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16 octobre 2010 6 16 /10 /octobre /2010 18:54

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Cliquez sur l'image pour accéder au site d' ESTEBAN MEJIAS, ensuite cliquez sur chaque photo.

Mural Bicentenario. Museo del Transporte, al lado del Parque del Este, A. Francisco de Miranda. Caracas, Venezuela.  Medio kilómetro de historia e insurgencia.  Salud!

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26 juillet 2010 1 26 /07 /juillet /2010 11:26

Barbarie de l'impérialisme, de ses guerres passées, actuelles et futures, voilà ce à quoi me font penser les vidéos ci dessous, tirées du site brutalbeatdown.(CSL) 

 

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Combat Noise, meilleur groupe de 2010

Au nom de Brutal Beatdown Records, je suis fier d’annoncer que COMBAT NOISE a été élu n°1 du top-ten des groupes de Metal les plus populaires de l’actualité à Cuba. Enquête Scriptorium’Zine, année 2010. Le dernier CD de COMBAT NOISE, “Frontline Offensive Force” (2010) disponible via le label http://www.brutalbeatdown.com

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Combat Noise, Escape et Ancestor seront présents au Festival de Metal BRUTAL FEST 2010 que j’organise la première semaine de Septembre au Maxim Rock. Jeffrey Dahmer est la quatrième formation cubaine invitée à ce festival. Cette année, 6 groupes provenant de France et de Suisse se présenteront également sur la scène du Maxim Rock: Destronork, Stortregn, Foad, Sedative, Cardiac et Deadly Sin Orgy.

Je devrais sous peu envoyer les affiches à l’imprimeur, je posterai prochainement le visuel du Festival sur ce blog.

Brutal Fest 2010 bénéficie cette année du soutien précieux du Service de Coopération et d’Action Culturel de l’Ambassade de France à Cuba, de l’agence Cuba Autrement et de Havana Club. Je parlerai de ce partenariat dans un prochain billet dédié au Brutal Fest.

Source : Le Journal de Cuba

 

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16 avril 2010 5 16 /04 /avril /2010 08:03

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" La lumière se lèvera pour toutes et tous "
" Tout pour toutes et tous "
- Emiliano Zapata -
Général en chef de l'Armée de Libération du Sud (de Mexico)

 

Cliquez sur ce lien pour voir la vidéo sur le tacle

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14 avril 2010 3 14 /04 /avril /2010 10:33

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« Cuba », 1996, « une photo politique car elle montre un enfant noir jouant du piano, ce qui n’aurait pas été possible avant la révolution », indique son auteur. (Julio Etchart)

 

Photo Inauguration, ce soir, au palais de l'Unesco, de l'exposition « Toys » du photojournaliste britannico-urugayen Julio Etchart*. Quarante-cinq clichés qui, à travers des scènes de jeux d'enfants saisies aux quatre coins de la planète, délivrent un message percutant.

Des enfants qui jouent! Au Brésil, à Cuba, en France, en Irlande, au Népal, au Nigeria, en Chine, au Nicaragua, en Argentine, en Inde, ou encore au... Liban. Ces enfants, que l'objectif de Julio Etchart a saisi en plein jeu, sur tous les continents et sous toutes les latitudes, on pourrait croire qu'ils se ressemblent. Mêmes jouets, souvent, entre les mains - globalisation oblige! -, même frimousse complètement absorbée par le jeu et même expression joyeuse. C'est pourtant le contraire de cette idée «clichée» que s'attache à démontrer le reporter britanico-urugayen dans sa série de photographies intitulée «Toys».

Une série, dont une intéressante sélection a donné lieu à un livre éponyme édité en 2007 en plusieurs langues. Et dont la version anglaise est disponible à Beyrouth, en accompagnement de l'exposition organisée conjointement par les ambassades d'Uruguay et de Grande-Bretagne, dans le cadre de «Beyrouth, capitale mondiale du livre».
Essai visuel
Ce que cherche à exprimer Julio Etchart dans son «langage purement visuel», c'est qu'en dépit de certains «archétypes comportementaux» fréquemment relevés chez les enfants qui jouent - «comme leur tendance à faire des rondes ou à se diviser en clans opposés» -, il existe une réelle disparité, au niveau du jeu, entre les enfants issus de sociétés dites riches et ceux des pays pauvres. Et cette disparité, contrairement à ce que l'on pourrait croire, n'est pas au bénéfice des enfants privilégiés. «J'ai découvert que les gamins issus de milieux défavorisés avaient d'autres privilèges, comme ceux de gagner en créativité, en improvisation et en adaptation», assure Etchart. «Créateurs de leurs propres jouets qu'ils fabriquent, avec tout ce qui leur tombe entre les mains (cartons, canettes, bouts de bois et de ficelles...), ces enfants, qui sont aussi souvent amenés à mélanger le loisir à l'utilitaire (comme la chasse au lance-pierre, par exemple, dans certaines sociétés tribales), développent ainsi des aptitudes d'habileté et de survie, alors que les enfants "gavés" de jouets et de nouvelles technologies se conduisent en simples consommateurs», souligne ce photographe au regard de sociologue.
Lequel étaye son propos d'images prises au fil de ses nombreux reportages réalisés aux quatre coins de la planète, pour des quotidiens britanniques (tels que le Guardian ou le Sunday Times,) ou pour des missions humanitaires (notamment pour Save the Children et l'Unicef, sur les conditions de vie des femmes et des enfants dans les régions défavorisées, les favelas et les bidonvilles).
Des montagnes de jouets qui entourent des «gosses de riches» aux regards pourtant blasés, au dynamisme éclatant des scènes de jeux de groupes dans les pays du tiers-monde, en passant par les loisirs «bourgeois», comme l'apprentissage d'un instrument de musique, ou encore l'attrait grandissant pour les jeux violents (il a volontairement intitulé une photo montrant un père, au visage crispé et agressif, choisissant un fusil en plastique à son fils, Arm Dealer!), Julio Etchart montre, en images, toutes les facettes des jeux d'enfants.
Une sorte d'«essai visuel» sur «la violence, la pauvreté et le consumérisme dans les jeux d'enfants» que ce photographe, titulaire du premier prix de la World Press Photo Fondation, catégorie environnement, en 1993, et tout aussi engagé en faveur de l'enfance que de la préservation de l'environnement, a voulu aussi «porteur d'espoir».
Un projet photographique de longue haleine, né il y a vingt ans, lors de la découverte de Julio Etchart de la paternité, et qui continue à le passionner. Il a ainsi profité de son passage au Liban (où il a dirigé un premier atelier de photographie pour jeunes à Tarik Jdideh et doit en donner un second ce samedi 17 avril à Tripoli), pour ajouter à sa collection dix clichés d'enfants joueurs libanais. À découvrir !

* L'exposition s'ouvre ce soir, à 18h00, au palais de l'Unesco, à Beyrouth, où elle se tiendra également demain avant de se poursuivre les vendredi 16 et samedi 17 à la Fondation Safadi, à Tripoli.

Source : L'orient Le Jourlink

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14 février 2010 7 14 /02 /février /2010 10:00
Nous passons notre vie à courir, en pensant que nous n’aurons jamais le temps de faire tout ce que nous voudrions faire. «Tempus fugit», le temps court, lui aussi, mais jamais nous ne réussirons à le rattraper, c’est plutôt lui qui nous rattrapera à la longue, à la fin, mais il sera trop tard.

Le grand maître zen Chuang-Tzu raconte cette histoire à propos du temps : un homme ne voulait plus voir ni son ombre ni les traces que ses pas laissaient sur le sol. Alors, il se mit à fuir et à courir. Malheureusement, son ombre le suivait toujours et ses traces de pas demeuraient apparentes. Il voulut courir plus vite encore, croyant ainsi venir à bout de ses deux obsessions.

Malheureusement, il en mourut d’épuisement. Il lui aurait suffi, selon Chuang-Tzu, de chercher un endroit à l’ombre pour y vivre tranquillement, et y demeurer sans trop faire de vagues. De marquer un temps d’arrêt.

Nous sommes souvent comme ce coureur fou, nous cherchons midi à quatorze heures, pressés que nous sommes d’atteindre l’orgasme total, d’atteindre le sommet de l’Everest ou l’arrivée de la prochaine saison, alors que le bonheur est tout près de nous, dans les choses toutes simples. Dans le baiser, par exemple. Je propose qu’on consacre une journée de l’année au baiser, tout comme il y a la journée sans voiture, la journée de la lenteur ou la journée du câlin. Ce qui ne signifie pas qu’il ne faille pas pratiquer le baiser toutes les fois que l’occasion se présente soit le plus souvent possible.

Il n’y a rien de mieux qu’un baiser langoureux pour stimuler notre cerveau. Cela est prouvé médicalement. Le cerveau, ainsi excité, libère les glandes endorphines dans notre sang. Et du coup, notre organisme ressent un réel bien-être. Pas besoin de petites pilules bleues ou jaunes, pas besoin d’un gros portefeuille, pas besoin de s’entraîner sur le tapis roulant ou le vélo stationnaire, le baiser fait beaucoup mieux l’affaire. Un baiser passionné augmentera notre rythme cardiaque et le niveau de glucose dans le sang. Et plus le baiser sera passionné, plus l’adrénaline fera son effet, augmentant d’autant notre excitation et notre désir.

Vous voulez en finir avec la déprime qui nous tombe dessus chaque année lorsque l’hiver semble s’éterniser et que la lumière du jour n’est plus en mesure de charger notre «batterie»? Je propose qu’on organise, tous les 14 février, une sorte de bal en blanc, mais sans le côté «bal en blanc». On loue le stade olympique pendant quelques heures, toute la population est invitée à venir s’embrasser, à venir pratiquer le baiser en couple, en famille, en groupe, à la chaîne. Des médecins seraient sur place, au cas où certains cœurs sensibles flancheraient, des représentants des principales compagnies de dentifrice offriraient gratuitement leurs produits, des membres du Barreau conseilleraient certaines femmes ou maris jaloux sur les désavantages d’un divorce irréfléchi, des professeurs en sexologie de l’UQAM et leurs étudiants se livreraient à des séances de baiser de niveaux 101, baccalauréat, maîtrise, doctorat, etc. Je demande officiellement à François Gourd, le promoteur d’un Cubec libre, d’organiser cette première rencontre où serait interdite toute consommation de drogue, puisque la dopamine naturelle circulerait de bouche-à-bouche.

J’exagère, bien sûr, il n’est pas nécessaire d’en faire autant, pas besoin d’un stade olympique ni d’un centre Bell pour redécouvrir les petites joies toutes simples. En ces temps de frénésie de consommation où tous les jours nous recevons par la poste, par courrier électronique ou insérées dans les journaux, des tonnes de publicité, depuis des invitations à rencontrer l’âme sœur jusqu’à l’achat d’ameublements complets, en passant par les forfaits vacances et toute la panoplie des gadgets électroniques, pourquoi ne pas nous arrêter quelque peu, le temps d’un baiser, amoureux ou thérapeutique ?

Chronique de Jacques Lanctôt

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9 janvier 2010 6 09 /01 /janvier /2010 09:09
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Une autre histoire d'amour
Écrit par Rolando Pérez Betancourt
Une histoire d´amour capitaliste n´est pas la même chose que Le capitalisme, une histoire d’amour, ce dernier étant conté dans le plus récent documentaire de Michael Moore qui, trois mois après sa première, et sans encore être exhibé dans de nombreux lieux, cause des agitations et il est pris comme référence par certains à l’heure au moment d´analyser l´effondrement financier de 2008.

Michael Moore a été un marteau infatigable contre le dernier Bush assis à la présidence. Au point, comme l’assurent certains proches du mandataire, que le président ne pouvait pas prononcer le nom du cinéaste sans l’accompagner d´une palabrota (une injure, une insulte).

Bush est parti mais le système est resté et Michael Moore l’attaque dans Le capitalisme, une histoire d´amour, un titre d´une ironie flagrante qui tente de démontrer comment le modèle du libre marché et sans contrôle, qui a enrichi quelque uns et qui appauvri un très grand nombre, règne encore à Wall Street.

L’ironie du titre et aussi du but narratif déjà utilisé dans Fahrenheit 9/11 et Bowling for Columbine, que le cinéaste a expliqué dans une récente entrevue accordée à l´agence EFE de la manière suivante, et sans cesser de sourire : « Cela a été une évolution naturelle, c´est une histoire d´amour de gens riches qui aime leur argent. Non seulement ils aiment l´argent, mais le notre aussi. Ils veulent tout l´argent. Ils étaient si amoureux d´eux-mêmes et de leur argent qu´ils n´ont pas pu penser clairement. Et, par leur faute, le reste du monde maintenant souffre ».

Michael Moore s’est remis de nouveau devant la caméra et il cherche des directeurs de grandes entreprises et de banques et quand ils lui disent, écoutez, on ne peut pas filmer, il lâche une de ses plaisanteries pour justifier la cameraman – qui n´arrête pas sa caméra – alléguant que l´homme ne parle pas l’anglais.

Comme tous ses documentaires, celui-ci est polémique, pointu, provocateur… car, comme disait Michael Moore il y a quelques mois à une télévision européenne, en lui on montre « comment le rêve américain ressemble chaque fois plus à un cauchemar pour un grand nombre de familles qui perdent journellement leur travail, leur maisons et leurs économies ».

On a voulu accrocher à Michael Moore, depuis pas mal de temps, le san-benito d´anti-patriote et d’anti-nord-américain et avec Le capitalisme, une histoire d´amour, la campagne a empirée de la part de l´avant-garde républicaine qui lui reproche son insistance de maintenir le doigt sur les plaies du système. Et il s’en défend : « M´appeler anti-Américain est comme dire au Pape qu´il hait l’Église ».

Mais sa meilleure lettre de citoyen nord-américain est peut-être intéressée de sauver ce qui peut l’être d´un système grâce à la vision critique de ses documentaires pour qu’elle soit l´espoir mis dans le président Obama, qu’il défend pour l´instant (bien que cette histoire d´amour capitaliste continue entre bandages et désinfectants) et qu’il maintient loin de ses dards… les jours à venir diront jusqu´à quand.

Tiré de Cubarte
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2 janvier 2010 6 02 /01 /janvier /2010 21:07

p129 4Victor Barbat

 

 

S’il est des vies qui portent en elles un destin majeur dans l’histoire de l’humanité, celle de Roman Karmen en est un exemple au XXème siècle. Les images du cinéaste russe ont fait le tour du monde et restent encore aujourd’hui dans l’inconscient collectif de chacun. Pendant près d’un demi siècle Roman Karmen a couvert d’images l’odyssée socialiste de la construction de l’URSS à la naissance des démocraties populaires asiatiques et sud-américaines. Pourtant, on le sait peu, une grande partie de ces images a entièrement été mise en scène.

 

Né à Odessa en 1906, dans une famille d’intellectuels juifs, Karmen est, comme il aimera le rappeler, un enfant de la révolution de 1917. Son père Lazare Korrnman écrivain révolutionnaire plus connu sous le pseudonyme de « Karmen » meurt en 1920 dans les geôles de l’armée blanche. C’est à la suite de ce drame que le jeune Roman avec l’appareil photographique que son père lui a légué va commencer une carrière journalistique. Installé à Moscou avec sa famille, Karmen commence par photographier les faits divers et les grands événements qui animent la ville. A la fin des années 20 il est déjà un chroniqueur remarqué de la revue Ogoniok. Il travaille notamment avec Rotchenko qui lui apprend tous les rudiments de la photographie. Au studio Mejrabpom où il est formé comme chef opérateur il fait la découverte du cinéma formaliste russe et dès 1927 il s’embarque avec le réalisateur Erofeev pour une longue expédition aux confins de l’URSS. Il en revient avec un film, Loin en Asie. Il devient ce que Staline appelle « un filmeur de barrage » un cameraman d’actualité. Avec Edouard Tissé il participe à l’odyssée automobile Moscou-Karakoum-Moscou. Sur le même principe que Vertov dans L’homme à la caméra Karmen « montre une aventure humaine tout en la vivant »[1]. Le filmeur est aussi un acteur du monde qu’il filme. C’est ainsi que tout au long de sa vie Karmen apparaîtra au coté des grands hommes qu’il filme.

 

Son épopée historique commence véritablement en 1936 lors de son voyage en Espagne avec le chef opérateur Makaseev. A Barcelone, il rencontre les photographes Robert Capa, Joris Ivens, puis se rend sur le front des opérations avec Ernest Hemingway. Karmen traverse des villes en ruines, rencontre les brigades internationales, filme l’exode de milliers de réfugiés acculés par les bombardements allemands et franquistes. Il installe le spectateur au cœur des combats en faisant preuve d’un courage sans réserve. Quand les autorités russes lui demanderont de se retirer à Valence pour sa sécurité, il leur répondra par télégramme : « Il faut filmer et filmer encore, parce que chaque image tournée pendant ces jours sera une page de l’histoire ».

 

En 1937, quand le Japon attaque la Chine, Karmen se rallie à la résistance chinoise pour témoigner de ses combats. Fort de son expérience en terre espagnole il va pour la première fois devancer les combats en mettant de plus en plus en scène ce qu’il filme. Les soldats prennent la pose et simulent telle ou telle action devant l’objectif. Karmen veut montrer une Chine héroïque, la guerre devient alors un véritable spectacle. Mais Karmen ne s’arrête pas là, il faut aussi montrer l’émergence du communisme dans cette lutte contre l’envahisseur impérialiste japonais. Pour cela il va traverser la Chine pour rejoindre la région du Sichuan où les communistes se constituent en armée populaire. Sur place il rencontre le tout jeune et encore inconnu Mao Zetung. C’est ici que Karmen va filmer sa première légende, celle du petit père des peuples. Il montre une Chine au travail en usant de toutes les figures de styles propres à la propagande soviétique. Ainsi on peut voir dans ces images l’enthousiasme des paysans au travail, une armée fière et soudée dans la lutte ou encore le portrait d’enfants de la révolution. Puis Karmen filme Mao dans son intimité, avec sa femme, en train de lire Staline…Il nous montre un homme humble et proche du peuple mais aussi un grand guide qui galvanise ses troupes. La révolution chinoise est en route. Karmen reproduira ce type de mise en scène 20 ans plus tard avec d’autres grandes figures du socialisme, Hô Chi Minh au Vietnam, Fidel Castro à Cuba ou encore Allende au Chili.

 

 

 

En juin 1941 alors que le pacte Germano-Soviétique est rompu Karmen s’engage une nouvelle fois caméra au poing sur le front des images. Il bénéficie cette fois-ci de toute la logistique du général Joukov fraîchement débarqué du front oriental. A la tête d’une petite équipe de chefs opérateurs il va suivre la contre-offensive de l’armée rouge jusqu’à Berlin. Karmen filme l’horreur de la guerre et les exactions commises par les allemands. Ces images vont choquer l’opinion internationale en étant reprises par le réalisateur américain Frank Capra dans son film Pourquoi nous combattons. A Stalingrad il est présent l’ors de la reddition du Maréchal Von Paulus. Il reconstitue pour l’occasion la libération de la ville. Les deux armées russes se rejoignent au centre de son cadre pour s’enlacer fraternellement. Ces quelques images incarneront à jamais la victoire contre l’ennemie Nazi. Karmen montre aussi la déroute de l’armée allemande. Du haut d’une colline il filme la déportation de milliers de soldats capturés sur le front. Il n’oublie pas non plus de filmer ces prisonniers en gros plan pour que l’on puisse lire la défaite sur leur visage. Il réutilisera ce procédé quelques années plus tard pour montrer la défaite française à Diên Biên Phu. Karmen va participer à la libération des grandes villes de l’Est. Il parcourt le front en enregistrant les combats avec des images toujours parfaitement composées. Dans les villes en ruine qu’il traverse il crée des surcadrages qui renvoient le regard du spectateur vers l’avant et le place au cœur des affrontements urbains.

 

 Le 21 avril 1945 Karmen entre à Berlin en même temps que l’armée rouge. Il suit dans un premiers temps le général Joukov et son état major dans les ruines de la chancellerie, puis dans les rues dévastées de la capitale il filme une population civile désemparée et traumatisée par les bombardements. Dans la nuit du 30 avril le Reichstag tombe enfin, au petit matin Karmen immortalise la scène en filmant un soldat russe plantant le drapeau rouge au sommet du bâtiment. L’image est hautement symbolique comme toujours chez Karmen et marque définitivement la fin de la seconde guerre mondiale. Karmen sera présent en 1946 au procès de Nuremberg, il a filmé la libération du camp d’extermination de Maidanek et est devenu un témoin incontournable de la guerre. Durant la guerre froide Karmen continue son combat en devenant un véritable ambassadeur du socialisme à l’étranger. Il va accompagner les différentes révolutions qui s’organisent dans les démocraties populaires émergentes. La mise en scène devient chez lui permanente. Il reconstitue de toute pièce les grandes victoires du socialisme dans ces nouveaux pays inscrits à sa cause. Ainsi par son action Karmen (tout comme Eisenstein dans le Cuirassé Potemkine) fait entrer la légende dans l’histoire. Il saura aussi se mettre au service de la Détente sous le gouvernement Brejnev. Son ultime projet, une histoire de la seconde guerre mondiale racontée aux Américains. Avec la complicité de l’acteur Burt Lancaster, il devait en une dizaine d’épisodes raconter les sacrifices de l’URSS pour sauver le monde du fascisme. Karmen ne verra malheureusement jamais la fin de ce projet. Il meurt le 28 avril 1978 foudroyé par un infarctus.

 

Roman Karmen résume lui-même son action par cette maxime : « L’important n’est pas d’être vrai mais d’être juste ». Il s’agit pour Karmen de la justesse de son combat qui s’inscrit dans une idéologie socialiste qui restera tout au long de sa vie soumis à la ligne directrice du parti communiste russe. Pour autant, cette maxime nous révèle deux choses d’une tout autre importance. La première est qu’on ne filme jamais naïvement, le parti pris existe toujours. Karmen le formulera ainsi : « Un cinéaste ne regarde que ce qu’il veut bien montrer ». La seconde s’inscrit dans « la guerre des images » dans laquelle Karmen s’est lancé et s’obtient par renversement dialectique : ce n’est pas l’événement qui fait l’image mais l’image qui fait l’événement. Par conséquent, l’enjeu du réalisateur ne sera plus d’être là au bon moment, « the right man in the right place » disait Churchill à Yalta en parlant du chef opérateur russe, mais au contraire de mettre en scène l’événement une fois que celui-ci est terminé. L’image déplace le moment de l’événement mais en devient le lieu. Il suffira pour Roman Karmen d’une nuit américaine et de quelques guérilleros castristes pour reproduire le débarquement du yacht Gramma et la chute du dictateur Batista.

Si la prise de position de cinéaste russe est avant tout idéologique elle confère néanmoins un nouveau statut à l’image documentaire qui devient image de l’épique. Avec Roman Karmen l’image inscrit dans le réel sa légende, son mythe.

 

 

 

 

 

    Filmographie complète de Roman Karmen

 

1929 : Série de sujet sur la collectivisation. Journal Savkinojournal.

1930 :  « Usine-cuisine » ou « Fabrique-cuisine ». Production des studios de Kiev. Réalisateur: Roman Karmen, M. Sloutski, A. Samsonov.

1931 : « Loin en Asie ». Production Vostokkino. Réalisateur V. Erofeev. Opérateur G. Blioum, second opérateur Roman Karmen,

1932 : « Moscou ». Production du studio d'actualité de Moscou. Réalisateur R. Guikov, I. Posselski. Opérateur Roman Karmen.

1932 : « Le lancement du haut fourneau de Kossogorsk » ( sujet dans Sovkinojournal)

1932 : « Le journal des arts ». Opérateurs Roman Karmen et Ochourkov.

1933 : « Moscou-Karakoum-Mouscou ». Production du studio d'actualités de Moscou. Auteurs du film E. Tissé, Roman Karmen, M. Gomorov.

1933 : « Ivan Goudov ». Production du studio d' actualités de Moscou. Auteur-opérateur Roman Karmen.

1933 : « Le retour de ceux de Tcheliouskine ». Production du studio d'actualités de Moscou. Réamisateur I. Venjer, Ia. Posolsky, M. Troianovski. Opérateur Roman Karmen.

1933 : « Le Nègre Robinson est député au Mossoviet. Production du studio d'actualités de Moscou. Réalisateur-opérateur Roman Karmen.

1934 : « Le rapport Anna Massonova ». Production du studio d'actualités de Moscou. Réalisateur-opérateur Roman Karmen.

1934 : «Les maisonss » ou «A la maison ». Production du studio d'actualités de Moscou. Réalisateur-opérateur Roman Karmen.

1934 : « Parade sur la plage Rouge ».

1935 : « Laval est arrivé en URSS », sujet des « nouvelles du jour », numéro spécial de Soyouzkinokronika. Opérateur Roman Karmen, Beliakov, Goussev, Vikhirev, Ouchourkov, Segal.

1935 : « Venue de Lord Anthony Eden à Moscou », sujet des « nouvelles du jour », numéro spécial de Soyouzinokronika. Opérateur Roman Karmen, Vikhirev, Ocgourkov, Patov, Reïzman, Soloviev.

1935 : « Odessa ». Production du studio d'actualités de Moscou. Réalisateurs-opérateurs Roman Karmen, M. Sloutski.

1936 : « Salut aux pionniers d'Espagne ».

1936 : « La lutte ».

1936 : « 10° congrés du Komsomol ». Roman Karmen, Beliakov, Semenov, Semenkov.

1936 : « La Géorgie soviétique à quinze ans ». Production du studio d'actualités de Moscou. Réalisateu-opérateur Roman Karmen.

1936 : « Moscou-Karakoum-Pamir-Moscou » (série de sujets). Production du studio d'actualités de Moscou. Opérateur Roman Karmen.

1936-1937 : « Sur les événements d'Espagne » (série de numéros). Production du studio d'actualités de Moscou. Opérateurs Roman Karmen, B. Bmakaseev.

1937 : « Madrid en flammes » ou « Madrid en feu ». Opérateurs Roman Karmen, Makaseev. Avec cartons en français et en espagnole.

1937 : « Madrid aujourd'hui ».

1937 : « La chine héroïque »

1939 : « Espagne ». Production du studio Mosfilm. Réalisatrice Esther Choub. Auter du scénario et du texte V. Vicha chine en lutte ». Op érateurs Roman Karmen, B. Makaseev.

1938-1939 : « La Chine en lutte ». Série d'émissions. Production central d'actualités. Opérateur Roman Karmen.

1940 : « Ceux du Sedov ». Production du studio central d'actualités. Réalisateur-opérateur Roman Karmen. Opérateurs V. Chtatland, R. Khalouchakov.

1940 : « Le jour d'un nouveau monde ». Production du stuidio central d'actualités. Scénario B. Laglinga et M. Zeitline. Réalisateurs Roman Karmen, M. Sloutski.

1941 : « La Chine se bat ».

1941 : « En Chine». Production du studio central d'actualités. Réalisateur, opérateur et auteur du texte Roma Karmen.

1941 : actualités de guerre (sujets dans des cinéjournaux).

1942 : « La débacle des troupes allemandes devant Moscou ». Production central du studio d'actualités.

1942 : « Leningrad en Lutte ». Production du studio d'actualités de Leningrad. Plan et montage de Roman Karmen, V. Solovtsev, N. Komarevtsev, E Outchitelia.

1943 : « Stalingrad ». Production du studio cental d'actualités.

1943 : « La bataille d'Orlov ». Production du studio central d'actualité.

1943 : « 25° anniversaire d'Octobre »

1944 : « Maïdanek ». Production du studio central de films documentaires.

1945 : « De la Vistule à l'Oder ». Production du studio central de films documentaires.

1945 : « Berlin ». Production du studio central de films documentaires (avec Raïzman).

1945 : « Albanie ». Production du studio central de films documentaires. Réalisateur-opérateur Roman Karmen. Images de Roman Karmen et également de M. Troianovski.

1945-1946 : « Le jugement des peuples ». Production du studio central de films documentaire. Auteur du scénario, réalisateur et directeur des tournages Roman Karmen. Réalisatrice E. Svilova. Opérateur Roman Karmen, B. Makassev, S. Semenov, texte de M. Gorbatov.

1946 : « Au procès des principaux criminels de guerre à Nuremberg ». Deux bobines noir et blanc avec son. Studio central de films à Moscou. Réalisateur Roman Karmen.

1946 : « Leningrad ». Auteur et réalisateur Roman Karmen.

1947 : « La session de Moscou du conseil des affaires étrangères ». Studio central de films documentaires de Moscou. Fait par onze pérateur du studio, dont Roman Karmen.

1948 : « Le chant des champs Kolhkoziens ». Coréalisateur Ia. Posolsky.

1949 : « Kazakstan soviétique ». Production du studio d'Alma-Ata. Auteurs du scénario, G. Mourselov, B. Choumov. Réalisateur Romen Karmen. Opérateurs Roman Karmen, M. Aranychev, A. Zeniakine.

1950 : « Turkménistan soviétique ». Production du studio central de films documentaires. Auteur du scénario B. Kerbabaiev, Roman Karmen. Réalisateur Roman Karmen. Opérateurs Roman Karmen, V. Lavrov, F. Feldman.

1950 : « Le sport des courageux ».

1951 : « La Géorgie soviétique ». Production du studio central de films documentaires. Auteur du S. Dolidzé, Roman Karmen. Réalisateur Roman Karmen. Opérateurs Roman Karmen, Z. Feldman, D. Kandelaki.

1953 : « Récit sur les pétroliers de la Caspienne ». Production du studio de films de fiction et d'actualités de Bakou. Auteurs du scénario I. Ossipov, I. Kassoumov, Roman Karmen. Réalisateur-opérateur Roman Karmen. Opérateurs D. Mamedov, A. Zeniakine, S. Medynski.

1955 : « Viêt-nam ». Production du studio central de films documentaires. Auteur du scénario et réalisateur Roman Karmen. Opérateurs V. Echourine, Roman Karmen, S. Moukhin.

1955 : « Venue du Premier ministre Nehru en URSS ». Production du studio central de films documentaires. Directeur des tournages, réalisateur principal et l'un des opérateurs Roman Karmen. Réalisatrice I. Setkina.

1955 : « L'amitié des grands peuples ». Production du Studio central de films documentaires. Diecteur des tournages, réalisateur principal et l'un des opérateur Roman Karmen. Réalisatrice I. Setkina.

1955 : « Sur la terre hospitalière de Birmanie ». Production du Studio central de films documentaires. Directeur des tournages, réalisateur principal et l'un des opérateur Roman Karmen. Réalisatrice I. Setkina.

1956 : « Le matin de l'Inde ». Production du Studio central de films documentaires. Auteurs du scénario O. Orestov, Roman Karmen. Réalisateur Roman Karmen. Opérateurs Roman Karmen, N. Gueneralov, M. Kaioumov, E. Akkouratov.

1958 : « Qu'il est grand mon cher pays... ». Premier film panoramique soviétique. Production du stio de films de vulgarisation scientifique de Moscou. Auteurs du scénario E. Dolmatovski, Roman Karmen. Opérateurs Z. Feldman, S. Medynski, G. Kholny.

1958 : « Des invités venus d'Amérique ». Cinéroportage. Studio central de films documentaires de Moscou. Direction des tournages et du montage Roman Karmen.

1959 : « Le matin de l'Inde ».

1959 : « Les conquérants de la mer ». Production du studio Azerbaïdjanfilm et du Studio central de films documentaires. Film de fiction documentaire. Scénario et texte Roman Karmen et I. Kassoumov. Réalisateur et metteur en scène Roman Karmen. Opérateurs D. Mamedov, S. Medynski.

1959 : « Un jour de notre vie ». Production du studio central de films documentaires. Auteur du scénario et réalisateur Roman Karmen.

1960 : « L'Autriche accueille l'émissaire de la paix ».

1960 : « Notre amie l'Indonésie ». Production du Studio central de films documentaires. Réalisateur Roman Karmen. Opérateurs Roman Karmen, A. Kolochine, N. Gueneralov.

1960 : « Cuba aujourd'huis ».

1961 : « L'île en feu ». Production du Studio central de films documentaires. Scénario de G. Borovine, Roman Karmen. Réalisateur Roman Karmen. Opérateurs V. Kisseliev et Roman Karmen.

1961 : « La lampe bleue ». Production du studio central de films documentaires. Scénario et réalisation Roman Karmen. Opérateurs V. Kisseliev et Roman Karmen.

1962 : « Le gouvernement c'esr nous ». Production du Studio central de films documentaires. Scénario de Roman Karmen et V. Gorokhov. Réalisateur Roman Karmen.

1963 : « Ouragan à Cuba ». Edition spéciale en une bobine noir et blanc avec son. Montage de Roman Karmen. Images tournées par des opérateurs cubains.

1963 : « L'hôte venu de l'île de la liberté ». Production du Studio central de films documentaires. Scénario Roman Karem et G. Borovik. Réalisateur Roman Karmen. Opérateurs V. Kisseliev, Roman Karmen et d'autres.

1963 : « Quand la paix ne tenait qu'a un cheveu ». Production du Studio central de films documentaires. Auteur du scénario, réalisateur et opérateur Roman Karmen.

1963 : « Le rayon magique ». Production du Studio central de films documentaires. Scénario de Roman Karmen et A. Novogroudski. Réalisateur Roman Karmen.

1965 : « La grande guerre patriotique » ou « La grande guerre pour la patrie ». Production du Studio central de films documentaires. Scénario S. Smirnov et Roman Karmen. Réalisateur Roman Karmen.

1966 : « La mort du commissaire ». Cinéreportage en deux bobines noir et blancavec son. Réalisateur Roman Karmen.

1967 : « Grenade, Grenade, ma Grenade... ». Production du Studio central de films documentaires. Auteur du film Roman Karmen et Constantin Simorov. Opérateurs Roman Karmen et B. Makaseev.

Prise de vue contemporaine A. Sarantsev et V. Tsitrone.

1968 : « Camarade Berlin ». Production du Studio central de films documentaires. Scénario de G. Gourkov et Roman Karmen. Réalisateur Roman Karmen. Opérateurs Roman Karmen et A. Kritchevski.

1972 : « Continent en flammes » (deux séries). Production du studio Mosfilm. Auteur, réalisateur et opérateur Roman Karmen. Opérateur A. Kotchetkov.

1973 : « Cili, le temps de la lutte, le temps des alertes ». Production de studio Mostfilm. Auteur et réalisateur Roman Karmen. Opérateurs Roman Karmen et A. Kotchetkov.

1974 : Camaradas. Tovarivhtchi. Production du studio Mostfilm. Auteur, réalisateur et opérateur Roman Karmen.

1975 : « Coeur de Corvalan ». Production du studio Mostfilm. Auteur et réalisater Roman Karmen. Opérateur P. Choumski.

1979 : « La guerre inconnue », diffusée par la chaine PBS avec une introduction et un commentaire de Burt Lancaster.

 


 

[1]Roman Karmen, une légende rouge de Patrick Barberis et Dominique Chapuis (ed. du Seuil, octobre 2002). Un des rares documents qui nous renseigne sur le réalisateur russe.

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29 décembre 2009 2 29 /12 /décembre /2009 07:46

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LEONARDO PADURA / Interview de Leonardo Padura

 

Leonardo Padura Fuentes est l'auteur le plus célèbre travaillant à Cuba aujourd'hui. Il a écrit des scripts de films, deux livres de nouvelles et une série de romans policiers traduits en 10langues au dernier comptage. Ses essais politiques servent d'aides scolaires pour les cours dans les universités du monde entier.

Malgré tout ceci, Padura (comme il s'appelle lui-même) n'attire pas beaucoup de visiteurs de l'étranger. Les touristes s'approchent rarement de l'étude faisant l'objet de son livre, dans la banlieue de classe ouvrière de Mantilla. Non, les gens qui viennent à La Havane à la recherche d'un écrivain, recherchent la plupart du temps les traces d'Ernest Hemingway. Ils affluent au bar Floridita où ils boivent ses daiquiris glacés. Ils se rassemblent à l'hôtel Ambos Mundos, la première résidence cubaine d'Hemingway.


Ce n'est pas surprenant, alors, que la plume prolifique de Leonardo Padura se penche vers toute la légende d'Hemingway à Cuba. C'est une confrontation qui devait arriver - un auteur cubain travaillant avec acharnement se dresse face à une icône américaine disparue. Le fils natif marche côte à côte de l'expatrié célèbre. Et encore «Adios, Hemingway» malgré la menace apparente de son titre éliminatoire, prend plus de coups de poing qu'il n'en lance au vieux Papa. Padura est nettement plus intéressé à comprendre la légende qu'à la détruire.

«Je voulais écrire quelque chose qui soit plus sur la vie réelle d'Hemingway», dit Padura. «Le roman se concentre sur les années 50, lorsqu'Hemingway commença à affronter ses deux plus grandes frayeurs: l'incapacité d'écrire et sa propre mort».


«Adios, Hemingway» est un mystère de meurtre, le cinquième de la série Mario Conde (et le premier de padura à avoir été traduit en anglais en 2005). Mario Conde est un flic qui pourrait plutôt être écrivain, et qui avoue avoir un sentiment de «solidarité avec les écrivains, les fous et les ivrognes». L'Hemingway de la fin des années 50 s'adaptait facilement à ces trois catégories, mais il y avait un problème: il trahissait généralement les gens qui étaient gentils avec lui, et c'est quelque chose que Conde et son créateur ont du mal à pardonner. Donc, lorsque Conde déterre un cadavre âgé de 40ans dans la cour d'Hemingway, il part à la recherche de cet homme avec le zèle d'un Philip Marlowe ou de tout détective fictionnel digne de ce nom.


Hemingway et Padura ont plusieurs choses en commun: la barbe, la chemise guayabera de circonstance, l'intérêt enthousiaste pour le sport (Padura espérait devenir joueur de baseball professionnel jusqu'à ce qu'il réalise «Je n'avais pas suffisamment de force pour devenir un bon frappeur»). Les deux hommes commencèrent comme journalistes, puis laissèrent leurs yeux de reporter les mener à une sorte de fiction qui s'efforce, par-dessus tout, à dire la vérité.

Et les deux hommes choisirent de vivre et de travailler loin du centre de La Havane: Padura dans la maison, construite par son grand-père, où il est né; Hemingway dans sa «Finca Vigia»(Ferme vigie), un état du 19ème siècle situé à environ 16kilomètres à l'Est de La Havane.

Les similitudes se terminent brusquement quand on en vient aux caractères. On pouvait lire sur un panneau écrit à la main situé sur la porte d'entrée d'Hemingway: «Les visiteurs non invités ne seront pas reçus». Padura est un hôte extrêmement généreux, un homme qui semble n'aimer rien de mieux que de consacrer son temps à ses invités, conviés ou non.

Quand on lui demande d'expliquer pourquoi il ne peut imaginer de quitter La Havane, le cadre de tous ses romans jusqu'ici, Padura hausse les épaules, puis dit, «Je suis une personne bavarde. La Havane est un lieu où vous pouvez vraiment engager une conversation avec un étranger à un arrêt de bus».

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29 décembre 2009 2 29 /12 /décembre /2009 00:00
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PEDRO JUAN GUTIÉRREZ / Interview de Pedro Juan Gutiérrez

 

Il est l’un des écrivains cubains les plus connus. Son style et sa hargne donnent à ses livres une éclatante richesse autant qu’une incroyable perspective de La Havane bien loin des cartes postales idylliques qu’on tente de nous faire gober sur Cuba. Pedro Juan Gutiérrez ne cultive pas une littérature exotique et commerciale. Non et tant mieux ! Il nous parle de La Havane comme d’un grand cirque où la vie ressemble à une aventure merveilleuse colportant avec elle, ses drames, ses cris, ses pleurs, sa violence, ses amours et ses joies. Se plonger dans Gutiérrez, c’est inévitablement se prendre cette ville en plein visage au travers d’un écrivain remarquable. Lire Gutiérrez est (presque) incontournable.

Juan Pedro, vous avez fait de nombreux métiers. Aujourd’hui, vous êtes aujourd’hui l’un des écrivains cubains le plus connu et le plus talentueux. Qu’est ce qui vous a poussé à écrire ?
En réalité, j'ai commencé à écrire des poèmes à 13 ans et des contes peu après. À 18 ans j'ai décidé que j’allais devenir un écrivain, mais j'ai continué à faire de nombreux métiers. Je  savais pertinemment que dans la vie on devait gagner de l’argent, connaître beaucoup de gens, voyager, avoir des femmes, et ne surtout pas étudier de littérature. Mais je lisais beaucoup pour moi et à ma façon. Je ne fréquentais ni des écrivains et encore moins des intellectuels. C’était peut-être intime et romantique... je ne sais pas mais j’avais peur de passer du temps avec les autres. J’ai publié mon premier livre « Trilogie Sale de La Havane» à 48 ans et il a eu un certain succès. Car ce que j’avais écris avant ne me plaisait pas. Il y avait des milliers de poèmes et des dizaines de contes et d'un roman et demi, si l’on ajoute cela des lettres et des chansons...
 Le décor de vos romans est principalement le centre ville de La Havane. Quels sont les grands enseignements que vous ont apportés cette ville ?
La Havane est une ville intense, vénéneuse et empoisonnée, folle et  qui vit les quatre fers en l'air. Elle a quelque chose de diabolique. Tout est là ! Là est la matière dont a besoin un écrivain. La Havane vit encore des siècles en arrière et cela continuera encore. C'est une ville de gens joyeux et dramatiques, beaucoup de musique et bruit, de sexe et d’amour. C’est la frénésie totale. Je suis arrivé à La Havane à 38 ans parce que je ne suis pas havanais. Je la connaissais déjà bien depuis que j’étais très jeune. Alors je me suis installé dans le centre de La Havane qui est le quartier le plus pauvre et le plus violent. Quelques années après j'ai commencé à écrire comme un fou ... et voilà que je ne me suis pas arrêté.

Vous avez récemment déclaré dans une interview que le point de départ de l’écriture c’est l’étonnement. Qu’est ce qui vous a le plus étonné dans vos pérégrinations au cœur de La Havane ?
La folie des gens et l'individualisme. Dans le centre ville de La Havane, il existe cette phrase : "Vis et laisse vivre". Les gens sont durs mais en même temps il y a une amabilité, une joie entre les habitants. Il y a aussi beaucoup de temps consacré pour le sexe et la jouissance. C’est tout un foisonnement. Et c’est à mon sens ce qui transforme cette zone en lieu antagonique et contradictoire qui devient absolument inexplicable avec des raisonnements. Tout est là et complètement inexplicable.

Vos livres ont une forte connotation sexuelle. Dans Trilogie Sale de La Havane, le lecteur est en permanence confronté au désir du narrateur, flirtant et faisant l’amour avec de nombreuses femmes. Quel est le rapport intime entre le Sexe et La Havane ?
Je crois que 25 % de la vie des havanais se rattachent au sexe. Et pas seulement pour  les jeunes hommes, mais aussi pour les plus âgés. Alors il est logique que le sexe soit si présent dans la littérature. Un écrivain écrit toujours par rapport à ses expériences personnelles. Alors, la réalité et la fiction se mêlent. Voilà ce qu’il est possible de faire et cela a toujours été le cas.

Vous parlez de l’existence comme d’une aventure. Quelle est l’aventure dont vous rêvez encore, Pedro Juan ?
Toute la vie est une aventure. Tu ne sais jamais ce qui va passer dans une heure ou demain. Et c’est ô combien excitant de vivre cela. L’inconnu apparaît alors comme un véritable jeu. En fait, dans cette vie, nous sommes des curieux. Nous continuons de vivre pour voir ce qui passera demain, après-demain et dans un mois. C’est amusant ! On tente d’éviter les drames et les tragédies. Personnellement, je ris beaucoup et j’ai toujours des projets. Actuellement, je travaille sur 2 ou 3 projets, plus 5 qui attendent leur moment. Mais je sais que je peux mourir à 150 ans avec de nombreux projets inachevés ( rires)

Vos livres sont une immersion totale dans La Havane. Une Havane qui transpire, qui crie, qui fait l’amour, qui boit. A travers votre écriture, cette ville est aussi belle que terrifiante pour quelqu’un qui ne la connaîtrait pas. Qu’est ce que vous diriez à nos lecteurs pour les inciter à la visiter ?
Bon... Cuba est dans sa grande majorité un pays pauvre... très pauvre. Ce qui est beau à Cuba, ce sont le peuple cubain, les plages et les paysages merveilleux. Il y a toujours les musées qui faut prendre la peine d’aller voir mais le meilleur de Cuba, ce sont les gens et la nature. Ces deux aspects sont les mêmes dans tous les pays pauvres et tropicaux. Il faut se faire une idée grâce à cela et aux musées.

Vous déclariez récemment à nos confrères de Havane Cultura que «Trilogie Sale de la Havane» est né du chômage. Peut-on dire que cette période de vie a été celle de l’introspection ?
Oui, j'étais journaliste. Tout à coup, mon salaire du mois équivalait à 30 oeufs dans un sac. Je travaillais juste deux ou trois jour par mois. Alors j’ai du également faire des choses presque illégales pour survivre et manger. Suite à quoi, je me suis mis la boisson.  Ce fut une période de ma vie terriblement compliquée. Le paysage social, politique et économique de ma vie privée était très sombre. L’écriture fut un moyen d’exorciser ce mal-être.

Vous êtes également sculpteur et peintre. Quelle est la différence avec l’écriture pour vous ?
L'écriture me vide beaucoup. C'est un métier intense, sérieux et solitaire. La peinture est tout le contraire. C'est comme un jeu d'enfants avec lequel je me détends et me fais plaisir. Je mets une musique, prépare un whisky avec de la glace et me mets à peindre. Je peins parfois deux ou trois tableaux en même temps qui sont imbriqués les uns dans les auteurs parce qu’ils m’échappent totalement dès que je travaille dessus.

Sur votre site internet, il y a de nombreuses peintures. Sur l’une des photos, on vous sent complètement immergé dans l’une de vos créations. Que vous apporte la peinture Pedro Juan ?
C'est un jeu d'enfants mais qui a quelque chose de très sérieux. Cela me permet d’oublier tout ce qui se passe autour de moi.

J’ai lu vos livres alors que j’étais à l’âge limite de l’adolescence et je me suis passionné pour ce personnage Pedro Juan. Je le trouvais brillant, parfois malsain, courageux et poétique. Vous dîtes de ce personnage «  qu’il a appris lui-même à ne rien prendre au sérieux. » Ces livres accordent une large part à l’autobiographie. Comment voyez-vous votre personnage Pedro Juan ?
Je suis Pedro Juan et en même temps je ne suis pas Pedro Juan. Ce personnage est à l'intérieur de moi ou peut-être je suis à l'intérieur de lui. Je me confond avec lui et je ne peux me détacher de ce type. Il est très ennuyeux parce que je suis convaincu que nous sommes comme deux personnes transparentes, incapables de s'éloigner l'un de l'autre. Pendant longtemps, il m'a entraîné dans toutes ses aventures. Maintenant, je réussis à le faire taire et à le dompter pendant quelques jours. Mais c’est très court. Pedro Juan est toujours là. Maintenant que j’y réfléchis, nous avons tous les deux une histoire d’amour et de haine.

Apparemment, vous avez décidé de ne plus écrire pendant une ou deux années . Où va se porter alors votre création et votre génie ? Dans la peinture ?
Oui, en février 2007 j'ai remis à mon éditeur la Planète de l'Espagne, mon dernier livre : UN COEUR MÉTIS. Puis, j'ai pris un long repos. J'ai seulement écrit beaucoup de poésie et contes pendant tout ce temps. J’ai pas mal voyagé en donnant des conférences et j’ai beaucoup lu également. J'ai peins très peu. Presque pas du tout en fait ! J’étais fatigué parce qu'entre 1994 et 2007 j'ai écrit dix livres de prose et cinq ou six de poésie. Cela a été fatigant. Maintenant je suis en stand by. Mais je pense sérieusement à retravailler quelques romans que j'ai entre les mains... Peut-être que je vais me remettre sur l’un d’entre eux.. Seulement mon écriture me demande beaucoup d’identification émotionnelle avec mes personnages et les cadres. Et cela me fatigue beaucoup ..

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19 octobre 2009 1 19 /10 /octobre /2009 08:47
Kuala Lumpur (PL) – Les arts plastiques tendent de nouveau des ponts entre Cuba et la Malaisie avec l'échantillon de reconnus maîtres contemporains de l'île caribéenne, inaugurée dans la Galerie Nationale d'Art de cette capitale.

L'ambassadeur cubain en Malaisie, Carlos Amores, et le directeur général de la Galerie Nationale d'Art, Mohamed Najib Bin Ahmad Dawa, ont officiellement ouvert l'exposition à l'occasion du Jour de la Culture Nationale de Cuba.

L'exposition compte une sélection d'artistes reconnus comme Nelson Domínguez, Eduardo Roca Salazar (Choco), Roberto Diago, Agustín Bejarano, Juan Vicente Rodriguez Bonachea, Alfredo Sosabravo, Angel Ramirez et José Omar Torres, parmi d’autres. Elle inclut aussi de jeunes plasticiens possédant une importante trajectoire comme Alexis Leyva Machado (Kcho), Roberto González, Carlos Guzmán, William Hernández, Maykel Herrera, Asiyadé Ruíz, Luis Camejo et Rigoberto Mena, avec des œuvres sélectionnées par la commissaire  Suzette Rodriguez.

« Nous célébrons notre identité, ce qui nous a converti en nation et ce qui nous poussé à lutter pour l'indépendance. Cette identité est présente dans chaque œuvre d'art cubain, au moyen de ce concept si difficile que tous nous appelons cubanité, et que tous les Cubains peuvent comprendre », a développé l'ambassadeur Carlos Amores lors de l'inauguration.

Le directeur général Mohamed Najib Bin Ahmad Dawa a rappelé que la Malaisie a aussi exhibé son art à Cuba avec, par exemple, sa participation dans la IXème Biennale de La Havane en 2006.

 

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