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7 septembre 2009 1 07 /09 /septembre /2009 21:40


Bruxelles, le 4 septembre 2009 : Cette semaine, deux autres syndicalistes colombiens, GUSTAVO GÓMEZ et MAURICIO ANTONIO MONSALVE VÁSQUEZ, ont été tués, ce qui porte à 27 le nombre de militants syndicaux assassinés en Colombie depuis janvier 2009. Le mouvement syndical insiste auprès des autorités pour qu’elles prennent toutes les mesures nécessaires pour en finir avec ce bain de sang.

Le 21 août, des inconnus se sont présentés au domicile de Gustavo Gómez, salariés de Nestlé-Comestibles la Rosa S.A. et membre du SINALTRAINAL. Lorsque ce dernier a ouvert la porte, les individus lui ont tiré dessus à dix reprises. Il est décédé quelques heures plus tard.

Ce crime s’est produit alors que le syndicat avait présenté un cahier de revendications à la société Nestlé Purina PetCare de Colombia S.A.

Mauricio Antonio Monsalve Vásquez était enseignant et avait disparu depuis dix jours lorsque son corps a finalement été découvert, enterré à Ituango dans une zone appelée Santa Lucia. Il n’a pas encore été possible de faire toutes les démarches nécessaires pour le rapatrier afin de lui donner une sépulture.

Les membres du SINALTRAINAL, qu’il s’agisse d’enseignants ou de travailleurs, sont victimes d’une persécution sans merci qui, pour l’année en cours, se solde par la mort de 12 travailleurs de Nestlé, tous membres de l’organisation, et de 13 enseignants, dont 6 étaient affiliés au syndicat.

Dans une lettre adressée aux autorités colombiennes http://www.ituc-csi.org/IMG/pdf/Dos_sindicalistas_asesinados_FECODE_SINALTRAINAL_septiembre_de_2009.pdf , la CSI demande instamment au président Álvaro Uribe de lancer immédiatement une enquête pour traduire les responsables de ces crimes en justice et de prendre les mesures appropriées pour protéger la vie des syndicalistes et s’assurer que toutes et tous bénéficient de la liberté syndicale conformément aux conventions fondamentales de l’OIT que la Colombie a ratifiées. ] , la CSI demande instamment au président Álvaro Uribe de lancer immédiatement une enquête pour traduire les responsables de ces crimes en justice et de prendre les mesures appropriées pour protéger la vie des syndicalistes et s’assurer que toutes et tous bénéficient de la liberté syndicale conformément aux conventions fondamentales de l’OIT que la Colombie a ratifiées.

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6 septembre 2009 7 06 /09 /septembre /2009 23:00


L’OEA se réunit pour étudier de nouveaux moyens de pression

La veille de son départ pour Washington où il va participer à l’assemblée générale de l’OEA, le président constitutionnel du Honduras, José Manuel Zelaya Rosales, a donné une conférence de presse pour réaffirmer qu’il rejetait la dernière proposition de Micheletti ainsi que le lancement de la campagne électorale. Une réponse forte est attendue de la part des pays membres de l’OEA suite à l’échec de la mission interministérielle s’étant rendue à Tegucigalpa la semaine passée. De nouvelles mesures devront être prises contre le gouvernement de facto de Roberto Micheletti. / Giorgio Trucchi, Rel-UITA*, 1 septembre 2009.

 

« Micheletti tu n'es pas mon président ». Le peuple

« Cela fait maintenant plus de soixante jours que le peuple hondurien résiste héroïquement. C’est un fait sans précédent dans notre pays, et qui en dit long sur sa capacité d’organisation, sur les principes et les valeurs qui sont défendus par notre peuple. Le peuple résiste alors qu’il fait face à la répression, à la torture, aux assassinats et à la persécution politique et médiatique », a déclaré Manuel Zelaya, manifestant sa solidarité avec le peuple hondurien, victime de la répression.

« Cette souffrance, produit de la résistance, va nous garantir un avenir où nous n’aurons plus à souffrir comme par le passé, quand, après les coups d’États et les dictatures militaires, passaient des décennies avant le retour de notre démocratie ».

Début de campagne électorale

Le 31 août, le Tribunal suprême électoral (TSE) a officiellement lancé la campagne qui doit aboutir aux élections présidentielles du 29 novembre 2009.

Pour les organisations du Front national contre le coup d’État, la communauté internationale et le président Manuel Zelaya, ce processus électoral a débuté dans l’illégalité et ne peut être reconnu à l’échelle internationale. L’ex-ambassadeur du Honduras auprès de l’OEA, Carlos Sosa, est en train de rédiger une résolution pour que les 33 pays membres rejettent ce qui semble être une nouvelle tentative du gouvernement de facto de légitimer le coup d’État et les autorités qui sortiraient élues de ce processus.

D’après des déclarations de Washington, le rejet du processus électoral hondurien serait un des moyens de pression de l’OEA sur le gouvernement de facto de Roberto Micheletti, devant son inamovible posture quant à l’Accord de San José. Cet accord, que Micheletti a de nouveau refusé de signer la semaine dernière, prévoit entre autres points, le retour de Manuel Zelaya à son poste de président et la restauration des pouvoirs de l’État tels qu’ils étaient conformés avant le 28 juin 2009, jour du coup d’État.

Selon Manuel Zelaya, « la communauté internationale s’est déjà prononcée sur le fait qu’un régime putschiste et illégal, qui réprime et qui viole les droits humains, ne peut organiser et appeler à une élection ».

« Leurs élections sont illégitimes et illégales. Les personnes qui seront élues au cours d’un tel processus n’auront aucune légitimé pour exercer leurs mandats auprès du peuple et de la communauté internationale. Ma restitution et celle de la démocratie sont des conditions sine qua non pour pouvoir mettre en œuvre une élection propre, transparente et démocratique ».

« En tant que président de la République du Honduras, je dénonce devant le monde entier cette stratégie arbitraire qui, pour essayer de légitimer le coup d’État, s’appuie sur une élection frauduleuse pour tromper le peuple. Nous ne voulons pas d’élection à feu et à sang », a conclu Manuel Zelaya ».

Micheletti propose une double démission

D’après des sources de l’OEA, le président de facto Roberto Micheletti a remis à la Commission ministérielle de l’OEA la semaine dernière, une contre proposition à l’Accord de San José. Dans ce document, Micheletti se déclarait prêt à quitter son poste (de facto), si le président Zelaya abandonnait ses intentions de revenir à la présidence, laissant cette charge à une tierce personne. Micheletti laissait également la porte ouverte à une possible amnistie des supposés délits commis par Zelaya.

En conférence de presse, Manuel a Zelaya a répondu : « Nous rejetons tout type de proposition qui mette à mal et qui supplante la souveraineté du peuple. Seul le peuple peut choisir son président, et le peuple hondurien m’a élu pour que je sois son président jusqu’à la fin de mon mandat ».

« Le gouvernement putschiste donne des signes de faiblesse, il est en train de payer les nombreuses erreurs qu’il a commises. Micheletti reconnaît qu’il ne peut tenir un jour de plus. Il doit se retirer le plus vite possible, et respecter la volonté du peuple ».

« Notre rejet du régime putschiste est total, mais nous ne fermons pas la porte à la signature de l’Accord de San José pour autant. Celui-ci demande ma restitution afin de faire respecter la souveraineté nationale. Usurper notre souveraineté constitue un délit de haute trahison », a conclu le président du Honduras, Manuel Zelaya.

* Regional Latinoamericana de la Unión Internacional de Trabajadores de la Alimentación, Agrícolas,  Hoteles, Restaurantes, Tabaco y Afines (Rel-UITA)

Article initialement publié en espagnol par Rel-UITA : Zelaya rechaza elecciones y propuesta de Micheletti

Texte traduit et publié en français par info sud tél
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6 septembre 2009 7 06 /09 /septembre /2009 22:39


Tiré du site Grand Soir

Caracas, 28 août. (Eva Golinger) ABN.- La visite de Noam Chomsky au Venezuela s’est produite à un moment historique, où de nombreux changements ont lieu en Amérique latine, des changements potentiels dans la relation des Etats-Unis avec les nations latino-américaines. Il existe actuellement d’importants conflits et tensions qui préoccupent beaucoup les latino-américains.

A ce contexte viennent s’ajouter la recrudescence des agressions au cours des derniers mois, le coup d’Etat au Honduras, l’intensification de la présence militaire en Colombie, avec l’occupation de plus de sept bases militaires, ainsi qu’un contrôle territorial au niveau militaire en Colombie, et enfin la réactivation de la quatrième flotte de l’armée qui a eu lieu l’an passé, mais qui est à présent utilisée dans ce contexte.

Le ton du discours avec le Venezuela s’est également durci : le pays est accusé de narcotrafic et de terrorisme. Par ailleurs, le budget militaire du Pentagone a été augmenté pour le Comamndo Sud dans cette région.

Eva Golinger (EG) : A présent que nous avons un président supposé progressiste à la Maison Blanche, allons-nous voir les attaques contre les mouvements progressistes se multiplier en Amérique latine ?

Noam Chomsky (NC) : Et dans le reste du monde. Mais ce qui se passe en Amérique latine existe depuis plus longtemps. Pendant longtemps les Etats-Unis ont tenu pour acquis qu’ils pouvaient contrôler l’Amérique latine. En fait, cela a été un principe basique de leur politique extérieure depuis leur origine comme république : une sorte d’aspiration, qu’ils sont parvenus à concrétiser au XXe siècle. Le Conseil de Sécurité Nationale, la plus importante entité de planification, l’a dit : si nous ne pouvons pas contrôler l’Amérique latine, comment pouvons-nous contrôler le reste du monde ?

Lors du coup d’Etat de Pinochet, Henry Kissinger a déclaré : "nous devons nous débarrassser d’Allende, ou nous allons perdre notre crédibilité dans le reste du monde." C’est la clé pour contrôler le monde. Evidemment une grande partie de l’économie américaine est basée sur l’investissement, ce qui est une sorte de pillage, depuis le XIXe siècle. Tout cela existe depuis longtemps et sous de diverses modalités : interventions militaires, coups d’Etat, agressions... Pendant le gouvernement de Kennedy, avec agression d’Etat, l’armée mettait en place des Etats sécuritaires dans le style nazi.

Puis la période néo-libérale est arrivée, et avec elle le contrôle de pays par des moyens économiques. Vers la fin des années quatre-vingt-dix, ce n’était déjà plus aussi courant, comme l’illustre le Venezuela, même si cela continuait dans de nombreux autres pays. Lentement les pays latino-américains ont commencé à sortir de cette longue période de colonisation sous ses diverses formes, qui remonte aux conquistadors espagnols et portugais,.

Ils ont ainsi commencé à s’émanciper du FMI, à payer et à restructurer leurs dettes, à se centrer sur leurs problèmes internes. Les Etats-Unis commençaient à perdre le contrôle : il fallait qu’il y eût une réponse. Celle-ci s’est développée à partir de la fin des années quatre-vingt-dix, avec deux fronts : un front militaire, et un autre prédominé par la promotion de la démocratie, ce qui est un euphémisme pour parler de soumission. Ces deux fronts, l’action militaire et la soumission, Obama ne fait que leur donner une continuité. Il ne fait rien de nouveau.

Si Obama semble différent de Bush c’est parce que, si l’on observe l’opinion publique, on voit que les porte-paroles du gouvernement accusent Bush de ne pas s’être préoccupé de l’Amérique latine, et disent que la région en a souffert. En fait, pour l’Amérique latine, il ne pouvait rien arriver de mieux : que les Etats-Unis dirigent leur attention vers d’autres régions. Mais Obama veut remédier à cette situation depuis une perspective progressiste libérale, en prêtant plus d’attention à l’Amérique latine, ce qui implique un retour à des politiques plus traditionnelles, à la militarisation et à la soumission.

Ce que tu mentionnes est un exemple, mais il remonte à de nombreuses années. Par exemple, l’entraînement de militaires latino-américains a connu une importante augmentation au cours des dix ou quinze dernières années, peut-être de 50% par rapport aux années quatre-vingt-dix. Et actuellement la présence militaire des Etats-Unis en Amérique latine est relativement plus importante que pendant la Guerre Froide. Pour la première fois, il y a plus d’officiers d’entraînement militaire que de consultants économiques. La stratégie a changé vers un effort pour reconstruire une structure d’intervention potentielle, et aussi pour la prétendue promotion de la démocratie.

EG : ...dont nous avons pu faire amplement l’expérience ici au Venezuela à travers la USAID, la National Endowment for Democracy, le financement de groupes d’opposition, et à présent avec la participation dans une campagne de contre-insurrection à l’intérieur des forces révolutionnaires qui soutiennent le gouvernement, pour tenter de les neutraliser.

NC : Oui, mais ce sont des politiques de longue date. En fait, il y a un siècle, les Etats-Unis ont initié une nouvelle phase de l’impérialisme, en devenant une puissance mondiale. Ils étaient déjà une puissance régionale, mais la conquête des Philippines, au XIXe siècle, a constitué un moment crucial. Ils ont tué des centaines de milliers de personnes, ont établi un contrôle militaire partiel, mais ils devaient contrôler le pays. Comment ? En développant une nouvelle forme de colonialisme, avec un Etat de surveillance très complexe, utilisant la technologie de pointe de l’époque pour miner les mouvements politiques, pour les désintégrer, pour promouvoir le factionnalisme.

Ils ont créé une force militaro-policière parallèle pour pouvoir employer la force quand c’était nécessaire. C’était quelque chose de très minutieux et complexe, et qui est en fait retourné à ses pays d’origine, les Etats de surveillance occidentaux : les Etats-Unis, l’Angleterre, depuis la Première Guerre mondiale, sont basés sur le modèle philippin. Et c’est encore le cas aujourd’hui. Les Philippines sont le seul pays d’Asie de l’est qui n’a pas participé à la rapide croissance économique des dernières décennies, et ils ont encore une force militaire terroriste, des violations des droits de l’homme...

Les techniques sont les suivantes : d’abord, si c’est nécessaire, mettre en place une force militaire interne, et ensuite collaborer avec les chefs d’Etat. C’est pourquoi ils cherchent à infiltrer les mouvements révolutionnaires, à inciter la séparation, à miner le pouvoir des autres groupes et à obtenir des avantages de leurs contacts avec le pouvoir impérial. Les britanniques et les français ont fait des choses similaires, mais les Etats-Unis l’ont fait avec plus de minutie, ce qui était nouveau dans l’histoire de l’impérialisme, et qui bien sûr s’est étendu à l’Amérique latine.

C’est pour cela qu’après chaque intervention, que ce soit à Haïti, en République Dominicaine, ou au Nicaragua, ils laissent le pays entre les mains de la Garde Nationale et collaborent avec les chefs d’Etat. La Garde Nationale n’est rien d’autre qu’une force de terrorisme d’Etat. La Garde Nationale haïtienne n’a jamais combattu contre un autre pays. Son armée se bat contre la population. C’est ce aussi qui s’est passé avec Somoza.

Dans les années quatre-vingt-dix, les Etats-Unis ont en partie perdu cette capacité, et elle est aujourd’hui reconstruite d’une autre manière. Mais c’est une vieille tradition. Et qui est bien antérieure. Il faut se rappeler que les Etats-Unis sont le seul pays au monde qui ait été un empire dès sa fondation. George Washington l’a décrit comme un empire dans l’enfance. Ils ont dû conquérir leur territoire national, ce qui est déjà de l’impérialisme – certes, ils n’ont pas eu à traverser des mers, mais à cette exception près, c’est de l’impérialisme ordinaire. Ils ont pratiquement exterminé la population, ont volé la moitié du territoire de Mexico. En 1898, ils ont commencé à s’étendre vers d’autres régions, mais le processus reste le même.

Il faut savoir qu’ils le font en toute honnêteté et qu’ils ont foi dans le caractère divin de leur mission. C’est un pays religieux et qui a toujours agi pour remplir la mission de la Divine Providence. George Bush parlait en ces termes. Obama n’a pas besoin d’utiliser les mêmes mots, il est plus sophistiqué. L’exemple le plus parlant est la première colonie des Etats-Unis, le Massachusetts. Sa charte de fondation date de 1629 et son blason représente un indien avec une lance pointée vers le sol et un parchemin sortant de sa bouche, qui dit "venez nous aider". Ainsi, quand les colons allaient là-bas pour leur quitter leurs terres et les exterminer, ils étaient convaincus qu’ils répondaient à cet appel au secours, et cette attitude a perduré jusqu’à nos jours.

Chaque agression, chaque tentative de soumission répond à la même inspiration. D’autres pays impérialistes comme la France ont une attitude similaire, mais dans la culture et les croyances américaines elle est bien plus enracinée. Il y a un important arrière-plan religieux, tout peut se justifier, au pire ils peuvent admettre qu’ils commettent des erreurs.

EG : C’est aussi une guerre psychologique, une manipulation de la réalité, pour parvenir à donner cette impression.

NC : Il faut comprendre qu’internement, c’est tout-à-fait accepté. Par exemple, on ne peut pas faire de commentaire critique sur n’importe quelle action des Etats-Unis. On loue beaucoup Obama par exemple pour être l’un des principaux critiques de la guerre en Irak. En quoi a consisté cette critique ? Il a dit que c’était une monumentale erreur stratégique. Il a assumé la même position que l’état-major allemand après Stalingrad. Ou celle des russes sur l’Afghanistan au début des années quatre-vingt.

Et quand c’est celle de nos ennemis nous n’appelons pas cela une critique, nous disons que c’est de la servilité au pouvoir. Mais dans notre cas, les libéraux, les progressistes, nous l’appelons opposition principale. Et on peut aller plus loin et rester à l’intérieur du cadre doctrinal basique. Cela vient de la manière dont on se perçoit, comme pleins de noblessse, comme chargés d’une mission divine de civiliser le monde, de l’élever à un plus haut niveau. La soumission et la militarisation deviennent alors primordiales. De fait, la gauche accuse Bush de ne pas s’être centré sur l’Amérique latine, de ne pas avoir rempli sa mission civilisatrice. Les actions d’Obama n’ont donc rien de surprenant.

EG : Et c’est un processus dont le rythme augmente rapidement.

NC : En partie pour ces raisons et en partie parce que les problèmes semblent plus pressants. La dénommée "marée rose" [multiplication des gouvernements de gauche et de centre-gauche élus en Amérique latine] est vue comme un véritable danger. Le gouvernement des Etats-Unis appuie en fait des gouvernements qu’il aurait renversé il y a quarante ans. Le gouvernement du Brésil, par exemple. Les politiques de Lula ne sont pas vraiment différentes de celles de Goulard au début des années soixante-dix, quand le gouvernement de Kennedy réalisa un coup d’Etat militaire et mit en place le premier Etat de sécurité nationale de style néo-nazi. Pourtant le Brésil est aujourd’hui un pays ami, parce que le spectre tout entier s’est tellement déplacé que les Etats-Unis doivent maintenant appuyer le genre de gouvernements qu’ils auraient auparavant renversés, et bien sûr tenter de soumettre les autres.

EG : Parlons de ce point en particulier, avec le thème de l’augmentation de la présence militaire américaine en Colombie, qui cause des tensions dans la région. Les gouvernements colombiens et américain soutiennent qu’il s’agit d’une affaire bilatérale, et non d’une occupation ou de l’établissement de nouvelles bases militaires ; que ce n’est qu’un accord de coopération pour la sécurité.

Mais nous savons d’autre part que, en plus des trois bases américaines du Plan Colombie et plus d’une douzaine de stations de radar, les Etats-Unis auront définitivement accès à sept bases, dont l’une, à Palanquero, qui leur donnera un accès à tout l’hémisphère - accès qu’ils n’avaient pas auparavant - grâce aux gigantesques avions militaires de charge de type C17. Par ailleurs, il existe ce que les Etats-Unis appellent la défense interne en pays étranger : l’entraînement, le commandement et le contrôle de forces armées colombiennes, des équipes commandos spéciales, comme la Police Nationale colombienne. Et il y a également la possibilité d’une relocalisation de l’Ecole des Amériques, aujourd’hui appelée WHINSEC, en Colombie, pour commencer l’entraînement dans d’autres pays de la région.

Ce vendredi 28, une réunion des présidents de l’UNASUR a lieu en Argentine pour parler de ce thème, que beaucoup considèrent comme une menace pour la stabilité d’une région où des gouvernements comme le Brésil reçoivent le soutien des Etats-Unis, et avec le coup d’Etat au Honduras qui est vu comme une attaque contre les pays de l’ALBA.

Cette occupation ou cette intensification de la présence militaire en Colombie est-elle une tentative de division pour empêcher une plus grande intégration latino-américaine, à travers la promotion de conflits entre nations ? Mis à part le conflit entre la Colombie comme gouvernement de droite et le Venezuela comme gouvernement de gauche, il y a des pays comme le Brésil ou le Chili qui peuvent adopter une position plus ambigüe ou plus neutre par rapport au respect de la souveraineté colombienne, en s’opposant à l’expansion militaire américaine sans aller jusqu’à la condamner.

NC : Parler de souveraineté colombienne, c’est une plaisanterie. Le plan Colombie, créé par Clinton, est une intervention agresive dans les affaires internes de la Colombie, qui n’est pas sans conséquences. Le prétexte est la guerre contre le narcotrafic, mais il ne s’agit que d’un prétexte, qu’on ne peut pas prendre au sérieux. Et l’établissement de bases militaires en Colombie est une réaction des Etats-Unis à la perte de positions militaires dans d’autres pays. L’Equateur a neutralisé la base de Manta, qui conférait aux Etats-Unis une grande capacité de vigilance aérienne sur la région. Le Paraguay était une espèce de base militaire américaine, mais ce n’est plus le cas. Ils devaient reconstruire cette présence à un autre endroit et la Colombie est le seul pays où ils pouvaient le faire.

Le coup d’Etat au Honduras fait partie d’un autre processus. L’Amérique Centrale avait été tellement dévastée par les guerres contre le terrorisme de Reagan qu’elle ne faisait plus partie de la "marée rose", vers l’intégration latino-americaine. Le Honduras était sur le chemin de l’intégration - à présent, selon eux, il ne l’est plus, alors qu’en réalité elle s’est étendue à l’Amérique centrale. Le Nicaragua est un autre cas. Tout cela me semble être une tentative pour récupérer leur position traditionnelle. D’ailleurs, avant, il y a dix ou quinze ans, l’entraînement des officiers avait augmenté rapidement ; cela a changé, l’entraînement est maintenant en tactiques d’infanterie.

L’idée est de créer des forces paramilitaires. Ce ne sont pas des agents de circulation qu’ils entraînent. Le contrôle de "l’aide" officielle est passé des mains du Département d’Etat à celles du Pentagone. C’est un changement significatif. Quand elle était sous le contrôle du Département d’Etat, elle était au moins en théorie sous la supervision du Congrès : il y avait des conditions à remplir quant aux droits de l’homme, par exemple. Ce n’était pas beaucoup respecté, mais c’était au moins une limitation à de possibles abus. Mais sous le contrôle du Pentagone, il n’y a pas de règles, tout est permis.

Publié par http://www.larevolucionvive.org.ve/spip.php?article140&lang=fr

Source : http://www.abn.info.ve/noticia.php?articulo=196596&lee=16

Traduction : Katia Tosco

URL de cet article
http://www.legrandsoir.info/Chomsky-Parler-de-souverainete-colombienne-est-une-plaisanterie.html
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2 septembre 2009 3 02 /09 /septembre /2009 17:07


TEGUCIGALPA, 31 août .- Le gouvernement de facto a donné le coup d’envoi de la campagne électorale pour les élections générales qui doivent avoir lieu le 29 novembre, mais de nombreux secteurs de la population opposés au coup d’Etat militaire du 28 juin dernier ont condamné la manœuvre.

Dans un communiqué publié quelques instants avant le début de cette campagne électorale et repris par l’agence Prensa latina, le Front national contre le coup d’Etat affirme que participer à des élections sans le retour de l’ordre constitutionnel équivaudrait à officialiser la violence militaire contre l’Etat de droit et que cela serait inacceptable.

  Le Front a décidé d’ignorer la campagne électorale et de ne pas tenir compte des résultats aussi longtemps que l’Etat de droit n’aura pas été rétabli et que le président constitutionnel Manuel Zelaya ne soit de retour au pouvoir.

  Carlos Humberto Reyes, un candidat indépendant à la présidence du pays, a demandé que les candidats aux différents postes et opposés au coup d’Etat, se retirent du processus électoral, si la dictature se maintient au pouvoir.

  Selon le député Marvin Ponce, le Parti de l’Unification démocratique, qui présente le député César Ham au poste de président du pays, a adopté la même position, refusant de participer à des élections organisées par les putschistes.

  Seuls deux candidats à la présidence, membre des deux partis traditionnels, ont lancé leur campagne électorale. Il s’agit de Elvin Santos, du Parti libéral, et de Porfirio Lobo, du Parti conservateur national.

  Les autres candidats à la présidence sont Felicio Avila, du petit Parti démocrate chrétien, et Bernard Martinez, du Parti Innovation et Unité social-démocrate, dont une partie des membres sont opposés au gouvernement de facto.

  Pendant ce temps, le Front a annoncé que la résistance consolidera ses bases et s’étendra à l’ensemble du pays, afin de réclamer le retour de l’Etat de droit.

  Le secrétaire général de la Fédération unitaire des travailleurs, Israël Salinas, a annoncé la tenue, pour dimanche prochain dans la capitale, d’une grande assemblée qui réunira des représentants de tout le pays.
 

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29 août 2009 6 29 /08 /août /2009 08:42

Laynel Fumero

vendredi 28 août 2009, mis en ligne par Thierry Deronne

« Parler de paix et critiquer ceux qui s’y opposent est relativement facile, il est plus difficile de créer un monde nouveau, un monde différent. C’est émouvant de voir comment au Venezuela on construit ce nouveau monde possible et de rencontrer un des hommes qui a inspiré cette situation. La mafia internationale ne vous pardonnera jamais tant que vous ne payez pas leur rançon Si vous la payiez vous seriez traité par eux comme un “remarquable homme d’État”. Mais vous êtes devenu le virus dangereux à exterminer. »

Noam Chomsky à Hugo Chávez, 24 août 2009.


La conférence donnée le 24 août par le linguiste et philosophe états-unien dans le théâtre Teresa Carreño de Caracas a mis en lumière la manière dont les États-Unis ont depuis toujours tenté d’infléchir la politique interne des pays par leur supposée démocratie sans défauts, et par « l’aide » offerte à la lutte contre le terrorisme ou le narcotrafic. Cette dernière, épaulée par un discours sécuritaire, constitue le prétexte parfait pour que le colosse du nord puisse maintenir son intervention militaire stratégique dans la Colombie voisine.

Cette lutte contre le narcotrafic, parfaite plate-forme économique et militaire, n’est pas à imputer à une mesure de nature souveraine par le gouvernement d’Álvaro Uribe, mais aux intérêts et privilèges recherchés par les États-Unis dans la région, notamment dans le domaine énergétique.

Pour mener à bien ce genre d’opération-commando courante pour « rétablir l’ordre et la stabilité », les grandes corporations médiatiques ont exercé une influence constante grâce à une destructrice campagne de diffamation visant les gouvernements dont la bannière politique est celle du progrès, de la justice et surtout de la libération de toute domination. Voilà qui a été confirmé par les trois premiers coups d’État de ce début de siècle, au Venezuela en 2002,à Haïti en 2004, et tout récemment au Honduras. Dans ce dernier cas, les États-Unis n’ont jamais assumé une position de clair rejet, et ont encore moins exigé une sanction contre ces actes de violation. Au contraire, sa réaction sur la scène internationale a été largement celle de la complaisance.

L’accord de sécurité qui sera bientôt signé par la Colombie et les États-Unis a pour prétention de s’opposer au narcotrafic et à la guérilla des FARC. A travers cet accord, le président Álvaro Uribe a cédé une partie de son territoire pour l’installation de sept bases militaires sur le sol colombien. Comme l’affirme Chomsky, « la lutte contre le narcotrafic n’est rien d’autre qu’une excuse des États-Unis pour intervenir dans d’autres pays. »

L’intellectuel considère que les tensions entre le Venezuela et la Colombie pourraient s’intensifier, puisque l’existence de bases militaires proches de la frontière vénézuélienne favorise la situation d’impasse entre les deux pays, qui pourrait fournir la justification d’une guerre. Chomsky a également souligné que pour le Venezuela et tous les pays de l’Union des nations sud-américaines (l’UNASUR), qui se réuniront vendredi prochain à Bariloche (Argentine), le moment est venu de mettre en place une aire de paix régionale qui s’oppose catégoriquement, par une déclaration claire de l’organisme, à l’ingérence américaine et à la militarisation de la région.

Pour sa part le président Chavez a rappelé que l’intellectuel états-unien est un de ceux qui ont le plus lutté contre l’hégémonie impériale et a recommandé de nouveau à la population du Venezuela de le lire, comme il l’avait fait aux Nations unies en brandissant un de ses ouvrages Hégémonie ou survie.


Source : http://www.larevolucionvive.org.ve/...
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28 août 2009 5 28 /08 /août /2009 20:14
Andrés Bansart est directeur de l’Institut des hautes études de l’Amérique latine et de la Caraïbe au Venezuela.

L’utilisation par les États-Unis de sept bases militaires en Colombie augure-t-elle d’un redéploiement géopolitique de Washington ?

Andrés Bansart. Oui. Malgré des attaques contre le président Hugo Chavez, notamment, le gouvernement de Bush était confronté aux problèmes de l’Irak et de l’Afghanistan. Il avait délaissé, si l’on peut dire ainsi, l’Amérique latine, même si les bases militaires US n’ont jamais cessé leur activité, comme à Antigua, Porto Rico. La Caraïbe est d’ailleurs considérée comme un porte-avions américain.

Aujourd’hui, dans leur document, les États-Unis ne parlent pas de bases militaires mais de localités d’expédition. Les besoins en pétrole et en gaz vénézuélien et bolivien ne sont pas indifférents à la visée à long terme des États-Unis dont le plan pour la région court jusqu’en 2025. La présence au pouvoir d’Evo Morales, en Bolivie, de Rafael Correa, en Équateur, ou de Hugo Chavez, au Venezuela, gêne Washington. Pour déstabiliser la région, il faut les faire disparaître. Ce sont les ressources autour de l’Amazone, de l’Orénoque, du Parana et du Rio de la Plata qui sont convoitées. On trouve dans ces lieux du pétrole, du gaz et de l’uranium, mais surtout ce que l’on présente comme le plus grand problème du XXIe siècle : l’eau. Or, l’Amérique latine est la plus grande réserve en eau de la planète.

Les présidents de la région craignent pour la sécurité régionale. Le coup d’État au Honduras ne confirme-t-il pas ce danger ?

Andrés Bansart. Bien sûr. Les événements au Honduras ont été vécus, à juste titre, comme une action contre l’Alliance bolivarienne pour les Amériques (ALBA). Le Honduras était le dernier entrant dans ce projet d’intégration. Le président Zelaya n’est pas de gauche. Mais il a constaté que son pays avait besoin de programmes sociaux. Il a compris qu’il y avait une possibilité de changement pour son pays qui est extrêmement pauvre. Face à ce coup d’État, condamné du bout des lèvres par les États-Unis, il y a eu une relation positive. Les événements du Honduras sont ressentis comme s’ils avaient lieu dans chacun des pays. Cette intégration spirituelle entre les pays n’existait pas auparavant.

L’intégration peut-elle constituer un frein au déploiement militaire ?

Andrés Bansart. C’est le seul possible. Si l’Amérique latine est divisée, elle n’a pas de futur. Il y a un besoin d’intégration. Les États sont différents tout comme leur histoire. Les États-Unis, mais également l’Europe, ont tout intérêt, pour leurs investissements économiques, à diviser le continent. Ce n’est pas un hasard si les États-Unis et l’Europe jouent sur ses différences et alimentent la division en parlant d’un socialisme aimable et décent s’agissant des présidents Lula et Bachelet et d’un socialisme de mal élevés concernant Morales, Chavez et Correa. Les expériences sont différentes d’un pays à l’autre, leur histoire récente aussi. Les situations économiques et les possibilités de développement sont diverses. L’Amérique latine n’est pas un bloc homogène. Mais, face aux États-Unis, il faut de la cohérence et parler d’une seule voix.

Entretien réalisé par Cathy Ceïb

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28 août 2009 5 28 /08 /août /2009 16:45

La Paz, 26 août.- LE président bolivien Evo Morales a annoncé aujourd’hui qu’il proposera, lors du prochain sommet de l’Union des nations sud-américaines, la tenue d’un référendum continental sur l’installation de bases militaires nord-américaines dans la région.

Au cours d’un rassemblement dans la ville de Coipasa, dans le département d’Oruro, le chef d’Etat bolivien a dit souhaiter que ce soit les peuples et non pas les empires qui décident de l’utilité ou non de la présence de militaires étrangers en Amérique du Sud.

  Il a souligné que les Etats-Unis font tout en leur pouvoir pour empêcher les nations sud-américaines de s’unir entre elles, afin de mieux les dominer, en n’hésitant pas, pour ce faire, à susciter des conflits entre les gouvernements de la région.

  Permettre l’entrée de militaires étrangers dans le sous-continent constitue une offense grave, a-t-il martelé, cela équivaut à remettre en cause l’intégrité de nos forces armées et de nos corps policiers.

  Evo Morales réplique ainsi à la décision du gouvernement colombien de signer un accord avec les Etats-Unis, qui prévoit le stationnement des militaires étasuniens sur sept bases militaires en territoire colombien.

  Vendredi, le 28 août, les représentants des pays de l’UNASUR (Argentine, Bolivie, Brésil, Chili, Colombie, Equateur, Guyane, Paraguay, Pérou, Surinam, Uruguay et Venezuela) se réuniront dans la ville argentine de Bariloche. Rappelons que l’Equateur occupe la présidence de cet organisme depuis le 10 août dernier. (PL)
 

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28 août 2009 5 28 /08 /août /2009 15:27

« Nous maintiendrons la liberté, la justice et la démocratie au Honduras, même si pour cela, il est nécessaire d'en finir avec la liberté, la justice et la démocratie ! »

info sud tele

Hier, l’Organisation des États américains (OEA) a échoué dans sa tentative d’obtenir un accord sur le retour du président hondurien Manuel Zelaya. Pour Félix Molina, co-directeur de Radio Progreso, cet échec doit marquer le début d’une nouvelle étape. / Jennifer Moore, ALAI, 27 août 2009.


« Nous maintiendrons la liberté, la justice et la démocratie au Honduras, même si pour cela, il est nécessaire d'en finir avec la liberté, la justice et la démocratie ! »

Alors que la mission diplomatique de l’OEA quittait Tegucigalpa ce mardi, sans que le président de facto Roberto Micheletti ait accepté de signer l’accord de San José, le journaliste hondurien déclarait qu’il était nécessaire que de nouvelles sanctions soient prises. Des sanctions qui soient en lien avec les « aspects commerciaux, économiques, financiers, politiques et y compris migratoires ».

La mission, composée de sept membres accompagnés du secrétaire général de l’OEA, José Miguel Insulza, a tenu une conférence de presse à l’issue de sa visite de deux jours dans la capitale hondurienne. Elle a signalé que le président de facto et ses partisans sont les seuls à refuser tout compromis. Micheletti a exprimé son désaccord quand à la restitution de Manuel Zelaya à son poste de président de la République et quant à l’amnistie politique dont celui-ci bénéficierait, deux points clés de la proposition formulée par le président du Costa Rica, Oscar Arias. D’un ton défiant vis-à-vis de la délégation étrangère, Micheletti a dit aux représentants de l’OEA que son régime n’avait pas peur des sanctions.

Pour sa part, le président Zelaya a réitéré – à travers des déclarations de la Première dame, Xiomara Castro de Zelaya – sa décision d’accepter chacun des douze points qui figurent dans l’accord, même si celui-ci tronque le processus enclenché avant le coup d’État, de consulter les Honduriens sur leur volonté ou non de mettre en œuvre des réformes constitutionnelles.

Par ailleurs, la pression exercée par certains groupes favorables à la proposition d’Oscar Arias semble prendre de l’importance. Jesús Canahuati, président de l’Association des maquiladoras du Honduras a déclaré hier à Radio Globo, que son organisation était en faveur de l’accord de San José. Les forces armées sont visiblement en train de discuter de cette question, mais elles n’ont encore fait aucune déclaration publique.

Selon le journaliste Félix Molina, si une solution n’est pas rapidement trouvée, la situation va devenir plus compliquée et plus préoccupante encore. Dans un tel cas de figure, « la protestation sociale va s’amplifier, et avec elle la répression militaire et policière ».

La semaine dernière, une délégation de la Commission Interaméricaine des droits de l’homme (CIDH) a relevé des milliers de détentions arbitraires, l’usage disproportionné de la force publique contre les opposants au coup d’État et de sérieuses limites à la liberté de la presse lors des deux mois qui viennent de s’écouler. La délégation a conclu que « seul le retour de l’institutionnalité démocratique au Honduras permettra qu’existent les conditions pour un réel respect des droits humains de tous les habitants du Honduras ».

La Fédération internationale des droits de l’homme demande aussi des sanctions

« Au Honduras, la démocratie n’est pas garantie, pas plus que la liberté d’expression ou les libertés personnelles », déclarait mardi après-midi Luis Guillermo Pérez, Secrétaire général de la FIDH.

Lors d’une réunion à laquelle il a assisté cette semaine avec Carlos H. Reyes, candidat indépendant pour les prochaines élections présidentielles, et le député Marvin Ponce, il a pu constater que Reyes souffrait d’une fracture de la main, alors que Ponce souffrait lui de fractures du bras et de plusieurs côtes. Ces blessures leur ont été infligées par la police nationale. Pérez a reconnu le manque de garanties démocratiques pour les prochaines élections : « Nous continuerons d’insister sur le fait que le résultat des élections ne devrait pas être reconnu par la communauté internationale…, que toute forme de coopération avec les autorités putschistes devrait être suspendue, et que des sanctions économiques devraient être adoptées contre tous ceux qui ont appuyé ou qui soutiennent le coup d’État au Honduras ».

« Telle est la position de la FIDH, du Centre pour la justice et le droit international (CEJIL) et d’autres organisations qui ont décidé de mettre en place un observatoire international sur la situation des droits humains au Honduras. Nous adresserons des rapports mensuels sur l’évolution de la situation à différents organismes comme l’OEA, l’ONU et l’Union Européenne ».

Pérez pense que le coup d’État n’était pas dirigé contre Manuel Zelaya, dont le mandat présidentiel s’achève en novembre 2009, mais plutôt contre la majorité des Honduriens. La possibilité d’une réélection à la présidence de la République n’a jamais été mentionnée avant la consultation qui était prévue le 28 juin. Il était seulement question de demander aux Honduriens s’ils étaient favorables ou non à la présence d’une quatrième urne lors des prochaines élections, et que cette urne concerne un referendum sur la possibilité de convoquer une assemblée nationale constituante pour réformer la Constitution du pays. Pérez affirme avoir pu vérifier que 60% de la population hondurienne aurait voté en faveur de la proposition du président Zelaya, si la consultation avait eu lieu.

Pérez a conclu sa déclaration en citant l’article 45 de la Constitution du Honduras : « Est puni tout acte qui interdit ou qui limite la participation du citoyen à la vie politique du pays ». D’après lui, c’est dans la violation de cet article que réside le véritable crime commis par le régime de facto, et il est important d’y prêter une plus grande attention.

Des mesures concrètes

Les États-Unis ont franchi un pallier hier en faisant à nouveau pression sur le régime de facto pour qu’il accepte de signer l’accord de San José. Au-delà des aides qui ont déjà été suspendues, les Etats-Unis n’accorderont de visas qu’aux immigrés Honduriens et en cas d’urgence, tant que le régime de facto n’acceptera aucun compromis. De son côté le Canadien Peter Kent, membre de la mission de l’OEA et ministre d’État des affaires étrangères (Amériques), a dit que son pays refuserait de s’aligner sur les Etats-Unis et l’Union Européenne, pour la suspension des aides au Honduras.

Lorsque la question des sanctions lui a été posée, Peter Kent s’est bien gardé de mentionner une quelconque mesure concrète : « en ce moment, nous sommes encore en train de négocier et d’essayer de faire aboutir l’accord de San José ». Dimanche dernier, dans un entretien accordé à Embassy Magazine, il déclarait : « toute sanction ou suppression d’aide aura en premier lieu un impact direct sur les plus démunis dans cette crise, à savoir la population civile ».

Pourtant, sans de telles pressions, il est difficile d’envisager qu’un accord opportun puisse voir le jour. En dernière instance, la position du Canada éloigne ce pays de ceux qui demandent des mesures plus énergiques pour assurer la protection des Honduriens, déjà gravement affectés par la crise.

Article initialement publié en anglais par ALAI : Honduran crisis necessitates new sanctions

Traduit et publié en espagnol par ALAI : La crisis en Honduras exige nuevas sanciones

Traduit et publié en français par info sud télé







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28 août 2009 5 28 /08 /août /2009 15:21

AUTEUR:  Sébastien MADAU


Aristides Mejia Carranza est vice-président de la République du Honduras en exil. Il est de passage en France pour rencontrer des membres du ministère français des Affaires étrangères et des responsables de l’Union européenne. Il a accordé un entretien exclusif à "La Marseillaise".

 - Avez-vous pu entrer facilement sur le territoire français étant donné que le représentant d’Interpol au Honduras a demandé de vous faire arrêter, vous ainsi que d’autres ministres pour des faits de corruption ?

C’est exact, mais il n’a aucune légitimité. Au Honduras, Interpol est représenté par un policier aux ordres d’un pouvoir illégitime qui n’est pas reconnu. Les autorités françaises ont été averties de mon arrivée et vous voyez, je n’ai pas été arrêté. J’ai été reçu par le ministère des Affaires étrangères avec une escorte officielle.

- Quelles sont les dernières informations provenant du Honduras ?

La situation se dégrade de jour en jour. Chaque manifestation subit la répression et des arrestations. La Commission Interaméricaine des Droits de l’Homme (CIDH) rentre du Honduras où elle a recueilli des déclarations de victimes d’arrestations et d’agressions. Le danger c’est que plusieurs médias ont été fermés. Du coup, les gens ne savent pas à quel point leur pays est isolé, politiquement et économiquement.

Heureusement, les putschistes perdent certains de leurs soutiens. Depuis deux semaines par exemple, la classe moyenne descend aussi dans la rue alors qu’elle était restée silencieuse jusqu’à présent.

- Les Accords de San José, présentés par le médiateur Oscar Arias, président du Costa-Rica, sont-ils selon vous une base solide de dialogue ?

Pour nous, oui. Une délégation de l’Organisation des Etats Américains (OEA) est allée au Honduras pour rencontrer le Gouvernement putschiste et essayer de lui faire accepter ces accords. Nous verrons bien, même si je n’ai pas beaucoup d’espoirs. Le président Zelaya a estimé que ces accords assuraient une solution diplomatique. Mais le Gouvernement putschiste de Roberto Micheletti n’accepte pas la première condition : le retour au pouvoir sans condition de Manuel Zelaya.

Quant à la question de l’amnistie, ils disent qu’ils demanderont aux différents pouvoirs de l’Etat (Congrès, Cour Suprême…) de statuer mais cela n’a aucune chance d’aboutir car ces organes ont eux aussi activement participé au putsch.

- Le 24 juillet, le président Manuel Zelaya a franchi la frontière avant de revenir au Nicaragua. Pourquoi ne tente-t-il pas une nouvelle incursion ?

Cette action a été réalisée dans le but de ne pas laisser tomber la résistance intérieure hondurienne. Mais deux dangers sont rapidement apparus : l’arrestation et l’assassinat. Nous avons décidé de poursuivre par la voie diplomatique mais nous sommes conscients que ces négociations s’épuiseront s’il n’y a pas de résultats positifs rapides.

-Le président Zelaya est-il en relation directe avec cette résistance intérieure ?

Tout à fait. Le président possède de nombreux soutiens au sein du Parti Libéral (le parti de Micheletti et de Zelaya, NdR) en plus de personnalités indépendantes, d’intellectuels, de syndicats ou de partis de gauche. Cette diversité a peut-être un projet de société qui comporte des différences, mais elle s’est réunie pour le rejet des putschistes, le retour de Manuel Zelaya au pouvoir et le rétablissement de la démocratie.

-Les élections présidentielles prévues le 29 novembre peuvent-elles finalement résoudre la crise ?

Il faut que le président Zelaya soit réinstallé pour que la transition se fasse dans de bonnes conditions (les élections doivent avoir lieu en novembre 2009 et l’installation du nouveau président en janvier 2010. Manuel Zelaya ne pourra pas se présenter car le mandat présidentiel n’est pas renouvelable, ndr). Or, dans ces conditions, les élections n’ont aucune légitimité. D’abord parce que le candidat du Parti Libéral Elvin Santos fait partie de ceux qui ont participé au coup d’Etat. Ensuite parce que des candidats comme celui de gauche César Ham ont déjà été agressés.

Les conditions d’une vraie démocratie ne sont pas réunies pour ces élections. Il faudrait que le futur gouvernement soit libre de rassembler le peuple après les élections sur la question de la réconciliation nationale. C’est impossible à imaginer aujourd’hui.

-Le 28 juin, tout est parti du refus de l’armée d’installer une quatrième urne lors d’élections. Cette urne visait à consulter le peuple sur des réformes éventuelles. Cette consultation est-t-elle toujours d’actualité ?

La quatrième urne a été rejetée par les putschistes parce qu’ils ne veulent pas changer de système politique alors que les manifestants disent que c’est nécessaire. Le processus n’est pas mort. Au contraire, il est encore plus d’actualité. Mais aujourd’hui, ce n’est pas le plus important. Le plus important c’est le rétablissement de la démocratie, des élections dans de bonnes conditions et le départ des putschistes.

-Le Honduras est un petit pays, mais l’affaire a pris une énorme ampleur en Amérique latine.

Ce n’est pas uniquement un problème hondurien. Le risque c’est que notre pays devienne un mauvais précédent. Si le coup d’Etat du Honduras persiste, certains groupes pourront envisager de faire de même dans leur pays, si leur président ne leur plait pas. C’est pour cela qu’il faut en finir avec ce régime putschiste.

 



Source : la Marseillaise" sud-est

Article original publié le 27/8/2009

Sur l’auteur

Tlaxcala est le réseau de traducteurs pour la diversité linguistique. Cet article est libre de reproduction, à condition d'en respecter l’intégrité et d’en mentionner l’auteur et la source.

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26 août 2009 3 26 /08 /août /2009 13:23


POUR SE DÉLIVRER DU LATIFUNDIO DES ONDES

Nouveau site bilingue franco-espagnol sur la Révolution bolivarienne au Venezuela

http://www.larevolucionvive.org.ve/

Chers amis, chères amies,

Nous vous écrivons du Venezuela, où nous vivons et travaillons à la démocratisation des ondes. Celles-ci, comme partout ailleurs dans le monde, restent à 80 % aux mains de grands groupes économiques privés. Depuis dix ans, notre pays est victime de la même désinformation qui faisait du Nicaragua sandiniste des années 1980 un pays "totalitaire". Les grands médias, acteurs de la globalisation néolibérale, doivent à tout prix faire de nos révolutions des dictatures en marche. Même dans des secteurs se réclamant de la gauche, un lavage de cerveau quotidien, efficace et n’offrant guère d’alternatives, a fini par sédimenter des catégories de débat obligées : "pour ou contre Chavez", "dérive autoritaire ou pas", "base contre bureaucratie", "Chavez-Iran", etc.

D’autre part, la critique se prétendant « de gauche », qui domine largement la Toile, reste souvent faite par des "intellectuels" ou des groupes politiques qui ne vivent pas notre processus - mais en vivent parfois... Elle reflète peu les préoccupations de 90% des Vénézuéliens ou des Latino-Américains en général.

Des amis du monde entier nous ont donc demandé de créer un site , qui deviendra progressivement bilingue français-espagnol, afin de rencontrer "en direct" les paysannes et paysans, les pêcheurs, artisans, travailleurs et travailleuses en lutte, mais aussi les communautés indigènes, les militantes des droits des femmes, les organisateurs et organisatrices de conseils communaux, de médias associatifs, etc. En bref, toutes celles et tous qui avancent et travaillent loin du Monde, de Libération, de El Pais ou de Reuters.

Qu’ils n’aient pas le temps de publier sur Internet ne signifie pas qu’ils n’existent pas, qu’ils ne pensent pas, qu’ils ne vivent pas des contradictions et ne formulent pas des critiques bien différentes de toutes celles qu’on projette sur eux. Ils sont des millions. Ils n’ont de leçons à donner à personne, mais ils ont beaucoup à nous dire.

A travers les programmes de Vive TV, télévision participative née de la Révolution bolivarienne, nous vous offrirons chaque jour, en français et en espagnol, les témoignages des secteurs populaires et des mouvements sociaux vénézuéliens, des analyses des mensonges du Parti de la Presse et de l’Argent (PPA), ainsi que des outils pour créer des médias enfin libres. Car il ne saurait y avoir de démocratie véritable sans appropriation populaire des médias et sans démocratisation du "latifundio" des ondes.

L´équipe de http://www.larevolucionvive.org.ve/

Caracas, le 24 août 2009

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