Bien que partiellement ensevelie sous l’avalanche de nouvelles qui parviennent d’Afrique du Sud où se déroule le Championnat du Monde de Football, la tragédie de la fuite de pétrole et de la marée noire provoquées par l’explosion et le naufrage d’une plateforme pétrolière de la British Petroleum prend des proportions de plus en plus alarmantes. La catastrophe écologique qui se produit devrait faire réfléchir sérieusement les pays développés à leur politique énergétique.
Presque sans nous rendre compte, les chiffres sur l’ampleur de la fuite ont grimpé de façon extraordinaire. Pendant les premiers jours, la BP a fait état de 5000 barils par jour. Il est question maintenant de données vraiment alarmantes : entre 20 000 et 40 000 barils de brut.
Cela fait déjà 8 semaines que de plus en plus de brut contamine les eaux d’une des plus importantes réserves de la vie animale et végétale de la planète. Toutes les tentatives de colmater la fuite ont jusqu’à présent échoué et il faudra attendre au mois d’août pour avoir des nouvelles optimistes.
Le Président étasunien, Barack Obama, demande des mesures plus énergiques. On dirait que c’est pour démontrer qu’il prend très au sérieux l’affaire. Cependant, les choses ont très peu changé pour une simple raison: le puit a été foré en plein mer dans des eaux très profondes sans avoir la technologie nécessaire en cas d’accident comme celui du 20 avril dernier.
Et, qui plus est, la transnationale pétrolière, comme toutes les autres, a fait son possible pour réduire les coûts des opérations pour augmenter ses bénéfices, même au détriment des mesures de sécurité.
C’est ce qu’on déduit d’une lettre envoyée au directeur général de la BP Tony Hayward, par les élus démocrates américains Henry Waxman et Bart Stupak, dans laquelle ils citaient au moins 5 mesures discutables prises par la BP avant que la plateforme ne s’écroule entraînant la mort de 11 travailleurs.
La lettre souligne que : « il semble, que maintes fois la BP a pris des décisions qui ont augmenté le risque d’une explosion afin d’économiser à l’entreprise du temps ou des frais ». Si cela était prouvé on pourrait même parler d’une conduite criminelle qui devrait jeter en prison les responsables de tels agissements
Mais pourtant, il ne semble pas que cela arrivera. Jusqu’à présent toutes les discussions tournent autour de l’argent, possédé par la BP, bien qu’elle se plaigne des coûts du désastre.
L’attente règne au sujet du message qu’adressera le Président Obama au sujet de la catastrophe. On espère qu’il réaffirmera que la catastrophe écologique est comparable aux attentats du 11 septembre 2001.
Il a relevé que les événements dans le Golfe du Mexique obligeront les Etats-Unis à changer la vision et la politique en matière d’énergie.
Un bon début serait l’annonce de mesures pour freiner la consommation effrénée de combustibles au sein de la société étasunienne et l’adhésion immédiate des Etats-Unis au Protocole de Kyoto et aux conclusions du Sommet des Peuples sur l’Environnement qui s’est tenue récemment en Bolivie.
Les Etats-Unis seraient ainsi en train d’envoyer un message positif aux autres puissances de la planète et malgré les graves dommages aux espèces animales et végétales et aux ressources minérales causés par la fuite de pétrole, quelque chose d’utile pourrait être fait malgré tout.
Autrement, le monde continuerait en proie à l’anarchie des gigantesques transnationales ce qui entraînerait à court terme des catastrophes comme celle du Golfe du Mexique qui rapprocheraient encore plus l’humanité d’une fin inévitable.