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24 février 2009 2 24 /02 /février /2009 21:37
La Foire du livre en tournée dans l'île

 

La Foire du livre en tournée dans l'île

Michel Hernandez - 24.02.2009

La Foire internationale du livre 2009 a fait ses adieux au public, qui pendant plusieurs jours a pris d'assaut la forteresse de San Carlos de la Cabaña, avec la remise des prix aux expositions qui se sont distinguées par leur originalité et leur créativité.

Le jury présidé par l'écrivain Reynaldo Gonzalez a décerné au Pavillon de la République du Chili le prix du meilleur stand étranger, tandis que les éditions Vigia ont remporté le prix du meilleur stand cubain.

Les deuxième et troisième prix sont allés respectivement au Fonds éditorial de la Casa de las Américas, et aux éditions Boloña. Par ailleurs le jury a attribué une mention spéciale aux éditionsTerritoriales.

A la cérémonie, qui s'est déroulée dans la salle Nicolas Guillén de La Cabaña, en présence de Abel Prieto, membre du Bureau politique et ministre de la Culture, Iroel Sanchez, président de l'Institut du livre, a annoncé que plus d'un demi million de personnes avaient assisté à la première étape de la Foire, et que plus 1100 000 exemplaires avaient été vendus.

Il a signalé que «la Foire nous a permis de nous rapprocher de manière critique et dans une perspective émancipatrice à la création intellectuelle, et cette rencontre a prouvé qu'il est possible de convoquer massivement les lecteurs sans répéter les dogmes et les schémas traditionnels qui prévalent aujourd'hui sur le marché du livre».

Dans son intervention, le président de l'Institut du livre s'est félicité du grand succès populaire de cette édition, en soulignant que la Révolution et son leader Fidel Castro ont été les principaux artisans d'un événement culturel d'une telle ampleur.

A partir de jeudi, la Foire entamera une tournée jusqu'au 1er mars à Pinar del Rio, dans l'île de la Jeunesse, La Havane, Matanzas, Cienfuegos, Sancti Spiritus et Villa Clara, et s'étendra du 5 au 8 du même mois de Ciego de Avila jusqu'à Guantanamo, dans l'extrême est du pays.

L'édition 2010 de la Foire internationale du livre de La Havane accueillera la Russie et les intellectuels cubains Maria del Carmen Barcia et Reynaldo Gonzalez comme invités d'honneurs.


Date: 2009-02-24
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24 février 2009 2 24 /02 /février /2009 21:12


DOCUMENTS OFFICIELS DES ETATS-UNIS

Des prisonniers ont été maltraités à mort

Stephen C. Webster


L'UNION américaine des libertés civiques (ACLU) a publié des passages d'un rapport gouvernemental aujourd'hui déclassé sur les techniques d'interrogatoire utilisées en Irak, en Afghanistan et à Guantanamo. Ces pages qui n'avaient pas été divulguées jusque là détaillent le recours réitéré à des procédés abusifs, y compris jusqu'à ce que mort s'ensuive.

Les documents obtenus par l'ACLU sur la base de la Loi sur la liberté de l'information (FOIA) contiennent un rapport du vice-amiral Albert T. Church, qui avait été chargé de mener une enquête exhaustive sur les méthodes d'interrogatoire du département de la Défense. Church qualifie spécifiquement les interrogatoires effectués à la base aérienne de Bagram, en Afghanistan, de « clairement abusifs, de toute évidence non conformes à aucune politique ou instruction approuvée pour les interrogatoires ».

La publication de l'ACLU est sortie le jour même où trois autres importants groupes de défense des droits de l'Homme ont pu télécharger des documents en vertu de la FOIA. Ces documents révèlent que le Pentagone a dirigé des prisons secrètes à Bagram et en Irak, qu'il a coopéré au programme de « détentions fantômes » de la CIA et que du personnel de défense à différé la libération d'un prisonnier pour éviter toute publicité négative.

« Dans les deux cas, par exemple, (les prisonniers) ont été menottés à des objets fixés au dessus de leur tête afin de les tenir en éveil », indique le document. « Dans les deux faits, la violence physique a été utilisée : coups de pieds, passage à tabac, tactiques dites « de soumission » qui impliquent que des coups sont portés aux jambes (des prisonniers) par les genoux (des interrogateurs). Dans les deux cas, la blessure aux jambes est en rapport avec le décès. Dans un cas, la blessure provoquée par un objet contondant a provoqué une embolie pulmonaire et dans l'autre, une maladie de l'artère coronaire a été compliquée par une lésion du même type. »

Dans un communiqué de presse, l'ACLU résume les documents qui font partie de : « (Une) enquête menée sur deux décès à Bagram. Il a pu être établi que les deux détenus étaient morts d'une embolie pulmonaire causée par le fait qu'ils avaient été enchaînés debout, privés de sommeil et soumis à des dizaines de passages à tabac infligés par des gardiens et peut-être même des interrogateurs. (Fait aussi état du recours à la torture dans la base illégale de Guantanamo et dans des prisons US/afghanes de Kaboul.)

« (Une) enquête sur un homicide ou un homicide involontaire perpétré sur le détenu Dilar Dababa par des forces des Etats-Unis en 2003, en Irak.

« (Une) enquête ouverte après des affirmations selon lesquelles un prisonnier irakien aurait été soumis à la torture à The Disco (situé dans les installations de la Force des opérations spéciales à l'aéroport de Mossoul, en Irak). Le supplice consistait à remplir son survêtement de glace, puis à asperger d'eau le prisonnier au tuyau d'arrosage et à le maintenir debout pendant des périodes prolongées, parfois devant un climatiseur ; l'obliger à se coucher et à boire de l'eau jusqu'à s'étrangler, vomir ou étouffer ; lui frapper la tête contre une plaque métallique chauffée alors qu'il portait une capuche et qu'on l'interrogeait ; l'obliger à lever plusieurs fois de suite les jambes, auxquelles on avait accroché des blocs de glace, et lui donner des coups de pied quand il ne pouvait plus.

« (Une) enquête sur des déclarations de cas de torture et exactions perpétrés en 2003 à Abu Ghraïb.

« (Et une) enquête ayant établi une cause probable pour croire que des forces des Etats-Unis ont commis un homicide, en 2003, sur la personne d'Abed Mowhoush, attaché dans un sac de couchage pendant un interrogatoire et décédé par asphyxie. »

« Une grande partie des tortures, mutilations et assassinats de détenus ont obéi à des ordres donnés selon des règles secrètes d'affrontement en usage au Pentagone », écrit Scott Horton, éditeur et collaborateur de Harper's Magazine. « Cela se passait sous les ordres du sous-secrétaire à la Défense pour les renseignements, Stephen Cambone, un personnage qui a réussi jusque là à se soustraire à l'attention portée au scandale de la torture et qui est maintenant vice-président pour la stratégie de QinetiQ North America, une filiale de l'entreprise QinetiQ basée au Royaume uni, qui recrute sous contrat pour la défense. L'analyse du comité des services armés du Sénat ne parvient pas à atteindre le Dr Cambone, ses règles d'affrontement destinées aux unités d'opérations spéciales sous son contrôle, la mort, la défiguration et la torture infligées à des prisonniers qui leur avaient été confiés. Ceci est une raison parmi d'autres pour lesquelles il s'impose de mener de toute urgence une enquête exhaustive avec ordres de comparution. Mais la diffusion complète des enquêtes internes déjà menées par le département de la Défense est une étape prochaine et essentielle. ». (Tiré de Rebelion)
 

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23 février 2009 1 23 /02 /février /2009 12:20

Photo d'archive voir en vidéo l'arrivée de Cahvez : http://lcn.canoe.ca/cgi-bin/player/video.cgi?file=/lcn/actualite/le_monde/20090121_cuba.wmv

Fort de son succès au référendum la semaine dernière, le président vénézuélien Hugo Chavez a débuté aujourd'hui à Cuba une visite symbolique.

 
Arrivé hier soir à l'aéroport de La Havane, Chavez a été reçu à sa descente d'avion par son homologue cubain Raul Castro.


"L'accolade entre les deux chefs d'Etat (montre) le symbole de l'unité de deux peuples frères", affirme le journal officiel, qui évoque une "visite de travail" sans en préciser l'agenda ou la durée.

La venue surprise de M. Chavez, qui se présente comme la figure de proue des opposants à l'impérialisme américain, intervient cinq jours après sa nette victoire lors d'un scrutin crucial pour son avenir politique. Un amendement constitutionnel, qui lui permet de se représenter, a été approuvé dimanche dernier par référendum avec 54,86% des voix.

CUBA LINDA
05 53 08 96 66
www.cuba-linda.com - cubalinda@wanadoo.fr
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20 février 2009 5 20 /02 /février /2009 15:05


Service en français de l'Agence Cubaine d'Information  (Ariel Soler Costafreda)

Vu du dehors, Guantánamo n'est qu'une prison internationale, un dépôt de « combattants ennemis » condamné par le monde entier pour violation
du droit international et que Barak Obama, le nouveau président des États-Unis va démanteler dans le délai d'un an.


Mais en réalité, Guantánamo est beaucoup plus que cela. C'est une province située à 930 km à l'est de La Havane et dans laquelle est
enclavée, contre la volonté du peuple cubain, l'illégale base navale nord-américaine qui occupe seulement 2% du territoire de la province la
plus à l'est de Cuba, 0,28% de celui du pays entier.

C'est le 10 Décembre 1903, à midi exactement, qu'a commencé l'usurpation de cette portion de terre et de mer de son territoire national
Elle est née sous l'ombre de l'amendement Platt * qui avait été imposé par les États-Unis à la République de Cuba qui venait tout juste de naître.
Elle était soi-disant destinée à être seulement une station pour le réapprovisionnement en charbon des bateaux, mais rapidement, elle s'est transformée en base navale, avec ce que cela implique pour la ville en termes de prostitution, de jeux d'argent et de drogues et a été une constante dans l'attitude d'interventionnisme déclaré qui était pratiqué contre l'île.

A la fin des années cinquante du siècle dernier, lorsque Fidel Castro dirigeait l'insurrection armée qui a rendu possible le triomphe de la Révolution, l'enclave est devenu l'antre où se générait l'appui logistique offert au dictateur Fulgencio Batista.

Après la victoire du Premier Janvier 1959, elle s'est transformée en source de provocations, d'agressions et de violations de l'espace
aérien, maritime et terrestre de la plus grande des îles antillaises.  En 1961, les marines ont brutalement frappé et tué un ouvrier cubain. Un
an plus tard, c'était un humble pêcheur qu'ils assassinaient.

En 1964 puis en 1966, ce sont deux soldats, Ramón López Peña y Luís Ramírez López, qui servaient de cible à des tirs réalisés depuis l'enceinte de la base. Ils ont tous deux perdu la vie.

Á partir de 2002, la base a été employée comme camp de concentration et de torture pour les « combattants ennemis » amené d'Afghanistan dans des  vols clandestins organisés en violation de la souveraineté de plusieurs pays alliés des États-Unis.

C'est une vie très différente qui se déroule de l'autre côté des barbelés. La province de  Guantánamo  est  un  territoire  de  6 182,2 km2,  y compris les 117,6 km2 de la base située à l'entrée d'une des  baies les plus grandes de Cuba, et qui est même considérée comme l'une des plus grandes et des plus profondes du monde entier. 

L'histoire de la baie remonte au 20 Avril 1494. C'est Fernando Colon, le fils du grand amiral, qui en a fait le premier la description. En faisant allusion au journal de bord de son père, il écrivit : «Il a commencé à longer la côte de Cuba et après avoir navigué quelques lieues au-delà de Cabo Fuerte, il est arrivé à  la baie nommée Puerto Grande, dont les eaux étaient très profondes et dont la largeur de  l'entrée était de 150 pas... »
Le 19 Octobre 1739, presque deux siècles et demi plus tard, l'Angleterre a déclaré la guerre à l'Espagne et un an après, l'amiral Edward Vernon,
chef de la flotte britannique des Caraïbes, a jeté l'ancre  à Cayo Hospital, dans la baie de  Guantánamo, pour réparer les dommages subis durant un combat. 

Un an plus tard, il a occupé la baie. Il a même ordonné de la rebaptiser « Cumberland ». Il s'est fortifié dans les terres et a ensuite essayé d'y fonder une ville qui sera plus tard à l'origine de la ville de Caimanera, mais il s'en est fort mal tiré et y a perdu plus de deux mille hommes en raison de la fièvre jaune et de la guerre de guérilla.

Cette ville de Caimanera, située sur la rive ouest de la baie, est née entre 1861 et 1899. C'était un petit bourg qui plus tard, à cause de la présence de la base navale nord-américaine, a reçu des vagues successives de chômeurs de tout le pays qui venaient y chercher un emploi.  C'était le début de la longue histoire d'une usurpation.

Son développement a d'abord été dû à ses activités maritimes et mercantiles, mais aussi à l'exportation de coton, de sel, de canne à sucre et de tabac, mais le vrai destin auquel l'ont voué les gouvernements prérévolutionnaires était tout autre. C'était l'endroit où les marines de la base venaient passer leur temps libre. La prostitution et les jeux s'y développèrent rapidement.

On a pu y assister à la naissance d'un grand nombre de bars, de clubs, de maisons closes (il y avait environ 800 prostituées, pour la plupart des étrangères) et de maisons de jeu. La consommation de drogues y était répandue, autant que la présence de misérables enfants à moitié nus qui
déambulaient en essayant de vendre du poisson, de l'eau ou des fruits et qui se faufilaient dans les bordels.

Ce n'est qu'après le triomphe de la révolution que les services de santé presque inexistants, le lamentable état de l'éducation, les petites maisons aux toits de palme ou de zinc qui formaient le bourg de Caimanera ont subi une métamorphose radicale qui a permis d'améliorer tous les paramètres de la qualité de vie de ses habitants et qui, surtout, ont redonné sa dignité à la femme.

La base est une insulte à la souveraineté nationale de Cuba et son peuple exige sa restitution inconditionnelle.  C'est ce qui a été juré à Baragua. **
____________________




Notes:
* L'amendement Platt, annexe du 12 juin 1902 imposée par les Etas-Unis à la Constitution de Cuba   confère aux Etats-Unis le droit d'intervenir militairement dans les affaires intérieures cubaines dès lors qu'ils décidaient qu'une telle intervention se justifiait




 ** Lors d'une rencontre avec le commandement espagnol, Antonio Maceo dit "le titan de bronze", paysan métis de Santiago de Cuba, héros de la guerre d'indépendance contre l'Espagne (1868-1878), refusa d'accepter une paix sans indépendance ni abolition de l'esclavage. Ce fait est connu comme "la Protestation de Baragua",  devenue pour le peuple cubain symbole d'intransigeance révolutionnaire. (En contrepoint,  la naissance des Etats-Unis a été : l'indépendance avec l'esclavage).

Date: 2009-01-26

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18 février 2009 3 18 /02 /février /2009 09:35
Il est courant d'entendre et de lire que Cuba doit son pétrole à la générosité du Venezuela... Cuba se donne les moyens d'arriver à l'auto suffisance pétrolière comme l'île se donne les moyens de son indépendance malgré un bloqueo qui vise à asphyxier tout un peuple et son économie, son socialisme.
Cuba avance et tient depuis 50 ans et ce n'est nullement un hasard, l'obstination de son peuple et de ses dirigeants atteste que l'on peut  résister, tenir et vaincre.


Cuba veut creuser 24 nouveaux puits de pétrole cette année

LA HAVANE - La compagnie pétrolière d'Etat cubaine Cupet (Cuba Petroleos) a annoncé lundi son intention de creuser 24 nouveaux puits cette année, afin d'augmenter la production d'hydrocarbures dans l'île communiste.

"En 2009, Cupet a décidé d'augmenter la perforation avec nos ressources propres", a indiqué le responsable de ce secteur Julio Jimenez, dans une déclaration à la télévision officielle. Selon M. Jimenez, 16 des 24 puits seront achevé au cours de l'année.

Réalisé grâce à un "financement totalement national", dont le montant n'a pas été précisé, ce projet sera développé avec l'assistance de compagnies étrangères et cubaines, utilisant une technique moderne de perforation sous-marine à partir des côtes.

Il concerne notamment le gisement de Varadero dans la province de Matanzas (ouest), où se trouve les plus importantes réserves prouvées du pays, environ 4,5 milliards de barils. L'installation d'une plate-forme en mer pour exploiter ce gisement "coûterait dix fois plus cher", a estimé M. Jimenez.

Une dizaine de compagnies étrangères opèrent à Cuba, où sont produits quelque 80.000 barils de brut quotidiens, ce qui lui permet de couvrir 47% de sa consommation. Le reste de ses besoins est assuré par le Venezuela, son proche allié, qui lui fournit 92.000 barils à tarif préférentiel.

(©AFP / 16 février 2009 22h33)


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18 février 2009 3 18 /02 /février /2009 09:27
«Argelia con Cuba dos pueblos hermanos»

Fidel Castro


Une ïle singulière dont le combat épique avait bercé les imaginaires dans les années 60. Nous retiendrons l'image des «Barbudos» de Fidel Castro s'écriant devant Boumediène lors d'une de ses visites : «Argelia con Cuba dos pueblos hermanos.» Petit rappel sur cette ïle mythique : l'indépendance de Cuba s'est faite le 10 octobre 1868. La Révolution cubaine date du 1er janvier 1959. Son indicateur du développement humain qui croise plusieurs facteurs, santé, éducation, niveau de vie (IDH 2005), est l'un des plus élevés : 0,838. Sa population de 11.423.952 habitants en 2008. L'espérance de vie est de 78 ans, une des plus importantes au monde.(1)

La République de Cuba est formée de l'île de Cuba (la plus grande île des Grandes Antilles), de l'île de la Jeunesse et de quelques autres petites îles. Sa capitale est La Havane, sa langue officielle l'espagnol et deux monnaies y sont utilisées : le peso cubain et le peso cubain convertible. L'île a été une colonie espagnole de 1492 à 1898. Les Espagnols y ont décimé les tribus indiennes et importé des esclaves africains. La culture cubaine résulte du mélange entre les cultures espagnole et africaine. Cuba possède un rayonnement culturel assez important. Depuis 1959, Cuba est une République socialiste.(2)

Avant l'arrivée des conquistadors, Cuba était peuplée d'Amérindiens : les Siboney étaient des chasseurs et des pêcheurs qui ont laissé de belles peintures rupestres, plus de 200 dans les grottes de Punta del Este sur la Isla de la Juventud. Les Taino vivaient de la culture et de la chasse. L'Espagne conquit l'île au cours du XVIe siècle après sa découverte par Christophe Colomb le 28 octobre 1492. La domination espagnole durera 1868. Malgré les efforts du prêtre dominicain Bartolomé de las Casas, la population indienne payera un lourd tribut : elle sera pratiquement décimée en quelques années. Les conquistadors décident de faire de Cuba leur plaque tournante vers le continent et l'utilisent comme escale pour les navires chargés des richesses du Nouveau Monde à destination de l'Espagne. Ce fut le fameux commerce triangulaire où se singularisèrent aussi les Juifs qui détenaient une grande partie du commerce. De 1792 à 1860, on introduit à Cuba plus de sept-cent-vingt mille esclaves, plus qu'au cours des deux siècles précédents. C'est seulement en 1886 que fut supprimé l'esclavage.

Les luttes pour l'indépendance remontent au milieu du XIXe siècle avec la guerre des Dix ans qui débuta en 1868. Les États-Unis intervinrent dans la guerre d'indépendance cubaine, qui avait fait 200.000 morts depuis 1895 (soit 1/8 de la population), pour aider les indépendantistes et occupèrent l'île de 1898 à 1902, puis de 1905 à 1909. Fidel Castro prit la tête d'une armée de révolutionnaires en 1956, renversant le dictateur Fulgencio Batista le 1er janvier 1959. Il est aidé par Ernesto Che Guevara qui deviendra une légende. Il dirige Cuba jusqu'au 31 juillet 2006 puis c'est son frère Raúl Castro Ruz qui, après avoir assuré l'intérim du pouvoir, est élu le 24 février 2008 président du Conseil d'État et du Conseil des ministres par l'Assemblée nationale.

Qu'en est-il de l'embargo?

Les États-Unis sont l'une des premières nations à reconnaître diplomatiquement ce nouveau gouvernement, mais les rapports entre les deux pays se gâtent dès le mois de mai lors de la nationalisation des avoirs étrangers (dont ceux de United Fruit Co) à Cuba. Par la suite, du 17 au 19 avril 1961 eut lieu une tentative de débarquement à la Baie des Cochons de 1400 réfugiés, recrutés, payés et entraînés par la CIA américaine, qui se solda par un échec. Les États-Unis mirent en place un embargo économique en 1962, mais renoncèrent à toute invasion de Cuba. Le pays fut longtemps soutenu par l'URSS qui lui accordait une aide.

L'enseignement est gratuit à tous les niveaux. Avant la révolution cubaine, le taux d'alphabétisation à Cuba, était déjà de 78%, alors que la moyenne mondiale était de 44%. Selon le PNUD, Cuba se situe au troisième rang mondial avec un taux d'alphabétisation de 99,8% aujourd'hui, à égalité avec l'Estonie et devant les États-Unis (93,3%). La plus ancienne université du pays est celle de La Havane fondée en 1728. Cuba est également connue pour sa médecine et son éducation gratuites. Beaucoup d'étrangers viennent s'y faire soigner. Tous les hôpitaux ainsi que les traitements sont gratuits. Les Cubains sont aussi très avancés dans le domaine de la biotechnologie. Dès 1963, des médecins cubains ont été envoyés en Algérie. Cuba offrit aux enfants victimes de la catastrophe de Tchernobyl des soins gratuits. Dès 1990 Cuba a réussi à former plus de 78.000 médecins et à aider une centaine de pays. Plus de 20.000 médecins cubains sont à l'étranger, particulièrement au Venezuela qui en accueille 14.000. Cuba est un des six pays au monde produisant une protéine nommée interferon (INF).

En 2004, le président Fidel Castro a lancé une vaste campagne humanitaire continentale portant le nom d'Opération Miracle. Près de 600.000 personnes de 28 pays, y compris des citoyens américains, ont retrouvé la vue grâce à l'altruisme des médecins cubains. L'élection d'Evo Morales en Bolivie permit aux Boliviens d'accéder au programme humanitaire lancé par Cuba. Ironie de l'histoire, quarante ans après la mort du Che, son exécuteur, le sergent bolivien Mario Terán qui a assassiné sur ordre de ses supérieurs Che Guevara, a pu se faire opérer par des médecins cubains dans un hôpital offert par Cuba à la Bolivie d'Evo Morales.(3)

Le sergent a lui-même raconté à la presse plus tard qu'il tremblait comme une feuille lorsqu'il s'est retrouvé face à cet homme qu'il a vu à ce moment-là «grand, très grand, immense». Le Che, blessé, assis sur un banc de la modeste école, le voyant hésitant et effrayé, a eu le courage qui manquait à son assassin : il a ouvert sa chemise kaki élimée, découvert sa poitrine et lui a crié : «Ne tremble plus et tire ici, car tu vas tuer un homme.»(4)

L'île produit du tabac (plus ou moins 300 millions de cigares par an ainsi qu'une bonne douzaine de milliards de cigarettes brunes ou blondes), du café et de la canne à sucre. Il semble que l'on ait cultivé, dès 1523, la canne à Cuba. En 1620, Cuba produisait 550 tonnes ; en 1987, plus de 7 millions. Cuba est devenue le premier exportateur mondial de canne à sucre. Face à la crise économique, Cuba libéralisa un peu son économie, le développement d'entreprises privées. Le tourisme fut aussi encouragé. En 1996, l'activité touristique représentait plus que la culture de la canne à sucre en termes de devises. L'essentiel des touristes venant du Canada ou de l'Union européenne, a généré 2,1 milliards de dollars de revenus en 2003.

L'embargo des États-Unis contre Cuba (el bloqueo : «le blocus»), mis en place le 7 février 1962, est toujours en place, faisant de lui le plus long embargo commercial de l'histoire moderne. Il ne porte toutefois plus sur les médicaments, les matériels de télécommunications et les produits agro-alimentaires, faisant des États-Unis le premier exportateur pour l'économie cubaine : le montant des exportations américaines vers l'île s'élève aujourd'hui à 500 millions de dollars par an. En 2008, entre 35 à 45% des importations alimentaires à Cuba viennent des Etats-Unis. Les États-Unis sont le troisième fournisseur de Cuba avec 11% des importations en 2006. En 1998, le président américain Bill Clinton déclara que Cuba n'était plus une menace pour les États-Unis et assouplit l'embargo. Depuis 2001, suite à l'allègement de l'embargo, les sociétés américaines peuvent vendre certains produits agroalimentaires et des médicaments à Cuba. Le gouvernement américain a autorisé la mise en vente aux États-Unis de deux vaccins élaborés à Cuba, devenue un grand exportateur de médicaments génériques.

Le gouvernement cubain a salué l'élection de Barack Obama. Il espère aujourd'hui un changement dans la politique étrangère américaine et a même déclaré que tout allègement de l'embargo serait «le bienvenu». Le nouveau président américain, a une image positive chez la plupart des Cubains. Au cours de sa campagne, Obama s'est engagé à lever les restrictions de circulation de sorte que les Cubano-Américains puissent rendre visite à leurs familles à Cuba. Obama a également promis d'éliminer les obstacles sur les transferts de fonds afin que les individus puissent envoyer de l'argent à leurs familles. Obama a déclaré qu'il était prêt à engager des pourparlers diplomatiques directs avec le gouvernement cubain, sans conditions préalables. Avec la relève des générations, la très riche et influente communauté cubaine de Floride (un million et demi de personnes détenant plus de 40% de l'économie de l'État) se montre, elle aussi, plus pragmatique. Adepte de la realpolitik et soumis à des contraintes économiques, Raul Castro s'est dit prêt à négocier, d'égal à égal avec le nouveau président américain.(5)

Le président cubain Raul Castro a entamé samedi une visite de trois jours en Algérie Les deux pays ont entretenu des liens étroits au sein du Mouvement des Non-alignés. L'ancien président cubain Fidel Castro, frère de Raul, s'est rendu à sept reprises en Algérie. Sa dernière visite remonte à 2001. «L'Algérie et Cuba sont restées côte-à-côte pendant un demi-siècle, à la pointe du combat pour la liberté», écrit El Moudjahid. Alger et La Havane sont convenus, en 2001, d'échanger du pétrole et des produits pétroliers algériens contre des médicaments, des machines et du sucre cubains, mais le volume de leurs échanges reste limité. Nous avons en tête son fameux discours du 16 mai 1972, où il détaille toutes les réalisations que lui a fait visiter Boumediène. Ecoutons-le : «Hace ocho días llegamos a vuestro país. visitamos los experimentos agrícolas, visitamos la región petrolera de Hassi-Messaoud, visitamos la ciudad de Orán, el complejo petroquímico de Arzew. Hemos visto las nuevas industrias comenzando a funcionar, la fábrica de fertilizantes nitrogenados, la fábrica de licuefacción. Hemos visto cómo se construye rápidamente la nueva refinería de Arzew, las plantas recuperadoras de gas, las terminales para el embarque de petróleo y de gas. Visitamos incluso la base recuperada de Mers-EI-Kebir. Después visitamos Constantine, la fábrica de tractores y de la industria mecánica que producirá 5000 tractores anualmente y 10.000 motores de camiones.

Visitamos la heroica región de Skikda y el complejo petroquímico que allí se construye. Participamos en la inauguración del gasoducto y el oleoducto de Hassi-R'Mel y Mesdar-Skikda. Visitamos la nueva siderurgia de EI-Hadjal, en Annaba, con la acería que ahora entra en producción. Visitamos por último el complejo de fertilizantes de Annaba...» C'est limpide, belle époque ! où l'Algérie avait en main son destin malgré un encadrement dérisoire par rapport à la quantité de diplômés actuelle. «Si le nom de Cuba, écrit Nordine Grim, se confond souvent avec son leader charismatique Fidel Castro ou avec la production de sucre, l'ambassadeur cubain en Algérie, Roberto Blanco Dominguez, nous fait découvrir dans cet entretien un pays doté d'une économie largement diversifiée comme les services, le tourisme, la production des médicaments et l'industrie du bâtiment. Mais Cuba, c'est aussi une relation bilatérale légendaire avec l'Algérie dont l'accord remonte au 13 octobre 1962.»

«Contrairement à ce qu'on pourrait croire, déclare Roberto Blanco Domingez, (..) l'économie cubaine avance et se consolide chaque année davantage. L'économie cubaine est aujourd'hui basée sur l'exploitation de services tels que le tourisme. Il est bon de savoir que Cuba a reçu cette année plus de 10 millions de touristes étrangers. Outre la production de liqueurs de qualité, Cuba est également devenue un grand producteur de médicaments génériques et de vaccins dont une grande partie est exportée. L'industrie du bâtiment et des matériaux de construction se modernise dans l'objectif de prendre en charge un programme quinquennal de construction d'un million de logements. Cuba est également en train de diversifier son agriculture dans le but d'atteindre l'autosuffisance alimentaire, même si la canne à sucre et le tabac destinés à l'exportation continuent de bénéficier d'une attention particulière.

Notre pays, qui n'a pas de pétrole, utilise de plus en plus les biocarburants tirés de la canne à sucre. Près de 50% de ses besoins énergétiques proviennent des biocarburants. Je n'oublierai pas le know how, notamment dans les domaines des technologies de l'information et de la communication. Cuba produit aujourd'hui elle-même les logiciels dont le pays a besoin. Tout cela pour vous prouver que l'économie cubaine est largement diversifiée et qu'elle enregistre d'importantes avancées dans de nombreux domaines.(...). Nous sommes en train de construire en Algérie quatre hôpitaux ophtalmologiques qui seront implantés dans le Sud et les Hauts Plateaux. La coopération de Cuba est également présente dans le secteur sportif avec la mise à disposition d'entraîneurs et de médecins au profit des équipes sportives nationales.»(6)

L'exemple à suivre

Cuba, à n'en point douter, donne, malgré les détracteurs de tout poil, de RSF, et des ONG prompts à relever des «anomalies» sur les droits humains et regardent naturellement ailleurs quand les Cubains souffrent au quotidien d'un embargo qui, bien qu'assoupli, demeure toujours inhumain, l'image d'une nation qui prend en main son destin à partir de rien. Le manque d'énergie les a amenés à valoriser tous les déchets et produire une essence de qualité acceptable. Pour pouvoir être avec l'Inde, la seule nation au monde à concurrencer le Nord dans le domaine, vous conforte dans le fait que le savoir n'est pas indexé sur l'argent. Certes, il serait naïf de croire que tout est rose.Mais à quoi sert la liberté mise en exergue si on ne peut pas nourrir le peuple, lui donner du travail, l'instruire, le soigner, en faire des champions du monde tels que Sotomayor qui est l'homme ayant sauté le premier 2,40m ou encore les boxeurs qui ont porté la boxe cubaine sur les plus hautes marches du podium. Puissions-nous prendre exemple sur Cuba et arriver à créer de la richesse indépendamment du farniente trompeur de la rente.


1.Human Development Report 2007/2008-United Nations Development Programme.

2.Cuba : Encyclopédie libre Wikipédia

3.C.E. Chitour Commandanté Che Guevara :.http://www.millebabords.org/spip.php?article6889

4.H.Arturo Granma Che vuelve a ganar otro combate http://www.granma.cubaweb.cu/ 2007/09/29

5.Arielle Thedrel Obama est prêt à alléger l'embargo contre Cuba lefigaro.fr 2009/01/20

6.Roberto Blanco Dominguez. Ambassadeur de Cuba en Algérie : N.Grim El Watan 8.01.2008

Pr Chems Eddine CHITOUR Ecole nationale polytechnique

http://www.lexpressiondz.com/article/8/2009-02-10/60521.html

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18 février 2009 3 18 /02 /février /2009 09:13

Foire Internationale du livre 2009 à  Cuba du 12 au 22 février

 
Culture




By Rédaction AHORA  /redaccion@ahora.cu

Le livre Los últimos días del tirano en el poder, des écrivains José Luís Padrón et Luis Adrián Betancourt, révèle avec une étonnant profusion de détails, d'images et de témoignages, un passage fascinant de l´histoire de Cuba.


Cette nouveauté littéraire se souligne entre les propositions éditoriales de plus de 40 pays qu´ils ont confirmé leur assistance à la XVIIIème Foire Internationale du Livre, qui a ouvert ses portes du 12 au 22 février à La Havane.

L´œuvre montre la colossale prouesse politique et humaine du peuple cubain, couronnée avec le triomphe révolutionnaire le premier janvier 1959 et dans ses pages on ressent de nouveau les émotions qui ont agité cette historique nuit de la Saint Sylvestre.

Le livre, de plus de 600 pages, expose les conspirations de dernière heure, les trahisons inattendues, la soudaine panique d'un grand nombre d´usurpateurs, les tentatives manquées des étasuniens pour avorter la naissante révolution et de l´interférence inouïe du dictateur Dominicain Rafaël Leónidas Trujillo.

Dans le volume s'établissent, avec la méticulosité d'un orfèvre, les événements autour de Batiste depuis le premier décembre 1958, intitulé « Un lundi noir », jusqu´à la fuite du dictateur la nuit de la Saint Sylvestre et la conséquente panique dans la caserne Columbia.

C'est un livre impressionnant et indispensable, il écroule comme un château de cartes les tentatives d´une certaine intellectualité de Miami pour faire ressusciter le dictateur Batista et les prétentions d´exclure le gouvernement des Etats-Unis de toute interférence dans les affaires internes de Cuba.

Il aborde aussi les insoupçonnées et audacieuses actions de guérillas du Che, de Raúl Castro, de Camilo Cienfuegos et d'autres commandants rebelles, ainsi que la résistance des hommes et des femmes de la clandestinité qui ont changée pour toujours l´histoire de l´île.

À la fin de l´œuvre le lecteur trouvera une volumineuse annexe contenant des cartes, des photographies et des documents d'une indéniable transcendance historique, certains ayant même avec le tampon visible de « top secret ».

Il ne manque pas non plus les parties des combats de l´armée avec les forces rebelles, les ordres d´évacuation des troupes encerclées par les rebelles, comme cela est arrivé dans l'historique bataille de Guisa, ainsi que les instructions et les proclamations de Fidel Castro depuis le Commandement Général, parmi d'autres précieux documents.

Tiré de Cubarte

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15 février 2009 7 15 /02 /février /2009 22:30
Les Américains pourraient bientôt voyager à Cuba

Le Congrès des Etats-Unis va débattre d'une proposition de loi destinée à autoriser les Américains à se rendre à Cuba, mettant fin à une interdiction aux voyages dans l'île communiste vieille de 46 ans.

Le projet de loi sur "la liberté de voyage à Cuba" pourrait donc remplacer l'actuelle procédure qui consiste à demander l'autorisation du département du Trésor pour pouvoir dépenser de l'argent dans l'île. Jusqu'à présent, cette mesure équivalait de facto à une interdiction de voyager à Cuba.



Vietnam Cuba

La Havane, 12 février (AVI) - Le ministre vietnamien de l'Information et de la Communication, Le Doan Hop, et son homologue cubain, Ramito Valdes, lors de leur entretien mercredi à La Havane, se sont mis d'accord pour promouvoir la coopération dans le développement des technologies de l'information (TI) entre les deux pays.

Les deux parties sont également convenues de renforcer les échanges d'expériences en matière de gestion publique dans l'information et la communication, ainsi que la formation d'experts.

Lê Doan Hop a déclaré que le secteur des télécommunications a connu l'an dernier la croissance la plus élevée dans le pays, affirmant les potentiels de coopération entre les deux pays dans ce secteur.

Appréciant les acquis socioéconomiques obtenus par Cuba malgré les difficultés dues à l'embargo imposé par les Etats-Unis, Lê Doan Hop a pris en haute estime le rôle et la position croissants de Cuba sur la scène internationale.

De son côté, Ramiro Valdes a émis le souhait de voir Cuba intensifier sa coopération avec le Vietnam tout en soulignant que les deux pays peuvent établir des joint-ventures spécialisés dans la production d'équipements électroniques et informatiques ainsi que dans la fourniture de services de télécommunications.

Le même jour, le ministre Lê Doan Hop a participé au forum ministériel de l'Information et de la Communication organisé dans le cadre de la 13e Conférence internationale sur l'informatique qui a lieu à La Havane. -AVI


Le courrier d'Hemingway à Cuba casse son image de "sauvage"
12.02.09 - 09:29 Une chercheuse cubaine révèle qu'Ernest Hemingway avait écrit des milliers de lettres pendant sa retraite à Cuba, affirmant que cette abondante correspondance jetait un nouvel éclairage sur l'écrivain américain, souvent présenté comme un "sauvage".

"Il y a beaucoup d'intimité dans ces lettres", confie Rosalba Diaz au quotidien cubain Juventud Rebelde, se disant impressionnée par "l'abondance de cette correspondance, qui rompt avec son image de sauvage".

Restauratrice en chef à Finca Vigia, la propriété d'Hemingway dans les environs de La Havane, transformée en musée en 1961, Rosalba Diaz s'occupe de la digitalisation de plus de 3.000 pages de correspondance inédite de l'écrivain.

"Il a essayé de s'isoler (à Cuba), mais cette tentative a été un échec", a estimé cette spécialiste, en confiant avoir eu "la chair de poule" en découvrant ces lettres.

"Les chercheurs pourront accéder à la documentation personnelle d'Hemingway s'ils en font la demande", a déclaré la directrice du musée, Ada Alfonso. Selon elle, cette correspondance ne comporte pas de "grande découverte" mais permet de "savoir vraiment mieux qui était en réalité Ernest Hemingway".

Après plusieurs voyages à Cuba, l'écrivain, lauréat du prix Nobel de littérature en 1954, s'est installé dans l'île en 1940, où il a séjourné jusqu'à sa mort 21 ans plus tard. Outre sa villa, les hôtels et les bars qu'il a fréquentés constituent de hauts lieux du tourisme à La Havane.


(M.S. avec Belga)



Cocktail de célébrations pour les cinquante ans de Cuba libre

dimanche 08.02.2009, 04:48 - La Voix du Nord

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 La centaine de personnes présentes a pu signer une pétition pour que soit désignée une rue ou une place Che-Guevarra à Lille.
La centaine de personnes présentes a pu signer une pétition pour que soit désignée une rue ou une place Che-Guevarra à Lille.
|  ANNIVERSAIRE |

Une centaine de personnes ont assisté, hier, à une journée de célébration de la révolution cubaine qui fête cette année ses cinquante ans.


Ils sont venus célébrer la cinquantième année de la révolution cubaine, plus que son cinquantième anniversaire (pour les historiens, le 1e r janvier 1959 est la date d'anniversaire de la révolution). Car à Cuba, le combat continue, souligne Régis Vandeweghe, président de France Cuba Lille Métropole. « Cuba est toujours isolée, victime d'un blocus économique. Et malgré ces difficultés, ce pays du Tiers-Monde possède des services de santé et d'éducation gratuits. Sa médecine est à la pointe du monde. » On veut bien le croire. Mais le scepticisme est toujours de mise quand un communiste parle d'un état communiste.

Chez les plus jeunes, en revanche, le discours semble plus nuancé. Yann Leroy, secrétaire fédéral des jeunes communistes du Nord, évoque un pays qui « est loin d'être le paradis, c'est un pays où on arrête des opposants. Mais en France aussi ! En revanche, pour y être allé à plusieurs reprises, j'ai entendu des Cubains insulter Castro dans la rue, sans problème. Comme l'a dit le Che à sa mort, Cuba progresse. C'est déjà ça, car en France, on a plutôt l'impression de régresser. » Après un repas convivial arrosé de rhum cubain, la centaine de sympathisants ou de curieux rassemblés dans la salle du Gymnase a écouté des intervenants passionnés. La Cubaine Ana Maria Chongo a résumé brièvement cinquante années dans un espagnol sonnant bon La Havane. D'autres intervenants (Viktor Dedaj, Hernando Calvo Ospina) ont discouru sur les conséquences de cette révolution, et extrapolé sur la place de Cuba dans le monde d'aujourd'hui. La soirée s'est finie sur un air de salsa. •

X. P.




Cuba accorde 45.000 baux agricoles
AP
02/02/2009 |

Cuba va procéder à la plus vaste redistribution de terres depuis plus de quarante ans et attribuer 45.500 baux agricoles environ à de petits exploitants, rapporte Granma, le journal du Parti communiste, lundi.

Cette redistribution fait partie de la réforme agraire voulue par le président Raul Castro afin d'accroître la production nationale et de réduire les importations. En 2008, Cuba a dépendu à 40% de l'étranger pour sa consommation alimentaire, pour un coût évalué à deux milliards de dollars.

"Le vice-ministre de l'Agriculture, Alcides Lopez, a expliqué que 96.419 demandes avaient été reçues au 22 janvier pour 1,3 million d'acres (650.000 hectares) de terres et que 45.518 avaient reçu une réponse favorable", écrit Granma.

Selon différents rapports émanant des provinces, la très grande majorité de ces baux ont été accordés à des individus qui en faisaient la demande pour la première fois ou à des familles de petits agriculteurs.

Cuba compte environ 250.000 exploitations familiales et quelque 1.100 coopératives privées qui fournissent environ 70% de la production nationale sur environ un tiers des terres. Le reste des terres appartient à l'Etat et la moitié de celles-ci est laissée en jachère.

Une réforme agraire de cette ampleur n'avait jamais été pratiquée depuis les lendemains de la révolution de 1959 lorsque les propriétés foncières avaient été nationalisées et que des lopins de terre avaient été alloués à de petits fermiers.



Romandie News  
Cuba exporte sa biotechnologie dans près d'une soixantaine de pays

LA HAVANE - L'industrie de biotechnologie cubaine a exporté des produits médicaux dans 58 pays, s'est félicité Agustin Lage, directeur du centre d'immunologue moléculaire, cité lundi par la presse officielle.

L'essor de ce secteur de la santé, l'un des points forts de Cuba, s'appuie sur les essais cliniques de vaccins contre le cancer, la production de protéines reconstituantes ou encore celle d'anticorps monoclonaux, utilisés pour de multiples médicaments, notamment pour les maladies cardio-vasculaires.

L'an passé, Cuba a lancé un vacin thérapeutique pour traiter le cancer du poumon, selon un procédé unique au monde, qui devrait être prochainement commercialisé en Amérique latine, en Europe et en Asie, selon M. Lage.

"Cela révèle le potentiel de la communauté scientifique de Cuba et son désir (...) de contribuer à la recherche de formules toujours plus efficaces dans le domaine médical", a-t-il souligné, dans un entretien au quotidien officiel Granma.

Cuba vend environ au total une quarantaine de produits issus de sa biotechnologie et a signé de multiples accords de coopérations bilatéraux, les derniers en date avec les chefs d'Etat d'Equateur et d'Argentine, lors de leur visite en début d'année.

Selon les autorités cubaines, près de 3 milliards de dollars ont été investi depuis 1982 dans le secteur des biotechnologie.

(©AFP / 09 février 2009




pour l'Algérie, Cuba un partenaire effectif

Le dernier accord en date est celui conclu cette semaine entre le groupe pharmaceutique Saidal et le groupe cubain Heber biotic pour un projet de partenariat portant sur la fabrication du vaccin contre l'hépatite B. Outre la création d'une usine d'une capacité de production de 5 millions de doses avec un investissement commun de 3,5 millions d'euros, cet accord prévoit un transfert de technologie que les Cubains assureront au profit de l'Algérie conformément à l'engagement pris par les deux pays de renforcer la coopération dans le secteur de la santé où excellent les Cubains.
L'accord prévoit en outre la création de sociétés mixtes de production et de commercialisation de médicaments génériques. La coopération économique entre les deux pays s'est intensifiée grandement ces dernières années, comme en témoigne la qualité des échanges réalisés. En plus des 2 000 coopérants cubains à exercer en Algérie dans le secteur de la santé, des infrastructures entières dans ce même secteur sont créées et gérées par des Cubains, dont quatre cliniques ophtalmologiques construites au sud du pays et trois autres encore à l'état de projet dans le grand Sud, Sétif et Tlemcen. Cuba, dont l'embargo américain paralyse l'économie a su tirer profit de la situation pour concentrer ses efforts dans le développement de ses ressources scientifiques et techniques, notamment dans la fabrication des génériques. Les recettes des exportations des médicaments pour l'année 2007 ont été estimées à 360 millions d'Euros. Le Congrès havanais de la biotechnologie attire annuellement des sommités internationales. Les recherches cubaines dans le domaine de la médecine, la chimie et génie génétique rivalisent de qualité et de pertinence avec ceux des chercheurs et des scientifiques des pays développés. Des recherches rentabilisées pour développer la production agricole. Et l'élevage par le moyen de vaccins et de produits phytosanitaires et autres traitements contre les épidémies. La recherche orientée vers le secteurs agricoles permet aujourd'hui d'envisager une rentabilité certaine de certains produits comme la pomme de terre, le maïs ou encore la tomate dont les plants ont été génétiquement modifiés. En 2009, il a été ensemencé 6 000 ha avec des semences de maïs génétiquement modifiées fabriquées localement. En 2007, la production de médicaments et la recherche biotechnologique ont occupé le deuxième rang du secteur des exportations au pays, tout juste après celles de nickel.
S. A.



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14 février 2009 6 14 /02 /février /2009 22:20

Cette semaine, Cuba a lancé sa propre distribution Linux comme système d'exploitation pour contrer l'hégémonie des Etats-Unis. Elle a été présenté à l'occasion d'une conférence sur l'autonomie technologique à La Havane. Le gouvernement cubain souhaite remplacer les programmes Microsoft sur la plupart des ordinateurs de l'île. En fait, il voit l'utilisation des systèmes de Microsoft comme une menace potentielle pour sa sécurité car, selon lui, les agences de renseignement américaines auraient accès aux codes de Microsoft. Cependant à cause de l'embargo que subit Cuba, il est difficile aux Cubains d'obtenir et de mettre à jour légalement des programmes de Microsoft. Selon Hector Rodriguez de la School of Free Software à l'Université des Sciences de l'Information de Cuba, environ 20% des ordinateurs tourneraient déjà sous Linux. Cette distribution, qui est en développement depuis 2007, est basée sur Gentoo. Vous pouvez découvrir cette distribution sur cette vidéo. Pour en savoir plus, vous pouvez lire la dépêche de l'Agence Reuters ou cet article sur computerworld.com. Source slashdot.org et wikio.com.

http://experiencelinuxienne.blogspot.com/2009/02/cuba-lance-son-propre-linux.html

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12 février 2009 4 12 /02 /février /2009 18:56
  12 février 2009 Interview de Noam Chomsky par Liberté62 legrandsoir
« Offrir l'asile aux terroristes n'est pas du tout une action secrète aux Etats-Unis »

 CHOMSKY Noam Professeur émérite de linguistique du Massachussets Institute of Technologie, créateur de la grammaire générative et transformationnelle, figure majeure de la gauche américaine , théoricien du pouvoir et des médias, intellectuel engagé ayant signé, notamment, la pétition en faveur de la libération des « 5 patriotes cubains » injustement incarcérés aux Etats-Unis, Noam Chomsky s'entretient avec liberté 62 au sujet de Cuba et de la politique étrangère nord-américaine.

Liberté 62 : Dans votre livre L'ivresse de la Force vous déclarez que « les Etats Unis sont le pays hors la loi par excellence, totalement affranchi du droit international ». Le blocus étasunien de Cuba qui dure depuis maintenant près de 50 ans, blocus dénoncé par de nombreuses résolutions de l'Assemblée Générale de l'ONU et que vous qualifiez de « stratégie d'étranglement de Cuba », semble illustrer ce fait de manière exemplaire. Comment les Etats-Unis, en l'occurrence, peuvent-ils simultanément violer le droit international et se présenter, en Amérique latine et à Cuba, comme le champion du droit et de la démocratie ?


Noam Chomsky : La guerre terroriste contre Cuba, qui a atteint son apogée sous Kennedy, a été incontestablement menée en violation du Droit International. Le but explicite de l'embargo a bien été de punir les Cubains : selon les mots même employés par Kennedy, il provoquerait « un inconfort croissant parmi les Cubains affamés » qui, alors, renverseraient le gouvernement. Ceci apparaît comme une violation claire des lois humanitaires internationales, et a été condamné en ces termes à plusieurs reprises par l'Organisation des Etats Américains - organisation par ailleurs d'ordinaire plutôt soumise à la cause américaine. Mais ce ne sont que de mineures illustrations du mépris qu'a Washington pour le Droit international - mépris largement partagé par d'autres grandes puissances, bien que peu d'entre-elles soient capables de violer le Droit international de manière aussi outrancière que la super puissance mondiale.

Comment Washington peut-il se présenter comme le champion de la justice et de la démocratie au regard de cette attitude persistante ? La réponse fondamentale à cette question a été fournie par Hans Morgenthau, un des fondateurs de l'école réaliste de la théorie des relations internationales. Il a souvent écrit sur « notre asservissement conformiste à l'égard de ceux au pouvoir » en faisant référence aux classes intellectuelles et parmi elles au grand nombre de ceux qui se regardent eux-même comme de courageux et d'indépendants esprits critiques.


Liberté 62 : Vous vous êtes engagés pour soutenir les « 5 de Miami », agents cubains accusés de conspiration contre la sécurité des États-Unis. Pouvez-vous expliquer le sens de votre démarche ?


Noam Chomsky : L'accusation n'a fait aucun effort sérieux pour montrer qu'ils avaient conspiré contre la sécurité américaine. Il a été plutôt concédé qu'ils cherchaient à déjouer les attaques terroristes basées sur le sol américain contre Cuba en infiltrant les organisations terroristes aux Etats-Unis. En fait, ils ont fourni énormément d'informations au FBI concernant ces organisations, leurs plans et leurs opérations. La réaction de Washington a été de laisser les mains libres aux les organisations terroristes, et d'arrêter et d'emprisonner ceux qui cherchaient à les dénoncer.

Pour ceux que cela intéresse, il y a une « doctrine Bush » qui soutient que « ceux qui abritent des terroristes sont aussi coupables que les terroristes eux-mêmes », selon les propres mots du Président, et que par conséquent ces protecteurs doivent être soumis aux bombardements et à l'invasion. Selon le spécialiste des Relations Internationales de l'Université de Harvard Graham Alison , « la doctrine Bush est déjà un règle de facto dans les relations internationales », doctrine qui révoque « la souveraineté des états qui offrent l'asile aux terroristes. » Certains Etats, cela dit...

Mais on devrait ajouter qu'offrir l'asile aux terroristes n'est pas du tout une action secrète aux Etats-Unis. Ainsi Bush I a offert l'asile au terroriste Américano-Cubain Orlando Bosch, et ceci malgré les objections du FBI et du Ministère de la Justice qui voulaient l'expulser car il présentait une menace pour la sécurité des Etats-Unis au vu d'une douzaine d'actions terroristes qui lui étaient attribuées. Et Bush II a permis à l'associé de Bosch, Luis Posada Carriles, une autre pointure du terrorisme, de le rejoindre à Miami. Ces exemples ne sont que les plus flagrants...


Liberté 62 : Dans un chapitre que vous consacrez à l'Amérique latine dans votre livre (Amérique latine : ça bouge dans l'arrière-cour), vous déclarez que « ceux qui tiennent la matraque exigent l'amnésie historique ». A l'occasion du cinquantenaire de la révolution cubaine et à l'heure où « c'est la première fois depuis la conquête espagnole que l'Amérique latine prend des mesures orientés vers l'indépendance et l'intégration », comment lutter contre cette amnésie et en faveur de ce processus d'émancipation historique ?


Noam Chomsky : L'amnésie historique est secrétée par ceux que Morgenthau condamne. On n'a pas besoin de pouvoirs magiques pour surmonter cette amnésie : il faut juste de l'honnèteté et du dévouement pour révéler la vérité et participer aux mouvements populaires pour civiliser le pays. Cela a déjà souvent eu lieu par le passé, et même récemment. Et il y a toujours plus à faire.

Pour prendre un exemple en cours, en septembre 2008, l' UNASUR - la récente Union des Etats Sud Américains - s'est réunie à Santiago pour évaluer les actions violentes menées par le mouvement des élites Boliviennes soutenues par les Etats-Unis dans leurs efforts pour renverser le gouvernement démocratiquement élu. Le sommet s'est terminé par une déclaration de soutien très fort au gouvernement de Morales. Morales a remercié l'UNASUR pour son soutien, observant que pour la première fois dans l'histoire de l'Amérique du Sud, les pays de la région avaient décidé par eux-même de la manière de résoudre leurs problèmes, sans la présence des Etats-Unis.

Ceci est d'une importance considérable et n'a pas fait l'objet de reportages aux Etats-Unis. Sans doute parce que la vérité, une fois de plus, rentrait de manière dramatique en conflit avec les doctrines du soutien américain et de la bienveillance américaine à l'égard de la démocratie, doctrines brandies haut et fort par les intellectuels conformistes - média inclus. Mais la « trahison des clercs » peut être vaincue, comme cela a souvent été le cas par le passé.

Propos recueillis par Jérôme Skalski - Traduction, Marie Nivet

ARTICLE ORIGINAL
http://www.liberte62.com/pages/Offrir_lasile_aux_terroristes_nest_pas_du_tout_une_action_secrete_aux_Etat sUnis-1080141.html


« C'est nous qui commandons »

L'ivresse et la force , expression par laquelle Lise Chemla traduit la formule What we say goes, le titre original du dernier recueil d'entretiens de Noam Chomsky et de David Barsamian, c'est l'ivresse de la force qu'exprime la politique étrangère mise en oeuvre par les classes dirigeantes des Etats-Unis.

George Bush Père, en février 1991, à la fin de la première guerre du golfe, en a donné la formule à la fois concise et brutale : « What we say goes » : « C'est nous qui commandons ». Mais, ainsi que le montre Noam Chomsky en procédant dans son ouvrage à un examen critique serré de l'actualité récente, de l'Amérique latine au Moyen-Orient, le « nouvel ordre mondial » que les Etats-Unis entendait instaurer après la chute de l'URSS, « extension au monde entier de la doctrine de Monroe », se fissure aujourd'hui. Evocation de quelques passages développés par Noam Chomsky dans les pages de son livre à propos de l'Amérique latine, traditionnelle « arrière-cour » des Etats-Unis.

« C'est la première fois depuis la conquête espagnole que l'Amérique latine prend des mesures orientées vers l'indépendance et l'intégration » déclare Noam Chomsky commentant l'entrée du Vénézuéla dans le marché commun du Mercosur et son rapprochement avec la Chine. « Enfin pas tout à fait précise-t-il, il y a déjà eu des tentatives mais elles ont été écrasées. Le Brésil par exemple, a eu au début des années 1960 un gouvernement démocratique d'un populisme modéré. L'administration Kennedy a organisé un putsch militaire pour le remplacer par un Etat néonazi de sécurité nationale, le premier de la vague qui allait ensuite submerger tout le continent, du Chili à l'Argentine en passant par l'Amérique centrale, et y perpétrer un immense massacre. Donc les peuples d'Amérique latine ont déjà essayé, comme ils avaient essayé plusieurs fois de secouer le joug espagnol. Il y a eu de nombreuses tentatives, mais c'est la première fois qu'il y a une vraie chance de succès, car ils se sont soustraits, jusqu'à un certain point, au contrôle occidental - d'abord européen, puis américain. Du Vénézuéla à l'Argentine, on a assisté à une vague d'élections démocratiques à forte participation populaire et orientée plutôt à gauche. »


Ça bouge dans l'arrière-cour


D'un autre côté, les principaux leviers de la politique de domination des Etats-Unis en Amérique latine se sont affaiblis explique-t-il : « Historiquement, l'un d'eux a été la violence, la politique de la force, et l'autre, les pressions économiques, exercées dans la dernière période par l'intermédiaire du FMI, du département du trésor et de la banque Mondiale. Les deux perdent en efficacité. La dernière tentative des Etats-Unis pour soutenir la violence, le moyen traditionnel, s'est produite au Vénézuéla pendant le coup d'Etat de 2002. Washington a dû reculer, et prétend aujourd'hui, qu'il n'avait rien à voir avec la tentative de putsch. Il a reculé à cause de la réaction populaire au Vénézuéla, mais aussi de l'ampleur de l'indignation de toute l'Amérique latine ». Même si « la menace de la violence » ou de « l'étranglement économique » des Etats-Unis sont loin d'avoir disparu tempère Noam Chomsky - « les Etats-Unis ont plus de forces militaires en Amérique latine aujourd'hui qu'aux pires moments de la guerre froide » - , un constat s'impose : « Washington n'a plus les moyens d'autrefois. Il ne peut plus être le simple instigateur d'une dictature militaire, puis la soutenir. »


Un pays qui vit encore dans la peur...


Les séquelles de cette période sont cependant encore nombreuses aujourd'hui. Dans un chapitre de son ouvrage intitulé Les Etats-Unis contre les Evangiles, Noam Chomsky évoque à cet égard, au Chili, une expérience personnelle : « Les Chiliens ont vécu dix-sept ans de dictature, et l'on sent vraiment que la peur est toujours là. La villa Grimaldi était l'un des pires centres de torture de Pinochet. Pendant mon récent séjour, un homme qui y avait été torturé - aujourd'hui avocat international reconnu, professeur et militant des droits de l'homme - m'a fait visiter les lieux. Il a pris à part quelques-uns d'entre nous et nous a tout expliqué point par point : voilà ce qu'ils faisaient ici, voilà comment ils torturaient là. Il nous a dit qu'il lui avait fallu des années avant de pouvoir parler de son expérience. Les tortures étaient monstrueuses (...) toutes supervisées par des médecins. Leur rôle était de garantir que la victime ne meurt pas : il fallait la garder en vie pour pouvoir continuer à la torturer. Ils disaient donc aux tortionnaires à quel moment arrêter, administraient quelque chose au prisonnier pour le ranimer, et la scéance pouvait reprendre. « Mais où sont-ils ces médecins ? » ai-je demandé à l'avocat. « Ils exercent, ils ont leur cabinet à Santiago », m'a-t-il répondu. Et personne ne peut même imaginer de faire quelque chose contre eux. C'est comme si Joseph Mengele se promenait en toute liberté dans votre quartier. Et ce n'est qu'un aspect de ce qu'on voit là-bas, la peur. »


Ceux qui tiennent la matraque exigent l'amnésie historique


« Ceux qui tiennent la matraque exigent l'amnésie historique » souligne Noam Chomsky. L'évocation précédente rend plus sensible la signification du danger pesant actuellement, entre autres, sur la Bolivie - malgré le fait que la « menace » des Etats-Unis se soit « amoindrie » en Amérique latine . « Non seulement l'Amérique latine échappe [aux Etats-Unis], mais c'est la première fois que les populations indigènes entrent sur la scène politique, en nombre conséquent déclare Noam Chomsky à propos de l'élection d'Evo Morales en 2005. : « Les indigènes sont également très nombreux au Pérou et en Equateur, tous deux aussi gros producteurs d'énergie. Des groupements d'Amérique latine exigent même la création d'une nation indienne. Ils veulent avoir le contrôle de leurs ressources - que certains d'entre eux, d'ailleurs, ne souhaitent pas développer : ils préfèrent rester maître de leur vie, ils ne veulent pas que leur culture et leur société soient détruites pour qu'à New York on puisse faire du surplace dans les embouteillages. Tout cela est une grande menace pour les Etats-Unis. »

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