La mauvaise performance de la récolte de canne à sucre vaut son siège à Luis Manuel Avila.

Lors de la campagne 1988-1989, Cuba se retrouvait leader mondial de l’exportation de sucre, avec une production atteignant 8,1 millions de tonnes (Mt). Depuis l’effondrement du bloc soviétique et la perte des subsides liés à sa place de satellite dans l’Empire, l’île a vu sa production rapidement décliner. En 2008, la production de sucre n’atteignait déjà plus que 1,4 Mt, selon les derniers chiffres officiels publiés. La production actuelle permettrait tout juste de couvrir les besoins de la population estimés à 700 000 tonnes. « La récolte de canne à sucre peut être qualifiée de désastreuse en terme de production et d’efficacité. Le pays n’avait pas enregistré une campagne sucrière aussi pauvre depuis 1905 », alors que la récolte avait atteint 1,23 Mt, accuse le quotidien officiel du Parti communiste cubain, Granma. De fait, le président Raul Castro a accepté la démission de son ministre de l’industrie sucrière nommé en 2008, Luis Manuel Avila, qui a « reconnu les déficiences de son travail qui lui avaient été signalées ».

Afin de dépendre moins de ses importations de produits alimentaires, qui représentent 80 % de ses besoins, le gouvernement cubain avait réorienté il y a quelques années 60 % de la superficie consacrée à la canne à sucre vers d’autres cultures. Environ 100 000 travailleurs de la filière sucre avaient également été déplacés vers d’autres secteurs agricoles dans ce pays où l’économie est contrôlée à 90 % par l’Etat. Aujourd’hui, 750 000 hectares de terres cultivables sont consacrés à la canne à sucre. Sur les 61 unités de transformation, seules dix d’entre elles auraient atteint leurs objectifs de production, estime Granma.

Orlando Garcia, un ingénieur chimiste de 53 ans, remplace désormais Luis Manuel Avila, dont il était le vice-ministre.

Source : Usine nouvelle