Les opposants à la loi sur l'immigration adoptée récemment en Arizona maintiennent la pression en organisant un vaste mouvement de protestations dans 70 villes américaines.
À Los Angeles, près de 60 000 personnes vêtues en blanc et brandissant des drapeaux américains ont dénoncé « la politique d'apartheid de l'Arizona », état frontalier avec le Mexique.
La loi en question permet aux policiers de procéder à des vérifications pour identifier les sans-papiers et d'interpeller les individus qu'ils soupçonnent d'être entrés illégalement aux États-Unis.
Les immigrants sont tenus de porter sur eux leurs documents d'immatriculation en tout temps, ce qui fait dire aux manifestants que cette loi favorise le profilage ethnique.
Le mouvement de protestation se poursuit malgré une version amendée de la loi promulguée vendredi par la gouverneure de l'Arizona, Janice Brewer, qui a tenté en vain d'expliquer que les ambiguïtés du texte sont désormais levées. Les manifestants demandent l'intervention du président Barak Obama pour qu'il tienne sa promesse de campagne d'une vaste réforme de la législation sur l'immigration.
Les partisans de la nouvelle loi estiment qu'elle est nécessaire pour endiguer l'insécurité liée à la présence en Arizona de quelque 460 000 immigrés clandestins et au fait que l'État sert de voie de transit pour les trafiquants de drogue et les passeurs mexicains. « Mais cela ne leur donne pas le droit de voter une loi qui crée du racisme et de la discrimination contre les hispaniques qui font beaucoup pour ce pays », a rétorqué la célèbre chanteuse cubano-américaine Gloria Estefan.
On estime à 10,8 millions le nombre d'immigrants clandestins vivant aux États-Unis.
Des célébrités se mobilisent
De célébrités originaires de l'Amérique latine ont dénoncé la nouvelle loi de l'Arizona.
Sur sa page Facebook, le chanteur colombien Juanes estime que « convertir l'immigration sans document en délit est un délit ».
Le réalisateur de Babel, Alejandro Gonzalez Inarritu, a déclaré à la télévision que la loi « avait un caractère xénophobe très inquiétant ».
« La loi est injuste et inhumaine et viole les droits humains et civils de la communauté latina », a indiqué pour sa part la chanteuse colombienne Shakira.
D'autres personnalités, comme Ricky Martin et Paolina Rubio, ont exprimé publiquement leur réprobation.
Radio-Canada.ca avec Agence France Presse et Reuters