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31 janvier 2011 1 31 /01 /janvier /2011 00:17

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De l’égalité des races humaines

COMAGUER

Antenor Firmin (1850-1911) avocat, journaliste et homme politique haïtien est nommé diplomate à Paris en 1883. Il est accueilli par la société d’anthropologie de Paris et participe activement à ses travaux.

Mais il constate bien vite que les savants renommés qui animent cette société utilisent leur notoriété scientifique pour conforter au mépris de toute démarche rationnelle la principale base idéologique du colonialisme : l’inégalité des races.

Il va donc réagir en haïtien, citoyen de ce qui est encore à l’époque la seule République noire au monde et entreprend de démontrer dans un ouvrage solide et documenté l’égalité des races humaines.

Son livre parait en 1885 deux ans avant le Congrès de Berlin qui va donner lieu au découpage du continent africain entre les colonisateurs européens. Sa compréhension du rôle central de l’idéologie raciste dans le colonialisme éclate dans le chapitre XVI comme en témoigne l’extrait qui suit .

Relire ANTENOR FIRMIN en cette année où se commémore le soixantième anniversaire de la mort de FRANTZ FANON*, où le néocolonialisme martyrise encore et toujours Haïti, et où l’étranglement de la République Cubaine par les Etats-Unis se poursuit avec une volonté de mise à mort qui n’a jamais faibli, permet de saisir l’immense apport des peuples caribéens à la cause du progrès général de l’humanité.

On relira avec un frisson d’effroi la phrase de SPENCER (en gras) qui souligne que la principale opposition philosophique et politique à ce progrès général vient de ceux qui se considèrent soit comme des peuples élus soit comme des peuples dépositaires d’une destinée manifeste.

*voir sur le blog comaguer le texte de Frantz Fanon sur la décolonisation

A Port au prince comme à Guantanamo et à Gaza cette phrase résonne, aujourd’hui encore, de façon sinistre.

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Frantz Fanon
Antenor-firmin
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ANTENOR FIRMIN
De l’égalité des races humaines
Anthropologie positive
1885

(Réédition l’Harmattan 2003)

Extrait de chapitre XVI

La solidarité européenne

C’est un caractère particulier de la civilisation moderne que les actions politiques et nationales, de même que les actions individuelles et privées, ont communément besoin d’une justification morale ou scientifique, sans laquelle les acteurs ne se sentent pas la conscience tranquille. Hypocrite, subtil parfois est le raisonnement dont ils tirent leurs règles de conduite ; mais est-ce l’indice d’un certain respect de la justice et de la vérité éternelles, auxquelles on rend hommage alors même qu’on les élude ? Pour légitimer les prétentions européennes, il a bien fallu mettre en avant une raison qui les justifiât. On n’a pu en imaginer une meilleure que celle qui s’appuie sur la doctrine de l’inégalité des races humaines. D’après les déductions tirées de cette doctrine, la race blanche, étant unanimement reconnue supérieure à toutes les autres, a pour mission de dominer sur elles, car elle est seule capable de promouvoir et de maintenir la civilisation. Elle en est devenue le porte-étendard élu et consacré par les lois mêmes de la nature !

Cette doctrine est-elle née d’une inspiration purement platonique ? Nullement Elle est le résultat du plus affreux égoïsme, usurpant le nom de la civilisation, adultérant les plus belles notions de la science, pour en faire les soutiens des convoitises matérielles, les moins respectables du monde. Les peuples européens heureux d’être parvenus les premiers à un degré de développement qui leur garantit actuellement une supériorité incontestable sur le reste des nations, ne voient en dehors de l’Europe que des pays et des hommes à exploiter. Trouvant trop étroit le terrain où ils sont nés et doivent vivre, ils recherchent, avec une insatiable ardeur, des territoires plus vastes, où puissent se réaliser leurs rêves de déployer à l’infini leurs immenses ressources et d’augmenter de plus en plus leurs richesses, sans qu’aucune difficulté les vienne contrarier. Partout et chaque jour, se manifeste davantage en Europe cette soif de coloniser qui est devenue insensiblement la passion dominante de la politique. Cette aspiration grandissante à s’emparer de territoires étrangers, habités par des regnicoles qui ont possédé depuis une époque immémoriale la terre où sont plantées leurs tentes, où sont établies leurs huttes, terre mille fois sacrée pour eux, parce qu’elle contient le dépôt précieux des cendres de leurs pères, a quelque chose de souverainement brutal. Elle ne cadre pas le mieux du monde avec la moralité du siècle et les prescriptions du droit des gens dont elle est la négation positive. De là la nécessité de recourir à la casuistique et d’éluder le droit par une considération arbitraire des faits.

Le droit naturel, le droit des gens ne s’élève contre les usurpations politiques ou sociales, que parce qu’il admet comme premier principe l’égalité de tous les hommes, égalité théoriquement absolue, intégrale, qui impose à chacun l’obligation de respecter aussi religieusement son semblable qu’il se respecte lui-même, tous ayant la même dignité originelle attachée à la personne humaine. L’égalité de droit ne pourrait se maintenir comme une pure abstraction, n’ayant aucune corrélation avec les faits. Toutes les lois générales de la sociologie, quelque élevée qu’en puisse être la notion, doivent infailliblement se relier à une loi biologique qui leur serve de base et leur crée une racine dans l’ordre des phénomènes matériels. Ainsi que nous l’avons vu ailleurs, la base de l’égalité de droit, entre les hommes, ne saurait être autre chose, que la croyance aprioristique en leur égalité naturelle. Il a donc suffi à la conscience européenne de supposer les autres races humaines inférieures à celles de l’Europe, pour que tous les principes de justice aient perdu leur importance et leur mode d’application ordinaire, à chaque occasion où il s’agit d’empiéter sur les domaines de ces races déshéritées. Ce biais est d’une commodité incomparable et prouve la fine adresse du Caucasien. Sans doute, les choses ne se divulguent pas clairement. Ceux qui s’occupent des questions anthropologiques, ou même philosophiques, semblent ne se préoccuper aucunement de la portée juridique des théories ou des doctrines qu’ils préconisent ; mais au fond tout s’enchaîne. Plus d’une fois, l’homme d’Etat, acculé par des interpellations difficiles et pressantes, s’abattra soudain sur des théories scientifiques qui semblent être si étrangères à sa sphère d’activité.

Toutes les fois qu’on se trouve donc en présence d’Européens discutant la question scientifique de l’égalité ou de l’inégalité des races humaines, on a en face des avocats défendant une cause à laquelle ils sont directement intéressés. Encore bien qu’ils aient l’air de se placer sous l’autorité de la science et de ne plaider qu’en faveur de la pure vérité ; alors même qu’ils se passionnent pour leur thèse jusqu’à faire abstraction du mobile positif qui les y maintient, leurs argumentations se ressentent toujours de l’influence que subit l’avocat plaidant pro domo sua. Argumentant dans un sens contraire, peut-être ne fais-je rien autre chose que céder à la même impulsion. La réciproque est vraie, pourrait-on dire ; mais cela ne détruit point le fait à démontrer. Or, il est constant que l’une des causes d’erreur qui agit le plus puissamment sur l’intelligence des philosophes et des anthropologistes, soutenant la thèse de l’inégalité des races, c’est l’influence ambiante qu’exercent sur elle les aspirations envahissantes et usurpatrices de la politique européenne, aspirations dont l’esprit de domination et la foi orgueilleuse en la supériorité de l’homme de type caucasien sont la source principale.

La plupart de ceux qui proclament doctoralement que les races humaines sont inégales - que les Noirs, par exemple, ne parviendront jamais a réaliser la civilisation la plus élémentaire, à moins qu’ils ne soient courbés sous la férule du Blanc -, arrondissent le plus souvent leurs phrases aux périodes sonores, en pensant à une colonie qui leur a échappé ou à une autre qui ne leur reste qu’en réclamant audacieusement l’égalité de conditions politiques entre noirs et blancs. On ne renonce pas facilement à l’antique exploitation de l’homme par l’homme : tel est pourtant le principal mobile de toutes les colonisations, soutenu par le besoin que les grandes nations industrielles éprouvent d’étendre sans cesse leur rayon d’activité et d’augmenter leurs débouchés. Économistes, philosophes et anthropologistes deviennent ainsi des ouvriers de mensonge, qui outragent la science et la nature, en les réduisant au service d’une propagande détestable. En fait, ils ne font que continuer, dans le monde intellectuel et moral, l’œuvre abominable que les anciens colons exerçaient si bien en abrutissant l’esclave jaune ou noir par l’éreintement matériel. Combien de travailleurs, en effet, ne se laisseront pas gagner par un pénible et sombre découragement, en lisant les sentences absolues prononcées par les plus grands esprits contre les aptitudes du Nigritien ! Combien d’intelligences naissantes, au sein de la race éthiopique, ne se laisseront pas endormir au souffle mortifère des phrases sacramentelles d’un Renan, d’un de Quatrefages ou d’un Paul Leroy-Beaulieu ! Ces savants ont-ils conscience de leur malheureuse complicité ? Personne ne le sait, personne ne peut le savoir. Ce que l’homme pense dans son for intérieur sera éternellement un mystère pour les autres hommes. Cependant il y a un fait positif, c’est que toutes les tendances colonisatrices de la politique européenne les entraînent dans un courant d’idées où l’égoïsme de race doit dominer fatalement, de plus en plus, les pensées et les inspirations individuelles. Ces tendances renforcent chaque jour les préjugés d’une sotte hiérarchisation ethnique, plutôt que de les laisser tomber dans un relâchement que l’absence de tout intérêt actuel produirait infailliblement et naturellement. De même que la majorité de leurs congénères, ils ne pourraient s’affranchir d’une telle influence qu’en tant que leur esprit serait suffisamment prémuni contre elle. Pourtant tout se réunit de manière à ce qu’ils soient difficilement désabusés. En effet, l’axe de la politique européenne semble tourner vers l’Asie et l’Afrique. Toutes les ambitions s’entrechoquent, allant à la recherche d’un terrain propre à leur agrandissement commercial, c’est une course insensée et bizarre, bien ressemblante à celle de Jérôme Paturot à la recherche ’d’une position sociale ! C’est à qui, des peuples de l’Europe, aura la plus grande part dans cette curée où l’on se précipite avec avidité.

L’Afrique, peuplée de Noirs, semble être de si bon droit accessible aux conquêtes de l’Européen, que rien ne repousse les prétentions de ceux qui veulent s’y procurer un lopin de terre, au détriment de l’indigène. L’homme noir n’est-il pas d’une race inférieure ? N’est-il pas destiné à disparaître de la surface du globe, afin de faire place à la race caucasique, à laquelle Dieu a donné le monde en héritage, comme, dans le mythe biblique, il le donna aux descendants d’Israël ? Tout se fait donc pour le mieux, à la plus grande gloire de Dieu !

Les idées que j’esquisse légèrement ici ne sont nullement le produit de ma seule imagination. C’est le résultat d’une théorie qui est tellement répandue parmi les Européens que les esprits les plus philosophiques n’ont pu échapper à sa prestigieuse inspiration. Il serait peut-être étonnant de voir un homme de la trempe de M. Herbert Spencer y céder comme tous les autres et y compromettre, sans hésiter, sa réputation de profonde clairvoyance. Cependant, il va plus loin que personne, en affirmant le droit d’extermination qu’a l’Européen contre tous ceux qui résistent-à son envahissement. Dans son traité de Morale évolutionniste, qui est le couronnement de ses principes philosophiques et scientifiques, on lit les paroles suivantes :

« Si l’on dit qu’à la manière des Hébreux qui se croyaient autorisés à s’emparer des terres que Dieu leur avait promises, et dans certains cas, à en exterminer les habitants, nous aussi, pour répondre à "l’intention manifeste de la Providence", nous dépossédons les races inférieures, toutes les fois que nous avons besoin de leurs territoires, on peut répondre que, du moins, nous ne massacrons que ceux qu’il est nécessaire de massacrer et laissons vivre ceux qui se soumettent. » (1)

Il est curieux de constater à quelle conséquence la doctrine de l’inégalité des races a pu amener l’esprit le mieux fait, l’intelligence la mieux équilibrée ; mais c’est une nouvelle preuve de la puissance de la logique. On ne s’en écarte, dans la science comme en tout, que pour tomber dans les erreurs les plus grossières, les théories les plus insensées ! L’Asie, avec des peuples en possession d’une civilisation mille fois séculaire, mais vieillie et décrépite dans une stagnation malheureuse, ne tente pas moins les convoitises de la race caucasique. Là aussi, elle se croit appelée à tout régénérer ; non par un commerce régulier, non par un échange d’idées et de bons procédés qui profiteraient admirablement aux fils de l’extrême Orient, mais en s’imposant comme des maîtres, de vrais dominateurs. Pour encourager l’esprit public dans l’acceptation et l’exécution de ces entreprises lointaines et chanceuses, n’y a-t-il pas la théorie de l’inégalité des races ? N’est-ce pas la destinée des peuples blancs de gouverner le monde entier ? Toute l’Europe n’est-elle pas devenue héritière des grandes destinées de Rome ?

Tu regere imperio populos, Romane, memento !

Aussi combien enchevêtrée ne se trouve pas la politique européenne dans toutes ces convoitises sur l’Asie et l’Afrique, que le langage parlementaire a décorées du nom élégant de question d’Orient ! C’est la civilisation occidentale qui agit, mais tous ses efforts sont tournés vers le monde oriental. Chaque incident qui se produit en Asie ou en Afrique a son contrecoup parmi les nations de l’Europe qui, chacune pour un motif, y sont directement ou indirectement intéressées. La seule question égyptienne, par exemple, réunit les intérêts les plus complexes, tenant en haleine le monde ottoman, le monde slave, le monde germanique, ainsi que le monde latin.

« L’Egypte, dit Emilio Castelar, est pour les Turcs une portion de leur empire ; pour les Autrichiens, une ligne qu’il leur convient d’observer à cause de leurs possessions dans la mer Noire et dans la mer Adriatique ; pour les Italiens, c’est une frontière que la sécurité indispensable de leur belle Sicile et leur constante aspiration à revendiquer Malte et à coloniser ainsi Tripoli et Tanis leur font l’obligation de tenir à l’abri de tout obstacle ; pour la grande et puissante Allemagne, dont l’orgueil ne veut point perdre son hégémonie dans le monde européen, elle est une question continentale et extra continentale ; pour la Russie, qui songe, en Europe, à une Byzance grecque et, en Asie, à une route terrestre vers l’Inde, c’est une question européenne ; pour l’Espagne, le Portugal, la Hollande, c’est la clef de leurs voyages aux divers îles et archipels où flottent encore leurs drapeaux respectifs ; pour tous, en ce moment d’horrible angoisse, c’est la question par excellence, puisqu’elle porte dans ses innombrables incidents la paix à la chaleur de laquelle fleurissent le travail, le commerce et la liberté, ou la guerre implacable dont les commotions épouvantables entraînent et répandent dans le monde la désolation et l’extermination avec leur funèbre cortège de catastrophes.

« Mais, à la vérité, la question égyptienne est plus spécialement une question anglo-française (2) ••• »

Le Madhi ne se figure pas le rôle qu’il joue dans les ressorts de la politique européenne, avec sa propagande religieuse et l’esprit de fanatisme qu’il inspire à ses adeptes du Soudan. A la prise de Khartoum et à la nouvelle de la mort du général Gordon, les journaux de l’Europe (3) n’ont-ils pas déclaré que, tout en reconnaissant les fautes du gouvernement britannique et la grande part de responsabilité de l’illustre M. Gladstone, le vétéran du parti libéral anglais, il fallait agir de manière à sauver le prestige de la civilisation, en venant en aide à l’égoïste Albion ? N’est-ce pas toujours la question de race qui domine en ces élans de solidarité, mais qui, édulcorée par le miel du parlementarisme, se change en question européenne, en la cause de la civilisation ? L’Angleterre a dû évacuer le Soudan, car la France est occupée ailleurs ; l’Italie est plus présomptueuse que puissante ; l’Allemagne ruse ; la Russie se heurte aux frontières de l’Afghanistan : mais on est tellement contrarié, que chacun menace de reprendre l’œuvre qui s’est brisée entre les mains de l’anglais. Aussi comprend-on bien que la théorie de l’inégalité des races humaines ait facilement trouvé dans un tel état des esprits un ensemble de raisons, un appui qui ne se dément jamais ! (4)

1. Herbert Spencer, Les bases de la morale évolutionniste, p. 206.

2. Emilio Castelar, Las guerras de América y Egypto. Madrid, 1883, p. 120-121.

3. « Que l’Occident serre les rangs ! » s’écrie M. John Lemoine dans le Journal des Débats du 10 fév. 1885. Toute la presse européenne a fait écho à cette espèce de consigne.

4- Note Comaguer : l’année où Antenor Firmin publie son livre, le Mahdi vient de prendre le pouvoir à Khartoum après avoir défait les troupes britanniques de Gordon. Albion ne reprendra le contrôle du Soudan que quatre ans plus tard. Surtout soucieuse de surveiller la Mer Rouge qui lui assure l’accès à l’empire des Indes elle y installera un simple protectorat sous la forme d’un condominium anglo-égyptien.

 

Complété d'un texte posté sur le grand soir :

 

29/01/2011 à 22:17, par Jacques-François Bonaldi

Cela peut sans doute vous intéresser de savoir ce petit détail historique qui en dit long sur les deux hommes (si vous ne le saviez pas déjà) :

Le 9 juin 1893, alors en voyage à Cap-Haïtien dans le cadre de ses préparatifs de la guerre d’Indépendance, José Martí, logé chez Ulpiano Dellunde, écrit à un ami de New York qu’il a rencontré "un Haïtien extraordinaire", Antenor Firmin. (Obras Completas, t.2, p. 354). Dommage que Martí n’ait rien écrit (du moins, à ce jour) sur ce Firmin, dont, compte tenu de ce qu’on lit de lui sur les "races" et le racisme,il partageait les idées. Je ne résiste pas au plaisir de vous reproduire une traduction de premier jet d’un article écrit par Martí, curieusement à peine deux mois avant sa rencontre avec Antenor Firmin. Il s’agit bien entendu d’un écrit "politique" qui s’adresse aux Cubains pour lesquels le Noir était une menace ou un obstacle dans la prochaine République :

« MA RACE »

Raciste est un mot confus, et il convient de l’éclaircir. L’appartenance à telle ou telle race ne donne aucun droit spécial : qu’on dise homme, et l’on dit tous les droits. Le Noir, parce que Noir, n’est inférieur ni supérieur à aucun autre homme. Le Blanc qui dit « ma race » pèche par redondance ; le Noir qui dit « ma race » pèche par redondance. Tout ce qui divise les hommes, tout ce qui les spécifie, les exclut ou les parque est un péché contre l’humanité. Quel Blanc sensé aurait-il l’idée de se vanter d’être Blanc, et que pensent les Noirs du Blanc qui se vante de l’être et qui croit avoir des droits spéciaux du simple fait de l’être ? Que doivent penser les Blancs du Noir qui se vante de sa couleur ? Mettre l’accent sur les divisions de race, sur les différences de race d’un peuple naturellement divisé, c’est rendre difficile le bonheur public et le bonheur individuel qui consistent dans le plus grand rapprochement des facteurs qui doivent vivre en commun. Si l’on dit que le Noir ne souffre pas de faute aborigène ni de virus qui l’invalide pour épanouir toute son âme d’homme, on dit la vérité, et il faut la dire et la prouver, parce qu’il y a beaucoup d’injustice en ce monde, et beaucoup d’ignorance chez ceux-là qui passe pour de la sagesse, et d’aucuns croient encore de bonne foi que le Noir est incapable d’avoir l’intelligence et le cœur du Blanc ; et si l’on taxe cette défense de la nature de racisme, peu importe qu’on la taxe de la sorte, parce que ce n’est rien d’autre que de la dignité naturelle, et une voix qui clame depuis la poitrine de l’homme en faveur de la paix et de la vie du pays. Si l’on allègue que la condition servile n’accuse pas de l’infériorité chez la race esclave, car les Gaulois blancs, aux yeux bleus et aux cheveux d’or, furent vendus comme des serfs, l’anneau au cou, sur les marchés de Rome, c’est là du bon racisme, parce que ce n’est que pure justice et que cela aide à ôter ses préjugés au Blanc ignorant. Mais là termine le racisme juste, qui est le droit du Noir à maintenir et à prouver que sa couleur ne le prive d’aucune des capacités et d’aucun des droits de l’espèce humaine.

Le raciste blanc, qui croit que sa race a des droits supérieurs, de quel droit se plaint-il du raciste noir qui verrait aussi une spécialité à sa race ? Le raciste noir, qui voit en sa race un caractère spécial, de quel droit se plaint-il du raciste blanc ? L’homme blanc qui, du fait de sa race, se croit supérieur à l’homme noir admet l’idée de la race et autorise et provoque le raciste noir. L’homme noir qui proclame sa race, alors qu’il ne proclame peut-être dans cette forme erronée que l’identité spirituelle de toutes les races, autorise et provoque le raciste blanc. La paix demande les droits communs de la Nature ; les droits différentiels, contraires à la Nature, sont des ennemis de la paix. Le Blanc qui s’isole isole le Noir. Le Noir qui s’isole incite le Blanc à s’isoler.

À Cuba, il n’existe pas la moindre crainte d’une guerre de races. Homme veut dire plus que Blanc, plus que métis, plus que Noir. Cubain est plus que Blanc, plus que métis, plus que Noir. Les âmes des Blancs et des Noirs mourant pour Cuba sur les champs de bataille se sont élevées ensemble dans les airs. Dans la vie quotidienne de défense, de loyauté, de fraternité, d’astuce, il y a toujours eu, aux côtés de chaque Blanc, un Noir. Les Noirs, à l’instar des Blancs, se divisent selon leurs caractères, timides ou vaillants, dévoués ou égoïstes, dans les partis divers où se groupent les hommes. Les partis politiques sont des agrégats de préoccupations, d’aspirations, d’intérêts et de caractères. L’on cherche et l’on trouve la ressemblance essentielle au-delà des différences de détail ; et le fondamental des caractères analogues se fond dans les partis, quand bien même ils différeraient dans ce qui est incident ou dans ce qu’on peut renvoyer à des mobiles communs. Mais c’est en fin de compte la ressemblance des caractères, supérieure en tant que facteur d’union aux relations internes d’une couleur d’hommes graduée, et parfois opposée dans ses grades, qui décide et qui prime dans la formation des partis. L’affinité des caractères est plus puissante parmi les hommes que l’affinité de la couleur. Les Noirs, distribués dans les spécialités diverses ou hostiles de l’esprit humain, ne pourront jamais se liguer ni ne désireront jamais se liguer contre le Blanc, distribué dans les mêmes spécialités. Les Noirs sont trop las de l’esclavage pour entrer volontairement dans l’esclavage de la couleur. Les hommes de pompes et d’intérêts iront d’un côté, Blancs ou Noirs ; et les hommes généreux et désintéressés iront de l’autre. Les hommes véritables, Noirs ou Blancs, se traiteront avec loyauté et tendresse pour le goût du mérite et pour l’orgueil de tout ce qui honore la terre où nous sommes nés, Noir ou Blanc. Le mot raciste tombera des lèvres des Noirs qui l’usent aujourd’hui de bonne foi quand ils comprendront qu’il est le seul argument apparemment valide, et uniquement chez des hommes sincères et craintifs, pour nier au Noir la plénitude de ses droits d’homme. Le raciste blanc et le raciste noir seraient tout autant coupables de racistes. De nombreux Blancs ont d’ores et déjà oublié leur couleur, et de nombreux Noirs. Blancs et Noirs œuvrent ensemble pour cultiver l’esprit, propager la vertu, faire triompher le travail créateur et la charité sublime.

À Cuba, il n’y aura jamais de guerres de races. La République ne peut rebrousser chemin ; et la République, dès le jour unique de rédemption du Noir à Cuba, dès la première Constitution de l’indépendance, le 10 avril à Guáimaro, n’a jamais parlé de Blancs et de Noirs. Les droits publics, concédés par pure astuce par le gouvernement espagnol et débutés dans les mœurs avant l’indépendance de l’île, ne pourront plus être niés ni par l’Espagnol qui les maintiendra tant qu’il respirera à Cuba pour continuer de diviser le Cubain noir du Cubain blanc, ni par l’indépendance qui ne pourrait nier dans la liberté les droits que l’Espagnol a reconnus dans la servitude.

Et, pour le reste, chacun sera libre dans ce que le foyer a de sacré. Le mérite, la preuve patente et continue de culture, et le commerce inexorable finiront par unir les hommes. À Cuba, il y a beaucoup de grandeur chez les Noirs et chez les Blancs.

« Mi raza », Patria, New York, 16 avril 1893, in O.C., t. 2, pp. 298-300.

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28 janvier 2011 5 28 /01 /janvier /2011 10:09

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Ils installeront sur les 'îles de la Tortue, de Gonave et de Cayermite un Centre pour le traitement du choléra, complétant ainsi l'attention médicale dans les trois principaux emplacements du pays qui sont éloignés de l'île [principale.

 

Le chef de la Brigade Médicale, le Docteur Lorenzo Somarriba, a qualifié de méritoire le travail des spécialiste qui "en plus de soigner le choléra, affrontent les pathologies diverses qui affectent les populations, auxquelles, de plus, les médicaments pour traiter leur maladie sont fournis."

 

Cubadebate partage avec ses lecteurs le reportage transmis ce mardi par la Télévision Cubaine, réalisé par Noel Otaño:

 

Source : cubadebate
Traduction : Alma
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21 janvier 2011 5 21 /01 /janvier /2011 00:35

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Cuba et Haïti

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Dr. Lorenzo Somarriba López

 

18 Janvier 2011 - Le choléra en Haïti, vu depuis ce qui se passe au niveau des Brigades Médicales Cubaines (BMC). Ecrit par Lorenzo Somarriba López , chef de la Mission Médicale Cubaine en Haïti.

 

La Brigade Médicale Cubaine a eu la primeur de traiter les premiers cas à l'Hôpital Communautaire de Référence (HCR) de Mirebalais du Projet Cuba - Vénézuéla. Et comme cette institution est l'une des 28 sentinelles du réseau de vigilance épidémiologique elle a donné l'alerte qui a servi à confirmer le début de la transmission de cette maladie dans le Département du Centre et sa propagation rapide qui suivait le cours des eaux venant du fleuve Artibonite.

 

Sans expérience dans la gestion de cette maladie, disposant seulement de connaissances théoriques, les membres de la Brigade Médicale Cubaine ont commencé à accueillir les cas dans le cadre clinique de diarrhées aigües et abondantes, accompagnées de vomissements, qui dans de nombreux cas conduisaient à une déshydratation sévère, au choc, et à la mort. Ces premiers jours furent tragiques à Mirebalais dans le Département du Centre et dans les unités du Département Artibonite qui ont eu à adopter une structure différente pour prendre en charge cette maladie. Ils s'appelèrent ensuite "Unités de Traitement du Choléra" (UTC). L'épidémie a rapidement gagné d'autres départements: l'Ouest, le Nord-Ouest et le Nord.

 

Les 853 collaborateurs des Brigades Médicales Cubaines on acquis de l'expérience. Du personnel venant des Département non contaminés, comme ceux de la Péninsule, du Nord-Est, a été transféré vers les zones plus affectées. Il en est résulté un renfort, mais les résultats les plus importants sont venus des connaissances acquises en soignant les malades quand l'épidémie est arrivée aux unités de départ.

 

On a commencé à avoir le renfort de la Brigade Henry Reeves (Contingent International de Médecins Spécialisés dans les Situations de Désastre et d'Epidémies Graves). Le premier groupe est arrivé le 11 Novembre, un second le 25 du même mois. A partir du 5 Décembre 2010 ont commencé à accoster ceux qui résultaient de l'engagement de Cuba de fournir 300 coopérants pour mettre fin à l'épidémie et assister les malades, chiffre qui a été surpassé avec l'ajout de 492 personnes, pour atteindre aujourd'hui un total de 1330 membres qui combattent le choléra en Haïti: 512 médecins (247 diplômés à Cuba, 123 en Haïti et 124 dans 22 autres pays), 490 infirmières, 228 techniciens et 100 personnes qui ont un autre profil.

 

Ceci a permis de monter un réseau de 66 Centres de Traitement du Choléra (CTC), unités de création nouvelle avec des commodités en ce qui concerne le temps, en général des tentes très fonctionnelles pour le traitement de cette maladie. 20 CTC ont été montés par Cuba, pour la plupart dans des lieux difficiles d'accès (...).

 

A cela s'est ajoutée, depuis les premiers jours de Décembre et à partir de l'expérience de la population rurale de Plateau, la création des Groupe de Recherche Active ¨Subcomuna Adentro¨ (GPA) dont la mission principale est d'aller dans les zones d'accès difficile qui n'ont pas, pour la plupart, de service médical. C'est une excellente expérience issue de la pensée révolutionnaire et salutaire de notre Commandant en Chef Fidel quand il a dit qu'il fallait aller vers la population entière et éviter les morts dans ces peuplades qui sont les moins protégées et les plus vulnérables. Aujourd'hui, nous comptons 47 GPA qui vont dans des endroits où on n'avait avant jamais su ce qu'était un médecin.

 

La Brigade Médicale Cubaine a assisté, aujourd'hui 14 Janvier 2011, 57 925 malades du choléra, elle a rapporté et déploré 270 morts (dont 41 mineurs de moins de 15 ans) pour un taux de mortalité qui a baissé progressivement jusqu'à 0,47 %. Le plus bas de tous ceux obtenus par les coopérants, y compris les forces du MSPP - H!

 

(...) Aujourd'hui, alors que certains partenaires de la coopération (ONGs) annoncent leur retrait en Février prochain, Cuba certifie qu'elle restera là tant que l'épidémie ne sera pas contrôlée.

 

Nous déplorons l'épidémie, les morts, qui signifient pour ce pauvre pays une tragédie de plus. Il n'y a pas de meilleure façon d'aider ce peuple aujourd'hui que de combattre l'épidémie. Laquelle constitue en plus une menace pour les Caraïbes, les Amériques et jusqu'à l'Europe. Il faut se rappeler que les pays riches de ce monde ont des quartiers de pauvres, où tous n'ont pas accès à l'eau potable, et encore moins aux services médicaux.

 

Je me souviens alors d'une parole de notre héros national José Marti:

 

"Avec les pauvres de la terre je veux lier mon sort..."

 

Traduction : Alma CSL

 

Source: cubadebate

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21 janvier 2011 5 21 /01 /janvier /2011 00:24

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Hélas, le film « Aristide et la Révolution sans fin » n’est pas plus visible sur Youtube que les vidéos de Cubadebate :

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L’ex-Président Jean-Bertand Aristide souhaite retourner en Haïti. Les autorités haïtiennes ont refusées de renouveler son passeport, comme l’a confirmé Me Brian Concannon, directeur de l'Institut américain pour la Justice et la Démocratie en Haïti, qui suit la situation juridique de l’ancien président (haitilibre). Devant ce refus, l’ex-Président Aristide a écrit au Gouvernement d’Afrique du Sud pour exprimer son souhait de retourner rapidement en Haïti, dans l’espoir que les gouvernements Haïtien et d'Afrique du Sud entrent en communication afin que ce retour se produise dans les prochains jours. Nous publions la lettre envoyée par l’ex-Président Aristide sur ce sujet :


Dr Jean-Bertrand Aristide
Ancien président d'Haïti

19 Janvier 2011

Je tiens à remercier le gouvernement et le peuple d'Afrique du Sud pour l'hospitalité historique, profondément enracinée dans Ubuntu, étendu à ma famille et moi.

Depuis mon arrivée forcée dans le Continent Mère il y a six ans et demi, le peuple d'Haïti n'a jamais cessé d'appeler pour mon retour en Haïti. Malgré les énormes défis auxquels il fait face à la suite du tremblement de terre mortel du 12 janvier 2010, leur détermination pour que je revienne a augmenté.

En ce qui me concerne, je suis prêt. Une fois de plus, je tiens à exprimer ma volonté de partir aujourd'hui, demain, à tout moment. Le but est très clair : Contribuer à servir mes sœurs et frères haïtiens comme un simple citoyen dans le domaine de l'éducation.

Le retour est indispensable, aussi, pour des raisons médicales : Il est fortement recommandé que je ne passe pas l'hiver prochain en Afrique du Sud parce qu’en 6 ans, j'ai subi six interventions chirurgicales des yeux. Les chirurgiens sont excellents et très bien qualifiés, mais la douleur insupportable expérimentée pendant l'hiver doit être évitée, afin de réduire tout risque de complications et de cécité.

Donc, à tous ceux qui me demandent de rentrer au Pays, je réitère ma volonté de partir aujourd'hui, demain, à tout moment. Espérons que les gouvernements Haïtien et d'Afrique du Sud entreront en communication afin que cela se produise dans les prochains jours.

Unis au peuple haïtien, une fois de plus, ma famille et moi exprimons notre sincère gratitude au gouvernement et au peuple d'Afrique du Sud.


Dr Jean-Bertrand Aristide

 

Source : haitilibre

 

Claude Ribbe, lundi 18 janvier 2010 :

 

Ceux qui le soutiennent aux USA, parmi lesquels des personnalités comme Randall Robinson, Maxine Waters, Danny Glover, Noam Chomsky, la famille Kennedy et de nombreux élus du Black Caucus, ont affrété un avion qui est prêt à décoller. Cet avion est approvisionné en vivres et en matériel médical. Il fera un crochet par l'Afrique du Sud pour y prendre l'ancien président haïtien qui, contrairement à la propagande entretenue par ceux qui ont organisé le coup d'Etat mené contre lui, est resté la personnalité la plus populaire d'Haïti.

 

Source : claude-ribbe

Alma CSL


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20 janvier 2011 4 20 /01 /janvier /2011 09:00

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P-au-P., 20 janv. 2010 [AlterPresse] --- La journaliste Michèle Montas, ancienne victime du régime de la dictature de Jean-Claude Duvalier, invite à témoigner pour vaincre l’oubli des horreurs commis durant ce régime.

« Il faut que les gens témoignent pour ne pas oublier », déclare-t-elle à AlterPresse, mettant l’accent sur le devoir de mémoire face à « l’amnésie » qui ronge la société haïtienne.

Michèle Montas, ancienne porte-parole du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, est lune des quatre personnes qui ont déposé des plaintes le mercredi 19 janvier contre Duvalier pour crimes contre l’humanité.

Dans les lettres remises au commissaire du gouvernement Aristidas Auguste, sont également mentionnées la détention arbitraire, l’exil, la destruction de propriété privée, la torture et la violation de droits civils et politiques, précise Montas.

Dans sa plainte, Michèle Montas souligne aussi les assauts contre la liberté d’expression et la violation du droit à l’information sous le régime de Jean-Claude Duvalier.

Le 28 novembre 1980, Radio Haiti Inter, appartenant au défunt Jean Dominique, époux de Michèle Montas, a été détruite par l’armée et la milice duvaliériste, les journalistes arrêtés, torturés et exilés.

Cette opération faisait partie d’une vaste répression contre la presse indépendante et le mouvement démocratique.

Michèle Montas ne cache pas son indignation de voir des gens manifester en faveur de Jean-Claude Duvalier, qualifiant cette attitude de « cas d’amnésie totale ».

L’ancien député Alix Fils-Aimé, en charge de la Commission Nationale de Désarmement, Démantèlement et Réinsertion (CNDDR), le médecin Nicole Magloire et le citoyen Claude Rosier ont aussi porté plainte contre Duvalier.

La justice haïtienne retient également des accusations de vol, corruption et détournement de fonds contre l’ancien dictateur, qui doit demeurer à la disposition de la justice.

« Nous n’étions pas prêts » à faire face à une telle réalité, admet Michèle Montas. Cependant, ajoute-t-elle, « c’est à nous de trouver les ressources » nécessaires pour affronter la situation. [gp apr 20/01/2011 00 :30]

Alter presse Haiti

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19 janvier 2011 3 19 /01 /janvier /2011 11:53

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Il y a un an à peine, Haïti et son peuple était victime d'une terrible catastrophe. Partout la désolation et la mort.

Qu'il nous soit permis de saluer: le courage du peuple Haïtien, et l’élan mondial de solidarité populaire en faveur des sinistrés.

Solidarité populaire, Car en Europe comme ailleurs ce sont ceux qui n’ont pas grand-chose qui ont donné le plus.

 

Je veux également ici remercier solennellement l'Etat et le peuple Cubain pour leur aide. Un engagement efficace et sans arrière pensée. Des résultats éloquents !

A ce jour, la brigade médicale cubaine a soigné plus de 50000 cas de choléra, permis la reconstruction de 76 centres de santés et hôpitaux, opérés de nombreux haïtiens,... . Cuba, dont l'aide est jugée particulièrement efficace par de nombreux experts. C'est tellement vrai qu'un pays comme la Norvège a souhaité demander à Cuba d'intervenir en ces lieux et place.

L’Union européenne et les Etats Unis ferait bien de s’inspirer de l’exemple cubain plutôt que de se complaire derrière des mises en scène médiatiques qui cachent mal une conception caritative de l’aide, qui en définitif sert avant tout leurs intérêts économiques et politiques au détriment d’une reconstruction durable de l’Etat Haïtien et de son économie.

 

Au regard de leurs responsabilités historiques dans les malheurs d’Haïti, il est indécent de voir la France et les Etats Unis se poser en donneur de leçons.

Rappelons qu’il a fallu que la pire des catastrophes ait lieu pour qu’enfin la Banque mondiale et le FMI se décident à annuler la dette d’Haïti.

 

Pour l'heure, Ce qui se passe à Haïti montre les limites du fonctionnement actuel de l’ONU. A Haïti, l’ingérence humanitaire montre son incapacité à mettre en œuvre des solutions durables pour les populations. Pire, elle constitue à moyen et long terme une entrave à la construction d’un Etat démocratique et d’une économie répondant enfin aux besoins humains de développement du peuple haïtien.

11,5 milliards de dollars ont été promis par la Communauté internationale pour la reconstruction du pays.

Reste à savoir de quelle reconstruction on parle? Quelle part de cette aide est effectivement arrivée sur le terrain ? Qui décidera des objectifs ?

Va-t-on voir comme au Kosovo, un peuple mis au chômage, regarder de grandes entreprises multinationales reconstruire leur pays car elles auront été les seules à pouvoir remporter les appels d’offres internationaux?

 

L’Unioneuropéenne ne doit pas s’inscrire dans une vision paternaliste ou néocolonialiste, mais doit au contraire concourir à l’émergence d’une renaissance démocratique de la République Haïtienne qui soit l’œuvre du peuple lui-même.

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16 janvier 2011 7 16 /01 /janvier /2011 12:48

Tous les pays ne procèdent pas de la même façon concernant l’aide aux Haïtiens. L’exemple le plus frappant de cette disparité est montré par deux proches voisins de l’île : les États-Unis et Cuba. Les États-Unis veulent garder Haïti sous influence. Par contre, Cuba met la priorité sur la santé. (Photo estrechando.es)

La situation est toujours catastrophique un an après le tremblement de terre du 12 janvier qui a fait 230 000 morts et 1,5 million de sans-abris. L’aide promise pour la reconstruction n’est, pour une bonne partie, toujours pas là. Mais les Cubains, oui.

Jonathan Lefèvre

Dans son bilan post-séisme, Oxfam international pointe la responsabilité de la communauté internationale : « les pays donateurs sont plus occupés à porter en avant leurs programmes partiels d’action humanitaire au lieu de promouvoir un plan global articulé ». L’ONG déplore aussi que sur toute l’aide promise de l’extérieur, seuls 42 % des fonds aient été débloqués.

 

Mais tous les pays ne procèdent pas de la même façon concernant l’aide aux Haïtiens. L’exemple le plus frappant de cette disparité est deux proches voisins de l’île : les États-Unis et Cuba.

 

Depuis le 12 janvier 2010, les États-Unis ont passé 1 583 contrats avec des sociétés privées pour la reconstruction du pays. Seuls 20 de ces contrats (qui représentent, au total, 267 millions de dollars) sont allés à des entreprises haïtiennes. Et si 829 millions d’euros ont été dépensés par les Américains, la partie de l’aide la plus importante n’est pas arrivée. Alors que le versement de 1,5 milliard de dollars avait été promis par l’imposant voisin pour la reconstruction, l’aide est bloquée et personne ne sait si elle arrivera un jour. 

Tentative américaine d’entraver l’aide médicale cubaine

Dans un câble de WikiLeaks (daté du 29 novembre 2009 et disponible sur www.mediahacker.org), un diplomate américain est clair : « Nous devons continuer de trouver des moyens créatifs pour travailler avec lui (René Préval, président haïtien, NdlR), pour l’influencer. » La priorité n’est donc pas d’aider un pays, mais de continuer de le garder sous son influence.

 

Cuba procède autrement. L’accent est mis sur la santé : 1 500 professionnels de la santé sont sur place. 50 000 Haïtiens ont été soignés du choléra (le dernier chiffre officiel du ministère haïtien de la Santé porte à 3651 personnes mortes de cette épidémie). Les médecins cubains traitent 40 % des Haïtiens porteurs de la maladie, et le taux de mortalité dans les centres gérés par les Cubains est de 0,83 % (alors que la moyenne est de 3,2 %). L’aide à long terme est aussi présente : plus de 500 médecins haïtiens ont été formés à Cuba.

 

Les États-Unis sont conscients de leur retard face à leur voisin. Le ministre cubain des Affaires étrangères, Bruno Rodriguez, a dévoilé deux télégrammes publiés sur WikiLeaks et qui révèlent que Washington a tenté d’entraver l’envoi de médecins cubains à l’étranger1.

 

Pays toujours en ruine, épidémie de choléra, troubles politiques, pas sûr que les Haïtiens passeront une bonne année 2011…

 

 

1. Junge Welt, 6 décembre 2010

Source : PTB.be

 

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12 janvier 2011 3 12 /01 /janvier /2011 09:25

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L'ONU a finalement nommé quatre experts pour enquêter sur l'origine de l'épidémie de choléra en Haïti.

Entre-temps, sur le terrain, une véritable course contre la montre est engagée pour sauver des vies, alors que la maladie a déjà fait 3 651 morts.

Sur le front de la vaste opération humanitaire en cours, on compte l'important contingent de médecins cubains. Ils sont plus de 1300, médecins, infirmières et techniciens à oeuvrer dans les régions les plus inhospitalières du pays.

Un de leurs groupes a accordé une rare entrevue à notre envoyée spéciale Emmanuelle Latraverse.

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7 janvier 2011 5 07 /01 /janvier /2011 00:02

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Élisabeth Byrs, la porte-parole du Bureau de Coordination des Affaires Humanitaires de l'ONU (OCHA) a qualifié aujourd’hui « d’honteux » que l’appel de fonds d’urgence lancé par l’ONU le 12 novembre dernier ne soit pas encore financé « Sur les 174 millions de dollars, l'ONU n'a reçu que 44 millions, soit 25% des fonds demandés (contre 20% début décembre), alors que c'est l'urgence des urgences » s’est scandalisé Mme Byrs

« C'est honteux que l'on ait aussi peu d'argent pour une maladie qui actuellement tue comme l'éclair car les personnes n'ont pas de sels de réhydratation » a déclaré Mme Byrs indiquant qu’il fallait « faire vite car c'est une maladie qui se soigne très bien » ajoutant « Il faut empêcher les nappes phréatiques d'être contaminées et multiplier les centres de traitement notamment dans les régions rurales ».

HaïtiLibre rappelle à l’intention de la communauté internationale que le 24 novembre 2010, le Dr Jon Andrus, directeur adjoint de l'Organisation panaméricaine de la santé (OPS) estimait qu’il pourrait y avoir jusqu'à 400.000 cas de choléra en Haïti dans les 12 prochains mois dont 200.000 dans les 3 prochains mois. Des prévisions dépassées puisque les chiffres du gouvernement sont largement sous-estimés.

HaïtiLibre rappelle que depuis le début de l’épidémie de choléra en Haïti (19 octobre 2010), 171,304 personnes ont été infectées et traitées, 95,039 personnes ont dû être hospitalisées et 3,651 personnes sont décédées. Selon le dernier bilan du Ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP), daté du 1 janvier 2011.

HaïtiLibre rappelle qu’entre le moment où l’ONU a lancé son appel de fonds d’urgence, et le premier janvier 2011, le nombre de personne infectées par le choléra en Haïti a été multiplié par 12 ! passant de 14,642 à 171,304 cas. Le nombre de décès a été multiplié par 4, passant de 913 à 3,651. De plus, alors que la moyenne de cas journalier entre le 1 et le 29 décembre était de 2,363 (1 cas toute les 38 secondes), les derniers rapports indiquent qu’entre le 30 décembre 2010 et le 1er janvier 2011 la moyenne est passée à 4,661 cas par jour (1 cas toute les 18 secondes).

Il serait temps d’arrêter de vous demander si la situation est vraiment grave en Haïti, ELLE L’EST, il vous faut agir sans délai et assumer vos responsabilités d’États membre de l’ONU face à une véritable catastrophe sanitaire.

Source : Haïtilibre

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6 janvier 2011 4 06 /01 /janvier /2011 08:32

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La Havane, 3 janvier (AIN) - Le premier vice-président des Conseils d’État et des Ministres de Cuba, José Ramón Machado Ventura, en visite à Caracas, a ratifié la disposition de son pays d’aider le Venezuela, qui réalise actuellement de grands efforts pour réparer les dommages occasionnés par les intenses précipitations qui se sont abattues récemment sur son territoire.

Au cours de sa visite au Centre de Diagnostic Intégral (CDI) Gato Negro de la paroisse de Sucre, Machado Ventura a répété que Cuba était désireuse d’apporter toute l’aide possible, a informé l’agence Prensa Latina.


Le premier vice-président a expliqué que toutes les missions de collaboration de l’île antillaise ont reçu la stricte orientation de se mettre au service des autorités vénézuéliennes pour toutes les tâches qu’exige la situation de désastre actuelle.


C’est notre orientation, et c’est ce qui a été fait, a-t-il précisé, après avoir conversé avec des médecins cubains qui se trouvaient au CDI Gato Negro, l’un des 500 qui fonctionnent dans le pays sud-américain.


Il a expliqué que les pluies intenses de novembre et de décembre ont détruit des milliers de logements dans plus de dix états vénézuéliens, et que pour cette raison, le gouvernement bolivarien a installé près de 950 refuges habilités pour pouvoir abriter 133 000 sinistrés.


Le dirigeant cubain s’est enquis de différents détails sur les actions de prévention réalisées par les médecins cubains dans ces installations. Le vice-président exécutif vénézuélien Elías Jaua l’a remercié pour l’aide apportée par la nation antillaise.


Machado Ventura est arrivé dimanche dernier au Venezuela, en provenance du Brésil où il avait assisté à la prise de possession de la Présidente du Brésil, Dilma Rousseff, avec laquelle il avait eu une entrevue à laquelle avait également participé le ministre cubain des Relations Extérieures, Bruno Rodríguez Parrilla.

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