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26 juin 2009 5 26 /06 /juin /2009 16:40
  25/06/2009
Communiqué de presse Conférence de presse

Département de l'information • Service des informations et des accréditations • New York

CONFÉRENCE DE PRESSE DU PRÉSIDENT DE L'ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ET DU REPRÉSENTANT PERMANENT DU HONDURAS SUR LA SITUATION DANS CE PAYS


Ce soir, au Siège des Nations Unies, le Président de la 63ème session de l'Assemblée générale des Nations Unies, Miguel d'Escoto Brockmann, et le Représentant permanent du Honduras auprès des Nations Unies, Jorge Arturo Reina Idiaquez, ont donné une conférence de presse pour condamner la « tentative de coup d'État » qui a eu lieu aujourd'hui contre le Gouvernement du Président du Honduras.


Dans sa déclaration, dont a donné lecture son porte-parole, Miguel d'Escoto Brockmann a condamné clairement et fermement cette « tentative de coup d'État contre le Gouvernement élu démocratiquement du Président Manuel Zelaya ».  Ayant été informé par le Représentant permanent du Honduras de la menace sérieuse qui existe à l'encontre des règles démocratiques au Honduras, il a exprimé sa profonde préoccupation et son espoir de voir respecter l'état de droit.  Le Président de l'Assemblée a aussi appelé les différentes parties à résoudre leur conflit par le biais du dialogue pacifique.


Dans sa déclaration, le Président de l'Assemblée générale précise avoir été informé par le Représentant permanent du Honduras « que ce coup d'État est une tentative de faire échouer un plébiscite qui visait à renforcer le droit à des élections libres ».  Miguel d'Escoto Brockmann indique aussi suivre de près ces évènements et émet l'espoir que la démocratie constitutionnelle prévaudra.


Ajoutant à cette déclaration, le Président de l'Assemblée générale a exprimé à nouveau sa profonde préoccupation sur ce qui se passe en Amérique centrale.  « Nous espérions que les mauvais jours des coups d'État militaires et d'interruption des processus démocratiques en Amérique latine, et en particulier en Amérique centrale, relevaient du passé », a-t-il dit.  Il a émis l'espoir que cette situation serait bientôt résolue pour le bien du peuple du Honduras et de toute la région.


Le Représentant permanent du Honduras auprès des Nations Unies, Jorge Arturo Reina Idiaquez, a ensuite donné lecture, en espagnol, d'une « déclaration de l'Alliance bolivarienne pour les Amériques condamnant le coup d'État en cours contre le Président de la République du Honduras, José Manuel Zelaya ».


Il a ainsi exprimé la préoccupation profonde des États membres de cette Alliance, qui sont représentés à l'ONU, par rapport aux évènements en cours.  Ces États dénoncent devant la communauté internationale la tentative de coup d'État perpétrée contre le Président du Honduras, élu constitutionnellement.  Ils rappellent que ce coup est destiné à faire obstacle à la consultation populaire démocratique convoquée pour déterminer si le peuple est d'accord avec la convocation d'une assemblée constituante.  Nous appelons la communauté internationale à rejeter cette tentative d'interruption de l'ordre constitutionnel démocratique, a ajouté le Représentant permanent du Honduras.  « Nous manifestons notre solidarité internationale avec Jose Manuel Zelaya », a-t-il conclu.



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25 juin 2009 4 25 /06 /juin /2009 13:49

 

 

mercredi 17 septembre 2008 par vive-be

Historien, auteur de nombreux ouvrages sur l'histoire des révoltes en Amérique Latine et Professeur de Relations Internationales à l'Université de La Havane à Cuba, Luis Suárez Salazar est de passage au Venezuela pour donner une formation socio-politique au personnel de VIVE TV.

 

 

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24 juin 2009 3 24 /06 /juin /2009 14:01
« Coopération » . Bruxelles entend passer un accord de libre-échange avec la région andine. Au menu, « l'ouverture » de ces économies déjà fragiles...

Le Vieux Continent se complaît dans l'opacité. Depuis deux ans maintenant, les Vingt-Sept négocient en catimini un accord d'association (ADA) avec quatre pays andins (Bolivie, Pérou, Équateur et Colombie). Sous ce titre altruiste, l'Union européenne (UE) espère en fait disputer le terrain économique aux États-Unis, à l'heure où ces derniers ont conclu des traités de libre-échange (TLC) avec plusieurs nations latino-américaines.

« Avec des traités bilatéraux, les grandes puissances veulent conquérir de nouveaux marchés qu'elles ne sont pas parvenues à gagner dans le cadre des accords multilatéraux au sein de l'Organisation mondiale du commerce », explique Jorge Enrique Robledo, sénateur colombien du Pôle démocratique et alternatif (gauche). « Il s'agit de dépasser les accords de Doha » de l'OMC « et de rendre irréversible les transformations néolibérales nécessaires à la libéralisation de l'économie », soutient-il.

Tandis que la capitale colombienne, accueillait cette semaine le quatrième cycle de discussions, le réseau colombien d'action face au libre commerce (RECALCA) tenait une conférence sur les asymétries de l'ADA, dont les principaux bénéficiaires seront les pays européens. À titre d'exemple, ce réseau, qui regroupe près de cinquante organisations sociales et syndicales, relève une situation « d'exclusivité dans la production de médicaments » avec l'augmentation de la durée des brevets. « Les agriculteurs seront dans l'incapacité de rivaliser avec l'agriculture européenne subventionnée », estime RECALCA, et « ne pourront satisfaire les mesures sanitaires imposées par l'UE ». À court terme, c'est tout le secteur agricole qui est menacé, accroissant ainsi le phénomène déjà existant de dépendance alimentaire.

La Bolivie, dont la Constitution considère la santé et l'eau comme des biens non privatisables, a été exclue des pourparlers pour avoir osé dire que l'ADA violait les principes de son texte fondateur. Critique, l'Équateur pourrait bien se rallier à ce type de position. Le Pérou et la Colombie, déjà signataires d'un TLC avec les États-Unis, font en revanche montre d'impatience. Le premier vient pourtant d'essuyer une fronde nationale contre des dispositions législatives bradant ses ressources naturelles aux multinationales étrangères.

Le discours officiel selon lequel l'ADA sera un instrument au service des investissements étrangers a déjà montré ses limites en termes de retombées nationales. Pour Bogota, l'enjeu va plus loin. L'ADA lui conférerait une légitimité internationale qui lui fait aujourd'hui défaut en raison des innombrables violations des droits de l'homme. Le TLC avec Washington est d'ailleurs toujours bloqué au Sénat américain pour cette raison. Le secrétaire général de la Confédération européenne des syndicats, John Monks, s'est adressé à José Barroso, le président de la Commission européenne, en qualifiant de « grave erreur » la poursuite des négociations que le gouvernement d'Alvaro Uribe ne manquerait pas d'interpréter comme un aval à sa politique de fer.

Cathy Ceïbe

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24 juin 2009 3 24 /06 /juin /2009 13:48
   PROPOS RECUEILLIS PAR PABLO DE ROULET    
SolidaritéCONVENTION - Les droits de l'enfance fêtent leurs 20 ans. Le Nobel argentin Adolfo Pérez Esquivel appelle à se mobiliser pour les adolescents.
La semaine passée le Bureau international catholique de l'enfance (BICE) lançait un «Appel mondial à une nouvelle mobilisation pour l'enfance». Pour le 20e anniversaire de la Convention des droits de l'enfant, cette initiative veut pousser les Etats signataires - l'ensemble des membres de l'ONU, moins la Somalie et les Etats-Unis - à appliquer la convention. Et les autres à la signer... Le militant argentin Adolfo Pérez Esquivel, Prix Nobel de la paix 1980, architecte et artiste, était à Genève pour soutenir cet appel. Fondateur en 1976 du Service paix et justice, il a toujours milité pour la libération des pauvres à travers des méthodes non violentes.


Pourquoi vous être associé à l'appel du BICE?

Adolfo Pérez Esquivel: La fondation Service paix et justice est déjà engagée dans le programme Village des enfants pour la paix1, pour l'éducation et la formation professionnelle. Il est important que le BICE appelle à la conscience internationale à propos des droits de l'enfant. Vingt ans après la Convention de l'ONU, c'est un moment pour réfléchir à la violence structurelle des sociétés qui affectent aussi les enfants.


Qu'est ce qui a changé du point de vue du droit des enfants depuis vingt ans?

En positif, il y a maintenant une conscience plus grande pour prendre en compte la Convention des droits de l'enfant. Il y a aussi des évolutions plus préoccupantes. En particulier la situation des jeunes entre 13 ans et 18 ans, qui sont très touchés par la pauvreté. C'est le moment où l'Etat est le plus absent alors qu'il faudrait donner beaucoup d'attention aux adolescents. Les problèmes ne diminuent pas mais augmentent à cause de mauvaises politiques publiques, et pas seulement économiques. La situation est particulièrement dramatique pour les jeunes vendeurs de rue et la situation carcérale des adolescents. Des pays comme la Bolivie ont fait des progrès récents très significatifs, en particulier sur le plan de l'alphabétisation. Des succès importants ont aussi été enregistrés au Venezuela et au Brésil. Dans ces pays, nous intervennons en collaboration avec l'Etat. Mais sans jamais vouloir le supplanter. Ce n'est pas notre rôle.

Qu'est-ce qui distingue la question des droits de l'enfant des droits humains en général?

Les enfants ont beaucoup moins de moyens de défense. Ils ne se considèrent pas comme sujets de droits. Ils sont particulièrement pénalisés par la pauvreté. C'est par exemple ce qui mène à la prostitution infantile, où des enfants se retrouvent vendus. Cette pénalisation intervient également avec la pornographie et la drogue. Pour s'attaquer à ces problèmes, il faut une action forte de la responsabilité des sociétés, des Etats et des Eglises.


Tous les Etats latino-américains ont signé la Convention. Tiennent-ils leur engagement?

Partiellement. L'Etat est souvent absent, notamment dans les questions de santé publique. La pauvreté des pays n'explique pas tout. L'exemple de Cuba montre que la pauvreté d'un pays ne l'empêche pas de mener des politiques attentives à la question de l'enfance. Il est paradoxal qu'en Amérique latine, Cuba et la Bolivie - deux Etats parmi les plus pauvres du continent - soient ceux qui investissent le plus dans l'éducation et la santé. Alors que l'Argentine, qui dispose de grandes richesses, ne le fait pas.


Dans les pays qui font des progrès, vous citez ceux de la vague de gouvernements de gauche des dernières années...

La question n'est pas leur couleur idéologique. Il s'agit de savoir s'ils remplissent leurs obligations comme signataires de la Convention. C'est avec le fruit que l'on connaîtra l'arbre.


L'appel du BICE permettra-t-il de faire bouger les Etats?

C'est important, mais je ne crois pas que cela sera suffisant. Les gouvernements ne changent pas les choses par eux-mêmes. C'est sous la pression sociale pour les confronter à leurs obligations qu'ils agissent.


Et les enfants, connaissent-ils leurs droits?

Nous travaillons sur cette question dans toute l'Amérique latine. Ils doivent savoir qu'ils sont sujets de droits. Au Salvador, notre réseau est actif avec des enfants membres des bandes armées, pour les former à une éducation critique et leur transmettre des valeurs. Ensuite il ne suffit pas de parler, il faut aussi transformer les mots en action. Il faut aussi élargir cette question des droits de l'enfant. Au Mexique par exemple, on évoque beaucoup les enfants des villes mais on se penche peu sur les indigènes. Pourtant, la vie est faite pour tous, pas seulement pour quelques-uns. Malgré toutes les difficultés, il ne faut pas s'arrêter d'espérer. Comme disaient les étudiants parisiens en 1968: «Soyons réalistes demandons l'impossible!» I 1 Aldea Niños para la Paz
Note : 1 Aldea Niños para la Paz

 

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24 juin 2009 3 24 /06 /juin /2009 13:39

QUITO - Le président équatorien Rafael Correa a menacé samedi d'expulser les groupes pétroliers étrangers qui persisteraient à réclamer un arbitrage international, après la rupture de leur contrat ou leur renégociation en faveur de l'Etat.

"S'ils portent plainte contre nous, qu'ils le fassent, mais alors dans ce cas, ils quittent le pays", a déclaré M. Correa, un ancien économiste partisan d'une "révolution socialiste", lors de son allocution radio-télévisée hebdomadaire.

Selon un rapport publié en novembre, le montant réclamé à l'Equateur par plusieurs pétroliers étrangers s'élève à 12,944 milliards de dollars (9,2 milliards d'euros), un chiffre supérieur à sa dette extérieure.

"Nous n'allons pas accepter que des étrangers viennent ici et engagent une poursuite contre le pays, tout en continuant à profiter de sa richesse naturelle", a précisé M. Correa.

L'Equateur est notamment en conflit avec la compagnie française Perenco et l'américaine Oxy, qui exigent des indemnisations pour des ruptures anticipées de contrats.

Fin mai, M. Correa avait annoncé que l'Equateur allait se retirer du Centre international de règlement des différends relatifs à l'investissement (Cirdi) de la Banque mondiale, devant lequel il est poursuivi par ces compagnies.

Lors de son allocution, le chef de l'Etat a confirmé l'adhésion de son pays à l'Alternative bolivarienne pour les Amériques (Alba), à l'occasion du prochain sommet de ce bloc économique antilibéral, organisé mercredi à Caracas.

L'Alba est un bloc créé en 2004 par le Venezuela et Cuba afin de contrecarrer le projet actuellement au point mort d'une Zone de libre-échange des Amériques (Zlea ou Alca), promu par les Etats-Unis. Il a été rejoint par la Bolivie, le Nicaragua, le Honduras et la République dominicaine.

(©AFP / 21 juin 2009 12h52)

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21 juin 2009 7 21 /06 /juin /2009 00:00

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17 juin 2009 3 17 /06 /juin /2009 20:23

Ces pourparlers ont été le couronnement de la visite brève mais intense réalisée à Cuba par le chef d'Etat bolivien, qui est rentré dans son pays dans la soirée d'hier.

 


Le président bolivien Evo Morales a eu de fructueux échanges de vues, d'abord pendant environ deux heures avec le leader de la Révolution Fidel Castro, et ensuite avec le général d'armée Raul Castro Ruz, président du Conseil d'Etat et du Conseil des ministres.

Ces conversations fraternelles ont porté sur des questions d'intérêt bilatéral, et ont été une occasion propice aux échanges d'expériences sur la manière dont nos deux peuples assument leurs tâches politiques, sociales et économiques tout en affrontant les agressions externes et les conséquences de la crise économique mondiale.

Les deux parties se sont accordées sur la nécessité de continuer d'œuvrer au renforcement de l'unité des pays d'Amérique latine et de la Caraïbe, ainsi qu'à la consolidation et au développement des acquis au plan multilatéral.

Evo Morales a relevé la grande signification que revêt pour lui chaque rencontre avec le camarade Fidel, et il a réitéré la gratitude de son peuple pour la solidarité inconditionnelle de Cuba, notamment dans les domaines de la santé et de l'éducation. Lors de leur conversation les dirigeants des deux pays ont réaffirmé leur volonté de perfectionner cette collaboration.

A l'entretien avec Raul assistaient également le premier vice-président du Conseil d'Etat et du Conseil des ministres, José Ramon Machado Ventura, le ministre des Relations extérieures Bruno Rodriguez Parrilla, le ministre de la Présidence de la Bolivie Juan Ramon Quintana, et l'ambassadeur de Cuba dans ce pays frère Rafael Daussa.

Quelques instants plus tard, le président Evo Morales a été raccompagné à l'aéroport international José Marti par le ministre des relations extérieures Bruno Rodriguez Parrilla.
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17 juin 2009 3 17 /06 /juin /2009 20:18
Sociologue et philosophe brésilien, Emir Sader est l'un des fondateurs du Forum social mondial. Il analyse les facteurs qui ont contribué aux victoires de la gauche en Amérique latine.

L'élection d'Hugo Chavez en 1998 au Venezuela date un basculement quasi général du continent à gauche. Quels sont les facteurs à même d'expliquer ces victoires à répétition ?


Emir Sader. Apparemment ces facteurs sont contradictoires mais, d'un point de vue dialectique, la racine fondamentale est le rejet du néolibéralisme. Durant les années 1990, l'Amérique latine n'a pas été seulement le berceau du néolibéralisme mais son paradis. À cette époque, le continent a la gueule de bois. La réaction épidermique des mouvements radicaux contre le néolibéralisme a conduit à déloger du pouvoir les gouvernements de cette mouvance. On assiste à une réaction populaire contre la politique de la concentration de la rente et de l'exclusion sociale.

Comment ce continent est-il devenu le laboratoire du modèle hégémonique ?


Emir Sader. Les dictatures militaires et les gouvernements de droite ont cassé la capacité de résistance du mouvement populaire. C'est sur cette brisure qu'ils ont construit l'hégémonie libérale. Aujourd'hui, l'Amérique latine a radicalement changé. Jamais la gauche ne s'est retrouvée en meilleure situation. Ce ne sont pas des accidents électoraux mais la généralisation du sentiment de rejet du néolibéralisme. Lors de la prise de fonctions de Fernando Lugo au Paraguay, The Economist a publié un éditorial dans lequel il affirmait qu'il n'y aurait plus de victoire de gouvernements de gauche. Selon ce journal, avec la crise, l'agenda des conservateurs redeviendrait prioritaire avec des sujets, propres à la droite, comme l'ajustement fiscal. Cette analyse s'est révélée erronée avec la victoire de Mauricio Funes au Salvador. Le Front Farabundo Marti (FMLN), comme les autres guérillas, a compris que la fin du monde bipolaire rendait impossible une victoire militaire. Ces guérillas ont donc entamé un processus de transition vers la lutte institutionnelle. Au Salvador, l'accumulation des forces politico-militaires s'est transformée en un véritable outil institutionnel. Les succès électoraux ont presque été immédiats. Mauricio Funes a déclaré que le président brésilien était une référence importante. Mais il a également annoncé qu'il allait entrer dans l'Alba (1). On le sait, la révolution se fait contre le capital. En Amérique latine, un gouvernement se construit contre les schémas. Et en Amérique centrale, la chose est encore plus compliquée en raison de l'économie dollarisée. Ce continent est le seul endroit où il existe des processus d'intégration régionaux relativement autonomes des États-Unis. La ligne de démarcation ne se situe pas entre une bonne et une mauvaise gauche, comme veulent le faire croire les médias, mais entre les gouvernements qui ont signé des traités de libre-échange (TLC) et ceux qui sont pour l'intégration.


Néanmoins, des différences notables existent, par exemple entre les gouvernements du Venezuela et du Brésil...


Emir Sader. Très clairement. Ce sont des différences qui se posent à l'intérieur du champ progressiste en termes de pour ou contre le processus d'intégration régionale ou le traité de libre-échange. Le Brésil a joué un rôle très important dans le rejet de l'Alca (2). Chez les pays qui ont opté de manière prioritaire pour l'intégration régionale, certains sont en rupture avec le modèle dominant : Équateur, Bolivie, Venezuela. Les autres ont une politique d'héritage au sens de maintien des éléments hégémoniques du capital financier. Mais ils ont aussi repris l'idée de développement, et surtout amorcé une politique sociale et extérieure différente. Dans le cas du Brésil, il a gardé des aspects importants du modèle hégémonique avec l'agrobusiness. C'est un gouvernement contradictoire.


Justement, comment ces contradictions sont-elles perçues par les forces sociales qui ont porté ces gouvernements de gauche ?


Emir Sader. C'est un mouvement contradictoire avec des secteurs de gauche et des secteurs de droite. Il faut s'allier aux secteurs de gauche pour lutter contre les secteurs de droite. À mon avis, c'est ça la position juste. Il existe une autre vision de l'ultragauche qui consiste à dire que des gouvernements de gauche sont les meilleurs administrateurs du néolibéralisme parce qu'en plus ils ont un soutien populaire.


Comment les forces de gauche et les mouvements sociaux sont-ils parvenus à s'entendre pour remporter des présidences ?


Emir Sader. Il y a une meilleure compréhension de la nouvelle dynamique de la lutte sociale, politique, historique. Si l'on prend le cas de la Bolivie, l'apparition du mouvement indigène, comme sujet central, a été fondamental. Il s'agit en fait d'une nouvelle compréhension théorique du sujet. Le vice-président de la Bolivie, Alvaro Garcia Linera, a écrit un article fondamental de ce point de vue. Il y fait la critique de l'économicisme de la gauche traditionnelle en Bolivie. Celle-ci s'adressait aux Indiens en leur demandant de quoi ils travaillaient. « De la terre ? Alors tu es un petit paysan, allié vacillant de la classe ouvrière. » C'est-à-dire qu'il y avait exclusion de l'identité séculaire - Aymara, Guarani, Quechua. Qui plus est, l'analyse était d'autant plus fausse que le travail de la terre des Indiens n'est pas individuel mais communautaire. Le changement de cette vision a permis la construction y compris du MAS (Mouvement au socialisme, le parti d'Evo Morales).


Quel a été le rôle des courants dits plus traditionnels - marxistes, théologie de la libération, féministes ?


Emir Sader. Les mouvements sociaux ont été le principal protagoniste de la résistance au néolibéralisme. Ils ont été prédominants dans les années 1990, à partir des crises économiques comme au Mexique en 1994, au Brésil en 1999, en Argentine en 2001. Ils ont ouvert une période de contestation du modèle hégémonique qui a permis l'émergence d'une alternative. L'élection d'Hugo Chavez en est symptomatique. Les mouvements sociaux qui sont parvenus à se poser la question de la construction gouvernementale ont un fait un bond un avant. Ceux qui sont restés au niveau de la résistance, et n'ont pas rétabli des rapports avec la politique pour disputer le pouvoir hégémonique, se sont essoufflés, voire ont presque disparu.


Quels sont désormais les principaux défis de la gauche ?


Emir Sader. La question centrale est la lutte anti-néolibérale. Elle peut déboucher sur le socialisme et acquérir une dynamique anticapitaliste dans la mesure où l'on procédera à la « démarchandisation » de cet ordre économique. Il s'agit pour les gouvernements de réorganiser l'État et la société autour de la sphère publique et d'ouvrir l'universalisation des droits. Aujourd'hui le plus grand acquis que nous avons en Amérique latine est l'Alba. À l'intérieur de cet ensemble, le commerce ne se fait pas au prix du marché mais selon le commerce juste. Chaque pays donne ce qu'il a et reçoit ce dont il a besoin. Les échanges entre le Venezuela et Cuba sont exemplaires : la médecine sociale cubaine n'a pas de prix, tout comme les programmes d'alphabétisation, le sport. Dans le même temps, Cuba a reçu du pétrole vénézuélien. Le journal de droite argentin, la Nacion, relevait que 18 000 Argentins sont allés dans un hôpital bolivien pour se faire opérer gratuitement des yeux par des médecins cubains dans le cadre de l'opération Miracle (3). C'est ça la solidarité et la complémentarité. L'Alba est l'espace de l'alternative à l'Organisation mondiale du commerce.


Et concernant l'intégration régionale ?


Emir Sader. Il y a eu une très importante réunion de la Banque du Sud. Elle démarre. La monnaie commune avance pour surmonter les mauvaises alternatives de type protectionniste national qui diminuerait les échanges. Il faut protéger la région dans son ensemble, surtout les pays faibles plus durement frappés par la crise. C'est là une voie. L'autre est d'aider à construire une alternative du sud du monde. Nous sommes les globalisés. Le sud du monde devrait se réunir pour avancer sa solution à la crise.

 

(1) Alba : l'Alternative bolivarienne pour les peuples des Amériques est composée de six États (Cuba, Bolivie, Dominique, Honduras, Nicaragua, Venezuela ; l'Équateur est observateur). Elle repose sur une répartition équitable des biens, services et ressources dont dispose chacun des États membres.

(2) Zone de libre-échange englobant l'ensemble du continent voulue par les États-Unis mais en échec.

(3) L'opération Miracle a été lancée en 2004 par Cuba et le Venezuela. Destinée aux Latino-Américains sans ressources, elle a permis d'opérer gratuitement des yeux un million et demi de malades. Depuis, les cliniques ont essaimé.

 

Entretien réalisé par Cathy Ceïbe

L'Humanité

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15 juin 2009 1 15 /06 /juin /2009 22:52



Le  Nicaragua possède une histoire triste, remplie de rebondissement.  Ce petit pays situé au cœur de l'isthme de l'Amérique centrale est, malheureusement, le deuxième le plus pauvre en Amérique, après Haïti.  Son histoire permet d'expliquer cette situation.

La colonisation et les débuts

Tout comme ses confrères d'Amérique centrale, le peuple nicaraguayen provient d'un mélange d'Amérindiens présents lors de la colonisation et d'Espagnols.  Les premiers habitants du Nicaragua étaient des peuples autochtones venus du Mexique qui s'établirent près de l'île d'Ometepe. Des troupes indigènes venues de Colombie s'établirent quant à elles sur la côte Atlantique. Deux d'entre-elles y vivent encore aujourd'hui : les Mosquitos et les Mayagnas.

En 1502, Christophe Colomb longe les terres du Nicaragua, mais n'y reste guère longtemps.  En 1522, l'Espagnol Gil González Dávita tente de coloniser le pays.  Cependant, l'homme qui réussit cet exploit est Francisco Fernandez de Cordoba en 1523.  Il est, entre autres, le fondateur des villes de Granada et de Leon.  En 1570, le Nicaragua est dépendant de la capitainerie générale du Guatemala.  Le nom du pays vient du chef indien Nicarao qui fut un allié des Espagnols.

En 1821, les cinq pays centraméricains (Guatemala, Salvador, Honduras, Nicaragua et Costa Rica) obtiennent leur indépendance de l'Espagne et deviennent des provinces du Mexique jusqu'en 1823.  Ils forment ensuite les Provinces-Unies d'Amérique centrale qui seront rompues en 1838 pour former les cinq pays centraméricains.

Le Nicaragua est une région stratégique, car son principal fleuve, le San Juan, unit la mer des Caraïbes au lac du Nicaragua.  Il permet donc d'aller au cœur même du pays, vers ses plaines fertiles.  Les Américains ont toujours eu un intérêt pour le Nicaragua, et ce, dès le début du XXe siècle, car c'est dans ce pays que se trouve la route la plus aisée pour se rendre de New York à Los Angeles (à l'époque). 

 

En effet, il suffit de passer par le Rio San Juan, de franchir quelques kilomètres en diligences pour se rendre à la côte ouest du pays et de naviguer jusqu'en Californie.
Entre 1855 et 1857, William Walker, un aventurier américain, s'autoproclame président du Nicaragua dans le but d'annexer le pays aux États-Unis.  Il est chassé le 14 septembre 1857 par les deux partis politiques du pays, soit les libéraux et les conservateurs.  Les conservateurs prennent le pouvoir de 1858 à 1893.  Ils proclament la séparation de l'Église et de l'État et essaient de se distancer des États-Unis.
En 1893, le général José Santos Zelaya prend le pouvoir par un putsch militaire.  Il poursuit la modernisation de son pays et entame la construction d'un chemin de fer.  Il organisme des réformes au niveau de l'éducation et met en place une constitution démocratique.  En 1903, les États-Unis proposent au Nicaragua de creuser un canal interocéanique afin de pouvoir accéder de l'océan Atlantique à l'océan Pacifique par la voie navale.  Zelaya refuse, car les États-Unis demandent le droit exclusif de cette construction et les conditions du contrat portent atteintes à la souveraineté du pays.  Un canal sera finalement construit au Panama, région échangée à la Colombie par les États-Unis contre des îles appartenant (et donc volées) au Nicaragua.
En 1909, les États-Unis arment le Nicaragua et appuient le coup d'État d'Adolfo Díaz contre Zelaya.  Le gouvernement américain se donne le droit d'intervenir dans les affaires internes du Nicaragua et de contrôler son gouvernement.  En 1910, un commissaire s'installe à Managua (la capitale) pour imposer les directives de Washington.  Díaz demande l'aide militaire américaine pour l'aider à mater le début d'une rébellion paysanne.  Une base militaire américaine est installée au Nicaragua pour le protéger
« Si 100 hommes aiment le Nicaragua comme je l'aime, le Nicaragua sera libre ! »
- Sandino, 1893-1934
En 1926 arrive Augusto César Sandino, homme politique au Nicaragua, qui ranime le nationalisme chez le peuple nicaraguayen.  Il combat incessamment la domination américaine.  Entre 1927 et 1933, il met sur pied l'Armée de Défense de Souveraineté Nationale qui lutte contre les troupes américaines.  Les Américains créent et entraînent la Garde Nationale (corps militaire désigné pour maintenir la paix dans le pays), ayant comme dirigeant Anastasio Somoza, pour se défendre.  Les troupes américaines finissent par quitter le pays en 1933, mais elles suppriment avant de partir l'armée et la police nicaraguayennes.  La Garde Nationale devient ainsi la seule autorité.  Juan B. Sacasa, un libéral, est élu président.

En 1934, Sandino est assassiné par la Garde Nationale.  Il deviendra un héros du nationalisme nicaraguayen.  Profitant du nouveau pouvoir de la Garde Nationale, Somoza organise un coup d'État.  Il gardera le pouvoir jusqu'à sa mort et sa famille régnera sur le pays jusqu'en 1979.  Somoza en profite pour s'accaparer des richesses du pays. Au milieu des années 1950, on estime la fortune d'Anastasio à une cinquantaine de millions de dollars.

Anastasio Somoza est assassiné en 1956 par le poète Rigoberto Lopez Perez, qui dit échanger sa vie contre la liberté de son peuple. L'ambassadeur américain intervient pour que la gérance du pays soit passée au fils de Somoza, Luis Somoza.


La dictature de la famille Somoza se poursuit.  Cependant, Luis a une vision plus démocratique et moderne que son père, vision désapprouvée par son frère, Anastasio Somoza Deblaye, qui a remplacé son père à la direction de la Garde Nationale.  Luis décède de façon suspecte en 1956.  Deux présidents lui succèdent (des amis de la famille) mais c'est Anastasio Somoza Deblaye qui est le vrai maître du pays.  En 1967, il est enfin le président du Nicaragua grâce à l'appui des Américains.  La corruption se poursuit.  Suite à un tremblement de terre en 1972 qui dévaste la ville de Managua, Somoza détourne l'aide internationale à son profit.
Le Front Sandiniste de Libération Nationale
Pendant ce temps, en 1961, de jeunes intellectuels forment un groupe de guerillos baptisé le Front sandiniste de libération nationale (FSLN) nommé ainsi en l'honneur de Sandino, afin de mettre fin au règne des Somoza.
En 1974, un commando du FSLN prend 35 dignitaires en otage, dont l'ambassadeur américain.  En échange de leur libération, le FSLN obtient la libération de 14 prisonniers politiques, dont Daniel Ortega qui deviendra le leader du groupe, la publication d'un communiqué anti-somoziste et un montant de 1 million de dollars.  Suite à ces actions, Somoza donne tout pouvoir à la Garde Nationale.  En 1978, Pedro Joaquin Chamorro, directeur du journal La Prensa et figure de l'opposition est assassiné par les services secrets somozistes.  Une grève nationale est décrétée. 

 

Le FSLN réussit à s'emparer de l'Assemblée Nationale pendant 48 heures.  Les luttes se poursuivent durant l'année.  C'est la population qui en subit les dommages ; plus de 10 000 sont massacrée et des villes sont détruites.

Les efforts du FSLN, familièrement appelé «les Sandinistes», seront récompensés le 17 juillet 1979 puisque Somoza quitte le pays (avec une grande partie des coffres de l'État).  Le 19 juillet (décrété fête nationale), les troupes du FSLN mettent en place un gouvernement révolutionnaire à Managua.  Contrairement à de nombreux gouvernements qui prennent le pouvoir par la force, le FSLN entreprend de mettre sur pied une série de politiques sociales en faveur du peuple.  Il lance une réforme agraire, une campagne pour alphabétiser 400 000 personnes et un programme de santé couvrant tout le pays.  Il nationalise les biens non productifs et les propriétés du clan Somoza.  Il promet aussi des élections d'ici 1985, au maximum.  Il instaure la Charte fondamentale des droits et des garanties du peuple du Nicaragua.



La guerre civile et les élections
En janvier 1981, Ronald Reagan entre en fonction aux États-Unis.  Le Nicaragua devient une de ses obsessions.  Le gouvernement américain s'oppose alors au règne des Sandinistes qui favorisent un régime marxiste et entretiennent de bonnes relations avec Cuba. De plus, Reagan ne veut pas que les pays d'Amérique centrale acquièrent trop d'indépendance.  Dès le premier avril 1981, il suspend l'aide américaine au Nicaragua en invoquant que les Sandinistes aident la guérilla salvadorienne et qu'ils sont communistes.
En 1983, arrive la contra au Nicaragua.  Il s'agit d'une rébellion financée par les Américains qui a pour but de nuire au gouvernement sandiniste.  Ce mouvement contre-révolutionnaire est composé de mercenaires, d'ex-membres de la Garde Nationale et de paysans qui s'opposent au nouveau gouvernement.  Ils sont concentrés près des frontières du pays, soit au El Salvador et au Honduras.
Les élections sont prévues pour la fin de 1984.  En ce début de l'an 1984, les États-Unis minent les eaux de plusieurs ports nicaraguayens.  De nombreux bateaux du Nicaragua et d'autres pays sont endommagés.  La plupart des ports doivent fermer pour environ deux mois et les autres ports sont évités par les bateaux étrangers, ce qui a pour effet de diminuer la fréquentation des ports ainsi que d'augmenter les primes d'assurances, nuisant ainsi à l'économie locale.  Il fut prouvé par la suite que les mines furent posées par des agents américains.  Les Américains survolent aussi à basse altitude le Nicaragua et envahissent leurs eaux territoriales.  Le Nicaragua décrète l'état d'urgence.

Les Sandinistes ont décidé de rendre l'élection possible à tous.  Il suffit de déposer un nom, un symbole graphique et un programme politique pour pouvoir se présenter comme candidat.  Les Américains présentent Arturo Cruz comme candidat (Cruz qui avoua plus tard avoir été payé par la CIA 6 000 dollars américains pour chaque mois de la campagne électorale).  Cruz devait se retirer au dernier moment et affirmer que l'élection était truquée.  De plus, Enrique Bolaños Beyer, actuel président du pays, est leader du COSEP, un groupe pro-entreprise privée.  Les membres de ce groupe sont des anciens amis de Somoza.  Ils ont comme plan, toujours avec l'aide la CIA, de détruire la crédibilité du scrutin.  Un des plans était de faire croire, peu avant le scrutin, l'arrivage d'avions de chasse russes au Nicaragua.

L'élection a lieu le 4 novembre 1984.  Le candidat du parti sandiniste, Daniel Ortega, est élu à 67 %.  La population participe à 75 %.  Cinq cents observateurs étrangers sont présents et attestent la régularité du scrutin.  Cependant, les États-Unis contestent cette élection.


Les États-Unis déclenchent un embargo commercial total envers le Nicaragua dès 1985.  Cet embargo a pour effet d'asphyxier économiquement le régime sandiniste.  Celui-ci n'a guère le choix que de se tourner vers la seule autre puissance mondiale à cette époque : l'URSS. Le gouvernement Reagan voit là une menace communiste grandissante et déclare du même coup l'urgence nationale.  L'aide aux contras s'intensifie et ceux-ci continuent à opérer pour les Américains.  La guerre civile fait de plus en plus de ravages.  Les Américains ont l'idée de ne pas s'en prendre directement à l'armée, mais bien aux infrastructures du pays, puisque les Sandinistes ont promis de les rebâtir.  De plus, ils frappent toujours de façon éclair en laissant supposer que c'était le gouvernement sandiniste qui en a été l'investigateur.  Des cliniques, des écoles, des coopératives agricoles, des matériaux de construction, des lignes de téléphones sont attaqués.  Les routes sont minées, blessant de nombreux innocents.  L'embargo empêchant les médicaments d'entrer dans le pays, de nombreux blessés meurent faute de soins adéquats.  La CIA fait aussi appel à des soldats argentins endurcis pour enseigner aux contrascontras, voient l'aide venant des États-Unis augmentée.  Trois prêtres sont au sein du gouvernement.  Le Vatican les fait relever de leur sacerdoce et condamna la théologie de la libération.  Le but de toutes ces tactiques est d'obliger les Sandinistes à consacrer leurs ressources à la guerre civile, les empêchant ainsi d'investir dans les services sociaux. comment commettre des atrocités sur la population.  Le Honduras et le Salvador, qui abritaient les
L'objectif des États-Unis fut atteint.  Les projets révolutionnaires ne purent être réalisés.  L'embargo américain étouffa le pays.  Les contras obligèrent le pays à s'armer.  À la fin des années 1980, 60 % du budget allait à la défense du pays, retardant ainsi la réalisation des politiques sociales.  La guerre que mena l'administration Reagan contre le Nicaragua fit 57 000 victimes, dont 29 000 morts, et laissa le pays en ruine.
Le tribunal
En 1986, le « Irangate » éclate au grand jour qui révèle que les États-Unis auraient vendu pour 50 millions de dollars américains d'armes à l'Iran (la guerre Iran-Irak sévissant à ce moment au Moyen-Orient) et que l'argent amassé par ces ventes avait financé les contras.  De plus, des trafiquants de drogues nicaraguayens furent financés par le biais de l'aide humanitaire américaine pour qu'ils puissent acheminer des armes aux contras et les approvisionner.
Le Nicaragua décide de poursuivre le gouvernement américain devant la cour internationale de justice de La Haye.  Le tribunal condamne le gouvernement américain pour le minage des ports qui avait endommagé des navires neutres, pour le sabotage d'oléoducs sous-marins, pour celui d'une partie d'un terminal pétrolier, pour une attaque aérienne et navale contre le port Cortino (attaque qui détruisit cinq réservoirs de pétrole), pour ne nommer que cela.  «Dans tous ces cas, décréta la Cour, les États-Unis avaient planifié, dirigé et exécuté ces attaques, même si aucun militaire américain n'y participait.  En d'autres termes, les États-Unis [ont] directement attaqué le Nicaragua, et violé la charte des Nations Unies et d'autres traités internationaux.»  Le tribunal condamne aussi le financement aux contras qui fit passer le nombre de rebelles de cinq cents à dix mille, ainsi que les enseignements qu'ils reçurent.  Ce financement constituait «une violation claire et injustifiée du principe de non-intervention dans les affaires d'un pays souverain.»  Et même si, dans le cas où le gouvernement du Nicaragua s'apparenterait au communiste, cela n'aurait pas justifié les actions des États-Unis.  Le tribunal condamne aussi la raison invoquée pour interrompre l'aide au Nicaragua en 1981 (soit la fourniture d'armes au Salvador par le Nicaragua), car cette raison était non fondée.  L'embargo commercial est considéré comme une violation des traités.  Le tribunal mandate le gouvernement américain de mettre fin aux crimes et de dédommager le Nicaragua.  Il réclame 370 200 000 de dollars américains.
Les États-Unis déclarent qu'ils ne se plieront pas à ce jugement, car ils considèrent qu'il était fait par une cour qui n'avait pas les compétences pour juger ces événements.  Le Nicaragua se présente alors devant le Conseil de sécurité des Nations Unies et demande l'adoption d'une résolution réclamant que tous les États respectent le droit international.  Les États-Unis font valoir leur droit de veto ; la résolution n'est pas acceptée.  Le Nicaragua va ensuite voir l'Assemblée générale des Nations Unies et présente la même résolution.  Les États-Unis, Israël et El Salvador s'y opposent.  Le Nicaragua représente la même résolution l'année suivante ; seuls les États-Unis et Israël s'y opposent.  Les poursuites échouèrent et le Nicaragua ne put jamais être dédommagé.  Les poursuites furent abandonnées en 1990 lorsqu'un gouvernement favorable aux États-Unis fut élu au Nicaragua.
La décennie 1990 à ce jour
Pendant ce temps, en août 1987, les cinq pays de l'isthme de l'Amérique centrale signèrent un accord de paix : le plan Esquipulas.  Peu après, des négociations sont entamées entre les Sandinistes et les contras.  Les deux partis acceptent le cessez-le-feu.  L'état d'urgence est levé au Nicaragua.  En 1989, les pays d'Amérique centrale s'entendent pour démanteler les bases des contras.  Mais le non-respect de cet accord amène les Sandinistes à lever le cessez-le-feu en novembre 1989.


Des élections sont à nouveau prévues pour le mois de février 1990.  Les États-Unis intensifient leur soutien aux contras.  Le message est très clair : si le gouvernement sandiniste est encore élu, la guerre et la crise économique se poursuivra.  L'UNO (Union Nationale de l'Opposition) est créée.  Il s'agit d'une coalition de 14 partis politiques de toutes tendances (dont le parti communiste d'obédience trotskyste).  Leur représentante, Violetta Chamorro, entre au pouvoir le 25 avril 1990.  Les États-Unis ont investi 45 millions dans la campagne électorale de l'UNO.

Entre 1991 et 1992, le Fonds Monétaire Internationale et la Banque Mondiale obligent le Nicaragua à payer ses dettes.  Des programmes d'ajustements structurels sont mis sur pied.  L'écart entre les riches et les pauvres s'intensifie de jour en jour.  En même temps, les recontras, anciens contras, continuent à semer la terreur dans le pays pendant que les recompas, anciens Sandinistes, sèment eux aussi la violence.  Les deux groupes s'affrontent dans tout le pays.

En 1996, l'Alliance libérale, et son représentant, Arnoldo Alemán, prend le pouvoir du pays.  L'ouragan Mitch ravage le pays en 1998. Il en résulte d'importantes destructions et de gigantesques inondations. D'importantes coulées de boues font plus de 3 000 morts.  Alemán détourne les fonds destinés à l'aide internationale.  On estime officiellement la corruption à 100 millions de dollars et officieusement à 700 millions de dollars.  Jamais le Nicaragua ne fut autant vidé par son gouvernement. 

Alemán est maintenant prison pour blanchissement d'argent, corruption, enrichissement illicite et malversations dans l'utilisation des fonds publics depuis 2002.  Le nouveau président est Enrique Bolaños Beyer depuis le 10 janvier 2002. Celui-ci ne contrôle pas réellement le pays, car ceux qui soutenaient Alemán sont encore au pouvoir.  De plus, Alemán donne ses directives à l'aide d'un cellulaire de sa prison à sa femme et ses deux filles qui sont à la tête du gouvernement.  Bolaños est aussi très influencé par les chefs religieux qui abordent une lignée de pensée très à droite. 
De son côté, Daniel Ortega continuera de se présenter à chaque élection et vous connaissez la suite, Sandino est revenu !
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13 juin 2009 6 13 /06 /juin /2009 23:35


(source : Voice Of Revolution 10/06/09, traduction Futur Rouge)

Le 4ème Sommet Continental des Peuples Indigènes et de Nationalités de l'Abya Yala a demandé la fin du blocus américain de presque 50 ans contre Cuba. La demande a été faite dans le cadre de la déclaration finale du Sommet, publié le 31 mai. Le Sommet s'est déroulé dans la ville Andean de Puno, dans la région du sud du Pérou. Partie de la déclaration finale :

"Nous nous rencontrons [sur les rivages de] Lake Mama Quta Titicaca, 6500 délégués des organisations des peuples indigènes représentatifs dans 22 pays d'Abya Yala, ensemble avec les peuples fraternels de l'Afrique, États-Unis, Canada, cercle Polaire et d'autres parties du monde, avec la participation de 500 observateurs des mouvements sociaux divers,
"Pour déclarer notre présence en ces temps de crise profonde dans la civilisation capitaliste de l'Ouest qui a imposé une crise environnementale, culturelle, l'énergétique et sociale, en menant à l'exclusion sociale et à la faim. C'est une expression de l'échec d'eurocentrisme et de modernité coloniale née d'ethnocide et qui sacrifie maintenant toute l'humanité.

"Pour offrir une alternative de vie contre une civilisation de mort, en indiquant nos racines pour projeter un avenir, basé sur nos principes et pratiques d'harmonie entre les hommes, les femmes, la Mère-Terre, les spiritualités, les peuples et les cultures, que nous appelons Buen Vivir (la Bonne Vie). [...]

"Pour renforcer notre propre système d'éducation interculturel, bilingue, et de santé indigène, pour avancer le décolonisation de connaissance et surtout prévenir biopiracy, en défendant nos propres systèmes uniques de patrimoine intellectuel qui sont détenus par les peuples indigènes collectivement et à travers les générations.

"Pour soutenir les luttes de tous les peuples du monde contre les pouvoirs impérialistes, ce qui inclut une fin au blocus de Cuba, le retrait d'Israël des territoires palestiniens, les droits collectifs des peuples de Masai, Mohawk, Shoshoni, Samé, Kurdes, Cataláns, Basques, parmi d'autres."

Le Sommet aussi déclaré le 12-16 octobre 2009 pour une Mobilisation Globale en défense de la Mère-Terre et de Ses Peuples!

(Pour la pleine déclaration et plus de nouvelles voir : www.abyayalanet.org et www.ivcumbrecontinentalindigena.org)

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