"Allons à Cuba", le livre qui empêche Miami de dormir!

Par Roberto Pérez Betancourt
C'est il y a près de trois ans que le livre bilingue « Allons à Cuba / A visit to Cuba » avait été retiré des bibliothèques scolaires publiques du comté de Miami-Dade, mais les cinq écoliers cubains qui ornent sa couverture continuent de sourire sans se préoccuper des soucis qu'ils causent à leurs censeurs.

Il y a quelques jours, le tribunal fédéral d'appel du onzième circuit d'Atlanta, dont la réputation n'est plus à faire, a décidé, à deux voix contre une, que de nouveau, il faudrait le retirer des étagères. Ce verdict donne la raison au groupuscule de récalcitrants membres du Conseil Scolaire qui ne veulent pas se résigner à admettre les réalités représentées dans le livre.

La nouvelle instance vient d'annuler la décision préliminaire d'un magistrat qui, auparavant, avait établi qu'il s'agissait d'une mesure discriminatoire et d'une censure arbitraire dont le seul objectif était de priver ce petit livre de jeunes lecteurs.

Qu'y a-t-il de si dérangeant dans ses pages ? Qu'a pu y mettre son auteur, la nord-américaine Marjorie Stoneman Douglas, défenseur bien connue de l'environnement ?

Ses détracteurs ont bien trop peur de la vérité. Leurs viscères se nouent d'angoisse lorsqu'ils lisent qu'à Cuba, l'école est gratuite pour tous les enfants, qu'ils y portent tous un uniforme, qu'ils ont de grands sourires, qu'ils ont tous la possibilité de recevoir une bonne éducation et d'accéder à tous les niveaux en vertu du principe d'égalité sociale.

La Maffia annexionniste de Miami ne veut pas que les enfants posent des questions gênantes à leurs parents.

L'auteur est bien connu pour sa bataille en faveur de la conservation de l'environnement dans les Everglades et pour son souci de la préservation des équilibres naturels. Ce n'est pas le genre de préoccupation des groupes terroristes anticubains comme Alpha 66 qui, pendant des dizaines d'années, se sont livré à d'autres genres d'activités dans ce parc national de la Floride.

Le détail de la sentence a été recueilli dans un texte de 177 pages rédigé par le Juge d'Appel Ed Carnes, l'un des deux qui ont soutenu la demande des plaignants, tous défenseurs de l'annexionnisme cubain. Mais le juge Charles R. Wilson avait émis une opinion contraire. Il avait déclaré : « L'interdiction de livres pour enfants dans des circonstances comme celle là constituent une offense au premier amendement de la constitution des États-Unis ».

Le journal 'The New York Times' s'est prononcé dans le même sens et la controverse ne termine pas là, même si elle a déjà coûté un quart de million de dollars. Les juristes de l'Union Américaine des Libertés Civiles continue à 

assumer la défense des cinq souriants écoliers cubains afin qu'ils puissent conserver leur place sur les étagères des bibliothèques scolaires. Ces juristes sont en train de préparer le prochain procès en appel. « C'est bien clair, nous ne pouvons pas le permettre. Nous allons prendre d'autres mesures », a déclaré le directeur exécutif de l'ACLU de la Floride. Il a ajouté : « Nous ne pouvons pas permettre que les bibliothèques des écoles de Miami-Dade soient privées de points de vue que certaines personnes ne partagent pas. Malgré tous les efforts qu'ils réalisent pour essayer de maquiller les faits et de dévier les lois, la censure sera toujours la censure ».

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