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20 juin 2011 1 20 /06 /juin /2011 12:53
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20 juin 2011 1 20 /06 /juin /2011 12:37

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La Havane (ACN) - Les progrès de Cuba dans le domaine de la lutte contre le racisme, obtenus grâce à une politique gouvernementale dont bénéficient tous les secteurs de la société, ont été reconnus par des organismes de l’ONU et considérés comme une avancée à niveau mondial.

 

Une information de Prensa Latina reprise par le quotidien Granma cite les propos du représentant auxiliaire du Fond de Population des Nations Unies, Rolando García, selon lesquels l’île antillaise se situe actuellement au premier rang de toute l’Amérique Latine en matière d’égalité des chances pour tous ses citoyens.

 


Ces progrès, a-t-il précisé, sont les fruits de politiques de participation citoyenne et d’inclusion, mises en place par la direction de la nation afin de continuer à consolider les acquis. C’est au cours du séminaire « Cuba et les peuples descendants d’africains en Amérique » que García a fait ces déclarations.


Nous pouvons affirmer, dans le cas de Cuba, que le pays a résolu les principaux problèmes de discrimination et qu’il est parvenu à incorporer en grande mesure ces personnes à la société, a expliqué García au cours de ce séminaire qui se déroule actuellement à la Havane, au siège de l’Institut Cubain de Recherches Culturelles Juan Marinello.


Le représentant à La Havane du Fond des Nations Unies pour l’Enfance, José Juan Ortiz, a également mis l’accent sur le fait qu’aucun des milliers d’enfants descendants d’africains de la région touchés par la pauvreté et son cortège de séquelles n’est cubain, et cela grâce à la volonté politique du gouvernement.
Il a également rappelé que les deux pays qui ont le taux le plus bas de mortalité infantile au monde sont Cuba et la Norvège, mais il a dit qu’il était impressionné par le fait que l’île antillaise parvienne à ces résultats sans pouvoir compter sur le niveau de développement et les richesses du pays européen.


La coordinatrice résidente à La Havane du système des Nations Unies a également expliqué que Cuba est exemplaire dans le combat contre la discrimination raciale.


En mars dernier, Cuba a dénoncé devant le Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies le resurgissement du racisme, de la discrimination et de la xénophobie dans certains pays, principalement dans le nord industrialisé, et cela, dix ans après la Conférence de Durban dont la Déclaration et le programme d’Action attendent encore d’être complètement appliqués.


Le délégué cubain Raúl Quintanilla a argumenté que, dans ces pays, régissent encore l’exclusion sociale et la marginalisation des peuples, des ethnies, des minorités et d’autres groupes sociaux ou individus et qu’il y surgit encore des associations et des partis politiques fondés sur une plateforme raciste, xénophobe et anti-immigrants.

 

Souce : ACN

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19 juin 2011 7 19 /06 /juin /2011 15:02

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source : Trabajadores, 12 Juin 2011

traduit de l’espagnol par Marc Harpon pour Changement de Société


Montanas.jpgLe socialisme cubain est, depuis les années 1960, traversé par un débat portant sur la place des stimulants matériels. L’exemple du Che, dont les cubains se souviennent pour le quatre-vingt-troisième anniversaire de sa naissance, le 13 Juin 1928, renvoie au contraire au stimulants moraux que la Révolution a souhaité mettre en avant, et qu’elle continuera de mettre en avant, avec une « actualisation du modèle économique et social » qui n’est pas une rupture, mais une continuation de la construction du socialisme cubain. (Note de Marc Harpon)

 

Alors qu’aujourd’hui nous menons l’actualisation du modèle économique cubain, les concepts du Che sur le travail de dirigeant syndical apparaissent d’une grande valeur.

La participation de la classe ouvrière dans l’édification de la société socialiste à Cuba faisait partie de la pensée politique du Commandant Ernesto Che Guevara et, en la matière, celui-ci a laissé des enseignements aussi utiles qu’actuels.

Ses idées se sont enracinées dans la relation étroite qu’il a toujours eue avec les dockers, les métallurgistes, les ouvriers de la construction, les mineurs, les travailleurs du sucre, ceux du textile et beaucoup d’autres hommes et femmes de différents secteurs avec lesquels il a partagé une assemblée, une journée de travail volontaire, ou une action politique, comme il avait l’habitude de le faire.

Le Che était un défenseur enthousiaste de ces tâches collectives qui devaient contribuer, comme il le disait, à «  souder l’homme à l’homme et à changer toujours plus le peuple en une masse unique, où tous se connaissent, où tous connaissent les problèmes de tous, les angoisses de tous, les aspirations de tous, à travers le travail… »

Dans un esprit de conseil, il expliquait que « nous devons pratiquer l’émulation de telle manière qu’elle intéresse les ouvriers, et qu’elle soit un véritable effort collectif, une véritable compétence collective de tous les travailleurs pour faire preuve d’un meilleur esprit révolutionnaire »

Il soulignait de même que cette émulation ne devait pas se convertir en quelque chose de mécanique, mais en « la plus noble des compétences » pour déterminer qui, dans la nation, est celui qui construit le plus, le mieux et le plus rapidement le socialisme.

Dans ses dialogues avec les travailleurs, le Commandant Guevara exaltait l’importance de l’ouvrier d’avant-garde qui « doit montrer l’exemple, le rendre vivant, palpable, le communiquer, le rendre public, le transmettre par son enthousiasme aux autres camarades ». Il insistait, de plus, sur le fait que cet effort isolé devait se transformer en effort collectif et s’étendre aux autres usines du pays , au nom de l’efficacité du travail.

Le Che luttait pour que « l’esprit de travail soit irréprochable et pour faire avancer la production par les efforts de tous comme moyen de réaliser adéquatement les exigences de notre société engagée dans son processus de développement. En même temps, il «était infatigable quand il s’agissait d’exhorter à augmenter la qualité, qu’il a toujours considérée comme « le respect dû au peuple ».

Son exhortation, il la faisait par le crédit moral que lui conférait le fait d’être un exemple d’autorité, de modestie et de discipline comme Ministre et révolutionnaire dévoué qui quittait le siège de son bureau pour occuper celui d’une machine à couper la canne, entasser des marchandises comme un docker ou prendre les outils de chantier pour apporter sa pierre à la construction d’une école ou d’un cercle infantile, sans rodomontade ni arrogance.

Il exhortait l’ouvrier, le technicien et l’ingénieur, symboles de la créativité, à prendre des initiatives à chaque poste de travail pour affronter le manque d’équipements et de pièces de rechange dû au blocus économique, commercial et financier imposé à Cuba par le gouvernement des États-Unis au début des années 1960.

Ce 14 Mai, nous nous souvenons du quatre-vingt-troisième anniversaire de sa naissance. Nous pensons toujours au Commandant Ernesto Che Guevara comme quelqu’un qui était quotidiennement parmi nous. Alors qu’aujourd’hui nous menons l’actualisation du modèle économique cubain, les concepts du Che sur le travail de dirigeant syndical apparaissent d’une grande valeur, parce qu’en plus de représenter les travailleurs, il a pour mission de « conduire les grandes tâches qu’il faut mener à bien à l’intérieur des masses ouvrières »

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19 juin 2011 7 19 /06 /juin /2011 14:02

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A M. Patrick Sève, Maire de l'Haÿ-les-Roses,

A M. Georges Boukoff, Directeur Fondateur du Festival

à propos du texte de M. Boukoff

"Cuba, une Révolution à l'agonie..."

voir texte intégral ci-dessous

 

A l'évidence, M. Boukoff parle d'un pays, Cuba, qu'il ne connaît pas. Mais qu'importe, il suffit d'écouter la radio, de regarder la TV ou de lire la plupart des journaux occidentaux, et le tour est joué. Tout est dit, n'est-ce pas, puisque quasiment tout le monde le dit ! Mais rabâcher les calomnies diffusées à longueur d'ondes et de temps par des médias sous influence et par des politiciens intellectuellement très paresseux ou anti-cubains par idéologie, dans le but de disqualifier un pays et son peuple (oui, son peuple M. Boukoff !) qui ont choisi la voie du Socialisme avec des réussites fort enviables même chez nous, est tout simplement misérable.


Droits politiques : De quel droit affirmez-vous que le" régime castriste" comme vous dites, "demeure hostile aux contestations et aux revendications politiques" ? On vote plus souvent à Cuba qu'en France. La participation y est à chaque fois très forte et pourtant le vote est libre. A Cuba, même pendant son mandat, un élu peut à tout moment en être déchu si la population considère qu'il n'en a pas été digne. Si la démocratie est née à Athènes, il n'a jamais été dit que seule la démocratie représentative est viable, au contraire les grecs préféraient la démocratie directe, dite participative (lire Aristote). Cuba a adopté les deux. Je vous rappelle que Cuba a un parlement élu, reconnu par les instances internationales où les femmes sont représentées à hauteur de 43%, se situant ainsi au 4ème rang mondial, la France n'occupant que le 63ème rang ! Alors sûrement allez-vous alléguer que tous ces gens vont voter avec une Kalachnikov dans le dos ?

 

Parti Unique : Quelle tarte à la crème ! D'abord M. Boukoff, est-ce que le multipartisme garantit l'exercice de la démocratie ? Lorsque vous avez des niveaux d'abstention en Europe qui atteignent des sommets, lorsque les partis politiques eux-mêmes comptent si peu d'adhérents, ces partis sont-ils encore légitimes et peuvent-ils s'arroger le droit de représenter le peuple ? Quand vous avez des élus qui règnent en maître sur une ville, un département, une région ou une circonscription législative alors même qu'ils ont été désignés avec une minorité scandaleuse de voix, où est la démocratie ? Quand en 2005 le peuple français rejette le traité de Lisbonne et qu'en 2008 le congrès réintroduit sans le consulter, contre sa volonté, les modifications constitutionnelles désapprouvées 3 ans plus tôt par son vote, où est la démocratie ? D'autres exemples ?


Votre méconnaissance de la culture Cubaine est impardonnable. Le PC Cubain ne présente jamais aucun candidat à quelqu'élection que ce soit. Son rôle, puisqu'il n'exerce aucune fonction élective, est d'observer, d'analyser, d'orienter et de conseiller les décideurs du pays. En raison de l'immense respect que leur porte le peuple cubain (bien loin de votre "idolâtrie"), de la qualité incontestable de ses dirigeants révolutionnaires historiques, tels que Fidel Castro, Raoul Castro, Almeida pour n'en citer que quelques-uns, par souci d'unité et pour préserver l'indépendance du pays, le PC est devenu le garant de la constitution cubaine. Et le peuple le soutient toujours solidement puisqu'au référendum de 2002, il a, avec 8 000 000 de signatures, rendu "intouchable" le caractère socialiste de la Révolution. Si cette structure n'avait pas été adoptée, sous les coups de boutoir des E-U et ses complices, par des actes terroristes effroyables perpétrés par des mafieux de Floride soutenus par les E-U, sur le sol cubain et dirigés contre la population cubaine, par un blocus criminel et vicieux imposé par les E-U depuis plus de 50 ans, Cuba aurait peut-être cédé.


Non, ce n'est pas "le culte idolâtre d'une révolution vieille de 50 ans". Par ces paroles, vous dégoulinez de mépris pour ces gens fort bien éduqués et cultivés qui connaissent certainement mieux la Révolution française que vous la Révolution Cubaine. A l'instar des E-U, vous ne comprendrez jamais la société cubaine si vous ne comprenez pas que le peuple cubain dans sa quasi-totalité, soutient son gouvernement et sa constitution socialistes. C'est la vraie raison de la longévité du régime cubain. Mais ça ne veut pas dire qu'il ne les critique pas et qu'il ne souhaite pas d'évolutions, bien au contraire, la contestation est parfois vive et les discussions très animées mais pour s'en rendre compte, faut-il encore s'y rendre et faire preuve d'un minimum d'objectivité. Alors, que l'écrasante majorité des citoyens veuille vivre autrement et le proclame, serait-ce à vos yeux l'expression d'un peuple dévoyé ? !


Prisonniers politiques et dissidents : Allez faire un tour à Cuba ! Allez voir comment vit Farinas à Santa Clara. Examinez-donc de près l'"oeuvre" de cet imposteur ! C'est une véritable pantalonnade et je vous plains de croire de telles sornettes. 23 grèves de la faim ! Dont une qui a duré 6 mois ! (En 1981, Bobby Sands est mort au bout de 66 jours). En se déclarant "dissidents", ils savent qu'ils vont intéresser les occidentaux et gagner de grosses sommes d'argent. Ce sont effectivement des mercenaires mais pour les cubains, ces "dissidents" ne représentent absolument rien. Ils savent bien eux que ce sont des gens qui n'ont qu'une envie, s'enrichir ! Tous ces gens sont payés, salariés par les E-U via leur Représentation à La Havane. En France comme partout ailleurs, de tels agissements sont passibles de 20 ans de prison pour "trahison et entente avec un pays étranger". L'Europe, en délivrant pour la 3ème fois le Prix Sakharov à des "dissidents cubains" encouragent la contre-révolution. Oubliant l'ONG israélienne "Breaking the Silence" ou l'Ethiopienne Birtukan Mideska, , c'est d'abord Cuba , ce modèle de résistance au capitalisme qu'il faut abattre ! La "liberté de l'esprit" si chère à ceux qui délivrent le Prix Sakharov, n'est reconnue à Cuba qu'à ceux dont l'esprit est enchaîné à la promotion de ce système inégalitaire.


Quant à l'affaire des "Dames en blanc", c'est une mascarade honteuse. Elles étaient toutes salariées par les E-U et ont été désavouées publiquement par les "Mères argentines de la place de Mai" qui elles, risquaient leurs vies tous les jours. Ce groupuscule n'existe d'ailleurs plus, les E-U les ayant trouvées peu "rentables" car discréditées.


Il faut être sacrément aveugle pour ne pas voir les grossières manipulations dont fait l'objet, de la part des ennemis du socialisme cubain, cette poignée d'imposteurs et de délinquants. A vos yeux, quoi que fasse le gouvernement cubain, il aura toujours tort. Quand un jugement, après un procès conforme aux lois cubaines souveraines (à Guantanamo, pas de procès, les E-U ont fait un bras d'honneur aux Droits fondamentaux de l'Homme !), les condamne à l'emprisonnement, les tenants du libéralisme, donneurs de leçons patentés, accusent le pouvoir cubain de piétiner les Droits de l'Homme. Quand, par humanisme et pour tenter de mettre un terme à ces accusations sans fondement, il les libère, il est encore coupable, ou de ne pas l'avoir fait assez tôt ou de les avoir expulsés (ce qui est complètement faux). Le gouvernement cubain a toujours précisé que si ces "dissidents" continuaient leur lutte dans le respect des lois, ils pouvaient rester sur le territoire cubain. Deux d'entre eux ont d'ailleurs choisi cette voie. Bizarre, non ? Or, il n'y a rien là qui soit différent des lois françaises. Ajoutons pour l'anecdote qu'ils ont toujours été correctement traités pendant leurs détentions et que leurs familles pouvaient les visiter sans restriction, ce qui n'est pas le cas des 5 anti-terroristes cubains innocents embastillés depuis 13 ans aux E-U et qui ne bénéficient pas, eux, de votre compassion, pour le moins fort sélective. Demandez donc à Mgr Gaillot ce qu'il en pense !


Pour votre information, sachez que le gouvernement espagnol a refusé d'accueillir 9 des 46 cubains restants parce qu'ils avaient commis des actes terroristes et que le comportement grossier et asocial des "expulsés" qui croyaient à tort, pouvoir bénéficier d'un soutien financier permanent, a provoqué en Espagne un rejet de la part des habitants des quartiers où ils vivent. Comble de l'ironie, ils ont rejoints les protestations des "Indignados "!


Le blocus : Oser dire que le blocus étatsunien, finalement, arrange bien le pouvoir cubain en lui permettant de justifier la répression des "dissidents", est une insanité, une divagation qui vous déshonore. Bien sûr vous ne faites pas preuve d'originalité. Vous reprenez bêtement les arguties de vos mentors. En même temps, vous administrez la preuve que vous méprisez la population cubaine et que votre seul but est de discréditer ses dirigeants pour la dresser contre eux, comme les E-U essaient de le faire depuis 50 ans. Mais, même eux ont reconnu que c'était vain. Si votre affirmation tenait, pourquoi donc les E-U, qui ne sont pas plus idiots que vous, n'ont-ils toujours pas levé leur embargo ? Sans doute que leur but est beaucoup moins avouable. Allez à Cuba et peut-être comprendrez-vous. Mais n'oubliez pas que le seul blocus a coûté à Cuba plus de 100 milliards de dollars, une bagatelle pour un pays pauvre.


Vos injonctions: "L’émancipation du peuple cubain passera nécessairement par une ouverture de ses frontières, une libre circulation des produits de consommation, des personnes et des idées."


Avec une certaine arrogance, vous vous permettez de donner des conseils péremptoires aux cubains. En retour, nous vous recommandons de ne pas tenir de tels propos devant un citoyen cubain. Le peuple cubain est fier et depuis longtemps adulte. Il n'a pas attendu M. Boukoff pour se donner les moyens de s'affranchir du joug de ses colonisateurs espagnols et étatsuniens. Vous retardez M. Boukoff. C'est il y a 51ans, les armes à la main, au prix des larmes et du sang, que le peuple cubain s'est émancipé de la dictature capitaliste de Batista, une marionnette des E-U qui a répandu dans tout le pays une misère noire au profit d' une nomenklatura criminelle ! C'est sous l'impulsion d'un homme courageux, charismatique et visionnaire, ne vous en déplaise, un homme politique d'envergure, le Commandante en chef Fidel Castro Ruz (et non lider maximo, surnom affublé par les "yankees" que les cubains détestent mais que pourtant vous écrivez mal) que, dans ce pays pauvre, les vastes transformations sociales et politiques ont été entreprises et menées à bien malgré la guerre permanente et impitoyable que les E-U leur ont imposée.


La préservation de son indépendance, de sa souveraineté, a obligé Cuba à consacrer une forte part de son PIB à sa défense. L'objectif obsessionnel des E-U était de mettre Cuba à genoux. Il leur était et est toujours intolérable d'avoir à quelques milles de leur frontière un pays socialiste, même tout petit qui peut montrer l'exemple. Cuba n'a jamais fermé ses frontières. Ce sont les E-U qui, par leur tentative d'invasion, leurs attaques incessantes, l'ont contraint à répliquer. Et c'est tout à son honneur ! C'est pourquoi le peuple cubain a une grande reconnaissance envers Fidel (c'est ainsi qu'il l'appelle affectueusement). Avant d'être communiste, le peuple cubain est d'abord Fideliste. Vous y verrez sans doute de l'idolâtrie mais vous vous tromperez encore.


Internet : Le gouvernement cubain n'a jamais censuré l'accès à Internet. Ce sont les E-U qui par mesure de rétorsion économique ont interdit aux cubains l'utilisation des câbles sous-marins à large bande, qui existent entre Cuba et les E-U, réduisant drastiquement l'accès à Internet et les communications téléphoniques internationales. Ils obligèrent ainsi les cubains à devoir se connecter au réseau satellitaire, ce qui coûte une fortune. Essayez en France pour voir ! La restriction d'accès est donc purement économique et non d'ordre politique. Sachez que pour contourner cette violation du droit international par les E-U, Cuba et le Venezuela ont décidé de tirer un câble sous-marin entre leur 2 pays ce qui multipliera par 3 000, courant 2011, les capacités de connexions internationales. Et c'est Alcatel et son bateau spécialisé "l'Ile de Batz" qui a enfoui le câble. Pour votre information, ce navire n'aura plus le droit pendant 3 ans de pénétrer le territoire étatsunien, conséquence vicieuse de l'embargo américain.

Vous manquez de prudence, M. Boukoff en affirmant que les "Révolutions arabes" ont amené la démocratie. La récupération est en cours, parfois d'une violence extrême, parfois par le biais d'une démocratie dévoyée. Vous manquez singulièrement de discernement. Nous connaissons certains de vos parrains qui, il y a peu, considéraient la Tunisie, le Maroc ou l'Egypte comme des "dictatures" amies et s'en accommodaient très bien. Les Droits de l'Homme y étaient bafoués mais ceux-là se taisaient. Au nom de quoi M. Boukoff ? Du respect de leur souveraineté ? Ou d'une vision bien sélective des Droits de l'Homme ?


Liberté de la Presse : D'abord, aurez-vous le front d'affirmer que chez nous la presse est libre ? Que nos médias sont libres ? Aujourd'hui, quasiment tous nos moyens d'information sont détenus par de grands groupes industriels et financiers. La liberté d'expression y est-elle encore admise ? Vous seriez un grand naïf ou de bien mauvaise foi si vous affirmiez que les journalistes français jouissent d'une totale liberté d'expression. A Cuba, la Révolution socialiste a dû faire face à aux moyens gigantesques de propagande anti-cubaine mis en place par les E-U. Il lui a donc fallu trouver des parades pour canaliser le déferlement de mensonges auquel le pays était et est toujours confronté. C'est ainsi que les moyens de communication sont devenus la propriété de l'Etat. La liberté d'informer est-elle mieux garantie par les groupes financiers ou par l'Etat ? Ce que nous pouvons affirmer, c'est que nombre de journalistes et écrivains cubains ne se gênent pas pour critiquer ce qui à leurs yeux ne tourne pas rond. Et ils le font à Cuba même.

 

Conclusion :


M. Boukoff, nous sentons bien que si vous n'écrivez pas le mot "dictature", il affleure constamment à vos lèvres. La pensée unique, c'est-à-dire le degré zéro de la pensée selon le philosophe et politologue Cornelius Castoriadis, a besoin de mentir pour exister. Plus le mensonge est énorme, plus elle s'installe dans les cerveaux lessivés au libéralisme avancé. Il ne se passe pas un jour où Cuba scruté à la loupe, n'est pas fustigé, vilipendé, mis au ban de l'Humanité. Le moindre fait divers, le moindre incident est amplifié, déformé, manipulé pour en faire une atteinte grave aux Droits de l'Homme... Pourquoi un tel acharnement contre ce pays qui pourtant ne cache rien ? Serait-il à ce point gênant ? La résistance qu'il oppose à l'Empire ne serait-elle pas un crime de lèse-majesté impardonnable ? N'est-il pas un exemple trop dangereux pour les peuples écrasés par le capitalisme sauvage ?


C'est ainsi que dans les esprits faibles, Cuba devient infréquentable !


Pourtant, Cuba est un Etat de Droit. Il a une constitution, des institutions solides reconnues par toutes les instances internationales. Le citoyen cubain vote, élit, révoque, beaucoup plus souvent qu'en France. Et son vote est respecté. Et contrairement à ce qui est mensongèrement rabâché, l'opposition peut s'exprimer, dans le respect des lois cubaines.

Pourtant l'Etat cubain n'a jamais agressé personne, au contraire, il a choisi la voie de la solidarité internationale avec les pays pauvres, en envoyant non pas son armée mais ses médecins qui font l'objet d'une grande reconnaissance de la part des populations soignées et des Etats où ils exercent. En France, c'est la guerre que nous exportons, en Afghanistan ou en Lybie !


Pourtant l'Etat cubain a développé une protection sociale, un système éducatif et une pratique du sport pour tous de très haut niveau que beaucoup leur envient. . Cuba est devenu un territoire libre de l'analphabétisme.


Pourtant, l'armée cubaine n'a jamais, au grand jamais, retourné ses armes contre le peuple cubain, tout simplement parce qu'elle est le peuple. Pas un seul blessé ou tué par la police cubaine, d'ailleurs elle n'est pas armée. Peut-on en dire autant en France ?


Pourtant la discrimination raciale a été supprimée. Pourtant les droits des femmes sont très avancés, et la mortalité infantile est l'une des plus basses au monde, loin devant les E-U.


Pourtant, dans ce pays pauvre, la misère a été éradiquée. Aucun cubain ne couche dehors ou ne souffre de la faim. Le respect des anciens étant une composante culturelle forte à Cuba, aucune personne âgée n'est laissée à l'abandon, nous disons bien aucune.

Pourtant, l'Etat cubain fournit de gros efforts pour la protection de son environnement naturel. On peut affirmer que Cuba est un territoire libre de la pollution et que le monde devrait suivre son exemple .


Pourtant, dans un contexte international déliquescent, l'Etat cubain entreprend des réformes politico-économiques importantes. Il actualise sa politique sans jamais renoncer au socialisme, et c'est finalement bien là que le bât vous blesse.... Quand des millions de cubains à travers tout le pays défilent, libres, le 1er Mai, approuvant leur gouvernement, applaudissant leurs dirigeants, affirmant leur détermination à maintenir le cap socialiste, c'est qu'ils savent le désastre qu'engendrerait un retour au capitalisme. Un seul exemple dans la région des Caraïbes : Haïti ! Mais il y en a bien d'autres en Europe.


Alors, est-ce cela une dictature, M. Boukoff ? Pour son premier voyage officiel de Président d'Afrique du Sud, Nelson Mandela choisit Cuba en remerciant les cubains de leur aide décisive et désintéressée. Il y a pire compagnie, n'est-ce pas ?


Pourquoi exiger de ce pays qu'il adopte une "démocratie" à la française ? Si c'était la seule voie possible, ce serait à désespérer. Non, Cuba ne prétend pas être un modèle mais il pourrait prétendre à inscrire au fronton de ses mairies "Liberté, Egalité, Fraternité", devise de la République Française que nos gouvernants ont depuis longtemps outragée.


Même si au bout du compte, vous êtes obligé de reconnaître quelques évidences incontournables, votre ignorance, votre paresse intellectuelle vous ont dicté un texte qui reste nauséabond, à des années-lumière de la réalité cubaine. D'ailleurs, les parrains de ce festival approuvent-ils tous ce texte ? Nous nous étonnons en effet que certains d'entre eux tels Nicole Borvo, Christian Favier ou un homme comme Mgr Gaillot que nous connaissons bien et qui est un ami de Cuba, puissent applaudir à la lecture de cette infamie.

Nous nous tenons bien sûr à votre disposition afin de pallier votre ignorance sur ce sujet,

Vive Cuba Libre et Socialiste,

Hasta la Victoria Siempre,

Michel Taupin

Cuba Si France

 

Texte de M. Boukoff :

Cuba, une révolution à l’agonie…

 

En dépit des ratifications par le gouvernement cubain du Pacte international sur les droits civils et politiques,et du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, le régime castriste demeure toujours hostile aux contestations et aux revendications politiques. Tous les grands médias sont sous le contrôle de l'État. Les journalistes exprimant des points de vue contraires à l’orthodoxie du parti unique sont soumis à un harcèlement policier, et le plus souvent placés en détention. Quand on libère des opposants, c’est pour les condamner à l’exil. En février dernier, deux dissidents politiques cubains ont été libérés contre leur gré. Hector Maseda et Angel Moya voulaient demeurer en prison tant que

tous les opposants détenus ne seraient pas remis en liberté. 41 de ces dissidents ont été libérés, mais aussitôt expulsés en Espagne. Hector Maseda et Angel Moya ont décidé de rester à Cuba, et d’y poursuivre leur lutte.

Le 21 octobre 2010, le Parlement européen a attribué le Prix Sakharov au dissident cubain Guillermo Fariñas Hernández. Il s’agit de la troisième fois en neuf ans qu’un opposant cubain reçoit cette distinction, après Les Dames en blanc, en 2005, et Oswaldo Payá, en 2002. Guillermo Fariñas, 48 ans, qui a mené vingt-trois grèves de la faim contre le régime castriste, a dédié son prix aux « combattants de la démocratie à Cuba. » Le culte idolâtre d’une révolution vieille de plus de cinquante ans, dont la légitimité historique, sans cesse ressourcée dans le combat contre les États-Unis, inspire toujours la propagande d’un pouvoir agonisant qui veut survivre à tout prix, à l’image du « Leader Maximo ». Cependant, l’embargo obstiné des États-Unis a des effets très négatifs sur l’exercice des droits humains. Au seul préjudice de la population, il entrave son approvisionnement en nourriture, en médicaments et en matériaux de construction, donnant à la nomenklatura castriste de bonnes raisons de réprimer ceux qui la contestent. L’assemblée générale des Nations Unies a adopté une résolution, soutenue par 185 pays, demandant aux États-Unis la levée de l'embargo contre Cuba. L’émancipation du peuple cubain passera nécessairement par une ouverture de ses frontières, une libre circulation des produits de consommation, des personnes et des idées. Les Cubains ont reçu l'autorisation d'acheter des téléphones portables et des ordinateurs pour leur usage personnel. L'accès à Internet est soumis à des restrictions, mais l’on sait, depuis le Printemps des révolutions arabes, qu’il peut devenir un outil redoutable pour l’avènement de la démocratie.

Rappelons toutefois que Cuba est le pays d’Amérique latine où les droits sociaux, l’accès aux soins et à l’éducation, l’égalité homme/femme, sont sans équivalent dans cette région du monde, alors que tant de démocraties sud-américaines donnent le spectacle de la corruption, de l’inégalité et de la guerre civile.

 

Georges Boukoff

Directeur Fondateur du Festival

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19 juin 2011 7 19 /06 /juin /2011 13:43

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Catedral de Tarragona (siglos XII y XIV)

 

 

 

Nous vous proposons de voir ou revoir l'excellent  film de Anne Delstanche avec la collaboration de Rolando Pujol et Idanis Rego : La Havane : Utopie en construction

 

 

 

 Alejo Carpentier, dans un vibrant hommage à sa ville natale, la surnommait « La Ciudad de las columnas », en raison de la magie de ses innombrables piliers et colonnes d’essence baroque qui font de La Havane un lieu

 unique en Amérique latine. Avec son destin si singulier dans l’histoire du continent, la ville natale de José Martí est un espace mythique qui ne peut laisser indifférente l’âme humaine en vertu de son extraordinaire pouvoir d’enchantement. Fruit du mélange de styles architecturaux divers d’origine maure, espagnole, française, italienne, grecque et romaine, la capitale cubaine se définit avant tout par son syncrétisme si particulier[1].


L’excellence du baroque cubain se trouve dans la Plaza de la Catedral, le style néoclassique dans le Palacio de Aldama, le néogothique dans la Iglesia de Reina, l’Art nouveau dans la Gare centrale, l’Université de La Havane ou le Capitolio, l’Art Déco dans l’édifice Bacardí, une combinaison d’essence coloniale et soviétique dans le Palacio de Convenciones, la présence du modernisme dans l’impressionnant édifice Focsa ou l’influence byzantine dans la Cathédrale Orthodoxe.


A ce sujet, Carpentier écrivait :

« La vieille ville, jadis appelée intramuros, ville en ombre, faite pour l’exploitation des ombres, ombre, elle-même, lorsqu’on l’imagine en contraste avec tout ce qui, au fil du temps, a germé, poussé, vers l’ouest, depuis le début de ce siècle, où la superposition de styles, l’innovation de styles, bons et mauvais, davantage mauvais que bons, ont créé à La Havane ce style sans style qui à la fin, par processus de symbiose, s’amalgame, s’érige dans un baroquisme particulier qui fait fonction de style, en s’inscrivant dans l’histoire des comportements urbanistiques. Parce que, peu à peu, de l’aspect bigarré, entremêlé, emboité entre des réalités distinctes, ont surgi peu à peu les constantes d’une allure générale qui distingue La Havane des autres villes du continent[2]. »


Un peu d’histoire

            Fondée le 16 novembre 1519 par le conquistador espagnol Diego Velásquez de Cuéllar, La Havane, traversée notamment par les fleuves Almendares, Martín Pérez, Quibú, Cojímar et Bacuranao, s’étend aujourd’hui sur plus de 720 kilomètres carrés, que se partagent deux millions d’âmes. Elle est divisée en quinze municipalités. La figure de San Cristóbal, patron de la ville, veille sur la plus grande métropole de l’archipel, qui abrite également le principal port national et constitue le centre politique, économique et culturel de Cuba[3].


D’après les historiens, le cacique taino Habaguanex donna son nom à la capitale cubaine, qui est aussi la sixième ville fondée par la Couronne espagnole dans l’île. Sur la Plaza de Armas, centre politique de l’époque coloniale, le monument El Templete célèbre la fondation de la ville. On peut lire sur sa colonne commémorative érigée par le gouverneur Francisco Cajigal de la Vega en 1754 une inscription en latin que l’on peut traduire comme suit :

« Retiens ton pas, marcheur, orne ce site d’un arbre, d’un fromager, je dirai plutôt signe mémorable de la prudence et ancienne religion de la jeune ville, car certainement sous son ombre fut immolé solennellement dans cette ville l’auteur de la santé. La réunion des prudents conseillers eut lieu pour la première fois il y a plus de deux siècles : il était conservé par une tradition perpétuelle : cependant, il céda au temps. Tu verras une image gravée aujourd’hui dans la pierre, c’est-à-dire le dernier jour de novembre de l’année 1754[4]. »


            Contre vents et marées, La Havane sut préserver son authenticité, en dépit des attaques de pirates et corsaires français qui la réduisirent en cendres à maintes reprises durant la première moitié du XVIème siècle, plus précisément en 1538 et 1555. En 1556, grâce à la création du système de flottes pour le commerce entre la Péninsule ibérique et l’Amérique latine, La Havane devint le premier port du continent. En 1561, la Couronne espagnole décida de faire de la ville le centre du Nouveau Monde en y concentrant les navires chargés d’or, de laine, d’émeraude, de cuirs, d’épices et de matières premières alimentaires, en provenance des colonies américaines et à destination de la péninsule. Pour protéger ces fabuleuses richesses, des défenses militaires furent édifiées à l’entrée de la Baie de La Havane à des emplacements stratégiques, avec la construction des majestueux châteaux de la Real Fuerza, la Punta et los Tres Reyes del Morro. La Havane devint ainsi la ville la mieux protégée du continent, « la Clé du Nouveau Monde et rempart des Indes Occidentales[5] ».


            Lors Philippe II conféra à La Havane le titre de ville le 20 décembre 1592, plusieurs églises et couvents avaient été édifiés donnant un aspect citadin à la future capitale. Le gouverneur de Cuba y avait déjà établi sa résidence officielle depuis près de trente ans, délaissant Santiago de Cuba, siège historique du gouvernement de l’île. Conscient de son importance stratégique, les différents rois d’Espagne n’eurent de cesse de la fortifier tout au long du XVIIe pour dissuader les puissances étrangères de s’en emparer. Enfin, en 1607, La Havane fut désignée capitale de l’île par un Ordre Royal qui divisa également le pays en deux gouvernements : un à La Havane et l’autre à Santiago, le second étant subordonné au premier[6].


            Au même moment, la ville fut édifiée en utilisant le bois, matériau disponible en abondance dans l’île, lequel fut mélangé aux différents styles importés d’Espagne et plus précisément des îles Canaries, créant ainsi un syncrétisme architectural d’une exceptionnelle richesse et d’une rare beauté, qui serait la marque de fabrique de la capitale cubaine.


            Lorsqu’en 1649, une épidémie de peste en provenance de Cartagena de Indias en Colombie extermina un tiers de sa population, La Havane, tel un phœnix sut faire face à cette tragédie et renaitre de ses cendres. Elle put de nouveau arborer son blason – qui fut officialisé le 30 novembre 1665 par la reine Marie-Anne d’Autriche, veuve de Philippe IV –, ayant pour emblèmes héraldiques les trois premiers châteaux forts de la ville, La Real Fuerza, los Tres Santos et San Salvador de la Punta en forme de trois tours d’argent sur un fond bleu, et une clé d’or symbolisant la porte du Nouveau Monde[7].


            Au XVIIe siècle, La Havane étendit son territoire avec la construction de nombreux édifices civils, militaires et religieux tels que l’Hôpital San Lázaro, le château El Morro et le couvent San Agustín, sans oublier la fontaine de la Dorotea de la Luna en La Chorrera, le monastère Santa Teresa, le couvent San Felipe Neri ou l’ermitage del Humilladero.


            Lorsque le 6 juin 1762, La Havane fut attaquée par l’impressionnante armée navale britannique de George Pocock avec ses cinquante navires de guerre et ses 14 000 soldats, les habitants de la ville lui opposèrent une résistance héroïque durant deux mois d’âpres combats. Mais face à la supériorité militaire de l’Angleterre, La Havane tomba entre les mains de la couronne anglaise qui l’occupa pendant onze mois. En 1763, une négociation entre Madrid et Londres déboucha sur la libération de la ville en échange de La Floride. Cette année là, juste après le départ des Britanniques, débuta la construction de la forteresse San Carlos de la Cabaña – la plus importante jamais édifiée par l’Espagne en Amérique – qui durerait onze ans, afin de préserver la ville des futures attaques et de faire de la baie de La Havane un bastion imprenable[8].


            Au XIX siècle, la ville se modernisa avec la création du premier chemin de fer en 1837 entre La Havane et Güines, de 51 kilomètres, construit principalement par la laborieuse et discrète communauté chinoise qui compte aujourd’hui près de 100 000 âmes. Cuba devint ainsi le cinquième pays du monde à disposer d’un chemin de fer et le premier de l’aire hispanophone. L’édification de multiples centres culturels tels que le Théâtre Tacón, le théâtre Coliseo ou le Liceo Artístico y Literario transforma la ville en l’une des références artistiques et intellectuelles du continent. Le développement de l’industrie sucrière et du tabac fit de La Havane un lieu extrêmement prospère, au point qu’en 1863, les murailles de la ville furent détruites afin d’étendre sa superficie et de construire de nouveaux édifices en tous genres. Ce fut à cette période, en 1854 exactement que fut érigé le cimetière Colón, musée à ciel ouvert d’une richesse architecturale unique, et plus grande nécropole du monde après le cimetière Staglieno de Gênes[9].


            En 1898, les Etats-Unis profitèrent de l’explosion du cuirassé Maine dans la baie de La Havane pour intervenir dans la Seconde Guerre d’indépendance de Cuba et frustrer les rêves d’émancipation de l’île. Ils l’occupèrent jusqu’en 1902 et la transformèrent en un protectorat en y installant à la tête de la nation Tomás Estrada Palma, citoyen étasunien et annexionniste convaincu qui accepta l’infâme amendement Platt[10].


            Durant la période républicaine, et plus précisément dans les années 1930, d’innombrables constructions émergèrent à La Havane, avec l’apparition de somptueux hôtels de luxe, de casinos flamboyants et des clubs nocturnes plus rutilants les uns que les autres, tous contrôlés par la mafia de Meyer Lansky et de Lucky Luciano avec la bénédiction du dictateur Fulgencio Batista. Il suffit de mentionner l’Hôtel National de Cuba, joyau architectural édifié en 1930 en plein quartier du Vedado, à quelques pas du légendaire Malecón, qui donne à La Havane sa silhouette si féminine. Monument national, il est l’un des symboles de l’histoire, de la culture et de l’identité cubaine. Le Focsa et l’hôtel Habana libre sont également des vestiges de l’époque où La Havane était la capitale continentale du plaisir et de l’oisiveté, fréquentée par les grands du monde, de Winston Churchill à Frank Sinatra[11].


            Depuis le triomphe de la Révolution en 1959, Cuba a subi la plus importante transformation politique, économique et sociale de l’histoire de l’Amérique latine. Néanmoins, au niveau topographique et architectural, peu de changements eurent lieu si ce n’est la construction d’édifices publics tels que l’imposant Hôpital Ameijeiras dans le centre de la ville, et d’hôtels tels que le Meliá Cohiba à partir des années 1990 avec la revitalisation de l’industrie touristique.


L’œuvre d’Eusebio Leal Spengler et la « Période spéciale »


Eusebio Leal Spengler, historien de La Havane, personnage d’une exceptionnelle culture et d’un optimisme à toute épreuve, auteur prolifique, lauréat des plus hautes distinctions dans le monde entier, a toujours eu une foi inébranlable en l’être humain, en son peuple et en sa capacité à réaliser les utopies les plus folles. Né en 1942 dans la « Ville des colonnes », ce docteur ès Sciences historiques de l’Université de La Havane est un spécialiste des sciences archéologiques. Disciple du fondateur du Bureau de l’Historien de la ville de La Havane, le légendaire Emilio Roig de Leushenring, il a pris la direction de cette institution en 1967. Sa mission consiste à contribuer à la diffusion de l’histoire et de la culture cubaines à travers « la préservation des symboles et expressions matérielles et spirituelles de la nationalité […] et de la mémoire historico-culturelle de la ville et plus particulièrement de son Centre historique [12]», le plus grand centre colonial d’Amérique latine.


Également Président de la Commission nationale des monuments, ambassadeur de Bonne Volonté des Nations unies et député du Parlement unicaméral cubain, Eusebio Leal est un citoyen engagé qui a fait sienne la devise de José Martí : « A la Patria no se le ha de servir por el beneficio que se pueda sacar de ella, sea de gloria o de cualquier otro interés, sino por el placer desinteresado de serle útil[13] ». Il partage également cette autre conviction d’essence martinienne que « sans culture il n’y a pas de liberté possible[14] ».


Eusebio Leal avait inauguré les premières salles d’exposition du Musée de la Ville en 1968 dans l’ancien Palais des Capitaines Généraux. En 1981, il entreprit l’œuvre de restauration du Centre Historique, monument national depuis 1976 et Patrimoine de l’Humanité depuis 1982, avec la création d’un Département de l’Architecture. De 1981 à 1990, huit édifices avaient été totalement restaurés grâce à l’ingéniosité de Eusebio Leal et de ses collaborateurs et à la relation spéciale avec l’Union Soviétique qui assurait une certaine stabilité économique, portant ainsi à douze le nombre des dépendances culturelles du Bureau de l’Historien. Le Musée de la Ville s’articula autour d’un système particulier de galeries, centres culturels de formation artistique et de recherche pour toutes les catégories de la population[15].


            L’effondrement de l’Union soviétique en 1991 eut un impact dramatique sur l’économie cubaine, qui perdit son principal partenaire commercial. De 1989 à 1993, le PIB chuta de 33% et Cuba fut confrontée à la plus grave crise de son histoire. Près de 85% du commerce international de Cuba était réalisé avec l’Union Soviétique. Les importations passèrent de 8,1 milliards de dollars à 1,2 milliards de dollars et les exportations baissèrent de 75%. La consommation totale diminua de 27% et celle des ménages de 33%. La formation de capital passa de 25% à moins de 5% du PIB et le déficit fiscal s’éleva de 7% à 30% du PIB. Le revenu de la balance des paiements passa de 4,122 milliards de dollars à 356 millions de dollars. Le salaire réel baissa de 25% et le coefficient de libéralisation de l’économie cubaine (valeur du commerce international dans le PIB) chuta de 70,2% à 25,9%[16].


            Les spéculations sur l’avenir de la Révolution cubaine allaient bon train. Les Etats-Unis s’apprêtaient à assener ce qui était censé être le coup de grâce, en adoptant les lois Torricelli en 1992 et Helms-Burton en 1996, lois extraterritoriales et rétroactives qui aggravaient les sanctions contre une population éreintée par les difficultés et vicissitudes quotidiennes. Au milieu de ce panorama apocalyptique, Eusebio Leal défia la fatalité, rejeta les pronostics dantesques et se décida à réaliser l’impossible : poursuivre l’œuvre de restauration du centre historique de la capitale, alors que la nation se trouvait sans ressources et abandonnée de tous[17].


Eusebio Leal s’est senti investi d’une mission, mieux, d’un sacerdoce : sauver sa ville de la désintégration, avec cette abnégation et ce courage si caractéristiques de l’idiosyncrasie cubaine. De foi chrétienne, ancien membre de Juventud Acción Católica, Eusebio Leal aurait d’ailleurs pu embrasser la voie religieuse, s’il n’avait pas ressenti cet amour passionné pour les femmes, en particulier pour son épouse Anita. Humble, Leal inscrit son œuvre dans une prise de conscience collective et ne la dissocie pas de la collaboration de son équipe d’historiens, d’architectes et de professionnels de la construction et restauration : « Je crois que nous avons tous reçu un appel : nous avons travaillé contre le temps, tributaire de la pluie, du cyclone et de la crise économique. Nous avons la perception intime que si nous arrivons à rendre à la communauté cette zone ancienne de la capitale, nous aurons triomphé[18]. »


Pour répondre au défi titanesque de la conservation de l’héritage architectural et culturel de la nation dans un contexte de grave crise économique où le mot d’ordre était « survivre », en 1993, Eusebio Leal, à la tête de la Direction du Patrimoine culturel, nouvelle institution créée à cet effet, a obtenu des autorités une certaine autonomie dans la gestion du Bureau de l’Historien[19]. Grâce à son talent personnel et sa persévérance, il a transformé l’institution en véritable réseau économique et culturel comprenant des hôtels, restaurants, boutiques, musées et ateliers de construction et de restauration, capables de générer les fonds nécessaires à la préservation du Centre historique. Les résultats sont spectaculaires et lui valent une renommée mondiale. Au total, près de cent édifications anciennes, de structure complexe et d’une grande importance historique pour la plupart, ont été restaurées autour de la Plaza de Armas, Plaza de San Francisco, Plaza Vieja, Alameda de Paula, Plaza de Cristo, Plaza de la Catedral, le Prado et le Malecón, sans oublier la forteresse San Carlos de la Cabaña[20].


Eusebio Leal a également ranimé la vie culturelle et sociale de la Vieille Havane, avec une multitude d’activités, d’expositions, de rencontres, de débats culturels, scientifiques, sociaux et commerciaux qui se tiennent chaque mois dans les vingt-sept musées, maisons et salles spécialisées, les onze centres culturels du Centre historique, les quatorze bibliothèques, les cinq laboratoires de recherche, les trois cabinets d’études centrales, le centre d’archives historiques et dans la photothèque. Eusebio Leal est devenu l’exemple vivant que la sauvegarde patrimoniale était possible dans des conditions économiques d’une extrême adversité. Ses qualités d’excellent gestionnaire et sa condition d’amant de La Havane ont fait de son œuvre un indéniable succès économique et culturel[21].


Eusebio Leal peut se montrer satisfait de son œuvre:

« Nous avons redonné vie à chaque enceinte dans toutes ses manifestations, comme digne habitat où prolifèrent écoles, institutions culturelles et de santé. Appeler résurrection ce qui paraissait mort, semblerait à des regards puérils une croisade romantique. Et si cela était le cas, nous ne renonçons pas à être romantiques ni ne ressentons de honte pour cela à une époque marquée par des événements apocalyptiques. Nos besoins projettent d’autres formes d’espérance : celle qui naît de la récupération de la mémoire, du rêve partagé par beaucoup de créer un nouvel ordre[22]. »


Dans le Parc central de La Havane, sous le regard azur du ciel, José Martí, l’Apôtre cubain, le héros national, , celui de « por Cuba y para Cuba », celui de « L’Âge d’or », celui qui unit son « destin à celui des pauvres du monde », celui de « notre Amérique », celui qui sait que « des tranchées d’idées valent plus que des tranchées de pierres », celui de « la Patrie, c’est l’humanité », celui qui partage la conviction profonde que « toute la gloire du monde tient dans un grain de maïs », l’auteur intellectuel de la Révolution cubaine, celui qui sut être un homme de son temps, celui qui signala le danger représenté par « le Nord convulsé et brutal qui nous méprise », celui qui s’est immolé « face au soleil » dans la bataille de Dos Ríos pour l’indépendance de sa Patrie, celui qui signale que « Dans les Andes peut se trouver le piédestal de notre liberté, mais le cœur de notre liberté se trouve chez nos femmes », celui-ci, lève le bras et indique la voie à suivre pour préserver l’indépendance et l’identité nationales. En même temps, il rend hommage à l’œuvre de Don Eusebio Leal, Ulysse des temps modernes, infatigable travailleur qui, comme Antonio Machado, sait qu’« il n’y a point de chemin, on se fraye un chemin en marchant » et l’on atteint l’utopie. « Patrie et foi » a toujours été sa devise personnelle[23].


Docteur ès Etudes Ibériques et Latino-américaines de l’Université Paris Sorbonne-Paris IV, Salim Lamrani est enseignant chargé de cours à l’Université Paris Sorbonne-Paris IV, et l’Université Paris-Est Marne-la-Vallée, et journaliste français, spécialiste des relations entre Cuba et les Etats-Unis.

Contact : Salim.Lamrani@univ-mlv.fr

 

 


[1] Alejo Carpentier, La ciudad de las columnas,La Havane, Editorial Letras Cubanas, 1982.

[2]Ibid., pp. 13-14.

[3] Eusebio Leal Spengler, « Historia de La Habana », Nuevo Fénix. http://www.fenix.co.cu/villa/VhistoriaH.htm (site consulté le 2 juin 2011).

[4] Eusebio Leal, La Habana, ciudad antigua, La Havane, Editorial Letras Cubanas, 1988, p. 7.

[5] José Martín Félix de Arrate y Acosta, Llave del Nuevo Mundo: antemural de las Indias Occidentales. La Habana descripta: noticias de su fundación, aumentos y estados, La Havane, Comisión Nacional Cubana de la Unesco, 1964.

[6] Eusebio Leal, La Habana, ciudad antigua, op.cit.

[7] Luis Suárez & Demetrio Ramos Pérez, Historial general de España y América, Madrid, RIALP Ediciones, 1992, Tomo IX, p. 199.

[8] Francisca López Civeira, Oscar Loyola Vega & Arnaldo Silva León, Cuba y su historia, La Havane, Editorial Gente Nueva, 2005, pp. 28-30.

[9] Josefina Ortega, « La ciudad de los muertos », La Jiribilla, 2006. http://www.lajiribilla.cu/2006/n287_11/memoria.html (site consulté le 2 juin 2011).

[10] Jorge Ibarra, Cuba: 1898-1921. Partidos políticos y clases sociales, La Havane, Editorial de Ciencias Sociales, 1992, p. 225.

[11] Enrique Cirules, El imperio de La Habana, La Havane, Editorial José Martí, 2003.

[12] Dirección de Patrimonio Cultural, « Oficina del Historiador », http://www.ohch.cu/patrimonio/patrimonio.php (site consulté le 2 juin 2011).

[13] José Martí, Obras completas, La Havane, Editorial Nacional de Cuba, 1963, tome I, p. 196.

[14] Fidel Castro Ruz, « Discurso pronunciado por el Presidente de la República de Cuba, Fidel Castro Ruz, en la inauguración del XVIII Festival Internacional de Ballet de La Habana », 19 octobre 2002. http://www.cuba.cu/gobierno/discursos/2002/esp/f191002e.html (site consulté le 2 juin 2011).

[15] Dirección de Patrimonio Cultural, « Eusebio Leal », http://www.ohch.cu/patrimonio/leal.php#conferencias (site consulté le 2 juin 2011).

[16] Salim Lamrani, Fidel Castro, Cuba et les Etats-Unis (Pantin: Le Temps des Cerises, 2006), p. 140.

[17]Cuban Democracy Act, 1992. http://www.state.gov/www/regions/wha/cuba/democ_act_1992.html(site consulté le 2 juin 2011); Helms-Burton Act, 1996. http://www.state.gov/www/regions/wha/cuba/helms-burton-act.html(site consulté le 2 juin 2011).

[18] Oficina del Historiador de la Ciudad de La Habana, « Para no olvidar », http://www.ohch.cu/para-no-olvidar/info.php?id_Cat=12&cat=Hostal%20Valencia (site consulté le 2 juin 2011).

[19] Oficina del Historiador de la Ciudad de La Habana, « La Oficina del Historiador de La Habana », http://www.ohch.cu/patrimonio/oficina.php (site consulté le 31 mai 2011).

[20] Oficina del Historiador de la Ciudad de La Habana, « Para no olvidar », http://www.ohch.cu/para-no-olvidar/portada.php (site consulté le 31 mai 2011).

[21] Bertrand Vannière, « Patromoine : Eusebio Leal Spengler, historien de La Havane », Cubanía, 2009.

[22] Eusebio Leal, « Habana patrimonial », Dirección de Patrimonio Cultural. http://www.ohch.cu/ (site consulté le 2 juin 2011).

[23] Eusebio Leal, « Patria y fe ha sido mi divisa personal », Cuba debate, 9 novembre 2010.

 

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19 juin 2011 7 19 /06 /juin /2011 13:18

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Fidel y Raúl visitan a Chávez. Foto: Estudios Revolución (Cubadebate)

 

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Par Reynaldo Henquen

La Havane, 18 juin, (Granma-RHC) – Le leader historique de la Révolution Cubaine Fidel Castro et le Président cubain Raul Castro ont rendu visite ce vendredi au Président vénézuélien Hugo Chávez qui se rétabli de façon satisfaisante d’une intervention chirurgicale à La Havane.

 Au cours de la rencontre fraternelle, ils ont passé en revue les liens étroits entre le Venezuela et Cuba et ils ont abordé plusieurs sujets de la situation internationale.

Le Président Hugo Chávez suit les prescriptions médicales et reste  en contact permanent avec le Vice-président et des ministres vénézuéliens  et s’intéresse aux principales questions de son pays.

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5 juin 2011 7 05 /06 /juin /2011 00:26

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Il y a 50 ans Playa Giron

26 enfants frôlèrent la mort dans un attentat de la CIA

Gabriel Molina ( Paru sur www.granma.cu)


LE 26 mai 1961, il y a 50 ans, 26 enfants de Pinar del Rio furent sur le point de mourir asphyxiés.


Les terroristes, organisés et entraînés par la CIA, firent une nouvelle preuve de leur manque de scrupules. Vers 16h, un incendie se déclara dans la salle de cinéma Riego, dans la ville de Pinar del Río, au cours d’une matinée infantile. Malgré l’intervention rapide des employés et des instituteurs, 26 enfants et 14 adultes faillirent mourir asphyxiés. Au total, 40 personnes furent blessées dans l’attentat.


Apparemment, certaines personnes à Washington avaient décidé de trancher définitivement le dilemme posé par la politique à suivre vis-à-vis de Cuba en prêtant l’oreille aux conseils de Nixon et Eisenhower, pour qui il n’y avait pas d’autre alternative que la guerre.


Les relations bilatérales étaient encore régies par le « Programme d’actions couvertes contre le régime de Castro », au premier rang desquelles figurait le terrorisme.


Un rapport de colonel de la marine Jack Hawkings, l’un des principaux chefs et exécutants de cette politique, faisait le bilan des actions de ces premières journées : plus de 150 sabotages par incendie et 300 000 tonnes de canne à sucre ravagés dans 800 attentats.


Quelques jours plus tard une bombe explosa dans les toilettes de l’hôtel Casa Granda. Le recours à ce mode d’opération confirmait que Washington n’était pas prête à renoncer à la force pour tenter d’en finir avec le pouvoir révolutionnaire.


A 7h30, le procureur général des Tribunaux révolutionnaire du district de La Havane, le Dr Pelayo Fernandez Rubio, quitta son domicile sis au Numéro 421 de la rue Estrada Palma, portant dans ses bras son jeune fils âgé d’un an et 9 mois. Il installa le petit dans sa voiture, tourna la clé de contact et lorsqu’il enclencha la première vitesse sentit une terrible explosion. Son premier geste fut de protéger l’enfant avec son corps. Ils furent tous deux blessés. Cela se passait deux jours après l’attentat de Pinar del Rio.

Par ces journées qui couraient, le président Kennedy était très irrité par l’échec du mois d’avril à Cuba, et il était bien décidé à laver l’honneur de la famille perdu lors du débarquement raté de la Baie des Cochons.


LA DIMENSION HUMAINE DE LA RÉVOLUTION


Quelques jours plus tôt, le samedi 20 mai, à 13h, un groupe inhabituel de passagers descendit du vol 422 de Pan American à l’aéroport international de Miami. Vêtus de l’uniforme de campagne de la brigade mercenaire 2506, dix de ses membres, prisonniers des autorités cubaines, débarquaient propres et rasés de frais sur le territoire des Etats-Unis et sans aucune escorte.

Les gens présents à l’aéroport lançaient des regards incrédules à ces envahisseurs ratés. La police fédérale avait dressé un cordon de sécurité les séparant des membres de leurs familles qui les interpellaient par leur prénom et tentaient de s’approcher.


Waldo Castroverde Giol, parachutiste de la Brigade, déclara en quelques mots que tous les prisonniers restés à La Havane étaient en bonne santé, qu’à aucun moment ils n’avaient été maltraités et qu’ils avaient ramené avec eux deux grands caisses contenant des lettres pour les familles. Il précisa qu’il n’était pas autorisé à donner de conférence de presse.


Fidel demanda au gouvernement des Etats-Unis, qui s’était rendu responsable de l’invasion, de verser une indemnisation consistant en 500 tracteurs. Cuba s’engageait à rapatrier les plus de 1 000 prisonniers aux Etats-Unis. Les délégués promirent au reste de la Brigade qu’ils retourneraient à Cuba dans les 72 heures si aucune solution n’intervenait, et qu’ils devraient encore patienter sept jours tout au plus en cas d’un accord. S’étant habitués en ces journées aux gestes du commandant en chef Fidel Castro, les prisonniers ne furent pas trop surpris quand au petit matin du samedi précédent ils virent arriver à l’hôpital naval – alors en construction – où ils étaient reclus, le chef du gouvernement qu’ils avaient tenté de renverser.


Fidel s’entretint avec un groupe de prisonniers avant de se réunir avec la commission constituée à son initiative. Face aux nouvelles qui circulaient, ces hommes se montraient optimistes. Certains avaient du mal a cacher leur joie et leur soutien à la proposition de Fidel, qui leur rendaient la liberté dont ils avaient tant rêvé à partir du moment où ils avaient été capturés alors qu’ils agissaient au service d’une puissance étrangère.


Mais Fidel avait déclaré que dans la victoire, la Révolution n’amoindrirait pas son œuvre. L’état d’esprit qui régnait ce jour-là était évident, au point qu’un des prisonniers s’exclama que les Etats-Unis n’avaient pas d’autre choix, que l’initiative de Cuba avait fait mouche et les avait déconcertés.


Le traitement généreux réservé aux mercenaires prisonniers contrastait avec la propagande de Radio Swan, qui parlait de « tortures infligés aux prisonniers à Cuba », et même du traitement reçu à Miami. Une fois arrivés à l’aéroport de la Floride, on ne les laissa même pas parler à leurs familles et ils furent emmenés en voiture à la hâte et pratiquement séquestrés.


Source : RHC 

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5 juin 2011 7 05 /06 /juin /2011 00:10

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Par Tania Hernández RHC

La Havane, 4 juin (RHC).- Le documentaire Océans, des réalisateurs  Jacques Perrin et Jacques Cluzaud a ouvert la 14è édition du Festival de cinéma français à Cuba.

Il s’agit d’un film magistral qui montre la diversité des fonds marins, menacés par l’action indiscriminée de l’homme.

Jacques Perrin, qui est en plus acteur et producteur a déclaré à la presse qu’il existe un seul océan. “L’océan est unique, il nous symbolise nous tous, l’union globale de laquelle nous dépendons. La vie dans ce territoire sauvage, la survie de toutes les espèces, comment les protéger devrait être une préoccupation de tous les êtres humains »-a-t-il signalé.

Il a expliqué que par ce film il prétend arriver non seulement à la conscience de la majorité, mais à l’âme et au coeur de l’Humanité tout entière.

Le cinéaste français a signalé que bien que ce soit sa 3è visite à Cuba, il est toujours surpris par l’accueil du public cubain au cinéma français.

Chaque fois que je viens, c’est une nouvelle joie pour moi. C’est rare de voir un public qui aime tant le cinéma et qui lui reste si fidèle.

Océans, lauréat du Prix César au meilleur documentaire de l’année, lors de la plus récente édition de la remise de ces prix, a été tourné pendant 4 ans. 400 personnes y ont participé. Il dure 103 minutes.

La 14è édition du Cinéma français s’étendra à tout Cuba jusqu’au 30 juin. 23 films y sont à l’affiche, de même qu’un hommage à l’actrice Sandrine Bonnaire.

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4 juin 2011 6 04 /06 /juin /2011 00:08

C’est avec les idées du peuple, ses suggestions et ses inquiétudes, c’est avec le talent collectif de la nation au service des meilleurs rêves, que le Parti a donné des pas historiques lors de ce Congrès, pour actualiser le modèle économique et social cubain.

 

Les origines de cette tâche nécessaire et incontournable se trouvent dans le processus de débat transparent et démocratique qui a eu lieu à la fin 2007, dans la discussion qui s’était organisée dans les noyaux du Parti, les centres de travail et les quartiers, autour du discours de Raul, le 26 juillet de cette même année à Camaguey. De cette convocation est né tout un torrent de propositions, de questions et de points non satisfaits.

 

Ce fut une base importante aux côtés de la réalité complexe que nous vivons, et dans laquelle nous travaillons comme économistes, comme spécialistes et au niveau de la direction du pays, pour arriver au Projet de Lignes de la Politique Économique et Sociale du Parti et de la Révolution, un élément central de la stratégie de la nation pour faire face aux enjeux internes d’aujourd’hui, et à ceux que nous imposent le blocus actuel et la crise économique internationale.

Il ne s’agit pas de nier le chemin traversé, mais d’une autocritique franche et de sauvegarde; on n’en a pas abandonné ni l’ essence ni les principes; on a plutôt réaffirmé et enrichi les défis et les expériences de ces temps vécus.

C’est dans le sens léniniste et castriste que l’on a de nouveau convoqué le peuple à être protagoniste de la prise de décisions du gouvernement. On a appelé à un exercice collectif extraordinaire de recherche d’idéaux communs sur le destin de la Patrie.

 

Dans “L’État et la Révolution”, Lénine mettait en garde sur le fait que la construction du socialisme était nécessairement associée au rôle décisif et croissant des masses populaires, surtout des travailleurs, dans la direction donnée à la société. Fidel, depuis le début même du processus révolutionnaire, a doté le peuple de puissantes organisations de masse pour participer activement à la construction du socialisme et n’a pas hésité à convoquer les parlements ouvriers et estudiantins en 1984, lorsque le pays eut besoin d’adopter des décisions médullaires dans les moments les plus difficiles de la Période Spéciale.

 

En valorisant le nouvel exercice démocratique face aux députés de l’Assemblée Nationale, le 18 décembre 2010, le Président des Conseils d’État et des Ministres, Raul Castro, signalait que “…le vrai congrès en sera la discussion ouverte – comme elle existe maintenant – et franche avec les militants et tout le peuple, sur ces énoncés ; ceux-ci, dans un véritable exercice de démocratie, permettront de l’enrichir en même temps que, sans exclure les opinions divergentes, l’on arrivera à un consensus national sur le besoin et l’urgence d’introduire des modifications stratégiques dans le fonctionnement de l’économie, pour rendre le Socialisme à Cuba, soutenable et irréversible. ”


Presque 9 millions de personnes ont participé au débat, des jeunes bacheliers aux retraités (dont certains ont pris part à plus d’une réunion), et plus de trois millions de propositions ont été rassemblées au cours d’un processus qui a duré trois mois. Le Parti a consolidé ses capacités de leader social et de dialogue avec le peuple. D’importantes contributions se sont données au Projet de Lignes, qui s’est enrichi du savoir et de la pratique populaire. Plus des deux tiers des chapitres ont subi des modifications avant d’être présentés au conclave des communistes cubains.


Le Congrès a fini par donner forme au document et a signalé un chemin d’actualisation de notre économie, avec la participation de divers acteurs, plus de flexibilité et de décentralisation, une plus grande capacité de décision chez les cadres et dans les structures de direction, un renforcement du système tributaire et des outils légaux, mais dans le cadre d’une planification comme timon, avec l’entreprise d’État socialiste comme acteur principal, et la justice sociale comme aspiration suprême permanente.

 

Il s’agit d’un sentier rénovateur, celui que nous avons commencé à parcourir, bien qu’avec quelques précédents significatifs au cours des deux dernières années. Un changement de mentalité dans tous les ordres et les composantes sociales, ainsi qu’un perfectionnement de l’action des structures politiques et du gouvernement sont incontournables pour faire triompher le programme économique et social dont nous l’avons doté.

 

Comme on le signale dans le Rapport Central au Sixième Congrès – enraciné dans le discours historique de Fidel du 17 novembre 2005-: “Nous sommes convaincus que la seule chose qui peut faire fracasser la Révolution et le socialisme à Cuba, mettant ainsi en péril le futur de la nation, c’est notre incapacité a dépasser les erreurs que nous avons commises durant plus de 50 ans et celles que nous pourrions commettre.”

 

De là, l’importance de la convocation à la Conférence Nationale du Parti pour janvier 2012. Les pas audacieux et réfléchis dans le domaine de l’économie devront être accompagnés d’un travail politique et idéologique renforcé, renouvelé également et flexible, adapté aux temps actuels, aux nouvelles formes de communication et aux nouvelles technologies, au langage et aux aspirations de toutes les générations de Cubains et, tout spécialement aux plus jeunes, héritières qui continueront l’œuvre.

 

Le Parti prendra la tête de cette bataille avec un regard sur soi-même, affrontant les superficialités et les formalismes dans sa labeur politique, cherchant à adapter son rapport avec le Gouvernement, l’Union des Jeunes Communistes et les organisations de masse avec sa fonction d’avant – garde politique, renforçant son rôle comme expression maximale des aspirations et des intérêts du peuple et de la nation cubains.

 

C’est aussi le combat de tous ceux qui croyons en la justesse de la Révolution, en l’émancipation réelle de l’homme et au devoir de continuer avec des roues du XXI siècle, la caravane triomphale que Fidel a menée depuis 1er janvier 1959.

 

Il faut affiler tous les jours nos armes de l’unité, de la discipline, de l’exigence, de la rationalité, de la participation sociale et de la créativité.

 

source: Cubadebate

trad.: Dominique Gomis

Source : Cubanismo

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2 juin 2011 4 02 /06 /juin /2011 17:15

infancia-feliz-cuba.jpg

pioneros jose martiChaque année depuis  1982, le monde célèbre la Journée Internationale de l’Enfance. L’ONU  a invité chaque pays à choisir une date pour cette commémoration, pour encourager des actions en faveur des enfants, pour attirer l’attention sur les problèmes qui les affectent.  Malheureusement dans bien des pays, les droits élémentaires ne sont pas garantis à la totalité de leurs habitants les plus petits.


Les chiffres ne mentent pas. 600 millions vivent dans la pauvreté. Plus de 27 000 enfants de moins de 5 ans meurent chaque jour de causes évitables. À l’heure actuelle 250 millions d’enfants d’entre 5 et 14 ans travaillent durant de longues journées épuisantes.  Un rapport de l’Organisation Internationale du Travail souligne que les efforts pour éliminer les pires formes d’emploi infantile perdent de l’intensité, ce qui éloigne l’objectif d’éliminer en 2016, le travail des enfants.


Le plus triste c’est que ce phénomène se présente aussi bien dans des pays sous développés, que dans les dites nations en développement et dans les pays industrialisés aussi.  L’ONG Saven The Children a dénoncé par exemple que plus de 2 millions d’enfants de moins de 15 ans sont des salariés dans des pays tels que la Hollande, le Danemark ou la France.

130 millions d’enfants ne vont pas à l’école ou ne reçoivent aucun type d’instruction ou d’enseignement.

 

Aucun n’est Cubain. 


Pour compliquer encore plus les choses pour les plus petits, il y a de plus en plus des bandes criminelles,maffiosi ou des narcotrafiquants qui se servent des enfants, que ce soit pour des activités liées à la pornographie infantile ou à la prostitution.

 

Aucun de ces enfants n’est Cubain


Cette triste situation démontre que toutes les conventions souscrites sur les droits de l’enfance sont restées lettre morte ou sont  très souvent violées.

Il n’y a rien de plus important que le sourire d’un enfant, certes, mais la réalité est que notre monde n’a pas été capable jusqu’à maintenant de garantir aux enfants, qui sont les générations futures, un développement leur permettant d’assurer leur avenir.  


À Cuba la date choisie pour célébrer la Journée Mondiale de l’Enfance  a été le 1er juin.


Notre pays a le rare privilège d’être l’un des pays du Tiers Monde où être un enfant est une joie et pas une tragédie  comme dans une grande partie de notre planète. Notre pays non seulement fait tout pour garantir à tous les enfants leurs droits, il  s’efforce pour leur garantir leur plein exercice  avec une plus grande qualité. Ces droits qui ont été conquis par la Révolution et qui sont défendus contre vents et marées y compris au milieu de la pire situation économique, des droits qui sont garantis à tous par égal avant même la naissance.

À Cuba la totalité des enfants en âge scolaire vont à l’école, l’éducation étant gratuite à tous les niveaux de l’enseignement et obligatoire jusqu’au premier cycle de secondaire


Certes, il reste encore beaucoup à faire dans le monde pour faire en sorte que l’enfance soit  une étape heureuse et cela malgré l’existence d’instruments juridiques internationaux, comme la Convention sur les droits de l’enfance, qui a été signée par la plupart des nations, mais qui dans la pratique, reste dans l’oubli.

 

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