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19 juillet 2010 1 19 /07 /juillet /2010 23:05

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Quand je me suis réuni avec les économistes du Centre de recherche sur l’économie mondiale (CIEM), le mardi 13 juillet, je leur ai parlé de l’excellent documentaire réalisé par le cinéaste français Yann Arthus-Bertrand avec la participation des personnalités internationales les plus prestigieuses et les mieux informées, sur un autre terrible danger qui menace notre espèce et qui se déroule sous nos yeux : la destruction de l’environnement.

Le documentaire affirme d’une manière claire et lapidaire :

« Dans la grande aventure de la vie sur la Terre, chaque espèce a un rôle à jouer, chaque espèce occupe sa place. Aucune n’est inutile ou nocive, elles s’équilibrent toutes. Et c’est là où, toi, homo sapiens, tu entres dans l’Histoire. Tu jouis d’un legs fabuleux de 4 milliards d’années, fourni par la Terre. Tu n’as que 200 000 ans, mais tu as déjà changé la face du monde.

« L’invention de l’agriculture a changé notre histoire. Ce fut voilà moins de 10 000 ans.

« L’agriculture a été notre première grande révolution. Elle a abouti aux premiers excédents et donné naissance aux villes et aux civilisations. Les souvenirs des milliers d’années en quête de nourriture se sont évanouis. Ayant fait du grain le levain de la vie, nous avons multiplié la quantité de variétés et nous avons appris à les adapter à nos sols et à nos climats. Nous sommes comme toutes les espèces sur la Terre. Notre principale préoccupation quotidienne est de nous alimenter. Quand le sol est moins que généreux et que l’eau devient rare, nous sommes capables de faire des efforts prodigieux pour tirer de la terre de quoi rester en vie.

« La moitié de l’humanité laboure le sol, plus des trois quart avec les mains.

« Énergie pure. L’énergie du Soleil, capturée durant des millions d’années par des millions de plantes voilà plus de cent millions d’années. Elle est charbon. Elle est gaz. Mais elle est surtout pétrole.

« Ces soixante dernières années, la population de la Terre est presque triplé. Et plus de 2 milliards de personnes ont déménagé dans les villes.

« New York. La première mégalopole du monde est le symbole de l’exploitation de l’énergie que la Terre fournit au génie humain. La main-d’œuvre de millions d’immigrants, l’énergie du charbon, le pouvoir indispensable du pétrole. Les États-Unis ont été les premiers à chevaucher le phénoménal, le révolutionnaire pouvoir de l’ "or noir". Dans les champs, les machines ont remplacé les hommes. Un litre de pétrole génère autant d’énergie que cent paires de mains en vingt-quatre heures.

« Ils produisent assez de grains pour alimenter 2 milliards de personnes. Mais beaucoup de ce grain ne sert pas à alimenter les gens. Ici et dans d’autres nations industrialisées, il est transformé en nourriture pour le bétail ou en biocarburant.

« À perte de vue, de l’engrais en bas, du plastique en haut.  Les serres d’Almería (Espagne) sont le potager de l’Europe. Une ville de légumes de calibre standard attend chaque jour que des centaines de camions les amènent aux supermarchés du continent. Plus un pays est développé, plus ses habitants consomment de viande. Comment peut-on satisfaire la demande mondiale sans recourir à des fermes d’élevage dans le style camp de concentration ? Toujours plus rapide. Comme le cycle de vie du bétail, qui peut ne jamais avoir vu un pré.

«  Dans ces lots de nourriture, bourrés de millions de têtes de bétail, il ne pousse pas un brin de pâturage. Une flotte de camions de chaque coin du pays apporte des tonnes de céréales, d’aliments de soja et de granulés de protéines qui se convertiront en tonnes de viande. Résultat : il faut 100 litres d’eau pour produire un kilo de pommes de terre ; 4 000 litres pour un kilo de riz et 13 000 litres pour un kilo de viande de bœuf. Sans parler du pétrole brûlé dans le procès de production et le transport.

« Nous savons que la fin du pétrole bon marché est imminente, mais nous nous refusons à le croire.

« Los Angeles. Dans cette ville qui s’étend sur plus de cent kilomètres, il y a presque autant  de voitures que d’habitants.

« Le jour ne semble guère plus qu’un pâle reflet des nuits qui convertissent la ville en un ciel étoilé.

« Partout, les machines creusent, extraient et arrachent de la terre les morceaux d’étoiles enterrées dans ses profondeurs depuis sa création… Minerais.

« 80 p. 100 de cette richesse minérale est consommé par 20 p. 100 de la population mondiale. Avant la fin de ce siècle, l’extraction excessive aura liquidé la quasi-totalité des réserves de la planète.

« Depuis 1950, le volume du commerce internationale a augmenté de vingt fois ; 90 p. 100 du commerce se fait par mer. 500 millions de conteneurs sont transportés chaque année,  envoyés aux plus grands centres de consommation…

« Depuis 1950, la prise de poissons a quintuplé, de 18 millions à 100 millions de tonnes par an. Des milliers de navires-usines sont en train de vider les océans. Les trois quarts des pêcheries sont  épuisés, terminées ou en danger de l’être.

« 500 millions d’humains vivent sur les terres désertiques du monde, plus que toute la population d’Europe réunie.

« Israël a converti le désert en terre arable. Bien que ces fermes soient irriguées maintenant au compte-goutte, la consommation d’eau continue d’augmenter en même temps que les exportations.

« Le Jourdain, autrefois puissant, n’est plus qu’un ruisseau; son eau a volé vers les supermarchés du monde entier dans des cageots de fruits et légumes.

« L’Inde court le risque d’être le pays qui souffrira le plus du manque d’eau au prochain siècle. L’irrigation massive a nourri sa population croissante et 21 millions de puits ont été creusés ces cinquante dernières années.

« Las Vegas a été construite dans le désert. Des millions de personnes y vivent. Des milliers d’autres y arrivent chaque mois. Ses habitants sont parmi les plus gros consommateurs d’eau au monde.

«  Palm Springs est une autre ville du désert à végétation tropicale et luxueux terrains de golf. Combien de temps continuera de prospérer ce mirage ? La Terre ne peut pas le supporter.

« Le Colorado, qui conduit l’eau à ces villes, est l’un de ces fleuves qui ne se jettent pas dans la mer.

« La pénurie d’eau pourrait toucher 2 milliards de gens avant 2025.

 

« Toute la matière vivante est liée : eau, air, terre et arbres.

« Les forêts primitives fournissent un habitat aux trois quarts de la biodiversité de la planète, autrement dit de toute la vie sur la Terre.

« …En  quarante ans seulement, la plus grande forêt pluvieuse au monde, l’Amazonie, a diminué de 20 p. 100, cédant la place à des fermes d’élevage ou à des fermes de soja ; 95 p. 100 de ce soja sert à alimenter du bétail et des oiseaux de basse-cour en Europe et en Asie. Ainsi donc, une forêt est transformée en viande.

« Plus de 2 milliards de personnes, presque le tiers de la population mondiale, dépendent encore du charbon. En Haïti, l’un des pays les plus pauvres au monde, le charbon est l’un des principaux biens de consommation de la population.

«  Sur les collines d’Haïti, il ne reste que 2 p. 100 de forêts.

« Chaque semaine, plus d’un million de personne augmentent la population des villes du monde. Un être humain sur six vits maintenant dans un environnement précaire, insalubre et surpeuplé, sans accès à des besoins quotidiens comme l’eau, le drainage, l’électricité. La faim s’étend de nouveau. Elle touche presque 1 milliard de personnes. Sur toute la planète, les pauvres luttent pour survivre, tandis que nous continuons de creuser pour trouver des ressources sans lesquelles nous ne pouvons pas vivre.

« Nos activités libèrent des quantités gigantesques de dioxyde de carbone. Sans nous en rendre compte,  molécule après molécule, nous avons modifié l’équilibre climatique de la Terre.

« La banquise de l’Arctique fond sous l’effet du réchauffement global. Elle s’est amincie de 40 p. 100 en 40 ans. Sa superficie en été se rétrécit d’année en année. Elle pourrait disparaître en été d’ici à 2030. Certains disent d’ici à 2015.

« D’ici à 2050, le quart des espèces terrestres pourrait être menacé d’extinction.

« …comme le Groenland se réchauffe rapidement, l’eau douce de tout un continent coule vers l’eau salée des océans.

« La glace du Groenland contient 20 p. 100 de toute l’eau douce de la planète ; si elle fond, le niveau de la mer va augmenter de prés de sept mètres. L’atmosphère de notre planète est un tout indivisible. C’est un bien que nous partageons tous.

« Au Groenland, des lacs apparaissent dans le paysage. La couche de glace fond à une vitesse que même les scientifiques les plus pessimistes ne prévoyaient pas voilà dix ans. Ces fleuves alimentés par des glaciers se rejoignent de plus en plus et émergent à la surface. On croyait que l’eau gèlerait dans les profondeurs de la glace. Au contraire, il coule sous la glace, emportant la banquise vers la mer où elle se brise, se transformant en iceberg.

« L’expansion de l’eau en se réchauffant a provoqué, rien qu’au XXe siècle, une élévation de 20 cm. Tout devient instable. Les récifs de corail sont extrêmement sensibles au moindre changement de température de l’eau ; 30 p. 100 ont disparu. Ils sont un maillon essentiel dans la chaîne des espèces.

« Si le niveau de la mer continue de s’élever de plus en plus vite, que deviendront les grandes villes comme  Tokyo, la plus peuplée au monde ?

« …en Sibérie, et dans de nombreuses parties du monde, il fait si froid que le sol est constamment gelé. On le connaît comme le permafrost. Sous cette superficie, repose une bombe climatique à retardement : le méthane, un gaz à effet de serre vingt fois plus puissant que le dioxyde de carbone. Si le permafrost fond, la libération du méthane pourrait faire échapper l’effet de serre à tout contrôle, avec des conséquences imprévisibles.

« 20 p. 100 de la population du monde consomme 80 p. 100 de ses ressources.

« Le monde investit douze fois en dépenses militaires qu’en aide aux pays en développement.

« 5 000 personnes meurent tous les jours de boire de l’eau polluée ; 1 milliard de personnes n’ont pas accès à l’eau potable.

« Près de 1 milliard ont faim.

« Plus de la moitié des céréales vendues dans le monde sert à nourrir des animaux ou à produire du biocarburant.

« Les espèces meurent mille fois vite que le rythme naturel.

« Les trois quarts des pêcheries sont épuisées, diminuées ou en déclin dangereux.

«  La température moyenne des quinze dernières années a battu tous les records.

« La banquise est moins épaisse de 40 p. 100 que voilà quarante ans. »

Dans les dernières minutes de son documentaire, Yann Arthus-Bertrand se fait moins dur pour vanter quelques faits positifs de la part de pays qu’il a eu le devoir de mentionner sans vouloir les offenser ni les blesser.

Il affirme à la fin :

« Il est temps d’être tous ensemble. L’important n’est pas ce qui a été, mais ce qui reste. Nous avons encore la moitié des forêts du monde, des milliers de fleuves, de lacs et de glaciers, et des milliers d’espèces réussies.  Nous savons aujourd’hui que les solutions sont là. Nous avons tous le pouvoir de changer. Qu’attendons-nous donc?

« Il dépend de nous d’écrire ce qui viendra. Ensemble. »

 

« La question qui a occupé le gros de mes efforts – le danger imminent d’une guerre qui serait la dernière de la préhistoire de notre espèce – et à laquelle j’ai consacré neuf Réflexions depuis le 1er juin, ne cesse de s’aggraver de jour en jour.

« Logiquement, 99,9 p. 100 des gens bercent l’espoir que le bon sens s’imposera.

 

À voir tous les aspects de la réalité, néanmoins, je n’envisage aucune possibilité, hélas, qu’il en soit ainsi.

Je pense donc qu’il serait bien plus correct que nos peuples se préparent à se colleter avec cette réalité, ce qui sera notre seul espoir.

C’est bien ce que font les Iraniens, comme nous l’avions fait, nous, en octobre 1962, quand nous avions décidés de disparaître plutôt que de nous rendre.

Aujourd’hui comme hier, c’est le jeu du hasard, non le mérite de l’intelligence ou de l’histoire individuel d’aucun de nous.

Les nouvelles quotidiennes en provenance de l’Iran confirment exactement la position de leurs autorités : soutenir leur juste droit à la paix et au développement, mais avec un facteur nouveau, la production de 20 kg d’uranium enrichi à 20 p. 100, assez pour construire un engin nucléaire, ce qui affole encore plus ceux qui ont adopté, voilà belle lurette, la décision d’attaquer ce pays. Je l’ai analysé vendredi 16 avec nos ambassadeurs.

Obama ne pourra pas la modifier, et il n’a d’ailleurs pas montré la moindre intention de le faire.

 

 

Fidel Castro Ruz

Le 18 juillet 2010

16 h 28

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19 juillet 2010 1 19 /07 /juillet /2010 22:47

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Mon vieil et prestigieux ami,

Je suis profondément heureux de te voir salué et reconnu par toutes les institutions politiques du monde comme le symbole de la liberté, de la justice et de la dignité humaine.

On a fait de toi un travailleur forcé des carrières de pierre, comme ils l’ont fait avec José Marti lorsqu’il avait 17 ans.

J’ai fait moins de deux ans de prison politique, mais cela m’a suffi pour comprendre ce que sont 27 ans dans la solitude de la prison, privé de sa famille et de ses amis.

Dans les dernières années de ton martyr, ta patrie, sous la tyrannie de l’apartheid, devint après la bataille de Cuito Cuanavale un instrument de guerre contre les combattants internationalistes cubains et angolais qui avançaient sur la Namibie occupée. Personne ne pouvait plus te cacher les nouvelles sur la solidarité que le peuple, sous ta conduite, suscitait parmi tous les honnêtes gens de la Terre.

Alors comme aujourd’hui, l’ennemi était sur le point de lancer une frappe nucléaire ayant pour cible les troupes qui se battaient contre l’odieux système de l’apartheid.

Personne n’a jamais été capable de t’expliquer d’où étaient venus ces engins de mort et quand ils avaient été emportés.

Tu es venu en visite dans notre patrie et lui as exprimé ta solidarité quand tu n’étais pas encore le président sud-africain librement élu par le peuple.

Aujourd’hui, l’humanité est menacée par le risque le plus grave de toute l’histoire de notre espèce.

Exerce ton immense force morale pour maintenir l’Afrique du Sud aussi loin que possible des bases militaires des Etats-Unis et de l’OTAN.

Certains qui, hier, étaient les amis de l’apartheid rivalisent cyniquement d’hypocrisie pour se faire passer pour des amis de l’Afrique du Sud.

Les peuples d’Afrique qui survivront à la catastrophe nucléaire auront plus que jamais besoin des connaissances scientifiques et des progrès de la technologie sud-africaine.

L’humanité peut encore se préserver des coups destructeurs de la tragédie nucléaire qui approche et de la catastrophe environnementale déjà présente.

Fraternellement,

Fidel Castro Ruz

18 juillet 2010

9h03

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16 juillet 2010 5 16 /07 /juillet /2010 09:24

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Enrique Ubieta Gómez

La Isla desconocida

Si par hasard vous avez du sortir quelques minutes pendant que Fidel en personne parlait à la télé cet après-midi, vous aurez remarqué sa voix multipliée dans les foyers. La fièvre créée par l’annonce de son retour dans l’arène – précédée quelques jours auparavant par sa présence physique dans un important centre de recherches et par les photos qui envahirent rapidement le cyberespace -, fut récompensée par le certitude de que le Commandant continue d’être l’homme d’Etat dangereux (pour l’empire) et l’analyste politique qui a esquivé toutes les variantes possibles de guerre et dérouté 12 présidents étasuniens. Rien à voir avec l’idée, totalement étrange à la manière d’être cubaine, du culte de la personnalité. Fidel n’est pas un Dieu, c’est un guerrier qui ne se laisse pas vaincre, même pas par les années.

 

Nombreux sont ceux qui l’ont écouté  aujourd’hui avec tendresse, cet homme qui a conduit les révolutionnaires du Tiers Monde pendant des décennies, scrute encore les yeux de ses interlocuteurs avec la même force que celle avec laquelle il regarde les yeux du monde. Pour quelques minutes toutes les transnationales médiatiques lui ont rendu hommage sans le vouloir: sa seule présence était une nouvelle, la Nouvelle. A tel point que les idiots du coin se mirent à crier que c’était une manœuvre du gouvernement pour attirer l’attention. Mais quelle classe de personne celle qui peut interrompre le trafic des informations dans le monde – un trafic corrompu, d’intérêts, qui méprise pour être inutiles la vérité et l’honneur -, et accaparer l’attention des amis et des ennemis! Il ne suffit pas de dire la vérité, il faut que celui qui la dise soit profondément respecté de tous. Et quelles vérités il a prononcées ! De bien tristes certitudes qui illuminent le sentier obscur qu’emprunte l’impérialisme sur la pointe des pieds. Fidel nous a demandé de nous unir, sur tous les continents, contre la folie de l’avarice qui nous poussera à l’extermination. Ce vieil homme est un jeune rebelle qui vient de descendre de la Sierra. « Fidel, Fidel, qu’a donc Fidel que les américains ne peuvent rien contre lui! », rappelait la phrase que les Latino-Américains ont scandée pendant des décennies, alors qu’ils l’écoutaient.

 

La Révolution vit, vivra toujours. Vive Fidel !

 

Fuente: http://la-isla-desconocida.blogspot.com/2010/07/fidel.htm
version espagnole:
http://www.rebelion.org/noticia.php?id=109665
 
traduction: R. Muller
Association Suisse Cuba Genève

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28 juin 2010 1 28 /06 /juin /2010 17:01

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À mesure que j’écrivais chacune des mes Réflexions antérieures et qu’une catastrophe pour l’humanité s’approchait à toute allure, mon plus grand souci était ce que je considérais un devoir élémentaire : informer le peuple cubain.

Aujourd’hui, je suis plus apaisé que voici vingt-six jours. Comme des choses continuent de se produire sur le court terme, je peux reprendre et enrichir les informations que j’adresse à l’opinion publique nationale et internationale.

Obama s’est engagé à assister aux matchs des quarts de finale, le 2 juillet, si son pays passait les huitièmes. Il aurait dû savoir mieux que personne que ces quarts de finale ne pourraient pas se dérouler, car de très graves événements surviendraient avant.

Vendredi dernier, 25 juin, une agence de presse internationale connue pour la minutie avec laquelle elle détaille les informations qu’elle élabore, a publié des déclarations du « commandant de la marine du corps d’élite des Gardiens de la révolution islamique, le général Ali Fadavi », qui avertissait : « Si les États-Unis et leurs alliés inspectent des bâtiments iraniens dans les eaux internationales, "ils recevront une réponse dans le golfe Persique et dans le détroit d’Ormuz". »

La nouvelle provient de l’agence de presse iranienne Mehr, qui informe : «La  marine des Gardiens de la révolution compte des centaines de bateaux équipés de lance-missile".

Cette dépêche, élaborée presque à la même heure que ce que publiait Granma, voire avant, semblait sur certains points une copie conforme des paragraphes des Réflexions que j’ai rédigées le jeudi 24 juin et que le journal a publiées le vendredi 25.

La coïncidence s’explique parce que nous partons tous deux d’un raisonnement logique, auquel je recours toujours. Je ne savais rien de ce qu’avait publié l’agence iranienne.

Je n’ai pas le moindre doute qu’à peine les bâtiments de guerre des USA et d’Israël auront occupé leurs postes – auprès des navires étasuniens patrouillant déjà aux abords des côtes iraniennes – et tenteront d’inspecter le premier cargo de ce pays, une pluie de projectiles s’abattra dans une direction et dans l’autre. Ce sera le moment exact où une terrible guerre débutera. Il est impossible de prévoir combien de navires couleront ni de quels pavillons ils seront.

Connaître la vérité à temps est le plus important pour notre peuple.

Peu importe que presque tous mes compatriotes – 99,9 p. 100 ou plus, pourrais-je dire – conservent par instinct naturel l’espoir que je me trompe et partagent mon souhait sincère dans ce sens. J’ai échangé avec des personnes des milieux les plus proches de moi et reçu aussi des nouvelles de nombreux citoyens nobles, dévoués et passionnés de leur devoir qui, à la lecture de mes Réflexions, n’en contestent absolument pas les analyses, assimilent, croient et acceptent mes raisonnements, mais qui, toutefois, consacrent aussitôt leur temps au travail auquel ils appliquent leurs énergies.

C’est justement ce que nous souhaitons de nos compatriotes. Le pire serait qu’ils apprennent soudainement le déclenchement de gravissimes événements, sans avoir écouté avant la moindre information au sujet de cette éventualité, et qu’ils soient la proie du désarroi et de la panique, ce qui serait indigne d’un peuple aussi héroïque que le peuple  cubain qui a failli être la cible d’une attaque nucléaire massive en octobre 1962 et qui n’a pas hésité un moment à faire son devoir.

Au cours de nos héroïques missions internationalistes, les combattants et les chefs courageux de nos Forces armées révolutionnaires ont failli aussi être la cible d’attaques nucléaires quand ils s’approchaient de la frontière méridionale de l’Angola d’où les forces racistes sud-africaines avaient été délogées après la bataille de Cuito Cuanavale et se retranchaient à la frontière namibienne.

Le Pentagone, avec l’assentiment du président étasunien, avait fourni aux racistes sud-africains, par Israël interposé, environ quatorze armes nucléaires plus puissantes que celles qui sont tombées sur les villes japonaises d’Hiroshima et de Nagasaki, comme je l’ai expliqué dans d’autres Réflexions.

Je ne suis ni prophète ni devin. Personne ne m’a rien dit de ce qui allait se passer : tout a été le fruit de ce que je qualifie de raisonnement logique.

Nous ne sommes pas des novices ni des intrus dans ce thème compliqué.

Après la crise nucléaire, on peut augurer de ce qu’il surviendra dans le reste de l’Amérique ibérophone.

Dans ces circonstances, on ne pourra pas parler de capitalisme ou de socialisme. S’ouvrira une étape de gestion des biens et services disponibles dans cette partie du continent. Ceux qui gouvernent aujourd’hui les pays continueront forcément de le faire, plusieurs très proches du socialisme et d’autres euphoriques devant l’ouverture d’un marché mondial qui s’ouvre aujourd’hui aux carburants, à l’uranium, au cuivre, au lithium, à l’aluminium, au fer et à d’autres métaux qu’on envoie aux pays développés et riches qui disparaîtra soudain.

Des aliments qui s’exportent aujourd’hui abondamment sur ce marché mondial disparaîtront aussi d’une manière abrupte.

            Dans de telles circonstances, les produits les plus élémentaires nécessaires à la vie : les aliments, l’eau, les carburants et les ressources du sous-continent au sud des USA abondent pour maintenir un peu de cette civilisation qui, dans son avancée désordonnée, a conduit l’humanité à une pareille catastrophe.

            Des graves incertitudes continuent toutefois de planer : les deux plus puissantes nations nucléaires, les États-Unis et la Russie, pourront-elles s’abstenir d’employer leurs armes atomiques l’une contre l’autre ?

            Ce qui ne fait pas le moindre doute, c’est que les armes atomiques de la Grande-Bretagne et de la France, alliées des États-Unis et d’Israël – qui ont imposé, enthousiastes, la résolution qui déclenchera inévitablement la guerre, laquelle, pour les raisons que j’ai expliquées, deviendra aussitôt nucléaire – menacent le territoire russe, bien que la Russie et la Chine aient tenté d’éviter ce dénouement dans la mesure de leurs forces et de leurs possibilités.

            L’économie de la superpuissance s’effondrera comme un château de cartes. La société étasunienne est la moins préparée à supporter une catastrophe comme celle que l’Empire a provoquée là où il a vu le jour.

            Nous ignorons quels seront les effets des armes nucléaires sur l’environnement, lesquels se déclencheront inévitablement à plusieurs endroits de notre planète et, dans la variante la moins grave, seront nombreux.

            Aventurer des hypothèses de ma part serait faire de la science-fiction.

 

 

Fidel Castro Ruz

Le 27 juin 2010

14 h 15

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25 juin 2010 5 25 /06 /juin /2010 11:30

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Quand Granma publiera ces lignes demain vendredi, le 26 juillet, cette date à laquelle nous nous rappelons toujours avec fierté l’honneur d’avoir résisté aux coups de boutoir de l’Empire, sera fort lointaine, même si à peine trente-deux jours nous en séparent.

 

Ceux qui décident de chaque pas du pire ennemi de l’humanité – l’impérialisme étasunien, ce mélange de sordides intérêts matériels, de  mépris et de sous-estimation des autres habitants de la planète – ont tout calculé avec une précision mathématique.

 

J’ai écrit dans mes Réflexions du 16 juin : « On nous glisse diaboliquement les nouvelles entre deux matchs de la Coupe du monde de football, de sorte que personne ne s’en soucie… »

 

La fameuse compétition sportive est entrée dans ses moments les plus passionnants. Pendant quatorze jours, les équipes formées par les meilleurs joueurs de trente-deux pays se sont battus pour accéder aux huitièmes de finale ; viendront ensuite les quarts de finale, les demi-finales et la finale.

 

Le fanatisme sportif ne cesse de croître, envoûtant des centaines de millions, voire des milliards de personnes dans le monde.

 

Je me pose une question : combien savent, en revanche, que des bâtiments de guerre étasuniens, dont le porte-avions Harry S. Truman, escorté d’un ou de plusieurs sous-marins atomiques et d’autres navires de guerre dotés de missiles et de canons plus puissants que ceux des vieux cuirassés de la dernière guerre mondiale (1939-1945), ont franchi le canal de Suez en direction des côtes iraniennes ?

 

Les forces navales yankees sont accompagnées de navires de guerre israéliens équipés eux aussi d’armements de pointe, pour inspecter n’importe quel bateau chargé des exportations et des importations des produits commerciaux dont l’économie iranienne a besoin pour fonctionner.

 

Le Conseil de sécurité des Nations Unis a, sur proposition des USA soutenus par la Grande-Bretagne, la France et l’Allemagne, voté une dure résolution à laquelle aucun des cinq pays titulaires n’a opposé son droit de veto.

 

Le Sénat étasunien a voté une résolution plus dure.

 

Plus tard, l’Union européenne en a voté une autre encore plus dure. Tout ceci a eu lieu avant le 20 juin, ce qui explique pourquoi le président français, Nicolas Sarkozy, s’est rendu d’urgence en Russie pour s’entretenir avec le chef d’État de ce puissant pays, Dmitri Medvedev, dans l’espoir de négocier avec l’Iran et d’éviter le pire.

 

Il s’agit maintenant de calculer quand les forces navales étasuniennes et israéliennes se déploieront devant les côtes iraniennes afin de s’unir aux porte-avions et autres bâtiments des USA qui montent déjà la garde dans cette région.

 

Le pire, c’est que, à l’instar des USA, Israël, leur gendarme du Moyen-Orient, possède des avions d’attaque dernier cri et des armes atomiques très modernes que ceux-ci lui ont fournies, ce qui en fait, par sa force de frappe, la sixième puissance nucléaire des huit reconnues à ce titre, dont l’Inde et le Pakistan.

 

En 1979, l’ayatollah Ruhollah Khomeiny avait renversé le shah d’Iran sans employer une seule arme. Plus tard, les USA imposèrent à ce pays une guerre au cours de laquelle l’Iraq employa des armes chimiques – dont ils lui avaient fourni les composants en même temps que les renseignements dont avaient besoin ses unités de combat – contre les Gardiens de la Révolution iranienne. Cuba le sait parce que, comme je l’ai expliqué d’autres fois, elle présidait le Mouvement des pays non alignés. Nous savons bien les ravages causés à la population iranienne. Mahmud Ahmadineyad, le chef d’État iranien actuel, commandait la sixième armée des Gardiens de la Révolution et les Corps des Gardiens dans les provinces occidentales du pays qui supportèrent le gros de cette guerre.

 

Aujourd’hui, comme voilà trente et un ans, les États-Unis et Israël sous-estiment le million de soldats des forces armées iraniennes, leur capacité de combat terrestre, ainsi que les forces aériennes, maritimes et terrestres des Gardiens de la Révolution.

 

À quoi il faut ajouter les vingt millions d’hommes et de femmes âgés de douze à soixante ans, choisis et entraînés systématiquement par les diverses institutions militaires, parmi les soixante-dix millions d’habitants du pays.

 

L’administration étasunienne avait tracé un plan pour déclencher un mouvement politique qui, se fondant sur la soif de consommation capitaliste, aurait divisé les Iraniens et renversé leur gouvernement.

 

Cet espoir n’est plus qu’une lubie. Il est risible de penser que les bâtiments de guerre étasuniens et israéliens puissent éveiller les sympathies d’un seul Iranien !

 

J’avais cru au départ, après avoir analysé la situation, que la deuxième guerre coréenne serait le détonateur de la seconde guerre imposée à l’Iran par les USA.

 

La réalité s’est inversée : la guerre d’Iran déclenchera aussitôt la guerre de Corée.

 

Les dirigeants nord-coréens, accusés d’avoir coulé le Cheonan, mais qui savent pertinemment que cette corvette a été coulée par une mine que les services de renseignement yankees ont collée à sa coque, ne perdront pas une seconde et agiront dès que l’attaque sera déclenchée contre l’Iran.

 

Il est tout à fait juste que les supporteurs se passionnent pour la Coupe du monde de football. Moi, je fais mon devoir de mettre notre peuple en garde, en pensant surtout à notre jeunesse pleine de vie et d’espoirs, en particulier nos merveilleux enfants, pour que les faits ne nous prennent pas à l’improviste.

 

Je souffre de penser à tant de rêves conçus par les être humains et aux créations étonnantes qu’ils ont été capables d’engendrer en seulement quelques milliers d’années.

 

Quand les rêves les plus révolutionnaires sont en train de se concrétiser et que la patrie se redresse fermement, que j’aimerais me tromper !

 

 

 

 

Fidel Castro Ruz

Le 24 juin 2010

21 h 34

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17 juin 2010 4 17 /06 /juin /2010 11:57

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Réflexions du compañero Fidel

 

LE CONFLIT INÉVITABLE

 

 

J’ai affirmé récemment que le monde oublierait vite la tragédie que la politique suivie pendant plus de deux siècles par notre voisine de superpuissance, les États-Unis, allait provoquer.

Nous connaissons sa façon d’agir retorse et rusée ; la croissance économique impétueuse dont elle a bénéficié à partir du développement technique et scientifique ; les richesses énormes et illimitées qu’une minorité exiguë, dans ce pays et dans les autres, a accumulées aux dépens de la grande majorité de son peuple travailleur et de ceux du reste du monde.

Quels sont ceux qui se plaignent toujours plus, sinon les travailleurs, les professions libérales, les prestataires de services, les retraités, les chômeurs, les enfants de rues, les gens privés des connaissances élémentaires, autrement dit l’immense majorité des presque sept milliards d’habitants de notre planète dont les ressources vitales s’épuisent à vue d’œil ?

Comment les forces de l’ordre qui devraient censément les protéger les traitent-elles ?

Quels sont ceux que tabassent les policiers, dotés de tous les instruments de répression possible ?

Inutile de décrire des faits que les peuples de partout, y compris aux USA, observent tous les jours par leurs téléviseurs, leurs ordinateurs et d’autres médias.

Il est un peu plus difficile de déchiffrer les projets sinistres de ceux qui ont entre les mains le sort de l’humanité et qui sont assez insensés pour croire qu’on peut imposer un tel ordre mondial.

Qu’ai-je écrit dans mes cinq dernières Réflexions qui ont occupé des espaces dans Granma et sur le site web CubaDebate du 30 mai au 10 juin 2010?

Les facteurs de base d’un avenir très proche ont été déjà posés, sans marche arrière possible. Les événements passionnants de la Coupe du monde de football en Afrique du Sud ont capté nos esprits ces derniers jours.

C’est à peine si l’on a le temps de respirer durant les six heures transmis en direct par les télévisions de presque tous les pays du monde.

Après avoir vu les matchs de ces six derniers jours entre les équipes les plus prestigieuses, j’ose croire, selon mes vues peu fiables, que le champion sera l’Argentine, le Brésil, l’Allemagne, l’Angleterre ou l’Espagne.

Toutes les équipes éminentes ont montré leurs griffes de lion dans ce sport où je ne voyais auparavant que des gens courant sur un grand terrain d’un but à l’autre. Maintenant que, grâce à des noms fameux comme Maradona et Messi, je connaît les exploits du premier comme le meilleur joueur de foot dans l’histoire et son point de vue de que l’autre est aussi bon ou meilleur que lui, je peux désormais distinguer le rôle de chacun des onze joueur.

J’ai aussi appris ces jours-ci que le nouveau ballon de foot était à géométrie variable dans l’air, qu’il était plus rapide et rebondissait bien plus. Les joueurs, à commencer par les gardiens, se plaignent de ces nouvelles caractéristiques, mais les avants et les défenseurs aussi, et pas mal, parce que le ballon est très rapide et qu’ils ont appris toute leur vie à en maîtriser un autre. Ce sont les dirigeants de la FIFA qui en décident à chaque Mondial.

Cette fois-ci, ils ont transformé ce sport ; c’en est un autre, même s’il s’appelle pareil. Les supporteurs, qui ne connaissent pas les changements introduits dans le ballon – qui est l’âme d’un grand nombre d’activités sportives – et qui remplissent les gradins de n’importe quel  stade en profitent comme pas deux et accepteront n’importe quoi sous le nom magique et glorieux du football. Même Maradona, qui fut le meilleur joueur de l’histoire, se résignera tout bonnement à ce que d’autres footballeurs marquent plus de buts, de plus loin, plus spectaculaires et mieux ciblés que lui, dans les mêmes cages de mêmes dimensions que celles face auxquelles il se tailla une si grande renommée.

Dans le base-ball amateur, c’était différent : les battes passaient du bois à l’aluminium, et de l’aluminium au bois, seuls des normes données étaient établies.

Les puissants clubs professionnels des USA ont décidé d’appliquer des normes rigoureuses à la batte et toute une série d’exigences traditionnelles qui maintiennent les caractéristiques du vieux sport. De fait, ils ont imprimé un intérêt spécial à ce spectacle et amélioré leurs énormes profits que paient le public et la publicité.

Dans le tourbillon sportif actuel, un sport aussi extraordinaire et noble que le volley-ball, qui plaît tant dans notre pays, est en pleine Ligue mondiale, sa compétition annuelle la plus importante, après les Jeux olympiques et les championnats du monde.

Vendredi et samedi dernier, notre Cité des sports  a accueilli les avant-derniers matchs qui se dérouleront à Cuba. Notre équipe n’a pas encore perdu. Le dernier adversaire en date a été l’Allemagne, qui compte dans ses rangs un géant de 2,14 m, excellent au smash. Notre équipe a fait un vrai exploit en gagnant tous les sets, sauf le troisième du second match. Formée en sa quasi-totalité de jeunes, dont l’un n’a que seize ans, elle a montré une capacité de réaction étonnante. L’actuel champion européen est la Pologne, que l’équipe allemande a battue à deux reprises. Avant ces succès, nul n’aurait supposé que l’équipe cubaine serait de nouveau parmi les meilleures au monde.

Mais dans un autre domaine, la politique, le chemin est, hélas, jonché de risques énormes.

Un point que j’ai signalé auparavant parmi les facteurs clefs d’un avenir très proche et sans marche arrière possible, c’est le torpillage du Cheonan,  bâtiment dernier cri de la marine sud-coréenne qui a fait naufrage le 26 mars en quelques minutes, provoquant la mort de quarante-six marins et des dizaines de blessés.

Le gouvernement sud-coréen a ordonné une enquête pour savoir si cette corvette avait été coulée par suite d’une explosion interne ou externe. Après avoir constaté qu’il s’agissait de ce dernier cas, il a accusé le gouvernement de Pyongyang. Or, la Corée du Nord ne disposait que d’un vieux modèle de torpille soviétique. Séoul ne disposait d’aucun autre élément, hormis la logique la plus élémentaire, et ne pouvait même pas imaginer une autre cause.

En mars dernier, en tant que premier pas, le gouvernement sud-coréen a ordonné d’activer les haut-parleurs de propagande situés à onze points de la zone démilitarisée qui sépare les deux Corée et devenus silencieux depuis 2004.

Le haut commandement de forces armées de la République populaire démocratique de Corée a déclaré de son côté qu’il détruirait ces haut-parleurs dès qu’ils commenceraient à transmettre, déclarant textuellement qu’il convertirait Séoul en une « mer de feu ».

Vendredi dernier, l’armée sud-coréenne a annoncé qu’elle le ferait dès que le Conseil de sécurité annoncerait ses mesures pour le torpillage du Cheonan. Les deux républiques ont le doigt sur la détente.

Le gouvernement sud-coréen ne pouvait imaginer que son proche allié, les USA, avait posé une mine au fond du Cheonan, comme le raconte le journaliste d’enquête Wayne Madsen dans un article publié le 1er juin 2010 dans le Global Research, où il donne une explication cohérente des événements, en partant du fait que la Corée du Nord ne possède aucun missile ni instrument capable de couler le Cheonan que n’auraient pu détecter les appareils dernier cri du chasseur sous-marin.

La Corée du Nord ayant été accusé de quelque chose qu’elle n’avait pas commis, Kim Jong Il s’est rendu d’urgence en Chine en train blindé.

Quand ces faits soudains se sont déclenchés, le gouvernement sud-coréen ne pouvait envisager aucune autre cause possible.

Dans un climat de sport et d’allégresse, le ciel s’assombrit toujours plus.

Les visées des USA sautent aux yeux depuis belle lurette dans la mesure où l’administration agit poussée par ses propres dessins sans aucun autre choix possible.

Accoutumé comme il est à imposer ses visées par la force, le gouvernement étasunien pousse Israël à attaquer les installations d’enrichissement d’uranium iraniennes, en recourant aux avions les plus modernes et aux armes de pointe qu’il lui fournit d’une manière irresponsable, et il a suggéré à Israël, sans frontière commune avec l’Iran, de demander à l’Arabie saoudite l’autorisation de survoler un long et étroit couloir pour raccourcir ainsi considérablement la distance entre le point de départ des avions agresseurs et les cibles à détruire.

Selon le plan divulgué dans ses parties essentielles par le renseignement israélien, des vagues successives d’avions attaqueront les cibles pour les pulvériser.

Samedi dernier, le 12 juin, d’importants organes de presse occidentaux ont informé que l’Arabie saoudite avait concédé un couloir aérien à Israël, après accord du département d’État des USA, afin que les chasseurs-bombardiers israéliens puissent faire des essais de vol en vue d’attaques surprise sur l’Iran, et qu’ils l’avaient déjà fait dans l’espace aérien saoudite.

Des porte-parole israéliens n’ont rien nié, se bornant à déclarer que des pays arabes redoutaient plus le développement nucléaire iranien qu’Israël lui-même.

Le 13 juin, alors que le Times de Londres informait, à partir de sources de renseignement, que l’Arabie saoudite avait autorisé Israël à utiliser un couloir aérien sur son territoire pour attaquer l’Iran, le président Ahmadinejad déclarait, en recevant les lettres de créance présentées par le nouvel ambassadeur saoudite à Téhéran, Mohamad ibn Abbas al Kalabi, que de nombreux ennemis ne souhaitaient pas des relations proches entre les deux pays, « mais que si l’Iran et l’Arabie saoudite restaient à côté l’un de l’autre, ces ennemis renonceraient à poursuivre leur agression. »

Ces déclarations se justifient à mon avis du point du vue iranien, quelles qu’en soient les raisons. L’Iran ne veut sans doute pas blesser en quoi ce soit ses voisins arabes.

Les Yankees n’ont pas pipé mot, mais, comme on peut le constater, ils brûlent plus que jamais du désir de liquider le gouvernement nationaliste iranien.

Il faut pourtant bien se demander : quand le Conseil de sécurité analysera-t-il le torpillage du Cheonan, cette merveille de la marine sud-coréenne ? Quelle conduite adoptera-t-il, après que les doigts sur la détente auront actionné les armes dans la péninsule coréenne ? Est-il vrai ou faux que l’Arabie saoudite a, en accord avec le département d’État, autorisé Israël à utiliser sur son territoire un couloir aérien qui permettra à ses bombardiers d’attaquer les installations iraniennes, y compris par emploi des armes atomiques que lui ont fournies par les USA ?

On nous glisse diaboliquement les nouvelles entre deux matchs de la Coupe du monde de football, de sorte que personne ne s’en soucie…

 

 

Fidel Castro Ruz

Le 16 juin 2010

20 h 17

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11 juin 2010 5 11 /06 /juin /2010 16:52

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J’ai écrit mes Réflexions du mardi 8 juin, « Au seuil de la tragédie » en début d’après-midi. Plus tard, j’ai regardé le programme de la télévision, « Table ronde », de Randy Alonso, qui débute en général à 18 h 30.

Ce jour-là, de prestigieux intellectuels cubains qui participaient à ce programme, soumis aux questions pertinentes du directeur, répondirent avec éloquence qu’ils respectaient beaucoup mon opinion, mais qu’ils ne croyaient pas qu’il y ait des raisons pour que l’Iran rejette l’éventuelle résolution  – connue alors – que devait adopter le Conseil de sécurité de New York, le 9 juin au matin et qui avait été sans aucun doute concertée entre les dirigeants des trois puissances ayant le droit de veto, les États-Unis, l’Angleterre et la France, avec leur homologues de Russie et de Chine, qui le possèdent aussi.

À cet instant, j’ai dit aux personnes proches qui m’accompagnent d’ordinaire : « Que je regrette de n’avoir pas conclu mes Réflexions en disant que personne plus que moi ne souhaite se tromper », mais il était tard et je ne pouvais en retarder l’envoi au site web « CubaDebate » et au journal Granma.

Le lendemain, comme je savais que la réunion du Conseil de sécurité s’ouvrait à dix heures, j’ai eu l’idée de mettre CNN en espagnol qui devait sans aucun doute donner des nouvelles du débat. De fait, j’ai pu écouter le discours par lequel son président présentait un projet de résolution soumis quelques jours avant par les États-Unis et soutenu par la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne.

Des représentants des principaux États impliqués dans ce projet ont pris la parole. La représentante des USA a expliqué pourquoi son pays le votait, sous le prétexte éculé qu’il fallait punir l’Iran d’avoir violé les principes du Traité de non-prolifération nucléaire. De son côté, le représentant de la Turquie, dont l’un des navires de la flottille qui apportait des aliments au million et demi de Palestiniens assiégés dans un morceau de leur patrie avait été victime de la brutale attaque héliportée des troupes d’élites israéliennes, au petit matin du 31 mai, a fait savoir que son gouvernement s’opposait à de nouvelles sanctions contre l’Iran.

CNN, dans son créneau de nouvelles, a présenté des vues de mains levées en fonction de prise de position, dont celle du représentant du Liban, qui fit savoir que son pays s’abstiendrait.

On peut résumer l’attitude des membres du Conseil de sécurité qui ont voté contre la résolution dans la main droite sereine et ferme de la représentante du Brésil qui avait exposé d’un ton sûr les raisons pour lesquelles son pays s’y opposait.

Comme il y avait encore des tas de nouvelles sur ce point, je suis allé sur TeleSur qui a étanché pendant des heures ma soif insatiable d’informations.

Le président Lula da Silva a prononcé à Natal, dans le  Nord-Est du Brésil, deux phrases lapidaires : les sanctions étaient imposées par « ceux qui croient à la force, et non au dialogue » ; la réunion du Conseil de sécurité « aurait pu servir à discuter du désarmement des pays qui ont des armes atomiques ».

Il ne serait pas étonnant qu’Israël et les États-Unis, ainsi leurs étroits alliés ayant droit de veto au Conseil de sécurité – la France et le Royaume-Uni – veuillent profiter de l’énorme intérêt que soulève la Coupe du monde de football pour rassurer l’opinion internationale, indignée par la conduite criminelle des troupes d’élite israéliennes face à la Bande de Gaza.

Il est donc très probable que le coup de griffe soit retardé de quelques semaines, voire que la plupart des gens oublient cette question durant les chaudes journées d’été. Il ne restera plus qu’à observer le cynisme dont les dirigeants israéliens feront étalage quand la presse les mitraillera de questions dans les prochains jours. Le puissant Empire, le moment voulu,  élèvera toujours plus la barre en matière d’exigences avant d’appuyer sur la gâchette. Il rêve de répéter l’histoire de Mossadegh en 1953 ou de ramener l’Iran à l’âge de pierre, une menace dont il aime user dans ses rapports avec le Pakistan.

L’État d’Israël voue une telle haine aux Palestiniens qu’il n’hésiterait pas à envoyer le million et demi d’hommes, de femmes et d’enfants de Gaza aux fours crématoires dans lesquels les nazis exterminèrent des millions de juifs de tous les âges.

Il semblerait que la croix gammée du Führer soit aujourd’hui le drapeau d’Israël. Je ne le dis pas par haine, j’exprime le sentiment d’un pays qui s’est solidarisé avec les juifs et les a accueillis quand, à la dure époque de la Deuxième Guerre mondiale, le gouvernement de Batista, soumis à l’impérialisme, tenta de renvoyer un navire transportant des juifs de France, de Belgique et de Hollande qui avaient échappé aux persécutions nazies.

Au triomphe de la Révolution, j’ai connu de nombreux membres de la communauté juive installée à Cuba ; je leur ai rendu visite et je me suis entretenu avec eux à plusieurs reprises. Nous ne les avons jamais expulsés. Les différends sont nés des lois révolutionnaires qui touchaient des intérêts économiques ; par ailleurs, la société de consommation attirait beaucoup de juifs, alors que la Révolution impliquait des sacrifices. Beaucoup sont partis, mais d’autres sont restés dans notre patrie, prêtant des services utiles à Cuba.

Un jour ténébreux se lève sur le monde.

Hier, à 12 h 44, Obama a parlé de la résolution du Conseil de sécurité.

En voici quelques extraits, selon la version espagnole de CNN.

« Aujourd’hui, le Conseil de sécurité a voté à la majorité des sanctions contre l’Iran à cause de ses violations réitérées…

« Cette résolution contient les sanctions les plus fortes contre le gouvernement iranien et adresse un message sans ambiguïté quant à la volonté de la communauté internationale de freiner l’expansion des armes atomiques.

« Pendant des années, le gouvernement iranien a violé les obligations qui sont les siennes aux termes du Traité de non-prolifération nucléaire.

« Tout en s’occultant derrière la rhétorique, les dirigeants iraniens continuent d’agir.

« Quand j’ai pris ma fonction voilà seize mois, l’intransigeance iranienne était déjà bien forte.

« Nous lui avons offert des perspectives d’un avenir meilleur s’il respectait ses obligations internationales.

« Ici, il n’y a pas deux poids deux mesures.

« L’Iran a violé ses obligations de suspendre l’enrichissement de l’uranium en accord avec les résolutions du Conseil de sécurité

«Voilà pourquoi ces mesures sont si sévères.

« Ce sont les plus rigoureuses imposées à l’Iran.

« Ceci prouve qu’il existe une vision commune qu’il ne convient à personne de mettre au point ces armés au Moyen-Orient. »

Cette sélection de phrases du bref discours d’Obama est plus que suffisante pour prouver combien la politique du puissant Empire est faible, inconsistante et injustifiable.

Obama avait admis dans son allocution à l’Université islamique Al-Azhar, du Caire, qu’ « en pleine Guerre froide, les États-Unis avaient joué un rôle dans le renversement d’un gouvernement iranien démocratiquement élu », bien qu’il n’ait jamais précisé quand ni dans quel but. Il est même possible qu’il ne se rappelle pas comment les USA renversèrent Mossadegh pour pouvoir installer à sa place la dynastie de Reza Pahlévi, le shah d’Iran, qu’ils armèrent jusqu’aux dents pour en faire leur principal gendarme au Moyen-Orient et qui accumula une immense fortune grâce aux richesses pétrolières du pays.

À l’époque, l’État d’Israël ne possédait aucune arme nucléaire. L’Empire disposait, lui, d’une force de frappe atomique énorme et sans rivale. Et c’est alors qu’il eut l’idée aventurière de créer au Moyen-Orient un nouveau gendarme qui menace aujourd’hui une partie considérable de la population mondiale et qui est capable d’agir avec son indépendance et son fanatisme caractéristiques.

 

Fidel Castro Ruz

Le 10 juin 2010

11 h 59

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9 juin 2010 3 09 /06 /juin /2010 11:55

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Ni Obama ni le président de Corée du Sud n’ont  encore pu, depuis le 26 mars, expliquer ce qu’il est vraiment arrivé à la corvette phare de la marine de guerre de ce dernier pays, le Cheonan, un chasseur sous-marins dernier cri qui participait à des manœuvres avec la marine étasunienne à l’ouest de la presqu’île de Corée, aux limites des deux Républiques, et qui a été coulé, ce qui a entraîné la mort de quarante-six membres d’équipage et fait des dizaines de blessés.

 

L’embarrassant pour l’Empire, c’est que son allié sait de sources bien informées que la corvette a été coulée par les USA. Il n’y a pas moyen d’occulter ce fait qui l’escortera comme une ombre.

 

Dans une autre partie du monde, les circonstances s’ajustent aussi à des événements bien plus dangereux qu’en Asie de l’Est et ne peuvent manquer de survenir, sans que le superpuissant Empire ait les moyens de l’éviter.

 

Israël ne s’abstiendra pas d’activer et d’employer en toute indépendance la considérable force de frappe que les États-Unis lui ont procurée. Penser autrement, c’est ignorer la réalité.

 

Un autre point très grave, c’est que les Nations Unis n’ont de leur côté aucun moyen de changer le cours des événements, et très bientôt les archiréactionnaires au pouvoir en Israël se heurteront à la résistance indomptable de l’Iran, une nation de plus de soixante-dix millions d’habitants et aux traditions religieuses notoires qui n’acceptera les menaces insolentes d’aucun adversaire.

 

Bref, l’Iran ne pliera pas devant les menaces d’Israël.

 

Les habitants du monde profitent de plus en plus, comme de bien entendu, des grands événements sportifs, récréatifs, culturels et autres auxquels ils consacrent leur temps libre limité au milieu des devoirs quotidiens qui occupent une grande partie de leur vie.

 

La Coupe du monde de football qui se déroulera en Afrique du Sud leur prendra dans les prochains jours tout leur temps libre. Ils suivront avec émotion les actions des personnages les plus connus. Ils observeront chaque pas de Maradona et se rappelleront le goal spectaculaire qui donna la victoire à l’Argentine au cours d’une rencontre classique. Un autre Argentin pointe spectaculairement au firmament : petit mais rapide, il apparaît tel l’éclair et marque de la tête ou des jambes à une vitesse insolite. Messi, d’origine italienne, est suivi de près par tous les supporters.

 

Leur imagination est poussée au délire quand ils voient les nombreux stades où les matchs ont lieu. Les concepteurs et architectes ont créé des ouvrages auxquels le public n’aurait jamais songé.

 

Il est impossible que les gouvernements, qui vivent de réunion en réunion pour remplir les obligations que la nouvelle époque a déposées sur leurs épaules, aient le temps de connaître l’avalanche de nouvelles que la télévision, la radio et la presse ne cessent de divulguer.

 

Presque tous dépendent exclusivement des informations que leur font parvenir leurs conseillers. Certains des chefs d’État les plus puissants et les plus importants qui prennent les décisions fondamentales ont pour habitude de communiquer entre eux sur téléphone portable plusieurs fois par jour. Toujours plus de millions de personnes dans le monde vivent pendus à ces petits appareils dont on ne sait toujours pas quels effets ils ont sur la santé. Et s’évanouit l’envie que nous devrions ressentir de ne pas avoir joui de ces possibilités à notre époque qui s’éloigne à son tour rapidement en très peu d’années, presque sans nous en rendre compte.

 

On a su hier, au milieu du tourbillon, que le Conseil de sécurité voterait peut-être aujourd’hui une résolution en souffrance pour imposer un quatrième cycle de sanctions à l’Iran qui refusé d’arrêter son enrichissement de l’uranium.

 

Ce que cette situation a d’ironique, c’est que s’il s’agissait d’Israël, les États-Unis et leurs alliés les plus proches diraient aussitôt que ce pays n’a pas signé le Traité de non-prolifération et opposeraient leur veto à la résolution !

 

En revanche, on accuse l’Iran de juste produire de l’uranium enrichi jusqu’à 20 p. 100, mais l’on demande aussitôt l’application de sanctions économiques pour l’asphyxier. Il est évident par ailleurs qu’Israël agira comme à son habitude, avec un fanatisme fasciste, à l’instar des soldats d’élite héliportés en pleine nuit sur les bateaux de la flottille solidaire qui transportait des aliments pour la population assiégée de Gaza, tuant plusieurs personnes et en blessant des dizaines d’autres qui ont été ensuite arrêtées en même que les membres d’équipage.

 

Il est évident qu’Israël tentera de détruire les installations où l’Iran enrichit une partie de l’uranium qu’il produit, et que l’Iran ne se résignera pas à un traitement aussi inégal.

 

Les conséquences des magouilles impériales des USA pourraient être catastrophiques et toucheraient l’ensemble des habitants de la planète, bien plus que toutes les crises économiques réunies..

 

 

Fidel Castro Ruz

Le 8 juin 2010

12 h 33

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5 juin 2010 6 05 /06 /juin /2010 07:35

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A lire ou relire en lien avec ces nouvelles réflexions de Fidel, analyses d'une lucidité et d'une intelligence qui nous surprennent encore et toujours !

Obama pourra-t-il jouir des émotions d’une seconde élection présidentielle sans que le Pentagone ou l’État d’Israël (...) utililise ses armes nucléaires en Iran ?


Réflexions du compañero Fidel L’EMPIRE ET LA DROGUE


Je n’ai pas le choix : il me faut écrire deux Réflexions sur l’Iran et la Corée pour expliquer qu’il existe un danger de guerres imminent où serait employée l’arme nucléaire. J’ai dit aussi qu’il était possible de faire tourner court le premier si la Chine décidait de recourir à son droit de veto pour bloquer la résolution que les États-Unis promeuvent au Conseil de sécurité des Nations Unies. Le second dépend de facteurs qui échappent à tout contrôle, étant donné la conduite fanatique d’Israël, converti par les USA en une forte nation nucléaire qui n’accepte aucun contrôle de la part de la superpuissance.

Lors de la première intervention des USA visant à écraser la Révolution islamique en juin 1953, pour défendre leurs intérêts et ceux de leur fidèle allié, le Royaume-Uni, et pour installer Mohammed Reza Pahlevi au pouvoir, Israël était un petit État qui ne s’était pas encore emparé de la quasi-totalité du territoire palestinien, d’une partie de la Syrie et d’une bonne part de la Jordanie voisine, défendue jusqu’alors par la Légion arabe dont il ne resta même pas l’ombre.

Aujourd’hui, les centaines de missiles à ogives nucléaires d’Israël, appuyés par les avions les plus modernes qui lui fournissent les USA, menacent la sécurité de tous les États de la région, arabe ou non, musulmans ou non, à portée de leur vaste rayon d’action, parce que leur précision est de quelques mètres.

Dimanche dernier, le 30 mai, quand j’écrivais les Réflexions intitulées L’Empire et la drogue, Israël n’avait pas encore attaqué brutalement la flottille qui transportait des vivres, des médicaments et des articles destinés au million et demi de Palestinien assiégés dans un petit fragment de ce qui avait été leur patrie durant des milliers d’années.

L’immense majorité des gens occupent leur temps à résoudre les besoins que leur impose la vie, dont les aliments, le droit aux loisirs et à l’étude, et d’autres problèmes vitaux de leurs familles les plus proches, et ils ne peuvent partir en quête d’informations sur les événements de la planète. On les voit partout, pleins de noblesse, espérant que d’autres se chargeront de chercher des solutions aux problèmes qui les écrasent. Ils sont capables de se réjouir et de sourire. Ils rendent ainsi heureux les gens qui, comme nous, ont le privilège d’observer avec équanimité les réalités qui nous menacent tous.

On accuse la Corée du Nord d’avoir torpillé la corvette sud-coréenne Cheonan, conçue selon une technologie de pointe, dotée d’un vaste système de sonar et de senseurs acoustiques sous-marins, dans des eaux situées face à ses côtes, cette action atroce ayant coûté la vie à quarante marins sud-coréens et causé des dizaines de blessés.

J’avais du mal à déchiffrer le problème. D’une part, je ne parvenais pas à m’expliquer comment un gouvernement, même s’il jouit de beaucoup d’autorité, pouvait utiliser des mécanismes de commandement pour donner l’ordre de torpiller un bâtiment de ce genre ; de l’autre, je n’ai pas cru une seconde la version selon laquelle Kim Jong il avait donné cet ordre.

Je n’avais pas assez d’éléments en main pour aboutir à une conclusion, mais j’étais sûr que la Chine opposerait son veto au projet de résolution soumis au Conseil de sécurité pour sanctionner la Corée du Nord. Mais je ne doute absolument pas, par ailleurs, que les États-Unis ne peuvent éviter que le gouvernement incontrôlable d’Israël emploie l’arme nucléaire.

Le 1er juin, dans la soirée, la vérité a commencé à se faire jour au sujet de ce qui s’était vraiment passé.

J’ai écouté à 22 h 30 le journaliste Walter Medina, animateur d’un  programme phare de la télévision vénézuélienne, « Dossier », faire une analyse percutante. Sa conclusion est que les États-Unis ont fait croire aux deux parties de la Corée ce que chacune affirmait de l’autre, en vue de régler le problème du territoire occupé par la base d’Okinawa  dont le nouveau Premier ministre japonais, se faisant l’écho des aspirations de paix de la population, réclamait la rétrocession. Si son parti avait remporté un soutien électoral énorme, c’est justement parce qu’il avait promis d’obtenir le retrait de la base militaire installée là, comme un poignard planté depuis plus de soixante-cinq ans au cœur même du Japon, aujourd’hui développé et riche.

Le Global Research permet de connaître des détails absolument sidérants de ce qui est arrivé, grâce à l’article de Wayne Madsen, journaliste enquêteur de Washington, qui a diffusé des informations émanant de sources de renseignements sur le site web Wayne Madsen Report.

Ces sources, affirme-t-il

 « soupçonnent que l’attaque à la corvette de guerre anti-sous-marin  de la marine sud-coréenne Cheonan, a été organisée sous un faux pavillon afin de faire croire qu’elle provenait de Corée du Nord.

« L’augmentation des tensions dans la péninsule coréenne visait surtout, entre autres objectifs, à exercer des pressions sur le Premier ministre japonais Yukio Hatoyama afin qu’il modifie sa politiques relative au retrait à Okinawa de la base des marines étasuniens. Hatoyama a admis que les tensions créées par le torpillage du Cheonan avaient eu une grande influence sur sa décision de permettre aux marines étasuniens de rester à Okinawa. La décision de Hatoyama a provoqué une division dans le gouvernement de coalition de centre-gauche, ce dont Washington s’est réjoui, puisque le leader du Parti social-démocrate Mizuho Fukishima a menacé de s’en retirer à cause de cette volte-face au sujet d’Okinawa.

« Le Cheonan a été coulé près de l’île Baengnyeong, un endroit de l’extrémité occidentale éloigné de la côte sud-coréenne, mais face à la côte nord-coréenne. Cette île est fortement militarisée et à portée de l’artillerie de défense côtière nord-coréenne, située de l’autre côté d’un étroit canal.

« Le Cheonan,  une corvette de guerre contre sous-marins, était équipée de sonar de pointe, de vastes systèmes de sonar hydrophone et de senseurs acoustiques sous-marins. La Corée du Sud ne possède aucune preuve de sonar ou d’audio d’une torpille, d’un sous-marin ou d’un mini-sous-marin dans le coin. Comme il n’a quasiment aucune navigation dans le canal, la mer était silencieuse au moment du torpillage.

Or, lîle Baengnyeong abrite une base de renseignements militaires des USA et de Corée du Sud, et les forces spéciales de la marine étasunienne y opèrent. Il y avait aussi quatre bâtiments étasuniens dans le secteur, dans le cadre des manœuvres Foal Eagle entre les deux pays, durant le torpillage du Cheonan. Une investigation des traces métalliques et chimiques laissées par la torpille suspecte indique qu’il est de fabrication allemande.

« On suspecte que les forces spéciales de la marine étasunienne disposent d’une gamme de torpilles européennes afin de pouvoir recourir au « déni plausible » lors d’attaques sous de fausses couleurs. De plus, Berlin ne vend pas de torpédos à la Corée du Nord, mais maintient en revanche avec Israël un programme de coopération étroite de mise au point de sous-marins et d’armes sous-marines.

« La présence du Salvor, qui participait aux manœuvres Foal Eagle, si près de l’île Baengnyeong durant le torpillage de la corvette sud-coréenne, suscite des questions.

Le Salvor, un navire civil de sauvetage de la marine, qui a participé à des actions de pose de mines par les marins thaïlandais dans le golfe de Thaïlande en 2006, était présent au moment de l’explosion, avec un complément de douze hommes-grenouilles d’eaux profondes.

Beijing, satisfaite de l’affirmation d’innocence du Nord-Coréen Kim Jong Il qui a fait un voyage d’urgence depuis Pyongyang, suspecte que la marine étasunienne a joué un rôle dans le torpillage du Cheonan, associée à des soupçons particulier au sujet du rôle joué par le Salvor. Les soupçons sont les suivants :

« 1. Le Salvor participait à une opération de pose de mines dans le lit marin ; bref, il posait des mines anti-sous-marins tirées horizontalement au fond de la mer.

« 2. Le Salvor réalisait une inspection routinière de maintenance de mines dans le lit marin, les plaçant sur un mode électronique actif – déclenchement par gâchette sensible – dans le cadre du programme d’inspection.

« 3. Un homme-grenouille des forces spéciales a posé une mine magnétique sur le Cheonan, dans le cadre d’un programme clandestin, afin d’influencer l’opinion publique en Corée du Sud, au Japon et en Chine.

“Les tensions dans la politique coréenne ont éclipsé opportunément tous les autres points à l’ordre du jour des visites de la secrétaire d’État Hillary Clinton à Beijing et à Séoul. »

Ainsi, d’une manière étonnamment facile, les USA ont réglé un important problème : liquider le gouvernement d’unité nationale du Parti démocrate de Yukio Hatoyama, mais à un coût très élevé :

  1. Ils ont  profondément offensé leurs alliés de Corée du Sud.
  2. Ils ont souligné l’habileté et la rapidité avec lesquelles leur adversaire Kim Jong Il a agi.
  3. Ils ont mis en relief le prestige de la puissante Chine, dont le président, plein d’autorité morale, est intervenu personnellement et a dépêché les principaux dirigeants du pays converser avec l’empereur Akihito, avec le Premier ministre et d’autres personnalités éminentes au Japon.

Les leaders politiques et l’opinion mondiale ont une preuve du cynisme et de l’absence totale de scrupules qui caractérisent la politique impériale des États-Unis.

 

Fidel Castro Ruz

Le 3 juin 2010

11 h16

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5 juin 2010 6 05 /06 /juin /2010 07:27

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La Havane, 4 juin, (RHC)--. Fidel Castro dénonce le danger que le régime israélien fait planer sur la région, dans un article intitulé « L’empire et le mensonge »

« Aujourd’hui, les centaines de missiles à ogives nucléaires d’Israël, appuyés par les avions les plus modernes que lui fournissent les USA, menacent la sécurité de tous les Etats de la région, arabes ou non, musulmans ou non, à portée de leur vaste rayon d’action, parce que leur précision est de quelques mètres » signale le leader historique de la Révolution cubaine dans son article paru sous sa colonne « Réflexions » de www.cubadebate.cu

Il écrit d’autre part qu’il est persuadé que les Etats-Unis ne pourront pas éviter que le gouvernement incontrôlable d’Israël ait recours à l’arme nucléaire.

Fidel souligne d’autre part qu’il n’a jamais cru à la version selon laquelle Kim Jong Il avait donné l’ordre de torpiller la corvette sud-coréenne Cheonan et cite l’analyse faite par Walter Medina, journaliste de la télévision vénézuélienne et par le Global Research, sur la base d’un article de Wayne Madsen, journaliste enquêteur de Washington.

Nous vous offrons le texte intégral de cet article dans notre page web.

 

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