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26 septembre 2009 6 26 /09 /septembre /2009 19:27

Conseil de sécurité

6192e séance – matin







LE BRÉSIL DEMANDE AU CONSEIL DE SÉCURITÉ D’EMPÊCHER UNE ESCALADE DE LA CRISE À SON AMBASSADE AU HONDURAS OÙ LE PRÉSIDENT ZELAYA A TROUVÉ REFUGE

Le Conseil de sécurité s’est réuni ce matin pour entendre une déclaration du Ministre des relations extérieures du Brésil, M. Celso Amorim, qui s’est dit gravement préoccupé par le fait que les mêmes personnes qui ont commis le coup d’État au Honduras risquent de menacer l’inviolabilité de l’ambassade du Brésil à Tegucigalpa, en vue d’arrêter par la force le Président élu du Honduras, M. José Manuel Zelaya.  Il ne s’agit pas d’un simple soupçon, a-t-il dit, assurant que le Gouvernement brésilien dispose d’informations claires à cet égard.  Depuis que le Président Zelaya et son entourage ont trouvé refuge dans l’ambassade du Brésil, « celle-ci est pratiquement en état de siège », a-t-il fait remarquer.  « Les communications ont été coupées, l’accès à la nourriture est restreint et la circulation des véhicules officiels du Brésil a été interdite », a indiqué M. Amorim.  Cette menace, a rappelé le Ministre, est en contradiction totale avec les Conventions de Vienne sur les relations diplomatiques et sur les relations consulaires et, notamment, avec la récente règle établie par la Commission interaméricaine des droits de l’homme, selon laquelle le Gouvernement de facto du Honduras ne doit pas menacer la protection et la sécurité du Président Zelaya et de toutes les personnes qui ont trouvé refuge à l’ambassade du Brésil. 


Le Ministre brésilien des affaires étrangères a estimé qu’il était impératif que le régime en place au Honduras respecte pleinement les Conventions de Vienne, en garantissant l’inviolabilité de l’ambassade du Brésil ainsi que la sécurité de son personnel et de toutes les personnes qui s’y trouvent actuellement.  Il a ensuite déclaré que le Conseil de sécurité, en ayant accepté la demande du Brésil de tenir cette réunion d’urgence, reconnaissait que la situation à l’ambassade du Brésil au Honduras constituait une menace à la paix et à la sécurité dans la région. 


Avant de conclure, M. Amorim a considéré que le Brésil, qui appuie fermement la Charte des Nations Unies ainsi que les principes de la démocratie et ceux guidant le règlement pacifique des différends, ne pouvait pas ne pas assurer sa protection au Président démocratiquement élu du Honduras, reconnu par l’ensemble de la communauté internationale comme étant le seul dirigeant légitime du Honduras.  Le Ministre brésilien des affaires étrangères s’est déclaré convaincu qu’une déclaration présidentielle du Conseil de sécurité adressera un message clair pour empêcher toute escalade de la crise liée à la présence du Président Zelaya, d’une partie de sa famille et de ses collaborateurs dans l’ambassade du Brésil, depuis le 21 septembre.
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26 septembre 2009 6 26 /09 /septembre /2009 17:17

Lors de son intervention à la tribune des Nations-Unies jeudi, le chef de l’Etat haïtien s’est érigé en défenseur des pays à l’économie fragile. René Préval a plaidé en faveur de la globalisation de la solidarité contre la globalisation du profit.

 

 

René Préval a d’abord mis l’emphase sur les conditions difficiles de certains pays et d’une grande partie de la population mondiale à cause des choix économiques d’un groupe minoritaire.

 

« En raison de quoi l'humanité entière devrait-elle accepter que la moitié des habitants de notre planète vivent avec ces privations, dans la faim et le dénuement, sans la perspective d'une amélioration de leur situation? En raison de quoi l'humanité entière devrait-elle accepter que notre planète soit mise en danger de manière irresponsable, que des espèces soient condamnées à la disparition, que nos populations, par l'effet des changements climatiques, soient rendues plus vulnérables face aux désastres naturels simplement à cause de choix économiques égocentriques d'une petite minorité de pollueurs? » s’est interrogé le chef de l’Etat haïtien.

 

Aussi, il a plaidé en faveur de la globalisation de la solidarité contre la globalisation du profit qu’il présente comme un nouveau crédo. Il estime que la misère de certains peuples est le fruit du modèle de développement et de gouvernance que les nations reconnues comme puissantes ont imposé au reste du monde.

 

Sur la question d’Haiti, le chef de l’Etat a félicité les efforts effectués par Haiti dans le domaine de la sécurité et de la stabilité politique. Cependant il présente ces avancés comme une paix fragile que des investisseurs doivent aider à soutenir. Il a profité de cette tribune pour remercier le secrétaire général pour son engagement envers le pays.

 

Le chef de l’Etat Haïtien a donc rappelé la nécessité d’assurer le suivi des engagements pris envers les nations membres de cette structure mondiale. Il dit déplorer que des promesses aient été faites lors des précédents rassemblements mais restent des vœux pieux jusqu’à présent.

 

Avant de conclure, René Préval a invité les pays membres des Nations Unis à se positionner contre le coup d’Etat au Honduras et a aussi plaidé pour la levée de l’embargo des USA à Cuba.

 

PC/

 

PC/HPN
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25 septembre 2009 5 25 /09 /septembre /2009 00:18

....Depuis le retour du président Zelaya dans son pays

 

TEGUCIGALPA, le 23 septembre. – La répression du gouvernement putschiste contre le peuple hondurien qui manifeste son soutien au président constitutionnel Manuel Zelaya, a causé aujourd’hui la mort d’un adolescent, le saccage de commerces et de magasins et de nombreux troubles, malgré le couvre-feu, rapporte l’agence EFE.

Mercredi, tôt dans la matinée, des manifestants ont défié les autorités dans au moins 50 lieux différents. Ces incidents ont fait un mort et 113 personnes ont été arrêtées, selon les informations officielles. Aujourd’hui encore, des policiers et des soldats, utilisant des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc, ont réprimé une manifestation qui se déroulait aux abords du Congrès.

De son côté, le président Zelaya a déclaré à l’AFP que l’ambassade brésilienne, où il se trouve, est la cible d’un brouillage électronique qui empêchent les communications téléphoniques. Par aileurs, le gouvernement putschiste a installé de puissants équipements qui diffusent de la musique afin de perturber ceux qui se trouvent dans le bâtiment.

«Ces bruits nous affectent et nous empêchent de nous concentrer. Nous avons été attaqués (par ces ondes) durant les dernières 24 heures, mais un juge est intervenu et ils sont en train de les désinstaller», a-t-il ajouté.


Le coordinateur général du Front contre le coup d’Etat, Juan Barahona, a rappelé le caractère pacifique de la lutte contre le putsch et il a appelé à maintenir l’ordre et la discipline, pour éviter les actions des provocateurs.

Scandant des slogans comme «Le peuple uni ne sera jamais vaincu» et «En avant, en avant, le combat continue», des manifestants, marchant en rangs très serrés sur plus d’un kilomètre, ont progressé à travers les avenues de la ville.

A la hauteur du quartier Villanueva, ils ont été bloqués par un fort contingent de forces anti-émeutes soutenues par l’armée, mais après d’intenses conversations, ils ont avancé lentement vers le quartier voisin de Palmira.

Les policiers, finalement, leur ont barré la voie, peu avant d’arriver à l’ambassade du Brésil.

Le dirigeant paysan Rafael Alegria a alors pris la parole pour annoncer la création d’une commission de dialogue au sein du Front et il demandé à la foule de se diriger vers le Parc central pour attendre les nouvelles directives.

Alors que la plupart des manifestants s’étaient retirés du secteur, une bombe fumigène a explosé à environ deux mètres des forces anti-émeutes, qui ont réagi immédiatement en lançant des grenades de gaz lacrymogènes.

Une fois rendus au Parc central, dans le secteur historique de Tegucigalpa, les manifestants ont été dispersés par les militaires et policiers qui ont arrêté un nombre indéterminé de personnes.

PRESSIONS SUR LES MEDIAS ANTIPUTSCHISTES

Le gouvernement putschiste exerce constamment des pressions sur les médias qui sont favorables à la résistance pacifique contre le coup d’Etat. Radio Progresso est particulièrement visée, a précisé la journaliste Carla Rivas, qui travaille pour cette station..

S’adressant en exclusivité à la Coordination nationale de Radio, à Tegucigalpa, elle a déclaré que ces pressions s’étaient intensifiées depuis l’annonce, lundi dernier, de l’arrivée du président Zelaya à l’ambassade du Brésil de la capitale hondurienne.

Radio Globo a aussi cessé d’émettre hier à plusieurs reprises car les militaires, qui détiennent le contrôle du centre de distribution d’électricité, avaient coupé l’alimentation électrique.
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24 septembre 2009 4 24 /09 /septembre /2009 19:31
Joaquín Rivery Tur, cubainfo
Le drapeau équatorien flotte de nouveau en toute liberté sur la base de Manta, une base installée sur la côte de l’Océan Pacifique. Auparavant, on avait prétendu qu’elle servait uniquement à lutter contre le trafic de drogues, mais, pour les habitants de la zone, elle était plus tristement connue en raison des excès commis par les troupes nord-américaines.

Le drapeau des États-Unis n’y flotte plus et maintenant, l’indépendance et la souveraineté du pays s’étendent sur tout le territoire national. L’accord signé et appliqué illégalement par Jamil Mahuad a pris fin. On se rappellera de lui comme du président qui a cédé un morceau du territoire national à l’empire du Nord.

Aujourd’hui, les phrases prononcées par le Chancelier Fander Falconi lors de l’acte de récupération définitive de la base résonnent de toute leur force :
« Plus jamais de bases étrangères sur le sol équatorien. Plus jamais nous ne vendrons notre drapeau ».

Le continent entier se félicite du départ des troupes étrangères de la base de Manta. L’Amérique Latine ne veut plus d’une présence étrangère incontrôlable. Cependant, poussé par son désir de domination du continent tout entier, Washington a demandé aux colombiens de prendre la relève.

C’est la raison pour laquelle tous les pays de la région exigent du gouvernement d’Alvaro Uribe une totale transparence sur les termes du traité qui cède sept bases militaires colombiennes au Pentagone pour « lutter contre le trafic de drogues ».

Une grande coïncidence : le journal équatorien El Comercio a révélé les résultats d’une enquête de la Commission des Affaires Étrangères de la Commission Législative, aujourd’hui dissoute, et qui avait remplacé le Parlement. L’enquête avait porté sur la base de Manta.

Elle avait démontré qu’en 10 ans d’occupation de la base par le Comando Sur, aucune opération aérienne contre des avions chargés de drogues n’avait été enregistrée.

On est donc en droit de se demander si les bases concédées par
le gouvernement colombien vont avoir les mêmes usages et les mêmes
résultats.
Sur le sol des États-Unis, seuls les petits trafiquants sont poursuivis et la fameuse Drug Enforcement Agency (la DEA) s’est vue mêlée en de nombreuses occasions à des affaires de trafics de stupéfiants. Il est donc permis de supposer que ce n’est pas la persécution des trafiquants de drogues, le véritable objectif des bases,
mais qu’elles constituent plutôt des positions avancées pour pouvoir se livrer, avec les moyens les plus sophistiqués, à l’espionnage électronique et pour servir éventuellement de point de départ à des interventions militaires dans des pays d’Amérique Latine ou de la zone des Caraïbes.

Un bruit court selon lequel il serait possible que les avions transportent des drogues vers les États-Unis. Ce ne serait pas la première fois.

La pression des pays de l’Amérique du Sud autres que la Colombie pèse actuellement sur la Maison Blanche et le Pentagone car aucun de ces pays n’accepte la présence de forces étrangères dans la région. Par exemple, le Paraguay vient d’annuler des opérations militaires conjointes avec les États-Unis : par les temps qui courent, il ne vaut mieux éviter d’avoir des effectifs nord-américains en train de jouer à la guerre sur son propre sol.

Le coup d’État perpétré au Honduras a compliqué le jeu pour les États-Unis, en raison des preuves qui ont été apportées sur le rôle joué par sa base de Palmerola dans ces faits. Tout le monde est maintenant conscient de la menace que constitue ce genre d’installation sur le territoire d’un pays.

Mais il existe actuellement un nouveau danger pour l’Amérique Latine, celui du développement d’un capitalisme de guerre, avec la naissance de nouvelles entreprises qui embauchent des mercenaires pour dissimuler la présence de troupes officielles.

Par exemple, les familles les plus riches du Honduras ont déjà annoncé qu’elles ont embauché d’anciens membres de la contra nicaraguayenne pour protéger leurs propriétés, car elles se préoccupent de l’esprit de rébellion et de résistance qui parcourt le pays, fomenté par l’indignation qu’a causé le coup d’État.

On comprend donc très bien la joie des équatoriens qui se voient libérés de toute présence étrangère sur leur sol, et leur détermination, exprimée par la voix du Chancelier Falconi : « Plus jamais de bases étrangères sur le sol équatorien. Plus
jamais nous ne vendrons notre drapeau ».

 
Joaquín Rivery Tur

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23 septembre 2009 3 23 /09 /septembre /2009 09:40

Le président du Honduras, Manuel Zelaya, a dénoncé ce mardi les plans du gouvernement putschiste de prendre d´assaut l’ambassade du Brésil où il se trouve depuis lundi, pour le capturer et l’assassiner et pour que des médecins légistes déclarent ensuite que le mandataire s’est suicidé.

« Nous sommes menacés d´une attaque cette nuit contre l’ambassade du Brésil (...). Ils planifient ma capture et mon assassinat pour que des médecins déclarent que je me suis suicidé », a déclaré le Président lors d´une interview exclusive à teleSUR depuis Tegucigalpa.

« Je veux dire à la xommunauté internationale que Manuel Zelaya Rosales ne se suicide pas, qu´il est vivant et qu´il va continuer à se battre pour ses principes avec fermeté, et qu´il préfère mourir avec fermeté plutot que de s’agenouiller devant cette dictature. Que cela soit bien clair pour ces tyrans qui veulent gouverner ce pays avec la force des armes », a-t-il ajouté.

Il a exprimé son souhait que les annonces par le Brésil et les Etats-Unis (EE.UU.) de convoquer pour ce jeudi le Conseil de Sécurité de l’ONU afin de traiter le thème du Honduras, ainsi que la pression qu’exerce la Communauté internationale, se traduisent par un soutien concret au peuple hondurien en train de souffrir et "qui ne mérite pas ce destin après tant de sacrifices, tant d’exploitation durant des décennies, il temps que justice lui soit rendue ».

« Nous remercions sincèrement la Communauté internationale et les présidents de tous les gouvernements qui nous ont soutenus sincèrement et nous allons les remercier davantage quand la démocratie et la paix seront rétablies dans le pays » a-t-il ajouté.

Via Campesina, dans une note diffusée mardi, explique que la répression policière se poursuit et dénoncent des centaines d´arrestations, des personnes blessées et des morts. Certains stades sont transformés comme au Chili en 1973, en camps de concentration. Le coup d´État médiatique se prolonge : les médias se chargent de rejeter la faute de ce tout qui se passe sur le président Zelaya et sur la résistance et tente de faire croire que "l´ordre règne" et que rien ne se passe pour freiner la mobilisation.

Le mouvement social informe également de ce que les personnes qui accompagnaient le président Zelaya ont abandonné l´Ambassade du Brésil où elles ètaient pratiquement emprisonnées - privées d’aliments, d`eau et depuis hier d’énergie, un petit groupe de personnes est resté avec le président Zelaya.

Manfestation populaire de soutien au peuple hondurien, hier dans les rues de Caracas. Le peuple vénézuélien manifeste son soutien au peuple hondurien

Sources : TeleSur et Via Campesina

http://www.larevolucionvive.org.ve/spip.php?article269

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23 septembre 2009 3 23 /09 /septembre /2009 09:28
.......de ne plus réprimer le peuple et rentrer dans leurs casernes

Tegucigalpa, 22 sep (PL-RHC)- Le Président légitime du Honduras, Manuel Zelaya, a demandé aux forces armées de ne plus réprimer le peuple et de rentrer dans leurs casernes pour obtenir le rétablissement de la démocratie.

« Les militaires ne doivent pas braquer leurs fusils sur el peuple » a relevé Manuel Zelaya dans des déclarations à la station Radio Globo qui l’a interviewé à l’Ambassade du Brésil où il se trouve depuis hier.

« J’appelle les capitaines, les majors, les colonels à ne pas se prêter au jeu de violer les droits de l’Homme » -a-t-il souligné- en relevant qu’il est encore temps de trouver une issue pacifique à la crise.

Manuel Zelaya a été renversé par les forces armées le 28 juin et sorti de force vers le Costa Rica, mais lundi il est rentré par surprise à Tegucigalpa pour commencer –a-t-il signalé- un dialogue direct pour rétablir la démocratie au Honduras.

Le régime de facto a décrété el couvre-feu de 16 heures à 7 heures mais il a prorogé les mesures d’exception jusqu’à 18 heures de ce mardi.

Un climat de tension règne à Tegucigalpa où l’armée et la police, qui entourent l’Ambassade du Brésil, ont violemment dispersé des milliers de manifestants pacifiques qui s’étaient rassemblées pour appuyer le Président Manuel Zelaya. Les forces de répression ont utilisé des grenades lacrymogènes, des balles en caoutchouc et des lances à incendie.

Malgré la répression les membres de la résistance se sont regroupés en plusieurs points de la capitale hondurienne. Les aéroports sont fermés.

Les putschistes ont coupé les émissions de Radio Globo et de la 36e chaîne de télévision qui diffusaient des détails de la situation.

Manuel Zelaya a été vu à l’ambassade du Brésil où il s’est réfugié après avoir initialement affirmé qu’il se trouvait dans les bureaux des Nations Unies à Tegucigalpa, de toute évidence pour détourner l’attention des forces de l’ordre.

Lors d’une allocution à la télévision, il a appelé ses compatriotes à se rassembler à Tegucigalpa pour des manifestations pacifiques. « C’est le moment de la réconciliation » a-t-il déclaré. Il ajouté :

CORTE: “Están atacando la embajada de Brasil con sonidos estridentes para

“Ils sont en train d’attaquer l’Ambassade du Brésil avec des bruits stridents pour rendre folles les personnes qui s’y trouvent. Ils ont lancé des grenades lacrymogènes contre l’Ambassade et chargé à coups de feu la manifestation pacifique qui avait lieu devant elle.

Il est impossible que la lutte pour la liberté et la justice entraîne des actes de violence. Travailler en faveur des pauvres est une fonction des Présidents et pas un délit. Comment est-il possible que nous soyons attaqués parce que nous défendons les pauvres du pays et les droits des Honduriens qui ont tant besoin de s’organiser pour se défendre et clamer justice.

CORTE : “Yo estoy ya comunicándome por las líneas telefónicas, la embajada de

“Je suis en train de communiquer par téléphone. L’Ambassadeur du Brésil a déjà informé le ministère brésilien des Affaires étrangères que son Ambassade est attaquée et que le peuple hondurien est attaqué et réprimé.Cette communication s’adresse à tous les pays du monde afin qu’ils sachent quel type de régime de facto est en place au Honduras, un régime violent et sanguinaire. C’est aussi pour dénoncer la complaisance de beaucoup de secteurs puissants qui voient comment le peuple est assassiné. Cela est extrêmement dangereux et je lance un appel pour que les propres sociétés apprennent à faire la différence entre un régime démocratique et un régime militaire répressif. Les Etats-Unis ont le devoir, puisqu’ils sont la plus grande puissance du monde, ainsi que les autres pays de l’Amérique du Sud, de l’Amérique Centrale, le CARICOM et l’Europe à entreprendre des actions immédiates contre la répression et la forte attaque dont le peuple hondurien fait l’objet »


CORTE: “Yo llamo a las Fuerzas Armadas Hondureñas porque la cúpula de las

“J’appelle les Forces Armées Honduriennes car la hiérarchie des Forces Armées du Honduras ne doit pas obliger les soldats à tirer sur la population. Elles ne doivent pas le permettre. On m’a informé depuis le ministère de la sécurité que ce sont les forces armées qui planifient avec Micheletti, qui a pris le pouvoir par la force, toutes les actions contre le peuple. Je n’ai aucun doute que quand ils décideront de faire irruption dans l’Ambassade, ils le feront. Ils le feront avec violence et en semant la haine et la mort ».


CORTE : “Pero estamos preparados Adriana, no tenemos ningún temor, aquí

“Mais nous sommes préparés, nous n¡avons pas peur. Ici il y a les membres de ma famille et le peuple hondurien qui sont venus se solidariser avec nous dans un geste de patriotisme et de solidarité. Nous appelons le peuple hondurien, les quartiers de Tegucigalpa et de Comayoguela à marcher avec courage vers l’Ambassade. Le peuple est majoritaire et sa dignité doit être respectée. Le dialogue est la seule voie, mais c’est toujours le peuple qui sauve le peuple. J’appelle les enseignants, les paysans, les Indiens à venir à la capitale. Je suis venu ici essayer que la paix revienne à notre pays. Nous avons 30 ans de démocratie. C’est impossible qu’à cause d’une élite économique qui a fait un coup d’état, nous perdions les biens les plus précieux : la paix et la vie.

Dans une autre partie de son message Manuel Zelaya a relevé :

CORTE: “La comunidad internacional está reunida hoy en NN.UU, hoy empiezan

« La communauté internationale est réunie aux Nations Unies où s’ouvrent aujourd’hui les débats. Les Présidents seront là-bas et c’est une occasion pour que la communauté internationale comprenne que ce pays n’est pas séquestré par des démocrates, mais par des tyrans qui ne veulent que causé des préjudices au Honduras. Le peuple hondurien doit se mettre debout. Il doit chercher à obtenir que le dialogue auquel j’ai appelé pour restaurer la démocratie et faire respecter la souveraineté populaire soit plus actuel que jamais ».

Sources: RHC, AIN, GRANMA, TRABAJADORES, JUVENTUD REBELDE, PL, REUTER, EFE, IPS, ANSA, AFP, XINHUA, TASS, DPA, AP.
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22 septembre 2009 2 22 /09 /septembre /2009 21:47

De retour dans son pays, le président légitime du Honduras, José Manuel Zelaya, a réaffirmé qu’il poursuivra la lutte jusqu’au rétablissement de l’ordre constitutionnel, rapporte la chaîne teleSUR, qui a contacté Zelaya au siège de l’ambassade du Brésil à Tegucigalpa.

«Je ne m’en vais pas. La dernière fois, je me suis laissé surprendre, alors que je dormais. Pas cette fois-ci», a dit Zelaya aux milliers de membres du Front national contre le coup d’Etat qui ont afflué de bonne heure dans le quartier de Palmira.

Zelaya a scandé un nouveau slogan devant ses partisans: «La Patrie, la restitution ou la mort!», sous une grande ovation des manifestants qui pendant 86 jours ont exigé dans les rues le retour du président légitimé par les urnes.

A la tombée du jour, des milliers de personnes demeuraient aux abords de l’ambassade du Brésil, malgré le couvre feu en vigueur depuis 16 heures rétabli par le régime de facto, qui a aussi ordonné la fermeture des aéroports.

Radio Globo a annoncé que l’électricité a été coupée dans la zone où se trouve l’ambassade du Brésil, d’où transmettait le Canal 36 de la télévision, qui a cessé d’émettre.
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21 septembre 2009 1 21 /09 /septembre /2009 23:37

Le président du Honduras Manuel Zelaya, renversé fin juin par un coup d'Etat militaire, serait rentré lundi 21 septembre dans son pays, selon un de ses conseillers et selon le président vénézuélien Hugo Chavez. "Je suis ici à Tegucigalpa. Je suis ici pour le rétablissement de la démocratie, pour lancer un appel au dialogue", a déclaré le président Zelaya sur la chaîne de télévision hondurienne Canal 36.

"Nous sommes agréablement surpris d'apprendre que Mel (surnom de Zelaya) se trouve à Tegucigalpa et nous exigeons que les putschistes respectent la vie et la dignité de Zelaya, qu'ils lui rendent le pouvoir", a déclaré Hugo Chavez, l'un des principaux alliés du président évincé, lors d'une cérémonie publique dans une école de Caracas. Selon le dirigeant vénézuélien, Manuel Zelaya a voyagé "pendant deux jours par la voie terrestre, traversant des montagnes, des fleuves, au péril de sa vie, avant de réussir à atteindre la capitale du Honduras".

À L'AMBASSADE DU BRÉSIL

Entre 3 000 et 4 000 partisans de Manuel Zelaya se sont rassemblés aux cris de "Oui, on l'a fait!" devant le principal bâtiment des Nations unies dans la capitale, après l'annonce par un collaborateur de Zelaya que le président s'y trouvait. La vice-ministre des affaires étrangères du Venezuela, Beatriz del Valle, a dans un premier temps déclaré à Telesur avoir reçu un SMS du président Zelaya dans lequel il lui indique qu'il se trouve dans un bâtiment de l'ONU dans la capitale hondurienne. Une information démentie par l'ONU. L'ambassade du Brésil à Tegucigalpa a ensuite fait savoir que le président Zelaya se trouve en réalité dans ses murs, une information confirmée par un correspondant de l'agence Reuters présent sur place.

Les Etats-Unis, qui soutiennent le président Zelaya ont confirmé son retour au Honduras. "A ce stade, tout ce que je peux dire, c'est réitérer notre appel quasi quotidien aux deux parties pour qu'elles fassent preuve de retenue et s'abstiennent de (...) toute activité qui risquerait de provoquer la violence." On ignore encore par quel moyen le président déchu est arrivé dans la capitale hondurienne.

Roberto Micheletti, qui dirige le pays depuis le coup d'Etat, a démenti que Zelaya soit revenu au Honduras et il a invité la population à rester calme. "Ce n'est pas vrai. Il est dans une suite d'un hôtel au Nicaragua", a affirmé Micheletti à des journalistes en accusant Zelaya et ses partisans de "terrorisme des médias".
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21 septembre 2009 1 21 /09 /septembre /2009 22:25

La "guerre contre la drogue" – comme la "guerre contre le crime" et la "guerre contre le terrorisme" - est menée pour d’autres raisons que les objectifs annoncés officiellement.

Les Etats-Unis ont été fondés en tant que "bébé empire", selon les termes de George Washington. La conquête du territoire national était une expérience impériale grandiose. Dès le tout début, l’objectif suprême avait été de contrôler l’hémisphère.

L’Amérique Latine a conservé sa suprématie dans les projets US d’aménagement de la planète. Si les Etats-Unis ne peuvent pas contrôler l’Amérique Latine, ils ne peuvent prétendre "réussir un ordre mondial dans le reste du monde", avait fait remarquer le Conseil de Sécurité nationale du président Richard M. Nixon en 1971, alors que Washington se préparait à renverser le gouvernement de Salvador Allende au Chili.

La question de l’hémisphère s’est récemment intensifiée. L’Amérique du Sud s’est engagée dans un processus d’intégration, condition préalable à l’indépendance, a tissé d’autres liens au niveau international et a cherché à résoudre les problèmes internes – et tout d’abord, le pouvoir qu’exerçait traditionnellement une riche minorité européanisée sur un océan de misère et de souffrances.

La question est arrivée à un point critique il y a un an en Bolivie, le pays le plus pauvre de l’Amérique du Sud, où, en 2005, la majorité indigène avait élu un président sorti de leurs rangs, Evo Morales.

En août 2008, alors que Morales était sorti vainqueur du référendum pour révoquer le mandat du président, l’opposition composée des élites soutenues par les US s’est livrée à des manifestations violentes, provoquant le massacre d’une trentaine de partisans du gouvernement.

La nouvelle "Union sud-américaine des Nations" (l’UNASUR) a réagi en organisant une rencontre au sommet. Les participants (tous les pays d’Amérique du Sud) ont exprimé "leur soutien entier et ferme au gouvernement constitutionnel du président Morales dont le mandat a été ratifié par une large majorité".

"Pour la première fois de l’histoire de l’Amérique du Sud, les pays de notre région décident de la façon de régler leurs problèmes en dehors de la présence des Etats-Unis", a déclaré Morales.

Une autre manifestation : le président de l’Equateur, Rafael Correa, a promis de ne pas renouveler l’accord de l’utilisation par Washington de la base militaire de Manta, la dernière base de ce type dont disposaient les Etats-Unis en Amérique du Sud.

En juillet, les Etats-Unis et la Colombie concluaient un accord secret permettant aux US d’utiliser sept de leurs bases militaires en Colombie. Officiellement, il s’agit de lutter contre le trafic de drogue et le terrorisme, mais "de hauts responsables militaires et civils colombiens au courant des négociations" ont déclaré à l’Associated Press que "le but est de faire de la Colombie une plaque tournante des opérations du Pentagone dans la région".

D’après les comptes-rendus, cet accord permettrait en échange de faciliter à la Colombie l’accès au matériel militaire US. La Colombie est déjà le principal bénéficiaire de l’aide militaire US (à l’exception d’Israël et de l’Egypte, qui font partie d’une catégorie à part). La Colombie détient, et de loin, le pire record en matière de droits humains dans l’hémisphère depuis les guerres en Amérique centrale dans les années 80. La corrélation entre l’aide des Etats-Unis et les violations des droits de l’homme est depuis longtemps établie par les études spécialisées.

L’AP citait également un document datant d’avril 2009 de l’"U.S. Air Mobility Command" qui suggère que la base de Palanquero en Colombie devienne un "site destiné à la sécurité bilatérale".

D’après ce document, en partant de Palanquero, "un C-17 (pour les transports militaires) peut parcourir près de la moitié du continent avec un seul plein de carburant". Ce disposition pourrait s’inscrire dans le cadre de la stratégie mondiale des infrastructures logistiques, en contribuant à mettre en œuvre les interventions militaires dans la région et en donnant davantage de mobilité pour les transports vers l’Afrique.

Le 28 août, l’UNASUR s’est réunie à Bariloche en Argentine pour parler des bases militaires US en Colombie.

Après des débats animés, il a été conclu qu’il fallait conserver à l’Amérique du Sud son statut de "terre de paix", et que les forces militaires étrangères ne devaient menacer la souveraineté ou l’intégrité d’aucun des pays de la région. Et le sommet a ordonné au Conseil de Défense de l’Amérique du Sud d’enquêter sur ce document de l’Air Mobility Command.

La raison officielle qui a été donnée de l’utilisation de ces bases n’a pas échappé aux critiques. Morales a déclaré qu’il avait vu des soldats US avec les troupes boliviennes qui tiraient sur les membres de son syndicat de producteurs de coca.

"Et donc, maintenant, nous sommes des narcoterroristes", a t-il poursuivi. Quand ils ne pouvaient plus nous traiter de communistes, ils nous ont traités d’agitateurs, puis de trafiquants de drogue et depuis les attentats du 11 septembre, de terroristes. "L’histoire de l’Amérique latine se répète", a-t-il dit.

La responsabilité finale de la violence en Amérique Latine incombe lieu aux consommateurs usaméricains de drogues illicites, d’après Morales qui indique : "si l’UNASUR envoyait des troupes aux Etats-Unis pour y contrôler la consommation, seraient-ils d’accord ? Impossible".

Que la justification des Etats-Unis pour le programme de lutte anti-narcotique à l’étranger soit même considérée comme un sujet de discussion digne d’intérêt illustre une fois de plus la mentalité impériale. En février dernier, la commission Drogue et Démocratie en Amérique Latine publiait son propre rapport sur la lutte anti-narcotique des Etats-Unis au cours des dernières décennies.

La commission, présidée par les anciens présidents latino-américains Fernando Cardoso (Brésil), Ernesto Zedillo (Mexique), et Cesar Gaviria (Colombie), concluait que la lutte contre la drogue avait été un échec total et préconisait un changement radical de politique, à l’opposé des mesures répressives, que ce soit à l’intérieur du pays ou à l’étranger, en cherchant à mettre sur pied des programmes bien moins coûteux et plus efficaces – la prévention et le traitement. Le rapport de cette commission, de la même façon que les études réalisées antérieurement et le bilan historique, n’a eu aucun effet visible.

Cette absence de réaction confirme donc bien que la "lutte contre la drogue" - de même que "la lutte contre la criminalité" ou "la lutte contre le terrorisme" – est menée pour d’autres raisons que les objectifs annoncés, et dont on peut en constater les conséquences.

Au cours de ces dix dernières années, les Etats-Unis ont augmenté leur aide militaire et l’entraînement d’officiers latino-américains aux tactiques de l’infanterie légère pour combattre le "populisme radical" – un concept qui, dans le contexte latino-américain, fait froid dans le dos.

La responsabilité de l’entraînement militaire passe actuellement du Département d’Etat au Pentagone, ce qui abolit les clauses sur les droits humains et la démocratie qui étaient jusqu’alors contrôlés par le Congrès, de peu d’effet, certes, mais cela servait au moins de moyen de dissuasion contre certaines des pires atrocités.

La Quatrième Flotte US, démantelée en 1950, a repris du service en 2008, peu après l’invasion de l’Equateur par la Colombie, avec pour mission de contrôler les Caraïbes, l’Amérique de Sud et Centrale, et les eaux qui les entourent.

Selon l’annonce officielle, ses diverses missions comprennent la lutte contre le trafic illégal, la coopération dans le domaine de la sécurité, les opérations militaires conjointes et l’entraînement bilatéral et multinational".

La militarisation de l’Amérique Latine s’aligne sur des objectifs beaucoup plus vastes. En Irak, on n’a pratiquement aucun renseignement sur la destination des énormes bases militaires là-bas, et donc, on suppose qu’elles ne vont servir qu’aux projections de forces. Estimé au départ à 1,5 milliards de dollars, le coût de l’immense ambassade US, ville à l’intérieur de la ville, à Bagdad devrait atteindre 1, 8 milliards de dollars par an.

L’administration Obama fait également construire des méga-ambassades au Pakistan et en Afghanistan. Les Etats-Unis et le Royaume-Uni exigent que la base militaire de Diego Garcia ne soit pas incluse dans la "zone exempte d’armes nucléaires (ZEAN)" prévue en Afrique – comme c’est le cas pour les bases américaines dans le Pacifique.

En résumé, les avancées vers "un monde de paix" n’entrent pas dans le cadre du "changement en lequel on peut croire", pour reprendre le slogan de campagne d’Obama.


Noam Chomsky

 

Titre original : "Militarizing Latin America"
http://inthesetimes.com/article/4864/militarizing_latin_america/

Traduction emcee Des Bassines et du Zèle pour le Grand Soir

URL de cet article
http://www.legrandsoir.info/La-militarisation-de-l-Amerique-Latine.html
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20 septembre 2009 7 20 /09 /septembre /2009 22:18
De juillet à novembre 2009, l’École Nationale du Mouvement de Travailleurs Ruraux Sans Terre (MST) "Florestán Fernandes", du Brésil, organise un nouveau cours de formation politique pour les militant(e)s d’organisations populaires de toute l´Amérique Latine. Comme chaque année, des dizaines de membres de mouvements sociaux sont arrivés en autobus ou en avion à Sao Paulo, jusqu’à l’école construite par les militant(e)s du MST pour pouvoir loger et former les membres de Vía Campesina, du « réseau ALBA des mouvements sociaux » et d´autres organisations qui s’articulent sur le plan continental.

Parmi les élèves, plusieurs compagnons de VIVE TV mêlés aux membres d’autres organisations sociales du Venezuela, de Bolivie, d´Argentine, d´Uruguay, du Paraguay, du Mexique, de Haiti, etc... pour ces 4 mois de cours intensifs. Ils prendront part aussi au travail volontaire, à l’autogestion des différentes tâches et aux moments de loisir avec les compagnons venus de tout le continent.

Plusieurs intellectuels latino-americains se rendent chaque année à l’école, pour contribuer à la formation des militants suivant des axes qui vont de l’identité de nos peuples, des réalités politiques actuelles du continent, des divers concepts des penseurs latino-americains, à l’introduction à des catégories d’analyse du marxisme latino-amèricain, parmi d’autres courants de pensée émancipatrice.

En ce qui concerne le projet de cette école et le parcours pédagogique des Sans Terre, Gerardo Gasparin du MST, explique : « On a pris la décision de construire une école et en 1998 nous avons démarré une campagne nationale. L’objectif était d’intensifier un processus massif de formation. Nous nous sommes proposés de former un millier de militants par état pour qu´en trois années académiques, nous atteignions 23 mille nouveaux militants. Ces cours sont axés sur l’histoire de la lutte de classes au Brésil et en Amérique, sur l’économie politique, l’agriculture, la sociologie et la pensée politique ». Les cours qui viennent de démarrer complémentent la formation des militants des Sans Terre par l’échange avec de jeunes membres d’organisations paysannes, urbaines et culturelles du continent.

Le MST et l’École Nationale Florestán Fernandes

Dans un pays où 43% de la terre productive est la propriété de 1.3% de familles, la lutte pour une réforme agraire profonde est indispensable dans tout projet aspirant a une société égalitaire. Tandis que le gouvernement Lula poursuit son plan d’extension de surfaces destinée à la culture de canne à sucre pour l’élaboration d´agrocarburants (éthanol) exportés principalement aux Etats-Unis, il existe une autre inégalité tout aussi grande que celle de l’accès à la terre : l’inégalité de l’accès à la connaissance.

C’est la raison pour laquelle le Mouvement des Travailleurs Ruraux Sans Terre, s’engage dans la lutte pour l’éducation, pour l’accès à la connaissance, pour la formation d’une conscience critique, pour la production et la diffusion de la culture populaire. C’est un aspect aussi important que de récupérer chaque hectare de terre agricole, comme de défendre chaque arbre de l’Amazonie, comme d’en finir avec le travail des esclaves dans les grandes haciendas (grandes exploitations agricoles).

Impossible de penser une lutte isolément d´une autre, impossible de penser la transformation du monde si nous ne parvenons pas à le connaître et à l’appréhender, surtout lorsque ceux qui détiennent le pouvoir veulent nous maintenir dans l’exploitation, l’ignorance et la misère. Dans le pays de Paulo Freire, le MST lutte pour la construction d’une connaissance transformatrice, en suivant les mêmes prémisses de la lutte pour la terre : solidarité, engagement, travail collectif. L’école Nationale du MST "Florestán Fernandes" est un exemple clair de la mise en pratique de ces principes.

Un peu d’histoire...

Le MST est né en 1984 dans la ville de Cascabel, état du Parana, à la suite d’une réunion autour d’une expérience d’occupation de terres. Il réalise son premier congrès en 1985, toujours dans l’état du Parana, à Curitiba. En 1990, le MST s’étendait à pratiquement tout le pays et déjà à l’époque ils organisaient un cours de base de formation politique. Aujourd’hui, on estime que cette puissante organisation regroupe près de 350 000 familles occupant des terres, ce qui constitue une base sociale d’un million de personnes.

Le 17 avril 1996 eut lieu un massacre de paysans du MST, au cours duquel 19 d’entre eux trouvèrent la mort, 120 autres furent blessés. 4 décédèrent de leurs blessures, 15 restèrent invalides. Cet acte barbare fut photographié par Sebastian Salgado, artiste photographe internationalement connu. On créa alors 93 comités de soutien au MST, contre l’impunité et pour les droits de l’homme, qui fonctionnèrent durant deux années, en exposant les photos de Salgado, et en créant un mouvement de solidarité avec les Sans Terre.

Les fonds réunis grâce à la solidarité internationale permirent d’acquérir le terrain sur lequel on a érigé l’école du mouvement, à 60 km de Sao Paulo, dans la municipalité de Guararema, ainsi que les matériaux nécessaires à sa construction.

Depuis sa création, le MST a toujours favorisé la formation politique, mais le 10 Août 1996, un an avant la mort de l’intellectuel révolutionnaire brésilien, Florestan Fernandes, lors d’une réunion avec la Coordination National du mouvement, le système de formation politique est passé à un niveau supérieur. Le corps professoral a été renforcé grâce à une préparation plus systématique et plus articulée des cadres du mouvement.

C´est alors qu´est né le besoin de créer un centre de formation dans un endroit plus central et plus facile d’accès, entre Sao Paulo et Rio de Janeiro, baptisé du nom du fondateur de la sociologie critique au Brésil, le militant social et pédagogue Florestan Fernandes. Celui-ci a développé une analyse critique de la société de classe dans le capitalisme de la périphérie dépendante et sous-développée, liant la science sociologique au socialisme en tant que mouvement politique révolutionnaire. Pour Fernandes, l’Amérique Latine capitaliste est un monde divisé par un mur invisible mais cruel, dans lequel les ouvriers, les paysans, les indigènes, les noirs ainsi que les blancs pauvres, sont traités comme des peuples conquis. (cf. Florestan Fernandes, textes publiés par CLACSO). Voir : Florestan Fernandez, textos publicados por CLACSO. Dans la formation politique du MST, le concept fondamental suppose que quel que soit l’endroit où le mouvement s’organise, il doit être accompagné d’une école, d’activités de formation, non seulement politique mais aussi dans d’autres domaines de la vie sociale. Chaque état dispose au minimum d’un centre de formation du MST, et parfois plus. L’Ecole Nationale Florestan Fernandes (ENFF) donne l’orientation méthodologique à tout le système. Pour y accéder, les militants doivent avoir suivi le cours de base.

La ENFF a été construite par les propres membres du mouvement. Ce chantier fut en soi tout un processus de formation. Pendant 4 ans plus de 1200 militants en provenance des 23 états du Brésil ont érigé les édifices qui composent aujourd´hui cette école supérieure. Les équipes se relayaient tous les deux mois. Les groupes de chaque état étaient accompagnés par un responsable de formation. En travaillant de jour et en étudiant le soir, ceux qui ne savaient pas lire furent alphabétisés.

Quand on observe de loin ces édifices - dortoirs, salles de classe, bibliothèque, théatre, cantine, bureaux, on voit une cité scolaire d´aspect rustique, solide, en harmonie avec l´environnement, d´une sobre élégance, sans luxe, fonctionnelle, exprimant bien le mouvement dont elle a surgi. Les constructions sont de brique d´adobe produites sur place, une par une, au rythme de 1500 briques par jour, compactées et cuites au soleil. Les colonnes massives du meme matériau soutiennent les toits et ls étages supérieurs. L´adobe était composé de 30% d´argile et de 70% de sable, auquel on ajoutait un dixième de ciment. Toute la construction fut réalisée de cette manière, sans poutres d´acier, les toits étant faits de bois et de tuiles.

L´école a ujourd´hui la capacité de recevoir 200 personnes et on compte l´élargir à 400. Les voyages sont couverts par les organisations qui les envoient, les cours sont gratuits et l´école assure le logement et la logistique pendant la durée des cours. Elle a été inaugurée en 2005, y les cours ont démarré en mai de cette année-là. Aujourd´hui on dénombre un total de plus de 10.000 élèves passés par l´école, représentant une centaine d´organisations de 30 pays.

La politique de formation

La politique de formation et la direction est la responsabilité d’un Collectif National intégré par les coordinateurs de formation politique de chaque Etat. Y participe aussi le collectif de l’Ecole Nationale. Le MST comporte aussi un Groupe d’Etudes Agraires, où est analysé la stratégie du mouvement. Cette analyse est rapportée à la direction nationale du MST et influe sur la formation politique.

La politique de formation repose donc sur une mise à jour constante, collective, pour qu’elle corresponde aux besoins réels de l’organisation.

L’ENFF prolonge la tradition pédagogique d’éducation populaire fondée par Paulo Freire. Sa vocation collective fait de chaque acte d’enseignement un processus de construction de savoirs basé sur la participation de tous. Chaque expérience se convertit en processus de socialisation dans lequel “on enseigne en apprenant et on apprend en enseignant”.

Les cours

A l’Ecole Nationale Florestán Fernandes et plus généralement dans le système de formation politique du MST, trois types de cours sont offerts : la formation politique pour le militantisme, les cours formels et les cours post-graduat (troisième cycle universitaire).

Les cours de formation politique pour les militants du MST et d’autres mouvements sociaux urbains et ruraux, mettent en phase les connaissances en : Philosophie, Critique de l’Economie Politique, Histoire, Théorie de l’Organisation Politique, Question Agraire (Réforme Agraire, Role de la Paysannerie) et Sociologie. Il y a un cursus basique pour chaque secteur.

Les cours dits formels sont ceux que suivent les membres du MST dans les universités avec lesquelles la ENFF a noué des accords. Ce sont plus de 20 centres d’éducation supérieure dans lesquelles les membres du MST obtiennent leur diplômes dans les spécialités Pédagogie, Histoire, Droit, Vétérinaire, Agronomie, Géographie, Philosophie etc. A Cuba, le MST a envoyé des élèves à l’école latino-américaine de médecine.

Ces cours sont partiellement financés par le PRONERA (Programme National d’Education de la Réforme Agraire), qui est une conquête du MST et à travers lequel le Gouvernement Fédéral paye les déplacements, l´alimentation, une partie du matériel didactique, ainsi que le salaire des professeurs.

La troisième modalité est constituée de cours post-graduat centrés sur des thèmes comme la Pensée Politique latino-américaine, la Théorie Politique, ainsi qu’une maîtrise en Sociologie Rurale.

La structure de l’école

L’école part d`un concept politico-pédagogique clair. Ses travailleurs forment la Brigade Apolonio de Carvalho, composée de 4 noyaux : “Haydee Santamaría”, “Víctor Jara”, “Pagú” (Patricia Galván) y “Rosa Luxemburgo”. La vie militante dans l’école comprend le travail volontaire, la lecture, les activités politiques ainsi que des réunions périodiques d’évaluation.

Le personnel de l’école provient des confins du Brésil. Ils sont membres du MST et possédent dans le secteur du centre d’enseignement des maisons dans lesquelles ils vivent avec leurs familles pour deux ans. Il y a aussi des logements pour célibataires et un cercle pour les enfants de travailleurs (entre 2 et 6 ans) les plus grands allant à l’école de la localité.

L’école infantile Saci Pererê est destinée à recevoir et former les enfants du mouvements des “sem terinha” (sans-terre) dès le plus jeune âge. Dans ce cas, le nom “Saci Pererê” contient une profonde signification du point de vue symbolique : provenant de la mythologie Tupi-Guaraní, il s’agit d’un lutin qui - tel que le “sachaioj” des monts de Santiago de Cuba - vit et prend soin des forêts et jungles. Il lui manque une jambe mais il conserve une grande agilité et une capacité de mouvement permanente.

Cette école possède un centre d’accueil pédagogique où se trouvent le Secrétariat Général, la Bibliothèque, l´infocentre, l´espace pour enfants, la salle de montage de matériaux audio-visuels, la reproduction de matériel pédagogique et la réception.

Le secteur administratif regroupe l’entretien des hébergements, les conducteurs de véhicules, la protection physique, la cantine et la préparation des aliments, le lavoir, la boutique et la librairie qui met en vente des livres pour les étudiants et les professeurs.

Le secteur de production compte 4 techniciens. Les étudiants et travailleurs s’occupent aussi de cultiver les aliments : potager, arbres fruitiers, élevage de poulets, porcs et poissons rendent l´école auto-suffisante. Les cultures n’utilisent pas de produits toxiques ou agressifs pour l’environnement, mais uniquement des engrais organiques préparés sur place. Les semences sont envoyées par des coopératives du MST qui les produisent en grande quantité et utilisant aussi des engrais organiques.

L’école a une station de traitement des eaux résiduelles pour protéger l’environnement et une laverie industrielle qui couvrira prochainement tous les besoins pour le lavage des draps, serviettes, nappes et pour offrir des services aux entreprises de la région, ce qui contribuera à financer les dépenses du système d’éducation.

La vie quotidienne

À l´école “Florestan Fernandes”, tout le monde se lève à 6h du matin. Entre 6h15 et 7h les étudiants font une lecture individuelle. C’est leur moyen d’entretenir de façon systématique l’habitude de lire.

Entre 7h et 7h30 le petit déjeuner est servi et à 7h45 a lieu, la “mística”.

Un mot sur la créativité impressionnante que suscitent la préparation de la “mística” et la participation enthousiaste de tous, élèves, professeurs et personnel de l’école en général. “La mística” se réalise dans la cour aux drapeaux vers 8h du matin, peu avant que les cours commencent. Elle est organisée par chacun des groupes du collectif. Elle fait revivre un personnage ou une figure révolutionnaire, ou quelques dates commémoratives comme le triomphe de la Révolution Sandiniste à travers des chansons, des poèmes, des affiches et des slogans exprimant le sentiment de chaque groupe mais que tous reprennent en cœur : “Dans la pratique, dans la théorie aussi, construisons une nouvelle géographie !”, “Black Panthers, le pouvoir au peuple !”, “Apolonio de Carvahlo, internationaliste, dans la formation de cadres, dans la lutte socialiste !”, “Frida Kahlo, militante mexicaine, artiste socialiste et latino-américaine !”, “Ruy Mauro Marini, étude et action dans la lutte socialiste contre l’exploitation !”, “Loiva Lourdes, rêve et audace, dans la lutte tous les jours !”, “Sans féminisme, pas de socialisme !”

Un troubadour peut interpréter à la guitare des chansons portant sur les différentes facettes de la lutte sociale, comme l’hymne du MST (d’une grande beauté musicale). L’Internationale peut être chantée pour une circonstance mémorable ou pour la cérémonie dans laquelle le drapeau est hissé. La “mística” s’effectue avec naturel et avec ce sens festif et rythmique du peuple brésilien, partie intégrante de son “caractère national” ou de son idiosyncrasie.

Entre 8h et midi, se déroulent les activités d’enseignement. Le déjeuner a lieu entre 12h et 12h30. Les cours reprennent de 14h à16h. De 16h30 à 18h, tous les étudiants font leur travail volontaire. De 19h à 19h30, arrive le moment du dîner. Dans la soirée, entre 20h et 22h30, les étudiants participent aux activités collectives : débats, activités culturelles, projection de films, etc. A 23h c´est l’heure de se reposer.

Une expérience singulière

L’Ecole Nationale Florestán Fernandes du Mouvement des Sans Terres du Brésil, constitue non seulement une expérience de formation politique en termes purement pédagogiques, mais aussi un processus d’organisation collective, durable, autogérée. Responsabilité non seulement pédagogique et politique mais également économique et administrative de la part de tous les participants : le travail volontaire quotiden dans les cultures et les élevages de l’école, la propreté et l’ordre dans les espaces de vie et de formation, la surveillance collective pour la protection physique des installations. Les fins de semaine, ce sont les étudiants qui se chargent de préparer les aliments.

La ENFF ne forme pas des reproducteurs dogmatiques de théories et de formules idéologiques et politiques toutes faites. Les étudiants, les licenciés, ceux qui suivent des maîtrises ou des doctorats dans les diverses universités publiques ou centres d’investigation, ont une préparation solide, y compris les post-gradués des autres pays d’Amérique Latine. Leurs motivations et leurs convictions les éloignent d’une perspective individualiste de réussite personnelle, si fréquente dans nos universités.

Son collectif de professeurs est peu nombreux, et combatif, composé de personnes majoritairement jeunes mais aussi d’âge mûr. Ils travaillent avec le sentiment du devoir, avec une vocation pédagogique dans laquelle se mêlent la responsabilité d’enseigner et l’enthousiasme de faire partie d’un projet social important. Leur plaisir est contagieux ! Souvent, ils voyagent dans d’autres pays afin de partager leurs expériences de formation avec d’autres cultures du continent mais aussi du monde entier. Ils se regroupent en différents collectifs de coordination pédagogique et de direction politique. Ils nomment un coordinateur qui les représente légalement en tant qu´association juridique sans fins lucratives.

Les membres du MST ressentent une fierté évidente pour l’Ecole Nationale et pour cette méthode de formation politique. Le MST a démontré que même dans les situations les plus difficiles et les plus complexes qu´implique la lutte pour des revendications justes, la formation politique, la bataille d’idées, s’avèrent essentielles, stratégique et requiert une attention toute particuliére. Dans ces salles de classe, d’un bout à l’autre du Brésil, réside son avenir.


Traduction : Collectif Vive Belgique.

Sources :

1. Empieza otro curso latinoamericano en la Escola Florestan Fernandes del MST, en Prensa de Frente, julio 2009

2. La Escuela Nacional Florestán Fernándes : una experiencia singular, por Darío L .Machado Rodríguez http://lapolillacubana.wordpress.com/2008/08/26/la-escuela-nacional-florestan-fernandes-una-experiencia-singular-por-dario-l-machado-rodriguez/

3. Gilberto López y Rivas, La Jornada , Escola Nacional Florestan Fernandes, publicado por Prensa de Frente Un manantial de conciencia http://mapadesuenios.blogspot.com/2007/08/un-manantial-de-conciencia.html

4. Brasil de Fato, año 5, n° 230, edición del 26 de Julio de 2007.

5. Revista “Sem Terra”, año 10, n° 40. Julio de 2007.

6. Boletín “Educação pela Luta n° 1, s/f.

7. Revista “Caros Amigos”, año 10, n° 120, marzo del 2007.

8. Adelar Joäo Pizzota, “Apresentação dos Cadernos da ENFF”, en, VVAA : Literatura e Formação da Consciencia. Cadernos de Estudos ENFF. São Paulo. 2007. ii Ibíd.

9. Fernandes, Florestan. Patrones de dominación externa en América Latina (1970). En publicacion : Dominación y desigualdad. El dilema social latinoamericano. Florestan Fernandes. Antología Fernandes, Heloísa ; Fernandes, Florestan CLACSO, Consejo Latinoamericano de Ciencias Sociales ; Siglo del Hombre Editores, Bogotá. 2008. ISBN : 978-958-665-114-1 Acceso al texto completo : http://bibliotecavirtual.clacso.org.ar/ar/libros/secret/critico/florestan/06flores.pdf

http://www.larevolucionvive.org.ve/spip.php?article248

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