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19 décembre 2009 6 19 /12 /décembre /2009 17:27

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Réflexions du compañero Fidel


Les nouvelles qui nous parviennent de la capitale danoise traduisent le chaos. Les hôtes, après avoir promis de concevoir une réunion à laquelle participeraient environ quarante mille personnes, sont incapables de tenir parole.

Evo, le premier des deux présidents membres de l’Alliance bolivarienne des peuples de Notre Amérique (ALBA) à être arrivé, a exprimé de profondes vérités qui émanent de la culture millénaire de sa nation.

Selon les agences de presse, il a assuré avoir un mandat du peuple bolivien pour bloquer tout accord si le texte final n’offrait pas d’alternatives. Il a expliqué que les changements climatiques n’étaient pas une cause, mais un effet, que nous avions l’obligation de défendre les droits de la Terre nourricière face à un modèle de développement capitaliste, de défendre la culture de la vie face à la culture de la mort. Il a parlé de la dette climatique que les pays riches devaient payer aux pays pauvres et affirmé qu’ils devaient leur rendre l’espace atmosphérique qu’ils leur avaient enlevé.

Il a qualifié de ridicule la somme de dix milliards de dollars annuels offerte jusqu’en 2012, alors qu’il en faudrait en réalité des centaines de milliards par an, et il a accusé les États-Unis de dépenser des billions de dollars pour exporter le terrorisme en Iraq et en Afghanistan et créer des bases militaires en Amérique latine.

Le président de la République bolivarienne du Venezuela a pris la parole  au Sommet le 16 à 8 h 40 (heure de Cuba). Il a prononcé un brillant discours, chaleureusement applaudi. Ce  qu’il a dit était lapidaire.

Contestant un document proposé au Sommet par la ministre danoise qui le présidait, il a affirmé :

« C’est un texte qui vient du néant. Nous n’accepterons aucun texte qui n’émanerait pas des groupes de travail, car ce sont les textes légitimes sur lesquels nous avons négocié pendant deux années.

« Un groupe de pays se croit supérieur à nous, ceux du Sud, ceux du Tiers-monde…

« …ne nous en étonnons pas : la démocratie n’existe pas, nous sommes face à une dictature.

« …je lisais certains des slogans que les jeunes ont peints dans les rues… L’un disait : "Ne changez pas le climat, changez le système !" ; un autre : "Si le climat était une banque, il aurait déjà été sauvé !"

« Obama… a reçu le prix Nobel de la paix le jour même où il a envoyé trente mille soldats de plus tuer des innocents en Afghanistan.

« Je partage les vues des délégations brésilienne, bolivienne, chinoise, je voulais juste les appuyer…. mais on ne m’a pas donné la parole.

« Les riches détruisent la planète. Émigreront-ils sur une autre quand ils auront détruit celle-ci ?

« …les changements climatiques sont sans nul doute le problème environnemental le plus dévastateur de ce siècle.

« Les États-Unis ne comptent même pas 300 millions d’habitants ; la Chine, presque cinq fois plus. Les États-Unis consomment plus de vingt millions de barils de pétrole par jour ; la Chine, à peine cinq ou six millions. On ne peut pas demander à la Chine pareil qu’aux États-Unis !

« …réduire les émissions de gaz polluants et aboutir à une convention de coopération à long terme… semble pour le moment un objectif irréalisable. Pour quelle raison ? …l’attitude irresponsable et la carence de volonté politique des nations les plus puissantes de la planète.

« …l’écart qui sépare les pays riches des pays pauvres n’a cessé de se creuser, malgré tous nos Sommets et à cause des promesses non tenues, et le monde court à sa perte.

« …les 500 individus les plus riches du monde ont des revenus supérieurs à ceux des 416 millions les plus pauvres.

« La mortalité infantile est de 47 décès pour mille naissances vivantes, mais d’à peine 5 dans les pays riches.

« …jusqu’à quand allons-nous permettre que des millions d’enfants continuent de mourir de maladies curables ?

« 2,6 milliards de personnes vivent sans services d’assainissement.

« Le Brésilien Leonardo Boff a écrit : "Les plus forts survivent sur les cendres des plus pauvres."

« Jean-Jacques Rousseau disait : "Entre le fort et le faible, la liberté opprime." Voilà pourquoi l’Empire parle de liberté : de la liberté d’opprimer, d’envahir, d’assassiner, d’anéantir, d’exploiter… Voilà bien sa liberté. Et Rousseau ajoutait cette phrase salvatrice : "Seule la loi libère."

« Jusqu’à quand allons-nous permettre que les puissants déclenchent des conflits armés dans lesquels sont massacrés des millions d’innocents dans le seul but de s’approprier les ressources d’autres peuples ?

« Un libérateur universel, Simón Bolívar, disait voilà presque deux siècles : "Si la Nature s’y oppose, nous nous battrons contre elle et nous la ferons obéir."

« Cette planète-ci a vécu des milliards d’années sans nous, sans l’espèce humaine, elle n’a pas besoin de nous pour exister. En revanche, sans elle, nous n’existons pas. »

Evo a pris la parole ce jeudi matin. Son discours sera lui aussi inoubliable. Il a affirmé carrément dès le début :

« Je tiens à exprimer mon mécontentement devant la désorganisation et les retards qui caractérisent cette rencontre internationale. »

Ses idées-forces :

Quand nous interrogeons nos hôtes au sujet de ce qu’il se passe… ils nous répondent que c’est un sommet des Nations Unies ; quand nous le demandons aux Nations Unies, elles nous répondent que c’est le Danemark, et nous ne savons pas qui désorganise cette réunion internationale.

« …je suis très surpris de constater qu’on ne parle que des effets, mais pas des causes des changements climatiques.

« Si nous n’identifions pas d’où vient la destruction de notre environnement… nous ne réglerons jamais, assurément, ce problème…

« …deux cultures s’affrontent : la culture de la vie et la culture de la mort, la culture de la mort qui est le capitalisme. Nous, peuples indigènes, nous disons que le vivre-mieux revient à vivre mieux aux dépens d’autrui.

« …en exploitant autrui, en pillant les ressources naturelles, en violant la Terre nourricière, en privatisant les services de base…

« Vivre bien, c’est vivre dans la solidarité, dans l’égalité, dans la complémentarité, dans la réciprocité…

« Ces deux formes de vécu, ces deux cultures existentielles s’affrontent quand nous parlons des changements climatiques. Et si nous ne décidons pas quelle est la meilleure forme de vécu ou de vie, nous ne réglerons jamais ce problème. Il s’agit en effet de problèmes existentiels : le luxe, la surconsommation, qui font tort à l’humanité. Mais c’est là une vérité que nous ne voulons pas dire dans ce genre de réunion internationale.

« …dans notre façon de vivre, ne pas mentir est quelque chose de sacré, mais que nous ne pratiquons pas ici.

« …notre Constitution consacre l’ama sua¸l’ama llulla, l’ama quella, autrement dit ne pas voler, ne pas mentir, ne pas fuir.

« …la Terre nourricière ou la Nature existe et existera sans l’être humain, mais l’être humain ne peut vivre sans la planète Terre. Nous sommes donc obligés de défendre le droit de la Terre nourricière.

« …je salue les Nations Unies qui ont enfin déclaré cette année le Jour international de la Terre nourricière.

« …la mère est quelque chose de sacré, la mère est notre vie ; la mère, vous ne la louez pas, vous ne la vendez pas, vous ne la violez pas. La mère, vous devez la respecter.

« Nous avons de profonds désaccords avec le modèle occidental, et c’est de ça dont il faut débattre.

« Nous sommes en Europe. Vous savez que beaucoup de familles boliviennes, de familles latino-américaines viennent en Europe. Pourquoi y viennent-elles ? Pour améliorer leurs conditions de vie. Une personne peut gagner en Bolivie cent, deux cents dollars par mois ; mais si elle vient ici en Europe s’occuper d’une personne âgée, elle en gagne mille par mois.

« Voilà les asymétries qui existent d’un continent à l’autre, et nous devons débattre de la façon d’introduire un certain équilibre… de réduire ces profonds clivages entre les familles, entre les pays, et surtout entre les continents.

« Quand… nos sœurs et nos frères viennent ici pour survivre ou pour améliorer leurs conditions de vie, on les expulse… il existe ces fameux documents dits de retour… mais quand les ancêtres européens arrivaient jadis en Amérique latine, on ne les expulsait pas. Mes familles, mes frères ne viennent pas ici pour s’emparer des mines, ni de milliers d’hectares pour devenir propriétaires fonciers. On n’avait pas besoin jadis de visas ni de passeports pour arriver à l’Abya Yala, appelée maintenant l’Amérique.

« …si nous ne reconnaissons pas le droit de la Terre nourricière, nous parlerons en vain de ces dix milliards, de ces cent milliards, qui sont de toute façon une offense à l’humanité.

« …les pays riches doivent accueillir tous les émigrants engendrés par les changements climatiques, et non pas les renvoyer dans leurs pays, comme ils le font actuellement.

« … notre obligation est de sauver toute l’humanité, et non une moitié.

« …la Zone de libre-échange des Amérique… n’était pas une zone de libre-échange, mais une zone de libre-colonisation des Amériques… »

Parmi les questions qu’Evo a suggéré d’inclure dans un référendum mondial sur les changements climatiques, il a proposé celles-ci :

“Êtes-vous d’accord pour rétablir l’harmonie avec la Nature, en reconnaissant les droits de la Terre nourricière ?

« Êtes-vous d’accord de changer ce modèle de surconsommation et de gaspillage qu’est le système capitaliste ?

« Êtes-vous d’accord pour que les pays développés réduisent et réabsorbent leurs émissions de gaz à effet de serre ?

« Êtes-vous d’accord pour transférer tout ce qui se dépense dans les guerres et pour allouer aux changements climatiques un budget supérieur à celui de la défense ? »

Les Nations Unies ont, comme on le sait, adopté dans la ville japonaise de Kyoto, en 1997, la Convention sur les changements climatiques aux termes de laquelle trente-huit pays industrialisés s’étaient engagés à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre d’un pourcentage donné par rapport à leurs émission de 1990. L’Union européenne s’était engagée à les réduire de 8 p. 100. La Convention est entrée en vigueur en 2005 après ratification par la majorité des pays signataires. George W. Bush, alors président des USA – le pays qui émet le plus de gaz à effet de serre, le quart du total – avait refusé cette Convention dès la mi-2001.

Les autres membres des Nations Unies sont allés de l’avant. Les centres de recherche ont poursuivi leur tâche. Il est d’ores et déjà évident qu’une grande catastrophe menace notre espèce. Le pire serait peut-être qu’une minorité privilégiée et riche, mais aveuglée par l’égoïsme, prétende faire retomber le poids des sacrifices nécessaires sur l’immense majorité des habitants de notre planète.

Cette contradiction se reflète à Copenhague où des milliers de personnes défendent très fermement leurs vues.

La force publique danoise utilise des méthodes brutales pour écraser la résistance ; beaucoup des contestataires sont arrêtés à titre préventif. Je suis entré en contact avec notre ministre des Relations extérieures, Bruno Rodríguez, qui participait à un meeting de solidarité dans la capitale danoise aux côtés de Chávez, d’Evo, de Lazo et d’autres représentants de l’ALBA. Je lui ai demandé quels étaient les gens que la police danoise réprimait avec tant de haine, leur tordant les bras et les frappant à coups répétés dans le dos. Il m’a répondu que c’étaient des Danois et des citoyens d’autres nations et des membres des mouvements sociaux qui réclamaient que le Sommet apporte une solution réelle pour faire face aux changements climatiques. Il m’a dit que les débats du Sommet se poursuivraient à minuit. Quand je lui ai parlé, il faisait déjà nuit au Danemark, la différence étant de six heures.

De Copenhague, nos compagnons ont informé que le scénario prévu pour demain, vendredi 18, sera pire. Le Sommet des Nations Unies sera interrompu à dix heures du matin pendant deux heures afin que le chef du gouvernement danois puisse avoir une rencontre avec vingt chefs d’État qu’il a invités à discuter avec Obama de « problèmes mondiaux » Voilà comment s’appelle cette réunion qui vise à imposer un accord sur les changements climatiques.

Même si toutes les délégations officielles peuvent participer à cette réunion, seuls « les invités » auront droit de parole. Ni Chávez, ni Evo, bien entendu, ne font partie de ceux qui pourront présenter leurs vues. L’idée est que l’illustre Prix Nobel puisse prononcer son allocution préemballée, une fois que ladite réunion aura décidée de renvoyer l’accord à la fin de l’an prochain à Mexico. Les mouvements sociaux ne seront pas présents dans la salle. Ce show terminé, le « Sommet » se poursuivra dans la salle principale jusqu’à sa clôture inglorieuse.

La télévision ayant transmis des vues, le monde entier a pu constater les méthodes fascistes employées à Copenhague contre les gens. Jeunes dans leur majorité, les manifestants réprimés ont forcé la solidarité des peuples.

L’heure de la vérité sonne pour les chefs de l’Empire, malgré leurs manigances et leurs mensonges cyniques. Leurs propres alliés croient de moins en moins en eux. À Mexico, tout comme à Copenhague et partout ailleurs dans le monde, ils se heurteront à la résistance croissante des peuples qui n’ont pas perdu l’espoir de survivre.

Fidel Castro Ruz

Le 17 décembre 2009

18 h 46
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16 décembre 2009 3 16 /12 /décembre /2009 08:50
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Cher Hugo
 
• CE jour-ci marque le quinzième anniversaire de notre rencontre au Grand Amphithéâtre de l’Université de La Havane, le 14 décembre 1994. La veille, je t’avais attendu au pied de l’avion qui t’avait amené à Cuba.
 
J’avais suivi ton soulèvement armé contre le gouvernement vénézuélien vendu aux yankees. A Cuba nous avions entendu parler de tes idées alors que tu étais en prison et que, comme nous, tu t’attachais à enrichir la pensée révolutionnaire qui t’avait conduit à lancer le soulèvement du 4 février 1992.
 
Dans le Grand Amphithéâtre,  tu avais, d’une manière spontanée et transparente, avancé les idées bolivariennes que tu portais en toi et qui t’avaient amené, dans les conditions spécifiques de ton pays et de notre époque, à te battre pour l’indépendance du Venezuela contre la tyrannie de l’empire. Malgré les efforts de Bolivar et des autres colosses qui, remplis de rêves, avaient lutté contre le joug colonial espagnol, l’indépendance du Venezuela ne tenait à rien d’autre que de ridicules oripeaux.
 
Aucun instant de l’Histoire n’est pareil à l’autre; aucune idée ni aucun événement humain ne peut être jugé hors de son époque.  Toi et moi, nous sommes partis de conceptions qui ont évolué au fil des millénaires mais restent très liées à l’histoire lointaine ou récente où la division de la société en maîtres et esclaves, en exploiteurs et exploités, en oppresseurs et opprimés, fut toujours inquiétante et odieuse. Et elle constitue de nos jours la pire honte et la principale cause des malheurs et des souffrances des êtres humains.
 
Alors que la productivité du travail, aiguillonnée aujourd’hui par la technologie et la science, s’est multipliée des dizaines de fois, voire, dans certains domaines, des centaines et même des milliers de fois, des clivages aussi injustes auraient dû disparaître.
 
Toi et moi, et avec nous des millions de Vénézuéliens et de Cubains, partageons ces idées.
 
Tu es parti des principes chrétiens qu’on t’a inculqués et d’un caractère rebelle; moi, des idées de Marx et d’un caractère tout aussi rebelle.
 
Il est des principes moraux universellement reconnus qui sont valables pour un chrétien autant que pour un marxiste.
 
A partir de là, les idées révolutionnaires ne cessent de s’enrichir par la voie de l’étude et de l’expérience.
 
Il faut dire que notre amitié sincère et révolutionnaire est née alors que tu n’étais pas encore président du Venezuela. Je ne t’ai jamais rien demandé. Quand le mouvement bolivarien a remporté les élections de 1999, le pétrole valait moins de dix dollars le baril. Je m’en souviens bien parce que tu m’as invité à la cérémonie de passation des pouvoirs.
 
Le soutien décidé que tu as apporté à Cuba a été spontané, tout comme l’a été notre coopération avec le peuple frère vénézuélien.
 
En pleine « période spéciale », quand l’URSS s’est effondrée, l’empire a durci son brutal blocus contre notre peuple. A un moment donné, les cours du combustible ont augmenté, et nos approvisionnements en ont été menacés. Tu as garanti à notre pays des livraisons commerciales sûres et stables.
 
On ne saurait oublier qu’après le putsch politique contre la Révolution bolivarienne en avril 2002 et ta brillante victoire sur le putsch pétrolier à la fin de cette même année, quand les cours ont dépassé soixante dollars le baril, tu nous as offert un approvisionnement assorti de facilités de paiement. Bush était alors président des Etats-Unis et l’auteur de ces actes illégaux de haute trahison contre le peuple vénézuélien n’est autre que lui.
 
Je me rappelle ton indignation quand il a exigé que j’abandonne le Mexique pour atterrir lui-même dans ce malheureux pays où nous assistions toi et moi à une conférence internationale des Nations unies à laquelle il devait lui aussi participer.
 
L’empire ne pardonnera jamais à la Révolution bolivarienne d’avoir soutenu Cuba alors qu’il s’imaginait que notre peuple, après presque un demi-siècle de résistance héroïque, retomberait dans ses mains. À Miami, la contre-révolution réclamait trois jours de permission pour tuer des révolutionnaires dès que le gouvernement de transition exigé par Bush se serait installé à Cuba.
 
Dix années de coopération exemplaire et fructueuse entre le Venezuela et Cuba se sont écoulées. L’Alliance bolivarienne entre les peuples de Notre Amérique (ALBA) a vu le jour. La Zone de libre-échange des Amériques (ZLEA), promue par les Etats-Unis, a avorté, mais l’empire passe de nouveau à l’offensive.
 
Le coup d’État au Honduras et l’établissement de sept bases militaires en Colombie sont intervenus après l’entrée du nouveau président à la Maison-Blanche. Son prédécesseur, lui, avait rétabli la IVe Flotte, un demi-siècle après la fin de la dernière guerre mondiale, alors qu’il n’y avait plus de guerre froide ni d’Union soviétique. Les intentions réelles de l’empire sautent aux yeux derrière le sourire aimable et le visage afro-américain de Barack Obama.
 
 Daniel Ortega a expliqué hier comment le putsch au Honduras avait affaibli le Système d’intégration centraméricain en déterminant la conduite de ses membres.
 
L’empire mobilise derrière lui les forces de droite latino-américaines pour frapper le Venezuela, et, partant, les États de l’ALBA. S’il s’emparait de nouveau des grandes ressources pétrolières et gazières de la patrie de Bolivar, les pays des Antilles anglophones et d’autres d’Amérique centrale y perdraient les conditions généreuses d’approvisionnement que leur offre aujourd’hui le Venezuela révolutionnaire.
 
Voilà quelques jours, après le discours que le président Barack Obama a prononcé à l’école militaire de West Point pour annoncer l’envoi de trente mille soldats en Afghanistan, j’ai écrit des Réflexions où je qualifiais de cynique le fait d’avoir accepté le Prix Nobel de la paix alors même qu’il avait déjà adopté cette décision.
 
Le 10 décembre dernier, prononçant à Oslo son discours de récipiendaire, il défendait des idées qui constituent un bel exemple de la logique et de la pensée impérialistes : « …je suis responsable du déploiement de milliers de jeunes Etasuniens appelés à se battre dans un pays distant. Certains tueront, d’autres seront tués », a-t-il affirmé, tentant de présenter comme une « guerre juste » la boucherie brutale perpétrée dans ce lointain pays où la majorité de ceux qui périssent sont les habitants inoffensifs des villages écrasés sous les bombes que larguent ses avions sans pilote.
 
Après ces phrases-là, au début de son discours, Obama a consacré plus de quatre mille cinq cents mots à présenter ses massacres de civils comme une guerre juste. « Les guerres actuelles – a-t-il affirmé – tuent bien plus de civils que de soldats. »
 
Les civils tués en Irak, en Afghanistan et aux frontières du Pakistan dépassent d’ores et déjà le million.
Dans son discours Obama a fait l’éloge de Nixon et de Reagan comme de personnages illustres sans même se rappeler que le premier a largué plus d’un million de bombes sur le Vietnam et que le second a fait sauter par des moyens électroniques, sous les apparence d’un accident, le gazoduc de Sibérie. L’explosion a été si forte et si destructrice que les senseurs d’essais nucléaires l’ont captée.
 
L’allocution d’Obama à Oslo se différencie de celle de West Point au sens que celle-ci était mieux rédigée et déclamée ; dans la capitale norvégienne, le visage de l’orateur indiquait bien qu’il était conscient de la fausseté de ses dires.
 
Le moment et les circonstances n’étaient pas non plus les mêmes. Oslo est proche de Copenhague où se tient la très importante Conférence sur les changements climatiques à laquelle, je le sais, Evo et toi pensez participer. C’est là que se livre actuellement la bataille politique la plus importante de l’histoire humaine. Là aussi que l’on constate dans toute leur ampleur les dommages que le capitalisme développé a causés à l’humanité. Celle-ci doit maintenant se battre désespérément non seulement pour la justice, mais aussi pour la survie de l’espèce.
 
J’ai suivi de près le Sommet de l’ALBA. Je vous félicite tous. J’ai énormément apprécié de voir tant d’amis chers définir ensemble des idées et se battre unis. Je vous félicite tous.
 
Jusqu’à la victoire, toujours!
 
Une forte accolade.

Fidel Castro Ruz
Le 14 décembre 2009
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11 décembre 2009 5 11 /12 /décembre /2009 10:36

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DANS les derniers paragraphes de mes réflexions d’il y a deux mois, le 9 octobre 2009, Le glas sonne pour le dollar, j’ai évoqué le changement climatique que le capitalisme impérialiste a provoqué au grand dam de l’humanité. Parlant des émissions de carbone, j’avais écrit : «Les USA ne font vraiment aucun effort spécial. Ils n’acceptent qu’une réduction de 4% par rapport à 1990.» Or, les scientifiques exigeaient une réduction minimale d’entre 25 et 40% d’ici à 2020.

Et j’avais ajouté:

« Le monde a appris ce matin, vendredi 9, qu’«Obama le bon», pour reprendre l’énigme posée par le président vénézuélien Hugo Chavez aux Nations Unies avait reçu le Prix Nobel de la paix. Je ne partage pas toujours les positions de cette académie, mais je dois reconnaître que c’est une mesure positive dans les circonstances actuelles. Elle compense le revers essuyé par Obama à Copenhague quand Rio de Janeiro, et non Chicago, a été désigné comme organisatrice des Jeux olympiques de 2016, ce qui a provoqué de violentes attaques de la part de ses adversaires d’extrême droite.»

«Beaucoup jugeront qu’il n’a pas gagné pour l’instant le droit de recevoir une telle distinction. Je souhaite voir dans cette décision, plutôt qu’un prix au président étasunien, une critique de la politique génocidaire suivie par nombre de présidents de ce pays qui ont conduit le monde au carrefour où il se trouve aujourd’hui, une exhortation à la paix et à la recherche de solutions qui permettrait à notre espèce de survivre.»

Il est évident que j’observais avec soin le président noir élu dans une société raciste en proie à une profonde crise économique, sans préjuger à partir de ses déclarations de la campagne électorale et de sa condition de chef du pouvoir exécutif yankee.

Presque un mois après, j’ai écrit ce qui suit dans des Réflexions intitulés: De la science-fiction :

«Le peuple étasunien n’est pas coupable, mais bel et bien victime d’un système insoutenable et, pis encore, d’ores et déjà incompatible avec la vie de l’humanité.»

«L’Obama intelligent et rebelle qui a souffert l’humiliation et le racisme durant son enfance et sa jeunesse le comprend, mais l’Obama élevé dans le sérail et compromis avec le système et les méthodes qui l’ont conduit à la présidence des Etats-Unis ne peut résister à la tentation d’exercer des pressions, de menacer, voire de tromper les autres. »

«Il est obsédé par son travail. Aucun autre président des USA ne serait peut-être capable de se lancer dans un programme aussi intense que celui qu’il se propose de réaliser dans les huit prochains jours. »

J’analysais dans ces Réflexions-là, comme on peut le constater, la complexité et les contradictions implicites dans sa longue tournée à travers l’Asie du Sud-Est et je me demandais: «De quoi pense traiter notre illustre ami durant cette intense tournée?» Ses conseillers avaient précisé qu’il parlerait de tout avec la Chine, la Russie, le Japon, la Corée du Sud, etc.

Il est évident qu’Obama préparait le terrain au discours qu’il allait prononcer à West Point le 1er décembre 2009. Ce jour-là, il s’est donné à fond. Il a élaboré et classé avec soin cent soixante-neuf phrases destinées à presser chacune des «touches» qui l’intéressaient pour obtenir que la société étasunienne appuie sa stratégie de guerre. Il a eu des effets de manche qui auraient fait pâlir Cicéron dans ses Catilinaires. J’ai eu l’impression ce jour-là d’écouter George W. Bush: ses arguments et sa philosophie ne se différenciaient en rien de ceux de son prédécesseur. Exception faite d’une petite feuille de vigne: il s’opposait à la torture.

Le chef de l’organisation à laquelle on attribue l’acte terroriste du 11 septembre  a été recruté et entraîné par l’Agence centrale de renseignement pour combattre les troupes soviétiques, et il n’était même pas Afghan.

Cuba a fait savoir ce même jour qu’elle condamnait cet acte et a annoncé d’autres mesures. Nous avons aussi averti que la guerre n’était pas la voie à suivre pour combattre le terrorisme.

L’organisation des Talibans – qui veut dire «étudiants» - est née au sein des forces afghanes qui se battaient contre l’URSS et n’était pas ennemie des Etats-Unis. Une analyse honnête permettrait de retracer la véritable histoire des événements qui ont engendré cette guerre-là.

Aujourd’hui, ce ne sont pas les soldats soviétiques, mais les troupes étasuniennes et celles de l’OTAN qui occupent ce pays à feu et à sang. La politique que la nouvelle administration offre au peuple étasunien est celle de Bush qui a ordonné d’envahir l’Iraq alors que ce pays n’avait rien à voir avec l’attentat des tours jumelles.

Le président des Etats-Unis n’a pas dit un mot des centaines de milliers de personnes innocentes, dont des enfants et des vieillards, qui sont mortes en Iraq et en Afghanistan, et des millions d’Iraquiens et d’Afghans qui souffrent des conséquences de la guerre, sans avoir la moindre responsabilité dans les faits survenus à New York. La phrase par laquelle il a conclu son allocution: «Que Dieu bénisse les Etats-Unis», semblait, plutôt qu’une prière, un ordre donné au Ciel.

Pourquoi donc Obama a-t-il accepté le prix Nobel de la paix alors qu’il avait déjà décidé de porter la guerre en Afghanistan jusqu’à ses dernières conséquences? Rien ne le forçait à agir cyniquement!

Il a annoncé ensuite qu’il irait recevoir son prix dans la capitale norvégienne le 11 et qu’il se rendrait au Sommet de Copenhague le 18.

Il ne reste plus qu’à attendre à Oslo un autre discours théâtral, un nouveau compendium de phrases visant à occulter le fait réel que nous avons affaire à une superpuissance impériale qui possède des centaines de bases militaires disséminées de par le monde, dont les interventions militaires dans notre continent remontent à plus de deux siècles, et les actions génocidaires au Vietnam, au Laos et dans d’autres pays d’Asie, d’Afrique, du Moyen-Orient, des Balkans, et partout dans le monde, à plus d’un siècle.

Le hic maintenant pour Obama et ses alliés les plus riches, c’est que la planète qu’ils dominent d’une poigne de fer est en train de se déliter entre leurs doigts.

Le crime commis par Bush contre l’humanité est de notoriété publique: avoir ignoré le Protocole de Kyoto et n’avoir pas fait pendant dix ans ce qu’il aurait fallu faire depuis belle lurette. Obama n’est pas un ignare; il connaît, tout comme le connaissait Gore, le grave danger qui nous menace tous, mais il vacille et se montre faible face à l’oligarchie irresponsable et aveugle de son pays. Il n’agit pas comme l’a fait un Lincoln pour régler le problème de l’esclavage et maintenir l’intégrité du pays en 1861, ou comme un Roosevelt face à la crise économique et au fascisme. Mardi, il a lancé une pierre timide dans les eaux agitées de l’opinion internationale: Lisa Jackson, administratrice de l’Agence de protection de l’environnement, a informé que le réchauffement mondial serait considéré comme une menace à la santé publique et au bien-être du peuple étasunien, ce qui permettrait à Obama d’adopter des mesures sans passer par le Congrès.

Aucune des guerres qui ont eu lieu tout au long de l’Histoire ne représente un danger pire.

Les nations les plus riches s’efforceront de faire retomber sur les plus pauvres le fardeau des actions nécessaires au sauvetage de l’espèce humaine. Il faut au contraire exiger aux plus riches le maximum de sacrifices, le maximum de  rationalité dans l’emploi des ressources et le maximum de justice envers notre espèce.

Il est probable que ce qu’on obtiendra tout au plus à Copenhague, c’est un minimum de temps pour aboutir à un accord contraignant qui serve vraiment à chercher des solutions. Si c’est le cas, le Sommet aura signifié au moins une modeste avancée.

On verra bien!

Fidel Castro Ruz

 

Le 9 décembre 2009

12 h 34

(Traduction ESTI)
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4 décembre 2009 5 04 /12 /décembre /2009 07:21

Dayan Garcia La O
Granma

A l’occasion du 45e anniversaire de sa fondation, la cité universitaire José Antonio Echeverria (CUJAE) a décerné au Commandant en chef Fidel Castro Ruz le titre de Docteur honoris causa.

José Ramon Fernandez, vice-président du Conseil des ministres, a reçu, des mains d’Alicia Alonso Becerra, rectrice de cette université, cette distinction accordée à Fidel «parce qu’il fait partie de l’histoire de cette institution universitaire».

La CUJAE a formé plusieurs générations d’étudiants, qui ont par la suite mis leur savoir au service du développement économique et social de notre pays, a affirmé Alonso Becerra.

Merci, Fidel, pour avoir permis de réaliser le rêve de José Antonio Echeverria, a-t-elle poursuivi. Merci pour nous encourager à créer cet homme nouveau, pour promouvoir, de multiples façons, la dignité et le développement de l’être humain.

Miguel Diaz-Canel, membre du Bureau politique et ministre de l’Education supérieure, a appelé les étudiants et les employés de cette université à redoubler d’efforts dans la recherche de solutions pour augmenter la productivité et diminuer les importations.

Cette institution contribue à notre développement culturel et sportif, sa vocation sociale et humanitaire la situe au cœur de ce que doit être l’université moderne à laquelle nous croyons, a affirmé Diaz-Canel.

Au cours de la même cérémonie, 19 professeurs ont reçu une plaque commémorative du 45e anniversaire de la CUJAE, pour leur contribution exceptionnelle au rayonnement de cette institution.

Assistaient également à la cérémonie le Commandant de la Révolution Ramiro Valdés, membre du Bureau politique et ministre de l’Informatique et des Communications, Jaime Crombet, vice-président de l’Assemblée nationale du Conseil populaire, Lazara Mercedez Lopez, première secrétaire du Parti à La Havane, ainsi que des représentants du corps diplomatique accrédités dans notre pays.
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1 décembre 2009 2 01 /12 /décembre /2009 18:59


Réflexions du compañero Fidel

  

FAUT-IL DONNER CARTE BLANCHE A L’HYPOCRISIE ET AU MENSONGE ?

 

Dans leur lutte contre la Révolution cubaine, les États-Unis eurent pour meilleur allié le gouvernement vénézuélien dirigé alors par l’insigne Rómulo Betancourt Bello. Nous ne le savions pas. Il avait été élu président le 7 décembre 1958, et il n’avait pas encore assumé son poste quand la Révolution triompha à Cuba le 1er janvier 1959. Quelques semaines après, j’eus le privilège d’être invité à visiter la patrie de Bolívar, qui avait été si solidaire avec notre pays, par le gouvernement provisoire de Wolfgang Larrazábal.

 

J’ai rarement senti dans ma vie plus de chaleur de peuple. On conserve des films de cette visite. Je pris la vaste autoroute qui s’était substituée au chemin asphalté par où les chauffeurs de véhicules les plus téméraires que j’ai jamais vus m’avaient conduit de Maiquetía à Caracas lors de mon premier voyage dans la capitale en 1948.

 

Mais, cette fois-là, j’écoutai aussi les sifflets les plus bruyants, les plus prolongés et les plus embarrassants de ma longue vie quand j’osai mentionner le nom du président frais élu mais pas encore installé : les masses les plus radicalisées de Caracas, une ville héroïque et combative, avaient voté contre lui à une majorité écrasante.

 

Les milieux politiques des Caraïbes et d’Amérique latine mentionnaient alors avec intérêt l’illustre Rómulo Betancourt.

 

Pour quelle raison ? Il avait été si radical dans sa jeunesse qu’il avait été nommé à vingt-trois ans membre du Bureau politique du Parti communiste costaricien, et qu’il le resta de 1931 à 1935. C’était l’époque difficile de la IIIe Internationale. Il apprit du marxisme-léninisme la structure de classe de la société, l’exploitation de l’homme par l’homme tout au long de l’histoire, le développement de la colonisation, du capitalisme et de l’impérialisme au cours des derniers siècles.

 

Il fonda au Venezuela en 1941, aux côtés d’autres dirigeants de gauche, le parti Action démocratique.

 

Il exerça la présidence provisoire du Venezuela d’octobre 1945 à février 1948 à la suite d’un coup d’État civil et militaire. Il reprit le chemin de l’exil quand le grand écrivain et intellectuel vénézuélien Rómulo Gallegos fut élu président constitutionnel et presque aussitôt renversé.

 

La machine bien huilée de son parti ayant fonctionné, il fut élu président aux élections du 7 décembre 1958, après que les forces révolutionnaires conduites par l’Assemblée patriotique que dirigeait Fabricio Ojeda eurent renversé la dictature du général Pérez Jiménez.

 

Quand, fin janvier 1959, je pris la parole sur la place du Silence où des centaines de milliers de personnes s’étaient réunies et que je mentionnai par simple politesse le nom de Betancourt, j’écoutai les huées dont j’ai parlé. Ce fut pour moi une véritable leçon de réalisme politique, Je dus ensuite lui rendre visite en tant que président élu d’une nation amie. Je découvris quelqu’un de bourré d’amertume et de ressentiment. C’était déjà là le modèle de gouvernement « démocratique et représentatif » dont avait besoin l’Empire. Le sien collabora de son mieux avec les Yankees avant l’invasion mercenaire de Playa Girón.

 

Fabricio Ojeda, un ami sincère et inoubliable de la Révolution cubaine que j’eus le privilège de connaître et avec qui j’eus de longs échanges, m’expliqua ensuite bien des choses sur la vie politique de sa patrie et sur le Venezuela dont il rêvait. Ce fut l’une des nombreuses personnes que ce régime, totalement au service de l’impérialisme, assassina.

 

Un demi-siècle s’est écoulé depuis. Je peux témoigner du cynisme exceptionnel de l’Empire auquel les révolutionnaires cubains, dignes héritiers de Bolívar et de Martí, ont fait face sans trêve ni repos.

 

Le monde a changé considérablement depuis l’époque de Fabricio Ojeda. Le pouvoir militaire et technologique de cet Empire s’est renforcé considérablement, ainsi que son expérience et son absence de scrupules totale. Ses ressources médiatiques sont plus coûteuses et moins assujetties à des normes morales.

 

Accuser le leader de la Révolution bolivarienne, Hugo Chávez, de préparer la guerre contre le peuple colombien, de déclencher une course aux armements, de produire des drogues et de promouvoir leur trafic, de réprimer la liberté d’expression, de violer les droits de l’homme, et lancer d’autres imputations similaires contre lui, relève d’un cynisme répugnant, qui ne dépare pas l’histoire passée et présente de l’Empire, et les valeurs qu’il prône. On ne saurait jamais oublier la réalité, ni manquer de la répéter : la vérité objective et raisonnée est l’arme la plus puissante à inculquer sans répit dans la conscience des peuples.

 

Le gouvernement étasunien – il faut le rappeler – a promu et soutenu le coup d’État fasciste réalisé au Venezuela le 11 avril 2002. Celui-ci ayant fait fiasco, il plaça tous ses espoirs dans le coup d’État pétrolier, soutenu par des programmes et des ressources techniques capables de liquider n’importe quel gouvernement, mais il sous-estima le peuple et la direction révolutionnaire de ce pays. Depuis, il n’a cessé de conspirer contre la Révolution vénézuélienne, comme il l’a fait et continue de le faire contre notre propre Révolution depuis cinquante ans. Mais les États-Unis aspirent à contrôler le Venezuela bien plus que Cuba, du fait de ses énormes ressources énergétiques et de ses autres matières premières, obtenues à des prix dérisoires, et où les transnationales possèdent les grandes installations et les grands services.

 

Après avoir écrasé à feu et à sang la révolution en Amérique centrale, après avoir installé par des coups d’État des dictatures sanguinaires et répressives qui freinèrent les avancées démocratiques et progressistes en Amérique du Sud, l’Empire ne saurait se résigner à la construction du socialisme au Venezuela. C’est là un fait réel, indéniable et flagrant pour quiconque possède un minimum de culture politique en Amérique latine et dans le monde.

 

Il vaut la peine de rappeler que le gouvernement vénézuélien n’a même pas acheté d’armes après le coup d’État promu par les États-Unis en avril 2002. Le baril de pétrole valait alors vingt dollars – une monnaie déjà dévaluée après que Nixon eut suspendu sa conversion en or en 1971, presque trente ans avant que Chávez ne monte à la présidence. Quand il y monta, le pétrole vénézuélien n’atteignait même pas dix dollars. Quand les cours flambèrent ensuite, il consacra les ressources de son pays à des programmes sociaux, à des plans d’investissement et de développement, et à la coopération avec de nombreuses nations des Caraïbes et d’Amérique centrale et d’autres d’Amérique du Sud aux économies les plus pauvres. Aucun pays n’a offert une coopération aussi généreuse.

 

Chávez n’a pas acheté un seul fusil dans les premières années de son gouvernement. Il a même fait quelque chose qu’aucun autre pays n’aurait fait dans des conditions où son intégrité était menacée : suspendre l’obligation légale de chaque citoyen honnête et révolutionnaire de défendre son pays les armes à la main.

 

Je pense plutôt que la République bolivarienne a trop tardé à acheter de nouvelles armes. Les fusils dont disposait l’infanterie plusieurs années après que Chávez ait accédé à la présidence remontaient à plus de cinquante ans : en novembre 1958, pénultième mois de notre guerre, le gouvernement provisoire de l’amiral Larrazábal me fit parvenir un fusil automatique FAL de ce genre !

 

C’est l’administration étasunienne qui a décidé bien plutôt le désarmement du Venezuela en prohibant de lui livrer les pièces nécessaires aux équipements militaires yankees vendus traditionnellement à ce pays, depuis des avions de combat et des transports militaires jusqu’aux appareils de communication et aux radars. Il est extrêmement hypocrite d’accuser maintenant le Venezuela de lancer une course aux armements.

 

D’autant que les États-Unis ont livré pour des milliards de dollars des armements, des moyens de combat, des transports aériens aux forces armées de la Colombie voisine et ont entraîné celles-ci, sous prétexte de lutte contre la guérilla. Je peux attester des efforts qu’a consentis le président Hugo Chávez pour contribuer à la paix intérieure dans ce pays frère. Les Yankees ne se sont d’ailleurs pas contentés de fournir des armes : ils ont aussi instillé des sentiments de haine contre le Venezuela aux troupes qu’ils entraînaient, tout comme ils l’ont fait au Honduras à travers l’équipe spéciale basée à Palmerola.

 

Les États-Unis fournissent aux unités de combat dans les pays où ils disposent de bases militaires le même uniforme et les mêmes équipements qu’à leurs propres troupes d’intervention partout dans le monde. Ils n’ont pas besoin de soldats à eux, comme en Iraq, en Afghanistan ou dans le nord du Pakistan, pour planifier des massacres contre nos peuples.

 

L’extrême droite impérialiste, qui contrôle les leviers essentiels du pouvoir, recourt à des mensonges éhontés pour occulter ses plans.

 

Eva Golinger, avocate et observatrice vénézuelo-étasunienne, a démontré comment les arguments stratégiques avancés dans le message que l’administration a fait parvenir au Congrès en mai 2009 pour justifier des investissements sur la base de Palanquero ont été totalement modifiés dans l’accord aux termes duquel Washington a obtenu cette base, de pair avec de nombreuses autres installations civiles et militaires. Le document adressé au Congrès le 16 novembre sous le titre : Addendum destiné à refléter les termes de l’accord de coopération en matière de défense entre les États-Unis et la Colombie, signé le 30 octobre 2009, « est absolument modifié », signale Eva Golinger, toujours incisive et bien informée : « On n’y parle plus de la "mission de mobilité" qui "garantit l’accès à tout le continent sud-américain, à l’exception du cap Horn". On y omet toute référence à des opérations de "portée générale", à des "théâtres sécurisés" et à l’accroissement des capacités des forces armées étasuniennes à mener une "guerre rapide" dans la région. »

 

Il est évident par ailleurs que le président de la République bolivarienne bataille dur pour surmonter les contraintes que les États-Unis ont engendrés dans les pays latino-américains, entre autres la violence sociale et le trafic de drogues : en effet, la société étasunienne a été incapable d’éviter la consommation et le trafic de stupéfiants, ce qui a des conséquences dans de nombreux pays de la région.

 

La violence est l’un des produits les plus largement exportés par la société capitaliste étasunienne durant ce dernier demi-siècle à travers l’emploi croissant des médias et de l’industrie dite des loisirs. Ce sont là des phénomènes que la société humaine n’avait pas connus à ce jour. Ces médias pourraient toutefois être utilisés pour créer de nouvelles valeurs dans une société plus humaine et plus juste.

 

Le capitalisme développé a créé les sociétés dites de consommation et engendré par contrecoup des problèmes qu’il est incapable de maîtriser.

 

Le Venezuela est le pays qui réalise le plus rapidement des programmes sociaux à même de permettre de contrer ces tendances extrêmement négatives. Ses gros succès aux derniers Jeux sportifs bolivariens le prouvent.

 

À la réunion de l’UNASUR, le ministre vénézuélien des affaires étrangères a posé très clairement la question de la paix dans la région : quelle est la position de chaque pays face à l’installation de bases yankees en Amérique du Sud ? C’est là non seulement une obligation de chaque État, mais aussi une obligation morale de chaque homme et de chaque femme conscients et honnêtes de notre continent et du monde. L’Empire doit savoir que les Latino-Américains se battront sans trêve en toute circonstance pour défendre leurs droits les plus sacrés.

 

Il existe des problèmes encore plus graves et plus immédiats pour tous les peuples du monde : les changements climatiques, peut-être le pire et le plus urgent de nos jours.

 

Chaque État devra, d’ici au 18 décembre, adopter une décision. L’illustre prix Nobel de la paix, Barack Obama, devra de nouveau se positionner sur cette question épineuse.

 

Puisqu’il a accepté la responsabilité de recevoir ce Prix, il devra bien faire sienne la requête morale qu’a soulevée Michael Moore quand il a appris la nouvelle : « Eh bien, maintenant, gagnez-le donc ! » Le peut-il donc ?, me demandé-je. Alors que les milieux scientifiques à l’unanimité exigent de réduire les émissions de dioxyde de carbone d’au moins 30 p. 100 par rapport à 1990, l’administration étasunienne offre de ne les réduire que de 17 p. 100 par rapport à ses niveaux de 2005, soit à peine 5 p. 100 du minimum exigé pour 2020 par tous les scientifiques à tous les habitants de la planète. Les États-Unis consomment deux fois plus par habitant que l’Europe et dépassent les émissions de la Chine, un pays qui compte pourtant 1 338 000 000 d’habitants. Un membre de la société la plus surconsommatrice au monde émet des dizaines de fois plus de CO2 par habitant que le citoyen d’un pays pauvre du Tiers-monde.

 

D’ici à trente ans, les non moins de neuf milliards d’êtres humains qui peupleront la planète auront besoin que les émissions de dioxyde de carbone dans l’atmosphère soient réduites d’au moins 80 p. 100 par rapport à 1990. Toujours plus de dirigeants de pays riches le comprennent avec amertume ; en revanche, les hiérarques qui dirigent le pays le plus puissant et le plus riche de la planète, les États-Unis, se consolent en affirmant que ces prévisions sont de simples inventions des scientifiques. On sait d’ores et déjà que la conférence de Copenhague décidera tout au plus de poursuivre les discussions pour mettre d’accord plus de deux cents États et institutions qui devront assumer des engagements, dont un extrêmement important : lesquels parmi les pays riches contribueront et avec combien de ressources au développement et aux économies d’énergie des pays les plus pauvres ? Faut-il donner carte blanche à l’hypocrisie et au mensonge ?

 

Fidel Castro Ruz

 

Le 29 novembre 2009

 

19 h 15

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30 novembre 2009 1 30 /11 /novembre /2009 22:51
Lancement d'une pétition sur Cubadebate pour promouvoir la candidature de Fidel Castro pour le prix nobel de la Paix 2010

Pour adhérer à cette pétition, adressez ce courrier ci dessous signé à : fidelnobeldelapaz@gmail.com

A faire circuler à tous vos contacts

Los ciudadanos abajo firmantes, de Argentina y otros países del mundo, propiciamos la candidatura del estadista cubano Fidel Castro para Premio Nobel de la Paz 2010, recogiendo proposiciones de movimientos sociales, culturales, universitarios, de derechos humanos, sociales y políticos.

Los logros de Cuba en salud y educación, con metas tan elevadas como la drástica disminución de la mortalidad infantil hasta menos del 6 por mil de nacidos vivos, así como la matrícula escolar que abarca a prácticamente el cien por ciento de la población, etc, así lo ameritan.

Debe tenerse en cuenta que sobre esa base, Cuba bajo la presidencia de Fidel Castro hasta julio de 2006, no cesó de progresar: en salud con una industria biotecnológica ubicada al tope de las similares del Tercermundo, y en educación con una población de altísimo nivel cultural.

Lo llamativo es que tales objetivos se hayan logrado en medio de un ilegal bloqueo estadounidense que ya dura 47 años. Y doblemente llamativo es que tales logros de Cuba, bajo la inspiración de su histórico líder, se hayan compartido con otros pueblos del mundo. Es el caso de la Escuela Latinoamericana de Medicina que cumplió diez años de vida con una matrícula de más de 20.000 alumnos procedentes de casi cien países.

Con el método cubano “Yo sí puedo” se han alfabetizado 4 millones de personas, y con el programa oftalmológico “Operación Milagro” se ha operado 1.6 millón de personas, en ambos casos, gratuitamente. La mayoría de los beneficiados son de condición humilde y eran los habitantes “descartables” para el mundo injusto de las multinacionales y banqueros.
Mientras otros gobernantes, incluso premiados, se dedican a exportar marines y a arrojar misiles y bombas poco inteligentes sobre pueblos arrasados, y en forma concomitante, a saquear sus recursos naturales y humanos, Fidel Castro ha hecho una contribución a un mundo de paz, fletando médicos y ejércitos de “batas blancas”, maestros, educadores, deportistas y artistas.

En cuanto a los intentos imperiales por vaciar el mundo y arrojarlo al abismo de la más profunda de sus crisis, hay que recordar que Fidel Castro advirtió ya en 1983 contra el fenómeno de la deuda externa, impagable e incobrable, inmoral y fraudulenta. Millones de puestos de trabajo y millones de vidas humanas se han perdido desde aquel comienzo de la crisis de la deuda externa, por no atender a las propuestas realistas y justas del entonces presidente de Cuba.

En 2007 aquél previno contra los planes norteamericanos de fabricar biocombustibles a partir del maíz y los alimentos, un plan auspiciado por el lobby de grandes empresas automotrices que venía a aumentar la legión de hambrientos y encarecer el precio de los alimentos. Ahora hay 1.020 millones de hambrientos en vez de los 840 millones de ese momento.
Fidel Castro hizo advertencias a favor del cuidado del Medio Ambiente y en contra del alienado estilo capitalista de producción y de consumo, que está produciendo el calentamiento global y el cambio climático. Ya en Eco-Río ‘92, hace 17 años, el líder cubano llamó a defender el Medio Ambiente y criticó a los gobiernos y monopolios internacionales que anteponen sus negocios y el lucro desmesurado al punto de contaminar los ríos, agotar los recursos no renovables, desertificar la tierra, recalentar el planeta y poner en riesgo la especie humana.

Por todos estos méritos y muchos más, propiciamos la candidatura de Fidel Castro al Nobel de la Paz en 2010.
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19 novembre 2009 4 19 /11 /novembre /2009 13:29


Réflexions du
compañero Fidel

Je connais bien Chávez. Personne ne serait plus réticent que lui à faire couler le sang entre Vénézuéliens et Colombiens, deux peuples frères, autant que pourraient l’être les Cubains vivant à l’Est, au Centre ou à l’Ouest de notre île. Je ne trouve pas une meilleure manière d’exprimer la fraternité régnant entre les Vénézuéliens et les Colombiens.

L’accusation calomnieuse des  Yankees selon laquelle Chávez prépare la guerre contre la Colombie voisine a poussé un organe de presse colombien influent à publier dimanche dernier, 15 novembre, sous le titre de « Les tambours de la guerre », un éditorial méprisant et injurieux contre le président vénézuélien, et où l’on peut lire, entre autres, que « la Colombie doit prendre tout à fait au sérieux ce qui constitue la plus grave menace à sa sécurité en plus de soixante-dix ans, car elle provient d’un président qui a reçu en plus une formation militaire… »

« La raison en est que les possibilités d’une provocation sont de plus en plus grandes, et elles peuvent aller d’un incident frontalier à une attaque contre des installations civiles ou militaires colombiennes. »

Puis l’éditorial envisage comme « très probable qu’Hugo Chávez intensifie ses attaques contre les "émaciés" - sobriquet qu’il donne à ses opposants – et tente d’expulser du pouvoir municipal ou régional ceux qui le contredisent. Il l’a déjà fait avec le maire de Caracas… et il veut maintenant le tenter avec les gouverneurs des États frontaliers avec la Colombie qui refusent de se soumettre à sa férule… Un heurt avec des forces colombiennes ou l’accusation que des paramilitaires planifient des actions en territoire vénézuélien peut fournir l’excuse dont a besoin le régime chaviste pour suspendre les garanties constitutionnelles. »

Ces explications ne servent qu’à justifier les plans agressifs des États-Unis et la vile trahison à leur patrie de l’oligarchie et de la contre-révolution vénézuéliennes.

Alors que cet éditorial voyait le jour, le dirigeant bolivarien jugeait dans sa chronique hebdomadaire (« Les lignes de Chávez ») le fait que la Colombie,  dont les frontières avec le Venezuela s’étendent sur 2 050 kilomètres, ait impudiquement concédé sept bases militaires aux USA.

Le président de la République bolivarienne explique sa position avec courage et lucidité.

« … je l’ai dit vendredi au meeting pour la paix et contre les bases militaires étasuniennes en Colombie : je suis obligé de vous appeler toutes et tous à vous préparer à défendre la patrie de Bolívar, la patrie de nos fils. Si je ne le faisais pas, je commettrais un acte de haute trahison… Notre patrie est aujourd’hui libre et nous la défendrons au prix de notre vie. Le Venezuela ne sera plus jamais la colonie de qui que ce soit ; il ne pliera plus jamais le genou devant un envahisseur ou un Empire… Les gouvernements latino-américains ne peuvent pas ne pas réagir face au problème gravissime et capital qui a lieu en Colombie. »

Il avance des idées importantes : « …tout l’arsenal de guerre gringo envisagé dans l’accord répond au concept d’opérations extraterritoriales… convertit le territoire colombien en une gigantesque enclave militaire yankee… la pire menace à la paix et à la sécurité de la région sud-américaine et de toute Notre Amérique. »

« L’accord… interdit à la Colombie d’offrir à qui que ce soit des garanties de sécurité et de respect, même pas aux Colombiennes et aux Colombiens. Car un pays qui a cessé d’être souverain et qui est un instrument du "nouveau colonialisme » qu’avait entrevu notre Libertador ne peut pas en offrir. »

Chávez est un vrai révolutionnaire, un penseur profond, sincère, courageux, un travailleur inlassable. Il n’est pas arrivé au pouvoir par un coup d’Etat. Il s’est soulevé contre la répression et les massacres commis par les gouvernements néolibéraux qui bradèrent les énormes ressources naturelles du pays aux États-Unis. Il a fait de la prison, il a mûri et développé ses idées. Il n’est pas arrivé au pouvoir par les armes malgré son passé militaire.

Il a le grand mérite d’avoir frayé la voie difficile à une profonde révolution sociale, dans le cadre de la démocratie dite représentative et en respectant absolument la liberté d’expression, alors pourtant que les plus puissants médias étaient et sont toujours aux mains de l’oligarchie et au service de l’Empire.

En onze ans à peine, le Venezuela a fait les plus grands progrès éducationnels et sociaux au monde, malgré le coup d’État et les plans de déstabilisation et de discrédit ourdis par les USA.

L’Empire n’a pas décrété un blocus économique contre le Venezuela – comme il l’a fait pour Cuba – après l’échec de ses attaques perfectionnées contre le peuple vénézuélien, parce qu’il se serait imposé à lui-même un blocus énergétique, compte tenu de sa dépendance envers l’étranger dans ce domaine, mais il n’a pas renoncé pour autant à son objectif de liquider la révolution bolivarienne qui aide généreusement en ressources pétrolières les pays caribéens et centraméricains, qui a de larges relations d’échanges avec l’Amérique du Sud, la Chine, la Russie et de nombreux États d’Asie, d’Afrique et d’Europe, qui jouit de sympathies dans de vastes secteurs de tous les continents. L’Empire souffre en particulier de ses relations avec Cuba à laquelle il a imposé un blocus criminel qui remonte à cinquante ans. La Venezuela de Bolívar et Cuba de Martí promeuvent à travers l’ALBA de nouvelles formes de relations et d’échanges sur des bases rationnelles et justes.

La Révolution bolivarienne a été spécialement généreuse envers les pays caribéens à des moments de crise énergétique extrêmement graves.

À cette nouvelle étape que nous traversons, la Révolution vénézuélienne se heurte à des problèmes absolument nouveaux qui n’existaient pas quand, voilà exactement cinquante ans, notre Révolution a triomphé à Cuba.

Le trafic de drogues, la criminalité organisée, la violence sociale et le paramilitarisme existaient à peine. Les États-Unis ne s’étaient pas encore convertis en cet énorme marché des drogues que le capitalisme et la société de consommation y ont créé. Combattre le transit de drogues et empêcher leur entrée, et donc leur production et leur consommation, n’a pas été un gros problème pour la Révolution cubaine.

En revanche, ces fléaux signifient pour le Mexique, l’Amérique centrale et l’Amérique du Sud une tragédie croissante qu’ils sont loin d’avoir surmontée. A l’échange inégal, au protectionnisme et au pillage de leurs ressources naturelles, se sont ajoutés le trafic de drogues et la violence de la criminalité organisée  que le sous-développement, la pauvreté, le chômage et le gigantesque marché de drogues étasunien ont engendrés dans les sociétés latino-américaines. L’incapacité du riche Empire à empêcher le trafic et la consommation de drogues a fait surgir dans de nombreuses parties de l’Amérique latine des plantations de cette herbe dont la valeur en tant que matière première de drogues dépasse largement celle des produits agricoles, créant par là de très graves problèmes sociaux et politiques.

Les paramilitaires colombiens constituent aujourd’hui la première troupe de choc de l’impérialisme pour combattre la Révolution bolivarienne.

Militaire, Chávez sait pertinemment que la lutte contre le trafic de drogues constitue un vulgaire prétexte par lequel les USA justifient un accord militaire qui répond entièrement à leur conception stratégique de l’après-guerre froide : étendre leur domination sur le monde.

Les bases aériennes, les moyens, les droits d’opération et l’immunité totale octroyés par la Colombie aux militaires et aux civils yankees sur son territoire n’ont rien à voir avec le combat contre la culture, la production et le trafic de drogues, qui sont devenus un problème mondial, puisqu’ils s’étendent non seulement en Amérique du Sud, mais qu’ils commencent aussi à gagner l’Afrique et d’autres régions. La drogue règne aujourd’hui en Afghanistan, malgré la présence massive des troupes yankees.

La drogue ne saurait être un prétexte pour établir des bases, envahir des pays et apporter la violence, la guerre et le pillage aux pays du Tiers-monde. C’est le pire environnement possible pour semer des vertus citoyennes et apporter l’éducation, la santé et le développement aux peuples.

Ils se trompent, ceux qui croient qu’en divisant les Colombiens et les Vénézuéliens, ils feront triompher leurs plans contre-révolutionnaires. Nombre des meilleurs et des plus modestes travailleurs au Venezuela sont des Colombiens, et la Révolution leur a apporté à eux-mêmes et à leurs êtres chers l’éducation, la santé, l’emploi, les droits citoyens et d’autres bienfaits. Les Vénézuéliens et les Colombiens défendront ensemble la grande patrie du Libertador d’Amérique ; ils se battront ensemble pour la liberté et la paix.

Les milliers de médecins, d’éducateurs et d’autres coopérants cubains qui font leur devoir internationaliste au Venezuela seront à leurs côtés !

 

 

Fidel Castro Ruz

Le 18 novembre 2009

14 h 23

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12 novembre 2009 4 12 /11 /novembre /2009 18:55


QUE je regrette de devoir critiquer Obama, alors que je sais qu’il y a d’autres possibles présidents de son pays pires que lui ! Je comprends qu’occuper ce poste aujourd’hui aux USA n’est pas une panacée. Rien ne l’explique mieux peut-être que l’information donnée hier dans le journal Granma : 237 législateurs du Congrès sont millionnaires, soit 44%. S’il est vrai que ça ne veut pas dire pour autant que chacun d’eux est forcément un réactionnaire invétéré, il n’en reste pas moins qu’il est bien difficile qu’il pense comme n’importe lequel des nombreux millions d’Etasuniens qui n’ont pas d’assurance-maladie, qui sont au chômage ou qui doivent travailler dur pour gagner leur vie.

Obama, bien entendu, n’est pas un indigent ; il possède des millions de dollars. Il était un professionnel distingué, et nul ne conteste sa maîtrise de la langue, son éloquence et son intelligence. Bien qu’Afro-Américain, il est le premier président noir élu dans une société raciste qui subit une profonde crise économique qu’elle a elle-même provoquée à l’échelle internationale.

Il ne s’agit pas d’être anti-étasunien ou pas, comme le système et ses médias colossaux prétendent qualifier leurs adversaires.

Le peuple étasunien n’est pas coupable, mais bel et bien victime d’un système insoutenable et, pis encore, d’ores et déjà incompatible avec la vie de l’humanité.

L’Obama intelligent et rebelle qui a souffert l’humiliation et le racisme durant son enfance et sa jeunesse le comprend, mais l’Obama élevé dans le sérail et compromis avec le système et les méthodes qui l’ont conduit à la présidence des Etats-Unis ne peut résister à la tentation d’exercer des pressions, de menacer, voire de tromper les autres.

Il est obsédé par son travail. Aucun autre président des USA ne serait peut-être capable de se lancer dans un programme aussi intense que celui qu’il se propose de réaliser dans les huit prochains jours.

Selon ce programme, il se rendra en Alaska où il s’adressera aux troupes qui y sont cantonnées, au Japon, à Singapour, en République populaire de Chine et en Corée du Sud ; il participera au Forum de coopération économique Asie-Pacifique et à la réunion de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE) ; il soutiendra des conversations avec le Premier ministre japonais et avec l’empereur Akihito sur la Terre du soleil levant, avec les présidents indonésien, Susilo Bambang, russe, Dmitri Medvedev, et chinois, Hu Jintao ; il prononcera des allocutions et donnera des conférences de presse ;  il portera son mallette nucléaire dont j’espère qu’il n’aura pas besoin de faire usage durant sa tournée accélérée.

Son conseiller à la sécurité a fait savoir qu’il discutera avec le président russe la renégociation du traité START-1, qui expire le 5 décembre 2009. Quelques réductions de leur énorme arsenal nucléaire, sans importance pour l’économie et la paix mondiale, en sortiront sans aucun doute.

De quoi pense traiter notre illustre ami durant cette intense tournée? La Maison-Blanche l’annonce solennellement : les changements climatiques, la relance économique, le désarmement nucléaire, la guerre en Afghanistan, les risques de guerre avec l’Iran et la République populaire démocratique de Corée. De quoi écrire un roman de science-fiction!

En effet, comment donc Obama va-t-il résoudre les problèmes climatiques alors que son pays a, aux réunions préparatoires du Sommet de Copenhague sur les émissions de gaz à effet de serre, soutenu la pire position parmi tous les pays industriels et riches, aussi bien à Bangkok qu’à Barcelone, justement parce qu’il n’a pas souscrit le Protocole de Kyoto et que son oligarchie n’est pas disposée à coopérer pour de bon?

Comment va-t-il contribuer à la solution des graves problèmes économiques qui touchent une grande partie de l’humanité alors que la dette totale de son pays - à savoir celle du gouvernement, des Etats, des administrations locales, des entreprises et des familles - se montait fin 2008 à 57 billions de dollars, soit plus de 400% de son PIB et que le déficit fiscal s’est élevé à presque 13% du PIB durant l’exercice fiscal 2009, un chiffre qu’Obama connaît forcément.

Que peut-il donc offrir à Hu Jintao alors qu’il a mené un politique carrément protectionniste pour frapper les exportations chinoises, qu’il exige sans cesse que le gouvernement chinois réévalue le yuan, ce qui léserait les importations croissantes de produits chinois par le Tiers-monde?

Le théologien brésilien Leonardo Boff - qui n’est pas un disciple de Karl Marx, mais un catholique honnête, de ceux qui ne sont pas disposés à coopérer avec l’impérialisme en Amérique latine - vient d’affirmer : « …nous risquons de nous détruire et de dévaster la diversité de la vie» ; « …quasiment la moitié de l’humanité vit en-dessous du seuil de pauvreté. Les 20% les plus riches consomment 82,49% de toutes les richesses de la Terre, tandis que les 20% les plus pauvres ne se soutiennent qu’avec un minuscule 1.6%.» Il cite la FAO qui avertit : «De 150 à 200 millions de personnes seront des réfugiés climatiques dans les prochaines années.» Et Boff ajoute de son côté : «L’humanité consomme aujourd’hui 30% de plus que les capacités de remplacement… La Terre est en train de donner de signes sans équivoque qu’elle n’en peut plus.»

Ce qu’affirme Boff est vrai, mais Obama et le Congrès étasunien font la sourde oreille.

Qu’est-il en train de nous laisser sur le continent? Le problème honteux du Honduras et l’annexion de la Colombie, où il installera sept bases militaires. Les USA ont établi une base militaire à Cuba voilà plus de cent ans et ils l’occupent toujours de force, et ils ont même ouvert un centre de tortures horrible connu dans le monde entier qu’Obama n’a toujours pas pu fermer.

Je suis d’avis qu’avant la fin du mandat d’Obama, il y aura en Amérique latine de six à huit gouvernements de droite qui seront des alliés de l’Empire. Le secteur le plus à droite aux USA s’efforcera bientôt de limiter le mandat d’Obama à seulement quatre ans. Un Nixon, un Bush ou quelqu’un de l’acabit de Cheney sera de nouveau président. On se rendra compte alors très clairement de la signification de ces bases militaires absolument injustifiables qui menacent aujourd’hui tous les peuples sud-américains sous prétexte de combattre le trafic de drogues, un problème qui découle justement du fait que des dizaines de milliards de dollars sont injectés depuis les USA au profit de la criminalité organisée et de la production de drogues en Amérique latine.

Cuba a prouvé que pour combattre les drogues, la justice et le développement suffisaient. Dans notre pays, le taux de criminalité pour cent mille habitants est l’un des plus bas au monde. Aucun autre pays du continent ne peut faire état de taux de violence aussi faibles. Et l’on sait que, malgré le blocus, aucun autre ne possède des niveaux d’éducation aussi élevés.

Les peuples latino-américains sauront résister aux coups de boutoir de l’Empire !

Le voyage d’Obama ressemble à de la science-fiction.

 

Fidel Castro Ruz

Le 11 novembre 2009

19 h 16

(Traduction Esti)
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7 novembre 2009 6 07 /11 /novembre /2009 21:10
Toute personne moyennement informée comprend aussitôt que l’Accord complémentaire pour la coopération et l’aide technique en matière de défense et de sécurité, signé entre les gouvernements de la Colombie et des Etats-Unis le 30 octobre et publié le 2 novembre dans l’après-midi, équivaut à l’annexion de la Colombie aux États-Unis. L’accord gêne théoriciens et politiciens. Il n’est pas honnête de se taire maintenant et de parler ensuite de souveraineté, de démocratie, des droits de l’homme, de liberté d’opinion et d’autres merveilles, quand un pays est dévoré par l’Empire aussi aisément qu’un lézard capture une mouche. C’est le peuple colombien qui est en jeu, dévoué, travailleur, batailleur. J’ai cherché dans ce gros document une justification digestible, et je n’en ai vu aucune.

 

Des quarante-huit feuillets de vingt et une lignes chacun, cinq philosophent sur les antécédents de cette absorption honteuse qui convertit la Colombie en territoire d’outre-mer. Tout part des accords souscrits avec les USA à la suite de l’assassinat du prestigieux leader progressiste Jorge Eliécer Gaitán, le 9 avril 1948, et de la création de l’Organisation des États américains, le 30 avril 1948, discutée par les ministres des Affaires étrangères du continent qui étaient réunis à Bogota sous la baguette des États-Unis durant les journées tragiques au cours desquelles l’oligarchie colombienne faucha la vie de ce dirigeant et déclencha la lutte armée dans ce pays.


L’Accord d’aide militaire entre la République colombienne et les États-Unis en avril 1952 ; celui ayant à voir avec « une mission terrestre, une mission navale et une mission aérienne des forces militaires des États-Unis », souscrit le 7 octobre 1974 ; la Convention des Nations Unies contre le trafic illicite de stupéfiants et de substances psychotropes, de 1988 ; la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée, de 2000 ; la Résolution 1373 du Conseil de sécurité de 2001, et la Charte démocratique interaméricaine ; la Politique de défense et de sécurité démocratique, et d’autres sont invoqués dans le document précité. Rien ne justifie la conversion d’un pays de 1 141 748 kilomètres carrés, situé au cœur de l’Amérique du Sud, en une base militaire des États-Unis. La Colombie fait 1,6 fois le Texas, le second État le plus étendu de l’Union, qui fut arraché au Mexique et qui servit ensuite de base pour conquérir à feu et à sang plus de la moitié de ce pays frère.

Par ailleurs, cinquante-neuf ans se sont écoulés depuis que les soldats colombiens furent dépêchés dans la lointaine Asie pour combattre aux côtés des troupes yankees contre les Chinois et les Coréens en octobre 1950. Ce que l’Empire souhaite maintenant, c’est les envoyer se battre contre leurs frères vénézuéliens, équatoriens et contre d’autres peuples bolivariens et de l’ALBA pour écraser la Révolution vénézuélienne, comme ils ont tenté de le faire avec la Révolution cubaine en avril 1961.


Pendant plus d’un mois et demi avant l’invasion de Cuba, le gouvernement yankee promut, arma et utilisa des bandes contre-révolutionnaires de l’Escambray, comme il utilise aujourd’hui les paramilitaires colombiens contre le Venezuela. Lors de l’attaque de Playa Girón, les B-26 yankees pilotés par des mercenaires opérèrent depuis le Nicaragua, leurs appareils de combat furent transportés vers la zone d’opérations à bord d’un porte-avions, et les envahisseurs d’origine cubaine qui débarquèrent à cet endroit étaient escortés par des navires de guerre et les marines des USA. Aujourd’hui, leurs moyens de guerre et leurs troupes seront cantonnés en Colombie, menaçant non seulement le Venezuela, mais aussi tous les États centraméricains et sud-américains.


Il est vraiment cynique d’affirmer que cet accord infâme est une nécessité de la lutte contre le trafic de drogues et le terrorisme international. Cuba a prouvé qu’il n’y a pas besoin de troupes étrangères pour éviter la culture de plantes et le trafic de drogues et pour maintenir l’ordre interne, bien que les États-Unis, le pays le plus puissant du monde, aient promu, financé et armé durant des dizaines d’années les actions terroristes contre la Révolution cubaine. La paix intérieure est une prérogative élémentaire de chaque État ; la présence de troupes yankees dans n’importe quel pays latino-américain dans ce but est une ingérence étrangère éhontée dans ses affaires intérieures qui provoquera forcément le refus de la population.

La lecture du document prouve que ce ne sont pas seulement les bases aériennes colombiennes qui passeront aux mains des Yankees, mais encore les aéroports civils et en fin de compte toute installation qui leur sera utile. L’espace radioélectrique sera aussi mis à la disposition de ce pays dont la culture est différente et dont les intérêts n’ont rien à voir avec ceux de la population colombienne. Les forces armées étasuniennes jouiront de prérogatives exceptionnelles. Les occupants pourront commettre des crimes partout en Colombie, contre les familles, les biens et les lois colombiennes, sans avoir à répondre devant les autorités du pays ; ils ont causé des scandales et des maladies à bien des endroits, comme ils l’ont fait depuis la base militaire de Palmerola au Honduras.


À Cuba, à l’époque où ils visitaient la néo-colonie, ils montèrent à califourchon sur le cou de José Martí, en plein Parque Central de la capitale. Les limites imposées à la quantité de soldats peuvent être modifiées à la demande des USA, sans la moindre restriction. Les porte-avions et les bâtiments de guerre qui visiteront les bases navales concédées pourront emporter autant d’hommes qu’ils voudront, et un seul de ces grands porte-avions en emporte des milliers.


L’accord sera prorogé pour des périodes successives de dix ans, et personne ne pourra le modifier jusqu’à la fin de chaque période, avec un préavis d’une année. Que feront les USA si un gouvernement comme celui de Johnson, de Nixon, de Reagan, de Bush père ou de Bush fils et d’autres du même acabit est sommé d’abandonner la Colombie ? Les Yankees ont été capables de renverser des dizaines de gouvernements sur notre continent. Combien de temps un gouvernement colombien durerait s’il annonçait une telle décision ? Les politiciens d’Amérique latine se trouvent maintenant devant un problème délicat : le devoir élémentaire d’expliquer leurs points de vue sur le document annexionniste.

Je comprends que ce qui se passe à ce moment décisif au Honduras occupe l’attention des médias et des ministres des affaires étrangères de ce continent, mais le problème très grave et capital qui a lieu en Colombie ne peut passer inaperçu aux yeux des gouvernements latino-américains. Je n’ai pas le moindre doute au sujet de la réaction des peuples ; ils sentiront le poignard qui s’enfonce au plus profond de ses sentiments, en particulier le peuple colombien : ils s’y opposeront, ils ne se résigneront à une telle infamie !


Le monde se heurte aujourd’hui à des problèmes graves et urgents. Les changements climatiques menacent toute l’humanité. Des dirigeants européens implorent presque à genoux qu’il y ait à Copenhague un accord qui évite la catastrophe. Ils présentent comme une réalité que le Sommet n’atteindra pas son objectif d’un accord qui réduira drastiquement l’émission de gaz à effet de serre. Ils promettent de poursuivre la lutte pour l’atteindre d’ici à 2012 ; il existe un risque réel qu’on ne puisse l’atteindre avant qu’il ne soit trop tard. Les pays du Tiers-monde réclament à juste titre aux plus développés et aux plus riches des milliards de dollars annuels pour faire face aux dépenses de la bataille climatique.

Est-il sensé que l’administration étasunienne dépense du temps et de l’argent à construire des bases militaires en Colombie pour imposer à nos peuples son odieuse tyrannie ? À ce train, s’il est vrai qu’une catastrophe menace le monde, une catastrophe plus grande et plus rapide menace l’Empire, et tout ceci sera la conséquence d’un même système d’exploitation et de pillage de la planète.


Fidel Castro Ruz Le 6 novembre 2009
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5 novembre 2009 4 05 /11 /novembre /2009 18:44

Le dirigeant historique cubain Fidel Castro a accusé aujourd'hui l'administration de Barack Obama de traiter avec un "mépris" inégalé l'Amérique latine en signant un accord controversé avec la Colombie pour l'utilisation d'au moins sept de ses bases militaires.

Cet accord, "qui menace non seulement le Venezuela mais tous les pays d'Amérique centrale et du Sud", "n'est pas un acte du gouvernement de (George W.) Bush; c'est Barack Obama qui a souscrit à cet accord, violant les normes légales, constitutionnelles et éthiques", écrit Fidel Castro dans un billet en rappelant que les Etats-Unis disposent d'une base militaire au Honduras où s'est déroulé récemment un coup d'Etat.

"Jamais on a traité avec autant de mépris les peuples latino-américains", estime-t-il dans une "réflexion" publiée sur le site officiel Cubadebate.cu.
"Un pays comme Cuba sait très bien que quand les Etats-Unis imposent une de leurs bases militaires, ils partent s'ils le veulent ou restent par la force comme cela est le cas depuis plus de cent ans avec Guantanamo", base navale américaine dans le sud-est de l'île communiste, poursuit l'ancien président cubain, âgé de 83 ans.

Fidel Castro estime que la lutte contre la drogue évoquée par Washington et Bogota pour la signature de cet accord n'est qu'un prétexte, les "bases militaires américaines étant apparues en Amérique latine bien avant les drogues, à des fins interventionnistes".
En vigueur pendant dix ans, cet accord, signé vendredi dernier à Bogota, doit permettre à l'armée américaine de faire usage - pour la lutte contre le narcotrafic et les guérillas - d'au moins sept bases en Colombie, pays comptant des frontières avec le Venezuela, l'Equateur, le Brésil, le Pérou et Panama.

Ennemi déclaré de Washington depuis un demi-siècle, Fidel Castro promet par ailleurs dans ce billet de "continuer à lutter sans fin pour la liberté" des cinq Cubains condamnés en 2001 aux Etats-Unis à de lourdes peines de prison pour espionnage contre les milieux anticastristes de Miami.

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