Pendant le sommet Union Européenn- Amérique latine à Madrid, José Maria Aznar veut« taper » sur Cuba. Rappel pour les plus jeunes.Qui est Aznar?
Sa petite moustache de caporal de la garde civile fait le bonheur des caricaturistes. Avec sa très ambitieuse femme, Ana Botella qu’il appelle, " mi Hillaria " (ma Hillary), cet ancien des Jeunesses phalangistes, dont le père fut directeur de la radio franquiste, a toujours souhaité donner de lui une image moderniste et réformatrice. José Maria Aznar, chef de file de la droite espagnole, nommé premier ministre en 1996, avait annoncé qu’il ne briguerait pas un troisième mandat, caressant l’espoir de devenir président de l’Union européenne.
Lorsqu’il arrive au pouvoir, José Maria Aznar affiche clairement ses objectifs : privatisations, libéralisation, austérité budgétaire. La potion libérale peut être distillée sans modération. Ses alliés, les nationalistes catalans et basques, roulent pour lui, tandis que les syndicats acceptent de signer une série d’accords clefs réformant le marché du travail et favorisant la précarité de l’emploi. C’est l’époque de José Maria Aznar conquérant, seul en scène, privatisant à tour de bras Téléfonica, Repsol, Endesa, Ibéria, sans opposition ou presque. L’Espagne endormie par quatorze ans de " felipisme " laissait faire, lui accordant même la majorité absolue aux élections de 2000.
José Maria Aznar a dû affronter une grève générale contre son projet obligeant les chômeurs à accepter toute offre d’emploi, même éloignée de leur métier. La catastrophe du Prestige au large de la Galice le laisse de marbre. Il refuse de se rendre sur place, minimise les conséquences. Sa morgue s’affiche sur les écrans de télévision. Et alors que 91 % des Espagnols se prononcent contre une intervention militaire en Irak, il signe avec son ami Tony Blair et quelques autres son alignement total sur la guerre voulue par l’administration nord-américaine. Ses alliés parlementaires catalans et canariens prennent leurs distances. Dans son propre parti, la protestation gonfle contre l’usage de la force US et l’alignement du premier ministre.
George Bush lui avait confié une mission : « taper » sur Cuba. Il l’a fait sans retenue et souhaite le faire à nouveau à l’occasion du prochain sommet Union Européenne- Amérique latine à Madrid.