Le 16 mars 2011, les avocats de Gerardo Hernández présentaient un affidavit devant la Cour de Miami Dade, une Cour dirigée par la juge Joan Lenard, dans le cadre d’un recours en Habeas Corpus, la dernière démarche légale possible pour une quelconque révision de son procès. C’est la même démarche qu’ont accomplie à ce jour Antonio Guerrero et René González.
Ces recours en Habeas Corpus sont basés sur les résultats d’une enquête réalisée pour le Comité National Free The Five et qui démontrait preuves à l’appui que, lors du procès des 5, des journalistes avaient été payés par le gouvernement nord-américain pour créer une ambiance défavorable aux accusés et obtenir plus facilement de très lourdes condamnations. Ces conclusions, présentées officiellement par les responsables de Free The Five le 22 mars 2011 constituent les « faits nouveaux » requis pour entreprendre toute nouvelle action juridique.
Le gouvernement étatsunien, à travers la Fiscalía - le Parquet - avait jusqu’à la fin avril pour présenter ses conclusions. C’est chose faite depuis ces tout derniers jours.
En effet, le 26 avril, le gouvernement des Etats-Unis a demandé que soit rejetée la demande d’Habeas Corpus de Gerardo et a insisté pour qu’il ne puisse bénéficier d’une audience pour présenter ses arguments et réfuter les soi-disant preuves présentées contre lui. La position officielle est contenue dans un document de 123 pages plus trois annexes qui a été remis au tribunal fédéral de Miami par la Procureur Général Carolina Heck-Miller, qui est l’Avocat Général principal contre Gerardo Hernández, celle qui en 2005 avait refusé de mettre en examen Luis Posada Carriles…
Le 28 avril, la même demande a été présentée par le gouvernement américain, concernant la demande d’Habeas Corpus d’Antonio Guerrero et de René González . Ce à quoi s’attendaient l’un et l’autre.
Les défenseurs de Gerardo, de Tony et de René ont quelques jours pour présenter une réponse. Après quoi la juge Lenard prendra la décision de rouvrir ou non le dossier.
Inutile de dire à quel point se fait sentir l’absence de Lenny Weinglass, décédé il y a à peine quelques semaines mais qui a tenu bon face à son cancer jusqu’à ce qu’il ait terminé la rédaction des Habeas Corpus !
C’est son message que nous gardons en mémoire : « Le pire qui puisse arriver à quelqu’un dans le système judiciaire nord-américain, c’est d’être seul. La solidarité est nécessaire pour montrer que le monde veille et que la loi doit être appliquée ».
Annie Arroyo
Kubako Etxea / France-Cuba