutionnel Mel Zelaya est un “dictateur du même type que Chávez” et un “leader illégitime”, en même temps qu’il a exigé du président Obama qu’il “s’écarte des despotes” et que “les USA doivent donner tout l’appui aux gens de tout pays qui luttent pour les mêmes valeurs que nous partageons et nous défendons aux USA”. [NDT : DeMint est celui qui a organisé le comité du Congrès pour l’appui du putsch, voir
cet article]

Actuellement, DeMint maintient son blocage au vote de confirmation de l’académicien Arturo Valenzuela comme responsable au Département d’État des USA pour l’Amérique Latine. DeMint s’oppose aussi au vote de confirmation de Tom Shannon, sélectionné par le président Barack Obama comme ambassadeur pour le Brésil et qui occupait précédemment le poste pour lequel Valenzuela a été proposé.

Le blocage d’une nomination est un droit auquel peuvent recourir les législateurs de l’opposition dans l’échafaudage compliqué législatif américain. “Le sénateur DeMint maintiendra le blocage contre les deux jusqu’à ce qu’il change la posture de l’Administration (Obama) à l’égard du gouvernement du Honduras”, comme ont indiqué des sources de son bureau à une agence de presse le 18 septembre passé.

Ce sénateur est associé au groupe religieux conservateur connu comme “The Family” (une organisation internationale politique chrétienne), et il a publiquement appuyé la dictature militaire au Honduras dans les années 80, quand l’ambassadeur de l’époque américain, John Negroponte, avait transformé le Honduras en base pour les opérations paramilitaires contre le sandinisme et les mouvements révolutionnaires en Amérique centrale.

Le mouvement “The Family” est déclarée aux USA comme une organisation non imposable, opérant sous le nom de la Fellowship Fundation. Tandis que cette fondation n’a pas de recettes elle dispose de revenus de plus de 12 millions de dollars en 2003 uniquement par le biais des dons. Sa mission, selon ses satuts, consiste à : “développer et maintenir une association informelle de groupes de personnes, se présentant comme `ambassadeurs d’une réconciliation`, en modelant les principes de Jésus, basés sur l’amour de Dieu et des autres”. Les groupes de ce mouvement se sont réunis au Pentagone et au Département de Défense, et ont des connexions directes et claires avec l’Agence Centrale d’Intelligence (CIA).

DeMint est l’un des membres les plus influant du groupe de sénateurs ultraconservateurs qui conteste la position du président Obama à l’égard du gouvernement illégitime du Honduras. Ces législateurs, dirigé par le leader conservateur de la haute chambre, Mitch McConell, ont exprimé dans une lettre envoyée à Hillary Clinton la nécessité de reconsidérer la position "unilatérale" de l’Administration Obama au sujet du Honduras.

De même le congressiste républicain Aaron Shock a récemment divulgué une analyse du Service d’Investigations du Congrès américain, selon lequel "la destitution de l’ex-Président Zelaya a été constitutionnelle et nous devons (la) respecter", bien qu’il trouvât aussi illégal que le Président ait été expulsé du pays.

Pendant son discours, le congressiste a déclaré qu’il "est inacceptable que notre gouvernement (des EU) essaie d’obliger le Honduras à violer sa propre constitution après avoir coupé l’aide étrangère" en même temps il a recommandé de réactiver l’assistance américaine et internationale au Honduras, de rendre les visas des fonctionnaires honduriens, de reconnaître la légitimité de tels comices s’ils ont lieu d’une manière juste et impartiale. Finalement, Shock a recommandé que le gouvernement hondurien permet la sortie de Zelaya de l’ambassade brésilienne, reconnaît que son renversement a été un châtiment suffisant pour les mesures qu’il avait prises et qui ont mené à la situation, qu’il y ait un abandon des poursuites contre lui et que l’on émette une amnistie générale pour tous ceux qui ont été impliqués dans sa. Ainsi, Zelaya aurait le droit de faire une campagne pour le candidat de sa préférence dans les élections futures, mais s’il incite à la violence il devrait être arrêté et accusé.

Conformément à The Washington Post, pour les "faucons" conservateurs, qui appuis le gouvernement conjuré de Micheletti, “Obama et le Département d’État des USA ont fusionné avec Chávez et ses alliées pour exiger que Zelaya soit remis au pouvoir”.

Avec l’ambiguïté, et l’appui explicite, que les divers acteurs américains maintiennent à l’égard du Honduras, l’éditorial du quotidien new-yorkais The Wall Street Journal, du 1 juillet passé constitue une référence, on pouvait y lire que “le coup militaire arrivé au Honduras le 28 juin passé et qui a conduit à l’exil le président de ce pays de l’Amérique Centrale, Manuel Zelaya, est étrangement démocratique”. Dans cet éditorial il est écrit que “l’armée n’a pas renversé le président Manuel Zelaya par elle-même, mais en suivant un ordre de la Cour Suprême du Honduras”, et il se continue en indiquant que “les autorités législatives et judiciaires restaient intactes” après l’action militaire.

Le plus spectaculaire de l’éditorial a consisté à remarquer que Obama s’est positionné à ce sujet “aux côtés des Nations Unies, de Fidel Castro, de Hugo Chávez et d’autres démocrates modérés”, en assurant à son tour que ce qui est arrivé au Honduras doit être lu “dans le contexte du chavisme latino-américain”.

Le quotidien conservateur américain indique que Chávez a utilisé “l’argent provenant du pétrole vénézuélien pour aider Zelaya a gagner les élections honduriennes de 2005” et pour sa part Zelaya a essayé d’utiliser “de procédés illégaux pour forcer le Congrès afin qu’il réforme la Constitution”.

L’éditorial finit par indiquer que “cette intimidation populiste a fonctionné sur beaucoup de points dans la région et au Honduras, d emanière compréhensible cela a faits peur à ceux qui sont atteints par une subversion antidémocratique similaire, appuyée par l’argent et les agents de Chávez, dans leur pays”.

Après le renversement de Zelya le gouvernement conjuré a immédiatement établi un contrat avec le lobby américain Chlopak, Leonard, Schechter & Associates, lequel depuis quatre mois à touché plus de 290.000 dollars de la part du Honduras, son rôle a fondamentalement été de développer des manoeuvres en faveur des putschistes au sein du Capitole.

En Europe, la fondation allemande Friedrich Naumann Stiftung (FNS) liée au FDP (le Parti Démocrate Libéral), elle a été dénoncée devant le Parlement allemand par le groupe parlementaire, Die Linke (La Gauche) pour son appui au gouvernement putschiste de Micheletti. Il alors pas surprenant de découvrir que cette fondation, donne aussi une couverture à Carlos Alberto Montaner, vice-président de l’Internacional Liberal, l’un des adversaires les plus acharné du régime cubain. La FNS développe aussi des opérations de propagande contre les gouvernements progressistes de la Bolivie, de l’Équateur, du Nicaragua et du Venezuela.

En juillet 2007, l’agence allemande (indépendante) d’information German Foreign Policy remarquait que la FNS “commençait un nouveau programme pour développer un réseau de forces néolibérales à travers l’Amérique Latine en donnant une attention spéciale aux forces des adversaires de Cuba, du Venezuela et de la Bolivie”. La FNS se trouve derrière le “Réseau Libéral de l’Amérique Latine” (RELIAL) qui, selon sa propagande réunit 46 organisations de 17 pays.

En Bolivie, sans aller plus loin, RELIAL a entre ses plus actifs noyaux envers le groupe FULIDE du propriétaire terrien Branko Marinkovic qui est à la tête du Comité séparatiste pro la Santa Cruz. FULIDE a la caractéristique d’exhiber des svastikas dans ses manifestations.

Pour ce qui concerne les fondations, la Fondation espagnole ressort aussi pour les Analyses et les Études sociales (FAES), dirigée par l’ex-président José Maria Aznar. Cet organisme a émis un document daté du 15 juillet dans lequel il défend le renversement du président constitutionnel du Honduras, en déclarant le coup comme une action de légitime défense de la liberté et de la démocratie.

La FAES considère que "la sortie de Zelaya illustre le premier recul important pour les intérêts de Hugo Chávez. Pour la première fois, les institutions d’un pays ont tourné le dos à un leader populiste et ont défendu la démocratie. La Constitution a fonctionné. On a évité la dévastation de la démocratie libérale".

Au début d’un septembre, le Comité pour l’Amérique Latine (COLAT) du Conseil de l’Union européenne a approuvé à la majorité le maintient du Honduras dans les négociations pour l’Accord d’Association entre l’UE et l’Amérique Centrale, terminologie euphémique que l’UE utilise pour définir ses TLC (traité de libre-échange). Dans le COLAT du Conseil de l’Union, le gouvernement espagnol (socialiste) a échoué dans sa tentative de laisser le Honduras en dehors des négociations commerciales avec l’UE.

Selon des sources du COLAT, la Commission "ne veut pas laisser le Honduras isolé" dans ces conversations, elles ont été paralysées en juillet peu de jours après la destitution et l’expulsion du pays de l’ex-président Manuel Zelaya. Il était prévu de finir les négociations cette année pour l’Accord d’Association, il entrera en vigueur en 2010.

En même temps que le gouvernement espagnol justifie sa position devant ses associés communautaires en indiquant que l’Accord d’Association est une priorité pour ceux-ci, étant donné qu’ils arboreront la présidence de l’UE dans le premier semestre de l’année suivante, les pays de l’Amérique centrale débattent sur l’opportunité ou non de continuer le processus avec le Honduras, après la déclaration condamnatoire du Système d’Intégration de l’Amérique Centrale (SICA).

La présence du gouvernement de facto hondurien dans les négociations signifierait en fait une reconnaissance implicite de tous les pays membres à la table des négociations.

Mais les hâtes de l’UE et de certains pays d’Amérique Centrale, pour conclure ce processus, on entrainé que le 17 septembre dernier, le Costa Rica manifestait publiquement la nécessité de modifier l’ordre européen. “Je considère que ce que nous devons solliciter est un changement d’ordre (de négociation) avec l’UE”, a déclaré le ministre costaricien de Commerce Extérieur, Marco Ruiz. L’ordre de l’UE indique que l’accord se signera avec seulement cinq pays de l’Amérique Centrale c’est-à-dire le Costa Rica, le Guatemala, le Nicaragua, le Salvador et le Honduras.

Le ministre costaricien a indiqué qu’il faut “profiter du temps” et que l’idée n’est pas de laisser le Honduras en dehors de l’accord, mais on ne peut adhérer tant qu’il n’aura pas un gouvernement légitimement reconnu. Cette position a entrainé la mise en touche des opérations de la diplomatie conjurée hondurienne dans sa recherche à ce que l’UE l’accepte à la table des négociations, bien que cet accord soit au final pour vendre encore plus le pays à des intérêts étrangers. [NDT : voir ALENA]


Et les multinationales ?

Le Canal 36 du Honduras (chaîne résistante), a dénoncé que l’entreprise TIGO appuie le gouvernement conjuré. Canal 36 était une chaîne de télévision sponsorisé par TIGO, mais à la suite de sa prise de position critique envers le gouvernement de facto, elle est a présent sans parrainage. [NDT : censurée depuis le début du putsch et même interdite d’émettre depuis la semaine dernière, tout comme Radio Globo]

Dans les diverses manifestations contre le secteur patronal qui se sont déroulées au Honduras le 27 juillet dernier, les manifestants ont cassé les cartes SIM TIGO, en exprimant de cette façon leur rejet de l’appui que la compagnie donne au gouvernement conjuré.

Selon ses porte-paroles, Radio Globo a pu vérifier que la compagnie TIGO a été fort pressée par “de gros clients” pour adopter une position pro-putschiste. Un fort boycott se développe actuellement de la part des secteurs de la Résistance Nationale contre l’entreprise de téléphonie. La compagnie TIGO (qui les ¾ des deux millions d’abonnés au téléphone mobile dans le pays) repérait et brouillait les appels vers Canal 36 et vers Radio Globo pour empêcher la communication des citadins et des citadines qui dénoncent les abus du régime conjuré en utilisant leur portable. [NDT : dans cette brève nous montrons également que TIGO n’hésite pas à envoyer des messages de propagande pro-putschistes à ses abonnés.]

Dans un article publié le 18 juillet dans le quotidien hondurien El Libertador, a été publié une liste de 100 personnes considérées comme les instigateurs du putsch qui a renversé le président Manuel Zelaya. A la position 37 de la liste apparaît le Cubain de Miami Antonio Tavel Otero, directeur exécutif de TIGO.

TIGO est subsidiaire de Millicom Internacional, qui est à son tour propriétaire d’Amnet TV et a été impliqué dans un scandale de corruption au Costa Rica pendant le premier mandat d’Oscar Arias.

TIGO.Millicom est propriété du groupe suédois Industriförvaltnings AB Kinnevik. Son directeur exécutif est Mikael Grahne et dans l’équipe de direction, il y a Daniel Johanesson, un ex-directeur de l’entreprise suédoise de trains SJ.


Et les institutions de Bretton Woods ?

Malgré l’appui international, incluant l’appui du FMI, appelant à la restitution du gouvernement légitime au Honduras, ce pays a reçu, le 28 août passé, une attribution de 150 millions de dollars du FMI comme faisant partie d’un programme d’aide pour adoucir l’impact de la crise globale (les Droits Spéciaux du Tour-DEG), selon la Banque Centrale hondurienne. Tout cela bien que d’autres organismes aient suspendu leur aide au pays après le coup d’état du 28 juin. La Banque Centrale du Honduras a également indiqué qu’elle recevra une attribution additionnelle de 13,8 millions de dollars de DEG par le FMI dans les semaines suivantes.
[NDT : Depuis le FMI a suspendu l’accès à cet argent jusqu’aux élections du 29 novembre, cette suspension n’a été mise en place qu’à la suite de plaintes de la part de membres de l’ONU. Il faut rappeler également que le directeur général actuel du FMI est le socialiste (branche libérale) français Dominique Strauss-Kahn.]

Le Honduras, qui a été exclu de l’OEA après le coup, a souffert de l’annulation de l’aide du BID et de la Banque Mondiale – environ 200 millions de dollars pour 2009 - et Washington a également annulé une aide militaire de 16,5 millions de dollars. [NDT : cela n’a pas empêché
le Commandement Sud US d’inclure l’armée hondurienne dans des manœuvres militaires Panamx 2009]


Decio Machado.

Le webzine Rebelión a publié cet article à la demande explicite de l’auteur, en respectant sa liberté pour le publier dans d’autres médias.


Source :
Rebelión
Quiénes apoyan al gobierno ilegítimo de Roberto Micheletti


Traduction : Primitivi

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5 octobre 2009 1 05 /10 /octobre /2009 10:05

Le président brésilien Lula a été submergé par l'émotion au moment du verdict Crédits photo : Reuters
Les larmes de Lula, la joie de Fidel Castro, l'étonnement de Tokyo ou encore le fair-play d'Obama, retrouvez les principales réactions après l'élection de Rio de Janeiro comme ville organisatrice des JO de 2016.

«Le Brésil fait partie des dix plus grandes économies du monde. Il est le seul parmi ces dix pays à n'avoir jamais organisé les JO. Pour les autres villes candidates, ce serait une édition de plus. Pour nous, ce serait l'occasion de construire un nouveau Brésil.» Voilà ce que déclarait Lula avant la désignation de la ville hôte des JO 2016. Un ultime plaidoyer qui a visiblement achevé de convaincre les derniers indécis au sein des membres du CIO. Car vendredi, sous les coups de 19h00, c'est bien Rio de Janeiro qui a décroché le gros lot au nez et à la barde de Chicago, Tokyo et Madrid. Une nomination attendue qui a donné lieu à une image rare, celle d'un chef d'état en train de pleurer… de joie bien sûr. «J'ai 63 ans, j'ai vu beaucoup de choses dans ma vie et je pensais que je ne pourrais jamais devenir émotif mais là, je pleure plus qu'aucune autre personne présente. C'est le jour le plus émouvant de ma vie», s'est justifié le président brésilien. «C'est un grand moment, pas seulement pour le Brésil, mais pour l'Amérique du Sud», a quant à lui indiqué Sergio Cabral, le gouverneur de l'état de Rio.

«Décevant et humiliant»
Car à l'image de l'Afrique, qui accueillera pour la première fois la Coupe du Monde en 2010, le continent sud-américain aura lui aussi le droit à du jamais vu avec l'organisation des Jeux Olympiques. «C'est un événement historique. Nous allons tous aider le Brésil», s'est félicité Hugo Chavez, le président vénézuélien. «De grandes puissances économiques étaient en compétition pour accueillir les Jeux olympiques de 2016, entre elles deux des plus industrialisées de la planète: les Etats-Unis et le Japon. C'est néanmoins Rio de Janeiro qui a triomphé. Qu'on ne dise pas maintenant que cela a été un cadeau des nations riches au Brésil, un pays du Tiers-monde, a pour sa part indiqué l'ancien dirigeant cubain Fidel Castro. Le triomphe de cette ville brésilienne est une preuve de l'influence croissante des pays qui luttent pour leur développement» Du côté des perdants, le discours était bien évidemment différent. «C'est décevant et humiliant. J'ai entendu dire partout que la présentation de Tokyo était époustouflante, mais c'est Rio qui a décroché la palme», s'est notamment étonné Shintaro Ishihara, le gouverneur de Tokyo.

«Signe extraordinaire de progrès»
Mauvais joueur les Japonais ? En tout cas plus que Chicago et Madrid, qui se sont certes montrés déçus, mais qui ont tous deux salué la victoire historique du Brésil. Le président américain Barack Obama, qui s'était déplacé spécialement à Copenhague pour l'occasion, a félicité «Rio de Janeiro et le Brésil tout entier d'avoir décroché l'organisation des Jeux de 2016». Un succès qu'il qualifie même de «signe extraordinaire de progrès.» «Dans la vie, il faut savoir perdre», a de son côté déclaré Alberto Ruiz Gallardón, le maire de Madrid, tout en indiquant qu'il était encore trop tôt pour parler d'une nouvelle candidature en 2020. Tokyo, en revanche, semble déjà prêt à y retourner. «C'est vraiment décevant, pour nous et nos enfants, mais ce n'est pas la fin de l'histoire. Nous voulons à nouveau tenter notre chance», conclut ainsi Yuko Arimori, double médaillée olympique du marathon et membre du comité olympique nippon.
Le figaro

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5 octobre 2009 1 05 /10 /octobre /2009 10:00


Après l'annonce de l'élection de Rio de Janeiro comme ville hôte des Jeux olympiques de 2016, le Brésil et l'Amérique latine exultent, l'Espagne et les Etats-Unis ne cachent pas leur déception. Tour de piste des réactions.

 

Lula da Silva: "Le jour le plus émouvant de ma vie"
Le président du Brésil n'a pu retenir ses larmes de joie après l'annonce du verdict. "C'est le jour le plus émouvant de ma vie", a avoué le chef d'Etat en essuyant ses pleurs lors de la conférence de presse qui a suivi l'annonce de la large victoire de Rio.

 

Barack Obama: "Déçu mais fier"
Le président américain est "déçu" de la défaite de Chicago pour l'obtention des Jeux olympiques d'été de 2016 mais "fier" des efforts personnels qu'il a déployés pour défendre la candidature de sa ville d'adoption, a annoncé vendredi son porte-parole, Robert Gibbs. Le Comité olympique américain a félicité dans un communiqué le vainqueur brésilien.

 

Nicolas Sarkozy: "Une très grande joie"
Nicolas Sarkozy déclare, dans un communiqué vendredi qu'il a appris "avec une très grande joie l'élection de Rio comme ville-hôte des Jeux Olympiques d'été de 2016." Le Président de la République exprime au Président Lula et au peuple brésiliens "ses plus chaleureuses félicitations pour ce grand succès mérité".

 

José Luis Rodriguez Zapatero: "Digne"
'Il faut féliciter Rio de Janeiro et il faut dire que la candidature de Madrid a obtenu un résultat digne, les choses ont été bien faites, on a été sur le point d'y arriver."

 

Fidel Castro: "Pas de cadeau"
Pour lui, c'est la "preuve de l'influence croissante" des pays en développement à l'échelle internationale. "Qu'on ne dise pas maintenant que cela a été un cadeau des nations riches au Brésil, un pays du Tiers-monde", a écrit l'ancien chef d'Etat cubain dans un billet publié vendredi sur le site internet cubadebate.cu.

 

Hugo Chavez: "Historique"
Le président du Venezuela a salué un événement "historique" pour le continent sud-américain, et offert toute son "aide au Brésil" lors d'un conseil des ministres diffusé par la télévision officielle VTV.

 

Rafael Nadal: "Continuer à se battre"
"Il faut continuer à se battre. Je n'ai pas pu être à Copenhague pour les soutenir dans la dernière ligne droite car mon travail m'en a empêché. Mais j'ai suivi le vote collé à ma télé. Je suis sûr que nous gagnerons la prochaine fois car Madrid le mérite."

 

Michelle Bachelet : "Une joie à partager"
La présidente du Chili a quant à elle déclaré avoir "une grande joie à partager". "Vous savez qu'il y avait de nombreux pays à la bagarre pour pouvoir accueillir les Jeux olympiques. Qu'il est bon que le Brésil ait gagné et qu'en conséquence notre Amérique latine accueille les jeux Olympiques 2016" a-t-elle ajoutée lors d'une déplacement dans le sud du pays.

 

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4 octobre 2009 7 04 /10 /octobre /2009 22:48
Ce soir-là, c’est en 1979. Mercedes porte un poncho strié de bleu et de blanc, les couleurs du drapeau argentin. Un concert de plus, à La Plata, au milieu d’une dictature militaire dont on saura plus tard qu’elle avait fait disparaître plus de neuf mille personnes. Elle lance «Cuando tengo la Tierra», «Quand je prends la terre», un appel aux réformes agraires. Nul ne sait s’il s’agit de poésie ou de combat. Les agents de sécurité du gouvernement gravissent alors la scène, humilient la chanteuse, s’en excusent. Ils ont l’impression de saccager une chapelle. Mais arrêtent tout le monde, la diva et son public.

La chanteuse argentine Mercedes Sosa est décédée dimanche dans un hôpital de Buenos Aires, à l'âge de 74 ans.

Figure de proue de la chanson populaire et folklorique en Amérique latine, ses fans l'avaient affectueusement surnommée La Negra.

Celle qu'on surnommait également la Voix de l'Amérique latine avait dû s'éloigner de la scène à plusieurs reprises au cours des dernières années, en raison de problèmes de santé.

Mercedes Sosa a conquis les foules d'Amérique latine avec son timbre grave et puissant. La chanteuse avait commencé sa carrière très jeune. Elle a subi la censure des gouvernements militaires argentins en raison de son soutien aux mouvements de gauche.

Elle a d'ailleurs été arrêtée sur scène, en plein concert, à La Plata, en 1979, alors que sévissait la dictature militaire en Argentine (1976-1983). On lui a interdit le droit de chanter, et elle a préféré s'installer à Paris puis à Madrid.

Elle retournera en Argentine en 1982, pendant les dernières heures de la junte militaire, pour une série de concerts à Buenos Aires.

Elle se produira ensuite dans les endroits les plus prestigieux, comme la Chapelle Sixtine au Vatican, le Carnegie Hall de New York ou encore le Colisée de Rome lors d'un concert pour la paix, auquel participa notamment Ray Charles, en 2002.

Dans sa musique, Mercedes Sosa mêlait souvent les genres, le folklore au rock et enregistrait avec des chanteurs d'opéra. Elle a aussi fortement contribué à la diffusion mondiale de l'oeuvre de la poète chilienne Violeta Parra.

Parmi ses plus grands succès on trouve Gracias a la vida et Si se calla el cantor.

Son dernier album, Cantora Una, sorti cette année, est en nomination dans trois catégories aux prix Grammy hispanophones qui auront lieu le mois prochain.

Tout au long de sa carrière, Mme Sosa a reçu de nombreuses récompenses. En 1992, elle a été déclarée citoyenne d'honneur de Buenos Aires.

"Ces prix ne me sont pas seulement décernés parce que je chante, mais parce que je pense. Je pense aux êtres humains et à l'injustice. Je pense que si je n'avais pas pensé, mon destin n'aurait pas été le même."

— Mercedes Sosa

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1 octobre 2009 4 01 /10 /octobre /2009 22:59


NOS TIENEN MIEDO
Jesusa Rodríguez y Liliana Felipe

Nos tienen miedo porque no tenemos miedo.
Nos tienen miedo porque no tenemos miedo.
Nos tienen miedo porque no tenemos miedo.
Nos tienen miedo porque no tenemos miedo.

Nos tienen miedo porque no tenemos miedo.
Nos tienen miedo porque no tenemos miedo.
Nos tienen miedo porque no tenemos miedo.
Nos tienen miedo porque no tenemos
porque no tenemos
porque no tenemos miedo.

Están atrás
van para atrás,
piensan atrás,
son el atrás,
están detrás de su armadura militar.

Nos ven reír,
nos ven luchar,
nos ven amar,
nos ven jugar,
nos ven detrás de su armadura militar.

Nos tienen miedo porque no tenemos miedo.
Nos tienen miedo porque no tenemos miedo.
Nos tienen miedo porque no tenemos miedo.
Nos tienen miedo porque no tenemos miedo.

Nos tienen miedo porque no tenemos miedo.
Nos tienen miedo porque no tenemos miedo.
Nos tienen miedo porque no tenemos miedo.
Nos tienen miedo porque no tenemos
porque no tenemos
porque no tenemos miedo.

¡NO TENEMOS MIEDO!
¡NO TENEMOS MIEDO!
¡NO TENEMOS MIEDO!
¡NO TENEMOS MIEDO!
¡NO TENEMOS MIEDO!

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