La guerre que les Etats-Unis mènent contre Cuba n'en finit pas.
Depuis 1959, tout leur a été bon : intervention armée, actions de sabotage, terrorisme [1], assassinats de diplomates, tentatives d'assassinat contre Fidel Castro lui-même, provocations les plus diverses y compris le financement de groupes oppositionnels et, enfin, un blocus inhumain.
Avec Cuba - de Kennedy à Obama [2] - tous les présidents américains n'ont eu, jusqu'à aujourd'hui, qu'un seul objectif : anéantir l'exemple d'un pays latino-américain qui s'est libéré de leur oppression et qui - en dépit des difficultés qui lui sont imposées - parvient à offrir à son peuple un niveau social que lui envient les peuples voisins. [3]
Certains, en France, se permettent de juger de la situation cubaine selon les normes d'un pays qui ne connaît pas les agressions et les tentatives de déstabilisation permanentes d'une super-puissance comme les Etats-Unis.
Ils n'oublient qu'une seule chose : Cuba est un pays en guerre - une guerre qui lui est infligée. Cuba doit se défendre.
Quant aux journalistes des grands médias français - chiens de garde du système de domination occidentale - leur haine de Cuba n'a d'égale que leur mansuétude vis-à-vis des crimes de guerre perpétrés par les Etats-Unis. Ces auto-proclamés défenseurs des droits de l'homme n'ont pas honte de qualifier de "bavures" l'assassinat par l'aviation américaine de 21 civils, dont 4 femmes et un enfant, comme cela vient de se produire en Afghanistan, le 22 février dernier. [4]
La solidarité latino-américaine avec Cuba
En Amérique latine, c'est différent : les peuples et nombre de dirigeants comprennent les Cubains et soutiennent leur lutte.
Car tous - du Chili au Nicaragua, en passant par le Brésil - TOUS, sans exception, ont eu à souffrir, à un moment ou à un autre, de l'ingérence ou de l'agression militaire de leur encombrant voisin du Nord.
Ce 24 février, réunis à Cancun (Mexique), les chefs d'Etat latino-américains ont tenu à condamner énergiquement le blocus économique, commercial et financier que les Etats-Unis appliquent contre Cuba ; ils ont dénoncé les lois à caractère extraterritorial, comme la loi Helms-Burton, qui vont à l’encontre des normes du droit international et provoquent d’importants dommages au peuple cubain.
La coopération avec le Brésil
Le Brésil apporte à Cuba un soutien économique non négligeable comme l'attestent les résultats de la récente visite du président Lula dans l'île (Photo : Lula et Raul Castro - février 2010).
Plusieurs projets de coopération sont en cours. Ainsi, le port de Mariel, à 50 km de La Havane, sera modernisé pour devenir le plus grand port d'Amérique centrale avec une capacité de mouvement d'un million de conteneurs par an. Les investissements seront de l'ordre de 800 millions de dollars dont 443 seront financés par le gouvernement brésilien.
Plusieurs autres accords ont été paraphés, touchant au domaine agricole : développement de la production de soja à Cuba ; contrôle génétique et biologique des fléaux agricoles, notamment pour la tomate et le poivron.
La presse brésilienne a également rapporté que la troisième entreprise de médicaments génériques du Brésil allait installer une fabrique dans l'île, en partenariat avec une entreprise cubaine. L'idée est d'utiliser Cuba comme plate-forme d'exportation de médicaments génériques pour la région.
Comme l'a rappelé le président Lula, le Brésil souhaite amplifier le commerce entre les deux pays et devenir le premier partenaire de Cuba en matière de politique d’investissement et de développement. A l'issue de sa visite, il a déclaré : "C'est avec enthousiasme que mon gouvernement finance des entreprises brésiliennes afin qu'elles puissent travailler ici et aider au développement de Cuba".
Solidarité commune avec Haïti
Le président Lula a aussi expliqué que ses rencontres avec les dirigeants cubains avaient permis "d’approfondir la politique de solidarité de Cuba, du Brésil et d’autres pays d’Amérique latine envers Haïti". Pour lui, les Cubains "sont les mieux préparés, et nous tenons à travailler ensemble pour redonner l’espoir aux Haïtiens".
JPD (depuis le Brésil)
[1] Citons, entre autres, l'attentat du 6 octobre 1976 contre le vol 455 de la compagnie Cubana qui a causé la mort des 73 passagers et membres de l’équipage. "Cette action terroriste fut reliée à Orlando Bosch [...] qui avait été formé par la CIA". (Noam Chomsky)
[2] Depuis sa prise de fonction Barack Obama a assoupli le "mur des Caraïbes" : ont été levées les restrictions qui interdisaient aux Cubains vivant aux Etats-Unis de visiter leur famille sur l’île, plus de 14 jours tous les trois ans et qui limitaient les transferts de fonds à 100 dollars par mois.
Pour le reste pas de changement : les Cubains vivant aux Etats-Unis et n’ayant pas de famille dans leur pays d’origine ne peuvent toujours pas se rendre dans l'île ; les sanctions économiques contre les entreprises qui commercent avec Cuba continuent de s'appliquer ; les échanges culturels sont entravés, jusqu'à l'Orchestre Philarmonique de New York qui a été interdit de se produire à La Havane.
[3] "La révolution a étendu l'accès à l'assistance médicale, à l'éducation et autres besoins basiques de prévoyance qui - dans le passé - étaient interdits à beaucoup de Cubains". (Mauricio Font, Cubain vivant aux Etats-Unis, professeur de sociologie à l'Université de la ville de New York)
[4] Déjà en septembre dernier des avions de l'OTAN avaient tué 142 civils.