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26 septembre 2009
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Une étude sur l’évolution d’un pays qui déchaîne les passions, entre permanence d’un État rentier et innovation démocratique et sociale.Le Venezuela au-delà du mythe, Chavez, la démocratie, le changement social, sous la direction d’Olivier Compagnon, Julien Rebotier, Sandrine Revet. Éditions de l’Atelier, 2009, 238 pages, 19,90 euros.
Qui est Hugo Chavez ? L’homme déchaîne les passions. Sa rhétorique socialiste révolutionnaire suscite autant l’enthousiasme des uns que la diabolisation des autres. Loin de l’engouement acritique de certains secteurs de la gauche radicale et des accusations quelquefois calomnieuses de ses détracteurs, cet ouvrage constitue une contribution majeure à l’analyse de la réalité du Venezuela contemporain. Le gouvernement d’Hugo Chavez est au coeur d’enjeux importants, à la fois le prélude et l’un des épicentres du « virage à gauche » que connaît l’Amérique latine. La critique du gouvernement d’Hugo Chavez, quelquefois dure, est toujours documentée, qualité appréciable dans le cortège de fantasmes que nourrit la « Révolution bolivarienne ». La méthode choisie par ces universitaires consiste à juxtaposer les enquêtes précises afin de mettre en perspective les changements à la base de la société vénézuélienne. Celle-ci est dépeinte sous ses aspects les plus médiatisés (la démocratie participative, la dépendance pétrolière, les « missions » d’éducation et de santé) mais aussi sous des aspects plus méconnus (la condition indigène, l’émancipation des femmes, le rapport à la religion, le commerce informel ou encore l’aménagement du territoire). L’analyse de Steve Ellner illustre la radicalisation progressive des gouvernements successifs dirigés par Hugo Chavez sans toutefois parvenir à une définition précise du projet politique. D’un gouvernement nationaliste modéré aspirant à quelques réformes politiques, le gouvernement vénézuélien s’est transformé en porte-drapeau continental du « socialisme du XXIe siècle ». Le flou permet de contenir les aspirations d’un ensemble très hétérogène. Une partie des partisans d’Hugo Chavez souhaite la fin des affrontements incessants avec l’opposition, tandis que d’autres tentent de poursuivre le processus de transformation de la société et de construire un réseau d’institutions parallèles, quitte à affronter l’opposition. On peut regretter que d’autres aspects, tels que les relations sociales ou la politique extérieure, soient omis. L’émancipation de la tutelle états-unienne est un objectif primordial pour la réussite du processus en cours. Une étude des diverses tentatives d’unité de l’Amérique latine, de la relation privilégiée avec Cuba et de la « solidarité des proscrits » aurait sans doute enrichi le propos de l’ouvrage. Entre la permanence d’un État rentier et les innovations démocratiques et sociales, le livre dépeint un pays à la croisée des chemins, au-delà des polémiques récurrentes, au-delà des clichés habituels, au-delà du mythe…
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