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20 juin 2009 6 20 /06 /juin /2009 23:54

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20 juin 2009 6 20 /06 /juin /2009 23:29

TYLER MacNiven s'est envolé le 7 juin de Californie pour les Bahamas, et de là à La Havane, sa condition de citoyen des Etats-Unis lui empêchant de se rendre directement de son pays vers la capitale cubaine. Il lui est même interdit de se rendre à Cuba en passant par un pays tiers. Tyler est passible d'une sanction prévue par les lois de son gouvernement. C'est un rêve qu'il a été sur le point de réaliser un jour qui l'a poussé une nouvelle fois à braver les interdits.

Il est arrivé à Cuba le 8 juin, le jour même où notre quotidien reproduisait les Réflexions de Fidel intitulées Réponse ridicule à une défaite (publiées le dimanche 7 juin dans le quotidien Juventud ebelde), où le leader de la Révolution cubaine démasque une nouvelle manœuvre crapuleuse / déloyale de l'empire en faisant valoir des arguments irréfutables sur la ridicule historiette d'espionnage cubain qui intervient, comme le fait remarquer Fidel, juste au moment «où avaient lieu des contacts entre les gouvernements des Etats-Unis et Cuba sur des questions importantes d'intérêt commun». Ou - comme c'est curieux! - «24 heures après la défaite essuyée par la diplomatie des Etats-Unis à l'Assemblée générale de l'OEA».

Tyler n'a pas été surpris par cette nouvelle Réflexion. Il lit attentivement chacun des articles du leader cubain, dont il se dit «un lecteur fidèle et discipliné». «Chaque jour, je vais sur Internet pour voir s'il y en a une nouvelle.» Par contre, il a été tout particulièrement étonné par l'un des paragraphes, qui a un rapport étroit avec son retour à Cuba. «Je suis revenu sept ans plus tard pour réaliser mon rêve: embrasser Fidel. Car cette accolade me permettra d'embrasser le cœur même de Cuba. Je veux apporter ma contribution à l'amitié entre nos deux peuples», nous confie Tyler, visiblement ému.

Dans la Réponse ridicule à une défaite, Fidel signale: «Les accusés sont Walter Kendall Myers et sa femme Gwendolyn Steingraber Myers. Le premier a travaillé comme spécialiste des questions européennes; en 1995, voilà quatorze ans, ils ont voyagé à Cuba et je les ai reçus. Durant tout ce temps-là, je me suis réuni avec des milliers d'Étasuniens pour différentes raisons, individuellement ou en groupes, parfois avec plusieurs centaines à la fois, comme les élèves qui venaient à Cuba à bord d'un navire de plaisance dans le cadre du voyage du projet «Semestre en mer», si bien que j'aurais du mal à me souvenir des détails d'une rencontre avec deux personnes. Je me rends compte à présent de la raison pour laquelle George W. Bush a interdit aux étudiants de ce voyage de plaisance de venir à Cuba: bien qu'appartenant à des familles de la haute classe moyenne, ils conversaient avec moi pendant des heures.»

«J'étais l'un des membres de ce projet, en 2002. Nous nous sommes réunis avec Fidel au Palais des Congrès pendant plus de quatre heures. A la fin de son discours, j'ai levé la main, on m'a donné la parole et j'ai pu lui parler. Je voulais exprimer - je l'ai fait - ma gratitude et au peuple cubain et à Fidel lui-même. Je me souviens que quelques jours avant cette rencontre avec Fidel, nous avions mangé des sandwichs à l'Université de La Havane et que plusieurs d'entre nous avions eu mal au ventre. J'étais assis quelque part dans La Havane pour me reposer un moment et tout à coup, je suis tombé raide au sol. Un petit attroupement de Cubains m'a entouré. Les gens m'ont encouragé, mais en en me voyant si mal en point, ils m'ont fait monter dans une voiture privée, conduite par un inconnu, qui m'a emmené à l'hôpital le plus proche.

«J'ai été soigné par trois docteurs hautement qualifiés, et quelques instants plus tard, j'étais guéri. Je tenais exprimer à Fidel non seulement ma reconnaissance pour la qualité professionnelle des médecins qui m'avaient soigné ou pour la gratuité des services, mais pour les nombreux témoignages d'hospitalité, d'amitié et d'affection qui m'ont été rendus par ce peuple qui a conquis mon cœur pour toujours. Moi, citoyen des Etats-Unis, j'ai été traité comme l'un des vôtres, comme un Cubain. C'était impressionnant!»

Mais Tyler avoue avoir ressenti à cette occasion un sentiment de honte et de timidité qui l'a empêché de demander au Commandant en chef l'accolade dont il avait tant rêvé. «Vers la fin de la soirée, au Palais des Congrès, un grand ami à moi, Dominic, lui a dit: "M. le président, étant donné que nous pouvons vous demander n'importe quoi, j'aimerais vous demander quelque chose: puis-je vous donner l'accolade?"»

En entendant la question de son camarade, Tyler a senti des frissons lui parcourir le corps, et... «Fidel a répondu à Dominic: "Sans te faire payer un seul centime. Allez, viens, je t'attends!"» Et tandis que mon ami se précipitait vers la tribune, je me suis fait tout petit dans mon siège. Lorsque Fidel l'a serré dans ses bras sous nos applaudissements, j'ai compris que j'avais laissé passer une chance incroyable! Mais ce petit instant a aussitôt été effacé par le grand bonheur que j'ai ressenti en voyant l'humanisme de cet homme qui serrait Dominic dans ses bras. J'ai compris que ce n'était pas seulement Dominic qu'il embrassait, mais nous tous.»

  Nous étions, mon collègue Alberto Nuñez et moi, assis aux côtés de Tyler. Nous ne nous lassions pas de l'écouter. Il nous a demandé de l'aider à réaliser son rêve. Nous lui avons répondu que ce que nous pouvions faire, c'était de raconter son histoire. Il nous a remis la vidéo de sa rencontre avec le Commandant en chef et nous l'avons remercié en lui remettant l'ouvrage 236 Réflexions de Fidel. Ses yeux se sont mis à briller lorsqu'il a su qu'il pourrait se plonger dans chacune de ces réflexions.

  Il nous a alors dit que depuis qu'il se trouve parmi nous, soit depuis presque 6 jours, il avait, en plus du rêve d'embrasser Fidel, eu un autre rêve très particulier. «Il s'agit de cette chaleur humaine, en ce début d'été. Partout, le sourire des hommes, des femmes et des enfants. Partout cette franchise, cette musique chez ces gens croisés dans la rue. C'est vraiment quelque chose d'exceptionnel que je vis. J'arrive des Etats-Unis et je découvre que je suis le bienvenu ici, plus, que je suis aimé. Je regrette que mon espagnol ne soit pas meilleur pour me permettre de me plonger encore davantage dans cette réalité que je découvre autour de moi. Je me rappelle que Fidel m'avait dit sur un ton un peu badin, lors de cette fameuse rencontre au Palais des Conventions, que j'aurais dû gronder les médecins qui n'ont pas su me soigner dans ma langue... C'est moi maintenant qui me reproche de ne pas mieux parler l'espagnol. Mais je le ferai, soyez-en certain.»

  Au moment de nous séparer, alors qu'il va entreprendre un voyage à travers l'île, d'Ouest en Est, jusqu'au 8 juillet prochain, Tyler nous dit: «Je veux vous répéter ce que j'ai dit à Fidel, lors de l'échange que nous avons eu au Palais des Conventions en 2002. J'avais tout simplement dit: Merci, Fidel. Et aujourd'hui, je vous dit: Merci, Fidel, merci, Cuba!»
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17 juin 2009 3 17 /06 /juin /2009 20:12

Fidel et Raul transmettent leurs félicitations à l'agence de presse

pour son 50e anniversaire

Yaima Puig Meneses


A l'occasion d'une journée aussi significative, je vous transmets les salutations et les félicitations de notre leader, le camarade Fidel, a déclaré Esteban Lazo, membre du Bureau politique du Parti communiste de Cuba, lors de la célébration du 50e anniversaire de l'agence Prensa Latina, avant d'ajouter : Je vous remets, en outre, une distinction signée par Raul Castro, président du Conseil d'Etat et du Conseil des ministres, pour votre travail méritoire au service de la vérité.

Lazo, qui est aussi vice-président du Conseil d'Etat, a reconnu que l'agence, durant ses 50 ans d'existence, avait préservé sa mission de diffuser une perspective émancipatrice du monde, anti-hégémonique, différente de la vision manipulée transmise par les monopoles médiatiques. Notre grande responsabilité, c'est de stimuler la conscience morale, politique et révolutionnaire, la vertu de notre peuple et de ses valeurs morales.

Les participants à la commémoration ont vécu un moment d'émotion avec la présentation, en avant-première, du documentaire Che Masetti, réalisé par une équipe de PL elle-même, qui rend hommage à Jorge Ricardo Masetti, journaliste, guérillero et révolutionnaire argentin, fondateur de ce média important, en 1959, conjointement avec Fidel Castro et Ernesto Guevara.        

Frank Gonzalez Garcia, président de Prensa Latina, a déclaré que l'agence était le résultat d'un processus historique et il a rappelé la participation de celle-ci dans des événements importants de la Révolution cubaine et d'autres peuples à travers le monde.
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17 juin 2009 3 17 /06 /juin /2009 19:57

Un musée portant sur près de quatre siècles d'esclavage subis par la population d'origine africaine a ouvert ses portes sur l'île de Cuba sous l'égide de l'Unesco, a rapporté mardi l'Agence cubaine d'information nationale (AIN).

Le Musée national de la route de l'Esclave est situé dans la Forteresse de San Severino, construite au 18e siècle pour protéger la ville de Matanzas, à mi-chemin entre La Havane et, à 170 km à l'est, la station balnéaire de Varadero.


Le Musée a été inauguré par le ministre cubain de la Culture, Abel Prieto, et le président du Conseil exécutif de l'Organisation des Nations unies pour la Science, l'Education et la Culture, Olabiyi Babalola Joseph Yai. "Notre tâche majeure consiste à rompre le silence sur la discrimination raciale", a déclaré le représentant de l'Unesco, originaire du Bénin, cité par l'agence.

La province de Matanzas et ses champs de canne à sucre ont accueilli la majeure partie des esclaves sur l'île des Caraïbes, longtemps au coeur de la traite négrière. Entre 1503 et 1873, plus d'un million et demi d'Africains ont été transportés vers Cuba pour y travailler comme esclaves, selon l'Unesco.

Le projet "La route de l'Esclave" a été lancé en 1997 par l'Unesco afin de favoriser le dialogue interculturel par l'identification de sites historiques évoquant la présence de la diaspora africaine victime de l'esclavage.

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17 juin 2009 3 17 /06 /juin /2009 13:17


Tous les ans, des producteurs, des commerçants, des spécialistes et bien entendu des fumeurs et des amateurs des célèbres Havanes, les meilleurs cigares du monde se donnent rendez-vous à La Havane pour assister à un événement capital : Le Festival du Havane.

Celui de cette année, le 11è a ouvert ses portes par un cocktail de bienvenue au club Habana au cours duquel le Montecristo Open, l'une des marques commercialisées par la firme Habanos a présenté 4 nouvelles vitoles : Eagel, Regata, Master et Junior.

Habanos élargit ainsi les possibilités de choix toujours dans le cadre de cette marque très réputée, cherche à satisfaire des goûts exquis et à souhaiter la bienvenue aux nouvelles générations d'amateurs des cigares cubains.

Ainsi par exemple Egel est spécialement conçue en pensant à ceux qui disposent du suffisamment du temps pour se délecter en fumant ce Havane de grande taille. Regata est une continuation de la tradition du Montecristo numéro 2. Master est le premier robuste de la marque et Junior va très bien avec la nouvelle tendance d'Habanos de lancer sur le marché des formats pouvant être fumés en peu de temps.

Tous ces cigares sont élaborés avec des feuilles des plantations de Vuelta Abajo, dans la province de Pinar del Rio, la région où pousse le meilleur tabac du monde. Dans sa conception ont pris part aussi bien des chercheurs de l'institut cubain du tabac, des dégustateurs chevronnés et des fidèles fumeurs de cette marque.

La ligne Montecristo Open est présentée dans des boîtes de 20 cigares, des tubes en aluminium et des boites en carton de 3 cigares.

Mais ce n'était pas la seule surprise qu'Habanos a réservé aux participants à ce Festival : Lors du dîner de gala la Grande Réserve a été présentée.

Cohiba, la marque emblématique des cigares cubains et sa vitole Siècle 6 ont été choisis pour cette occasion.

Jorge Luis Fernandez, le directeur de marketing de la firme Habanos a expliqué que cette vitole élite est élaborée avec de la matière première vieillie pendant 5 ans. Ces feuilles viennent des plantations de San Juan et Martinez et Vuelta Abajo. Il a donné des précisions sur ce produit de luxe :

" C'est la première fois qu'un cigare élaboré à partir des feuilles tvieillies et soigneusement conservée ... C'est pour cette raison que nous sommes les seuls à lancer cette Grande Réserve du Havane. "

D'autres nouveautés présentées à cette 11è édition du Festival du Havane ont été les sélections limitées des vitoles Duke et Magnum de la marque Romeo et Julieta et les petits belliqueux de H. Hupman.

Pour ce qui est des séries spéciales un étui collection Habanos est à remarquer. Il a 20 cigares de la marque San Cristobal et la réplique d'un humidor ancien, de même que des reproductions des originaux de la moitié du 20è siècle qui contiennent 50 cigares Montecristo Doble Corona :

L'Internationale Cubaine du Tabac est une entreprise mixte cubano-espagnole qui fabrique et commercialise les cigares faits à la machine qui sont bien accueillis dans le monde.

Cette entreprise a lancé à ce festival du Havane la vitole Minuto, de la marque Guantanamera, présentée en tube d'aluminium.
L'Internationale Cubaine du Tabac répond ainsi à une demande de ses clients : des nouvelles vitoles à la portée des clients des moyens plus limités mais qui peuvent se régaler en fumant des Havanes.

Cette compagnie est présente dans les 150 pays ou les Havanes sont commercialisés notamment en Espagne, France et Allemagne.

Pour sa part Brascuba, une autre entreprise mixte cubano brésilienne a toujours eu une place d'honneur aux festivals du Havane, même si elle fabrique des cigarettes. La raison. Elle a des marques liées aux frères aînés des cigarettes :les cigarillos primiums

Brascuba, elle aussi à présenté des nouveautés à cette édition du festival du Havane. Le cigarillo Populares destiné au marché espagnol. Il se différencie de celui consommé à Cuba par un mélange plus doux , c'est-à-dire avec un pourcentage plus élevé de tabac blond.
Comme à chaque édition, des célébrités honorent le Festival du Havane. Cette fois-ci l'un des participants de marque a été le célèbre acteur étasunien Peter Coyote, qui a une longue liste de films devenus de grands succès comme ET.
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16 juin 2009 2 16 /06 /juin /2009 23:36

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16 juin 2009 2 16 /06 /juin /2009 13:27
Par Alexandre Hubner-Loriol - le Lundi 15 juin 2009

C'est à Cuba que l'on retrouve Metzeler fournissant 70 trains de pneus au moto club MOCLA. La gamme complète de ME880 va donc se retrouver sur des Harley Davidson de la Havane datant des années 60.

Depuis l'embargo américain de 1962, il était impossible d'acquérir des pièces de remplacement y compris pour les pneus motos. A travers l'île, seulement une centaine parmi des milliers d'Harley roulent encore et ce grâce aux membres du MOCLA. Compte tenu de l'âge des deux roues, le manufacturier allemand à envoyer au MOCLA un assortiment de 15'', 16'' et 18'' de ME880.

« Metzeler investit dans le secteur de la moto depuis plus de 115 ans, notre collaboration avec le MOCLA qui se matérialise dans l'art d'entretenir ces motos vintage, permet d'ajouter une nouvelle étape à l'histoire de Metzeler » Francesco Pietrangeli, directeur marketing Metzeler.

L'histoire de Cuba fait que notre vie a été très difficile... Aujourd'hui je dois beaucoup à la marque Harley Davidson qui a donné un but à ma vie. Nous sommes très heureux de cette collaboration avec Metzeler, ce genre de chose ne s'est jamais produit auparavant. Nous nous considérons comme très chanceux, déclare Luis Enrique, président du MOCLA.


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16 juin 2009 2 16 /06 /juin /2009 13:11

Le développement à Cuba de l'utilisation de la version 2.0 du système opératif Nova, impulsé par la présentation de ce software lors de la convention internationale Informática 2009, réaffirme que ce pays a choisi le chemin de l'indépendance technologique dans le secteur.


Le système, fondé sur le software libre GNU/Linux, permet, entre autres, de réaliser des travaux de secrétariat, de reproduire des fichiers de musique ou des vidéos et de naviguer sur Internet. De nouvelles applications lui seront ajoutées dans la prochaine version qui se prépare.

Un spécialiste de l'Université de Sciences Informatiques (UCI), Angel Goñi, a annoncé que Nova sera également pourvu d'une protection antivirus développée par l'entreprise cubaine de Consultations et Sécurité Informatique.

Il a ajouté qu'un atelier de l'industrie nationale du software a fourni l'occasion d'établir des contacts avec la Société pour le Développement de Produits Informatiques Spécialisés S,A. , (DESOFT), qui prévoit de travailler avec ce système opératif qui a été créé par les spécialistes de la faculté No 10 de la UCI.

Ils ont l'espérance de voir utilisé le nouveau système opératif pour d'autres applications comme, par exemple, le Guardian del Alba (gardien de l'aube), qui contrôle les processus d'extraction de pétrole au Venezuela.

Pour garantir une utilisation généralisée par tous les types d'utilisateurs, il a été prévu sa diversification à quatre supports : écritoire, serviteur, machines sans disque dur et autres types de dispositifs comme par exemple les téléphones portables ou les systèmes médicaux en temps réel.

Angel Goñi a, de plus, expliqué que la version Guano de ce software permettra d'étendre la vie utile de machines à basse capacité de mémoire et faible vitesse d'opération, en permettant d'y installer des programmes plus actuels, grâce à l'optimisation des ressources du système opératif.

Il a ajouté que, grâce aux alliances qui se produisent dans le domaine du Hardware, la Corporation Productrice et Exportatrice de Technologies Electroniques (CPOEXTEL S.A.) pronostique qu'elle pourra bientôt garantir que toutes les machines qui s'installent à Cuba utilisent le système opératif cubain.

Les spécialistes travaillent en ce moment à la préparation d'un manuel, Nova à partir de zero, qui, une fois terminé, donnera aux personnes intéressées la possibilité de collaborer au développement du software, ce qui est un grand avantage de ce type de produit par rapport à ceux qui sont vendus sous licence.

La suspension du service de messagerie instantanée de la corporation Microsoft pour Cuba et le refus de l'accès des cubains au nouveau service Google Wave donne des exemples de l'importance croissante, pour le pays, du développement de ses propres produits digitaux.

 

Tiré de l'ACN

 

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15 juin 2009 1 15 /06 /juin /2009 20:43
Les pays du Tiers Monde sont-ils condamnés à crouler sous les dettes, à financer le Nord et à laisser leur population dans la misère ? L'exemple de Cuba montre que non. Même si les difficultés ne sont pas absentes. Après les exemples concrets du Mali et du Congo, je voudrais faire part d'une autre réalité concrète, dans un autre pays du Tiers Monde. Afin de montrer qu'il n'y a pas de fatalité. Mais ces pays sont-ils comparables ?

Petite comparaison entre les deux pays évoqués dans ce dossier et Cuba, ainsi qu'avec le plus proche de Cuba géographiquement comme historiquement, Haïti.

Espérance de vie à la naissance (années)

Congo 49
Mali 53
Haïti 54
Cuba 76


Mortalité infantile (°/oo)

Congo 90
Mali 118
Haïti 83
Cuba 6

(Source : site de l'Unicef)


Manifestement, ces paramètres objectifs sont très favorables à Cuba, et ceci malgré l'embargo économique que l'île subit depuis plus de 40 ans. Quant au taux d'alphabétisation des adultes, il est de 76,9 % au Congo, de 35,5% au Mali, de 45,8% en Haïti et de 95,9 % à Cuba (L'état du monde, éd. La Découverte 2000, chiffres du PNUD).


Une enquête réalisée par l'UNESCO en 1999 a testé les connaissances des jeunes Latino-américains de 3ème et 4ème primaire en langue maternelle et en calcul. Dans les deux cas, les jeunes Cubains arrivent largement en tête devant les Argentins.


Calcul 3ème primaire
1er Cuba : 83 %
2ème Argentine : 47 %

Calcul 4ème primaire
1er Cuba : 84 %
2ème Argentine : 58 %

Langue maternelle 3ème primaire
1er Cuba : 87 %
2ème Argentine : 61 %

Langue maternelle 4ème primaire
1er Cuba : 89 %
2ème Argentine : 71 %


D'où provient cette différence ?


En 1959, un groupe de révolutionnaires a chassé de Cuba le dictateur Batista et sa clique. Batista était le grand ami des Etats-Unis. Ceux-ci considéraient l'île comme une colonie : leurs multinationales y régnaient en maîtres. Il est inutile de préciser que lorsque les nouveaux dirigeants (Fidel Castro, Che Guevara, etc) décidèrent de nationaliser l'économie, càd de chasser ces multinationales, ils déclenchèrent une véritable hystérie chez leur grand voisin. Après plusieurs tentatives de renversement (comme à la Baie des Cochons en 61), Cuba s'est vu infliger un embargo inique qui dure depuis plus de 40 ans. Si, dans un premier temps, il a pu contourner en partie cette situation en établissant des relations commerciales avec l'URSS et les Etats socialistes d'Europe de l'Est, il est évident que depuis 1989, et surtout 1991, la situation s'est fortement dégradée. Tout ce que le pays ne produit pas lui-même est très difficile à trouver. Il faut donc éviter tout idéalisme : à Cuba, la population vit des jours difficiles. Mais malgré tout, nous avons vu que son PNB par habitant est nettement supérieur à celui du Mali, du Congo ou de Haïti, pays qui ne subissent pourtant pas d'embargo officiel. Les excellents chiffres sur l'éducation cités ci-dessus ont aussi été obtenus durant cette période difficile baptisée " période spéciale " par les autorités. Certes, résister se paye cash, mais pour la population, c'est finalement moins cher que de se soumettre !


L'enseignement cubain

En matière d'enseignement, les autorités ont hérité en 1959 d'une très mauvaise situation. Non seulement un nouveau système éducatif a été construit, et ce dans des conditions très difficiles : embargo, peu d'intellectuels, beaucoup de villages reculés dans les campagnes voire dans les montagnes. Mais en plus, les nouvelles autorités ne se sont pas contentées de s'adresser à la jeunesse : elles ont voulu rattraper le retard vis à vis des adultes. C'est ainsi que 100.000 jeunes volontaires ont été envoyés partout dans le pays, dans les zones urbaines et rurales, avec pour tâche de mener à bien une gigantesque campagne d'alphabétisation. A la campagne, ils prêtaient main forte aux travaux des champs le jour et le soir ils apprenaient aux paysans à lire, écrire et calculer. Des centaines de jeunes ont payé cette arrogance de leur vie : instruire des paysans pauvres, voilà qui était insupportable pour les partisans de Batista. Personnellement, je n'ai jamais rien vu de plus émouvant que ce monument de La Havane où sont inscrits les noms de tous ces martyrs " morts pour l'instruction " ! En quelques mois, le taux d'analphabétisme est passé de 23 à 3 % ! Les chiffres actuels (voir plus haut) montrent qu'encore aujourd'hui le système éducatif Cubain doit être un modèle non seulement pour le Tiers Monde, mais aussi pour les pays industrialisés. Et Cuba montre également que le choix entre enseignement de base et enseignement secondaire ou supérieur est un faux choix. L'île sort par exemple chaque année un nombre de médecins qui dépasse ses besoins. Et ceci malgré le fait qu'on trouve des médecins dans les zones les plus reculées. Le niveau sanitaire à Cuba (autre grande réussite du système) et le fait que les médecins cubains sont très demandés en coopération dans le Tiers Monde montre que la formation supérieure est de qualité. Cuba a d'ailleurs mis au point un vaccin contre une certaine forme de méningite avant les multinationales pharmaceutiques du Nord. Pourtant, on l'a vu, cette formation supérieure va de pair avec un développement très élevé de l'enseignement de base.


Mais d'où viennent ces résultats fabuleux ?


C'est ce que nous avons voulu savoir à l'Aped lorsque nous avons organisé nos voyages à Cuba pendant trois années. La très grande majorité des participants a pu ressentir sur place à quel point l'enseignement était vraiment une priorité. Quelques chiffres l'illustrent. Ainsi, l'école est obligatoire jusqu'à 16 ans, ce qui est exceptionnellement élevé pour un pays du Tiers Monde. Elle est entièrement gratuite y compris dans le supérieur. L'Etat Cubain consacre 10 % de son budget à l'enseignement.
Sans entrer dans le détail des structures, il est important de signaler qu'il y a un tronc commun de formation jusqu'à 15 ans. Les jeunes reçoivent une formation générale poussée tout au long de leur scolarité. L'Histoire se voit attribuer une place importante. Ainsi que la formation politique et idéologique. Et là au moins, l'orientation est claire : l'ambition de neutralité n'est pas affichée. Certains parleront sans doute de propagande. Cuba a fait des choix politiques. Quel est le mal de les afficher et de les défendre ? Quand on nous demande de défendre les " valeurs européennes " (les colonisations par exemple ?), où est la différence ? Dans le fait que, chez nous, on oublie de préciser qu'il s'agit d'un choix et que par conséquent la propagande ne porte pas son nom. En tout cas, plusieurs d'entre nous ont pu apprécier le haut niveau de maturité des jeunes cubains. Nous avons également pu constater que la formation en langue maternelle et en sciences est de très bon niveau. Mais si la formation théorique est de grande qualité, elle est associée à une formation pratique sérieuse. L'objectif avoué étant de ne pas séparer les jeunes entre " intellectuels " et " manuels ". On veut que tous les jeunes comprennent la réalité concrète du travail en usine et du travail agricole. Aussi bien le vécu des travailleurs que la production elle-même. Par exemple, dans les écoles rurales, les élèves produisent eux-mêmes tout ou partie de ce qui est consommé à la cantine. Ils disposent d'un potager en primaire et de champs cultivés déjà plus conséquents dans le secondaire. Les écoliers des villes, eux, consacrent un mois au travail à la campagne.
Au delà de 15 ans, les élèves sont orientés vers une filière technique qui les prépare à un métier ou vers une filière générale qui les prépare à l'université. Mais dans les deux cas, la formation globale n'est pas négligée. La formation générale reste exigeante en technique. Et la formation pratique est toujours présente dans les filières plus théoriques. Même en dernière année d'université, les élèves participent aux travaux des champs.
On pourrait évidemment se demander comment un tel niveau théorique peut être atteint malgré le temps passé en usine et aux champs. Il ne s'agit nullement d'un miracle : les jeunes cubains ont de longues journées scolaires. Elles s'étalent habituellement de 7h 30 à 18h 30. Mais jamais nous n'avons eu l'impression qu'un tel horaire représentait pour eux un fardeau. Il faut préciser qu'en plus des cours théoriques et des cours et stages pratiques, la formation artistique (musique, peinture, etc) et sportive est loin d'être négligée, ce qui rend les journées très variées. Bien sûr, cela demande des moyens en encadrement. Malgré les difficultés, ces moyens sont dégagés. Lors d'une rencontre avec un représentant syndical, nous avons demandé combien de postes avaient été supprimés pendant la " période spéciale ". La personne ne comprenait même pas le sens de notre question. Ensuite, la réponse fut immédiate : aucun ! Les francophones n'ont pu s'empêcher de penser aux 3000 emplois supprimés en 96 rien qu'en Communauté Française " parce qu'il n'y avait pas moyen de faire autrement !"


Des moyens

Nous avons tous gardé des flashes de notre voyage. En ce qui me concerne, ce petit village de la Sierra Escambray, où il n'y a que 12 enfants et pourtant une école, m'a rappelé ces nombreux villages d'Ardenne où les enfants doivent parcourir parfois plus de 10 km pour trouver un établissement parce que l'école du patelin a fermé. Il est vrai que chez nous, on n'a pas les moyens ... Autre souvenir extraordinaire, cette école de 60 élèves dans la vallée de Vinales où travaillaient ... 9 enseignants : un instituteur par niveau, plus un prof d'éducation physique, un prof d'anglais et un auxiliaire pédagogique. Sans compter une bibliothécaire. L'épanouissement des enfants était évident. Leur excellent niveau aussi. Partout, nous avons rencontré des jeunes, des enseignants et des directeurs très fiers de nous voir venus de si loin pour visiter leur système éducatif. C'était notamment le cas au centre scolaire " Che Guevara " à Santa Clara, une école secondaire dont nous avons pu visiter les labos et les locaux informatiques. Le matériel n'était pas du dernier cri, mais le parti qui en était tiré était optimal. Le niveau de l'encadrement était évidemment pour beaucoup dans cette performance. Et le nombre d'élèves par ordinateur ne dépassait jamais deux. Mais le plus marquant dans cette école fut la discussion avec le directeur et quelques élèves et enseignants. Nous avons eu droit à des explications sur le fonctionnement de l'établissement et sur les moyens mis en œuvre pour que chacun réussisse. " Nos élèves en difficulté sont regroupés " nous dit le directeur. Dans un premier temps, je fus choqué : n'était-ce pas de la ségrégation ? Là encore, mon interlocuteur avait du mal à comprendre la question. " Il est quand même normal d'accorder plus d'attention aux élèves en difficulté !" me répondit-il. C'est alors que je compris progressivement, détails à l'appui, que ce regroupement signifiait moins d'élèves par groupe, une assistance permanente pour les devoirs et leçons, mais en aucun cas une diminution des exigences. L'objectif final restant le même pour tous. Ca laisse songeur quand on voit ce que deviennent les programmes et plus encore la réalité des sections professionnelles chez nous. Mais, j'oubliais, nous n'avons pas d'argent ...


Il n'est évidemment pas nécessaire de chercher plus loin. Il n'y a aucun miracle. Les extraordinaires performances du système éducatif cubain proviennent de la volonté des autorités de construire un enseignement pour tous. Volonté qui se mesure plus aux structures et moyens mis en place qu'à leur discours. Et qui se répercute sur tous les acteurs concernés.


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13 juin 2009 6 13 /06 /juin /2009 21:32
En complément des dernières réflexion de Fidel

par PEREZ G. Jose 16 décembre 2001   version imprimable CUBA SOLIDARITY PROJECT

Décembre 2001 ( Traduction par Cuba Solidarity Project )

 

Cela a été mentionné dans la brève de New York Transfer au sujet du décès du Père Walsh, mais je crois que cela mérite d'être rappelé :

Il existe une relation étroite entre l'Opération Peter Pan de la CIA et le Père Walsh, qui dirigeait Charités Catholiques dans le diocèse de Miami, et l'affaire Elian.

En quoi consistait l'Opération Peter Pan ? La CIA avait fait imprimer sur des tracts le texte d'une prétendue "Loi sur la Naturalisation des Enfants", soi-disant "tiré du bureau du premier Ministre [Cubain]". Cette loi était sensé stipuler que tous les enfants de trois ans et plus devaient passer sous le contrôle de l'État et être élevés dans des institutions de l'état, principalement des orphelinats.

Cette fausse-information reçut un large écho à la Havane à partir de l'automne de l'année 1960. Depuis, dans leurs autobiographies, plusieurs "héros" de la CIA ont décrit en détail comment, quand, et où l'opération fut menée. Mais les gens ont vraiment cru à cette histoire. Prétendre que cela n'avait été qu'une pure invention de quelques agents de la CIA sera balayé d'un revers de la main comme étant de la "propagande communiste" ridicule et maladroite.

Le climat politique à l'époque était le suivant : en Avril ou Mai de l'année 1960, les compagnies pétrolières, aux ordres de la CIA, avaient fait connaître leur refus de raffiner le pétrole "communiste" dans leurs raffineries à Cuba. La révolution avait conclu un accord avec les Soviétiques sur un troc de sucre contre du pétrole. Les Cubains ont riposté à l'attitude des impérialistes en votant une loi qui rendait OBLIGATOIRE le raffinage du pétrole appartenant à l'État Cubain. Tout refus était sanctionné par une nationalisation.

Les compagnies pétrolières refusèrent, et les raffineries furent nationalisées.

Les Etats-Unis ripostèrent par toute une nouvelle série de mesures économiques, et les Cubains ont rendu coup pour coup en expropriant tous les biens impérialistes sur l'île.

La bourgeoisie "nationale" Cubaine, en voyant leurs semblables, non, leurs maîtres, se faire tailler des croupières, se mirent à saboter l'économie avec frénésie, à faire fuir les capitaux, à enfreindre les lois sur les contrôles des changes. Ce n'est pas ainsi qu'ils voyaient les choses. Ils voulaient juste sauver ce qui pouvait encore l'être de leurs affaires, propriétés et richesses. Mais du point de vue des Cubains ordinaires, il s'agissait bien d'un sabotage de la part des capitalistes.

Dans le même temps, les travailleurs Cubains voyaient qu'ils s'en sortaient très bien sans les patrons impérialistes, et décidèrent qu'il seraient aussi bien sans patrons locaux. Alors ils se sont mis à demander au gouvernement révolutionnaire de procéder à l'expropriation des capitalistes nationaux, et pas seulement les étrangers. Et, bien sûr, les dirigeants de la révolution étaient, dans un certain sens, derrière tout ça, en canalisant les revendications des travailleurs vers une expropriation de l'ensemble de la bourgeoisie, permettant ainsi l'émergence de la question du contrôle des moyens de production comme question centrale de la révolution.

Et en octobre le gouvernement révolutionnaire décréta l'expropriation des capitalistes. Fidel les avait prévenus que s'ils persistaient à saboter l'économie, on nationaliserait jusqu'à leur dernier bouton de chemise et, comme l'a dit un révolutionnaire Américain à l'époque, il s'avéra que Fidel voulait bien dire "jusqu'au dernier".

Et vous savez quoi ? Le lendemain, le soleil s'est levé à l'est pour se coucher ensuite à l'ouest, comme d'habitude. Ce n'était pas la fin du monde. Cuba n'a pas été balayée par une attaque nucléaire états-unienne. La vie a continué.

Les "communistes" avaient gagné - C'est ainsi que les riches, les patrons, les avocats et leur entourage voyaient les choses. Puis sont arrivés les prêtres et les ordres religieux et les gens de "Christ Roi" et leurs semblables, les "periodiquitos" et journaux de Miami, la "radio Swan" de la CIA, et tous les autres, avec cette rumeur que la révolution allait aussi nationaliser les enfants. La bourgeoisie pro-impérialiste "pitiyanqui" (comme ils disent à Puerto Rico) et les classe moyennes supérieures y ont cru, profondément, sincèrement, de tout leur coeur. Si Fidel avait été capable d'exproprier Standard Oil et Shell, qu'est-ce qui pouvait l'empêcher de leur enlever leurs enfants ?

Il est important de se rappeler la propagande anticommuniste et l'hystérie de l'époque, chose plus facile à faire peut-être avec l'expérience du post-11 Septembre. La différence est que ce que nous vivons aujourd'hui dure depuis environ trois mois, et malgré tout quelques faibles voix peuvent être entendues, nous pouvons communiquer par Internet et les forums, nous avons accès aux journaux d'autres pays qui sont moins assoiffés de sang que ceux de chez nous. Mais à cette époque là, le bombardement incessant durait depuis une dizaine d'années. Il n'y avait pas d'Internet et pratiquement aucun accès à des informations autres que celles dispensées par la presse locale, les 15 minutes d'informations sur les deux chaînes (NBC et CBS), et les mêmes discours sur les quelques stations de radio. Il n'y avait pas d'édition nationale du New York Times ou d'un autre journal.

Alors, dans la panique, les couches les plus favorisées de la société Cubaine ont désespérément cherché une porte de sortie. Il y avait un problème : obtenir un visa n'était pas facile et devenait de plus en plus difficile.

Puis la providence divine est intervenue, sous les traits de Monseigneur Walsh et de la hiérarchie Papiste Cubaine. Ils avaient de petits bouts de papier magiques appelés "dispenses de visa", qui furent introduits en cachette dans le pays par les réseaux de la CIA. Le truc, c'est qu'ils étaient pour les enfants - pas les parents. Avec la rupture des relations diplomatiques (janvier 1961), l'obtention d'un visa devenait impossible. Mais on pouvait obtenir une "dispense de visa" pour ses enfants à travers les réseaux clandestins de l'église et de la CIA.

Certains racontent que l'idée à l'origine était de faire sortir les enfants des collaborateurs de la CIA et de leurs agents, mais que l'affaire prit une toute autre envergure.

Alors des milliers de parents se retrouvèrent face au dilemme d'envoyer leurs enfants aux Etats-Unis ou de voir le Gouvernement Cubain les confisquer, ou pour le moins leur faire subir un lavage de cerveau et les transformer en communistes païens et (pour les filles) en femmes aux moeurs légères.

Il y avait même des rumeurs selon lesquels le gouvernement prévoyait de faire hacher les enfants pour les transformer en saucisses et les envoyer en Russie pour payer certaines dettes. Je ne pas combien de personnes ont cru à cette histoire, parce que je n'avais que neuf ans à l'époque et je répète ce que l'on m'a raconté plus tard. Mais le fait qu'un tel rumeur puisse circuler montre bien le degré d'hystérie qui régnait à l'époque.

Alors vers Noel de l'année 1960, le vol des enfants a commencé. Poussés par les mensonges de la CIA et submergés par la réalité qu'il y avait quelque chose de plus puissant que les Etats-Unis - la puissance d'une classe ouvrière consciente et organisée, bien qu'ils ne raisonnaient pas en ces termes - les parents ont commencé à emmener leurs enfants à l'aéroport pour les envoyer vers le père Walsh à Miami.

Certains avaient de la famille là-bas ou des amis de la famille pour le accueillir à leur arrivée. D'autres furent expédiés dans tout le pays, la plupart vers des orphelinats ou des familles d'accueil bien-pensantes qui n'avaient cependant pas la moindre idée de qui étaient ces enfants ni d'où ils venaient mais qui ont quand même essayé d'en faire de bons petits américains. Beaucoup d'autres enfants se sont retrouvés dans des camps, le plus tristement célèbre était le camp de Matacumbe, près de Miami.

Ma propre famille accueillit le fils d'un comptable qui travaillait pour mon père. Il avait quatre ans de plus que moi et deux ans de mois que mon frère ainé. Alors nous étions tous là au début des années 60, cinq enfants (j'ai aussi deux frères cadets), deux parents et une grand-mère presque aveugle et victime de la maladie d'Alzheimer - on disait sénilité à l'époque - dans une minuscule maisonnette avec deux chambres à coucher en Floride, où mes parents vivent toujours.

Ce garçon, qui nous avait été confié par ses parents, était devenu un homme au cours de toutes ces années qui se sont passées avant leurs retrouvailles. Et ceux qui avaient été des parents pour lui pendant ses années au lycée furent remplacés. Et ceux qui avaient été ses frères, et le considéraient comme leur frère aîné quand ils sont devenus adolescents, ne l'ont plus vu revenir à la maison pendant les vacances scolaires. Les parents de ce garçon avaient choisi de s'installer dans un autre coin du pays et aucun de nous n'avait d'argent pour les voyages, ni même des coups de fils trop fréquents.

Cela fait chaud au coeur de lire dans le Miami Herald les témoignages de reconnaissance de deux enfants Peter Pan qui remercient le ciel de les avoir fait rencontrer le père Walsh, mais je connais une autre version de l'histoire.

Près de 15.000 enfants furent séparés de leurs parents par le père Walsh et l'Opération Peter Pan de la CIA. Pour empêcher les communistes de briser les familles, la CIA et l'église ont brisé des familles. Pour les empêcher d'être expédiés vers un pays étranger, de se faire endoctriner et d'être forcés à assimiler une autre culture et une autre mode de vie, ils furent expédiés vers un pays étranger, ils furent endoctrinés, ils furent forcés à assimiler une autre culture et une autre mode de vie.

Beaucoup ont été profondément affectés par ces événements, beaucoup plus que ces 15.000 enfants ou leurs parents. Ce fut un traumatisme pour le pays entier, laissant derrière lui des plaies qui se cicatriseront peut-être lorsque tous ceux qui ont été touchés d'une manière ou d'une autre par cette affaire auront rejoint le père Walsh six pieds sous terre, mais certainement pas avant.

Même du point de vue états-unien, l'idée était cruelle et calculée. L'idée était que les parents, libérés des soucis de s'occuper des enfants, deviendraient des militants plus actifs dans la campagne de la CIA pour renverser la révolution. En les empêchant de rejoindre leurs enfants - par l'absence de visas - les parents finiraient par comprendre que la seule chance qu'ils avaient de revoir un jour leurs enfants serait de renverser la révolution.

Je dois ajouter aussi que nous comprenons ces parents, car ce n'étaient pas des parents indignes ou cruels. Ils avaient imaginé une séparation de quelques semaines ou de quelques mois, mais pas de plusieurs années. Les Etats-Unis préparaient activement une invasion de l'île, et il n'a pas traversé l'esprit de ces parents que les Etats-Unis allaient échouer dans leur tentative. Mais les Etats-Unis ont échoué. Et les semaines et les mois sont devenus des années.

En vérité, le gouvernement des Etats-Unis avait fait une promesse aux Cubains pro-impérialistes, une promesse solennelle, avant la Baie des Cochons, de les soutenir à 100 %. Et après la Baie des Cochons, de faire mieux la prochaine fois. Mais les Etats-Unis ont reculé quand la question n'était plus simplement d'écraser un petit pays de six millions d'habitants, mais de confronter la puissance du camp socialiste, qui avait clairement fait savoir que Cuba constituait une portion inviolable du monde socialiste au même titre que Moscou, Kiev ou Pékin.

Alors le gouvernement des Etats-Unis a changé de stratégie pour se consacrer à la limitation de la propagation du communisme dans l'Asie du Sud-est. Cuba - et l'éclatement des milliers de familles qu'il avait provoqué - n'était plus sa priorité.

Dire que je ne suis pas croyant serait probablement un euphémisme. En fait, non seulement je suis un athée, mais je crois qu'il serait juste de dire que je suis un anti-clérical militant, et même enragé. Oui, je sais, ce n'est pas politiquement correct. C'est une attitude gauchiste et sectaire. Et lorsque j'y pense à tête reposé, je n'écrit pas des textes pour dire "qu'il brûle en enfer" comme je l'ai fait pour le père Walsh l'autre jour. Mais parfois, malgré tous mes efforts, je ne peux pas m'en empêcher, même si je sais que ce n'est pas "correct", parce que cela va au-delà de considérations politiques. Il ne s'agit pas d'un choix, mais de ma nature profonde.

Mais si je devais, par un miracle quelconque, devenir religieux, devenir un catholique, je suis certain que je prierais tous les jours pour que Dieu garde le père Walsh dans un coin bien chaud en enfer. Et je demanderais au Pape de canoniser et à Dieu de garder auprès de Lui l'homme qui, contre ses propres intérêts immédiats, mit fin à la séparation de toutes ces familles Cubaines.

Cet homme est Fidel.

L'Opération Peter Pan a eu lieu entre Noël 1960 et la crise des missiles de 1962. Lorsqu'elle prit fin, il y avait encore environ 50.000 enfants en possession d'une "dispense de visa" qui attendaient leur évacuation. Tout ceci se déroulait en coulisses. Pas de publicité. Deux enfants sur un vol via le Mexique, encore quelques uns sur des vols directs, quelques uns par la Jamaïque. La presse états-unienne, qui eut vent de l'histoire assez rapidement, se fit un plaisir de la censurer.

Dans le dénouement de la crise de missiles, les Etats-Unis ont été obligés de renoncer à leurs plans d'invasion et de renversement de la révolution Cubaine. Au moins à court terme. Ils ont démantelé les unités militaires spéciales composées de Cubains qui avaient été rassemblées dans le Sud de la Floride au lendemain de la Baie des Cochons en vue d'une invasion directe de l'île. La station de la CIA à Miami, forte de 5.000 hommes, fut réduite. A Cuba, la révolution avait gagné en expérience et en puissance et avait détruit les réseaux urbains et ruraux que la CIA avait organisés. En 1965, les Etats-Unis s'enlisaient de plus en plus au Vietnam et n'étaient pas en position de consacrer leurs ressources à une invasion franche et massive de Cuba.

A ce stade, il y avait à Cuba ces dizaines de milliers de parents, et pas seulement des parents mais aussi ceux qui avaient de la famille aux Etats-Unis, qui voulaient quitter l'île. En gros, il s'agissait de personnes qui avaient une profession, des médecins, des avocats, des chefs d'entreprises, des ingénieurs. Fidel aurait pu les forcer à rester et à travailler pour la révolution. Et ils l'auraient fait, car tout acte de sabotage dans les conditions d'un siège économique et militaire, d'un état de guerre, leur aurait valu, j'en suis certain, une punition exemplaire.

Et pourtant la révolution a décidé de traiter le problème autrement.

La position de la révolution Cubaine, érigée en principe, a TOUJOURS été que la construction du socialisme était une tâche qui devait être librement accomplie. Certes, en forçant les gens on peut fabriquer énormément d'usines et de maisons et de camions, mais on ne peut pas construire le socialisme comme ça, en tous cas pas le socialisme que veulent les Cubains.

Alors Fidel a manoeuvré pour obliger les Etats-Unis à ouvrir les portes aux Cubains sur l'île qui avaient de la famille aux Etats-Unis et qui voulaient aller à Miami.

Beaucoup d'entre nous ont vécu ou entendu parler de l'affaire "Mariel" de 1980, ou de la crise des "balséros" au milieu des années 90, lorsque Cuba, très consciencieusement, décida de faciliter l'émigration pour tous ceux qui désiraient partir en levant tous les obstacles et en les dispensant des formalités habituelles.

Mais ces incidents n'étaient pas les premiers. Ce genre de tactique très peu orthodoxe a vu le jour au milieu des années 60, lorsque la révolution cherchait un moyen de guérir les blessures profondes que l'Opération Peter Pan avait provoqué dans les esprits Cubains.

A l'automne de 1965, "quelqu'un" à Miami a dit, ceci est intolérable. Trop, c'est trop. Ces enfants ont besoin de leurs parents. Et ils ont annoncé qu'ils allaient à Cuba en bateau pour récupérer les parents de ces enfants, quelles qu'en soient les conséquences. Et aujourd'hui encore, la vielle garde Cubaine à Miami raconte que ce fut un complot orchestré par des agents de la révolution Cubaine. Et pour vous dire la vérité, je ne suis pas certain qu'ils aient tort, bien que cela n'ait plus tellement d'importance aujourd'hui.

Ce qui a de l'importance est que le gouvernement révolutionnaire Cubain annonça que si des bateaux venaient de Miami dans un but pacifique et humanitaire, ils ne seraient pas arraisonnés. Le port de Camarioca fut choisi, et le pont naval commença le 10 octobre 1965.

Environ 5.000 personnes traversèrent le détroit de Floride au cours des trente jours que dura l'opération, d'abord sur des bateaux privés, ensuite sur des navettes du gouvernement US, ce qui était le résultat d'un accord entre Cuba et l'Administration Johnson. Les navettes furent rapidement remplacées par deux vols quotidiens entre Miami et La Havane, drainant quelques 250.000 cubains vers les Etats-Unis jusqu'à ce que le président Nixon décida unilatéralement et brutalement d'y mettre fin en 1971.

Les premiers à toucher le sol des Etats-Unis, ceux qui avaient la plus haute priorité, étaient les parents d'enfants mineurs aux Etats-Unis, les parents des enfants Peter Pan, ainsi que de nombreux autres parents qui avaient organisé leurs propres "opérations Peter Pan" avec des amis ou de la famille de l'autre coté du détroit.

Aux Etats-Unis, les vols entre Miami et La Havane furent surnommés les "vols de la liberté" et salués comme une brillante victoire de la démocratie. Néanmoins, les amis gusanos du Président Nixon ont réussi à le convaincre d'annuler les vols avec l'argument que les Etats-Unis ne pourront jamais renverser la révolution Cubaine s'ils n'obligeaient pas les gens déçus de rester sur place. (De manière assez ironique, Nixon s'est ensuite fait baiser par quelques uns des ses copains maffieux cubains lorsque ceux ci se sont fait prendre en train de cambrioler les bureaux du Parti Démocrate au cours de l'été de 1972. Et même si le scandale du Watergate n'avait pas encore pris une ampleur suffisante pour empêcher la réélection de Nixon en 1972, il finit par faire tomber une bonne partie de son administration et de pas mal de gens autour.)

Mais, bien sur, ces années de séparation ne pouvaient pas être effacées. Et, comme je l'ai déjà dit, les réunifications entraînaient d'autres séparations et chocs émotionnels. Le sentiment de culpabilité de regretter sa famille d'accueil alors qu'on était de nouveau avec ses parents. L'incapacité des parents Cubains de s'adapter au pays et qui vous traitaient comme un enfant Cubain alors que vous étiez devenu un adolescent Américain.

Mais l'alternative - ne pas résoudre le problème - aurait été pire. Et Fidel a fait ce qu'il fallait faire.

J'ai dit que NY transfer a eu raison d'établir un lien entre l'affaire Elian, le père Walsh et l'Opération Peter Pan.

Je crois que les états-uniens de tous les bords politiques ont été réellement surpris par la charge émotionnelle que représentait le cas de ce jeune garçon pour les cubains des deux cotés du détroit. Et bien peu parmi ceux qui ont suivi l'affaire en ont réellement compris toute la portée de cette affaire.

L'affirmation selon laquelle le garçon devait rejoindre son père après la mort de sa mère, au lieu de rejoindre un vague oncle qu'il n'avait vu qu'une fois auparavant, semble être indiscutable. Et ceci est vrai quelque soit l'opinion que vous ayez du système social ou économique du pays dans lequel vit le père.

Mais pour les Cubains de Miami qui dominent la vie sociale, politique et culturelle du pays, le fait de dire qu'il était normal que le garçon rejoigne son père revenait à dire que les parents qui avaient envoyé leurs enfants au début des années 60 avec l'opération Peter Pan avaient tort ; que les peines et les sacrifices endurées l'avaient été à tort ; qu'ils avaient été les victimes des manipulations cyniques du gouvernement de leur pays d'adoption et des représentants sur terre du Dieu auquel ils croient et qu'ils vénèrent. C'était affirmer que, pour un enfant, la famille est plus importante que la politique. Que vous avez le droit de penser du mal de la révolution mais qu'elle n'est pas l'incarnation absolue du Mal. Que Fidel n'est pas Satan. Que pour un enfant il y a pire que de ramasser des fruits et de chanter des chants patriotiques. Comme, par exemple, être privé de l'amour des ses parents.

La Mafia gusano, la fondation [Fondation Nationale Cubano-Américaine - ndt] et ses politicards et les commentateurs de la radio l'ont compris d'instinct sans même y avoir réfléchi. Elian fut sauvé des eaux le jour de Thanksgiving, et le Dimanche suivant des affiches avaient été imprimées et collées partout en ville et Lazaro et Marisleysis racontaient au Miami Herald qu'à présent c'était eux la nouvelle famille du garçon et qu'il devait rester. Et que si le père aimait réellement Elian, il viendrait ici aussi, pour élever son fils dans la liberté.

Ils ont joué sur toutes les cordes rendus sensibles par les séparations entre parents et enfants, un phénomène si répandu qu'il ne s'agissait plus de malheurs individuels, mais d'un traumatisme à l'échelle nationale.

Et les cordes ont vibré, non seulement pour les Cubains de Miami, mais aussi pour les Cubains sur l'île qui ont eu une réaction exactement opposée.

Ce n'est pas un ordre provenant de Fidel qui a abouti à la mobilisation massive et historique des Cubains sur l'île pour Elian. Encore moins un ordre du Parti ou du gouvernement. Ce fut la propagande émise par les radios gusanos de Miami. Avant même que Fidel ou les média Cubains aient mentionné l'affaire, les Cubains dans la rue bouillonnaient de rage. Quelques jours plus tard, Fidel parla pour la première fois de l'affaire et dit, en substance, qu'il fallait laisser quelques jours à l'Administration Clinton pour voir si elle pouvait arranger les choses. La réaction du peuple Cubain, en l'occurrence des étudiants qui tenaient un congrès à la Havane le même week-end, fut de marcher sur l'ambassade des Etats-Unis. C'est comme ça que la bataille a commencé.

Pourquoi les Cubains ont-ils réagit ainsi ? Parce que tout le pays ne parlait que de ça depuis des jours, même si les média n'avaient pas encore prononcé un seul mot. Ils étaient imprégnés de l'expérience de leurs parents et grands-parents et de celles de la nation Cubaine toute entière. Et ils étaient déterminés à NE PAS permettre la répétition des exploits du père Walsh et de la CIA. Même pas pour un seul enfant.

L'affaire Elian a réouvert toutes les blessures qui n'avaient jamais vraiment cicatrisé.

J'ai pris le temps d'insister sur le fait que les actions de Walsh et de la CIA ont eu un impact non seulement sur les Cubains sur l'île, mais aussi sur ceux de Miami, parce que ce qu'ils ont fait n'était pas seulement un crime contre la révolution Cubaine, mais un crime contre la nation Cubaine, le peuple Cubain, au-delà des questions idéologiques et politiques.

Bien entendu, la Mafia de Miami ne voit pas les choses de la même manière. Walsh était un héros, un grand humaniste, et ils refusent d'aborder la question parce que cela reviendrait à admettre la cruauté avec laquelle ils ont été eux-mêmes manipulés et reconnaître les dommages immenses provoqués à leurs vies.

Mais je crois que dans l'avenir, lorsque nous serons tous morts et enterrés, lorsque les historiens tenteront de comprendre les raisons de tout ce remue-ménage, les livres qu'ils écriront présenteront l'Opération Peter Pan pour ce qu'elle fut : un crime monstrueux.

José

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