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21 octobre 2012 7 21 /10 /octobre /2012 20:23

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Paru dans la revue Recherches Internationales, numéro 93, janvier-mars 2012.

 

Les auteurs montrent combien les processus actuels d’émancipation en Amérique latine empruntent à la pensée d’Ernesto Guevara et de Simon Bolívar. Éthique révolutionnaire, devoir internationaliste, démocratie participative et émancipation humaine, voie originale et refus de modèle, en constituent les traits saillants. C’est un combat constant, tant l’héritage de décennies d’exploitation, de domination, d’autoritarisme, reste difficile à éliminer.

 

Pour les protagonistes (chavistes, militants du MAS bolivien, d’Alianza País en Équateur…) du « socialisme du xxie siècle », le Che est omniprésent dans l’actuelle vague de transformation sociale qui secoue l’Amérique latine, et toujours l’objet d’une bataille politique et idéologique permanente, d’enjeux historiques et mémoriels ô combien actuels, cible enfin d’un révisionnisme pervers. Pour nombre d’observateurs, surtout européens, le Che serait « de retour » depuis les années 1990, de même que l’expérience cubaine. Les militants latino-américains répondent : il n’est jamais parti ! C’est que l’exemple du « guérillero héroïque », ses analyses de l’impérialisme, sa vision de l’unité continentale, de l’internationalisme, et bien sûr le mythe, sont restés vivaces depuis cette exécution qui le mythifia encore plus. Il est mort en quelque sorte au moment où il devait mourir, pour devenir un symbole. Sa force propulsive demeure intacte, imprégnée certes de romantisme, mais surtout de germes d’autres mondes possibles. Le souvenir du Che pousse des millions d’hommes à résister, à « utopiser ». On assiste depuis une quinzaine d’années en Amérique latine à un retour des utopies émancipatrices, à une critique renouvelée
du capitalisme.

Toutefois, influence et omniprésence n’impliquent nullement modèle à appliquer, ni aveuglement, ni suivisme ; au contraire, elles nécessitent une lucidité critique, notamment à propos de l’échec de la lutte armée révolutionnaire des années 1960 et 1970. Nous allons donc essayer de remettre en perspective la pensée du Che, sa pratique, et les confronter aux défis d’aujourd’hui, de comprendre en quoi elles peuvent s’inscrire dans les grandes problématiques actuelles. Pourquoi le symbole reste-t-il si fort ? Pourquoi demeure-t-il un référent de résistance ? Un changeur de monde ?

► Lire la suite de l’article sur le pdf ci-dessous

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La pensée du Che et les processus actuels d’émancipation en Amérique latine

 

Source : Mémoire de Luttes

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20 avril 2012 5 20 /04 /avril /2012 13:07

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Compte-rendu AC pour http://jeunescommunistes-paris15.over-blog.com/ et http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

 

Ce mercredi 18 avril était organisée par l'ambassade de Cuba et Cuba Si France, une rencontre exceptionnelle avec la fille du grand dirigeant révolutionnaire cubain Ernesto 'Che' Guevara. Aleida Guevara est présente en France pour assister à une des premières représentations d'une symphonie, composée par l'argentin Julio César Pardo, en l'honneur du Che.

 

Ce fut l'occasion pour Aleida Guevara d'exprimer un message clair : l'héritage du Che n'est pas à commémorer, il est à faire vivre. Selon elle, respecter le message du Che, ce n'est pas seulement reconnaître ce qui ne va pas dans cette société, mais agir pour la transformer.

 

Elle a mobilisé ses quelques paroles d'une milonga, à l'appui : « Si je meurs, ne pleurs pas pour moi, fais ce que je faisais, et je continuerai à vivre à travers toi ».

 

L'actualité du combat du Che : la lutte contre le système capitaliste et ses injustices

 

Sa présence fut l'occasion de rappeler toute l'actualité du combat du Che :

 

En ces temps de crise du capitalisme, et qui ne date pas de 2008, la perspective révolutionnaire est plus actuelle que jamais. 2,5 millions d'êtres humains qui vivent avec moins de 2 $ par jour, 850 millions de personnes souffrant de la faim, avec un réchauffement climatique qui fait payer à l'ensemble de l'humanité, l'opulence d'une petite minorité.

 

Ce modèle économique capitaliste qui accumule les richesses à un pôle et la misère à un autre est insoutenable.

 

Aleida Guevara a pesté contre la désinformation dans les pays dits développés. Désinformation sur la réalité de la situation à Cuba, et dans le reste du tiers-monde. Complaisance médiatique vis-à-vis des puissants, Etats-unis en tête.

 

Elle a évoqué l'anecdote de ce journaliste français en 2003 qui lui posait une question sur la « nécessité de renverser le tyran irakien », et à qui elle a simplement répondu : « Mais quand est-ce qu'un peuple d'un pays développé a demandé l'aide d'un pays du tiers-monde pour résoudre ces problèmes internes. Quels droits ont donc ces pays d'intervenir ? Pourquoi cette infériorité est-elle tolérée ? »

 

Elle a lancé des appels à la lutte, en Europe même, contre la politique de casse sociale. Lutter, et pas seulement s'arrêter au constat intellectuel, contre l'inacceptable : la remise en cause des acquis du mouvement ouvrier, la privatisation de l'éducation, de la santé, de l'industrie. « Nous sommes très inquiets pour vous », dit-elle. « Pourquoi cette apathie, ce manque de réaction, ici ? »

 

En ces temps d'élections présidentielles, des mises en garde salutaires sur ce qu'est réellement la démocratie : « La démocratie, ce ne sont pas seulement cinq partis qui se présentent à telle élection. La démocratie, c'est le pouvoir du peuple, un état d'égalité juridique et sociale. Où est la démocratie quand on privatise jusqu'à l'eau ? Où est la démocratie lorsqu'on envoie des troupes lorsque les peuples s'y opposent. »

 

Des anecdotes à foison... le Che devant la police mexicaine et l'aveu de son identité communiste !

 

La fille d'Ernesto Guevara a illustré son propos d'innombrables anecdotes vivantes et éclairantes sur la personnalité de son père et son engagement communiste.

 

Une parmi d'autres, ce passage dans une prison mexicaine en juin 1956, lorsque les policiers l'interrogent et que celui-ci passe de suite aux aveux : oui, il était bien communiste, il préparait une révolution à Cuba, et il avait même une certaine admiration pour Staline !

 

La police mexicaine, éberluée, a alors libéré tous ses compagnons, laissé sa famille, mais a gardé quelque temps cet étrange argentin qui dut attendre quelques semaines pour embarquer à bord du Granma pour la grande aventure de la révolution cubaine.

 

« Je n'ai jamais vu un tyran qui s'occupe d'éduquer et de cultiver son peuple, et qui vient en aide aux autres peuples ! »

 

Le débat fut riche en questions et les jeunes communistes de l'arrondissement dans lequel se déroulait l'initiative, le 15ème, ont participé activement à l'animer.

 

Pour une jeune communiste d'origine colombienne, convaincue de l'exemple cubain, la question était : Que répondre à ceux, dans les médias, à l'université, en politique qui nous parlent de la dictature cubaine ?

 

Aleida Guevara a repris l'anecdote d'un jeune chilien qui avait un jour trouvé une réponse meilleure que la sienne : « Je n'ai jamais vu un tyran qui s'occupe de l'éducation et de la culture de son peuple. Car un peuple cultivé est un peuple libre, qui ne se laisse pas manipuler ni duper ! »

 

Elle a rappelé ensuite les innombrables succès de la petite île : premier pays du tiers-monde dans le sport, dans les ballets, seul pays à avoir atteint les Objectifs sociaux du millénaires de l'ONU. Un pays qui fait don de son savoir-faire pour les autres peuples.

 

Il suffit de mentionner les opérations « Yo, si puedo » qui contribuent grâce à des éducateurs cubains à éradiquer l'analphabétisme en Amérique latine, et a déjà libéré des territoires entiers de ce fléau. Ou encore « Operacion Milagro », par laquelle des chirurgiens et médecins cubains opèrent des patients de la cataracte et d'autres maladies oculaires. 5 millions de personnes ont été traitées à ce jour grâce à ce programme.

 

Quelle « dictature » fait cela ? Il suffit de voir l'unanimité, au dernier Sommet des Amériques, derrière Cuba pour voir que la vraie « dictature », la vraie puissance impérialiste isolée, n'est pas Cuba...

 

« Les vrais communistes, ceux réellement conséquents dans leur engagement, ils ont toute mon admiration ! »

 

Dernière question pour le responsable de la JC 15, sur une intervention récente où elle se définissait comme simple militante du Parti communiste. C'est quoi, être communiste, pour elle ?

 

Pour Aleida, il s'agit avant tout de « défendre les intérêts de son peuple », comme le disait son père. Être communiste, c'est refuser l'injustice de ce système. Elle aime à rappeler l'anecdote d'un séjour au Pérou, où elle découvre un magasin rempli de vêtements raffinés inconnus à Cuba, qu'elle ne peut à son regret acquérir, et devant la boutique, une femme indigène faisant la manche avec cet enfant.

 

Être communiste, c'est refuser que certaines puissent vivre dans le luxe, et d'autres dans l'indigence.

 

Mais, si il est facile d'être communiste à Cuba, pour elle, c'est sans doute le plus difficile et le plus beau des combats en système capitaliste, là où l'idéologie dominante est écrasante et où il faut être incroyablement fort pour résister à ce conditionnement quotidien.

 

Elle a évoqué ses mots murmurés par un camarade communiste du PCE, en Espagne, lorsqu'elle l'a questionné sur la réalité de l’engagement communiste en Europe : « Tu ne peux pas savoir comment c'est difficile d'être communiste ici ! »

 

Ce en quoi Guevara a conclu :

 

« Ceux qui sont vraiment communistes, ici, ce sont les meilleurs sans aucun doute. Ceux qui sont réellement conséquents avec cet engagement, ceux-là, oui je te le dis, ils ont toute mon admiration ».

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10 octobre 2011 1 10 /10 /octobre /2011 22:12

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Ses portraits sont arborés comme un étendard à l’occasion des soulèvements populaires qui continuent d’embraser le monde arabe.


Ils sont visibles également dans les manifestations monstres des «indignados» espagnols et même chez les manifestants à Wall Street. Ce retour de flamme révolutionnaire a vu renaître cette figure révolutionnaire qu’était Che Guevara. Son image comme son héritage ont résisté farouchement au temps et à la propagande de l’empire et sa périphérie. Une grande partie de la jeunesse mondiale voit en lui un modèle de lutte contre toute forme d’oppression. Elle a fait siens les idéaux révolutionnaires de ce médecin argentin devenu la figure révolutionnaire la plus marquante du XXe siècle. Chez ses partisans tout comme chez ses ennemis, Guevara et son combat forcent l’admiration.


Plus de quatre décennies après sa mort, exécuté par l’armée bolivienne un certain 9 octobre 1967, «el revolucionario» continue de susciter l’espoir chez les peuples en lutte contre la domination et l’exploitation. De Cuba qu’il a libérée avec ses «guérilleros» de l’emprise de Batista en 1959, au Congo, le combat du Che ne s’est pas arrêté à la libération du tiers-monde du joug colonial. «L’impérialisme a été vaincu dans plusieurs batailles partielles. Mais c’est une force considérable dans le monde, et nous ne pouvons espérer sa défaite définitive que de l’effort et du sacrifice de nous tous», avait-il déclaré dans son discours d’Alger, en février 1965, quand elle était encore La Mecque des révolutions. C’est ce combat justement d’Ernesto Che Guevara qui continue d’inspirer les indignés du monde entier. Chantre de l’anticapitalisme, défenseur du tiers-monde et icône de la révolution internationaliste, le personnage séduit encore et ses idées sont reprises.


Le «triomphe» du libéralisme n’a pas entraîné la mort du guévarisme. L’échec des politiques néolibérales en Amérique latine a remis au goût du jour les idées de la révolution. De nombreux pays d’Amérique latine ont élu des pouvoirs de gauche, dont l’emblématique gouvernement vénézuélien de Chavez. Les guerres contre l’Irak et la persistance du conflit palestinien renforcent les idées révolutionnaires. Si les dominants ne ménagent pas leurs efforts pour en finir avec tous les symboles de résistance, pour beaucoup de gens, Che Guevara est l’emblème d’une lutte à reprendre.


Source : El watan 

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24 juin 2011 5 24 /06 /juin /2011 00:29

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Par Reynaldo Henquen

Buenos Aires, 23 juin(PL-RHC) – Le Général de Brigade Harry Villegas « Pombo » et le Commandant Victor Dreke ont rendu hommage à leur compagnon de luttes Ernesto Ché Guevara au cours d’une visite à la Galerie des Patriotes Latino-américains du Palais du gouvernement de l’Argentine.

 Harry Villegas et Victor Dreke qui remplissent, depuis le 14 juin, un vaste programme d’activités à l’occasion du 83e anniversaire de la naissance de Ché Guevara ont été reçus par le Secrétaire Général de la Présidence, Oscar Parrilli.

Ce dernier s’est dit très honoré de leur présence au palais du gouvernement dont ils ont visité plusieurs salles, guidés par deux hauts fonctionnaires et accompagnés de l’Ambassadeur de Cuba en Argentine, Jorge Lamadrid.

Le portrait de Ché Guevara qui est montré dans la Galerie des Patriotes Latino-américains, inaugurée en mai 2010 au cours des festivités pour le Bicentenaire, a été donné par le Président cubain Raul Castro et celui de notre Héros National José Martí a été donné par le leader historique de la Révolution Cubaine Fidel Castro.

Ces ex combattants cubains ont assisté également à la présentation du livre « Conversations avec Pombo », de la journaliste équatorienne María del Carmen Garcés, qui a eu lieu à la Faculté des Sciences Sociales de l’Université de Buenos Aires.

Victor Dreke s’est référé à la présence cubaine en Afrique et souligné que celle-ci remonte à 1962 lorsque le Front de Libération Algérien a demandé l’aide du gouvernement cubain face à la menace d’une possible attaque marocaine.

« Cuba a envoyé alors un bataillon de chars qui n’a pas du combattre car le Maroc  n’a pas attaqué » -a-t-il relevé-.

Il a également évoqué des passages de la guérilla au Congo au sein de laquelle il a été chef en second du contingent cubain commandé par le Ché et dont les membres avaient pour mission –a-t-il indiqué- de servir d’assesseurs et d’encadreurs aux combattants africains.

Pour sa part, Harry Villegas a évoqué les derniers jours de la lutte de guérilla en Bolivie où le Ché et ses hommes étaient arrivés dans le but de fomenter le mouvement révolutionnaire dans une partie du Cône sud-américain.

Il a précisé que la décision de commencer l’épopée en Bolivie a été le fruit d’une analyse sérieuse, minutieuse et approfondie des conditions dans ce pays ainsi que de la conjoncture internationale.  

Harry Villegas « Pombo » a également mis en exergue la capacité intellectuelle et la fidélité du Ché pour lequel, l’essentiel était de créer une Amérique Latine unie –a-t-il ajouté.  

Pour sa part, l’Ambassadeur de Cuba en Argentine Jorge Lamadrid s’est référé à l’actualité des idées du Ché. Il a indiqué que les désirs d’intégration de nos peuples en sont la preuve.

Jorge Lamadrid a relevé les principales activités auxquelles ont pris part Harry Villegas et Victor Dreke depuis leur arrivée en Argentine.

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20 juin 2011 1 20 /06 /juin /2011 08:07

arton14025-4369f.jpgLes carnets inédits du guérillero Ernesto ’Che’ Guevara, présentés aujourd’hui à la Havane, montrent un homme « courageux et cultivé », selon les mots d’un des combattants qui a lutté avec lui dans la Sierra Maestra.

L’ouvrage de 303 pages avec 40 photos et fac-similés, intitulé le Journal d’un combattant, et dédié au 83ème anniversaire de la naissance du médecin et guérillero né à Rosario, en Argentine, contient des notes recueillies par le ’Che’ au cours de la période comprise entre le débarquement du Granma (1956) et le triomphe de la révolution cubaine (1959).

« Tout ce que j’ai appris et j’ai fait dans ma vie, je le dois à l’enseignement du Che », a déclaré à l’ANSA Oscar Fernández Mell, médecin et compagnon du guérillero dans la Sierra Maestra et dans le groupe de guérilleros qu’a commandé Guevara au Congo, avant de se rendre en Bolivie, où il est mort assassiné par un militaire après avoir été capturé en octobre 1969.

Fernández Mell fut le principal intervenant lors de la présentation du volume, devant plus d’une centaine de personnes, parmi elles Aleida March, la seconde épouse de l’argentin et présidente du Centre d’études Che Guevara, qui a recueilli et préparé les textes en vue de leur publication.

Il a raconté devant l’auditoire qu’en pleine guerre il a dû voyager avec Guevara à bord d’un véhicule défectueux par des chemins de terre, le long des falaises, lors d’une nuit d’orage : « Dans un moment de tension, il m’annonça sans lâcher le volant : après, je vais te dire quelque chose (…) Quand nous sommes enfin arrivés à destination, je lui demandai ce qu’il avait à me dire. Il me répondit : c’est la première fois que je conduis. »

« Le livre qui est déjà distribué à Cuba, se vendra bientôt dans toute l’Amérique latine grâce à la maison d’édition australienne Ocean Press. Il y aura également une édition en anglais », a déclaré à l’ANSA Maria del Carmen Ariet, du Centre d’études Che Guevara.

Ariet a souligné que « nous avons reçu les encouragements et l’aval de Fidel » pour publier ces carnets.

Traduction AC pour http://solidarite-internationale-pc...

Article paru initialement sur le site CubaDebate

URL de cet article 14025
http://www.legrandsoir.info/sortie-a-la-havane-des-carnets-inedits-du-che-guevara-le-journal-d-un-combattant-rediges-dans-la-sierra-maestra-entre-1956-et.html
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8 octobre 2010 5 08 /10 /octobre /2010 10:19
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5 octobre 2010 2 05 /10 /octobre /2010 07:50

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Jose Fuster: Guerrillero Heroico. Cerámica esmaltada, 60 x 59 cm, 2010

45 ème anniversaire de la lettre d'adieu du Che

LA HAVANE
Année de l'Agriculture (1965)

Fidel,

Je me souviens en ce moment de tant de choses : du jour où j'ai fait ta connaissance chez Maria Antonia, où tu m'as proposé de venir et de toute la tension qui entourait les préparatifs. Un jour, on nous demanda qui devait être prévenu en cas de décès, et la possibilité réelle de la mort nous frappa tous profondément. Par la suite, nous avons appris que cela était vrai et que dans une révolution il faut vaincre ou mourir (si elle est véritable). De nombreux camarades sont tombés sur le chemin de la victoire.

Aujourd'hui, tout a un ton moins dramatique, parce que nous somme plus mûrs ; mais les faits se répètent. J'ai l'impression d'avoir accompli la part de mon devoir qui me liait à la Révolution cubaine sur son territoire, et je prends congé de toi, des compagnons, de ton peuple qui est maintenant aussi le mien.

Je démissionne formellement de mes fonctions à la Direction du Parti, de mon poste de ministre, je renonce à mon grade de commandant et à ma nationalité cubaine. Rien de légal ne me lie plus aujourd'hui à Cuba en dehors de liens d'une autre nature qu'on n'annule pas comme des titres ou des grades.

En passant ma vie en revue, je crois avoir travaillé avec suffisamment d'honnêteté et de dévouement à la consolidation du triomphe révolutionnaire. Si j'ai commis une faute de quelque gravité, c'est de ne pas avoir eu plus confiance en toi dès les premiers moments dans la Sierra Maestria et de ne pas avoir su discerner plus rapidement tes qualités de dirigeant d'hommes et de révolutionnaire.

J'ai vécu des jours magnifiques et j'ai éprouvé à tes côtés la fierté d'appartenir à notre peuple en ces journées lumineuses et tristes de la Crise des Caraïbes. Rarement, un chef d'Etat fut aussi brillant dans de telles circonstances, et je me félicite aussi de t'avoir suivi sans hésiter, d'avoir partagé ta façon de penser, de voir et d'apprécier les dangers et les principes.

D'autres terres du monde réclament le concours de mes modestes efforts. Je peux faire ce qui t'est refusé, en raison de tes responsabilités à la tête de Cuba et l'heure est venue de nous séparer.

Je veux que tu saches que je le fais avec un mélange de joie et de douleur; je laisse ici les plus pures de mes espérances de constructeur et les plus chers de tous les êtres que j'aime...et je laisse un peuple qui m'a adopté comme un fils. J'en éprouve un déchirement. Sur les nouveaux champs de bataille je porterai en moi la foi que tu m'as inculquée, l'esprit révolutionnaire de mon peuple, le sentiment d'accomplir le plus sacré des devoirs : lutter contre l'impérialisme où qu'il soit ; ceci me réconforte et guérit les plus profondes blessures.

Je répète une fois encore que je délivre Cuba de toute responsabilité, sauf de celle qui émane de son exemple. Si un jour, sous d'autres cieux, survient pour moi l'heure décisive, ma dernière pensée sera pour ce peuple et plus particulièrement pour toi. Je te remercie pour tes enseignements et ton exemple ; j'essaierai d'y rester fidèle jusqu'au bout de mes actes. J'ai toujours été en accord total avec la politique extérieure de notre Révolution et je le reste encore. Partout où je me trouverai, je sentirai toujours peser sur moi la responsabilité d'être un révolutionnaire cubain, et je me comporterai comme tel. Je ne laisse aucun bien matériel à mes enfants et à ma femme, et je ne le regrette pas ; au contraire, je suis heureux qu'il en soit ainsi. Je ne demande rien pour eux, car je sais que l'Etat leur donnera ce qu'il faut pour vivre et s'instruire.
J'aurais encore beaucoup à te dire, à toi et à notre peuple, mais je sens que c'est inutile, car les mots ne peuvent exprimer ce que je voudrais, et ce n'est pas la peine de noircir du papier en vain.
Jusqu'à la victoire, toujours. La Patrie ou la Mort !

Je t'embrasse avec toute ma ferveur révolutionnaire

ERNESTO CHE GUEVARA
1965

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5 octobre 2010 2 05 /10 /octobre /2010 07:43

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29 juillet 2010 4 29 /07 /juillet /2010 08:29

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Le 9 octobre 1967, dans une petite salle de l'école de La Higuera (Bolivie), Ernesto Che Guevara, fait prisonnier la veille, était assassiné. Celui que Jean-Paul Sartre qualifia d'« être humain le plus complet de notre époque » achevait ainsi une vie de révolutionnaire qui l'avait conduit, dans l'espoir généreux de soulager les souffrances des pauvres, de l'Argentine au Guatemala, de Cuba au Congo, et finalement à la Bolivie. Le président Ahmed Ben Bella l'a souvent rencontré, entre 1962 et 1965, à Alger, qui était alors une terre d'asile pour tous les anti-impérialistes du monde.

DEPUIS trente ans, Che Guevara interpelle nos consciences. Par-delà le temps et l'espace, nous entendons l'appel du « Che » qui nous somme de répondre : oui, seule la révolution peut parfois faire de l'homme un être de lumière. Cette lumière, nous l'avons vue irradier son corps nu, étendu quelque part au fond du Nancahuazu, sur ces photos parues dans les journaux des quatre coins du monde, alors que le message de son dernier regard continue de nous atteindre jusqu'au tréfonds de l'âme.

Le « Che » était un preux, mais un preux conscient, au corps affaibli par l'asthme. Je l'accompagnais parfois sur les hauteurs de Chréa, au-dessus de la ville de Blida, lorsque je voyais la crise arriver et qu'elle donnait à son visage un teint verdâtre. Qui a lu son Journal de Bolivie (1) sait avec quelle santé délabrée il a dû faire face aux terribles épreuves physiques et morales qui ont parsemé son chemin.

Il est impossible de parler du « Che » sans parler de Cuba et des relations particulières qui nous unissaient tant son histoire, sa vie, sont liées à ce pays qui fut sa seconde patrie avant qu'il ne se tourne vers là où l'appelait la révolution. Je fis la connaissance d'Ernesto Che Guevara à la veille de la crise internationale de l'automne 1962 liée à l'affaire des fusées et au blocus de Cuba décrété par les Etats-Unis. L'Algérie venait d'accéder à l'indépendance, son premier gouvernement venait d'être constitué et, en tant que chef de ce gouvernement, je devais assister, en ce mois de septembre 1962, à New York, à la session de l'ONU pour la levée symbolique du drapeau algérien au-dessus du siège des Nations unies ; cérémonie qui consacrait la victoire de notre lutte de libération nationale et l'entrée de l'Algérie dans le concert des nations libres. Le bureau politique du FLN avait décidé que ce voyage aux Nations unies devait être suivi d'une visite à Cuba. Plus que d'une visite, il s'agissait surtout d'un acte de foi marquant nos engagements politiques. L'Algérie souhaitait souligner publiquement sa totale solidarité avec la révolution cubaine, particulièrement en ces moments difficiles de son histoire. Invité le 15 octobre 1962 au matin à la Maison Blanche, j'eus de franches et chaudes discussions avec le président John Fitzgerald Kennedy à propos de Cuba. A la question directe que je lui posai : « Allez-vous vers une confrontation avec Cuba ? », il ne laissa planer aucun doute sur ses intentions réelles et me répondit : «Non, s'il n'existe pas de fusées soviétiques ; oui, dans le cas contraire. » Kennedy tenta de me dissuader avec insistance de me rendre à Cuba par un vol direct à partir de New York ; allant même jusqu'à évoquer l'éventualité d'une attaque de l'avion des forces aériennes de Cuba qui devait me transporter par l'opposition cubaine installée à Miami. A ces menaces à peine voilées, je lui rétorquai que j'étais un fellaga et que les menaces des harkis algériens ou cubains ne m'intimidaient pas.

Notre arrivée à Cuba, le 16 octobre, se déroula dans une liesse populaire indescriptible. Le programme prévoyait des discussions politiques au siège du parti à La Havane dès l'arrivée de notre délégation. Mais les choses se déroulèrent tout autrement. A peine nos valises déposées dans le lieu où nous devions séjourner, bousculant le protocole, nous nous mîmes à discuter à bâtons rompus avec Fidel, Che Guevara, Raul Castro et les autres dirigeants qui nous accompagnaient. Nous restâmes là à parler desheures et des heures durant. Bien entendu, je rapportai aux dirigeants cubains l'impression que m'avait laissée mon entrevue avec le président Kennedy. A la fin de ces débats passionnés, menés autour de tables que nous avions poussées bout à bout, nous nous aperçûmes que nous avions pratiquement épuisé le programme des questions que nous devions étudier et que notre rencontre au siège du parti n'avait plus d'objet. Et, d'un commun accord, nous décidâmes de passer directement au programme des visites que nous devions faire à travers le pays. Cette anecdote donne une idée des rapports totalement dénués de protocole qui devaient ainsi, et dès le début, être la caractéristique essentielle, la norme des liens unissant la révolution cubaine et la révolution algérienne, et des liens personnels qui m'ont lié à Fidel Castro et à Che Guevara. Cette solidarité se confirmera d'une manière spectaculaire lors de la première alerte grave qui menaça la révolution algérienne avec l'affaire de Tindouf en octobre 1963. Notre jeune armée, tout juste sortie d'une lutte de libération, qui ne possédait encore ni couverture aérienne - puisque nous n'avions pas un seul avion - ni forces mécanisées, fut attaquée par les forces armées marocaines sur le terrain qui lui était le plus défavorable. Elle ne pouvait y utiliser les seules méthodes qu'elle connaissait et qu'elle avait éprouvées lors de notre lutte de libération : c'est-à-dire la guerre de guérilla. Le désert et ses vastes étendues dénudées étaient loin des montagnes des Aurès, du Djurdjura, de la presqu'île de Collo ou de Tlemcen qui avaient été son milieu naturel et dont elle connaissait toutes les ressources et tous les secrets. Nos ennemis avaient décidé qu'il fallait briser l'élan de la révolution algérienne avant qu'elle devienne trop forte et entraîne tout sur son passage. Le président égyptien Nasser nous dépêcha très rapidement la couverture aérienne qui nous faisait défaut, et Fidel Castro, Che Guevara, Raul Castro et les dirigeants cubains nous envoyèrent un bataillon de vingt-deux blindés et plusieurs centaines de soldats (2) qui furent dirigés vers Bedeau, au sud de Sidi Bel Abbès où je leur rendis visite, et qui étaient prêts à entrer en lice si cette guerre des sables s'était poursuivie.

Ces chars possédaient un dispositif infrarouge leur permettant d'intervenir de nuit ; ils avaient été livrés à Cuba par les Soviétiques à la condition expresse de n'être mis en aucun cas entre les mains de pays tiers, y compris les Etats communistes, comme la Bulgarie. Malgré ces restrictions de Moscou, et passant par-dessus les tabous, les Cubains n'hésitèrent pas à envoyer leurs chars au secours de la révolution algérienne en danger. La main des Etats-Unis était bien évidente derrière les événements de Tindouf ; nous savions que les hélicoptères qui transportaient les troupes marocaines étaient pilotés par des Américains. Ce sont essentiellement les mêmes raisons de solidarité internationale qui conduiront plus tard les dirigeants cubains à intervenir au-delà de l'océan Atlantique, en Angola et ailleurs. Les circonstances qui présidèrent à l'arrivée de ce bataillon blindé méritent d'être rapportées, car elles illustrent plus que tout autre commentaire la nature de nos rapports privilégiés avec Cuba. En octobre 1962, lors de ma visite à Cuba, Fidel Castro avait tenu à honorer la promesse que son pays nous avait faite de fournir une aide de 2 milliards d'anciens francs (3). Compte tenu de la situation économique de Cuba, elle devait nous être envoyée, non pas en devises, mais en sucre. Malgré mon refus, car je considérais qu'à ce moment Cuba avait encore plus besoin de son sucre que nous, il ne voulut rien entendre.

Environ un an après cette discussion, un navire battant pavillon cubain accosta au port d'Oran. Avec la cargaison de sucre promis, nous eûmes la surprise de trouver deux dizaines de chars et des centaines de soldats cubains accourus à notre secours. C'est sur une feuille arrachée d'un cahier d'écolier que Raul Castro m'envoyait un bref message pour annoncer ce geste de solidarité. Bien sûr, nous ne pouvions laisser ce bateau repartir vide, aussi nous le remplîmes de produits algériens et, sur le conseil de l'ambassadeur Jorge Serguera, nous y ajoutâmes quelques chevaux barbes. Ainsi commença entre nos deux pays un troc à caractère non commercial, placé sous le sceau de la solidarité et qui, au gré des circonstances (et des contraintes), fut un élément original de nos relations.

CHE GUEVARA était particulièrement conscient des restrictions innombrables qui entravent et affaiblissent une véritable action révolutionnaire, de même que des limites qui affectent toute expérience, fût-elle la plus révolutionnaire, dès l'instant où elle est confrontée directement ou indirectement avec les règles implacables de la loi du marché et de la rationalité mercantile. Il les dénonça publiquement lors de la Conférence afro-asiatique qui se tint à Alger en février 1965. En outre, les conditions affligeantes de la conclusion de l'affaire des fusées installées à Cuba et l'accord passé entre l'Union soviétique et les Etats-Unis avaient laissé un goût d'amertume. J'eus d'ailleurs un échange de propos très durs à ce sujet avec l'ambassadeur soviétique à Alger. Tout cela conjugué avec la situation qui prévalait en Afrique laissait espérer d'immenses potentialités révolutionnaires, et avait conduit le « Che » à considérer que le maillon faible de l'impérialisme se trouvait sur notre continent et qu'il devait désormais y consacrer ses forces.

J'essayais de lui faire remarquer que ce n'était peut-être pas la meilleure façon d'aider à la maturation révolutionnaire qui se développait sur notre continent. Si une révolution armée peut et doit trouver des soutiens étrangers, elle doit cependant créer ses propres ressorts internes sur lesquels s'appuyer. N'empêche, Che Guevara tenait à ce que son engagement fût total et physique. Il se rendit à Cabinda (Angola) et au Congo-Brazzaville à plusieurs reprises. Il refusa l'avion particulier que je voulais mettre à sa disposition pour assurer une plus grande discrétion à ses déplacements. J'alertai alors les ambassadeurs d'Algérie dans toute la région pour qu'ils se mettent à sa disposition. Je le revis à chacun de ses retours d'Afrique noire et nous passions de longues heures à échanger nos idées. A chaque fois, il revenait impressionné par la fabuleuse richesse culturelle du continent, mais peu satisfait de ses rapports avec les partis marxistes des pays qu'il avait visités et dont les conceptions l'irritaient. Cette expérience de Cabinda, conjuguée avec celle qu'il fera par la suite avec la guérilla qui se déroulait dans la région de l'ex-Stanleyville (4), l'avait beaucoup déçu. Parallèlement à l'action du « Che », nous menions une autre action pour le sauvetage de la révolution armée de l'ouest du Zaïre. En accord avec Nyerere, Nasser, Modibo Keita, N'Krumah, Kenyatta et Sekou Touré, l'Algérie apportait sa contribution en envoyant des armes via l'Egypte à travers un véritable pont aérien, tandis que l'Ouganda et le Mali étaient chargés de fournir des cadres militaires. C'est au Caire, où nous étions réunis sur mon initiative, que nous avions conçu ce plan de sauvetage et nous commencions à l'appliquer lorsqu'un appel désespéré nous fut adressé par les dirigeants de la lutte armée.

Malheureusement, malgré nos efforts, notre action intervint trop tard et cette révolution fut noyée dans le sang par les assassins de Patrice Lumumba. Durant l'un de ses séjours à Alger, Che Guevara me fit part d'une demande de Fidel. Cuba étant sous étroite surveillance, rien ne pouvait être sérieusement organisé en direction de l'Amérique latine pour acheminer des armes et des cadres militaires qui avaient été entraînés à Cuba. L'Algérie pouvait-elle prendre le relais ? La distance n'était pas un handicap majeur, bien au contraire, elle pouvait jouer en faveur du secret qui conditionnait le succès même d'une opération de cette importance. Ma réponse fut bien sûr un « oui » spontané. Et aussitôt commença la mise en place des structures d'accueil pour les mouvements révolutionnaires d'Amérique latine, placées sous le contrôle direct de Che Guevara. Rapidement, les représentants de tous ces mouvements révolutionnaires se transportèrent à Alger, où je les rencontrai à maintes reprises en compagnie du « Che ». Un état-major regroupant les mouvements s'établit sur les hauts d'Alger dans une grande villa entourée de jardins que nous avions, symboliquement, décidé de leur attribuer. Cette villa Susini avait été un lieu célèbre, dont le nom est passé à la postérité. Durant la lutte de libération nationale, elle avait été un centre de torture où de nombreux résistants et résistantes trouvèrent la mort. Un jour, Che Guevara me dit : « Ahmed, nous venons d'avoir un coup dur, des hommes entraînés à la villa Susini se sont fait prendre à la frontière entre tel et tel pays (je n'ai plus souvenance des noms) et je crains qu'ils ne parlent sous la torture. » Il s'inquiétait beaucoup et craignait que le secret du lieu où se préparaient les actions armées ne soit éventé et que nos ennemis ne s'aperçoivent de la véritable nature des sociétés d'import- export que nous avions implantées en Amérique du Sud.

Che Guevara était parti d'Alger lorsque eut lieu le coup d'Etat militaire du 19 juin 1965 contre lequel, d'ailleurs, il m'avait mis en garde. Son départ d'Alger, puis sa mort en Bolivie et ma propre disparition pendant quinze années doivent être étudiés dans le contexte historique qui marqua le reflux ayant suivi la phase des luttes de libération victorieuses. Ce reflux qui sonna le glas, après l'assassinat de Lumumba, des régimes progressistes du tiers-monde et entre autres de ceux de N'Krumah, de Modibo Keita, Soekarno, Nasser, etc.

CETTE date du 9 octobre 1967 inscrite en lettres de feu dans nos mémoires évoque une journée incommensurablement sombre pour le prisonnier solitaire que j'étais, alors que les radios annonçaient la mort de mon frère et que les ennemis que nous avions combattus ensemble entonnaient leur sinistre chant de victoire. Mais plus nous nous éloignons de cette date, quand s'estompent dans les mémoires les circonstances de la guérilla qui prit fin ce jour-là dans le Nancahuazu, plus le souvenir du « Che » est présent dans l'esprit de ceux qui luttent et qui espèrent. Plus que jamais, il s'insère dans la trame de leur vie quotidienne. Quelque chose du « Che » reste attaché à leur coeur, à leur âme, enfoui tel un trésor dans la partie la plus profonde, la plus secrète et la plus riche de leur être, réchauffant leur courage, attisant leur énergie. Un jour de mai 1972, le silence opaque de ma prison jalousement gardée par des centaines de soldats fut brisé par un grand brouhaha. Ainsi appris-je que, à quelques centaines de mètres seulement, Fidel était là, visitant une ferme modèle toute proche et ignorant sans doute que je me trouvais dans cette maison mauresque isolée sur la colline dont il pouvait apercevoir les toits au-dessus de la cime des arbres. C'est certainement pour les mêmes raisons de discrétion que cette même maison avait été naguère choisie par l'armée colonialiste comme centre de torture. A ce moment, une foule de souvenirs remonta à mon esprit, une cohorte de visages, tel un film patiné par le temps, défila dans ma tête, et, jamais depuis que nous nous étions quittés, Che Guevara ne fut aussi vivant dans ma mémoire. En vérité, son souvenir ne nous a jamais quittés, mon épouse et moi. Une grande photo du Che a toujours été épinglée sur les murs de notre prison et son regard a été le témoin de notre vie quotidienne, de nos joies et de nos peines. Mais une autre photo, une petite photo découpée dans un magazine et que j'avais collée sur un carton et protégée d'un plastique nous a toujours accompagnés dans nos pérégrinations. C'est la plus chère à nos yeux. Elle se trouve aujourd'hui à Maghnia, mon village natal, dans la maison de mes vieux parents qui ne sont plus et où nous avions déposé nos plus précieux souvenirs avant de partir en exil. C'est la photo d'Ernesto Che Guevara étendu, torse nu et dont le corps irradie tant de lumière. Tant de lumière et tant d'espoir.  

 


(1) Ernesto Guevara, Le Journal de Bolivie (préface de François Maspero), La Découverte, Paris, 1995.
(2) NDLR : ces soldats étaient placés sous les ordres du commandant Efigenio Ameijeiras, un vétéran du Granma, compagnon de la première heure de Fidel et du « Che », et ancien chef de la police révolutionnaire cubaine.
(3) NDLR : correspondant à 20 millions de francs français.
(4) NDLR : actuelle Kisangani, en République démocratique du Congo (ex-Zaïre).

* Chef historique du Front de libération nationale (FLN) algérien ; premier président de l'Algérie indépendante (1962) ; renversé par le colonel Houari Boumediène en juin 1965. Président du Mouvement pour la démocratie en Algérie (MDA).

LE MONDE DIPLOMATIQUE - OCTOBRE 1997

 

Source : Vive la Révolution

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28 juin 2010 1 28 /06 /juin /2010 00:55

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La Havane, 26 juin, (RHC)--. La 3e édition de la conférence internationale « Che Guevara, Cuba et l’internationalisme révolutionnaire » se tient cette fin de semaine à Vancouver, au Canada pour débattre des idées de la Révolution, de son dynamisme et de son impact sur l’Amérique Latine et le monde.

Organisée par plusieurs organisations de solidarité avec Cuba dans cette ville canadienne, la conférence rend hommage au 82e anniversaire de la naissance du commandant Ernesto « Che » Guevara.

Parmi les invités de marque figurent Aleida Guevara, fille du grand révolutionnaire mort en Bolivie, et Manuel Yepe, journaliste et professeur de l’Institut Supérieur des Affaires étrangères de La Havane, qui a travaillé directement avec Ernesto Che Guevara, pendant les premières années du gouvernement révolutionnaire. Aleida a récemment présenté son livre « Chavez, le Venezuela et la nouvelle Amérique Latine ».

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