Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

  • : Cuba Si Lorraine
  • : blog des amis de Cuba en Lorraine
  • Contact

19610419-CubaVictoryPlayaGiron-crop.jpg
-
cooltext517277295.png
MILCIA---copie-1.jpg
cooltext517276476.png
cooltext517276264.pngcooltext517275991.png
cooltext517276810.png
             -
colonne-gauche-copie-1.jpg
.

logo-gauche.jpg
-
Capture-freeforfive.JPG
cuba-debate.jpg 1er-mai-cuba
Pour en savoir plus
Cliquez sur l'image !

Recherche

nos amis + liens utiles

  .

titre_891504.jpg
.
.
.
RHC-1.JPG
Cubavision-TV.jpg
.
.
cuba_linda.jpg
. 

Archives

cooltext518801341.png
cooltext518803453.gif

Catégories

 

Sans-titre-1-copie-3.jpg

neruda-fidel.jpg

  logo-bas-ok.jpg

 

25 août 2009 2 25 /08 /août /2009 09:15

Pour les désigner, on parle d’elles comme des « bandes émergentes ». Sur une grande partie du territoire colombien, on assiste à une recomposition du paramilitarisme, phénomène dont les caractéristiques sont les mêmes aujourd’hui qu’au début des années 90 : trafic de drogue, extorsion, occupation de terres avec déplacements forcés, intervention dans la vie politique. L’insécurité et le crime s’étendent en Colombie comme des signes évidents de l’échec de la politique de « sécurité démocratique » du président Álvaro Uribe, sur laquelle il s’appuie pour tenter d’être réélu.

/ Antonio Albiñana, Público, 22 août 2009.


 

Pour la politologue Claudia López, qui a révélé le scandale de la parapolitique en Colombie, « les faits démontrent que si les FARC disparaissaient aujourd’hui, les chiffres de la violence resteraient pratiquement inchangés, à l’exclusion des attentats et des explosions de mines ». Le gouvernement d’Álvaro Uribe a centré sa politique de sécurité sur la défaite de la guérilla, alors que le phénomène le plus étendu dans l’ensemble du pays est celui de la réapparition du paramilitarisme. D’après la police nationale, les paramilitaires sont organisés en huit bandes qui regroupent 4.500 personnes. Mais plusieurs ONG, ainsi que la Défense du peuple[1] ont identifié plus de 80 groupes qui opèrent dans 273 villes, et qui disposent d’au moins 10.000 hommes armés. La moitié d’entre eux provient de groupes paramilitaires qui sont supposés avoir été démobilisés.

Depuis le début de son second mandat en 2006, Uribe a mis en œuvre un processus de démobilisation en accord avec les paramilitaires, dont la majorité était regroupée sous la bannière des Autodéfenses Unies de Colombie (AUC). Des « cérémonies » publiques de remises d’armes ont été organisées, avec la participation d’organismes internationaux. Des chefs paramilitaires comme Salvatore Mancuso ont même eu la possibilité de prendre la parole devant le Parlement, pour mettre en avant les « services » rendus à la Colombie dans la lute contre la guérilla. En réalité, comme l’a dénoncé la Mission de suivi de l’Organisation des Etats américains (OEA), toutes les armes n’ont pas été remises, et pas les plus modernes non plus, ce qui a permis  au paramilitarisme de se réorganiser dans les départements de Nariño, Córdoba, La Guajira et Bolívar. Dans le département de Norte de Santander, Mancuso, grâce à ses gradés, a remis sur pied le redoutable Bloque Catatumbo, responsable de 2.000 assassinats.

Dans le département de Sucre, les hommes de Jorge 40, actuellement extradé aux Etats-Unis, comme Mancuso, pour trafic de drogue (pas pour les crimes du paramilitarisme), ont reconnu avoir tué au moins 1500 personnes. Personne n’a été jugé et c’est en toute liberté qu’ils continuent d’opérer, alliant déplacements forcés de paysans avec une activité légale couverte par les politiques, les chefs d’entreprises et les fonctionnaires. Le paramilitarisme n’a jamais été réellement puni pour les massacres qu’il a perpétrés ni pour le commerce illicite qui le fait vivre.

Les « bandes émergentes » les plus importantes du pays sont les Águilas negras, qui agissent dans les départements de Córdoba, Santander, Magdalena Medio, Antioquia et dans des quartiers populaires de Bogota ; Los Rastrojos, héritiers du cartel du nord du département de Valle del Cauca, sont présents dans une grande partie du pays ; enfin, Los Paisas. Ces groupes font ce qu’ils ont toujours fait : trafic de drogue, extorsion, occupation de terres et déplacements forcés des paysans, viols comme moyen de pression. Ils agissent dans 25 des 32 départements du pays.

Ils sont également présents dans la sphère politique ; les paramilitaires persécutent des dirigeants communautaires, des membres d’organisations de défense des droits humains et des victimes, et ils sont bien placés au sein des structures d’État. Le scandale le plus récent a touché le procureur en chef de Medellin, Valencia Cossio, frère du ministre de la Justice. Certaines de ses activités sont supposées avoir été réalisées, au moins en partie, au service des plus terribles paramilitaires de la région. Il est actuellement en attente de jugement.

Les bureaux de la Défense du peuple ont même subi les attaques du nouveau paramilitarisme, même si en réalité, il n’y a jamais eu qu’un seul paramilitarisme, comme le signalent des membres de l’institution : « des paramilitaires ayant été démobilisés se regroupent à nouveau et reprennent les recrutements de mineurs ». Le 11 août, la Défense du peuple a été victime d’un cambriolage ; un ordinateur a été volé, contenant des informations sur les violations des droits humains commises par les paramilitaires et par la force publique. Les mêmes vols ont eu lieu aux sièges de la Défense du peuple de Barrancabermeja et Cartagena.

D’après le défenseur du peuple, les menaces contres les ONG et les défenseurs des droits humains sont constantes à Bogota et dans les départements de César, Magdalena et Bolívar. Par ailleurs, les paysans sont victimes d’assassinats et autres types de menaces pour les obliger à se déplacer. Il y a aujourd’hui plus de 3,5 millions de déplacés internes en Colombie, et ce nombre continue d’augmenter.

Pourtant, le gouvernement d’Uribe n’apporte aucune réponse à ce phénomène, il agit avec faiblesse et traite l’action des paramilitaires (assassinats, extorsions, expulsions) comme des actes isolés relevant de la « délinquance commune ». Il existe souvent une certaine connivence entre les forces de l’ordre et les groupes paramilitaires, et les énormes bénéfices tirés du trafic de drogue servent à engraisser tout le monde.

Comme l’écrivait cette semaine Claudia López dans le quotidien El Tiempo, « le narcotrafic est lavé de tout soupçon et légitimé par le biais de politiques et de fonctionnaires : ils sont gouverneurs, maires, colonels, fonctionnaires, chefs d’entreprises et ils travaillent dans la plus totale légalité. Leurs activités coûtent la vie à des dizaines de milliers de Colombiens ». De nombreux parlementaires ont appuyé Uribe lors de sa première réélection, prisonniers qu’ils étaient de leurs liens avec le paramilitarisme. La politique colombienne « est plus que jamais aux mains de la mafia et de la corruption ».

Notes

[1] En Colombie, la Défense du peuple est une entité publique chargée de veiller à la promotion, à l’exercice et la mise en avant des droits humains. Elle est représentée aux échelles nationale, départementale et municipale.

Article initialement publié en espagnol par Público : Uribe tolera el auge de los paramilitares en Colombia

Texte traduit et publié en français par info sud télé

Tags: ,

This entry was posted on Lundi, août 24th, 2009 at 19 h 25 min and is filed under Articles. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0 feed.

Partager cet article
Repost0

commentaires