Ouverture du 2ème sommet Afrique-Amérique latine dans l’île de Margarita au large des côtes vénézuéliennes

De notre correspondant au Venezuela
Kamel Amghar                   

Le deuxième sommet Afrique-Amérique du Sud s’est ouvert hier en grande pompe dans l’île de Margarita au large des côtes Vénézuéliennes. Une soixantaine de délégations, dont une vingtaine de chefs d’Etat et de gouvernement, prennent part à cette rencontre qui se poursuivra aujourd’hui également. Conduisant une importante délégation, le président algérien, Abdelaziz Bouteflika, prend une part active à ce rendez-vous entre deux ensembles régionaux que la culture, l’histoire et le destin commun rapprochent. La coopération multidimensionnelle entre le sous-continent américain et le continent noir se trouve, évidemment, au centre des consultations lors de cette rencontre de haut niveau. Il est question de faire, d’abord, une évaluation précise du chemin parcouru depuis le premier forum latino-africain qui s’est tenu à Abuja (Nigeria) en 2006, pour se pencher, ensuite, sur les perspectives et les prolongements  de ce partenariat prometteur. Les travaux de la réunion ministérielle, entamés vendredi dernier, ont porté justement sur l’examen des bilans dressés par les 8 «workgroups» installés en 2006. L’éducation, la santé, l’industrie pharmaceutique, l’agriculture, l’agroalimentaire, l’énergie et les technologies sont, en effet, considérés comme des secteurs d’excellence où les deux ensembles seraient à même de fructifier leurs savoir- faire respectifs. Sur la base de ses bilans, un plan de travail et des propositions concrètes ont été élaborés à l’intention des chefs d’Etat qui auront à y statuer.
Représentant l’Algérie à cette réunion, Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des affaires maghrébines et africaines, a souligné que ce second sommet ne peut ignorer les grandes questions qui agitent aujourd’hui la scène internationale. La crise économique et financière, les changements climatiques, la sécurité alimentaire, ainsi que la réforme de l’ONU et de ses démembrements institutionnels seraient, selon lui, les thèmes dominants de ce rendez-vous vénézuelien.
«Il s’agit essentiellement de définir en commun un modus operandi qui permettra aux deux ensembles régionaux d’unir leurs efforts pour s’en sortir à bons frais de cette grave conjoncture», annonce Messahel.
Appelant les autres Etats membres de cette association embryonnaire à «inscrire le sommet dans la concertation, la coopération et l’action concrète», l’Algérie plaide pour une exploitation rationnelle des potentialités énormes que recèlent les deux partenaires en s’engageant résolument dans des projets structurants. S’exprimant au cours d’un point de presse, Mourad Medelci, le chef de la diplomatie algérienne, cite l’effort multilatéral qui préside en ce moment à la réalisation du gazoduc Abuja-Alger-Sardaigne comme un exemple bien réel de cette façon d’être efficace. La coopération algéro-cubaine dans le domaine médical et l’industrie pharmaceutique, ainsi que le partenariat algéro-vénézuélien dans le secteur énergétique constituent aussi des succès dans ce chapitre. «Il n’y a, désormais, aucune place au romantisme politique. Nous, acteurs de ce nouveau partenariat, devons vraiment prendre parfaitement conscience des enjeux et exigences de l’heure», insiste Medelci, en se réjouissant du nouveau paysage qui se met en place doucement mais sûrement. Pour illustrer son propos, il dira qu’aujourd’hui le volume des échanges entre les deux parties dépasse, et ce, pour la première fois, le seuil des 22 milliards de dollars. Le poids des deux continents sur le plan international, s’il venait à être bien exploité, est aussi de nature à garantir leurs intérêts respectifs. La concertation réciproque aux assemblées générales de l’ONU et au sein des autres organisations multilatérales est une autre voie, toute indiquée, pour raffermir les liens de solidarité et d’assistance mutuelle entre Africains et Latinos. Le grand atelier ouvert hier dans l’île de Margarita est, en somme, appelé à donner du sang frais à
la nouvelle dynamique qui caractérise le couple Afrique-Amérique latine depuis le retour de la gauche aux commandes au début des années 2000.  

K. A.   

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